Tous les jours, les informés débattent de l'actualité autour de Jean-Rémi Baudot et d'Agathe Lambret.
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00:0020h, 21h, les informés, Agathe Lambret, Jean-Rémi Baudot.
00:06Bonsoir à tous, bienvenue dans les informés du soir.
00:08Votre rendez-vous de décryptage et de débat autour de l'actualité
00:11à suivre sur France Info, la radio et le canal 27.
00:15Bonsoir Agathe Lambret.
00:16Bonsoir.
00:17On se parle de quoi ce soir ?
00:18Chacun doit prendre ses responsabilités, je prends les miennes.
00:21Michel Barnier a dégainé le 49.3.
00:24Conséquence, le Nouveau Front Populaire a déposé une motion de censure
00:28qui sera examinée mercredi ou jeudi.
00:31Michel Barnier peut-il encore éviter d'être renversé ?
00:34Comment les clés, la clé, se trouvent entre les mains du Rassemblement National
00:39qui demande encore plus de concessions malgré l'ultime geste du Premier ministre
00:43aujourd'hui sur le prix des médicaments.
00:45Marine Le Pen a-t-elle vraiment voulu laisser au Premier ministre une porte de sortie
00:49ou les dés étaient-ils déjà jetés ?
00:52Quelles conséquences, en tout cas demain si le gouvernement tombe,
00:56est-on reparti pour un feuilleton de plusieurs semaines ?
00:59Qui, aujourd'hui, fait figure de favori pour remplacer Michel Barnier à Matignon ?
01:03Pour tenter d'y voir clair et de répondre à toutes ces questions,
01:05Corinne Laïc, journaliste à l'Opinion, auteur de Président Combrioleur chez Fayard,
01:10Alexandra Schwarzbrod, directrice adjointe de la rédaction de Libération,
01:14Stéphane Vernet, directeur de la rédaction de West France à Paris
01:18et Mickaël Darmon, éditorialiste à Ivancat News.
01:21Bonsoir à tous les quatre, les informés, c'est parti !
01:27Agathe, cette question ce soir, sommes-nous en train de vivre les dernières heures
01:30de Michel Barnier à l'hôtel de Matignon ?
01:32Écoutez, là c'est le scénario le plus probable,
01:35sachant que le Premier ministre a déclenché le 49-3.
01:38On écoute d'ailleurs Michel Barnier, c'était tout à l'heure à l'Assemblée Nationale.
01:42J'ai été au bout du dialogue avec l'ensemble des groupes politiques
01:46en restant toujours ouvert et à l'écoute.
01:50Je pense sincèrement que les Français ne nous pardonneraient pas
01:55de préférer les intérêts particuliers à l'avenir de la nation.
01:59C'est pourquoi, sur le fondement de l'article 49,
02:04alinéa 3 de la Constitution,
02:07j'engage la responsabilité du gouvernement, de mon gouvernement,
02:13sur l'ensemble du projet de loi de financement de la sécurité sociale,
02:17Désormais, mesdames et messieurs les députés,
02:20chacun doit prendre ses responsabilités et je prends les miennes.
02:24J'ai été au bout du dialogue, dit Michel Barnier.
02:27Conséquence, le Nouveau Front Populaire a déposé une motion de censure
02:31et Marine Le Pen s'est dit prête à voter cette motion,
02:34écoutait la députée Rassemblement National.
02:37Le gouvernement n'a pas souhaité bouger
02:41au-delà du déremboursement des médicaments.
02:45Je pense même qu'il était insupportable de la refuser.
02:48Monsieur Barnier n'a pas souhaité répondre
02:52à la demande des 11 millions d'électeurs du Rassemblement National.
02:56Il a dit que chacun assumerait ses responsabilités,
03:00nous assumerons donc les nôtres.
03:02Ça veut dire que nous déposerons, au moment où je vous parle,
03:06une motion de censure.
03:08Nous déposerons une motion de censure
03:10et que nous voterons la censure du gouvernement.
03:13Les voix du Rassemblement National plus celles des parties de gauche
03:17dépasseraient la majorité absolue et renverseraient le Premier ministre.
03:21Michel Barnier est-il condamné à chuter ?
03:24Dès cette semaine, la méthode Barnier a-t-elle échoué ?
03:28Tic-tac, tic-tac, il reste environ peut-être 48 heures pour Michel Barnier.
03:32Corinne Lahic, est-ce qu'il y a ne serait-ce qu'un tout petit trou de souris
03:36qui permettrait à Michel Barnier de ne pas être censuré mercredi soir
03:39ou peut-être jeudi matin ?
03:40Je crois qu'il est trop grand pour passer par un trou de souris.
03:44Non, la plus forte probabilité, évidemment, est que la motion de censure soit votée.
03:49Quels seraient les cas contraires ?
03:51Ça serait qu'une partie des députés, par exemple, du Nouveau Front Populaire,
03:56au hasard les socialistes, décident de ne pas censurer ce gouvernement.
03:59C'est assez peu probable, ils ont décidé de le censurer.
04:02Est-ce qu'au dernier moment, certains d'entre eux pourraient changer d'avis ?
04:05Cette voie-là me paraît extrêmement incertaine.
04:09L'autre possibilité, ce serait d'amender le texte, mais ce n'est plus possible
04:12puisque c'est le texte qui a été adopté en commission mixte paritaire
04:16qui va être celui qui sera adopté au terme du 49-3,
04:22si le gouvernement n'est pas censuré.
04:26Donc, il n'est plus possible de changer le contenu du texte.
04:29Est-ce qu'il est possible ?
04:31Alors là, j'innove un peu, j'invente, de dire au RN,
04:35on fera dans le budget, parce que là, on parle du budget de la Sécurité sociale,
04:39mais il reste le budget de l'État à faire adopter.
04:42Dans le budget, on fera ceci et cela pour compenser ce qu'il n'aurait pas fait dans le PLFSS.
04:47Mais tout ça me paraît relever du roman et je pense que les forces sont en route
04:53et que le texte de la motion censure sera adopté.
04:58Oui, tout à l'heure, le député RN, Franck Alizeu, était sur France Info.
05:01Il ne semblait pas très ouvert à l'idée, même qu'il puisse y avoir de nouvelles promesses.
05:05Stéphane Vernet, ce trou de souris, vous le voyez, il peut exister.
05:08Est-ce qu'il y a une raison qui empêcherait Michel Barnier de tomber ?
05:11Non, alors à moins d'un miracle de dernière minute, comme dit Jordan Bardella,
05:14mais je ne crois pas que ce soit le cas.
05:16En fait, je pense que les oppositions coalisées ont trop menacé pour pouvoir faire marche arrière.
05:21Je pense que le Premier ministre a trop promis pour pouvoir aller plus loin,
05:25parce que même s'il pouvait négocier quelque chose sur le budget général,
05:29comme vous l'avez évoqué Corinne Laïc, je pense que finalement, tout le monde se dirait
05:33qu'en réalité, le pouvoir est à la main et entièrement, pleinement à la main de Marine Le Pen.
05:40A ce compte-là, disons les choses clairement, ça voudrait dire qu'on a en réalité au pouvoir
05:45une coalition qui réunit et le Bloc central et la droite classique et le Rassemblement national.
05:50Ce n'est pas là-dessus que les gens ont voté aux dernières législatives, il ne me semble pas.
05:55Donc je ne vois pas comment ils pourraient aller plus loin dans les concessions.
06:00Et du coup, non, de trous de souris, moi, je n'en vois aucun.
06:04Je pense que la seule solution, c'est qu'effectivement, il faudrait qu'il y ait un certain nombre de députés
06:09qui changent d'avis au dernier moment, mais encore une fois, ils ont tellement dit qu'ils allaient voter cette censure,
06:13je ne vois pas comment c'est possible.
06:15Si on comprend bien, il ne peut pas faire plus.
06:17Les promesses, plus personne ne va y croire, Alexandra Schwarzbrot.
06:22Ça veut dire que d'une certaine manière, et c'est ce que disait un petit peu Stéphane,
06:25il y a une forme d'échec de la méthode Barnier ?
06:27Je crois qu'on peut le dire, oui, ça c'est clair.
06:30Oui, parce que finalement, on l'avait présenté, on avait dit, c'est le négociateur du Brexit,
06:35il est capable de mettre autour d'une table les pires ennemis du monde.
06:38En fait, et d'ailleurs, quand il dit je suis allé au bout du dialogue,
06:41il était allé au bout du dialogue avec le RN essentiellement, on l'a bien vu depuis quelques mois.
06:46Et c'est vrai, comme le dit Stéphane Vernet, c'est Marine Le Pen qui était au pouvoir quasiment.
06:51Il s'est couché devant le RN.
06:54Le problème, et je pense que, mine de rien, le procès de Marine Le Pen,
07:00et le résultat qui est sans doute à prévoir, c'est-à-dire qu'elle risque vraiment très très très très gros,
07:06elle le sait, et je pense que ça lui donne aussi cette...
07:09Si ça se trouve, s'il n'y avait pas eu ce procès, on n'en serait pas là aujourd'hui.
07:12Je pense que ça lui donne cette hargne qu'elle a, et là je crois qu'elle a envie d'aller jusqu'au bout.
07:16Elle a envie de... Elle sait qu'elle risque l'inéligibilité.
07:20Je me suis entraînée tout l'après-midi.
07:22Prévision de cette émission.
07:24Elle le risque vraiment.
07:26Et donc je pense que ça lui donne vraiment une hargne qui fait que là, elle veut taper très fort.
