• il y a 5 mois
Débat avec Elisabeth Lévy et Arnaud Benedetti

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##DITES_LE_FRANCHEMENT-2024-05-09##

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Transcription
00:00 Grand matin Sud Radio, 8h10, Benjamin Gleize.
00:03 9h21, nous sommes toujours avec Arnaud Benébéti, Elisabeth Lévy pour poursuivre ces débats
00:10 avec un nouveau sujet, les mobilisations pro-palestine dans les universités.
00:15 La Sorbonne qui était occupée a été évacuée par les forces de l'ordre.
00:19 Cette semaine, 88 personnes placées en garde à vue, évacuation également du côté de Sciences Po.
00:24 Tout à l'heure, on avait Alexis Poulain qui nous disait, ces évacuations,
00:28 je lui demandais si ça sonne le début de la fin pour ces mouvements,
00:31 il disait non, c'est pas le début de la fin, au contraire.
00:34 Elisabeth Lévy, qu'en pensez-vous ?
00:36 Alors d'abord, je n'appelle pas ça des mobilisations pro-palestine,
00:39 parce qu'on peut tous être pro-palestine, on peut tous souffrir pour les civils palestiniens,
00:46 ça il n'y a aucun problème.
00:47 Moi j'appelle ça des mobilisations pro-Hamas ou anti-Israël.
00:50 Le slogan "From the river to the sea", du fleuve à la mer.
00:57 Ça veut dire que Israël n'a plus sa place.
00:59 En gros, c'est ça.
01:01 On va revenir vers vous Elisabeth Lévy.
01:03 Arnaud Beneletti, je vous voyais faire nom de la tête,
01:07 c'est pas le début de la fin selon vous de ce mouvement ?
01:10 Ah non, non, moi je pense que...
01:11 D'abord, je considère que ces mobilisations sont quand même minoritaires.
01:16 Moi je trouve que j'enseigne, donc je rencontre des étudiants,
01:21 j'ai pas eu de difficulté d'ailleurs à faire des cours ces dernières semaines,
01:24 fort heureusement, et je suis à la Sorbonne.
01:27 Alors je crois qu'en effet, il faut quand même relativiser ces mobilisations.
01:32 Elles sont le fait de groupes politiques qui sont très actifs,
01:39 qui ne sont d'ailleurs pas toujours...
01:41 Qui sont des étudiants, mais...
01:42 Le fait des étudiants, mais qui peuvent être le fait des étudiants,
01:45 mais pas seulement, je veux dire, il y a des forces politiques derrière,
01:48 et qu'elles restent pour l'instant minoritaires.
01:51 Ça je crois que c'est un point important.
01:53 Elles sont bruyantes, mais minoritaires.
01:57 Ensuite, est-ce qu'il peut y avoir un effet de mimétisme dans les semaines qui viennent ?
02:02 Bon, il y a déjà, je pense, le fait que quand même nous sommes en fin d'année universitaire,
02:06 ce qui réduit forcément la capacité de mobilisation de ces groupes.
02:13 Ensuite, il faut quand même aussi relativiser,
02:15 quand on regarde par exemple les préoccupations des étudiants
02:19 lorsqu'on les interroge sur leur orientation électorale,
02:24 majoritairement, et même des jeunes plus largement,
02:27 je ne vois pas que le conflit qui se déroule actuellement en Israël
02:33 constitue leur priorité.
02:36 Donc je crois que déjà, il faut quand même encore une fois
02:38 recontextualiser ce qui est en train de se passer.
02:42 C'est important.
02:43 Ensuite, sur le plan des principes, il n'est pas plus inacceptable
02:46 que des minorités bloquent des établissements d'enseignement supérieur,
02:52 empêchent des étudiants de pouvoir passer leur partiel,
02:55 empêchent des étudiants de pouvoir aller dans les bibliothèques universitaires.
03:00 Tout cela, bien évidemment, nécessite que l'ordre soit rétabli.
03:05 On a bien évidemment le droit dans une université,
03:07 c'est la liberté académique de débattre, et il faut débattre, c'est indéniable,
03:11 mais on ne doit pas user de ce droit pour entraver le fonctionnement de l'université.
03:17 C'est, je pense, du bon sens élémentaire.
