• il y a 5 mois
Avec Pierre-Marie Sève, directeur de l'Institut pour la Justice ; Pierre Gentillet, avocat ; Alain Juillet, ex-directeur du renseignement de la DGSE et ancien haut responsable chargé de l'intelligence économique auprès du Premier ministre français.

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##BERCOFF_DANS_TOUS_SES_ETATS-2024-05-13##

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News
Transcription
00:00:00 [Musique]
00:00:02 Sud Radio Bercoff dans tous ses états midi 14h.
00:00:05 André Bercoff.
00:00:07 [Musique]
00:00:11 La guerre.
00:00:12 Est-il c'est la guerre ?
00:00:14 Eh bien on va en parler tout de suite après le teasing.
00:00:19 [Musique]
00:00:21 Ici Sud Radio.
00:00:23 [Musique]
00:00:24 On l'a Pierre-Marie Seb, vous l'avez ?
00:00:25 Les français parlent au français.
00:00:27 [Musique]
00:00:28 Je n'aime pas la blanquette de veau.
00:00:34 Sud Radio Bercoff dans tous ses états.
00:00:37 [Musique]
00:00:38 Dans tous mes états effectivement, mais je ne suis pas le seul.
00:00:42 On va parler de beaucoup de choses.
00:00:44 On va parler de quelque chose qui est pas passé, qui est passé totalement inaperçu.
00:00:49 C'est la résolution sur la conscience historique en janvier dernier.
00:00:52 Le parlement européen a passé une résolution.
00:00:55 Vous allez voir on va en parler avec Pierre-Marie Seb.
00:00:58 C'est tout à fait extraordinaire ce que veut faire le parlement européen.
00:01:02 On est à, rappelez-vous, à quelques semaines à peine des élections.
00:01:06 On a eu l'Eurovision, on va en parler.
00:01:09 L'Eurovision, l'Eurodélire, l'Euroillusion, c'était très intéressant aussi.
00:01:14 Mais quelle Europe ? On va en parler aussi effectivement après.
00:01:18 Nous allons en parler avec Alain Jullier.
00:01:20 Mais quelle Europe voulons-nous ?
00:01:22 Écoutez, c'est passionnant.
00:01:24 [Musique]
00:01:26 [Musique]
00:01:29 L'hymne à la joie, la 9e symphonie, Beethoven.
00:01:32 Oui, oui, Beethoven c'est pas Ursula von der Leyen.
00:01:35 Heureusement.
00:01:36 Mais, mais, est-ce que c'est vraiment un hymne à la joie qu'il faut pousser ?
00:01:41 Quand on lit, et je vous assure, je vous invite à la lire, à aller sur internet et regarder,
00:01:46 la résolution votée en janvier, voyez, il y a presque 6 mois, par le parlement européen.
00:01:53 Et vous allez voir, c'est assez incroyable.
00:01:56 Pierre-Marie Sèvres, bonjour.
00:01:58 Bonjour André Mercoff.
00:01:59 Alors Pierre-Marie Sèvres, vous êtes directeur de l'Institut pour la justice.
00:02:04 On vous reçoit souvent et avec plaisir pour parler un peu de ce qui se passe sur cette France
00:02:09 où il n'y a aucune injustice.
00:02:11 Il y a un sentiment d'insécurité ou un sentiment d'injustice, mais ça n'existe pas là.
00:02:16 C'est pas ça du tout.
00:02:17 Vous avez déniché une pépite que vous avez mise sur les réseaux sociaux.
00:02:20 C'est cette résolution sur la conscience historique passée au parlement européen,
00:02:25 votée par le parlement européen.
00:02:27 Et je dois dire que je l'ai lue, je l'ai lue dans le détail, mais c'est assez hallucinant.
00:02:34 Alors, c'est quoi la conscience historique européenne ?
00:02:36 Et je voudrais qu'on parle du détail.
00:02:38 Par exemple, Pierre-Marie Sèvres, le parlement européen, et c'est écrit, un mot pour mot,
00:02:44 "invite les États membres à faire passer l'histoire européenne et mondiale avant l'histoire nationale".
00:02:50 Ça veut dire que ça y est, l'Europe doit être d'abord et les nations ensuite.
00:02:55 C'est murmuré, c'est susurré dans toutes les oreilles, mais là c'est dit.
00:03:00 C'est bien ça.
00:03:01 Absolument, c'est ça.
00:03:03 Alors, c'est une résolution, donc il ne faut pas croire, heureusement,
00:03:07 il ne faut pas croire que c'est quelque chose d'officiel.
00:03:09 Si c'est quelque chose d'officiel, ce n'est pas quelque chose de contraignant.
00:03:12 C'est ça, elle n'est pas exécutoire, il faut le dire.
00:03:16 C'est ça, exactement.
00:03:17 Aucun ministère de l'éducation d'un pays européen n'est obligé de prendre des mesures
00:03:22 pour faire passer l'histoire européenne avant l'histoire nationale.
00:03:26 Mais en revanche, c'est du non contraignant, mais c'est tout de même du symboliquement assez fort.
00:03:32 C'est destiné à un but bien précis, c'est faire pression sur tout le monde.
00:03:36 Alors, d'habitude, quand le parlement européen prend des résolutions,
00:03:39 c'est pour condamner telle ou telle dictature en Orient, etc.
00:03:45 Et c'est destiné à faire pression sur les dirigeants politiques de ces pays-là,
00:03:49 mais pas à avoir une valeur contraignante.
00:03:51 Les ministres des Affaires étrangères européens n'ont pas à prendre des mesures en fonction de ces résolutions.
00:03:56 D'accord, mais ce qui est intéressant dans cette histoire, c'est regarder le contenu, Pierre-Marie Sève.
00:04:01 Alors, vous avez cité le point 12.
00:04:03 C'est une résolution qui a 28 points.
00:04:05 Moi, j'en ai relevé quatre qui m'ont semblé, qui m'ont profondément choqué.
