Elisabeth Lévy : "La haine d’Israël est la marque de fabrique des islamo-gauches occidentales"

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Transcript

00:00 Il est 8h13, Lévis sans interdit, comme chaque matin à cette heure-ci, du lundi au jeudi. Bonjour Elisabeth Lévy.

00:07 Bonjour Patrick, bonjour à tous.

00:09 Alors Elisabeth, vous allez revenir sur ce concours de l'Eurovision avec tout de même une drôle d'atmosphère autour de ce concours.

00:20 Oui, je n'ai pas comme Guy et Françoise étaient touchés par la grâce, je l'avoue.

00:25 Alors Clausewitz dit que la politique c'est la poursuite de la guerre par d'autres moyens.

00:30 Alors maintenant tout événement international, culturel ou sportif, c'est la poursuite de la guerre idéologique par d'autres moyens.

00:37 Tout est politique, disaient les déconstructeurs de 68, et bien ils ont gagné.

00:42 Nos fractures et nos combats s'invitent dans un innocent télécroché.

00:47 Une jeune fille de 20 ans qui interprétait une chanson gentiment pacifiste a été assignée à un résident dans sa chambre.

00:53 Elle a été protégée par un hélicoptère. Des manifestants surchauffés ont salué sa qualification

00:58 en piétinant le drapeau frappé de l'étoile de David.

01:01 Sa concurrence irlandaise qui se présente comme une sorcière a pleuré quand l'Israélienne a été qualifiée.

01:08 Pour finir, elle a été huée quand elle chantait par une partie de la salle.

01:12 Bon, en réalité la nouveauté ce n'est pas la politisation.

01:15 Berlin en 36 c'était déjà très politisé.

01:19 C'est la massification, notamment par le biais des réseaux sociaux ou même des numéros de téléphone.

01:26 Des millions voire des milliards de gens peuvent participer à un lâchage

01:31 et tout événement peut se transformer en jeu du cirque avec des pouces levés ou baissés.

01:37 Alors quel bilan en tirer de ce concours de l'Eurovision ?

01:40 Alors je dirais donc politiquement, je ne me prononcerai pas donc sur la qualité artistique.

01:46 Politiquement je dirais, maintenant c'est clair, par la haine d'Israël et par extension ou par confusion

01:53 celle des juifs qui a longtemps été le ciment d'un certain nombre de pays arabo-musulmans

01:58 et désormais la marque de fabrique des islamo-gauches en Occident.

02:02 Alors bien sûr il faut le répéter sans relâche, la défense des Palestiniens est légitime

02:07 mais ces Palestiniens n'intéressent les nouveaux tiers-mondistes

02:10 que quand ils sont tués par des Israéliens.

02:13 Et ces tiers-mondistes d'ailleurs se moquent bien des Soudanais ou des Ouïgours.

02:18 Cependant il y a une autre leçon, c'est que les foules haineuses sont en réalité très minoritaires

02:23 parce que si on regarde les votes du public, eh bien Idène Golan est arrivée en deuxième.

02:29 Et alors bien sûr on peut penser que ce n'était pas vraiment un vote musical

02:33 mais plutôt un vote militant et même un vote souvent communautaire mais pas seulement

02:39 puisque elle a recueilli beaucoup de voix dans des pays où il y a très peu de Juifs

02:44 comme le Portugal, l'Espagne et même la très progressiste Irlande.

02:49 Ça veut dire quoi ?

02:50 Ça veut dire que la majorité silencieuse refuse que la haine des Juifs s'installe dans nos sociétés

02:55 et ça ne l'empêche pas d'être solidaire des Palestiniens.

02:59 Alors le problème, quel que soit le sujet d'ailleurs au-delà de ce sujet,

03:03 c'est que ces minorités hargneuses, décoloniales souvent, contrôlent largement les campus,

03:09 qu'elles bénéficient de sympathie médiatique, qu'elles intimident les gouvernements

03:13 et qu'elles influencent même les organisateurs et les jurys de grands Raoult

03:18 comme l'Eurovision ou Cannes qui maintenant, chaque année, dégage au wokisme,

03:24 au lgbtisme ou au mitouisme ambiant.

