Anne Bourse reçoit Hélène Thouy, tête de liste du parti animaliste aux élections européennes, sur le plateau des 4 vérités.
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00:00 Bonjour Hélène Twill, Belgique vient d'inscrire dans sa constitution le bien-être animal,
00:07 c'est le sixième pays de l'Union Européenne à le faire, notamment après l'Allemagne
00:11 ou l'Italie.
00:12 C'est la solution pour faire évoluer la place des animaux dans notre société ?
00:16 Bonjour, oui, l'inscription dans la constitution de la protection des intérêts des animaux
00:21 nous paraît en effet essentielle pour rappeler l'importance et l'enjeu qu'il y a à les
00:24 protéger donc il faudrait effectivement suivre ce chemin.
00:26 Le bien-être animal c'est la raison d'être de votre partie, vous dites tenir compte des
00:33 animaux c'est bon notamment pour l'environnement, la santé, le pouvoir d'achat, quel modèle
00:37 de société vous proposez à travers le bien-être animal ?
00:40 Alors on part du constat que les animaux sont traités d'une façon absolument atroce,
00:46 notamment dans ces élevages intensifs et industriels où on les enferme, où on les
00:49 mutile pour qu'ils puissent survivre à ces conditions extrêmement extrêmes, c'est
00:53 le cas de le dire.
00:54 Parallèlement ces élevages sont source de problèmes environnementaux, de pollution,
01:00 de gaspillage également d'eau, de ressources et également nous font courir des risques
01:05 sanitaires effroyables.
01:07 Et donc ce que l'on dit c'est que ce modèle agricole ne fonctionne pas, il n'a jamais
01:11 fonctionné d'ailleurs et il ne permet même pas aux éleveurs et aux agriculteurs de vivre
01:14 dignement de leur métier et donc il faut changer et nous portons une vision d'un modèle
01:21 mais plus globalement d'une société qui soit respectueuse envers tous les individus
01:24 et quand je parle de tous les individus c'est les humains, les animaux et aussi protectrice
01:29 de notre environnement.
01:30 Cela veut dire consommer au final moins de viande ?
01:33 C'est de toute façon inéluctable, d'abord évidemment pour des raisons éthiques, on
01:39 ne peut pas continuer à utiliser les animaux comme des ressources comme on le fait et on
01:43 l'a vu pour des problèmes de santé publique, des problèmes sanitaires.
01:47 Vous chiffrez cette consommation ?
01:48 C'est une diminution de 50% de la production et de la consommation de produits d'origine
01:52 animale sous 5 ans.
01:54 Je voudrais dire quelque chose…
01:55 Sous 5 ans ?
01:56 Sous 5 ans.
01:57 Comment vous convainquez les consommateurs notamment ?
02:00 Alors en fait il faut revenir à des… c'est une consommation qui existait il y a à peu
02:05 près 50 ans, ce n'est pas non plus une révolution en soi à ce stade, il faut donc
02:09 revenir à plus de rationalité et on n'a pas le choix.
02:12 On nous parle de souveraineté alimentaire de la France, la souveraineté alimentaire
02:15 de la France n'est pas possible à cette consommation aujourd'hui de viande pour
02:19 une raison claire, c'est que nous importons la quasi-totalité des protéines qui nourrissent
02:26 les animaux, on est à l'échelle de l'Union européenne 70%.
02:30 On utilise aussi, on n'a pas la place en fait, on a 27 millions de surfaces agricoles
02:36 utiles, on a 68 millions d'habitants, ce qui fait par habitant une superficie utile
02:42 de 3940 m² et pour un régime alimentaire végétal, une alimentation végétale, il
02:47 faut 1300 m², pour une alimentation carnée, il en faut 4300.
02:52 Donc déjà le modèle agricole actuel ne permet pas à terre actuelle de surface agricole
02:59 de nourrir tout le monde alors qu'on n'utilise pas toutes nos terres pour l'agriculture.
03:02 Donc de toute façon ce n'est pas possible, il faut changer.
03:04 Mais il faut aussi convaincre les agriculteurs ?
03:06 Alors les agriculteurs, quand on discute avec eux…
03:09 Changez de modèle tout simplement.
03:10 Ceux qui sont dans l'élevage industriel intensif, nous en rencontrons depuis plusieurs
03:13 années, ils sont étranglés par leur endettement, par des conditions de travail qui sont indignes.
03:18 Les animaux sont traités de façon inadmissible et ignoble.
03:21 Les éleveurs sont dans des conditions tout aussi désespérées.
03:25 Alors évidemment ce n'est pas la même chose que les animaux qui, eux, subissent
03:28 le pire, mais les éleveurs ne vont pas bien non plus.
03:30 Et donc eux, ils veulent sortir de ce modèle, il faut juste les aider.
03:33 Et ce que l'on propose c'est de mettre les subventions publiques, parce que ça coûte
03:37 beaucoup d'argent public, on nous parle de déficit public, on finance, on abreuve
03:41 un système qui détruit tout le monde, les humains, les animaux et l'environnement.
03:46 Et nous on veut aller sur du végétal, donc faire les transitions des subventions vers
03:49 le végétal.
03:50 En janvier, février dernier, les agriculteurs ont fait des blocages, ils manifestaient contre
03:54 la baisse de leurs revenus, aussi le trop de normes, notamment venues de Bruxelles.
03:58 Est-ce que pour vous cette crise agricole, elle est réglée aujourd'hui ?
04:02 Alors d'abord, ce que l'on a vu de cette crise agricole, c'est surtout les syndicats
04:06 de l'agro-industrie.
04:07 Ils ne sont pas représentatifs ces gens-là, et ce sont d'ailleurs les premiers qui exploitent
04:13 et qui mettent les éleveurs, les agriculteurs dans ces situations catastrophiques.
