• il y a 7 mois

Pascal Praud revient pendant deux heures, sans concession, sur tous les sujets qui font l'actualité. Aujourd'hui il revient sur la proposition d'Emmanuel Macron concernant la mise en place d'une "obligation de visite" envers leurs enfants, pour les pères qui sont absents.

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Transcription
00:00Europe 1, Pascal Praud.
00:02Avec vous de 11h à 13h sur Europe 1 et vos réactions, 01, 80, 20, 30, 91, Pascal.
00:06Faut-il instaurer un devoir de visite pour les pères absents ?
00:10C'est la volonté d'Emmanuel Macron dans un entretien à nos confrères de L.
00:13Pour le chef de l'État, c'est un devoir d'être parent,
00:15un devoir qui ne s'arrête pas au moment du divorce ou de la séparation,
00:18un devoir d'accompagnement jusqu'à l'âge adulte.
00:21Je vous propose d'écouter le président de la République qui s'est exprimé.
00:24Je veux qu'on puisse ouvrir ce débat qui est au fond à la fois un débat sur la parentalité
00:29et un débat sur l'égalité entre les femmes et les hommes,
00:32qui est celui d'instaurer un devoir de visite,
00:35un devoir d'accompagnement jusqu'à l'âge adulte des enfants.
00:39Quand il y a un père, il faut qu'il exerce tous ses devoirs
00:43et que la maman, quand elle est dans cette situation-là, puisse exiger des visites régulières.
00:49Elle doit pouvoir s'assurer que le père aussi,
00:52il est auprès de l'éducation nationale, dans les réunions parents-profs quand il faut
00:56et qu'il est partie prenante de l'éducation de l'enfant.
00:58C'est un devoir d'être parent.
01:00Et c'est un devoir qui ne s'arrête pas au moment du divorce ou de la séparation.
01:03Et vous êtes sûr qu'il vaut mieux un père présent malgré lui qu'un père absent ?
01:08Moi, je suis sûr qu'il faut un père.
01:10Une mère, il faut une famille aimante.
01:13Et après, il y a des familles dans nos modèles.
01:15Mais il faut qu'en effet, les parents exercent leurs responsabilités et les deux.
01:20Et je pense qu'il faut que d'abord, on change culturellement dans la société
01:24et qu'on se dise, voilà, être père, parce que ce n'est jamais le cas pour les mères,
01:27mais être père, ça ne s'arrête pas au moment de la séparation du couple.
01:30Et c'est un devoir.
01:32Et donc, je pense qu'y compris pour l'enfant, c'est mieux, oui.
01:35Parce qu'un enfant qui ne voit jamais son père, c'est un enfant qui se sent abandonné,
01:39c'est un enfant dont le développement affectif, éducatif, n'est pas le même.
01:43Et donc, je pense que c'est une mesure fondamentale.
01:46Et après, évidemment, on protège aussi les enfants, les familles.
01:49Et ça, c'est un tout autre chantier.
01:51Chaque mot qu'il dit, évidemment, le président de la République a raison.
01:55Après, on peut s'interroger, est-ce à lui de le dire ?
01:58Et est-ce que c'est au chef de l'État d'entrer dans la vie des familles ?
02:01La question peut être posée.
02:03On va être dans une seconde avec Sandrine, qui est maman au foyer
02:09et qui a élevé seule son fils.
02:11Moi, ce que je voudrais simplement dire, parce que ça me frappe toujours,
02:14le père, en cas de divorce, a des droits, des droits de voir son fils, par exemple, tous les 15 jours.
02:21Il n'a aucun devoir.
02:23Je vais prendre un exemple très simple qu'on m'a souvent rapporté.
02:27Il est 16h, 17h, vous êtes un vendredi, l'enfant doit aller chez son père
02:33puisque son père a le droit où les enfants doivent aller chez leur père
02:37parce que c'est un droit.
02:38Et tout d'un coup, le père, à 17h, prend son téléphone
02:41et appelle la mère des enfants et dit
02:43« Finalement, ce week-end, je ne prends pas les enfants. »
02:46Eh bien, la mère, qui avait peut-être prévu de faire autre chose,
02:50pourquoi pas qu'elle a refait sa vie, pourquoi pas imaginer un week-end, que sais-je ?