00:04:10 Donc, le point 12, qui est celui de faire passer l'histoire européenne et mondiale avant l'histoire nationale.
00:04:15 Bon, encore là, je trouve qu'ils y vont assez soft par rapport à ce qui va suivre.
00:04:19 Mais le parlement estime dans le point 13 que le chauvinisme, les stéréotypes sexistes,
00:04:24 les asymétries de pouvoir et les inégalités structurelles sont profondément ancrées dans l'histoire européenne.
00:04:30 Voilà, nous tous, nous portons profondément ancré en nous du chauvinisme, des stéréotypes sexistes et des inégalités structurelles.
00:04:39 Mais ça va encore plus loin.
00:04:41 Le point 14 m'a vraiment choqué parce qu'on utilise vraiment un vocabulaire spécifique et idéologique.
00:04:48 Je vais vous le lire.
00:04:49 C'est la résolution des pleurs.
00:04:51 L'absence d'une approche suffisamment multiculturelle et sensible au genre dans l'enseignement de l'histoire.
00:04:56 Au genre, on en parle.
00:04:58 C'est du wokisme stupide.
00:05:00 Nous sommes obligés, selon le Parlement européen, en tant qu'Européens,
00:05:04 nous sommes obligés d'avoir une approche multiculturelle et sensible aux gens.
00:05:07 Et si nous ne sommes pas suffisamment multiculturel et sensible aux gens,
00:05:11 alors nous sommes de mauvais Européens, selon le Parlement européen.
00:05:14 Et puis, je vous cite le dernier point qui était un peu le pompon, pour moi, le point 15 qui suit immédiatement.
00:05:19 Cette résolution souligne cette fois la nécessité d'un enseignement interdisciplinaire et intersectionnel de l'histoire.
00:05:27 Et ce mot intersectionnel n'est pas innocent,
00:05:30 puisque c'est un mot qui est brandi à tort et à travers par les wokistes, par le wokisme,
00:05:35 le mouvement wok par excellence.
00:05:37 Et donc, nous sommes obligés d'avoir une approche wokiste de l'histoire européenne.
00:05:43 Alors, Pierre-Marie Sèvres, il faut expliquer ça.
00:05:47 Quand ils disent intersectionnel, d'abord, avant cela, ça a été voté,
00:05:52 ça a été voté par une majorité très forte, ça a été voté,
00:05:57 cette résolution a été adoptée comment, vous le savez ?
00:06:00 Oui, alors, c'est une résolution qui a été élaborée suite à plusieurs rapports de la Commission Culture et Éducation du Parlement européen.
00:06:07 Donc, ça a été d'abord voté par eux, et ensuite, ça a été soumis au Grand Parlement européen,
00:06:12 avec les centaines de députés européens.
00:06:15 Et là, ça a été voté assez largement, on a eu 409 oui, 165 non,
00:06:20 et puis 35 abstentions.
00:06:22 Voilà, c'est les chiffres que j'ai retrouvés.
00:06:24 Non, mais c'est intéressant déjà, parce que ce qui est intéressant, c'est que ce que domine moins,
00:06:30 et on le voit, on pourrait en parler évidemment sur l'essentiel,
00:06:33 mais c'est très intéressant, c'est-à-dire que, il y a toutes les considérations,
00:06:38 vous savez, considérant que, considérant que, considérant que,
00:06:41 avant de dire ce qu'il faudrait faire,
00:06:43 et ce qui est extraordinaire, c'est qu'ils ont de dire, voilà,
00:06:46 nous allons enterrer tous les conflits.
00:06:48 Il n'y a plus de conflits, il n'y a plus de problèmes, ce sera la paix,
00:06:52 comme d'ailleurs les ancêtres de l'Union européenne disaient, ce sera la paix,
00:06:56 après, effectivement, les guerres terribles, les trois guerres mondiales,
00:07:00 les guerres fratricides même, en tout cas, 71 n'était pas une guerre mondiale,
00:07:05 mais 14-18, mai 39-45, c'est fini, c'est la fin de l'histoire, c'était déjà ça, l'idée.
00:07:11 Bon, très bien l'Europe, très bien, mais quand ils insistent sur deux choses quand même,
00:07:17 Pierre-Marie Sèvres, quand ils disent écouter les nations,
00:07:20 oui mais, allez, c'est Mezzo-Voce, c'est un catimini, c'est plus ça l'important,
00:07:25 il ne faut pas que le nationalisme demeure d'une façon ou d'une autre,
00:07:30 et puis, intersectionnel, intersectionnel s'est employé par tous les mouvements,
00:07:34 du wokisme à Black Lives Matter, tout le monde emploie l'intersectionnel,
00:07:38 c'est la convergence des luttes un peu, c'est ça ?
00:07:41 Oui, complètement, moi je vois de manière générale,
00:07:44 alors là, mon sujet à l'Institut pour la justice, c'est essentiellement le droit pénal,
00:07:48 mais j'étudie régulièrement l'Union Européenne,
00:07:51 puisque l'Union Européenne touche beaucoup au droit pénal, ce qui est de se voter d'ailleurs,
00:07:55 mais en l'occurrence, moi je vois deux mouvements dans l'Union Européenne,
00:07:58 c'est premièrement grignoter la souveraineté des nations,
00:08:01 prendre le pouvoir, tout simplement, c'est les instances de l'Union Européenne
00:08:04 et ceux qui la contrôlent, commencer par les membres de la Commission,
00:08:07 les députés européens à une autre valeur,
00:08:10 voilà les membres de la Commission Européenne, essentiellement,
00:08:13 et leurs réseaux et leurs amis qui veulent prendre le pouvoir,
00:08:16 et donc pour prendre le pouvoir, le prennent aux nations,
00:08:19 qui possédaient le pouvoir jusqu'à présent, donc ça c'est le premier mouvement,
00:08:22 comme vous l'avez relevé, et deuxièmement, c'est d'imposer une certaine idéologie,
00:08:25 une fois qu'ils ont ce pouvoir, c'est pas simplement pour être libéral et neutre,
00:08:30 non, c'est pour imposer une certaine idéologie,
00:08:33 moi je le vois dans le monde de la justice, dans le monde de la justice,
00:08:36 je vois bien qu'ils ont une idéologie qui a une inspiration anglo-saxonne,
00:08:39 mais qui est en gros laxiste, on peut l'appeler l'idéologie laxiste,
00:08:43 les trois quarts des résolutions ou des décisions que prend l'Union Européenne
00:08:49 en matière de justice sont des décisions qui avantage les accusés,
00:08:53 qui avantage les criminels et les délinquants,
00:08:55 qui empêchent les autorités de les poursuivre, etc.