07:31Quant à Michel Barnier, on ne peut pas dire, arriver aujourd'hui en disant
07:34les Français ne nous pardonneraient pas de préférer les intérêts particuliers à l'avenir de la nation,
07:39et faire de nouvelles concessions d'ici à mercredi.
07:41Là, ce serait vraiment honteux.
07:43Michael Darman.
07:44Oui, d'ailleurs cette dernière phrase de Michel Barnier, ça habille un peu la réalité.
07:48En fait, depuis quelques jours déjà, l'entourage de Michel Barnier et lui-même
07:54se chauffe un peu à la question de principe, en disant ça suffit le chantage.
07:59C'est terminé.
08:00On ne va pas aller encore, une fois de plus, apporter les pancartes pour Marine Le Pen.
08:04C'est quoi l'étape d'après.
08:05Donc les échos qui parviennent en particulier de la fameuse réunion de Dernière Chance d'aujourd'hui,
08:10avec tous les ministres autour, en tout cas une brochette de ministres autour de Michel Barnier,
08:16allaient un petit peu tous dans ce sens.
08:18Parce que déjà, la dernière vraiment des concessions, c'était de contredire quand même le ministre de l'économie
08:23qui disait dans la presse dominicale, c'est terminé, la porte est fermée.
08:26Et en fait, Michel Barnier l'a ré-entrouvert un tout petit peu avec le déremboursement.
08:31Mais c'était la fin de la fin.
08:32À partir de là, c'était terminé.
08:34Il n'allait pas, une fois de plus, se mettre les genoux à terre, ramper.
08:38Donc on est vraiment au-delà de la politique là.
08:42Vraiment, c'est une question de principe avec quelqu'un dont on connaît,
08:47dont on avait mentionné dès le départ le caractère ombrageux, orgueilleux,
08:52peu partageur en réalité, et au fond, négocier à la Commission européenne,
08:57ça n'est pas négocier dans la politique française.
08:59Parce que là-bas, il y a la culture du compromis qui est l'ADN.
09:04Ça n'est pas du tout le cas de la France.
09:06Mais c'est une question de principe, une question de dignité presque,
09:09pour Michel Barnier qui est vraiment allé à Canossa.
09:11Il a été humilié par Marine Le Pen.
09:15Souvenez-vous, pas plus tard que dimanche, le ministre du Budget disait
09:18on ne va pas revenir sur le budget de la Sécurité sociale
09:20parce qu'il est issu d'un compromis entre députés et sénateurs.
09:23Et revenir dessus, ce serait s'asseoir sur le Parlement.
09:26Donc à ce moment-là, le RN disait, bon, ils ne veulent plus discuter avec nous.
09:29Ils entendaient ce qu'il fallait entendre.
09:32Et finalement, ce matin, Michel Barnier recule sur le déremboursement
09:37de médicaments qui était prévu, alors qu'on en est déjà à presque 10 milliards d'euros de recul.
09:42Michel Barnier a très envie de rester à Matignon pour multiplier comme ça les reculs.
09:47Parce qu'avant de céder à Marine Le Pen, il a cédé à d'autres groupes.
09:49Mais c'est vrai qu'il s'est quand même clairement mis entre les mains de Marine Le Pen.
09:54Il y a eu une sorte de dialogue entre les deux.
09:56Sans vouloir lui donner le point et le reconnaître.
09:59C'est-à-dire qu'il a vu tous les inconvénients des deux situations.
10:02Il peut lâcher du terrain sans que ça n'ait aucun résultat.
10:05Et Marine Le Pen lui a suffisamment reproché d'avoir reculé sur la mesure qu'elle demandait sur l'électricité,
10:13mais de refuser de dire que c'était pour le rassemblement national.
10:15Maintenant, le péché original, c'est quand même Emmanuel Macron qui a nommé un Premier ministre
10:20qui, dès le départ, était adoublé par le RN.
10:22En fait, il a donné l'illusion à Marine Le Pen, Emmanuel Macron,
10:26qu'elle pourrait avoir droit de vie ou de mort sur ce gouvernement.
10:30Et bien, ça ne s'est pas tombé dans l'oreille d'une sourde.
10:32Et elle a exercé ce pouvoir jusqu'à aujourd'hui, la censure finale.
10:36Peut-être Stéphane Vernet, avant le fil info, ça veut dire que, d'une certaine manière,
10:40Michel Barnier n'a pas soit compris, soit voulu comprendre la manière dont le RN fonctionnait,
10:46ou peut-être par trop de naïveté sur la stratégie de Marine Le Pen ?
10:50Comment est-ce que vous le voyez, vous ?
10:51Il y a plusieurs choses.
10:53Je pense que Michel Barnier est tout sauf naïf.
10:56Mais il y a deux erreurs fondamentales, à mon avis.
10:59C'est-à-dire qu'il y a vraiment plein de choses.
11:02En commençant par le début.
11:04Le péché originel, c'est d'avoir nommé un Premier ministre qui n'avait pas de programme.
11:08Il n'y avait pas de socle, il n'y avait pas de ligne.
11:11Souvenez-vous, on a tous attendu son discours de politique générale
11:14pour savoir ce qu'il allait faire, avec qui, comment, etc.
11:16Donc déjà, c'est la première erreur.
11:19Ensuite, il y a le fait de dire, je vais écouter, respecter, je vais laisser le Parlement travailler.
11:24Il a tellement laissé le Parlement travailler qu'en fait, il s'est éclipsé.
11:28Il a été absent au moment des débats sur le budget.
11:31Et il a laissé les uns et les autres faire les choses comme ils voulaient.
11:35Et ça veut dire aussi n'importe comment.
11:37Parce que, excusez-moi, vous aviez dans le feu de la majorité présidentielle,
11:43on va appeler ça le socle commun de cette espèce de groupe,
11:46il y avait l'idée que de toute façon, personne ne prendrait le risque de faire tomber le gouvernement.
11:50Parce que faire tomber le gouvernement, c'est faire tomber le budget.
11:53Ce serait parfaitement irresponsable, les Français ne le pardonneraient pas.
11:55Ils se sont tous auto-intoxiqués avec cette idée.
11:58Au point que, en fait, si vous voulez, y compris au sein du socle commun,
12:01vous avez Gabriel Attal, Laurent Wauquiez, qui se sont tirés la bourre pour des raisons,
12:05pour des calculs politiciens, etc.
12:07Et qui ont profondément affaibli, dégradé ce fameux socle commun.
12:11Et à l'arrivée, on se trouve avec un Michel Barnier qui est tout seul,
12:15dont le pouvoir ne repose sur rien.
12:18Il est censé être, en tant que Premier ministre, le chef de la majorité.
12:21Pas de majorité, en fait, il est le chef de rien du tout.
12:24Et il se retrouve dans une configuration où finalement tout le monde l'a lâché.
12:29Ils lui ont savonné la planche, y compris en interne.
12:32Et oui, c'est lui qui va payer les pots cassés à l'arrivée.
12:35Le très seul Premier ministre Michel Barnier.
12:37On va continuer en débat dans quelques instants de ces deux motions de censure
12:40qui pèsent donc désormais très concrètement sur la tête du Premier ministre et du gouvernement.
12:45Mais pour l'heure, il est bientôt 20h16.
12:47L'heure du fil info de Stéphane Milhomme.
12:50En Géorgie, et pour le cinquième soir consécutif,
12:53des milliers de manifestants pro-européens sont rassemblés dans la capitale Billissi.
12:57L'ONU dénonce un usage disproportionné de la force du pouvoir
13:01en réponse à ces différents rassemblements.
13:04Pour Marine Le Pen, Michel Barnier n'a pas respecté sa promesse de construire son budget
13:09en tenant compte des positions de l'ensemble des groupes.
13:12Le Rassemblement national dépose sa motion de censure
13:15et votera en plus la motion déposée par la gauche.
13:18Examen des deux textes sans doute après-demain, mercredi voire jeudi matin.
13:22Avant de sortir le 49.3, pour faire passer le budget de la sécu sans vote,
13:27le Premier ministre assurait devant les députés être allé au bout du dialogue
13:31en restant ouvert et à l'écoute.
13:33Donald Trump l'annonce à l'instant.
13:35Il prévient que le prix à payer sera terrible si les otages à Gaza
13:39ne sont pas libérés avant son investiture.
13:42C'est le Hamas et qu'il annonçait dans l'après-midi dans un communiqué
13:4533 otages ont été tués depuis octobre 2023
13:49et le début du conflit dans la bande de Gaza.
13:51Le mouvement terroriste palestinien ne précise pas la nationalité des différentes victimes.
14:06J'ai été au bout du dialogue.
14:08Voilà les mots prononcés cet après-midi par Michel Barnier
14:11à la tribune de l'Assemblée Nationale
14:13qui se retrouve donc sous le coup de deux motions de censure.
14:15On continue à en parler dans Les Informés
14:17avec Michael Darmon d'E24 News,
14:19Stéphane Vernet de West France,
14:21Alexandra Schwarzbrot de Libération
14:23et Corinne Laïc de L'Opinion.
14:25Agathe, beaucoup de questions se posent, des questions politiques.
14:28Il y a aussi des questions beaucoup plus terre-à-terre, quasiment institutionnelles
14:32dans les prochaines heures comme prochains jours.
14:34Comment ça va se passer cette censure ?
14:36Alors déjà, il y a deux motions de censure.
14:38Il y a celle du Nouveau Front Populaire de la gauche
14:41et il y a celle de Marine Le Pen.
14:43Les deux seront examinées le même jour.
14:45Normalement, soit mercredi après-demain, peut-être vers 17h, soit jeudi matin.