02:55Eh bien, la mère, dans ces cas-là, n'a aucune possibilité de dire à celui qui est le père de ses enfants
03:03« Écoute, tu t'étais engagé à prendre les enfants, tu les prends, s'il te plaît. »
03:06Et ça, c'est quelque chose qui arrive régulièrement.
03:09Donc, le père a des droits, mais il n'a aucun devoir.
03:12Et le président de la République veut peut-être remédier à cette situation.
03:15Et ça, je trouve que c'est un exemple concret et intéressant.
03:17Maintenant, je donne la parole à Sandrine.
03:19Bonjour, Sandrine.
03:21Oui, bonjour, monsieur Pro.
03:23Et merci de témoigner.
03:25D'abord, je voudrais connaître votre histoire.
03:28Donc, mon histoire, le papa a décidé de partir quand mon fils avait trois ans.
03:36Alors, c'est un petit peu plus complexe que ça.
03:38Qu'est-ce que vous appelez « partir » ?
03:40Il s'est séparé de vous ou partir de son fils ?
03:43Alors, en fait, j'avais arrêté de travailler,
03:45et donc, il a décidé, pour tout un tas de raisons,
03:49de dire qu'il n'allait plus subvenir à nos besoins,
03:53donc mon fils et moi,
03:55et qu'il repartait d'où il venait.
03:57Mais il venait d'où ?
03:59Ça ne va pas rentrer dans les détails, mais il n'avait plus envie de rester avec nous, en fait.
04:02Ni la mère, ni l'enfant.
04:04Donc, en fait, il vous a abandonné.
04:05Il a abandonné et vous, et son fils.
04:07Voilà, exactement.
04:09Écoutez, c'est une belle mentalité, si j'ose dire.
04:11Mais pour vous, ça a dû être une souffrance très grande.
04:14Et, j'imagine, pour votre fils aussi.
04:17Oui, bien sûr que c'est une souffrance,
04:20mais dans l'interview du président Macron,
04:22le plus important, en fait,
04:24c'est ce que lui demande la dame qui est en face de lui,
04:27la journaliste.
04:28Elle lui dit « Est-ce qu'un père obligeait un père malgré lui ? »
04:31Elle est là, la question.
04:33Donc, moi, je ne voulais pas couper ce lien,
04:35et j'ai passé, je pense, jusqu'à l'âge de 14 ans de mon fils.
04:39Je n'arrêtais pas de lui dire « Papa t'aime, mais papa n'a pas le temps de venir.
04:41Papa est très pris par ses affaires.
04:43Papa est très pris. »
04:44Parce que j'étais très choquée par certaines personnes que je fréquentais
04:48qui, finalement, se vengeaient du conjoint
04:50en disant des horreurs sur ce conjoint à l'enfant.
04:53Et ça, je trouve qu'il n'y a pas plus terrible
04:55de se venger comme ça en disant à l'enfant
04:57« Ton père est un con, ton père est ici, ton père est là. »
04:59Ça, c'est horrible pour l'enfant.
05:00Donc, moi, j'ai continué à faire ça tout le temps.
05:03Et puis, quand il a eu 14 ans, mon fils m'a dit
05:05« Écoute, maintenant, arrête de me prendre pour un imbécile.
05:07Mon père est un con.
05:08Il n'a jamais voulu me voir.
05:09C'est comme ça.
05:10J'ai passé la vie et je vais très bien m'en sortir sans.
05:12Et puis, si un jour, je le croise, je lui dirai
05:14« C'est qu'à te quitter. »
05:15Bon, il ne l'a toujours pas croisé.
05:18Mais vous savez où il est, ce père ?
05:21Alors, écoutez, en fait, c'est pareil.
05:23Le devoir dont parle le président Macron.
05:25Je peux vous dire qu'un père qui est condamné
05:27dix fois pour abandon de famille
05:29ne paye pas les amendes, ne paye rien.
05:31Moi, je n'ai pas récupéré mes affaires qu'il a gardées.
05:33Enfin, je veux dire, c'est très beau sur le papier, tout ce que j'ai entendu.