00:08:58 Et là, pour l'éducation, c'est la même chose,
00:09:00 sur la conscience, en tout cas historique européenne, c'est la même chose,
00:09:02 ils ont une idéologie précise en tête qu'ils veulent imposer,
00:09:05 donc premièrement, vous avez raison, ils veulent prendre le pouvoir,
00:09:08 par exemple, c'est dans le point 12,
00:09:10 ils veulent faire passer l'histoire européenne avant le reste,
00:09:12 c'est prendre le pouvoir, et les trois points suivants,
00:09:15 c'est imposer une certaine idéologie de gauche, voire d'extrême gauche.
00:09:19 - Oui, parce que les vases communiquants étant ce qu'ils sont, Pierre-Marie Sèvres,
00:09:22 si vous dites que je veux faire passer, et bien c'est important pour moi,
00:09:26 l'histoire européenne avant l'histoire nationale,
00:09:28 ça veut dire qu'on va éteindre et étouffer d'une manière ou d'une autre,
00:09:31 d'ailleurs elles sont déjà battues en brèche,
00:09:34 les romans nationaux, le roman national doit disparaître,
00:09:38 ils ne le disent pas comme ça bien sûr, au profit du roman européen,
00:09:42 c'est-à-dire que les spécificités des nations, et bien c'est dehors,
00:09:46 c'était fini, c'est vieux, c'est ringard, oubliez tout cela,
00:09:50 et on voit ce que ça donne aujourd'hui de toute façon,
00:09:52 et puis, je reprends les points que vous avez soulignés,
00:09:57 Pierre-Marie Sèvres, le chauvinisme, c'est quoi le chauvinisme ?
00:10:01 C'est-à-dire que si je suis français, et plutôt pas mécontent de l'être,
00:10:05 c'est du chauvinisme ?
00:10:07 Les stéréotypes sexistes, où ça commence, où ça s'arrête,
00:10:10 bien sûr qu'il faut dénoncer le sexisme, mais lequel ?
00:10:13 Est-ce qu'il faut au nom de la transmania accepter tout ?
00:10:19 Les asymétries de pouvoir, les inégalités structurelles ?
00:10:22 Mais dites-moi, les inégalités structurelles,
00:10:25 malheureusement elles existent depuis 3000 ans,
00:10:28 ils vont les supprimer comme ça, d'un espèce de petit coup, d'un petit trait.
00:10:33 Et puis, alors là, déplore l'absence d'une approche suffisamment multiculturelle
00:10:37 et sensible au genre dans l'enseignement d'histoire,
00:10:39 vous l'avez souligné, Pierre-Marie Sèvres.
00:10:41 Alors, parlons multiculturelle, ça veut dire quoi dans leur narratif,
00:10:47 dans leur langage, et encore une fois, le genre, on en parle suffisamment,
00:10:52 mais c'est très très ciblé quand même tout ça.
00:10:56 C'est très très ciblé et à la fois c'est extrêmement ouvert à interprétation.
00:11:00 Les inégalités structurelles, vous l'avez dit,
00:11:03 le tribunal de l'Union européenne pourrait décider que pour un écart de salaire
00:11:10 au sein d'une entreprise, c'est une inégalité structurelle
00:11:12 et donc il faut condamner telle personne.
00:11:14 Ça veut tout et rien dire d'une certaine manière.
00:11:17 Et j'ai rédigé un texte il y a quelques semaines là-dessus,
00:11:20 j'ai appelé ça le polythéisme des valeurs.
00:11:22 L'Union européenne en fait se remplit de concepts extrêmement creux,
00:11:26 extrêmement vides, donc hyper, complètement ouverts à interprétation
00:11:31 et donc à partir desquels on peut faire accepter tout ce qu'on veut
00:11:36 à partir du moment où on a le pouvoir.
00:11:38 C'est celui qui interprète, donc celui qui a le pouvoir d'interpréter
00:11:41 qui fait passer toutes les décisions qu'il veut.
00:11:43 Donc ça, c'est un vrai sujet.
00:11:45 L'Union européenne qui est supposée être une union basée sur le droit,
00:11:48 sur des concepts précis, carrés, on a envie de dire,
00:11:51 eh bien en fait, se base sur des choses complètement floues,
00:11:54 dès qu'elle, à partir du moment où elle a le pouvoir,
00:11:57 elle peut décider de tout ce qu'elle veut.
00:11:59 Et j'en ai cité tout un paquet dans mon petit texte,
00:12:02 c'est marrant que vous m'en parliez,
00:12:04 mais dans le traité de 1957, on n'avait que deux valeurs dans l'Union européenne,
00:12:09 c'était la sauvegarde de la paix et de la liberté.
00:12:11 Vous regardez 20 ans plus tard dans le traité établissant une constitution
00:12:17 pour l'Union européenne qui a été refusée,
00:12:19 mais qui finalement a été acceptée.
00:12:21 Eh bien là, on a des droits, mais allez comprendre ce que c'est.
00:12:23 Je vous en cite quelques-uns.
00:12:24 La diversité culturelle, religieuse et linguistique,
00:12:26 le droit d'accès à des services de placement,
00:12:28 la protection en cas de licenciement injustifié,
00:12:30 l'intégration des personnes handicapées.
00:12:32 Vous imaginez ?
00:12:34 Il y en a 200, 250 comme ça.