14:52Et ce qui se passe, c'est que c'est la motion de censure
14:54qui a recueilli le plus de voix, qui a été examinée,
14:56qui est présentée en premier.
14:58Donc c'est la motion de censure signée par le plus de signataires,
15:00c'est-à-dire celle du Nouveau Front Populaire
15:02qui sera présentée d'abord.
15:04Ensuite, dans la foulée, 10 minutes de présentation,
15:06on présente la motion de censure du Rassemblement National.
15:09Ensuite, s'il y a un débat commun sur les deux motions de censure,
15:13normalement, chaque groupe peut s'exprimer pendant environ 10 minutes
15:17sur les deux motions.
15:18Et ensuite, ces motions sont soumises au vote.
15:21D'abord celle du Nouveau Front Populaire.
15:23Et à ce moment-là, ce qui est le plus probable,
15:25si elle est votée par les voix du RN,
15:27la motion de censure du Rassemblement National
15:29n'a même pas besoin d'être soumise au vote
15:31puisque le gouvernement aura déjà été renversé.
15:36Si ça se passe comme ça,
15:38potentiellement, mercredi soir,
15:40la France n'a plus de gouvernement.
15:42Politiquement, Alexandra Schwarzbrot,
15:44on aurait pu imaginer que ce soit en réalité
15:47la motion de censure du RN qui soit étudiée en premier.
15:51On comprend bien que ça n'aurait pas beaucoup arrangé Marine Le Pen
15:54parce que la gauche n'aurait probablement pas voté,
15:56n'aurait probablement pas soutenu cette motion de censure.
15:58Est-ce qu'il y a quelque chose qui se joue en termes de...
16:00Quand on soulève le capot de la technique parlementaire ?
16:05Oui, de toute façon, tout ce qui se joue là,
16:07c'est au millimètre des ambitions présidentielles,
16:12de la technique politicienne.
16:14Globalement, ce que je voudrais dire,
16:17c'est que ce spectacle est lamentable.
16:19Mais vraiment lamentable.
16:20Je pense que devant leurs écrans de télévision,
16:23depuis les législatives,
16:25ce qui se passe est totalement indigne.
16:27Parce qu'on a des gens qui ne pensent...
16:30On a des hommes et des femmes politiques
16:33qui sont en train de faire des petits marchandages
16:35entre amis ou entre ennemis.
16:37Quand on pense au temps, à l'énergie,
16:39et peut-être même à l'argent
16:41qu'a représenté tous ces mois de discussion pour rien.
16:44Pour rien.
16:45Alors qu'on a une guerre aux portes de l'Europe.
16:47On a des enfants qui sont en train, littéralement,
16:49de mourir de faim à Gaza.
16:50Des otages israéliens toujours retenus par le Hamas.
16:52Un fou furieux qui est en train de prendre la tête
16:55de la première puissance mondiale.
16:57Et on a en France des femmes et des hommes politiques
17:00qui se bataillent pour rien.
17:05Et tout ça parce que les principaux n'ont qu'en tête
17:09la présidentielle.
17:11Il n'y a qu'à voir Jean-Luc Mélenchon.
17:13On y reviendra sans doute.
17:14Mais Jean-Luc Mélenchon qui déjà se positionne pour 2027.
17:17Tout ça est indigne.
17:19Et Marine Le Pen, c'est pareil.
17:20Elle est dans exactement la même cuisine.
17:24La même cuisine.
17:25Une cuisine qui a l'air que vous jugez pathétique.
17:29Lamentable.
17:31Pourquoi est-ce que certains, Michel Darmant,
17:34ont pensé que Marine Le Pen ne voterait pas
17:37une motion de censure ?
17:39Parce qu'on a souvent l'habitude de se tromper.
17:42C'est bien de le reconnaître.
17:45Combien de soirées électorales ont commencé
17:48par des sondages non pas prévus ?
17:51Et on essaye de comprendre comment les personnages fonctionnent.
17:54On est passé dans une démarche assez psychologisante maintenant
17:57de l'analyse politique.
17:58Mais quand on regarde les rapports de force politique
18:00et au-delà peut-être des éléments politiques,
18:03en fait, elle est contrainte.
18:06Regardons l'accélération du calendrier
18:09depuis l'arrivée de cette nouvelle législature.
18:11Dans ses premières déclarations, Marine Le Pen disait
18:14les Français ont un an.
18:15On va leur donner un an.
18:16Et dans un an, on appuiera sur le bouton
18:18quand on pourra nouveau dissoudre.
18:19Et puis ensuite, il y a eu des menaces en disant
18:22mais dès le budget, vous verrez, on verra bien.
18:24Et à ce moment-là, on était en spéculation sur
18:26est-ce que c'était au moment du budget ou après le budget.
18:28Et puis est arrivé effectivement le temps du procès
18:31qui a changé la donne parce que
18:34l'épée de Damoclès qui est sur Marine Le Pen
18:37vis-à-vis de son destin politique,
18:39on voit bien que ça lui pèse énormément.
18:41Et puis puisqu'elle a dit aussi publiquement,
18:43il y a une inquiétude aussi à l'égard de la santé de son père.
18:46Elle vit des moments extrêmement compliqués.
18:48On a Jordan Bardella qui lui fait cours
18:51toutes les villes de France avec son livre
18:53et entre gaffes et signatures,
18:56se fait entendre et au fond apporte sa contribution.
18:59Donc elle a aussi besoin de récupérer
19:02un acte politique fort
19:04qui la remette en phase avec son électorat.
19:06Regardez, à chaque déclaration maintenant,
19:08c'est une sorte d'élément de langage qui se sont répartis,
19:10à chaque déclaration,
19:12les responsables du RN disent
19:14les 11 millions d'électeurs.
19:16Donc à chaque fois, il y a une volonté de relégitimer
19:18vis-à-vis de l'électorat
19:20qui fait une pression considérable
19:22auprès des élus et des cadres du RN
19:25en disant si vous continuez à soutenir Barnier,
19:27ça veut dire que vous soutenez Macron.
19:29Et ça c'est indispensable, c'est impensable pour elle.
19:32Et si elle doit préserver ce socle,
19:34il faut absolument qu'elle leur envoie un message.
19:36Karine Haïk, vous avez compris ce qui se jouait
19:39dans la psychologie de Marine Le Pen ?
19:42Si difficile à comprendre pour les autres ?
19:44Oui, c'est très difficile de se mettre
19:46dans la tête de quelqu'un,
19:48un forceri de quelqu'un qui exerce le pouvoir.
19:50Je pense que tout le monde a raisonné
19:52de manière rationnelle, si j'ose ce pléonasme,
19:54en se disant que Marine Le Pen n'allait pas
19:56utiliser l'arme de la motion de censure
19:58parce que ce n'était pas son intérêt, croyait-on.
20:00Et c'était effectivement le cas,
20:02le raisonnement qu'on faisait à Matignon.
20:04Et parallèlement, Marine Le Pen elle-même
20:06a pensé que le parquet
20:08n'allait pas prononcer des réquisitions
20:10aussi sévères contre elle.
20:12C'est une espèce de double incompréhension
20:14qui s'est rencontrée le 13 novembre
20:16où elle a pris conscience
20:18que le parquet était indépendant
20:20et qu'il faisait ce qu'il avait envie de faire.
20:23Et que Michel Barnier
20:25a commencé à sentir la menace.
20:27Mais cette menace, elle était en germe
20:29dès le début, puisque Marine Le Pen
20:31a été nommée à condition
20:33de ne pas censurer Barnier,
20:35a priori.
20:37Mais elle ne s'est pas engagée sur le futur.
20:39Et je pense que les réquisitions
20:41ont été une espèce de détonateur pour elle.
20:43Alimentée par le fait qu'elle voit,
20:45comme l'a dit Mickaël Darmon,
20:47Bardella prospérer, avoir des succès.
20:49Elle a voulu reprendre la main.
20:51Mais elle le fait d'une manière extrêmement dangereuse pour elle.
20:53Je pense qu'elle ne sait pas,
20:55nous ne savons pas,
20:57de quel côté la tartine va retomber.
20:59A savoir, est-ce que son électorat,
21:01son électorat potentiel, va la gratifier
21:03d'avoir été aussi courageuse contre Macron.
21:05Parce que c'est bien contre Macron
21:07qu'elle a pris cette décision, ou pas.
21:09Je pense qu'en fait,
21:11je suis d'accord avec tout ça.
21:13Mais je pense que le point de bascule,
21:15c'est la pression de ses sympathisants
21:17et de son électorat.
21:19Il y a eu plusieurs sondages qui ont été faits
21:21par différents instituts sur
21:23Êtes-vous pour ou contre la censure ?
21:25Quand on regarde les différents instituts,
21:27en gros, il y a un mois,
21:29vous aviez moins de 30% des sympathisants
21:31du RN qui étaient pour la censure.
21:33C'est-à-dire qu'ils avaient intégré le fait
21:35qu'il fallait laisser sa chance à ce gouvernement,
21:37que ça pourrait être dans l'intérêt du RN.
21:39Ils ne voulaient pas de censure.
21:41Un mois après,
21:43vous avez plus de 60% des sympathisants
21:45du RN qui veulent
21:47que le gouvernement tombe.
21:49Ils ont trouvé censure à leurs pieds, quoi.
21:51Exactement. Je trouve la formule très belle.
21:53Ils ont trouvé censure à leurs pieds.