05:36Mais est-ce que vous savez où il est ?
05:38Est-ce que vous savez où il est ?
05:39Non plus, non plus.
05:41Plus maintenant, non.
05:42Donc, il n'y a aucun lien.
05:43Et depuis l'âge de votre fils ?
05:46Il n'a jamais rien payé.
05:47Votre fils, à quel âge aujourd'hui ?
05:49Il a 25 ans.
05:50Bon, et donc, il est parti il y a 22 ans.
05:52Vous n'avez aucun contact avec lui ?
05:53Vous n'avez même pas son numéro portable ?
05:55Vous ne savez pas où il est ?
05:56Vous ne savez pas ce qu'il est devenu ?
05:57Vous ne savez même pas, j'ai envie de dire, s'il est vivant ?
05:59Alors, les seuls contacts que j'ai eus, si vous voulez,
06:01c'est à chaque passage devant un juge
06:03ou dans les procédures.
06:05Parce que le divorce, ça a duré très très longtemps,
06:07presque une dizaine d'années.
06:08Vous étiez mariés ?
06:09Oui, on était mariés.
06:11Donc, ça a été très compliqué.
06:13Mais, si vous voulez, on ne peut pas imposer à quelqu'un
06:15de voir un enfant.
06:16Moi, par exemple, il l'a vu,
06:18il l'a vu quelques week-ends
06:20pendant un an, un an et demi,
06:22et à chaque fois qu'il le voyait en week-ends,
06:24donc, mon gamin avait quatre ans et demi,
06:26entre quatre et cinq ans,
06:28et il lui disait, si j'accélérais à fond
06:30et qu'on allait dans un mur, par exemple,
06:32sur l'autoroute, il disait des choses aussi horribles que ça.
06:34Donc, si vous voulez,
06:36obliger quelqu'un à voir un enfant,
06:38ce n'est pas forcément la bonne idée,
06:40parce que le traumatisme, il peut être aussi différent.
06:42Ce qui m'intéresse aussi,
06:44c'est votre avis.
06:46Voilà un homme que vous avez aimé, avec qui vous êtes mariés,
06:48avec qui vous avez fait un enfant,
06:50et pour vous avoir eu
06:52très souvent au téléphone,
06:54puisque je reconnais votre voix, et c'est aussi un des paradoxes
06:56de la vie, c'est qu'il vous a fait
06:58un enfant qui, visiblement, est merveilleux.
07:00Et vous avez fait ensemble un enfant qui est merveilleux,
07:02et que vous avez élevé seul,
07:04c'est une réussite importante, parce que c'est votre enfant,
07:06je crois, qui a fait des études assez brillantes,
07:08et qui, aujourd'hui, s'est débrouillé
07:10tout seul, et il y a une forme de résilience,
07:12chez lui, nous sommes d'accord.
07:14Donc, c'est ça le paradoxe
07:16de la vie, c'est que cet
07:18homme qui, effectivement, vous a
07:20abandonné en même temps, vous avez fait
07:22ensemble quelque chose de merveilleux.
07:24Mais, je voulais savoir,
07:26quel regard vous portez
07:28sur lui, sur cet homme que
07:30vous avez connu, que vous avez aimé,
07:32et qui est parti.
07:34Est-ce que vous cherchez
07:36à essayer de comprendre, si tant est qu'on
07:38puisse comprendre, pourquoi
07:40il vous a quitté, vous ?
07:42Peut-être parce qu'il ne vous aimait plus, et ça peut arriver,
07:44mais son fils,
07:46la motivation,
07:48quelle est-elle, selon vous ?
07:50Qu'est-ce qui fait qu'un père
07:52s'en va ?
07:54Alors, bon, moi, après, c'est un petit peu
07:56compliqué, parce que ça regroupe plusieurs
07:58thématiques, mais il y avait des choses que je
08:00n'acceptais plus, si vous voulez,
08:02dans le rabaissement
08:04de ce que j'étais devenue, on va dire.
08:06Donc, je ne valais plus rien,
08:08je valais plus un coup de pied.
