À Grindavik, vivre au rythme du volcan _ ARTE Regards

  • il y a 4 mois
Gylfi et Thormar sont euphoriques. Deux mois après les derniers séismes et éruptions volcaniques d’envergure, ils peuvent enfin rentrer chez eux. Quel soulagement : la ville portuaire de Grindavik, en Islande, a échappé au pire. Dès leur arrivée, ils s’affairent immédiatement pour rouvrir leur restaurant au plus vite.

Leurs femmes et leurs enfants ne les ont pas encore rejoints. Ils vont rester dans les nouveaux logements où ils ont vécu depuis la catastrophe. Gylfi et Thormar espèrent que les écoles rouvriront bientôt leurs portes et que tout redeviendra normal.

Atli aussi aimerait revenir à Grindavik avec sa famille. Lui et sa famille ont eu la chance de trouver rapidement un appartement à Reykjavik. Mais ils ne se sentent toujours pas chez eux : la capitale est trop grande, trop bruyante et trop anonyme à leur goût. Malgré tout, la peur est encore trop présente pour rentrer définitivement à la maison. Dans un premier temps, ils prévoient d’y passer le week-end pour dormir dans leur cocon familial. À peine arrivés, c’est le cauchemar… Un ouvrier meurt en tombant dans une crevasse et le volcan entre à nouveau en éruption. Les habitants sont évacués en plein milieu de la nuit. Leur seul espoir : que le mur de protection construit à la hâte, parvienne à protéger Grindavik des coulées de lave.
Transcript
00:00La presqu'île de Reykjanes, en Islande, est une des régions volcaniques les plus
00:08actives au monde. Ces jaillissements de magma ont longtemps été une attraction touristique
00:13sans danger. Mais aujourd'hui, la terre se retourne contre les Islandais. En novembre
00:192023, des séismes annonciateurs d'une forte éruption ont contraint la population de Grindavik
00:25à fuir la ville. Des brèches se sont ouvertes sous les maisons et de nombreux bâtiments
00:30sont devenus inhabitables.
00:32C'était de la folie. Ma plus grande peur, c'était de ne plus jamais pouvoir rentrer
00:39chez moi.
00:40Malgré ces failles impressionnantes, les premiers habitants reviennent deux mois après
00:45leur départ.
00:46Les gens hésitent car il reste des fissures dans le sol. Mais la plupart ont été rebouchés.
00:52Ces routes impraticables font régner un sentiment d'insécurité.
00:56Il faut commencer par revenir une nuit ou deux pour reprendre confiance petit à petit.
01:22La ville de Grindavik a été bâtie sur d'anciens champs de lave. Ses habitants s'y
01:30sentaient en sécurité jusqu'à ce que la terre se réveille à deux pas de chez eux.
01:35Krissa, la femme de Gilvie Islefsson, a été l'une des premières à évacuer les lieux
01:44grâce à l'intuition de sa tante.
01:46Elle lui a dit d'aller tout de suite à Hafnarfjordur. Krissa a préparé ses affaires et elle est
01:53partie. Il était environ 17h30. J'ai refusé de la suivre. Je devais aller travailler.
02:00Gilvie a fini par la rejoindre le soir même. Ce jour-là, plusieurs séismes et une éruption
02:06volcanique se sont produits à quelques kilomètres de Grindavik.
02:10Aujourd'hui, toute l'agglomération est en chantier et reprendre un quotidien normal
02:15est encore impensable. Mais Gilvie est bien décidé à montrer la voie et à rouvrir
02:20le restaurant qu'il tient depuis dix ans avec son ami et associé Sormar. Les deux
02:25hommes veulent faire revivre la ville.
02:27Prends la palette. D'accord. Il reste encore des choses dans la voiture, non ? Oui, beaucoup.
02:36L'évacuation a été très soudaine et une grosse partie de leur stock de nourriture
02:41a été perdue. Aujourd'hui, l'objectif est de reconstituer la réserve du restaurant.