21:55Mais je pense qu'effectivement,
21:57il y a à la fois
21:59l'affaire
22:01des assistants parlementaires du RN,
22:03le procès, les réquisitions
22:05qui ont peut-être fait basculer une partie
22:07de l'opinion, ou l'idée qu'en fait,
22:09il fallait que ça cesse et que
22:11Marine Le Pen devait arrêter d'être complice
22:13de ce gouvernement parce qu'effectivement,
22:15il y a une espèce de haine viscérale
22:17et un peu irrationnelle d'Emmanuel Macron.
22:19Parce qu'Emmanuel Macron,
22:21il n'est plus au centre du jeu. Peut-être qu'on en parlera
22:23tout à l'heure, mais il y a toute l'idée aussi que
22:25finalement, il va démissionner.
22:27Mais aujourd'hui, si Emmanuel Macron démissionne,
22:29qu'est-ce que ça change au merdier
22:31politique dans lequel on se trouve ?
22:33Il n'y a pas de dissolution
22:35possible de l'Assemblée nationale
22:37avant juin 2025
22:39qu'on change ou pas de
22:41président de la République. Donc on aura toujours
22:43une assemblée avec trois blocs
22:45irréconciliables qui n'arrivent pas à s'entendre et qui font
22:47que ce pays, potentiellement, est ingouvernable
22:49si on ne trouve pas d'autres alliances
22:51et d'une autre voie pour sortir
22:53du piège dans lequel on est bloqué aujourd'hui.
22:55Je voulais juste rebouillir sur la base
22:57justement de Marine Le Pen.
22:59En même temps, c'est en effet très dangereux
23:01parce qu'en même temps, on est à l'approche de Noël
23:03donc une période plutôt
23:05de fêtes, de consommation
23:07et les Français sont très inquiets. Quand vous regardez
23:09les études aussi, les ménages
23:11et les chefs d'entreprise
23:13et notamment les petites entreprises
23:15donc plutôt l'électorat de Marine Le Pen
23:17ont le moral totalement dans les chaussettes.
23:19Et donc,
23:21je pense qu'une crise politique
23:23qui entraînerait forcément une situation économique
23:25compliquée, je ne suis pas sûr
23:27que ça plaise,
23:29mais nous allons vivre le sondage le plus important
23:31de l'année qui est le sondage de la dinde, c'est-à-dire
23:33celui du repas de Noël.
23:35Toutes les familles se rendent compte, il y a des grandes
23:37migrations à l'intérieur du pays
23:39dans toutes les catégories et en général,
23:41souvent les sondages de début d'année
23:43restituent
23:45les discussions, les avis, les échanges d'avis.
23:47Effectivement, son défi, c'est de voir
23:49si elle a été comprise ou pas. Parce que si son électorat
23:51comme on l'a dit, le souhaite,
23:53l'électorat de conquête comme on l'appelle,
23:55c'est-à-dire la droite, les catégories
23:57politiques qui ont été récemment
23:59touchées, sensibilisées
24:01par l'URL, peut-être
24:03vont-ils voir d'un année différent
24:05le fait d'avoir contribué
24:07au chaos. Ça dépendra aussi de la situation
24:09demain. Si jamais on rentre
24:11dans une crise politique qui dure des semaines
24:13voire des mois, certains
24:15pourront légitimement demander des comptes
24:17à Marine Le Pen. C'est en tout cas le pari
24:19que font aujourd'hui les macronistes et certains membres du gouvernement.
24:21Ils pensent que Marine Le Pen va le payer
24:23très cher et en même temps,
24:25ils n'ont pas compris clairement
24:27la stratégie de la députée
24:29depuis le début.
24:31Ils sont quand même estomaqués encore
24:33parce qu'ils n'arrivent pas à comprendre.
24:35Alors qu'elle a obtenu de Michel Barnier
24:3710 fois plus que
24:39Laurent Wauquiez ou Gabriel Attal.
24:41La taxe sur l'électricité,
24:43elle a gagné un arbitrage à plus de 3 milliards
24:45d'euros. Laurent Wauquiez,
24:47sur les retraites, il a gagné environ
24:49500 millions d'euros.
24:51Marine Le Pen, elle a aussi obtenu un peu
24:53sur l'aide médicale d'État. Elle a obtenu aujourd'hui
24:55sur le déremboursement des médicaments. Elle a obtenu
24:57un geste aussi sur la proportionnelle.
24:59Ça fait quand même beaucoup. En fait, c'est comme si
25:01depuis le début, de toute façon,
25:03elle avait décidé qu'elle voterait
25:05cette censure parce que
25:07vis-à-vis de son électorat, elle ne pouvait plus
25:09se permettre d'être bienveillante avec Michel Barnier.
25:11Elle l'a été au début. Peut-être l'a-t-elle été
25:13trop et qu'aujourd'hui, elle cherche
25:15à rééquilibrer son positionnement
25:17et on en parlait l'autre jour,
25:19pour moi, c'est existentiel en fait.
25:21C'est la principale opposante
25:23d'Emmanuel Macron et on a pu en douter
25:25avec son attitude
25:27vis-à-vis de Michel Barnier au début.
25:29La voter cette censure, ça rétablit
25:31sa position vis-à-vis de son électorat,
25:33vis-à-vis des Français.
25:35Marine Le Pen est une opposante, point.
25:37Si elle ne votait pas la censure, on pourrait se poser la question.
25:39Ça veut dire qu'elle aurait eu peur de trop
25:41se dédiaboliser, d'une certaine manière ?
25:43Mickaël Dermont ?
25:45Oui, à un moment donné, effectivement, c'était dangereux
25:47de trop accompagner
25:49ce gouvernement
25:51parce qu'il y avait toujours ce rapport
25:53à la radicalité qu'elle essaye
25:55de maintenir.
25:57Mais c'est vrai que si on rentre,
25:59on verra bien dans deux jours,
26:01si on rentre à nouveau dans ce tunnel
26:03de ces turbulences politiques,
26:05quand les Français vont
26:07y réfléchir,
26:09on évoquait tout à l'heure les péchés originels,
26:11il y en a quand même un qu'il faut toujours maintenir,
26:13parce que le début du début,
26:15c'est la dissolution.
26:17On vit, au fond,
26:19la suite des effets
26:21et les contre-chocs de cette
26:23dissolution qui restera
26:25un grand mystère parmi les mystères
26:27de la vie politique
26:29et qui, au fond, produit
26:31la crise politique et ne fait
26:33que continuer à aller vers la
26:35crise politique que l'on est en train de vivre.
26:37Les informés, on va se retrouver dans quelques
26:39instants, on va continuer à la fois
26:41à se poser des questions sur qui, peut-être,
26:43pourrait remplacer
26:45le barnier à Matignon, quelles conséquences
26:47d'une éventuelle censure, mais pour l'heure,
26:49il est précisément 20h30, on va faire un nouveau
26:51journal.
26:57Après 1h30, bonsoir
26:59Sophie Echene. Bonsoir Jean-Rémi, bonsoir à toutes
27:01et à tous. Aucune piste n'est écartée ni privilégiée
27:03pour l'instant, plus d'une semaine après
27:05la disparition de Morgane dans les Côtes d'Armor.
27:07Cette adolescente de 13 ans
27:09n'a plus donné de nouvelles, alors qu'elle devait prendre
27:11son bus à Pabu, près de Guingamp,
27:13pour aller au collège. Aujourd'hui, plus de
27:15100 auditions ont été menées dans son entourage
27:17familial, amical, scolaire
27:19et sportif. A partir de demain,
27:21un juge d'instruction sera chargé de l'enquête
27:23afin que celle-ci accélère.
27:25La gauche et le Rassemblement National
27:27ont maintenant déposé leur motion de censure
27:29contre le gouvernement de Michel Barnier,
27:31après le recours de ce dernier à l'article
27:3349.3 de la Constitution, cet après-midi,
27:35pour faire passer sans vote le budget
27:37de la Sécu pour 2025.
27:39Le RN, par la voix de Marine Le Pen,
27:41a assuré qu'il voterait la motion de la
27:43gauche. Ce sera normalement entre
27:45mercredi et jeudi. Michel Barnier
27:47n'a pas respecté sa promesse de construire
27:49son budget en tenant compte des positions
27:51de l'ensemble des groupes, soulignée tout à l'heure
27:53la chef de file du RN.
27:55En Géorgie, pour le cinquième soir
27:57consécutif, et malgré la répression violente
27:59des forces de l'ordre, des milliers de manifestants
28:01pro-européens se sont une nouvelle fois rassemblés
28:03à Tbilissi, la capitale,
28:05pour dénoncer la décision du gouvernement
28:07prorusse de suspendre la demande
28:09d'adhésion du pays à l'Union Européenne.
28:11Et puis, 6000 policiers et gendarmes
28:13seront mobilisés pour la réouverture de la
28:15cathédrale Notre-Dame de Paris, ce week-end.
28:17Et à ce propos, le système de réservation
28:19pour accéder à l'édifice sera disponible
28:21à partir de demain, mardi,
28:23d'abord pour les fidèles qui souhaitent assister
28:25aux messes à partir du samedi 8 décembre.
28:3120h, 21h, Les Informés,
28:33Agathe Lambret, Jean-Rémi Baudot.
28:35Allez, retour sur le plateau des Informés
28:37pour cette deuxième grande partie
28:39avec Corinne Laïc de L'Opinion,
28:41Alexandre H. Fransbrode de Libération,
28:43Stéphane Vernet de Ouest France
28:45et Mickaël Darmon, éditorialiste
28:47à E24 News.