08:10Moi, j'ai eu quelqu'un de pervers narcissique, donc c'est vrai
08:12que c'était assez compliqué, c'est-à-dire que j'avais une situation
08:14brillante. Alors, on part
08:16d'autre chose, j'avais une situation brillante,
08:18et je me suis retrouvée sans rien.
08:20Mais vraiment, quand je dis rien,
08:22nu. Donc,
08:24de rien, des normes,
08:26je ne suis passée à rien du tout, et pas des normes grâce à lui,
08:28des normes grâce à moi, avant de le connaître.
08:30Donc, ça a été quand même une descente aux enfers.
08:32Donc, je n'ai plus envie de penser
08:34rien du tout, je suis triste d'avoir offert
08:36ça à mon fils, un spectacle
08:38qui n'était en plus pas très beau les trois premières
08:40années de sa vie. Mais,
08:42voilà, on fait avec,
08:44on avance comme on peut, mais je pense que dire, voilà,
08:46on va condamner machin parce qu'il ne voit pas
08:48son enfant, ou vous ne changerez pas
08:50quelqu'un qui ne veut pas voir son enfant, et
08:52obliger un père à voir son enfant malgré lui,
08:54ça me semble être très dangereux, en fait.
08:56Ben, merci en tout cas, Sandrine.
08:58Merci, et votre fils
09:00a 25 ans, et aujourd'hui il travaille ?
09:02Il a fini ses études ?
09:04Oui, il a fini ses études,
09:06et il travaille, oui, oui.
09:08Bon, et vous êtes, j'imagine, il y a un rapport
09:10fusionnel avec lui, c'est une aventure
09:12particulière que vous avez vécue tous les deux.
09:14Oui, oui, c'est vrai, on s'entend
09:16très bien, mais en même temps, il faut quand même
09:18que je... Alors, c'est fusionnel, mais
09:20j'ai quand même appris à
09:22revoir mes...
09:24Ma façon d'être aussi, puisqu'il y a un moment
09:26quand tu quittes le nid et qu'on a été que deux,
09:28c'est vrai que c'est différent, mais
09:30voilà, évidemment, ça se passe
09:32très bien, et on s'entend très bien, ça forcément.
09:34Ben, merci, Sandrine.
09:36Merci, parce que vous intervenez
09:38et toujours avec beaucoup...
09:40Toujours intéressant de vous écouter, puis il y a
09:42des tranches de vie que nous
09:44aimons sur cette antenne, et c'est
09:46vrai que c'est intéressant, forcément,
09:48de vous écouter,
09:50et d'écouter l'énergie et le caractère
09:52qui est le vôtre. Il est 11h44,
09:54chère Géraldine, on va marquer peut-être
09:56une petite pause, et puis
09:58revenir sur ce sujet,
10:00parce que nous entendrons peut-être
10:02un père, père de deux filles,
10:04Raffi, nous attend.
10:06A tout de suite. Et pour réagir avec Pascal Praud
10:08de 11h à 13h sur Europe 1, n'hésitez pas
10:10à vous composer ce numéro, il est
10:12non surtaxé.
10:14Appelez Pascal Praud au 01 80 20
10:1639 21. Europe 1.
10:18Pascal Praud et vous. De 11h à 13h sur
10:20Europe 1, il y a avec Jean-Yves qui est avec nous au téléphone,
10:22Pascal. Exactement.
10:24Bonjour Jean-Yves,
10:26vous êtes parents séparés,
10:28et vous allez peut-être donner
10:30une vision
10:32ou un regard différent
10:34de celui qui était donné
10:36il y a un instant. Oui, alors
10:38je vous ai entendu à la radio,
10:40je dois reconnaître que je suis très souvent d'accord
10:42avec vous, mais là, ce matin, pas du tout.
10:44Alors pas du tout, parce que les pères
10:46n'ont aucun droit.
10:48Je crois qu'en France,
10:50il y a beaucoup de pères célibataires ou de pères
10:52en train de divorcer qui ont dû
10:54être secoués par ce que vous avez
10:56dit, parce que les pères n'ont absolument aucun droit
10:58en cas de divorce, c'est-à-dire que
11:00l'enfant leur est systématiquement
11:02retiré, vous n'avez pas le
11:04droit à la garde alternée systématique.