03:27 Alors à l'Eurovision, c'est le non-binaire et le genderfluide qui se portent très bien.

03:33 Après comme Sinta-Wurst, je crois, il y a deux ans, Dana International,

03:38 on a donc assisté à la victoire du ou de la, je ne sais pas, Swiss Nemo,

03:44 que Libé appelle Eiel, avec le prénom neutre,

03:48 et qui d'ailleurs a défilé avec la bannière des fiertés non-binaires

03:52 dont j'ignorais même l'existence.

03:54 Et en réalité, pour finir, ça rébelle un peu les contradictions au sein du progressisme

03:59 parce qu'il faudrait expliquer à ces foules compassionnelles

04:02 que les artistes qu'elles applaudissent ici

04:04 seraient au mieux persécutés par le régime du Hamas

04:08 auquel elles trouvent tant de vertus à Gaza.

04:11 Merci Elisabeth Lévy.

04:13 On en débat et puis vous pourrez réagir d'ailleurs à ce sujet 0826 300 300

04:21 tout à l'heure à 9h aussi au téléphone avec Jean-Jacques Bourdin,

04:24 je ne sais pas ce que vous en pensez.

04:26 Nous sommes avec Arlette Chabot et Éric Revelle qui est avec nous aussi

04:29 et vous Elisabeth Lévy.

04:30 Elisabeth, quand même, avant de poursuivre et de faire réagir,

04:35 vous avez voté, pour la première fois vous avez voté à l'Eurovision.

04:39 C'est la première fois de ma vie, j'ai voté, je n'ai pas regardé la cérémonie.

04:43 Je vais le dire tout net, ce qui m'a fait voter,

04:47 c'est l'image de Manifestant qui était dans le drapeau israélien

04:50 parce qu'une gamine de 20 ans allait chanter une chanson sucrée et pacifiste.

04:55 Ça, ça m'a mis hors de moi et donc je me suis dit qu'il fallait leur clou et le bec.

05:01 Alors, ça m'a fait tout bizarre.

05:04 De voter, vous avez composé le numéro de téléphone Arlette Chabot.

05:09 Vous n'avez pas voté Arlette ?

05:11 Non, j'ai voté.

05:12 Vous avez voté ?

05:13 Je ne vous dirai pas pour qui.

05:14 Mais vous avez voté.

05:16 Je ne pouvais pas voter pour la France.

05:17 Ah oui, on n'a pas le droit de voter pour le pays.

05:22 Non, on ne peut pas voter pour la France.

05:24 Non, ce n'est pas possible, quand on est français, chaque pays c'est exactement la même chose.

05:28 Est-ce que vous avez l'impression quand même que ce concours de chants,

05:32 c'est un concours de chants international,

05:34 est avant tout, aujourd'hui, maintenant, une vitrine politique et sociétale ?

05:38 Ce n'est pas la première fois, on l'a dit, il y a eu des querelles,

05:41 il y a eu des pays qui ont été déjà exclus, évidemment.

05:44 Ceux qui voulaient s'opposer à Israël demandaient son exclusion,

05:49 comme la Russie a été exclue il y a deux ans,

05:51 après, effectivement, l'invasion en Ukraine.

05:56 Il y a eu des pays auxquels on a demandé, il y a quelques années,

05:58 la Géorgie, par exemple, qui avait présenté un chanteur à une chanson qui disait "Don't put in",

06:05 et donc, ils ont compris que c'était politique,

06:08 on leur avait demandé de changer la chanson,

06:10 ils ne l'ont pas fait, donc ils se sont retirés.

06:12 Ce n'est pas nouveau.

06:13 Ce qui me gêne beaucoup...

06:14 Ce n'est pas nouveau, mais je rappelle, quand même, dans le règlement,

06:16 ce que je disais ce matin,

06:17 que tous les radiodiffuseurs participants doivent veiller à ce que l'Eurovision

06:21 ne soit en aucun cas politisée, instrumentalisée, discréditée, de quelque manière que ce soit.