28:49On parle ensemble, Agathe, depuis 30 minutes
28:51de ces motions de censure
28:53qui sont au-dessus désormais
28:55de la tête du gouvernement
28:57Barnier et peut-être que dès mercredi,
28:59Emmanuel Macron, de retour
29:01de Riad, va devoir se trouver
29:03un nouveau Premier Ministre.
29:0551 jours avant la nomination
29:07de Michel Barnier,
29:09après la démission de Gabriel Attal,
29:11qu'ensuite Michel Barnier avait
29:13pris 16 jours pour former son gouvernement,
29:15ça pourrait encore
29:17durer. Et puis qui pour succéder
29:19à Michel Barnier ? Le moins qu'on puisse dire,
29:21c'est qu'il n'y a pas d'évidence,
29:23même si, pour la gauche,
29:25c'est sûr, cette fois, Emmanuel Macron
29:27devra entendre le résultat
29:29des législatives. Pour le socialiste
29:31Jérôme Guedj, un Premier Ministre
29:33socialiste s'impose même.
29:35Écoutez, c'était tout à l'heure sur France Info.
29:37Il y aura forcément des compromis
29:39à construire.
29:41Il faut le faire sincèrement. En tous les cas, il faudra
29:43que le Premier Ministre soit issu de la gauche.
29:45La composition de ce gouvernement,
29:47elle est construite sur la base du programme
29:49que portera ce gouvernement.
29:51Moi, je n'ai pas d'oucase, je n'ai pas d'interdit
29:53sur la composition de ce gouvernement
29:55à la condition qu'il puisse porter
29:57l'ensemble de ses compromis.
29:59Là, on parle de manière un peu théorique.
30:01On est plusieurs à pouvoir
30:03sincèrement jouer ce rôle.
30:05Qui pour remplacer
30:07Michel Barnier à Matignon ?
30:09Est-ce qu'on est parti pour deux mois de
30:11tractation ?
30:13Deux mois de tractation, Alexandre Achafrod ?
30:15C'est possible, tout est possible.
30:17De toute façon, au point où on en est,
30:19je crois que c'est vous qui le disiez
30:21tout à l'heure. Là, on est parti,
30:23ça ne va pas arrêter.
30:25Jusqu'à la prochaine
30:27dissolution ou jusqu'à
30:29la démission,
30:31j'y crois pas. Je vois Emmanuel Macron
30:33un égo trop énorme pour
30:35accepter de démissionner.
30:37Il restera à l'Élysée, mais jusqu'à la
30:39dernière seconde.
30:41Mais simplement,
30:43c'est vrai qu'en ce moment, la France,
30:45on est parti dans un chaos politique
30:47total.
30:49Et donc,
30:51il n'y a pas de majorité.
30:53La majorité ne va pas changer, Alexandre.
30:55Mais quand même, Emmanuel Macron, il a quand même
30:57à avoir une carte dans sa botte,
30:59ne serait-ce que pour dire au marché, attention,
31:01oui, on n'a pas voté de budget, mais quand même, on est sérieux.
31:03Vous n'êtes pas d'accord avec Alexandre Achafrod ?
31:05Non, je pense que
31:07sa pente naturelle, effectivement, c'est de donner
31:09du temps au temps. Mais cette fois-ci, il n'a pas le choix
31:11parce qu'il avait décrété la trêve
31:13olympique et puis après, il a fait des
31:15consultations. Aujourd'hui, la situation
31:17économique et financière est telle
31:19qu'il est obligé d'aller très vite
31:21pour rassurer la Commission européenne
31:23et les marchés.
31:25Et puis, après le discours de Michel Barnier,
31:27l'écart de taux d'intérêt entre la France et l'Allemagne
31:29a augmenté.
31:31On est à 0,88 points,
31:33ce qui est un niveau plutôt
31:35élevé.
31:37Donc, il est sous surveillance
31:39des agences de notation. Il est obligé
31:41d'aller très vite.
31:43Alors, après, quel choix ? Il y a toujours
31:45les mêmes noms qui circulent, ceux de cet été.
31:47Le casting de l'été revient,
31:49à savoir Xavier Bertrand,
31:51Bernard Cazeneuve.
31:53Alors, si on prend l'option technique,
31:55François Villeroy de Gallo, qui avait été
31:57pressenti pour être ministre de l'économie,
31:59gouverneur de la Banque de France,
32:01ancien directeur de cabinet de Dominique Strauss-Kahn.
32:03Le nom de
32:05Sébastien Lecornu
32:07aussi apparaît.
32:09Certains citent aussi celui de
32:11Pierre Moscovici, qui est le
32:13premier président de la Cour des Comptes.
32:15Je ne suis incapable de vous dire
32:17si ces pistes sont sérieuses
32:19et si les intéressés sont
32:21partants ou pas.
32:23Mais je pense qu'en termes de calendrier,
32:25le président va devoir aller
32:27très vite.
32:29Très vite ? Il va devoir aller très vite,
32:31Mickaël Daron ?
32:33Alors ça, c'est quelque chose de périlleux. C'est essayer de se mettre
32:35dans la tête du président de la République.
32:37Mais là, il a la pression. Parce que la trêve de Noël, ça ne va pas marcher
32:39comme la trêve de l'April.
32:41Il a eu beaucoup de circonstances avec
32:43de la pression. Et à chaque fois,
32:45on a toujours été surpris.
32:47Et là, il est toujours capable
32:49de surprendre.
32:51La question, au fond, c'est d'abord, par rapport au choix,
32:53à mon sens, c'est est-ce qu'il
32:55a décidé de sortir
32:57de cette logique de cohabitation
32:59de président en retrait,
33:01d'un déambulant dans
33:03l'histoire et sur les scènes internationales ?
33:05Ou est-ce qu'il veut revenir aux affaires ?
33:07Est-ce qu'il veut rester en retrait ?
33:09Ou est-ce qu'il veut revenir aux affaires ? C'est ça le sujet.
33:11Et à partir de là, la personnalité qu'il pourrait
33:13choisir serait déterminante.
33:15Si, par exemple, effectivement, il prend quelqu'un
33:17comme un Sébastien Lecornu,
33:19dont on dit qu'il serait préparé
33:21depuis quelques jours
33:23par eux-mêmes, d'ailleurs,
33:25l'entourage de l'Élysée ou les proches du président,
33:27eh bien, ça voudrait dire que
33:29Emmanuel Macron veut revenir
33:31au premier plan et donc reprend la pression
33:33face à l'opinion. Ce qui est
33:35un peu compliqué pour lui en ce moment.
33:37Donc, peut-être aussi, est-il très bien dans cette logique
33:39de président en retrait ? Et à ce moment-là,
33:41il choisirait encore, au fond,
33:43un nouveau chef de gouvernement
33:45qui permettrait de maintenir
33:47cet état. Donc ça, on ne le sait pas encore.
33:49Et tant qu'on ne le sait pas,
33:51on n'aura pas forcément une idée
33:53aussi des députatifs
33:55qui pourront
33:57être choisis pour un matignon.
33:59Mais pour rebondir, ce que disait Mickaël, sur la pression
34:01qui est de plus en plus forte sur Emmanuel Macron,
34:03là, c'est son maintien à l'Élysée
34:05qui est en jeu. On voit qu'il y a de plus en plus de voix
34:07qui évoquent sa démission.
34:09Autant, la dernière fois, Emmanuel Macron
34:11a voulu prendre son temps parce que c'était
34:13aussi son maintien à l'Élysée qui était en jeu.
34:15Donc, il voulait avoir le Premier ministre
34:17et douane qui cochait toutes les cases.
34:19Bon, on a vu ce que ça a donné.
34:21Autant, là, s'il laisse pendant
34:23deux mois à nouveau le pays
34:25s'installer, dans le cas où dans une nouvelle
34:27crise politique, alors qu'on sort d'une crise politique
34:29alors que c'est Noël, là, vraiment,
34:31la question de sa démission
34:33se posera de façon
34:35encore plus accrue.
34:37Et ce sera très difficile pour lui
34:39à justifier de prendre autant son temps,
34:41je pense, après l'avoir beaucoup pris
34:43déjà pour la première fois. Et ensuite,
34:45sur les scénarios des profils,
34:47j'ai entendu les mêmes noms que Corine Maïc,
34:49pas autant, mais c'est vrai que j'ai entendu
34:51les noms de proches comme Sébastien Lecornu,
34:53même Gérald Darmanin, François Bayrou.
34:55Et là,
34:57aussi comme le disait Mickaël, ça pose la question
34:59de la suite de ce mandat.
35:01Est-ce qu'Emmanuel Macron
35:03aura plus de place ou pas ?
35:05Moi, ça me paraît difficile de nommer
35:07un très proche et un gouvernement
35:09ironiste comme si de rien n'était.
35:11Il faut qu'un moyen...
35:13La question de la censure demeure entière,
35:15donc il faut qu'il y ait quelqu'un qui soit présent.
35:17Plus il ressemblera à un acrobat,
35:19c'est difficile à justifier.
35:21À moins qu'il y ait un vrai gouvernement
35:23d'ouverture, par exemple, derrière.
35:25Mais on a vu que quand Michel Barnier
35:27est allé chercher des hommes de gauche
35:29pour faire l'ouverture, il nous dit
35:31« hors de question, travaillez avec vous ».
35:33Je ne suis pas sûre que si Gérald Darmanin est nommé à Matignon,
35:35il y aura beaucoup de gens qui voudront faire l'ouverture
35:37de son gouvernement.
35:39Est-ce qu'à Libération, on a des idées
35:41d'éventuel Premier ministre
35:43ou Première ministre de centre-gauche ?
35:45Il pourrait faire une espèce de...
35:47Non, mais il y a
35:49les éternels noms qui reviennent, évidemment.