11:06A juste titre,
11:08qui est une très mauvaise chose pour les enfants,
11:10moi je pense aux enfants,
11:12la garde alternée, permettez-moi de vous le dire,
11:14c'est pas une réussite.
11:16Parce que trimballer un enfant
11:18d'un appartement à un autre,
11:20c'est pas une bonne chose.
11:21Il est peut-être là le problème, plutôt.
11:23Parce qu'il faut penser aux enfants.
11:25Moi je veux bien qu'on passe aux parents,
11:27mais on pense d'abord aux enfants.
11:29Moi, de mon côté, je sais que ma fille voulait
11:31absolument vivre chez moi, et finalement
11:33il a été décidé
11:35une garde alternée,
11:37mais avec le temps, ma fille a voulu vivre
11:39uniquement chez moi.
11:41Parce que ça se passait très très mal avec la mère.
11:43Oui, mais je suis d'accord avec vous, mais quel âge
11:45a votre fille ?
11:47Bon, maintenant elle est grande. C'était il y a une vingtaine d'années.
11:49Mais a priori, moi quand j'ai
11:51cherché au début à avoir
11:53la garde alternée parce que j'avais un lien très très
11:55fort avec ma fille, on m'a dit
11:57est-ce que la mère elle se drogue ?
11:59Est-ce que la mère est dans des sectes ?
12:01Sans ça vous n'avez aucune chance.
12:03Et vous avez payé l'avantage alimentaire.
12:05Je peux entendre ce que vous dites, mais quand vous dites
12:07qu'il n'y a aucun droit, vous aviez un droit de visite,
12:09vous aviez un droit j'imagine tous les 8 jours ou tous les 15 jours,
12:11et puis vous aviez les vacances.
12:13Bah si, c'est un droit.
12:15J'ai le droit d'avoir ma fille un week-end sur deux
12:17et je ne peux même pas choisir le week-end.
12:19Mais quelle est l'autre solution ?
12:21Quelle est l'autre solution, monsieur ?
12:23Je crois que la solution
12:25est de savoir qui est vraiment le père.
12:27Est-ce que la garde alternée,
12:29quand le père est un bon père,
12:31est-ce qu'il ne faut pas dans ce cas-là
12:33effectivement envisager une garde alternée
12:35qui soit les 15 jours ?
12:37Souvent, je vous répète que la garde alternée,
12:39l'expérience qu'on nous rapporte,
12:41on est d'accord,
12:43vous êtes d'accord que ce qui est important
12:45c'est ce que veut l'enfant.
12:47Qu'est-ce qu'elle dit aujourd'hui votre fille par exemple ?
12:49Elle est super contente.
12:5120 ans plus tard, qu'est-ce qu'elle dit votre fille ?
12:53Elle regrette cette période avec sa mère
12:55où elle aurait préféré être avec vous ?
12:57Elle aurait préféré vivre dans une famille aimante,
12:59ça c'est clair, mais elle est très contente d'avoir pu finalement
13:01vivre chez moi.
13:03Et moi je pense que la décision d'imposer à un père
13:05de voir son enfant, c'est nul,
13:07parce que c'est un...
13:09Mais quelle est l'alternative ?
13:13Davantage prendre en compte
13:15l'enfant et les parents,
13:17voir la relation entre le père et l'enfant.
13:19Mais comment voulez-vous que le juge y voit la relation
13:21entre le père ? Quand vous êtes séparé
13:23avec votre femme, l'enfant
13:25a quel âge ?
13:274 ans.
13:29Comment voulez-vous faire parler
13:31à un enfant de 4 ans ?
13:33Oui, oui, mais...
13:35J'entends tout ce que vous dites, je vous comprends,
13:37c'est douloureux, etc., mais
13:39quelle est l'alternative ? On est d'accord
13:41qu'un enfant de 4 ans ne peut pas décider ?
13:43Oui, mais votre argument est valable
13:45en sens inverse aussi. Pourquoi la donner systématiquement
13:47à la mère si ça se trouve, elle ne s'entend pas non plus
13:49avec la mère ?
