• il y a 6 mois

Tous les jours dans Culture Médias, Anissa Haddadi dresse le portrait sonore de l'invité. Ce mercredi, c’est Bernard Werber, pour son spectacle V.I.E. Voyage Intérieur Expérimental.

Retrouvez "Le portrait sonore de l'invité" sur : http://www.europe1.fr/emissions/le-portrait-inattendu

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Transcription
00:00 - Et quel bonheur ce matin de recevoir l'un des auteurs français les plus lus au monde !
00:04 30 millions de livres vendus dans le monde, de la trilogie des fourmis, le cycle des anges,
00:09 ou encore récemment le temps des chimères pour ne citer que cela,
00:13 parce que sinon il serait déjà 11h si on parle de tous vos livres.
00:16 Bonjour Bernard Werber ! - Bonjour Anissa !
00:18 - Merci d'être là en direct ce matin, ce jour férié.
00:21 Alors vous venez nous parler non pas d'un livre, mais d'un voyage intérieur sur scène ce matin,
00:26 que vous proposez à tous ceux qui viennent vous voir.
00:28 Mais avant d'en savoir plus sur ce spectacle très original qui nous fait réfléchir,
00:33 qui nous fait poser beaucoup de questions,
00:35 puis il y aura une histoire de citron aussi, enfin on va détailler tout ça.
00:38 Bernard, je vous propose de dresser votre portrait sonore,
00:40 des petits sons pour mieux vous connaître. Vous êtes prêt ?
00:43 - Oui ! - Allez, voici le premier.
00:45 * Extrait de « La nuit de Chopin » de Bernard Werber *
01:04 - C'est difficile d'interrompre la nocturne numéro 2 de Chopin en mi bémol.
01:09 - Ça pose tout de suite une ambiance. - Oui, ça pose une ambiance effectivement ce matin.
01:12 Vous savez pourquoi on vous passe du Chopin ?
01:15 - Maman qui jouait, qui était prof de piano.
01:18 - C'est votre maman qui jouait du Chopin,
01:21 et vous dites que ces notes-là que vous entendez, ou du Chopin de manière générale,
01:26 sont les souvenirs plutôt flous, les plus anciens qui vous reviennent ?
01:31 - Ma mère, toute la période où elle était enceinte, jouait du piano tout le temps.
01:36 Et je pense que c'est bien pour un fœtus d'écouter de la musique.
01:42 En tout cas, j'étais nourri de musique, et je pense que ça m'a donné une perception du son.
01:46 La musique m'apporte des sensations très très fortes.
01:49 - Donc ce sont des sensations qui viennent de cette époque-là, de cette époque fœtus,
01:52 mais vous n'en avez pas de souvenirs, rassurez-moi.
01:55 Vous arrivez à faire des choses quand même extraordinaires, Bernard Werber.
02:00 - Mon plus ancien souvenir, c'est que j'étais à quatre pattes,
02:03 près des pieds de ma mère qui jouait avec les pédales du piano,
02:08 et elle m'a fait un signe de ne pas m'approcher des pédales parce qu'elle avait peur de me blesser.
02:11 Mais en tout cas, j'étais à quatre pattes, donc c'était moins donnant.
02:14 - Donc vous êtes tout petit.
02:15 - Mais j'ai vécu dans la musique toute ma prime enfance.
02:20 - Et justement, ces souvenirs très lointains,
02:22 vous arrivez à aller les chercher grâce à des séances de méditation ou d'hypno, c'est ça ?
02:28 - N'importe qui peut y arriver, il suffit de fermer les yeux,
02:31 de se rappeler d'un souvenir ancien, ou de demander à son esprit d'aller chercher.
02:35 C'est un peu comme un ordinateur, vous demandez de chercher un vieux fichier,
02:37 il finit par le trouver, c'est juste qu'on ne le pense pas.
02:39 - Vous croyez qu'on peut tous y arriver ?
02:41 - Alors, c'est un niveau de décontraction.
02:44 Ce qui nous empêche d'y arriver, c'est que soit on est convaincu qu'on ne va pas y arriver,
02:48 soit on n'arrive pas à se relâcher.
02:50 Mais dès le moment où on respire, on se détend et on ferme les yeux,
02:54 on a accès à son disque dur intérieur, oui.
02:57 - Donc ce que je voulais dire, c'est que c'est forcément là en tout cas.
03:00 Les données sont stockées, c'est juste qu'on...
03:03 - Je le crois.
03:04 Maintenant, je ne sais pas s'il y a des preuves techniques,
03:08 on peut savoir si on se rappelle de ses souvenirs d'enfance,
03:11 mais je crois que c'est important d'aller les chercher
03:14 et d'explorer son propre cerveau en se demandant
03:16 qu'est-ce qu'il y a à l'intérieur de plus ancien.
03:18 - On va en parler en détail de tout cela avec votre spectacle
03:21 et cette expérience très étonnante que vous proposez sur scène,
03:24 mais on continue votre portrait sonore avec ce son.
