Les informés du matin du mercredi 20 mars 2024

  • il y a 6 mois
Tous les jours, les informés débattent de l'actualité autour de Salhia Brakhlia et Benjamin Sportouch.

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00:00 *Musique*
00:08 Les informés en direct jusqu'à 9h30 sur France Info avec à mes côtés ce matin, non pas Renaud Delis, mais Benjamin Sportouche. Bienvenue Benjamin.
00:16 - Merci, bonjour Salia.
00:17 - Et nos informés du jour, Marion Mourgue, chef adjointe au service politique du Parisien aujourd'hui en France. Bienvenue.
00:22 - Merci, bonjour à tous.
00:23 - Et Carl Meius, rédacteur en chef au Figaro Magazine. C'est votre première. Bienvenue à vous aussi Carl.
00:28 - Bonjour.
00:29 - Benjamin, le premier thème de ces informés, c'est le déplacement surprise hier d'Emmanuel Macron à Marseille.
00:33 - Oui, le chef de l'État était à la cité de la Castellane dans les quartiers nord de la ville pour accompagner donc une vaste opération policière antidrogue
00:40 qui avait commencé lundi à Marseille et qui a donné lieu à une centaine d'interpellations à 7h. Une opération baptisée, rien que ça, Place Nette XXL
00:48 qui devrait se multiplier, ces opérations, à assurer Emmanuel Macron pendant plusieurs semaines dans la ville, mais aussi dans une dizaine d'autres métropoles de France.
00:55 On écoute le président de la République.
00:56 - L'objectif, c'est rendre la vie des trafiquants, des dealers, de toute la criminalité qui les accompagne, impossible.
01:02 Parce que justement, il n'y a pas de discours de défaite. Parce qu'on n'a pas le droit d'avoir un discours de défaite.
01:06 Vous avez ici 98% des femmes et des hommes de leur famille qui sont des victimes de ce trafic.
01:11 Et les jeunes qui sont embarqués dans le rôle de guetteurs ou les tâches les plus ingrates, souvent les plus risquées, sont eux-mêmes des victimes des trafiquants.
01:19 C'est aussi pour ça qu'il faut les en sortir.
01:21 - Oui, alors, il faut s'en sortir. C'est son objectif premier, la lutte contre la délinquance et contre le trafic de drogue.
01:27 Mais l'occasion aussi, on l'a vu, pour le chef de l'État, d'une longue déambulation de plus de trois heures, multipliée en selfies et échanges avec les habitants.
01:34 Des échanges qui n'ont pas concerné que la drogue, mais plus globalement les problèmes du quotidien de ces Marseillais en matière d'accès à l'emploi, par exemple.
01:42 Donc une journée plutôt réussie, on va dire, pour le chef d'État.
01:44 Mais quel était l'objectif pour Emmanuel Macron, au-delà de ces images, de cette lutte contre la drogue, dont on sait qu'elle est par nature fragile,
01:50 tant le trafic est tentaculaire, faire oublier peut-être les mauvaises images au moment de la crise agricole,
01:56 renouer le contact avec les Français après une longue séquence internationale,
02:00 ou bien encore faire campagne à quelques mois d'une élection européenne à haut risque pour lui.
02:04 - Et là, je donne la parole à Marion Mourc qui doit répondre à toutes ces questions, mais pas tout de suite.
02:08 D'abord, une visite surprise d'Emmanuel Macron à Marseille.
02:10 - Une visite surprise, mais ce n'est pas la première.
02:12 Disons que c'est le 13e déplacement d'Emmanuel Macron dans cette ville depuis 2017.
02:17 Donc Marseille, c'est vraiment le laboratoire du macronisme.
02:20 C'est une ville qu'il affectionne et c'est une ville où il essaye aussi les politiques qu'il veut, après, faire au niveau national.
02:26 Il y avait eu ce grand plan pour Marseille, avec tout un pan qui était sur l'éducation, sur les écoles, la restauration des bâtiments,
02:33 où il avait mis l'accent dessus. Là, on voit que désormais, c'est la drogue,
02:36 parce qu'il y a un certain nombre d'élus qui tirent la sonnette d'alarme et qui disent "la drogue gangrène toutes les villes, on ne peut plus rien faire".
02:43 Et c'est vrai que Marseille en est un des exemples.