35:51Cazeneuve...
35:53Mais là,
35:55tout ça, ce sont
35:57des supputations, c'est du vent.
35:59Il y a
36:01trop de sable mouvant en ce moment.
36:03Je ne suis
36:05pas sûre
36:07que ce soit mûr.
36:09Qu'est-ce qu'on fait ?
36:11Comment se comporteraient les filles
36:13si tout à coup on appelait un Cazeneuve ?
36:15Les écologies ?
36:17Ça dépend beaucoup de la gauche, surtout Alexandre Hanan.
36:19On a compris que ça dépendait pas que du pays.
36:21Je ne suis pas sûre qu'autant quand on voit
36:23la sortie de Jean-Luc Mélenchon
36:25la semaine dernière, on ne le voit pas bien
36:27adouber un Cazeneuve la semaine prochaine.
36:29Tout ça est extrêmement...
36:31Tout ça,
36:33c'est du vent. Encore une fois, on va partir
36:35pour plusieurs jours, voire plusieurs semaines.
36:37Emmanuel Macron n'est pas le genre
36:39à se décider vite,
36:41peut-être pas deux mois en effet, mais en tout cas,
36:43ça peut durer un petit peu, où les noms vont valser.
36:45Mais encore une fois,
36:47il n'y a pas de majorité.
36:49Donc, on est soumis...
36:51On devrait revivre ces moments-là
36:53encore plusieurs fois.
36:55On reviendra dans quelques minutes sur cette gauche
36:57qui peut-elle rêver
36:59seulement de Matignon ? Elle est encore extrêmement
37:01divisée. On y reviendra dans un instant.
37:03Juste, Mickaël Darmon,
37:05l'idée d'un gouvernement technique,
37:07ça existe ça ou pas ?
37:09Ça peut exister, mais ça veut dire quoi ?
37:11Ce serait un gouvernement
37:13de directeur de cabinet et de préfet.
37:15C'est ça en fait,
37:17un gouvernement technique. C'est aucun politique.
37:19Aucune action politique.
37:21Ou alors un pacte
37:23qui consiste à dire, avec les différentes
37:25forces politiques, on ne censure pas, on s'entend sur
37:27quelques sujets. On avait beaucoup glosé là-dessus
37:29cet été lorsque c'était une des options.
37:31Ça ne me paraît pas être
37:33au fond une option
37:35très viable sur le long terme.
37:37En réalité, quand on entend aujourd'hui les élus
37:39depuis quelques jours, au fond, ils ont leur
37:41calendrier. C'est à partir
37:43de juillet quand la dissolution
37:45sera à nouveau possible. Et tous
37:47disent en fait, il y aura une nouvelle
37:49campagne
37:51législative pour tenter de
37:53remettre à plat. Ce qui d'ailleurs, c'est pas inintéressant,
37:55peut correspondre avec le calendrier
37:57du congrès du PS.
37:59Et là, ça peut donner
38:01des possibilités d'accords politiques.
38:03Parce que si par exemple, Emmanuel Macron
38:05pour contrer l'idée de la
38:07dissolution, s'engage à ne pas
38:09dissoudre. Alors ça peut aussi
38:11inciter les socialistes à dire, on peut quitter
38:13Jean-Luc Mélenchon
38:15sans avoir peur de représailles
38:17en cas d'élection
38:19si jamais il s'engage à ne pas dissoudre.
38:21Donc il y a la possibilité de
38:23ne pas dissoudre et la possibilité de ne pas dissoudre
38:25s'il y a un accord avec les socialistes.
38:27En tout cas, si Emmanuel Macron s'engage.
38:29On en parle dans un instant juste. Corinne Leïc,
38:31c'est envisagé sérieusement à l'Elysée, un gouvernement
38:33technique ou pas ? Est-ce qu'on voit ça comme...
38:35Tout est possible. Le vrai sujet
38:37c'est que personne ne sait très bien ce qu'est un gouvernement
38:39technique. Disons
38:41qu'un gouvernement technique, c'est un gouvernement qui
38:43serait juste destiné à
38:45faire adopter un budget.
38:47Car pour le moment, si il y a
38:49une motion de censure qui est adoptée,
38:51on n'aura ni budget de la Sécurité sociale
38:53ni budget. Donc il faudra faire adopter
38:55ces budgets, faire passer
38:57une loi spéciale. A moins
38:59que le gouvernement Barnier
39:01démissionnaire
39:03s'en charge. Je ne sais pas si c'est
39:05possible. Mais le gouvernement technique
39:07ça serait ça, ça serait quelqu'un
39:09qui fasse passer un budget
39:11qui soit acceptable, que tout le monde
39:13accepte.
39:15Mais qui serait quelque chose
39:17d'extrêmement limité.
39:19L'après-censure, c'est le scénario
39:21d'un après-Barnier, peut-être
39:23à droite, peut-être au centre, peut-être
39:25évidemment à gauche. Une gauche qui est
39:27unie sur la censure.
39:29Est-ce qu'elle est unie sur un censure ?
39:31Un plan B pour l'après-Barnier,
39:33Agathe ? Alors non.
39:35Il n'y a pas un scénario, mais plusieurs
39:37à gauche pour l'après-Barnier.
39:39A gauche, ils ne sont pas d'accord sur le futur gouvernement.
39:41Pas d'accord sur Matignon.
39:43Pas d'accord sur le fait de savoir s'il faut une présidentielle
39:45anticipée. Et sur qui
39:47pour incarner cette présidentielle ?
39:49Un exemple, alors que vendredi,
39:51Jean-Luc Mélenchon s'est quasiment
39:53proposé comme candidat unique à gauche
39:55en cas d'élection anticipée.
39:57Olivier Faure l'a appelé dans la foulée
39:59à l'humilité. Écoutez, c'était
40:01hier sur RTL.
40:03Il faut une candidature commune.
40:05Si je fais soi-même un préalable en disant ça ne peut être
40:07qu'un socialiste, vous comprenez bien que
40:09tous les autres diront que ça n'est pas logique.
40:11Vous ne pouvez pas faire comme Jean-Luc Mélenchon
40:13qui justement a dit je veux bien une candidature
40:15commune si c'est moi. Écoutez,
40:17la messe est dite. Je veux bien accepter
40:19l'idée que nous soyons alliés parce que nous
40:21avons notamment à faire face à l'extrême droite
40:23et que nous aurons en 2027 à faire face
40:25ressemblablement encore à l'extrême droite
40:27et que nous ne pouvons pas prendre nous
40:29la responsabilité de laisser
40:31le chaos s'installer avec l'extrême droite.
40:33Donc ça suppose beaucoup d'insensibilité.
40:35Mais ça suppose aussi que chacun
40:37prenne sa part d'humilité. Olivier Faure
40:39appelle Jean-Luc Mélenchon à l'humilité.
40:41Mais quel est son scénario à lui
40:43pour l'après-Barnier ? Et les socialistes
40:45sont-ils au clair sur leur relation
40:47avec la France insoumise ?
40:49Vous y voyez clair, Stéphane Vernet, sur la
40:51stratégie Mélenchon dans la période ?
40:53Écoutez, Jean-Luc Mélenchon, il veut
40:55provoquer des élections anticipées. Il veut que
40:57Emmanuel Macron démissionne.
40:59Comme Mathilde Panot l'a dit pour lui
41:01dans la foulée aux quatre colonnes
41:03juste après l'annonce du 49-3.
41:05Voilà, c'est clair. Mais ça n'arrivera pas.
41:07Ça n'arrivera pas parce qu'aujourd'hui
41:09si Emmanuel Macron partait,
41:11il y a les problèmes d'égo, etc.
41:13Il restera jusqu'à la dernière minute. Je suis assez d'accord avec Alexandre Schwerd-Brotz là-dessus.
41:15Mais si en plus,
41:17aujourd'hui on disait, voilà, le président de la République
41:19démissionne, dans un mois
41:21on revote pour un nouveau président de la République,
41:23qui croyez-vous qui va gagner ?
41:25Qui croyez-vous aujourd'hui, là, maintenant,
41:27au moment où on se parle, qui croyez-vous
41:29qui est en position de force pour remporter la présidentielle ?
41:31Alors qui ? Marine Le Pen, évidemment.
41:33Marine Le Pen. Est-ce que vous voulez,
41:35est-ce que vous croyez que Emmanuel Macron
41:37veut rester dans l'histoire comme
41:39le président de la République qui aura donné
41:41les clés de l'Elysée à Marine Le Pen ? Moi, je crois pas.
41:43Je pense que ça n'arrivera pas.
41:45Et après,
41:47sur la stratégie, etc., on a beaucoup parlé
41:49de ce qui peut se passer en termes de gouvernement.
41:51Soyons clairs.
41:53Si
41:55Emmanuel Macron va chercher
41:57à nouveau un Premier ministre
41:59à droite, qui soit compatible
42:01avec l'ORN, pour faire un budget,
42:03je suis désolé, c'est ce qu'il vient de faire avec Michel Barnier,
42:05vous avez vu où on est, ça marchera pas.
42:07Je vois pas l'intérêt.