13:51J'entends ce que vous dites, mais
13:53on donne... Alors, je pense que les choses
13:55ont peut-être un peu changé par rapport
13:57à ce qui se faisait il y a 25 ou 30 ans,
13:59mais traditionnellement, culturellement,
14:01si j'ose dire,
14:03on considère que c'est la mère
14:05effectivement qui élève
14:07les enfants et qui avait le droit d'élever
14:09les enfants, c'était les jugements
14:11qu'on rendait il y a 25 ou 30 ans. Mais vous avez
14:13raison, c'est injuste. Au fond,
14:15vous avez raison. Sur le fond, vous avez raison.
14:17La société n'a pas évolué à ce niveau-là, je veux dire.
14:19Mais monsieur, sur le fond,
14:21vous avez raison, c'est injuste.
14:23Moi, je connais énormément de pères qui souffrent
14:25parce qu'ils voudraient pouvoir s'occuper de leur enfant
14:27et... J'entends.
14:29Et puis la mère se met avec un autre
14:31monsieur, et c'est
14:33le monsieur qui devient le papa de substitution.
14:35Mais j'entends ce que vous dites.
14:37J'entends, c'est injuste,
14:39et c'est injuste, c'est délicat,
14:41c'est difficile, et je ne vois pas de solution
14:43alternative, sauf à ne pas divorcer.
14:45Et on ne peut pas obliger
14:47les gens à ne pas divorcer, bien évidemment.
14:49Mais là, vous avez...
14:51Là, vous pointez quelque chose
14:53en fait de
14:55très injuste, c'est que
14:57sans doute, la garde alternée
14:59n'est-elle pas la meilleure solution
15:01pour l'enfant ? Parce qu'idéalement,
15:03en plus, vous habitez
15:05dans la même ville avec votre...
15:07Oui.
15:09Parce que là, vous êtes à Munich aujourd'hui, c'est ça ?
15:11Et à l'époque, vous étiez déjà à Munich ?
15:13Mais votre femme, elle est française ou elle est allemande ?
15:15Elle était française expatriée aussi.
15:17Elle était aussi à Munich.
15:19D'accord. Alors, c'est toujours pas...
15:21Et vous vous entendiez mal avec votre femme
15:23lorsque vous vous êtes séparés ?
15:25Donc il n'y avait pas de terrain d'entente, c'est ça qui est compliqué.
15:27Donc le mieux, c'est évidemment
15:29qu'il y ait un terrain d'entente. Quand tout se fait
15:31à l'amiable, et j'espère
15:33quand même que
15:35c'est la majeure partie des cas,
15:37Géraldine, vous pouvez
15:39témoigner de votre situation personnelle.
15:41On s'entend super bien avec
15:43le papa de ma fille, et on a toujours
15:45écouté notre fille, même si je vous rejoins
15:47sur la garde alternée, c'est pas simple pour un enfant.
15:49Et je pense que pour une garde alternée,
15:51il peut se faire, si l'enfant reste par exemple
15:53un mois, deux mois chez le parent,
15:55et retourne deux mois chez l'autre. Pas une semaine, une semaine,
15:57c'est trop court. C'est comme s'il était à l'hôtel.
15:59Vous voyez ce que je veux dire ?
16:01Ma fille, elle va très bien.
16:03La garde alternée lui convient totalement.
16:05Mais pour elle, je pense que
16:07pour qu'elle profite de sa chambre, qu'elle profite
16:09de son parent, de sa mère, de son père,
16:11je pense qu'une longue garde alternée,
16:13ça pourrait être la solution.
16:15Il faut écouter l'enfant en tout cas.
16:17Je suis tout à fait d'accord avec vous,
16:19mais là on a pris en compte les besoins
16:21de la mère, les besoins de l'enfant,
16:23et les besoins du père.
16:25Ça c'est idéal, parce qu'obliger un père
16:27absolument à aller voir son enfant
16:29un week-end sur deux, c'est pas une bonne
16:31solution, parce que ça c'est une obligation légale,
16:33c'est pas une obligation morale.
16:35Il y a des tas de pères qui en ont rien à foutre,
16:37excusez-moi, passez-moi l'expression, qui en ont rien à faire
16:39de leur enfant, et on va les obliger
16:41à aller passer un week-end avec un enfant
16:43alors que ce sont finalement, de fait,
16:45pas de bons pères. Mais il y a d'autres bons pères.