02:45 Après, ce déplacement d'un président sur une thématique qui relève plutôt du ministre de l'Intérieur, voire du Premier ministre,
02:51 peut être aussi très dangereuse politiquement, parce que les résultats ne vont pas être là du jour au lendemain.
02:55 Ça fait des mois qu'il y a des moyens qui sont mis, qu'il n'y a pas les résultats, qu'on voit bien que le trafic de drogue et toutes ses conséquences sont toujours là.
03:03 Donc ça peut être aussi dangereux pour Emmanuel Macron.
03:05 Gérald Darmanin, Eric Dupond-Moretti, Sabrina Agresti-Roubach aussi, qui faisait partie du déplacement.
03:11 On est évidemment là face à un énième coup de com' pour faire oublier des chiffres qui sont absolument dramatiques.
03:16 C'est ce que dit Marine Le Pen ce matin, Karl Meus. C'est un coup de com' ce qui s'est passé hier ?
03:21 C'est forcément un coup de com' parce que ce sont des images, et comme l'a dit Benjamin Sportouche, des images plutôt réussies,
03:27 puisqu'on le voit dans un quartier où normalement il n'y a pas de bleus, il n'y a pas de policiers.
03:32 C'était la revendication presque des dealers de dire "non, ils ne peuvent pas rentrer".
03:36 Vous vous souvenez des images où on voyait les barrières, les gens qui sont contrôlés ?
03:40 Bon ben là, il y avait beaucoup de bleus, il y avait beaucoup de politique.
03:42 Donc l'idée, c'est ça. C'était de montrer qu'il n'y a pas de quartier interdit,
03:46 que la police reprend le contrôle, momentanément en tout cas, on va dire, de ces quartiers,
03:52 et de montrer qu'Emmanuel Macron est bien accueilli et parle des problèmes du quotidien.
03:58 Parce que c'est exactement ça, si vous voulez. C'est qu'on sort d'une séquence internationale,
04:01 non seulement qui était longue, mais en plus qui n'était pas très claire pour les Français.
04:06 On va vu les sondages, les gens n'adhéraient pas complètement à ce que projetait Emmanuel Macron.
04:11 Donc là, on change complètement de séquence, on rentre sur une séquence nationale,
04:17 sur un problème concret pour beaucoup de gens, c'est-à-dire la vie quotidienne qui est pourrie par les dealers.
04:23 Mais il y a quand même eu des questions sur les guerres, les déclarations du président de la République,
04:27 il y a plusieurs jours. On continue de parler du président, de sa visite surprise à Marseille,
04:32 juste après le Filinfo à 9h10 de Claire Ciccaglini.
04:35 Les fraudeurs ont dû payer 15 milliards 200 000 euros au fisc l'an dernier.
04:41 Il s'agit du montant des recouvrements engagés par Bercy, chiffre record annoncé ce matin par le Premier ministre Gabriel Attal.
04:48 Pas de quoi se réjouir, l'accord trouvé cette nuit à Bruxelles sur l'exportation de produits alimentaires ukrainiens
04:54 ne correspond pas aux demandes de la France. Réaction de ce matin sur France Info de Marc Faineau,
04:59 le ministre de l'Agriculture, il rappelle que la solidarité avec Kiev ne doit pas se faire
05:04 au prix d'une déstabilisation trop forte du marché. Les denrées ukrainiennes seront exonérées de droit de douane
05:10 jusqu'en juin 2025, mais certaines seront plafonnées.
05:14 Le satisfait-cite de Christophe Béchut, le ministre de la Transition écologique,
05:19 vient d'annoncer une baisse record des émissions de gaz à effet de serre en 2023.
05:23 Elles ont reculé de 4,8% comparée à l'année précédente.
05:26 Les salariés de 26 magasins galerie Lafayette fixés sur leur sort.
05:30 Cet après-midi, le tribunal de commerce de Bordeaux se prononcera sur le plan présenté par l'homme d'affaires Michel Hoyon.
05:36 Un millier d'emplois sont en jeu.
05:49 Et les informés continuent avec Marion Mourgue, chef adjointe au service politique du Parisien aujourd'hui en France,
05:54 avec Karl Meus, aussi rédacteur en chef au Figaro Magazine, et Benjamin Sportouche.
05:59 Placenet XXL, c'était l'objet du déplacement surprise... ça me fait sourire, pardon, mais on va rentrer dans les détails.