00:12:36 Et en fait Pierre-Marie Sèvres, ce qui est intéressant,
00:12:38 c'est que ça amène à quoi ?
00:12:40 Ça amène à tout ce vaut.
00:12:41 Donc ça veut dire qu'on peut faire passer ce qu'on veut
00:12:43 au nom du tout ce vaut.
00:12:45 Et c'est ça qui est absolument terrifiant.
00:12:48 Et puis, encore une fois,
00:12:50 multiculturel est le genre.
00:12:52 Et puis, c'est-à-dire qu'au fond,
00:12:54 ce qui se...
00:12:56 Et je voudrais terminer là-dessus.
00:12:59 Ce qui se dégage de cela,
00:13:01 effectivement, c'est pas contraignant aujourd'hui,
00:13:03 mais ça montre bien une direction.
00:13:05 C'est-à-dire qu'au fond, tout se passe comme si
00:13:08 on veut faire de l'Europe le pouvoir suprême,
00:13:11 on veut faire une Europe fédérale,
00:13:13 même s'ils ne le disent pas comme ça.
00:13:15 On veut faire une Europe où les nations,
00:13:17 c'est le bébé-nation dans l'eau du bain européen.
00:13:20 Et s'ils se noient, c'est peut-être pas mal.
00:13:23 Ce sera pour le meilleur,
00:13:26 le camp du bien et de la paix.
00:13:28 C'est un peu ça.
00:13:30 C'est ça.
00:13:31 Et à mon sens,
00:13:32 c'est même pas une façon efficiente
00:13:35 de gérer les affaires européennes.
00:13:36 Moi, j'en suis persuadé
00:13:38 que le principe de subsidiarité doit être important,
00:13:40 doit être même fondamental,
00:13:42 que chaque échelon local
00:13:45 doit décider des affaires locales.
00:13:47 Voilà, ce n'est pas du tout le cas.
00:13:48 L'Union européenne a une tendance
00:13:50 qui est prouvée et expliquée depuis des années
00:13:53 à vouloir s'immiscer dans absolument tout,
00:13:55 dans des sujets ultra précis, ultra locaux,
00:13:58 dont on n'a pas besoin de son influence.
00:14:00 Ce qui ne veut pas dire d'ailleurs
00:14:01 qu'on rejette la construction européenne,
00:14:03 en tout cas l'idée d'une construction européenne
00:14:05 qui grandisse.
00:14:06 C'est évident qu'être européen aujourd'hui,
00:14:09 ça a plus de sens que ça en avait
00:14:10 il y a 50 ou 60 ans.
00:14:11 C'est évident.
00:14:12 Non, mais le problème, il n'est pas là.
00:14:14 Et le problème, il est, comme vous dites,
00:14:16 dans la subsidiarité à expliquer.
00:14:18 C'est-à-dire, quelle est la marge de manœuvre
00:14:20 d'un État comme la France, l'Italie,
00:14:22 l'Allemagne et ailleurs ?
00:14:23 D'autant plus, d'autant plus qu'on le voit
00:14:26 dans tous les problèmes industriels et autres,
00:14:28 comment je préfère acheter des F-15 que des Rafales.
00:14:31 Prenons par exemple le cas de l'Allemagne.
00:14:32 Je préfère commercer avec l'Amérique
00:14:34 qu'avec les autres.
00:14:35 C'est-à-dire qu'on sait très bien,
00:14:37 et c'est ça l'hypocrisie fondamentale,
00:14:38 que la plupart des nations
00:14:40 regardent encore leurs intérêts,
00:14:41 même si effectivement l'Europe existe.
00:14:43 On est sur un faux-culisme absolu
00:14:46 et on essaie de faire masquer ça
00:14:48 avec l'intersectionnalité,
00:14:50 le multiculturalisme
00:14:52 et autres merveilleuses calendes rodennes.
00:14:54 C'est ça ?
00:14:55 C'est exactement ça.
00:14:56 Et c'est exactement, il faut savoir que
00:14:59 ce texte-là, en l'occurrence d'ailleurs,
00:15:01 c'est intéressant d'en parler,
00:15:02 ça a été voté par une commission
00:15:05 sous large influence allemande.
00:15:07 En lisant le texte, je vois plein de mots allemands,
00:15:10 des mots "j'aime beaucoup l'Allemagne",
00:15:11 "j'aime beaucoup l'Allemand",
00:15:12 mais enfin, l'autoflagellation,
00:15:14 oui, ça me paraît être un concept
00:15:15 peut-être plutôt allemand
00:15:16 qui est imposé à toute l'Europe.
00:15:18 Or, l'Europe n'a pas commis les mêmes crimes
00:15:20 que les Allemands il y a certaines années.
00:15:22 Tout à fait. Culpabilité, culpabilité,
00:15:24 que de crimes on commet en ton nom.
00:15:26 Merci Pierre-Marie Sèvres.
00:15:28 Merci à vous.
00:15:29 Restez bien avec nous,
00:15:32 on se retrouve tout de suite
00:15:33 avec Pierre Gentillet
00:15:35 pour le Sabalan,
00:15:36 c'est la nouvelle mobilisation available
00:15:37 contre le centre d'accueil pour les migrants.
00:15:39 A tout de suite sur Sud Radio.
00:15:41 Sud Radio Bercov, dans tous ses états,
00:15:43 appelez maintenant pour réagir 0826 300 300.
00:15:47 Ici Sud Radio.
00:15:51 Les Français parlent au français.
00:15:56 Les carottes sont cuites.
00:15:59 Les carottes sont cuites.
00:16:01 Sud Radio Bercov, dans tous ses états.
00:16:04 Il y a une semaine, il y a quelques jours,
00:16:07 nous recevions l'avocat Pierre Gentillet,
00:16:09 nous le recevons toujours avec plaisir,
00:16:11 pour parler de cette manifestation
00:16:14 qui avait lieu samedi,
00:16:16 donc qui a eu lieu samedi,
00:16:18 à Bélabre, un petit village,
00:16:20 où l'on a annoncé une arrivée de migrants.