16:47Moi je suis d'accord avec vous.
16:49Mais je suis d'accord,
16:51moi je comprends votre...
16:53Je comprends, et je devine votre souffrance,
16:55je comprends, je répète,
16:57je ne vois pas de
16:59solution forcément alternative.
17:01Mais votre fille,
17:03il y avait donc un jugement de divorce
17:05qui avait été rendu, j'imagine,
17:07donc vous aviez le droit de l'avoir combien de fois ?
17:09Ben nous on s'est mis
17:11d'accord sur la garde alternée.
17:13Ah bon, ben finalement, donc,
17:15la garde... Ouais, je me suis battu comme un chien,
17:17je me suis battu comme un chien, et puis la fille
17:19a souffert de ne pas pouvoir vivre chez moi.
17:21Donc finalement,
17:23bon... Donc vous faisiez une semaine sur deux ?
17:25On faisait une semaine sur deux.
17:27Ouais, c'est pas...
17:29Et quand elle allait chez sa mère, elle n'était pas très heureuse ?
17:31Hum... Ouais,
17:33ça se passait difficilement, donc,
17:35au bout d'un certain temps... Mais aujourd'hui,
17:37par exemple, quel âge a votre fille ?
17:39Ben non, elle a 24 ans.
17:41Et elle voit sa mère ? Oui.
17:43Bon, donc finalement,
17:45ça se passe pas si mal que ça, parce que là, elle pourrait ne pas la voir.
17:47Oui, mais je n'avais aucun droit, moi, à la base.
17:49Oui, j'entends bien, mais aujourd'hui, si vraiment
17:51ça s'était si mal passé que ça, elle ne verrait plus
17:53sa mère. Peut-être que... Je ne veux pas remettre
17:55en cause ce que vous dites, mais
17:57peut-être, vous-même,
17:59ne portiez pas le
18:01regard tout à fait objectif sur cette
18:03situation, peut-être.
18:05Parce que vous étiez en conflit avec sa mère,
18:07peut-être que ça venait perturber votre
18:09votre jugement,
18:11peut-être. Ben, nous avions deux principes
18:13d'éducation, pas seulement
18:15différents, mais carrément opposés, quoi, en fait.
18:17Mais ça, c'est
18:19assez fréquent, vous savez.
18:21Ben oui, mais quand un papa
18:23est engagé, quand un papa est
18:25un père de cœur, qu'il l'a voulu depuis des
18:27années, et puis que le couple
18:29explose, et puis que l'enfant est éduqué
18:31d'une façon qui lui convient absolument pas,
18:33il doit faire quoi ? L'abandon de l'enfant ?
18:35Non, mais je suis
18:37d'accord. Vous avez combien d'enfants,
18:39Jean-Yves ? Comment ?
18:41Enfin, officiellement, j'en sais rien, faut que je me
18:43renseigne, mais je pense que j'en ai qu'un.
18:45Mettons un peu, déjà.
18:47Et vous êtes réconcilié
18:49avec votre femme, avec la mère de
18:51votre fille, ou vous êtes toujours en froid ?
18:53Non, ça va, on s'entend mieux.
18:55On s'entend mieux. Mais moi, vous voyez,
18:57j'ai voulu remplir mes devoirs de père.
18:59Mais j'ai bien compris,
19:01vous êtes un père poule.
19:03Mais oui, mais il y en a plein,
19:05il y en a plein, moi je suis
19:07d'accord avec vous, j'en connais,
19:09et bien sûr,
19:11bien sûr, bien sûr, avec le temps...
19:13Pour le droit des pères poules.
19:15Bien sûr, on va écouter avec le temps, tiens.
19:17Qu'est-ce que vous en pensez, M. Fabrice Laffitte ?
19:19C'est une chanson gay, en plus,
19:21avec le temps...
19:23Tout s'en va...
19:25Mais oui, parce que, voilà, vous savez qu'il y a
19:27plusieurs temps dans l'amour. Il y a,
19:29évidemment, le temps de
19:31la connaissance, le temps
19:33de l'amour, le temps de la vie, il y a le temps,
19:35évidemment, de la séparation, hélas.