06:07 Est-ce qu'il y a une efficacité derrière ce nom de Placenet XXL, puisque c'était l'objet du déplacement surprise d'Emmanuel Macron hier à Marseille ?
06:14 C'est vrai que dans les mots, quand même, dans la sémantique, il y a une forme d'exagération.
06:17 Mais une forme d'exagération, comme le disait Marion Mourgue, qui peut mettre en péril aussi les résultats.
06:21 Parce que quand on voit XXL, on se dit qu'il faut des résultats XXL aussi, ça l'y a.
06:24 C'est ça la difficulté, il faut être à la hauteur de la promesse.
06:26 Et être à la hauteur de la promesse dans un domaine aussi compliqué que la drogue,
06:30 c'est encore plus délicat d'avoir des résultats probants au quotidien.
06:34 Et puis, plus globalement, c'est vrai que pour le président de la République, il y avait eu très longtemps une ambiguïté sur la drogue, et notamment sur le cannabis.
06:43 On peut se souvenir qu'en 2017, sur la dépénalisation du cannabis, il y avait une forme d'ambiguïté.
06:48 Il n'était pas très clair sur cette position-là.
06:50 Il a évolué très clairement au contact, notamment de Gérald Darmanin, et aujourd'hui, il en fait un combat presque personnel.
06:56 Alors, il n'y a que les imbéciles, bien sûr, qui ne changent pas d'avis.
06:58 Et tant mieux, si en effet, sur la drogue, ils pensent aujourd'hui que c'est un problème majeur, c'est un fléau.
07:02 On le voit dans ces quartiers-là.
07:04 Mais l'enjeu, la promesse est tellement élevée, si vous voulez, qu'on se demande si vraiment,
07:08 il peut exaucer tous les souhaits des habitants qui ne demandent qu'une chose, c'est de s'en débarrasser.
07:14 Mais encore une fois, politiquement, c'est toujours très risqué, parce que vous voulez des résultats immédiats,
07:18 alors que très clairement, très franchement, les policiers travaillent au quotidien.
07:22 Est-ce que ce n'est pas compliqué aussi d'avoir, pour eux, un tel déferlement de visites, de ministres ?
07:28 Est-ce que ça ne met pas aussi en péril leur stratégie ?
07:30 Moi, je m'interroge aussi là-dessus.
07:31 Est-ce que la discrétion, est-ce que le XXL, ce n'est pas parfois plus utile que XXL ?
07:36 Il faut expliquer en quoi ça consiste, les placenets XXL, ou les placenets tout court,
07:40 c'est les forces de l'ordre qui arrivent en masse pendant plusieurs jours dans un quartier,
07:45 qui assiège le quartier pour arrêter tout trafic de drogue.
07:49 Ça, dans les faits, est-ce que ça marche, Marion ?
07:51 Non, puisque c'est déjà mis en place depuis plusieurs mois par le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin,
07:56 avec Renaud Muselier, qui est à la tête de la région,
07:59 et donc c'était justement l'objectif de dire, voilà, on nettoie un quartier,
08:03 on met énormément de compagnie de CRS d'un coup, qui renforce les policiers,
08:08 et ça va faire en effet placenet.
08:10 Sauf que ce qu'on voit, c'est que les points de deal, eh bien,
08:13 ils vont se déplacer dans un autre quartier, puis revenir une fois que les CRS seront partis,
08:18 et malheureusement, le bilan des règlements de comptes à Marseille ne diminue pas.
08:25 Il y a eu toute une série de violences régulières,
08:29 donc on voit bien que ça ne marche pas.
08:30 Alors, je n'ai évidemment pas la solution, je ne dis pas qu'il ne faut pas le faire,
08:33 mais, encore une fois, les mots qui sont aussi catégoriques que XXL,
08:38 c'est politiquement dangereux, à la veille d'une élection où les Français, eh bien, demanderont un bilan.
08:43 Ça nous rappelle le Karcher, tout de même, de 2005, d'Emmanuel Macron, vous vous souvenez ?
08:47 De la sympathie, oui.
08:48 Non, mais c'est vrai, à ce moment-là, il y avait eu cette promesse de nettoyer les quartiers, vous vous souvenez ?
08:51 Au Karcher.
08:52 Bon, c'était en juin 2005, je regardais la date,
08:54 quelques mois après, on a eu les émeutes dans les banlieues en octobre 2005.