00:16:23 Pierre Gentillet, on en parle tout de suite avec lui,
00:16:26 parce que vous savez que la décision globale
00:16:28 est de saupoudrer la majorité
00:16:32 de villages français de migrants.
00:16:34 Alors c'est reçu avec plus ou moins d'enthousiasme
00:16:38 par la population.
00:16:40 Qu'est-ce qui se passe vraiment,
00:16:41 qu'est-ce qui s'est passé à Bélabre,
00:16:42 on en parle tout de suite.
00:16:44 Sud Radio André Bercov.
00:16:46 Bercov, dans tous ses états,
00:16:50 ça balance pas mal sur Sud Radio.
00:17:05 Alors ça c'est la chanson des SDF,
00:17:08 des Sans Domicile Fixe,
00:17:09 merveilleuse chanson de Pierre Bachelet.
00:17:11 Mais là à Bélabre,
00:17:13 notamment, c'est autre chose.
00:17:15 Pierre Gentillet, bonjour.
00:17:16 Bonjour André Bercov.
00:17:18 Alors vous aviez annoncé,
00:17:19 dans notre émission effectivement,
00:17:20 cette manifestation de samedi à Bélabre.
00:17:23 D'abord, rappelez-nous où se situe exactement Bélabre.
00:17:26 Tout à fait, alors Bélabre se situe
00:17:28 dans le sud de l'Imbre,
00:17:30 précisément dans un endroit
00:17:32 qu'on appelle la vallée de l'Anglin,
00:17:33 qui est un endroit magnifique.
00:17:35 C'est donc l'Imbre,
00:17:37 c'est dans la région centre,
00:17:38 donc on est dans le sud de la région centre,
00:17:40 on est vraiment au cœur de la France.
00:17:41 C'est un village de...
00:17:42 De combien d'habitants ?
00:17:43 900 habitants.
00:17:44 900 habitants sur le papier,
00:17:46 et en réalité,
00:17:48 ce serait plutôt aux alentours de 700-800,
00:17:51 mais bon, mettons 900 habitants.
00:17:52 D'accord.
00:17:53 Alors, Pierre Gentillet, rappelez-nous
00:17:55 qu'est-ce qui s'est passé,
00:17:56 qu'est-ce qui s'est organisé à Bélabre,
00:17:58 et pourquoi cette manifestation a eu lieu ?
00:18:01 Alors, en réalité,
00:18:03 cette manifestation est la septième
00:18:05 depuis maintenant 15 mois.
00:18:08 Cela fait 15 mois, pour être précis,
00:18:10 depuis février 2023,
00:18:12 que nous manifestons,
00:18:14 et que je manifeste aux côtés des habitants
00:18:16 de ce petit village de l'Imbre,
00:18:18 contre l'installation d'un centre pour migrants,
00:18:20 c'est-à-dire qu'en février 2023,
00:18:22 les habitants ont découvert le Potoro,
00:18:24 c'est-à-dire que leur mère, en Katimini,
00:18:26 depuis un certain temps,
00:18:27 travaillait avec une association pro-migrante
00:18:30 qui s'appelle l'association Viltaïs,
00:18:32 qui d'ailleurs, c'est ce qu'on a découvert après,
00:18:34 est financée par des collectivités de droite.
00:18:36 Cette association a projet d'installer
00:18:40 des centres de migrants,
00:18:41 vous savez, pour les répartir.
00:18:42 D'accord.
00:18:43 C'est ce qu'on dit de plus en plus en province.
00:18:45 Et à partir du moment où les habitants
00:18:48 ont eu connaissance
00:18:50 qu'il y allait avoir ce centre de 38 migrants
00:18:53 en plein cœur du village,
00:18:55 dans un endroit complètement insalubre,
00:18:57 on est dans une impasse,
00:18:58 dans un bâtiment qui faut complètement rénover,
00:19:00 eh bien les habitants ont décidé de se prendre en main,
00:19:03 indépendamment des partis politiques,
00:19:04 c'est ça qui rend vraiment le phénomène très intéressant.
00:19:06 Et ils se sont organisés pour manifester
00:19:09 contre la décision de ce maire
00:19:12 qui a été pris en charge...
00:19:13 Dont ils n'avaient pas du tout entendu parler,
00:19:15 dont ils n'avaient pas du tout entendu parler, vous dites,
00:19:17 de la décision de ce maire.
00:19:19 Qui ça n'a pas entendu parler ?
00:19:20 La population de Belhavre
00:19:22 n'avait pas du tout entendu parler de ça, du tout.
00:19:24 Alors absolument, il a fallu
00:19:27 l'oreille discrète et attentive
00:19:30 d'une belabraise,
00:19:32 qui a été à l'origine de cette mobilisation,
00:19:35 pour informer et pour organiser une mobilisation,
00:19:39 première mobilisation à laquelle je me suis rendu,
00:19:41 et je ne m'attendais pas d'ailleurs à voir autant de monde
00:19:43 et autant de belabrais mobilisés,
00:19:45 et depuis 15 mois, effectivement,
00:19:47 vous avez des mobilisations, des manifestations,
00:19:50 mais aussi des apéros champêtres, etc.
00:19:53 En tout cas, tout un mouvement de contestation,
00:19:56 qui dure, qui est vraiment dans le long temps,
00:19:59 contre ce projet, et ce projet n'a toujours pas abouti,
00:20:03 parce qu'il y a à la fois l'opposition,
00:20:05 et aussi des recours juridiques qui sont en cours.
00:20:07 Alors comment s'est passée la manifestation de samedi ?
00:20:11 Donc, d'avant-hier ?
00:20:12 Très très bien, c'est-à-dire que, déjà,
00:20:15 pour une fois, on avait du beau temps,
00:20:17 parce que les précédentes manifestations,
00:20:19 il y avait de la pluie, donc il y a eu un peu moins de monde.
00:20:21 On était, je dirais, à peu près aux alentours de 200 personnes.