02:46On a pu sauver seulement 10% de ce qu'on avait laissé. A la base, tout était congelé.
02:55Lorsque les autorités de protection civile ont déclaré Grindavik inhabitable deux mois
03:00plus tôt, Gilvie et Sormar n'imaginaient pas fermer boutique si longtemps.
03:04J'étais pas inquiet. Je pensais qu'on reviendrait le lendemain. Si j'avais su, j'aurais au moins
03:16pris des chaussettes de rechange. On est partis comme ça. Les gens qui ont quitté leur domicile
03:26vendredi avaient juste emporté le nécessaire pour un week-end. Après ça, on nous a dit que
03:38notre ville allait être engloutie sous la lave. Je suis tellement content d'être là. On avait le
03:49droit de repasser brièvement pour récupérer des affaires. Et la première fois que j'ai remis les
03:55pieds ici, je me suis senti comme soulagé d'un poids. J'étais enfin chez moi. C'est très bizarre
04:06de devoir abandonner sa maison et de ne pas pouvoir y retourner. Depuis plusieurs semaines,
04:12les courts séjours d'une journée étaient permis. Les restaurateurs en ont profité pour
04:17effectuer des réparations. On a refait les sols. C'est notre premier investissement pour l'avenir
04:28de Grindavik. Il y a quelques jours, les habitants qui le souhaitaient ont été autorisés à se
04:34réinstaller chez eux. Guilvy et Sormar veulent donc rouvrir au plus vite. Mais ce nouveau départ
04:40demande beaucoup de travail et l'équipe doit reprendre ses marques. T'as ressorti l'échelle,
04:47Kali ? Ou bien elle est derrière ? Elle est dehors. D'accord. De nombreux clients sont
04:53attendus pour le lendemain. Tout doit être parfait. L'activité va reprendre cette semaine,
05:03notamment la pêche. Beaucoup de gens seront là pour travailler et j'espère que d'autres
05:10reviendront vivre ici. Nous, on est là et on bouge plus. Après une grosse journée de rangement,
05:24l'établissement est prêt à rouvrir ses portes. Le lendemain matin, Sormar retrouve Christine,
05:30une amie qu'il a embauchée comme serveuse. Merci d'être venue. Pas de problème. Vous avez fait
05:37vite. Oui, on a fini plus tôt que prévu. Le papaze est réputé pour ses pizzas, mais aussi pour
05:44son ambiance conviviale. L'équipe du restaurant espère revoir ses habitués, malgré la peur du
05:49volcan. Tout le monde est parti, mais tout le monde n'est pas prêt à rentrer. Moi, je dis que ça
05:59demande juste un peu d'entraînement. Il faut commencer par revenir une nuit ou deux pour
06:08reprendre confiance petit à petit. La plupart des clients du jour travaillent au port. Étant le
06:19seul établissement ouvert de la ville, le papaze est pris d'assaut pour le plus grand plaisir de
06:25Guilvy. Ils sont au rendez-vous. Après deux mois d'inquiétude face à l'avenir, la cuisine tourne
06:34à plein régime. C'est la première fois qu'on ressort des pizzas. T'as dit quoi, jambon poivron ? Oui,
06:42c'est ça. Tout le personnel se réjouit de cet excellent redémarrage. Le moral est au beau fixe.
06:48Les employés sont heureux de retrouver l'effervescence du service et de faire salle comble
06:53après des semaines sans pouvoir travailler. Birna, la fille de Christine, est mise à
07:03contribution elle aussi. Là-bas ? D'accord. C'est l'heure de la pause. Sormar prend des
07:16nouvelles de la famille de Christine. Et ta mère, elle pense revenir à Grindavik ? Malgré le retour
07:29de la clientèle, Sormar déplore que la ville reste fermée aux touristes. Ça s'est bien passé,
07:36mais maintenant il faut que les vacances y reviennent. Les locaux mangent ici midi et
07:47soir. Mais si on veut rester ouvert entre les deux, on a besoin du tourisme. Ce n'est pas
07:55logique qu'on ne puisse pas faire venir des touristes alors que le Blue Lagoon accueille
08:00encore des milliers de visiteurs par jour. Là-bas, les gens ont le droit de se baigner
08:06dans le lac et de dormir à l'hôtel. Mais nous, on est coincés. Pourquoi ? Ça n'a aucun sens.