08:57 Donc, vous voyez, c'est vrai que ce genre de promesses-là, eh bien, en effet, ça peut faire très vite "pshit",
09:03 ce mot avait beaucoup marqué.
09:04 Oui, on a l'impression que le gouvernement ne trouve pas la bonne solution par rapport au trafic de drogue.
09:08 Alors, ce n'est pas le seul, parce qu'avant lui, les autres gouvernements n'y arrivaient pas,
09:12 mais, parce qu'il faut écouter là-dessus les spécialistes, et Alain Bauer le dit bien,
09:16 pour lutter contre la drogue, il faut lutter sur un peu les trois piliers, les trois acteurs,
09:21 les dealers, les vendeurs, les consommateurs.
09:23 Là, on s'attaque qu'aux vendeurs, dans un quartier, localement.
09:27 Mais il y a une amende pour les consommateurs, elle n'est pas suffisante ?
09:30 Bah, visiblement non, puisque ça continue, et visiblement, il y a un marché en pleine expansion.
09:35 Et c'est là le deuxième sujet, et qu'on a vu d'ailleurs dans la déambulation,
09:39 c'est que les gens disaient à Emmanuel Macron, mais nous, on ne trouve pas de boulot.
09:42 Trouvez-nous du boulot, d'accord ?
09:44 Et en fait, ça pose un problème, c'est que c'est une économie de la drogue.
09:49 On utilise des mots, pour le trafic de drogue, qui aujourd'hui sont les mots de l'économie normale.
09:56 Il y a une offre, ce qu'il y a une offre, c'est qu'il y a une demande.
09:59 Et là, vous avez des quartiers dont on voit bien que toute la vie est structurée autour du trafic.
10:05 Il y a le dealer, il y a les vendeurs, il y a les getters, il y a les familles qui servent de nourrice,
10:11 tous ces gens-là touchent de l'argent.
10:14 À partir du moment où vous faites l'opération PlaceNet, très bien,
10:16 parce que ça, c'est en termes de sécurité, en termes politique d'image, il faut le faire.
10:20 Mais le problème, c'est que vous détruisez les revenus de tout un tas de gens.
10:24 Et ces gens-là, forcément, ça peut poser un problème, parce qu'en plus, c'est de l'argent en liquide,
10:30 et dont ils ont absolument besoin.
10:32 Est-ce que ce n'est pas la plus grande désillusion d'Emmanuel Macron, hier, quand il va à Marseille,
10:36 et se rend compte que ses plans politiques, notamment sur l'emploi et contre les discriminations,
10:40 eh bien, elles patinent tout de même.
10:42 Quand il y a ce jeune homme qui lui dit "mais moi, mon CV, on le jette à la poubelle".
10:46 - "Je m'appelle Mohamed". - Exactement.
10:47 Quand il y a cette femme qui lui dit "j'ai un diplôme d'agent de sécurité".
10:51 - "Et elle n'arrive pas à faire sa formation". - "J'arrive pas à faire ma formation, alors qu'il y a des besoins".
10:55 Vous savez ce qu'il lui dit ?
10:56 Il prend en partie le général Darmanin, le ministre de l'Intérieur, il dit "il faut s'occuper de cette dame",
11:00 et il dit à cette dame "envoyez-moi un texto pour savoir où vous en êtes".
11:02 C'est vous dire qu'à un moment donné, il se sent lui-même un peu dépossédé de cette politique,
11:06 déconnecté aussi, et je pense que c'est là qu'on voit son désarroi.
11:09 Et finalement, cette visite, j'ai l'impression qu'elle a mis en lumière à ses yeux tout ce qui pouvait dysfonctionner
11:15 et qui exaspère le président de la République, notamment sur le fait que ça ne soit pas assez rapide,
11:18 assez concret dans les résultats.
11:20 Eh bien, il l'a touché du doigt hier, au-delà du trafic de drogue,
11:23 et on se voit que ces problèmes sont structurels dans les quartiers.
11:25 Marion ?
11:26 Oui, d'où sa volonté aussi d'être sur le terrain, c'est que souvent, il râle sur l'application de ces politiques.