00:20:24 Je le dis encore une fois, on est dans un...
00:20:27 200 personnes, ça vous paraît peu,
00:20:29 mais on est dans un village, sur le papier, de 900 habitants,
00:20:32 à 40 kilomètres, voire 50,
00:20:35 40 kilomètres de toute gare,
00:20:37 il n'y a pas de bus qui conduisent à Bélabre.
00:20:40 Voilà, on est vraiment perdus,
00:20:42 donc ce sont des locaux qui ont manifesté
00:20:44 pour les présentes majorités.
00:20:46 Et Pierre Gentillet, oui.
00:20:48 Pierre Gentillet, juste un mot.
00:20:50 En fait, les habitants de Bélabre,
00:20:52 pourquoi ils disent qu'ils ont...
00:20:55 Enfin, ceux en tout cas qui manifestent,
00:20:57 ceux qui sont opposés à cette implantation,
00:20:59 pourquoi sont-ils opposés ?
00:21:01 Quelles raisons avancent-ils ?
00:21:03 Il y a plusieurs raisons.
00:21:05 Alors, c'est ça, c'est une question très intéressante.
00:21:07 C'est-à-dire qu'à la fois, il y a la méthode,
00:21:09 il y a la forme et il y a le fond.
00:21:11 Sur la forme, je vous l'ai dit,
00:21:13 les habitants, ils ont découvert le poteau rose.
00:21:15 C'est-à-dire que les habitants,
00:21:17 ils auraient aimé être consultés par leur maire.
00:21:19 Le maire, il a fait ça dans son coin
00:21:21 avec son conseil municipal.
00:21:23 Donc, on a, je ne sais pas, 12-15 personnes
00:21:25 et surtout le maire, évidemment,
00:21:27 qui ont décidé d'installer le centre pour migrants.
00:21:29 Donc, les gens, ils manifestent
00:21:31 aussi pour dire "demandez-nous notre avis".
00:21:33 Et on a d'ailleurs réussi
00:21:35 à rassembler 400 signatures
00:21:38 de Bélabré sur 900 habitants
00:21:40 et 400 en âge, hein, en âge, c'est énorme.
00:21:43 400 Bélabrés qui réclament un référendum local,
00:21:46 référendum qui a toujours été...
00:21:48 - Qui n'a pas eu lieu. - ...nié, refusé.
00:21:50 - Ouais. - Exactement.
00:21:52 Ah oui, non mais vraiment, c'est un déni de démocratie,
00:21:54 ça c'est certain.
00:21:56 Et le maire est bien embêté avec ça,
00:21:58 parce qu'évidemment, il ne s'attendait pas
00:22:00 à avoir autant de monde à manifester.
00:22:02 Et deuxièmement, sur le fond,
00:22:04 parce qu'il y a une opposition,
00:22:06 vous savez, Bélabre, c'est un îlot de tranquillité.
00:22:08 C'est un îlot de tranquillité, ce village.
00:22:10 La France périphérique, cette France-là,
00:22:12 c'est une France relativement calme.
00:22:14 Il n'y a pas trop de problèmes,
00:22:16 il n'y a même quasiment pas de problèmes.
00:22:18 Il y a des gens qui ont quitté, ça c'est important,
00:22:20 notamment juste à côté du futur centre pour migrants,
00:22:22 qui ont quitté l'île de France,
00:22:24 qui ont quitté la banlieue parisienne,
00:22:26 parce qu'ils en avaient,
00:22:28 je le dis pudiquement,
00:22:30 des difficultés, comme on dit,
00:22:32 qu'on rencontrait en ville ou en banlieue,
00:22:34 pour venir couler de beau jour ici.
00:22:36 Malheureusement, ce n'est pas le cas.
00:22:38 Donc voilà, c'est aussi pour ça que les gens
00:22:40 se mobilisent et manifestent.
00:22:42 Et alors justement, sur le fond, il se passe ça.
00:22:44 Alors pour le moment,
00:22:46 le maire a, j'ai vu une déclaration du maire,
00:22:48 d'ailleurs je dis au maire de Bélabre,
00:22:50 0826-300-300,
00:22:52 ou au conseil municipal s'ils veulent répondre,
00:22:54 évidemment ils ont le droit de réponse et de...
00:22:58 - C'est un plaisir de débattre avec lui,
00:23:00 d'autant qu'il refuse le débat de jeudi depuis 15 ans.
00:23:02 - Alors aujourd'hui,
00:23:04 à l'heure où nous parlons, Pierre Gentillet,
00:23:06 je rappelle que vous êtes avocat,
00:23:08 est-ce qu'aujourd'hui, au fond,
00:23:10 parce qu'on a entendu le maire dire,
00:23:12 de toute façon écoutez, c'est fait,
00:23:14 ça passera,
00:23:16 il l'a dit à plusieurs reprises,
00:23:18 est-ce qu'aujourd'hui, on en est là ou pas ?
00:23:20 - Ben non, non, non, en fait.
00:23:22 Et ça j'ai bien compris que le maire,
00:23:24 il était dans...
00:23:26 Vous savez, c'est un peu l'effet Coé,
00:23:28 on saute sur sa chaise, on se donne du courage,
00:23:30 et on se dit ça y est, c'est terminé, c'est fini.
00:23:32 Non monsieur le maire, c'est pas fini, c'est pas terminé.
00:23:34 Et le simple fait qu'au bout de 15 mois,
00:23:36 il y ait toujours 200 personnes
00:23:38 qui se mobilisent dans votre commune,
00:23:40 pour la 8e, pour la 7e fois,
00:23:42 contre ce projet,
00:23:44 ça devrait peut-être vous faire tilt.