19:37Et puis, il y a un troisième temps qu'on
19:39oublie trop souvent, et qui est un temps
19:41important, qui est le temps de la réconciliation.
19:43Et avec le
19:45temps, précisément, lorsque
19:47des gens se sont déchirés,
19:49évidemment, quand on se sépare,
19:51par définition, il peut y avoir quand même
19:53quelques frictions, même si ça ne
19:55va pas jusqu'à la haine,
19:57c'était la guerre des roses, je crois, le film.
19:59Mais évidemment, par définition,
20:01si on se sépare, il est rare qu'on se sépare
20:03et que tout se passe bien.
20:05Il existe forcément un peu, ou d'amertume,
20:07ou de tristesse, ou de rancœur, ou de ressentiment,
20:09que sais-je. Mais pas toujours,
20:11mais ça peut exister.
20:13Mais après, le temps de la réconciliation,
20:15a priori, doit exister
20:17parce qu'on a partagé
20:19des moments ensemble, peut-être,
20:21on a eu un enfant ensemble, sans doute.
20:23Avec le temps va,
20:25tout s'en va,
20:27l'autre qu'on adore.
20:29Bien sûr, bien sûr. Non mais si, j'écoute, j'écoute.
20:31Mais non, vous en fichez quand même. Non mais je ne peux pas commenter ça,
20:33je ne l'ai pas vécu, donc je me tais,
20:35ça viendra.
20:37Magnifique chanson,
20:39avec le temps.
20:43Vous voulez dire un mot,
20:45Monsieur Boubouc ?
20:47Oui, mais là, je viens de voir quelque chose qui m'a un petit peu
20:49heurté, qui m'a perturbé.
20:51On m'a envoyé une photo,
20:53une photo de Florian Carasoumaillan, vous savez qui c'est,
20:55Florian Carasoumaillan ? Oui.
20:57Notre programmateur d'invité,
20:59qui est en pleine concentration en régie,
21:01en fait, qui dort pendant l'émission.
21:03C'est pas une blague, il grigne.
21:05Je vais vous l'envoyer, et on va l'envoyer
21:07à Dona Vidal-Revel. C'est son cadeau d'anniversaire.
21:09Dona Vidal-Revel, c'est son anniversaire
21:11aujourd'hui. Dona Vidal-Revel.
21:13Il a
21:1535 ans. Oui,
21:17a tout cassé. Il est jeune,
21:19il est jeune,
21:21il est beau, il est intelligent,
21:23c'est un patron
21:25merveilleux, il est avec ses équipes,
21:27avec sa troupe, il est là,
21:29toujours, il est bienveillant,
21:31il est encourageant, il est positif.
21:33Donc, malgré ça,
21:35il va virer Florian
21:37Karsoumaïan, parce que
21:39c'est aussi un patron juste.
21:41Et il est videur.
21:43Je vais mettre cette photo sur la page Facebook
21:45de Florian, en train de dormir
21:47en plein direct. C'est un montage,
21:49Pascal, j'étais concentré sur le témoignage de notre
21:51auditeur. Je l'ai surpris
21:53comme ça. Voilà du
21:55Bouddha !
21:57Merci.
21:59Hier soir, je pense que vous avez fait la
22:01fête hier soir. J'ai regardé le match, oui,
22:03effectivement. Oui, vous avez regardé le match, à mon avis.
22:05Avec des amis IES.
22:07Avec des amis IES. Comme
22:09d'habitude. Des matchs, vous en avez fait
22:11derrière. C'est un vrai match, si j'ose
22:13dire. Et vous, vous avez
22:15marqué des buts. Vous avez mis le temps.
22:17Je le sais. Vous avez été
22:19qualifiés, peut-être.
22:21Vous avez joué les prolongations.
22:23Lui, en termes de séduction, il a plusieurs ligues des champions.
22:25Lui, c'est grand vainqueur.
22:27La coupe aux grandes oreilles, je sais où elle est,
22:29il est 12h.
22:31Tout de suite. Vous écoutez Pascal Praud dans
22:3311h à 13h sur Europa.

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