11:31 C'est vrai que c'est souvent très lent, mal appliqué, pas exactement aussi XXL qu'il le souhaiterait,
11:39 donc c'est aussi pour ça qu'il va sur le terrain pour voir,
11:41 mais c'est la difficulté du président de la République, c'est qu'il ne peut pas non plus aller dans tous les domaines,
11:46 c'est-à-dire voir les écoles, voir les services publics, c'est très bien qu'il y aille,
11:50 mais ça veut dire aussi qu'il y a un problème, un dysfonctionnement,
11:53 et qu'il pointe d'ailleurs dans les confidences qu'il fait au Figaro,
11:56 sur le maillage territorial, sur l'efficacité de l'État aujourd'hui,
12:01 et sur l'enchevêtrement des collectivités qui font que ça ralentit aussi toute politique,
12:05 et tout souhait de politique.
12:07 On dit qu'Emmanuel Macron a fait ce déplacement pour être au plus proche des Français,
12:11 au plus proche des Marseillais, aller voir leurs préoccupations sur le terrain,
12:14 mais en retour, les Marseillais lui ont parlé de leur quotidien,
12:18 mais aussi de ses déclarations sur la guerre, l'envoi de troupes en Ukraine notamment,
12:24 de la position de la France sur le conflit au Proche-Orient.
12:28 Il a été interpellé là-dessus.
12:30 - Ah oui, il a été interpellé sur tous les sujets.
12:32 C'est vrai qu'il y a besoin des gens de comprendre sa position sur l'international.
12:36 C'est vrai que c'était anxiogène.
12:38 - Ça les inquiétait ?
12:39 - Oui, ça a été une séquence internationale très anxiogène, on le voit bien,
12:43 sur l'Ukraine, quand on lui demande "mais est-ce qu'on va y aller, cette jeune fille ?"
12:48 Sur le conflit israélien-palestinien, est-ce qu'il y a un équilibre suffisant ?
12:51 Est-ce qu'il n'y a pas un deux poids, deux mesures ?
12:52 Il a essayé d'argumenter, mais à chaque fois, c'est vrai que c'était assez compliqué.
12:56 Et on a senti, et c'est vrai que ça ne s'était pas arrivé depuis longtemps,
12:58 que sur l'international, il y avait une angoisse.
13:00 Mais, attention, il n'y a pas que ça.
13:02 C'est-à-dire que c'est un tout.
13:03 Peut-être que ça va s'inviter dans la campagne des européennes, peut-être.
13:06 Mais quand même, je pense que ça sera encore à la marge, au regard des problèmes du quotidien.
13:11 Et Emmanuel Macron ne veut pas se départir de cela.
13:14 Il ne veut pas tout confier au Premier ministre, à Aurélien Lattel,
13:16 dont il sent quand même que dans l'opinion, il est plus populaire que lui,
13:20 et qu'il est plus connecté à ces difficultés-là.
13:22 Il ne veut pas en être désemparé lui-même,
13:24 parce qu'il se dit qu'à mon oeil, il peut le payer électoralement.
13:26 Carles, les Français qui interpellent le Président de la République sur les guerres,
13:29 qui inquiètent dans le monde, qui inquiètent en particulier en France,
13:33 fallait-il s'y attendre ?
13:35 Oui, il fallait s'y attendre, parce qu'on avait vu dans les sondages
13:39 qu'il y avait une grande inquiétude des Français sur les propos
13:42 qu'avait tenus le Président de la République, quand il avait dit
13:44 qu'il n'excluait pas l'envoi de troupes.
13:48 Quand vous parlez de troupes, vous parlez fantassins,
13:50 les fantassins vous parlez de piu-piu, vous parlez des jeunes, des familles.
13:54 Même si, évidemment, ce n'était pas ça qu'il avait en tête.
13:57 Et il a mis du temps avant de clarifier les choses,
14:01 de décider de faire les deux JT pour un peu clarifier.
14:05 Je ne suis pas sûr que ça ait été énormément clarifié.
14:07 Et le Parisien pourrait revenir aussi.
14:09 Pardon, je disais le Parisien, mais évidemment, je le passe.
14:13 Et donc après aussi le FIARU.
14:15 Il n'a pas été interrogé sur les réformes sociétales, vous avez remarqué.
14:18 Donc ça parle à une catégorie de la population, pas à tout le monde.
14:21 C'était très important l'IVG.
14:23 Le consentement sur le viol, c'était parrain aussi.
14:25 Il y a eu beaucoup de choses, bien sûr la fin de vie.
14:27 On n'a pas entendu de question, exactement.