00:23:46 Donc on a des recours qui sont déposés,
00:23:48 ils vont mettre un certain temps,
00:23:50 parce que la justice est lente,
00:23:52 ça malheureusement vous le savez,
00:23:54 et puis aussi, je le dis,
00:23:56 la mobilisation elle continue,
00:23:58 elle va continuer aussi longtemps qu'il faudra,
00:24:00 les gens sont vraiment mobilisés,
00:24:02 les gens sont vraiment déterminés,
00:24:04 et les propos du maire,
00:24:06 qui ont été repris dans la presse,
00:24:08 je crois que c'est France Bleu,
00:24:10 ont au contraire,
00:24:12 au contraire, suscité à la fois,
00:24:14 je dirais dans l'écosystème
00:24:16 habituel des opposants à Skada,
00:24:18 mais aussi au-delà,
00:24:20 vraiment une forme de ras-le-bol,
00:24:22 c'est-à-dire que c'est presque nous dire
00:24:24 "ça sert à rien de manifester, ça sert à rien",
00:24:26 mais si, ça sert à quelque chose de manifester,
00:24:28 parce que un, on en a le droit,
00:24:30 et deuxièmement, ce projet,
00:24:32 parce que c'est ça aussi qu'il faut qu'ils comprennent,
00:24:34 c'est que maintenant le maire il a vendu
00:24:36 ce terrain, enfin ce bâtiment,
00:24:38 c'est l'association de Taïs,
00:24:40 et l'association de Taïs, c'est contre elle,
00:24:42 c'est contre cette association
00:24:44 financée par Laurent Wauquiez,
00:24:46 financée par des collectivités de droite,
00:24:48 à hauteur de plusieurs centaines de milliers d'euros,
00:24:50 que nous concentrons notre action,
00:24:52 et que nous encourageons toutes les collectivités.
00:24:54 M. Laurent Wauquiez donne plusieurs centaines de milliers d'euros,
00:24:56 vous m'entendez ?
00:24:58 Plusieurs centaines de milliers d'euros à cette association,
00:25:00 vous avez aussi le maire LR de Moulins,
00:25:02 et d'autres,
00:25:04 c'est contre cette association maintenant,
00:25:06 que nous continuons le combat,
00:25:08 et nous espérons bien la faire payer.
00:25:10 Nous avons écrit, notamment à LR,
00:25:12 qui ne nous a pas répondu pour l'instant,
00:25:14 de cesser évidemment les subventions,
00:25:16 parce que s'ils y arrivent,
00:25:18 je vais vous dire, je termine comme ça,
00:25:20 s'ils installent ce centre pour migrants,
00:25:22 ils vont perdre des plumes. Cette association c'est 30 millions,
00:25:24 30 millions de budget, dont 20 millions de nos impôts,
00:25:26 20 millions de subventions. Je ne suis pas d'accord.
00:25:28 Nous ne sommes pas d'accord pour que
00:25:30 nos impôts financent ce type de centre pour migrants,
00:25:32 surtout que M. Wauquiez,
00:25:34 il s'est dit opposé
00:25:36 à la répartition des migrants en campagne.
00:25:38 Il y a un mot, il va falloir choisir.
00:25:40 - Il y a une contradiction d'après vous,
00:25:42 Pierre Gentil, et juste un mot,
00:25:44 on a vu ce qui s'est passé à Calac,
00:25:46 on a vu ce qui s'est passé dans plusieurs
00:25:48 communes de France, donc Bélabre,
00:25:50 aujourd'hui. Est-ce que
00:25:52 votre sentiment, c'est que c'est un mouvement
00:25:54 qui aujourd'hui peut s'étendre,
00:25:56 va s'étendre,
00:25:58 et touche déjà plusieurs
00:26:00 communes, on le sait,
00:26:02 et pour vous, c'est un
00:26:04 mouvement appelé à se, je ne dirais pas généraliser,
00:26:06 mais en tout cas à devenir de plus en plus
00:26:08 fort ? - Ah oui, alors
00:26:10 tout à fait, c'est-à-dire qu'il y a à la fois un enjeu local,
00:26:12 c'est-à-dire qu'il y a la commune de Bélabre et le combat
00:26:14 pour Bélabre au Commene, et bien évidemment
00:26:16 il y a un combat national, parce que
00:26:18 encore une fois, vous savez,
00:26:20 il n'y aurait pas eu de mobilisation à Bélabre
00:26:22 s'il n'y avait pas cette volonté d'État,
00:26:24 et après ce
00:26:26 relâche sur les associations
00:26:28 pro-migrantes et certains maires,
00:26:30 il n'y avait pas cette volonté d'État de répartir
00:26:32 les migrants en campagne,
00:26:34 - Sur tout le territoire, quoi !
00:26:36 - Oui, sur tout le territoire, et en particulier
00:26:38 dans la France rurale, souvenez-vous de ce petit guide
00:26:40 du gouvernement pour favoriser
00:26:42 la répartition des migrants
00:26:44 en campagne, donc tant qu'il y aura
00:26:46 cette volonté d'État, tant qu'il y aura
00:26:48 cette politique migratoire folle,
00:26:50 inconséquente, et surtout, c'est ça ce que ne
00:26:52 comprennent pas les opposants, infinie,
00:26:54 ça il faut vraiment l'avoir en tête,
00:26:56 ce terme, cette politique
00:26:58 migratoire est infinie, elle ne va pas s'arrêter
00:27:00 parce que l'essor
00:27:02 démographique des continents
00:27:04 en provenance
00:27:06 est inarrêté aujourd'hui.
00:27:08 - C'est sans limite, vous dites, c'est ça.
00:27:10 - C'est une question qu'on pourrait leur poser, jusqu'à quand et combien ?
00:27:12 - Merci bien gentillé,
00:27:14 en tout cas, c'est quelque chose qu'on va
00:27:16 suivre, évidemment, mais c'était intéressant
00:27:18 de voir qu'il y avait effectivement
00:27:20 sur 900 habitants
00:27:22 vieillards, enfants encompris,
00:27:24 il y avait 200 manifestants,
00:27:26 et on va suivre tout ça, bien sûr.