42:09S'il va chercher un Premier ministre
42:11dit technique, comme on l'a dit tout à l'heure,
42:13pour un gouvernement dit technique,
42:15ça veut dire quoi ? Ça veut dire qu'on va chercher
42:17quelqu'un qui va s'occuper que du budget,
42:19qui va gérer la priorité budget, mais ça veut dire que tout le reste
42:21est gelé pendant au moins 6 mois,
42:236-8 mois. Il reste
42:25une possibilité, c'est celle d'un gouvernement
42:27d'Union Nationale qui aille chercher
42:29des démocrates de tous les partis, etc.,
42:31à gauche, les écolos, les communistes,
42:33les centristes,
42:35la droite, ça c'est quelque chose
42:37qui avait été évoqué après la dissolution,
42:39qui n'a pas eu lieu, parce que vous aviez une radicalité
42:41très forte
42:43de la France insoumise
42:45qui a été annoncée d'entrée de jeu
42:47et qui a empêché toute discussion
42:49et toute évolution.
42:51Moi j'ai envie de vous dire qu'aujourd'hui,
42:53les lignes politiques ont changé,
42:55la situation a beaucoup évolué,
42:57et qu'on n'est pas à l'abri
42:59d'un retour à la raison
43:01et d'une coalition qui puisse se monter
43:03et qui puisse...
43:05Je veux dire, tout est réuni !
43:07L'optimisme de Stéphane Vernet,
43:09je vous coupe parce que c'est l'heure du Fil Info,
43:11mais quand même, je note que vous êtes extrêmement optimiste
43:13et peut-être ça va faire réagir autour de la table cette idée
43:15de gouvernement d'Union Nationale.
43:17On se retrouve dans un instant,
43:19car il est 20h46,
43:21et qu'il est l'heure de retrouver Stéphane Milhomme.
43:23L'armée israélienne annonce mener
43:25des frappes sur des cibles terroristes
43:27au Liban, alors qu'Israël et le Hezbollah
43:29sont censés observer une trêve depuis
43:31les derniers jours. Israël reconnaît cette attaque
43:33vers une zone contestée aux confins
43:35du Liban et du Golan syrien
43:37annexé par Israël, riposte selon elle
43:39aux attaques du mouvement libanais
43:41dans cette même zone. Le Rassemblement
43:43National votera les motions de censure
43:45et c'est Marine Le Pen qui l'annonce, c'est-à-dire
43:47celles que son groupe va déposer,
43:49mais aussi celles du Nouveau Front Populaire.
43:51Elles doivent être examinées mercredi
43:53ou jeudi, alors que Michel Barnier a déclenché
43:55le 49-3 pour faire adopter
43:57le budget de la Sécu sans passer par
43:59un vote. Près de 200 taxis
44:01convergent ce soir Place Bellecour à Lyon
44:03dans l'espoir d'y bivouaquer
44:05la fin du blocage au péage de
44:07Lançon-de-Provence et blocage
44:09toujours de celui de Bandol dans le Var.
44:11Les chauffeurs de taxis restent
44:13opposés à un projet de réforme du transport
44:15de malades. Et puis le lotus bleu
44:17de Tintin va reparaître dans sa version
44:19originale, plus longue et colorisée.
44:21C'est une annonce des éditions Casterman
44:23et ce sera pour le mois de janvier.
44:25Cette édition date de 1942.
44:27RG l'avait remodelée en 1946.
44:31France Info
44:3320h, 21h
44:35Les Informés
44:37Agathe Lambret, Jean-Rémi Vaudreau
44:39En retour sur le plateau
44:41des Informés, c'est la dernière partie avec
44:43Mickaël Darmon d'Evencat News, Stéphane Vernet
44:45de West France, Alexandra Schwarzbrod
44:47de Libération et Corinne Leik
44:49de l'Opinion.
44:51Notre amie Stéphane Vernet a lancé un
44:53pavé dans la mare qui s'appelle
44:55Gouvernement d'Union Nationale
44:57et ça fait réagir un petit peu tout le monde autour de la table.
44:59Je vais juste commencer peut-être. Allez, Mickaël Darmon, un premier mot ?
45:01Bon, moi, ce que je voudrais dire par rapport à ça
45:03c'est qu'effectivement, pour qu'il y ait l'Union Nationale, ça veut dire
45:05que des socialistes viendraient,
45:07participeraient à ce gouvernement et pour qu'ils puissent participer,
45:09il faudrait qu'ils se soient libérés de l'emprise
45:11de Jean-Luc Mélenchon. Or, chez les socialistes, tout
45:13commence et tout finit au Congrès.
45:15Et en ce moment, ils ne pensent qu'à ça. Et même la sortie
45:17tout à l'heure qu'on a entendue
45:19d'Olivier Faure, c'est une sortie pour le Congrès.
45:21Ce qu'a fait l'autre jour
45:23Boris Vallaud, c'est aussi pour le Congrès.
45:25Alors, c'est quoi la date du Congrès ? On dit au printemps,
45:27peut-être repoussé vers juin, on ne sait pas, c'était
45:29mai-juin, c'est en train de se gérer.
45:31Vous avez entendu Jérôme Gage sur France Info tout à l'heure ? Il dit qu'il faut un Premier ministre
45:33socialiste à Matignon et pourquoi pas lui ?
45:35Oui, mais de toute façon...
45:37Oui, bien sûr. On va dire que Jérôme Gage
45:39a fait son métier de Jérôme Gage.
45:41Mais la réalité
45:43politique, c'est qu'au fond,
45:45il faut d'abord, et comme le me disait
45:47l'autre jour un responsable
45:49socialiste, on l'avait déjà évoqué, nous ne
45:51reviendrons pas au pouvoir tant que nous sommes
45:53avec Jean-Luc Mélenchon. Donc, tant
45:55que cette clarification n'est pas faite et ne pourra
45:57pas se faire sur un plateau télévision ou par un
45:59communiqué, ce sera dans le cadre du Congrès
46:01et avec un Olivier Faure
46:03qui pour l'instant est menacé parce qu'il
46:05est considéré comme étant celui qui veut
46:07continuer l'alliance avec Jean-Luc Mélenchon
46:09face aux social-démocrates,
46:11aux hollandistes, aux hollandais,
46:13enfin tous ceux qui s'organisent contre lui.
46:15Tant que cette équation n'est pas levée,
46:17les socialistes ne pourront
46:19pas être capables de participer à quelque
46:21chose, à moins qu'il y ait cet accord
46:23avec Emmanuel Macron
46:25qui dit « je ne m'ai pas dissoudre » et donc
46:27vous pourrez sortir sans risque de représailles.
46:29Je note une petite moue de l'autre côté de la table, du côté d'Alexandra.
46:31Je pense que les socialistes sont
46:33en train de sortir de l'emprise de Jean-Luc Mélenchon.
46:35Ça se voit, c'est évident.
46:37C'est pas évident.
46:39Il y a des élections
46:41à venir municipales en 2026
46:43avec des alliances électorales en jeu.
46:45C'est un enjeu important.
46:47Ça devient de plus en plus compliqué.
46:49Ce que suggérait Stéphane Vernet
46:51sur un gouvernement d'union nationale,
46:53ce serait la seule
46:55solution raisonnable
46:57jusqu'à la prochaine présidentielle
46:59si on veut.
47:01C'est pas celle qui avait
47:03ma préférence, puisque ça ne
47:05satisfait pas tous les électeurs de gauche
47:07qui voulaient un gouvernement de gauche.
47:09Mais plutôt que le chaos
47:11dans lequel on est en train
47:13de s'enfoncer, je pense qu'un gouvernement
47:15d'union nationale avec des gens
47:17acceptables pour la gauche,
47:19pour...
47:21Vous avez la liste des gens ?
47:23Les socialistes, il n'en est pas question
47:25pour eux, tant qu'ils sont dans la route de Jean-Luc Mélenchon.
47:27Oui, mais je pense qu'ils sont en train
47:29de s'en défaire.
47:31Ce gouvernement d'union nationale, c'est une utopie
47:33totale. C'est bien la preuve que la rupture est là.
47:35À très court terme, oui.
47:37Mais à moyen terme,
47:39ce serait la seule façon de sortir du chaos.
47:41Sinon, c'est chaos généraliste.
47:43Vous aviez, Jérôme Gage,
47:45vous l'avez senti ouvert
47:47à l'idée d'autre chose qu'un gouvernement
47:49de gauche
47:51avec des gens de gauche ?
47:53Oui, mais il ne le dira jamais
47:55officiellement. On voit qu'il y a des choses
47:57qui bougent effectivement à gauche.
47:59Non, mais parce qu'il ne voudra pas le dire,
48:01parce qu'il ne peut pas. Aujourd'hui, je pense qu'ils sont
48:03quand même un peu coincés.
48:05Ils ont peur de perdre leur siège,
48:07d'être ostracisés.
48:09Pour l'instant, la force
48:11de la France insoumise
48:13reste très présente
48:15et dominante, même si
48:17les socialistes ont beaucoup rééquilibré
48:19en termes de députés.
48:21Ils sont quasiment à égalité maintenant avec les insoumis.
48:23Mais aujourd'hui, assumer
48:25ouvertement un gouvernement
48:27avec des macronistes, par exemple,
48:29pour quelqu'un de gauche, c'est très compliqué.
48:31On a vu que Boris Vallaud, quand il a fait sa proposition,
48:33dès qu'on lui demandait d'entrer dans les détails
48:35et de parler des macronistes, il était très gêné.
48:37Jérôme Gage, c'est pareil.
48:39Olivier Faure, quand on lui demande
48:41ça pourrait être sans Jean-Luc Mélenchon,
48:43alors là, c'est lui qui est très gêné.
48:45Ils sont incapables d'aller au bout
48:47de leur proposition.
48:49Il faudrait peut-être que tous ces gens-là deviennent...
48:51Si c'est ça ou le chaos, il faut...
48:53Je crois qu'en général, ils peuvent préférer le chaos.
48:55Je pense que oui.