06:26 Oui, alors, ce qui était très gênant, c'est ça,

06:28 c'est-à-dire que les manifestations à l'extérieur,

06:30 dans une ville où il y a une forte minorité, 20% à peu près, de musulmans,

06:36 qui sont pour la plupart, effectivement, des réfugiés,

06:39 les manifestations en faveur de la Palestine et de Gaza, ça s'entend.

06:44 Ce qui était très gênant, c'est effectivement, dans la salle, les sifflets.

06:47 Tout a été fait pendant les répétitions, les demi-finales, la finale,

06:52 pour déstabiliser la jeune candidate israélienne.

06:57 Moi, je ne sais pas ce qu'elle pense, au fond.

06:58 Peut-être est-elle une opposante farouche à Netanyahou.

07:02 Est-ce que ses amis, ses proches, ont manifesté le même jour à Tel Aviv

07:07 pour demander la libération des otages et demander à Netanyahou de changer de politique ?

07:12 En tout cas, ça voulait dire simplement qu'elle était assimilée au pouvoir israélien.

07:15 Je trouve ça insupportable.

07:17 À l'extérieur, c'est légitime.

07:20 À l'intérieur de la salle, gêner une candidate, moi, je suis contre.

07:24 - Éric Revel, votre sentiment, votre réaction aussi, quant à ce concours de l'Eurovision ?

07:29 - Bon, moi, je n'ai pas voté.

07:31 Rien à vous cacher.

07:33 Je n'ai pas voté, j'ai pris le concours pratiquement à la fin.

07:37 Quand j'ai vu le Suisse, M. Nemo, chanter,

07:42 au-delà de ce qu'a dit Elisabeth, qui est juste,

07:45 je rajouterais juste la petite phrase de Guy Carlier qui dit

07:48 "La Suisse est neutre diplomatiquement, pourquoi ne serait-ce pas sexuellement ?"

07:51 C'est assez drôle.

07:52 Mais j'ai trouvé qu'il avait du talent, Nemo.

07:54 Je n'ai pas juré, je n'ai pas voté, mais j'ai trouvé qu'il sortait un peu du lot.

07:59 Et puis surtout, je ne voulais pas louper la prestation de Slimane.

08:02 Il faut parler de Slimane aussi,

08:04 qui a chanté cette balade mi-musique, mi-a cappella.

08:09 Et franchement, j'ai vu aussi sur les réseaux sociaux des tas de trucs,

08:12 il commence sa prestation assis parce qu'il prie.

08:16 Non, non, non, non, il faut arrêter.

08:18 Moi, j'ai trouvé sa chanson extraordinaire.

08:20 Pas les paroles, mais c'est une jolie mélodie.

08:22 Puis dans ce brouhaha constant quand même

08:24 qu'est un concours de l'Eurovision,

08:26 vous avez des groupes musicaux qui font le plus de bruit possible

08:30 avec des musiques, avec des lumières.

08:32 On finit par avoir mal à la tête rien que d'écouter.

08:35 J'ai trouvé que Slimane, il tirait bien son épingle du jeu.

08:38 Bon, il a fini 4e juste devant la très valeureuse candidate israélienne.

08:43 Voilà, moi, c'est ce que je retiens.

08:45 Maintenant, oui, qu'on découvre que c'est un concours

08:48 où la politique, les modes sexuels, sociétal s'invitent,

08:55 bon, ben, c'est pas nouveau et ça devient un peu que ça.

08:58 C'est à dire qu'on voit maintenant qu'il faut changer de règlement.

09:00 Sauf qu'il faut, sur l'inline, changer de règlement, quoi.

09:04 Avant tout, quoi.

09:06 Allez, tiens, on écoute un petit extrait de Nemo.

09:10 A vous d'apprécier.

09:23 Je vous laisse apprécier.

09:25 Il était favori, il était favori.

09:28 8h22 dans un instant, Frédéric David, tiens, qui va chanter aussi.

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