08:15Le Blue Lagoon est plus proche du foyer de l'éruption que Grindavik. Tout ça, c'est
08:23qu'une question d'argent. L'incompréhension grandit et la tension est palpable, même du
08:31côté des autorités. La ville entière est en travaux. Un mur de protection est érigé à la
08:37hâte afin de contenir une éventuelle éruption. Les vulcanologues n'ont toujours pas levé l'alerte.
08:42Ils ne savent pas si le mur sera suffisamment haut pour éviter que la lave ne pénètre dans
08:47l'enceinte de Grindavik. Revenir dans la ville est autorisé, mais beaucoup d'habitants ont
08:54encore peur. Les écoles sont toujours fermées aux Grandes Dames de Gylvie. Sa famille et lui
09:00résident pour l'instant à Hafnarfjordur, en périphérie de Reykjavik. C'est l'école de
09:09remplacement de Grindavik. A l'origine, c'était des bureaux, mais bon.
09:14Salut, ça va ? ça a été aujourd'hui ?
09:30Dis-moi, tu as fait quoi ? Eh Gylfie, quand est-ce que tu ouvres un nouveau restaurant ?
09:44Et tu voudrais que je fasse ça où ? T'as qu'à acheter la rôtisserie et installer le
09:55papas là-bas. Je mangerai bien une bonne pizza. Mais les enfants vont devoir s'armer de patience.
10:05Grindavik est trop dangereux pour eux à cause des failles causées par les séismes. De nombreuses
10:11familles se sont relogées dans l'agglomération de Reykjavik et pour beaucoup la charge financière
10:15est lourde. Ici, les logements sont rares et les loyers élevés. Gylfie a eu de la chance.
10:21Salut ! Salut ! La tante de son épouse Krissa leur a prêté cet appartement.
10:28Coucou ! Gylfie est de passage à Afnarfjordur pour assister à un match de basketball.
10:35Ça s'est bien passé ? Tu t'es amusé ? Oui, ça va.
10:42Il y aura entre 200 et 400 spectateurs. Evidemment, tout le monde ne sera pas là pour le sport.
10:54Mais après ce qui s'est passé, même ceux qui n'avaient jamais mis les pieds à un match de
11:09basket ont envie de venir. Les gens veulent se retrouver. Vous savez, la population de
11:20Grindavik a été dispersée un peu partout, alors qu'avant on se croisait tous les jours dans la rue.
11:273500 personnes ont été déracinées du jour au lendemain et vivent désormais dans l'incertitude.
11:34La plupart ont trouvé refuge à Reykjavik, mais l'agitation de la capitale islandaise
11:39tranche avec le calme de Grindavik. Pour Atli et sa famille, c'est une véritable épreuve.
11:55Cet appartement en ville a coûté à Atli toutes ses économies. Malgré ses tentatives de rendre
12:02la nouvelle chambre de sa fille plus agréable, la petite Linda est chamboulée. Elle a perdu ses
12:08repères et même un peu de sa joie de vivre. Le match de basket de ce soir sera l'occasion
12:18de se changer les idées. Pour Svana également, l'adaptation est difficile. On ne va jamais
12:25dehors. Chez nous, la nature est tellement belle. Ici, il n'y a rien. On aimerait juste
12:32sortir marcher. Cette famille de sportifs se morfont au milieu des immeubles. Atli essaye
12:39d'avoir des informations sur l'état de leur maison à Grindavik, mais leur retour semble
12:44encore inenvisageable. Alors ils prennent leur mal en patience. Il est temps de se mettre en
12:52route pour le match. La petite Linda pratique elle-même le basket. Elle et ses parents se
12:58réjouissent de revoir leurs amis. L'équipe de Grindavik a trouvé un terrain provisoire. Ce
13:06complexe sportif est devenu un lieu de rassemblement pour les personnes évacuées.