03:20 - Pardon, je pense quand même que c'est plus grave que ce que vous nous dites.
03:23 D'abord, je vois ce qui se passe sur des campus ailleurs.
03:26 Sur les campus américains, c'est devenu assez violent.
03:29 - On a entendu des vivaines qui fadaient.
03:32 - Voilà.
03:33 - Donc, en plus, ce sont des minorités,
03:36 mais des minorités qui, dans certaines facs, sont assez puissantes, à Nanterre, etc.
03:42 Moi, j'y suis allée pour faire une enquête sur les étudiants juifs qui ont la trouille,
03:47 s'il vous plaît, j'allais...
03:48 Il y a quand même ce phénomène qui devrait, quand même, excusez-moi,
03:54 nous alerter un peu plus que nous le faisons,
03:56 qui est que des étudiants juifs dans toutes ces facs ont peur,
04:00 parce qu'ils sont juifs, ça me paraît quand même un peu problématique,
04:04 et j'ajoute que tout ça s'inscrit dans une idéologie générale,
04:09 que je dirais extrême-gauchiste, wokiste et islamiste un peu à la fois,
04:15 même si c'est des alliances bizarres,
04:18 et que cette idéologie, elle touche beaucoup de profs.
04:22 Et dans beaucoup de facs, maintenant, le mode de nomination des profs fait que,
04:29 s'il vous plaît, c'est ça maintenant le corps enseignant.
04:32 Donc moi, je crois que c'est plus grave que ça, je m'étonne,
04:35 je vois bien que ces étudiants, quand il y a des milliers,
04:38 des dizaines de milliers de soudanais qui sont massacrés par un régime épouvantable,
04:42 est-ce que ces étudiants, ça leur pose problème ?
04:45 Non, la seule chose qui les intéresse, c'est quand des gens sont tués par les juifs,
04:50 par Israël et par les juifs.
04:52 Là, ça devient intéressant, donc excusez-moi,
04:54 il y a quand même un phénomène inquiétant et à l'échelle mondiale.
04:57 - Arnaud Belletier, je rappelle donc professeur à la Sondone,
05:01 justement, vous êtes bien placé pour répondre à Elisabeth sur ce point.
05:04 - Je pense que si vous voulez, ma réaction était d'abord sur un plan quantitatif.
05:08 Je disais qu'il ne faut pas réduire tous les étudiants de France et de La Paz
05:13 aux minorités qui sont dans la rue Saint-Guillaume
05:17 ou qui sont place de la Sorbonne pour bloquer le fonctionnement de l'université.
05:22 Donc ça, c'est un point, je crois que c'est d'ailleurs un point important
05:24 parce que pour expliquer que ces gens-là ne sont pas majoritaires.
05:28 Donc ça, je crois que c'est dans un système démocratique,
05:30 une base qu'il faut rappeler.
05:32 Ensuite, moi, je ne dénie pas le fait que ce qu'ils peuvent dire ou raconter,
05:37 en effet, est grave.
05:39 Ce qui, en effet, quand on empêche à l'université de Yell,
05:42 des étudiants juifs de pouvoir rentrer dans l'université parce qu'ils sont juifs,
05:46 ce sont des images et ce sont des actes qui sont absolument insupportables
05:50 et qui doivent être condamnés de la manière la plus catégorique qui soit.
05:54 Mais je ne veux pas confondre, si vous voulez,
05:56 la grande majorité des étudiants aux minorités agissantes.
05:59 Je ne dis pas qu'il ne faut pas combattre ces minorités.
06:02 Il faut évidemment les combattre.
06:03 Il faut les combattre par le débat.
06:05 Il faut les combattre lorsque, évidemment,
06:08 elles bloquent le fonctionnement des universités.
06:10 Donc, si vous voulez, il y a quelque chose de…
06:14 Justement, il ne faut pas tomber dans leur piège.
06:15 Leur piège, c'est de dire "nous représentons la jeunesse".
06:18 Moi, l'autre jour, j'étais sur un débat avec une étudiante représentante de l'UNEF
06:22 qui nous expliquait "la jeunesse, la jeunesse, la jeunesse".
06:26 Je lui dis "vous n'avez pas de monopole de la jeunesse".