14:29 Et donc il faut aussi que là-dessus, le Président de la République
14:32 et le gouvernement se rendent compte que les priorités ne sont pas les mêmes pour certains.
14:34 Exactement, et on le voit bien dans, je reviens toujours sur les sondages,
14:37 mais c'est intéressant de voir les préoccupations des Français.
14:39 Qu'est-ce qui les intéresse aujourd'hui ?
14:41 L'Ukraine n'arrive pas en première position.
14:43 On en parle, mais la vraie préoccupation, c'est l'emploi, le pouvoir d'achat.
14:48 Et là c'est revenu, parce que c'est le quotidien des Français.
14:53 Parce que aussi l'envoi de troupes, on a l'inquiétude, mais on n'arrive pas encore à se projeter.
14:59 C'est-à-dire qu'à partir du moment où la ligne de front en Ukraine ne bouge pas,
15:03 on a du mal à imaginer qu'il va falloir le faire.
15:05 Emmanuel Macron le dit parce que lui, il a des anticipations,
15:08 il voit ce qui se passe sur le terrain, il a les cartes.
15:10 Il l'a donné d'ailleurs à tous les partis politiques.
15:13 Et donc il sait qu'il va devoir le faire.
15:16 Mais pour les Français, il prépare les Français, mais ce n'est pas encore concret.
15:20 Ce n'était pas très clair aussi.
15:22 Emmanuel Macron pendant longtemps a été adepte du dialogue avec la Russie.
15:25 Et là, d'un coup, les Français n'ont pas compris pourquoi c'était un virage à 180 degrés.
15:30 C'était très martial.
15:31 Alors évidemment, il a des éléments, et puis il y a l'enlisement du conflit.
15:34 Mais les Français se sont dit, pourquoi d'un coup il veut envoyer les troupes françaises au sol ?
15:39 Alors ensuite, Emmanuel Macron a pris soin de dire, ce serait un soutien,
15:44 ce ne serait pas directement sur la ligne de front, et puis je ne vais pas le décider.
15:48 Il a atténué ses propos.
15:50 Mais quand on est obligé de s'expliquer à trois reprises,
15:53 c'est que le message politique n'est pas clair.
15:56 En effet, Benjamin Aspartou-Charizon, il est très anxiogène.
15:59 Et les Français n'ont pas envie d'être engagés dans un conflit,
16:03 même s'ils ont évidemment envie que ça s'arrête en Ukraine et qu'ils sont au soutien du peuple ukrainien.
16:07 On s'arrête une petite minute, le temps du Fil info de Claire Chekhalini à 9h20, et on revient après.
16:12 Le tribunal de commerce de Lille vient de valider la reprise de Val d'Une par Europlasma.
16:19 Le repreneur de ce fabricant de roues de train va bénéficier d'un prêt de 15 millions de la part de l'État.
16:24 Val d'Une emploie actuellement 300 salariés dans le Nord.
16:26 Ce n'est pas une concession, mais une escroquerie, commentaire de Marine Le Pen
16:30 concernant l'accord sur les exportations ukrainiennes trouvées à Bruxelles cette nuit.
16:34 Il prévoit une reconduction d'un an de l'exemption des droits de douane sur ses produits alimentaires,
16:39 mais aussi un pleufendement des arrivées de ses denrées en Europe,
16:42 mesure prise dans le but de calmer la colère agricole.
16:45 Hommage national à Philippe de Gaulle aux Invalides en fin de matinée.
16:48 Le fils du général de Gaulle s'était engagé dès 1940 dans les Forces navales françaises libres.
16:52 Cet ancien amiral est décédé mercredi dernier à 102 ans.
16:55 Google écope d'une amende de 250 millions d'euros.
16:58 L'autorité de la concurrence lui reproche de ne pas avoir tenu ses engagements
17:02 dans l'affaire dits des droits de voisins de la presse.
17:05 Avec Marion Mourc, chef adjointe au service politique du Parisien aujourd'hui en France,
17:20 avec Karl Meus, rédacteur en chef au Figaro Magazine, Benjamin Sportouche,
17:25 la décision est tombée, il n'y aura pas de sportifs russes et biélorusses à la cérémonie d'ouverture des JO.
17:30 - Oui, décision du comité international olympique, ces athlètes étaient admis,
17:34 mais sous une bannière neutre. Le CIO franchit donc un pas supplémentaire.