03:26 - Mais à sept ans, on perd ses dents.
03:29 Mais à sept ans, on perd ses dents.
03:31 On les met sous son or.
03:33 - Alors c'est Anne-Sylvestre qui dit "à sept ans, on perd ses dents",
03:35 c'est vrai que la majorité d'entre nous, on a perdu nos dents à sept ans.
03:38 Pendant que vous, Bernard Werber,
03:41 vous écriviez votre première nouvelle à sept ans.
03:44 - Oui, ça s'appelait "Souvenirs d'une puce"
03:47 et le professeur m'a rendu la copie en me disant
03:50 "j'ai rarement autant rigolé qu'en lisant votre copie,
03:54 c'était une histoire d'une puce qui escalade un être humain
03:56 qui arrivait en haut où il y avait une forêt
03:57 où elle rencontrait des poux."
03:59 Et le prof m'a dit "c'est super, un petit détail pris,
04:02 c'est que la première phrase ne va pas,
04:03 et un jour vous comprenez pourquoi,
04:05 et cette première phrase c'est "je suis né d'une mère pucelle et d'un père puceau."
04:08 - Ah oui !
04:09 - Et il ne m'a pas expliqué sur le coup.
04:10 - Oui, bon vous aviez sept ans en même temps.
04:12 - Mais pour moi, je me suis dit "je suis né d'une mère pucelle et d'un père puceau."
04:15 - Comment vient le déclic à sept ans, comme ça, d'écrire une nouvelle ?
04:20 - Ah, je crois que mon père me racontait tout le temps des histoires avant de me coucher,
04:23 donc ma mère me faisait écouter de la musique
04:25 et mon père me racontait des histoires,
04:26 et il y a un moment, j'ai tout le temps baigné dans les histoires.
04:28 Je me suis aperçu qu'en racontant une histoire,
04:30 automatiquement je souris et je me sens bien.
04:33 - Vous avez un truc avec les petites bêtes ?
04:35 - Oui, les fourmilières, les puces, les poux...
04:38 - Déjà c'est accessible, la fourmilière,
04:41 n'importe quel enfant, il se penche, il voit une ville,
04:44 avec des routes et des individus qui courent à gauche, à droite.
04:48 Donc c'est la sensation de comprendre mon monde de haut.
04:51 Je ne m'intéresse pas aux petites bêtes,
04:55 je m'intéresse aux bêtes visibles qui ne s'enfuient pas quand j'arrive.
04:58 - On poursuit votre portrait sonore avec ceci.
05:01 - Ah ça !
05:03 - Ah oui !
05:07 - Le musical box de Genesis.
05:11 - Je suis un dieu babar, je suis désolé.
05:12 - Vous êtes un fou de musique, Bernard Werber.
05:14 - Alors, je vais vous dire, sur cette musique précise,
05:17 ça me paraît très étrange, j'ai vu ce qu'on appelle un syndrome de Stendhal.
05:20 - C'est quoi ça ?
05:21 - C'est que tout d'un coup vous voyez quelque chose que vous trouvez tellement beau,
05:24 que vous vous arrêtez, et le temps s'arrête,
05:25 et vous plongez dans l'œuvre.
05:27 Et Genesis et cet album, Nursery Crime,
05:29 je me suis arrêté, je me suis dit "j'ai rien vu d'aussi beau, d'aussi fou, d'aussi puissant, d'aussi dingue".
05:34 - Vous vous souvenez exactement de ce jour-là,
05:35 vous êtes au lycée quand vous découvrez Genesis, c'est ça ?
05:37 - Non, c'était en colonie de vacances au ski,
05:40 et je me suis arrêté, et je me suis dit "il y a une porte qui s'ouvre dans ma tête".
05:43 Mais ça s'est reproduit après avec d'autres situations, d'autres images,
05:47 avec certains tableaux.
05:49 C'est-à-dire, tout d'un coup, l'art est tellement puissant,
05:51 puisqu'on parle d'art dans votre émission,
05:53 il y a un moment où l'art, ce n'est pas juste "c'est joli" ou "c'est sympa".
05:56 C'est-à-dire, c'est une ouverture totale du cerveau,
05:58 il y a une œuvre qui peut vous...
06:01 Comment dire ?
06:02 Vous ouvrir un nouveau chemin.
06:03 Et Genesis m'a fait ça,
06:05 et j'ai eu la chance d'encontrer Pédar Gabriel et de lui en parler.
06:07 - Ça s'est reproduit avec d'autres groupes musicaux, ou c'est qu'avec Genesis ?
06:10 - Yes, et Pink Floyd.
06:11 - Ah, très bien.
06:12 Bon, on va en parler de musique, parce que Joe est avec nous aujourd'hui.
06:15 - On est très dans la musique progressive.
06:16 - Tout à fait.
06:17 - C'est Culture Média sur Europe 1 jusqu'à 11h,
06:19 avec Bernard Werber.
06:20 On va parler dans un instant du voyage intérieur expérimental.
06:22 C'est le spectacle de Bernard Werber,
06:24 qui est actuellement tourné dans toute la France,
06:26 et à l'Olympia le 23 octobre.
06:28 - Oui !
06:29 - Ouais, sacrée date !
06:30 À tout de suite sur Europe 1.
06:31 Culture Média, 9h30.

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