13:10Le fils aîné de Guilvy fait partie des joueurs.
13:26Aux papas aussi, le match est suivi avec intérêt. Mais l'humeur n'est pas à la fête, car l'équipe
13:32est sur le point de perdre. En temps normal, le restaurant serait rempli d'une centaine de
13:37supporters en ébullition. Pendant ce temps, Christine, la serveuse, participe au premier
13:44exercice des sapeurs-pompiers de Grindavik depuis l'évacuation. Christine est la seule
13:57femme de la caserne. Ces derniers mois, les pompiers ont beaucoup œuvré en coopération
14:01avec la protection civile pour sécuriser et boucler la ville. Aujourd'hui,
14:06l'équipe est enfin de nouveau au complet et effectue un simple exercice d'extinction.
14:11Certains d'entre nous vont aller s'entraîner dans la fumée. Les autres vont vérifier que
14:28tout est à sa place dans le camion. Depuis plusieurs semaines, Christine et ses collègues
14:36interviennent sur les bâtiments endommagés par les séismes. Mais pour l'heure, tous les
14:41pompiers disponibles sont mobilisés suite à un grave accident signalé au beau milieu de leur
14:45exercice. Un ouvrier a disparu alors qu'il déblayait une faille à la pelleteuse à côté
14:52d'une habitation. La première étape consiste à sécuriser le terrain. Une unité d'intervention
15:04va ensuite descendre dans la brèche en rappel pour entamer des recherches. Une cinquantaine
15:13de professionnels sont mis à contribution. Une course contre la montre commence sous l'œil
15:18des médias. Christine va chercher de quoi ravitailler ses collègues et explique à Sormar
15:25ce qui est arrivé. S'il y a autant de monde sur le coup, c'est parce qu'il faut attendre que les
15:34engins élargissent un peu la faille. Ce n'est qu'à ce moment-là que les spécialistes pourront
15:41descendre et peut-être qu'ils arriveront à retrouver l'ouvrier. Mais les espoirs s'amenuisent
15:50de minute en minute. A plus tard. Bon courage. Merci, salut. Une longue nuit de recherche attend
16:08Christine. Alors que l'inquiétude règne, le papas reste désert. De son côté, Guilvy revient
16:19tout juste de Reykjavik. Bonjour, un instant. L'entrée de la ville est contrôlée par un
16:26checkpoint. Je vais au papas. Très bien, merci. Guilvy n'est pas encore au courant de l'incident,
16:35mais les gyrophares qu'il aperçoit sur la route lui mettent la puce à l'oreille.
16:38Ça pourrait être les forces d'intervention, peut-être une unité spéciale de la police,
16:52je ne sais pas. Au restaurant, Sormar le met au courant des récents événements. Les deux
17:02associés redoutent une nouvelle fermeture. L'atmosphère est tendue. Une chose est sûre,
17:16cet accident ne fait qu'empirer la situation.
17:19Atli vient ouvrir. C'est chez nous. Atli et sa famille ont décidé de passer le week-end dans
17:34leur maison. À cause du tremblement de terre, cette porte ne tient plus ouverte.
17:48Ici c'est normal, et ici c'est creux. C'est pareil dehors. On peut suivre la faille jusqu'à
17:57l'extérieur. Elle continue là. Le sol est incliné à 10 ou 15 degrés. L'homme qui a disparu était
18:13en train de travailler. Ça fait 36 heures et il n'a toujours pas été retrouvé. Notre maison est
18:21presque vide. On va tout remettre en état ce matin. Vous voyez, cette porte aussi se referme toute seule.