06:27 Tout simplement, une grande partie de la jeunesse ne partage pas vos orientations.
06:31 Donc, tout fait pour démontrer…
06:34 Pardon, pardon.
06:35 Tout fait pour démontrer que la majorité ne sont pas d'accord avec vous.
06:38 Pardon, Arnaud, il y a quand même…
06:39 D'abord, il y a ce climat de terreur,
06:41 enfin de terreur en tous les cas, de sectarisme,
06:43 qui fait qu'un certain nombre de gens ne peuvent plus s'exprimer
06:46 dans les facs et c'est toujours les mêmes.
06:48 Non, parce qu'on leur a gardé…
06:49 Ça, je suis d'accord.
06:50 Parce que les conférences sont interdites, sont annulées, etc.
06:53 Mais surtout, moi, je vois ce sondage qui a été fait
06:56 auprès, je crois, des 18-24 ans en France,
06:59 où il y en a un gros tiers qui pense qu'il est légitime
07:01 de s'en prendre aux Juifs parce qu'ils soutiennent Israël.
07:04 Excusez-moi, mais là, on n'est pas simplement dans des ultra-minorités.
07:08 On a une idéologie qui est en train, si vous voulez,
07:11 dans d'autres domaines, on voit bien, par exemple,
07:13 sur les questions de la laïcité,
07:14 vous voyez bien que le nombre de lycéens en France
07:18 qui pensent que la loi de 2004, c'est une loi horrible,
07:21 est de plus en plus grand.
07:22 Donc, ce que je veux dire, c'est qu'on a une idéologie
07:24 qui pénètre peu à peu quand même,
07:26 pas seulement les petits groupes qu'on voit s'agiter, cher Arnaud.
07:31 Arnaud Benaletti, c'est-à-dire un mouvement minoritaire,
07:33 mais qui peut gagner en puissance ?
07:36 Oui, il y a une imprédiation indéniable.
07:40 C'est une réalité.
07:41 Je le constate également,
07:45 mais ça n'en demeure pas moins une minorité.
07:47 Et il faut le rappeler.
07:49 Il faut le rappeler en permanence.
07:50 Parce que, encore une fois, il ne faut pas donner le sentiment
07:53 qu'aujourd'hui, la plupart des jeunes et la plupart des étudiants
07:57 sont derrière ces mouvements.
07:59 Il faut justement rappeler à ces mouvements
08:01 qu'ils n'ont pas le monopole de la jeunesse,
08:03 qu'ils n'ont pas le monopole du débat,
08:05 qu'ils n'ont pas le monopole de la démocratie.
08:07 D'ailleurs, ils ne l'ont pas, le monopole de la démocratie,
08:09 parce qu'ils ne veulent pas la démocratie.
08:10 Ils ne veulent débattre qu'entre eux.
08:12 Donc, ils ne veulent débattre que dans leur entre-soi militant.
08:16 Donc, ça, je suis tout à fait d'accord.
08:17 Il faut, en effet, le dénoncer et le combattre.
08:20 Mais je pense qu'aussi, il faut rappeler à ces gens
08:23 qu'ils sont minoritaires.
08:24 Ça me paraît important pour mieux les combattre.
08:26 Très bien. Puis, ça me fait plaisir à entendre.
08:28 Voilà. Merci.
08:30 Au moins, c'est une petite bonne nouvelle à entendre.
08:34 Bon, merci beaucoup, en tout cas, Élisabeth Lévy.
08:36 Un grand merci à Arnaud Benedetti d'avoir été avec nous ce matin sur Soudradio.
08:39 C'était un plaisir.
08:40 Professeur Alas Orbonne, rédacteur en chef de la revue politique et parlementaire.
08:44 Et puis, je rappelle le titre de votre livre
08:46 aux portes du pouvoir, "R.N. L'inéluctable victoire".
08:49 Point d'interrogation, c'est aux éditions.
08:51 Michel Lafon, merci à vous deux.
08:53 9h30 sur Soudradio.
08:54 On revient dans un instant avec vous.
08:56 Oui, vous réagissez à l'actualité.
08:58 Vous parlez de votre quotidien, vous témoignez.
09:00 0 826 300 300.
09:02 Je vous attends. C'est Aude qui vous accueille au Standard.

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