17:38 Écoutez James McLeod, directeur de la solidarité olympique au sein du CIO.
17:43 - Les athlètes individuels neutres ne participeront pas au défilé des équipes,
17:49 des délégations lors de la cérémonie d'ouverture, puisqu'il s'agit d'athlètes individuels.
17:54 Mais ils auront l'occasion de vivre l'événement.
17:59 Il s'agit du même scénario que celui utilisé pour les participants olympiques indépendants
18:04 aux Jeux de Barcelone en 1992 pour les athlètes de l'ex-Yougoslavie.
18:08 - Le CIO s'est aligné sur la décision prise début mars, il faut le dire,
18:16 par le comité paralympique international pour la cérémonie d'ouverture des JO paralympique
18:20 qui aura lieu le 28 août. Les athlètes russes et biélorusses n'apparaîtront pas non plus,
18:24 il faut le préciser dans le tableau des médailles.
18:26 Cette décision sur la cérémonie d'ouverture relève-t-elle du bon sens,
18:30 puisque la Russie n'est pas fidèle aux valeurs olympiques après son invasion du Likrène,
18:35 ou est-ce un nouveau compromis un peu bancal, peut-être pour inciter les Russes à boycotter les Jeux ?
18:40 - Marion ?
18:41 - Bancal et hypocrite, parce que normalement les Jeux olympiques, c'est la trêve par le sport.
18:46 C'est d'autres valeurs qui sont mises sur la scène internationale.
18:51 Certes, les conflits ne s'arrêtent pas pendant les Jeux olympiques,
18:54 mais les sportifs, ce n'est pas leur rôle, ce n'est pas l'objet du sport.
18:58 - Ce ne sont pas des politiques.
18:59 - Exactement. Dans ces cas-là, c'est les mettre dans une position inconfortable
19:02 et puis c'est faire de la politique pour le comité olympique, pour le CIO.
19:06 Je trouve que c'est mélanger les genres et c'est pas rendre service au sport et à cette fête internationale.
19:11 - Marion parle de décisions hypocrites. Il aurait fallu faire quoi ?
19:16 Les interdire carrément, Karl, pour être totalement clair ?
19:19 - Finalement, moi, j'en arrive à regretter la bonne vieille époque Est-Ouest,
19:24 quand c'était simple et que si les JO étaient à l'Est, l'Ouest boycottait.
19:28 Et quand les JO étaient à l'Ouest, l'Est boycottait.
19:31 - Vous êtes radical, vous.
19:32 - Les Jeux de Moscou, des Jeux de Los Angeles.
19:34 Non, mais c'est une boutade, mais c'est une manière de dire au moins c'était simple.
19:37 Les États disaient on boycotte. Il n'y avait même pas de conflit armé direct,
19:42 mais c'était la façon de boycotter.
19:44 Là, on est dans quelque chose, honnêtement, on ne comprend pas très bien.
19:47 Et si on ne comprend pas, c'est bien que c'est, comme l'a dit Benjamin, un peu hypocrite.
19:51 Ils ont le droit de participer, mais on comprend qu'ils n'ont pas le droit d'avoir de bannière.
19:55 Bon, d'accord, effectivement, parce qu'ils ne représenteront pas leur pays.
19:58 Mais pourquoi les priver de cérémonie d'ouverture ?
20:01 Après tout, ils pourraient défiler sans bannière.
20:04 Ils sont là, ils représentent quand même le sport.
20:08 - C'est vrai que c'est compliqué pour le CIO, parce qu'en même temps, Moscou peut après dire,
20:11 vous voyez, les pousser à la faute et leur dire, vous voyez, ils nous ostracisent.
20:14 L'esprit olympique, c'est de faire en sorte que même dans les guerres,
20:18 tout le monde se retrouve, et c'est l'esprit olympique dans un même stade.
20:21 Donc oui, ils peuvent être poussés aussi à la faute par Moscou.
20:23 Donc c'est vrai que c'est compliqué diplomatiquement.
20:25 - Mais les relations ne sont pas bonnes entre le CIO et la Russie.
20:28 - Les relations sont détestables. Vous avez vu le président du CIO, Thomas Barre,
20:30 qui a rappelé dans Le Monde, dans une interview qui a été publiée lundi,
20:32 il dit qu'il y a une agressivité du gouvernement russe qui grandit de jour en jour
20:35 contre les CIO, contre les jeux et contre lui-même.