18:34C'est comme ça dans toutes les pièces. Et quand on marche ici, on sent qu'il y a une fissure juste
18:43en dessous. C'est sûr. J'ai pu voir les dernières éruptions depuis ma fenêtre. J'ai la vidéo sur
18:54mon téléphone. Celle-ci n'était pas trop forte. C'était pour les touristes. Tiens. Je prends les
19:07deux ? Oui, essaie de viser le 19 et le 20. En plus du basket, Linda joue aussi aux fléchettes. Ce
19:20trophée date de 2023. Elle a été championne d'Islande des moins de 14 ans. Attends-moi dans
19:27la voiture. Comment va le monsieur ? Il le cherche encore. Aux papas, les esprits commencent à s'échauffer.
19:39Normalement, ils auraient dû fixer de grandes plaques sur les parois de la brèche pour la
19:45stabiliser. Il aurait aussi fallu insérer de la mousse pour tout consolider. Mais pour ça, il
19:53aurait fallu raser la maison parce qu'elle était juste au bord de la faille. Voilà pourquoi ils
19:58ont préféré colmater le trou. Ça aurait coûté très cher. Personne n'en parle ? Personne n'ose le faire.
20:07Oui, malheureusement. La tension monte d'un cran. L'homme est toujours porté disparu et les
20:16recherches vont bientôt être abandonnées. Les autorités envisagent d'évacuer de nouveau la
20:24ville. Guilvy et Sormar sont dans l'impasse. Les restaurateurs se sont mis d'accord pour acheter un
20:33minimum de nourriture afin d'éviter de nouvelles pertes. Car il est probable que les choses prennent
20:38une mauvaise tournure et que le papase soit contraint de refermer ses portes.
20:41Bonjour.
20:46Salut.
20:47Atli et sa famille sont venus faire un tour au restaurant. Malgré le contexte,
20:56ils sont résolus à passer la nuit chez eux.
20:58Linda est impatiente de retrouver sa chambre d'enfant, même s'il a peur du volcan et des
21:10tremblements de terre ne la quitte pas. La petite fille est perturbée par l'état de la ville. Ses
21:16parents font tout leur possible pour la rassurer. Tu prends ça aussi ? Attention, ça peut s'ouvrir.
21:27Tiens le par en dessous. C'est tout ? Oui, je m'occupe du reste.
21:33On espère pouvoir rester pour le week-end, mais il va y avoir une annonce à la télévision.
21:45On va voir si on doit partir ou non. Aucune idée.
21:50Personne n'est au courant de rien. Pour l'instant, on garde le sourire.
22:02Zvana tente de rester positive, mais le stress est à son comble et le doute commence à s'installer.
22:12Les autorités craignent qu'il y ait d'autres victimes, parce que le sol est criblé de trous,
22:23alors ils vont prendre des mesures. Quelle heure il est ? Je veux pas rater les infos.
22:30Ce jour-là, en Islande, tous les regards sont tournés vers Grindavik. Le sort de
22:39ses habitants se joue en direct à la télévision nationale.
22:41Notre maison est juste là, à côté de la faille. Il dit que ce n'est pas raisonnable que les gens
22:56restent en ville. Ils ne peuvent pas nous l'interdire, mais d'après eux, c'est irresponsable.
23:02Il dit que la situation est dangereuse.
23:09En résumé, il faut partir d'ici. On a jusqu'à lundi 19h.
23:31On doit repartir ? Quand ? Demain ?
23:42Je ne comprends pas, c'est n'importe quoi.
23:52Maintenant que ce pauvre homme est mort, ils font quelque chose, alors qu'ils auraient
24:05pu intervenir dès le début. Je ne comprends pas leur logique.
24:09Notre fille a énormément besoin de se dépenser. Ce serait tellement mieux pour elle de rester
24:22ici et de pouvoir aller dehors. Mais au lieu de ça, on va retourner vivre en ville.
24:26On va devoir prendre la voiture tout le temps.
24:34On doit vraiment y aller ? J'ai pas envie. Oui, on est obligé.