48:57Il va y avoir une manifestation du chaos
48:59qui va être, à mon avis, très forte dans les jours qui viennent.
49:01En particulier si la motion de censure,
49:03comme c'est probable, est adoptée, c'est la pression sur Emmanuel Macron
49:05et la pression à la démission.
49:07Alors, il est clair qu'Emmanuel Macron
49:09ne veut pas démissionner.
49:11Il le dit à tous les gens qu'il rencontre.
49:13C'est une évidence. Il ne veut pas.
49:15Et ça serait étonnant,
49:17vu son caractère, qu'il le veuille.
49:19Ça serait étonnant, même si ce n'était pas son caractère,
49:21qu'il abatte ses cartes et qu'il s'affaiblisse en disant
49:23« Écoutez, si vous ne voulez plus de moi, je vais partir. »
49:25Donc, ce n'est pas du tout genre de la maison.
49:27Mais il faut se mettre dans l'état d'esprit
49:29d'une situation que nous ne connaissons pas encore.
49:31Mais vers laquelle nous allons peut-être,
49:33qui est celle d'un chaos politique
49:35tel que la pression sur lui
49:37soit suffisamment forte
49:39pour qu'il soit quasiment forcé de démissionner.
49:41Il y a une procédure de destitution
49:43qui est quelque chose de différent,
49:45qui a été tentée par LFI,
49:47mais qui n'a pas été adoptée par la commission des lois
49:49de l'Assemblée nationale,
49:51mais qui essaye d'insuffler cette idée
49:53dans le débat politique
49:55d'un départ d'Emmanuel Macron
49:57sous une forme ou sous une autre.
49:59Il y a des gens raisonnables.
50:01Prenez pour moi Jean-François Copé,
50:03qui dit « Oui, la solution,
50:05c'est qu'Emmanuel Macron s'en aille. »
50:07– Même lui dit ça.
50:09– Hervé Morin ce soir,
50:11c'est notre confrère de LCI.
50:13– Hervé Morin, qui est censé être aussi un homme raisonnable.
50:15– Président de la région Normandie.
50:17– Ça veut dire quoi ça ?
50:19– Ça veut dire qu'en cas de chaos politique,
50:21la pression sur Emmanuel Macron
50:23sera très forte.
50:25Est-ce qu'il pourra y résister ?
50:27Est-ce qu'il pourra y résister ?
50:29C'est plutôt son tempérament, effectivement.
50:31Mais il ne faut jurer de rien.
50:33– Il sera au centre de l'actualité,
50:35il adorera ça.
50:37Il refera la phrase
50:39« Qui vient de me chercher ? »
50:41– Et il y a un débat ensuite de constitutionnalisme
50:43sur la question de savoir
50:45est-ce qu'après il y aurait éventuellement
50:47une démission présidentielle ?
50:49– Et ça confirmera l'idée, pardon,
50:51qui pense que les Français au fond ne le méritent pas.
50:53– Stéphane Vernet ?
50:55– De toute façon, pour l'instant,
50:57on a un paysage politique qui est fractionné,
50:59qui est durablement morcelé.
51:01On est face à trois blocs irréconciliables.
51:03Et ce n'est pas parce que le président
51:05de la République démissionne
51:07qu'on pourra avoir une assemblée fonctionnelle.
51:09De toute façon, il y a ce délai constitutionnel
51:11d'un an entre la dissolution et d'une dissolution l'autre.
51:13Et ce n'est pas une élection présidentielle
51:15anticipée qui va régler le problème.
51:17Et si vous voulez, je pense que les gens aussi
51:19comme Hervé Morin ou Jean-François Copé
51:21qui appellent à la démission d'Emmanuel Macron
51:23se disent que c'est un truc à tenter
51:25pour essayer de débloquer la situation.
51:27Mais parce qu'ils partent aussi du principe
51:29qu'en fait, de nouvelles élections
51:31à l'Assemblée risqueraient,
51:33aujourd'hui,
51:35en juin prochain, sans un coup de semence
51:37ou un changement majeur
51:39comme le départ du président ou un changement de président,
51:41risqueraient de redonner,
51:43peu ou prou, le même résultat.
51:45– C'est un scénario plausible. – Eh oui, c'est plausible.
51:47Et donc de ne pas nous sortir de l'ornière.
51:49Mais en même temps, si vous voulez…
51:51– C'est pour ça que la solution, c'est que les groupes
51:53parlent ensemble.
51:55– C'est la solution raisonnable.
51:57– C'est que les gens se parlent.
51:59– C'est pour ça qu'il y a une solution de raison.
52:01– Le vrai problème, c'est que
52:03on est dans une situation où
52:05les personnages sont en quête de hauteur
52:07avec un H.
52:09Et je pense que le vrai problème,
52:11c'est que tout le monde est en train de jouer la stratégie du chaos
52:13et qu'on a envie qu'il y ait une corde de rappel quelque part
52:15qui dise, oui, mettons-nous autour d'une table,
52:17essayons de nous mettre d'accord sur une plateforme
52:19programmatique. – C'est ça.
52:21– Parce qu'avant de choisir les gens, il faut savoir ce qu'on va faire ensemble
52:23et puis essayons de passer outre le fait
52:25que LFI, pas LFI, etc.
52:27Mais on ne voit pas les prémisses
52:29de cette recomposition se mettre en place.
52:31– Et c'est d'ailleurs pour ça que
52:33Jean-Luc Mélenchon et les Insoumis poussent
52:35pour Lucie Casté à Matignon.
52:37En fait, ils n'ont pas du tout particulièrement
52:39envie de respecter
52:41le serment du nouveau Front Populaire
52:43ou des législatives. Ils ont juste envie
52:45que Lucie Casté trébuche
52:47pour que ce soit encore plus le chaos
52:49et pour provoquer une présidentielle anticipée
52:51et que Jean-Luc Mélenchon puisse être candidat.
52:53Mais Grénaïque, sur les conséquences,
52:55parce que vous parliez du chaos
52:57qui pourrait acculer Emmanuel Macron,
52:59est-ce que l'exécutif a raison
53:01quand il promet
53:03une crise financière, une situation
53:05très chaotique à l'issue de cette ceinture ?
53:07Qu'est-ce qui va se passer concrètement ?
53:09– Ce qui est sûr, c'est que ce qui se passe n'est pas bon.
53:11Ce n'est pas bon déjà pour le pays depuis des mois et des mois.
53:13On voit que les investissements sont à l'arrêt.
53:15On voit que les chefs d'entreprise ont peur
53:17de prendre des décisions d'embauche,
53:19d'investissement. Tout est gelé actuellement.
53:21Donc, on ne peut pas prédire
53:23le chaos financier et économique.
53:25On aurait tort de trop dramatiser.
53:27Mais dans tous les cas de figure,
53:29si la situation politique demeure dans cette instabilité,
53:31on aura probablement
53:33une hausse des taux d'intérêt.
53:35On aura probablement des hésitations
53:37des chefs d'entreprise. On aura probablement
53:39des gens
53:41qui feront faillite, alors que c'est déjà
53:43la tendance depuis plusieurs mois.
53:45Donc, il y a une dégradation de l'économie
53:47à venir, dont on ne peut pas
53:49mesurer l'ampleur. Il faut être honnête.
53:51Il ne faut pas raconter que ça va être
53:53la catastrophe mondiale. Mais ça ne sera pas bon.
53:55– Vous voyez la flopée des plans sociaux
53:57qui commence déjà maintenant.
53:59– Elle était en germe déjà depuis longtemps.
54:01– Oui, mais ça ne...
54:03– Juste pour terminer, une image qui était quand même frappante,
54:05c'est qu'au moment où, effectivement, le Président de la République
54:07faisait redécouvrir au monde entier
54:09Notre-Dame
54:11de Paris ressuscité,
54:13le Tchad annonçait
54:15qu'il dénonçait les accords
54:17de défense avec la France
54:19quelques heures après le départ du
54:21ministre des Affaires étrangères qui était sur place
54:23et qui n'avait même pas été prévenu.
54:25Tout ça, c'est juste un exemple pour dire au fond
54:27ce qui se passe sur la scène internationale,
54:29où les choses se disent vraiment sans précaution.
54:31Tout le monde considère que Macron s'est déjà terminé
54:33et tout le monde attend qu'il y ait
54:35un regain et une nouvelle
54:37situation politique en France. – Merci beaucoup
54:39Michael Darmon, éditorialiste à Evencat News.
54:41Merci d'avoir été, ce soir, l'un de nos informés.
54:43On va faire le tour des autres
54:45invités, surtout des quotidiens.
54:47Stéphane Vernet, à la Lune de Ouest-France demain ?
54:49– On parle du gouvernement face à la censure après le 49.3.
54:51– Sans surprise, peut-être.
54:53Merci beaucoup Stéphane. Alexandra Schwarzbrot,
54:55à la Lune de Libé ? – Alors, il y a Marine Le Pen
54:57avec cette manchette, le joug de
54:59la dame.
55:01– Très bien. Corinne Leïc, à la Lune de
55:03l'Opinion ? – Censure, la France
55:05plonge dans l'inconnu. – Voilà, c'est
55:07évidemment la censure qui revient largement
55:09à la Lune des quotidiens, demain.
55:11Merci à tous, merci à tous les quatre. Agathe, on se retrouve demain ?
55:13– À demain. – 18h-20h à la radio.
55:1518h30, votre interview politique
55:17à la radio. Et évidemment, on se retrouve, nous,
55:19pour les informés. Les informés qui reviennent dès demain matin
55:21à 9h avec Saliha Braklia et Renaud Delis.