20:39 Ce n'est pas rien quand même. Laissez entendre qu'il y avait quand même des intimidations, des menaces.
20:43 Donc il y a une tension énorme quand même entre le CIO et Moscou.
20:47 D'ailleurs, il n'y a plus de relation entre le CIO et son antenne russe.
20:51 Les ponts ont été coupés. Donc c'est vrai qu'il y a un entre-deux.
20:53 Mais en effet, diplomatiquement, je pense que Pékin et Poutine font tout pour remettre la faute sur le CIO.
20:59 Et d'ailleurs, eux-mêmes aussi, en même temps, ils mettent de la tension puisqu'ils multiplient,
21:02 vous savez, les Jeux parallèles.
21:04 Il y a des Jeux qui vont avoir lieu là, juste avant les Jeux olympiques,
21:07 pour montrer à quel point aussi il peut y avoir une forme de soft power de Moscou en termes de sport.
21:13 Mais c'est vrai que c'est un dilemme quand même.
21:16 Mais Marion, vous parliez de trêve olympique. Emmanuel Macron aussi en a parlé.
21:20 Est-ce qu'il peut y avoir une trêve olympique ?
21:22 C'est-à-dire, voilà, un moment pendant les JO, la guerre s'arrête.
21:27 Elle ne s'arrêtera pas. C'est-à-dire que sur le front, elle sera toujours là.
21:30 Mais il faudra continuer à dénoncer ce que produit la politique de Vladimir Poutine.
21:36 Mais encore une fois, le sport, c'est autre chose.
21:39 Ou sinon, il faut être très clair dès le début en disant,
21:41 finalement, il y a des sous-nations et donc des sous-sportifs.
21:44 Mais on ne peut pas leur dire, d'accord, vous venez, vous êtes entraînés pendant X années,
21:49 et puis en même temps, vous venez, mais sur un peu sur le côté. Il ne faut pas vous voir.
21:53 Non, ça, ce n'est pas entendable. Donc il faut une position qui soit claire.
21:57 Il y a la question des athlètes russes et biélorusses, mais il y a aussi la question des athlètes israéliens,
22:01 où la gauche en France dit qu'il faut le même sort que les athlètes russes.
22:06 Parce que là aussi, du côté israélien, il y a colonisation, il y a guerre. Comment s'en sort ?
22:12 Thomas Barre est très clair dans son interview au Monde. Il dit que ce n'est pas du tout le même contexte.
22:17 On ne peut pas comparer les deux situations. Peut-être que ça va faire reparler d'ici là.
22:20 Mais il estime qu'on n'est pas du tout dans le même esprit que ce qui se passe en Ukraine.
22:25 Juste sur la trêve olympique, il dit aussi, le président du CIO, malheureusement,
22:29 pense qu'une trêve en Ukraine à l'obstruction des Jeux Olympiques, c'est un doux rêve qui semble vraiment très lointain, voire impossible.
22:36 Très pessimiste. Merci beaucoup. Merci à tous les trois.
22:38 Marion Mourgue, chef adjointe au service politique du Parisien Aujourd'hui en France,
22:42 journal dans lequel on parle ce matin des commerçants excédés par les vols.
22:46 Et donc du coup, ils se mettent à filmer les voleurs, à les photographier pour les afficher publiquement.
22:50 Un mouvement "balance ton commerçant, balance ton voleur".
22:53 Rappelons que c'est illégal. Mais un député propose de l'égaliser.
22:56 Donc c'est un dossier à lire dans le Parisien Aujourd'hui en France.
22:59 Karl Meus, merci beaucoup à vous d'être venu, rédacteur en chef au Figaro Magazine.
23:04 Vous, cette semaine, grosse enquête sur les mondes occultes.
23:07 Oui, ça c'était le week-end dernier et le week-end prochain, c'est une une sur Pompidou à l'occasion de la sortie des livres,
23:12 puisqu'on va fêter, enfin, se commémorer 1974, l'année de son décès.
23:18 Le Figaro Magazine à lire. Merci beaucoup.
23:20 Benjamin, nous on se retrouve demain ?
23:22 Avec grand plaisir.
23:23 Les informations de retour ce soir à 20h avec Bérangère Gonte.
23:26 - C'est ça, c'est ça, c'est ça.

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