24:40Maintenant, ils disent qu'une fois qu'ils auront fini d'inspecter la zone,
24:45certaines parties de la ville seront rouvertes. Mais ils ferment tout dès lundi.
24:51Ça va durer un mois ? Jusqu'en février ?
24:55Oui.
24:58T'as besoin d'aide ? Non, c'est bon.
25:04Le volcan vient une fois de plus bouleverser la vie de nombreuses familles. Forcées d'abandonner
25:11leur logement pour une durée indéterminée, elles se retrouvent plongées dans l'angoisse
25:15et les difficultés financières. On part pour trois semaines, au moins.
25:23Dans deux jours, Grindavik sera totalement interdite d'accès.
25:28La nouvelle est très mal accueillie par les commerçants.
25:30Les politiques ne nous disent rien. La grogne monte. Certains refusent de plier
25:40bagage. Un élu local prend part à la conversation. Et toi, tu penses quoi de cette décision ?
25:46Nous aussi, on l'a critiqué. Vous devez faire entendre votre voix.
25:54On nous a mis devant le fait accompli, comme vous.
26:02Le papaze serre ses dernières pizzas avant un moment.
26:06On ferme demain, on peut tout laisser comme ça ?
26:11Oui, on reviendra pour nettoyer. On mettra les restes au congélateur ?
26:16D'accord. Mais rien ne se passe comme prévu.
26:20Des secousses annonciatrices d'une potentielle éruption sont enregistrées à 3h du matin.
26:25Ta mère est déjà à son poste ? Oui, elle évacue tout le monde.
26:37Sa mère a été appelée par la caserne. C'est elle, elle vient de passer.
26:44Elle m'a réveillée pour me dire de partir immédiatement.
26:51J'ai reçu un message d'évacuation. Sorma redormait au moment de l'alerte.
26:57J'ai paniqué quand tu m'as appelé, j'ai accouru.
27:00Il fallait que je te prévienne pour que tu récupères ta voiture.
27:05Je dois aller chercher mon chat.
27:09Malgré l'urgence, Guilvy conserve son flèche mislandaise.
27:15Les pompiers, quant à eux, s'affairent pour évacuer la ville.
27:25Une épaisse couche de verglas perturbe les opérations.
27:27C'est ma maison.
27:32Ils disent que l'éruption pourrait se répandre jusque dans le centre.
27:40Moi, je n'y crois pas.
27:43C'est le chat de ma femme.
27:51Il est adorable.
27:53Encore un appel, ce n'est pas bon signe.
27:58Chrissa, la femme de Guilvy, est déjà en lieu sûr et veut savoir où il est.
28:05Au même moment, le restaurateur reçoit un nouveau SMS.
28:10L'évacuation immédiate.
28:13Veuillez quitter Grindavik au plus vite.
28:16Appelez le 112, blablabla.
28:19C'est toujours la même rengaine.
28:22Et dire que je dormais comme un bébé.
28:25Ils sont en train de faire partir les derniers.
28:38La route est très glissante, il faut être prudent.
28:46Tous les habitants ont quitté les lieux en moins d'une heure.
28:51Près de 300 personnes auront eu la chance de retrouver leur ville le temps de quelques jours.
28:56Vers 7 heures du matin, la lave a atteint les portes de Grindavik.
29:01Même si les vulcanologues ne sont pas toujours en mesure d'anticiper ce genre d'éruption avec précision,
29:12l'alerte a été envoyée suffisamment tôt pour évacuer toute la population.
29:16Le mur de protection construit en urgence a pu stopper une partie de la lave.
29:28Mais cette masse en fusion à 700 degrés a malgré tout détruit trois habitations et touché la route principale.
29:35Grindavik est de nouveau verrouillée.
29:37Le gouvernement a fait des propositions de rachat aux propriétaires de biens immobiliers, souvent en dessous de leur valeur.
29:44Certains acceptent ces offres, tandis que d'autres espèrent encore revenir un jour chez eux.
29:57Sous-titrage Société Radio-Canada

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