04:16 Ils ne sont pas représentatifs.
04:17 Quand on discute, moi je suis de la campagne, je discute avec ces agriculteurs, eux ils
04:21 veulent effectivement qu'on puisse sortir de ce modèle agricole productiviste qui nuit
04:27 à tout le monde.
04:28 Et donc il faut effectivement les aider dans cette voie-là, allouer les subventions publiques
04:33 à des modèles vertueux pour les animaux, pour les humains et pour l'environnement.
04:37 Nous avons les moyens financiers, il manque la volonté politique, nous nous l'avons,
04:41 ce que les autres partis politiques et notamment ceux aux responsabilités n'ont aujourd'hui
04:44 pas.
04:45 Il y a aussi un sujet, c'est celui de la transparence, d'où viennent nos produits,
04:49 l'origine.
04:50 Justement, le gouvernement annonce la création de l'étiquette origine info sur les produits
04:54 alimentaires transformés afin de connaître l'origine.
04:57 Pour vous c'est un gadget ou au contraire ça va dans le bon sens ?
05:00 Alors c'est un gadget parce que si vous faites référence à l'étiquetage notamment de
05:06 l'ANSES qui classe avec la note E pour le respect de la réglementation minimale, ça
05:14 veut dire quoi ? Ça veut dire qu'aujourd'hui la réglementation minimale, elle est classée
05:17 E, donc la pire des notes.
05:19 Donc ça veut dire que les animaux ça ne va pas et c'est une évidence de toute façon.
05:22 Donc il faut des normes pour changer cette situation, il faut arrêter l'élevage industriel
05:27 et intensif, c'est ce que nous portons et je voudrais dire un mot quand même sur la
05:31 question sanitaire.
05:32 On a eu encore un avis de la présidente du COVARS, donc le comité de veille sanitaire
05:37 en France hier, qui nous a dit qu'avec la question du virus H5N1, il y avait des risques
05:44 très importants, notamment qui viennent des élevages de cochons.
05:48 Donc il faut quand même se rendre compte de l'absurdité de la situation.
05:51 On fait risquer la vie à des milliers et peut-être à des millions de Français, tout
05:56 ça pour quelques tranches de jambon.
05:57 Donc il faut avoir le courage de dire non ça ne va pas.
06:00 Oui ce modèle agricole nous amène dans le mur, amène aussi à la perte de l'humanité,
06:05 évidemment pose des problèmes éthiques gravissimes pour les animaux, donc il faut arrêter.
06:09 En 2019 lors des dernières européennes, vous aviez créé la surprise en recueillant 2,16%
06:17 des voix.
06:18 Est-ce que votre combat vous trouvez à plus d'écho aujourd'hui alors qu'effectivement
06:21 il y a des crises qui se succèdent ? Est-ce que l'Europe est le bon échelon pour vous
06:25 finalement pour agir ? Est-ce que c'est un peu votre élection ?
06:27 Alors l'Europe est effectivement le très bon échelon puisque la politique agricole
06:32 commune, donc la PAC est décidée au niveau de l'Union Européenne.
06:35 Toutes les subventions qui abreuvent ce modèle agricole qui ne fonctionne pas vient de l'Union
06:40 Européenne.
06:41 Et donc c'est un levier effectivement pour changer de modèle agricole, pour aller vers
06:44 un modèle vertueux et protecteur de tous.
06:46 Quel est votre objectif vous dans cette élection après la surprise que vous aviez créée
06:51 en 2019 ? Je rappelle que par contre à l'élection présidentielle, vous n'aviez pas obtenu
06:54 les 500 signatures, vous n'aviez pas pu vous présenter.
06:56 Qu'est-ce que vous visez aujourd'hui ? Alors pour nous clairement on vise plus de
07:00 5% pour avoir des eurodéputés qui iront au Parlement européen défendre chaque minute,
07:06 chaque seconde les animaux parce que nous avons la cause animale chevillée au corps,
07:10 que nous avons la science avec nous, les connaissances, la raison et l'éthique.
07:15 Et donc nous voulons porter avec toute cette détermination ce modèle qui est le seul
07:18 en fait responsable éthique et rationnel.
07:21 Pourquoi partir seul ? Défendre la cause animale c'est ni de droite ni de gauche,
07:26 il y a plusieurs listes qui vous ont fait des appels du pied, on pense notamment aux
07:29 écologistes.
07:30 Pourquoi vous y aller seul ? On y va seul parce qu'on est les seuls à
07:33 avoir pris la mesure des enjeux, à dire qu'il faut arrêter ce modèle agricole,
07:39 le porter avec détermination, pas seulement dans la communication, pas seulement faire
07:42 des effets d'annonce.
07:43 Nous avons déjà des élus locaux qui ont porté des mesures ambitieuses pour les animaux,
07:48 donc nous avons déjà agi localement et nous voulons continuer ce combat au niveau
07:52 de l'Union européenne.
07:53 Et les autres formations politiques n'ont pas du tout pris conscience de la mesure des
07:56 enjeux.
07:57 Ils ont compris qu'il y avait un électorat effectivement qui est préoccupé par la cause
08:01 animale, et c'est évident puisqu'il y a 84% des Français qui disent que la cause
08:05 animale est importante.
08:06 Mais nous ce n'est pas seulement une question électoraliste, c'est une question de volonté,
08:12 de responsabilité et de conviction.
08:14 Et donc effectivement nous sommes les seuls à rester droit dans nos convictions et c'est
08:19 la raison pour laquelle nous y allons seuls et nous porterons seuls cette belle cause.
08:23 Merci beaucoup Hélène Twitty.
08:24 Merci à toutes les deux et merci à Fabrice Penaud pour la traduction en langue des signes.