00:27:28 - Juste un dernier mot, si vous me permettez, mais très courant,
00:27:30 de Berkhoff, la singularité,
00:27:32 je m'insiste par rapport à tous les autres,
00:27:34 que j'ai vu, et j'ai vu que ça a attiré l'attention,
00:27:36 c'est que les gens qui manifestent
00:27:38 la septième fois
00:27:40 sont des gens qui ne sont pas politiques,
00:27:42 sont des gens qui ne sont pas des grands
00:27:44 partis politiques, le mouvement lui-même est dirigé
00:27:46 par des gens qui ne sont pas encartés dans des partis politiques,
00:27:48 il y a un caractère spontané
00:27:50 qui est très intéressant, très intéressant.
00:27:52 - Et à suivre, évidemment, ni gauche, ni droite,
00:27:54 ni centre, ni haut, ni bas, voilà.
00:27:56 Et à suivre, bien sûr.
00:27:58 - Merci beaucoup à
00:28:00 Pierre Gentillet, avocat
00:28:02 pour la nouvelle mobilisation à Bellab, contre le
00:28:04 Centre d'accueil pour migrants. On se retrouve tout de suite
00:28:06 pour évoquer l'Eurovision
00:28:08 avec André Berkhoff, et le
00:28:10 Face à Face à 13h avec Alain Julliet,
00:28:12 ex-directeur de la DGSE, ancien responsable
00:28:14 chargé de l'intelligence économique auprès
00:28:16 du Premier ministre français. A tout de suite sur Sud Radio.
00:28:18 - Sud Radio Berkhoff dans tous ses états,
00:28:22 midi 14h.
00:28:24 André Berkhoff.
00:28:26 - Ici Sud Radio.
00:28:28 Les français parlent au français.
00:28:32 Je n'aime pas la blanquette de veau.
00:28:36 Je n'aime pas la blanquette de veau.
00:28:38 - Sud Radio Berkhoff dans tous ses états.
00:28:42 - Eh bien, nous avons,
00:28:44 je crois, une auditrice,
00:28:46 effectivement, qui
00:28:48 voulait réagir aux propos de Pierre Gentillet,
00:28:50 à propos de Belabre, et effectivement
00:28:52 des migrants. Bonjour Céline.
00:28:54 - Bonjour. - Vous nous appelez de la Drôme,
00:28:56 c'est bien ça ? - Oui, c'est bien ça, oui.
00:28:58 - Alors, dites-moi.
00:29:00 - Je voulais apporter un peu de
00:29:02 nuance à ce qui a été dit, parce que
00:29:04 en fait, on se rend compte aussi que partout
00:29:06 en France, il y a des territoires qui sont accueillants.
00:29:08 Des villages qui accueillent
00:29:10 des cadas,
00:29:12 des centres d'accueil pour demandeurs d'asile.
00:29:14 Donc c'est quand même des personnes, on le rappelle, qui sont
00:29:16 en procédure, qui sont
00:29:18 dans un processus aussi de
00:29:20 régularisation. Et en fait, il y a plein de territoires
00:29:22 où ça se passe bien, et on a parfois
00:29:24 un peu tendance à ne pas
00:29:26 en parler. Donc moi, je voulais
00:29:28 aussi apporter un peu de nuance, parce qu'il y a des
00:29:30 habitants de villages qui se mobilisent
00:29:32 pour pouvoir accueillir
00:29:34 ces personnes-là, et faire
00:29:36 en sorte qu'ils s'intègrent à la dynamique
00:29:38 rurale. Et on se rend
00:29:40 compte que l'accueil en milieu rural fonctionne
00:29:42 aussi, que c'est pas
00:29:44 voilà, négatif.
00:29:46 - Oui, je comprends.
00:29:48 Je comprends, Céline, vous avez raison,
00:29:50 il ne faut jamais généraliser, mais c'est
00:29:52 vrai que dans certains cas aussi,
00:29:54 il y a aussi les problèmes. C'est-à-dire que
00:29:56 on peut comprendre,
00:29:58 je ne me mets pas à la place des gens, je ne suis pas
00:30:00 à Belabre, je ne suis pas à Calac,
00:30:02 mais il y a eu aussi beaucoup de choses
00:30:04 qui ont marché et d'autres n'ont pas marché.
00:30:06 Je crois qu'il faut faire au cas par cas.
00:30:08 Mais moi, ce que je ne comprends pas, alors
00:30:10 vous voyez, par exemple, Céline, vous me dites
00:30:12 il y a ça. Moi, je ne comprends pas que
00:30:14 dans ces cas-là, très sincèrement,
00:30:16 le maire ne fasse pas,
00:30:18 quels que soient les maires, ne fassent pas un référendum
00:30:20 très clair en disant, écoutez, voilà,
00:30:22 les habitants sont là, est-ce que
00:30:24 vous êtes d'accord ou pas d'accord
00:30:26 pour qu'on fasse et de quelle façon ?
00:30:28 Moi, je crois que ce serait quand même le mieux.
00:30:30 La démocratie, on n'a plus de référendum
00:30:32 en France depuis 2005, alors
00:30:34 national, mais je ne comprends pas, vous savez,
00:30:36 ça marche en Suisse formidablement bien
00:30:38 et il n'y a pas de problème. C'est beaucoup
00:30:40 mieux que de faire ça en imposition
00:30:42 ou dans le secret, vous ne croyez pas ?
00:30:44 - Oui, bien sûr, mais en fait, les centres
00:30:46 d'accueil, c'est des politiques
00:30:48 de l'État, donc vous avez aussi
00:30:50 les sous-préfets, vous avez les préfets qui ont
00:30:52 fait un rôle à jouer de communication
00:30:54 par rapport aux habitants.
00:30:56 Le maire, il a
00:30:58 certes des compétences, mais
00:31:00 c'est l'État qui est compétent par rapport à l'accueil des réfugiés
00:31:02 ou des personnes hyper-communicatives.
00:31:04 - C'est vrai, mais le maire pourrait aussi jouer son rôle,
00:31:06 c'est ça que je veux dire. C'est-à-dire, moi,
00:31:08 je vais vous dire, moi, la question
00:31:10 qui me pose, c'est pas chaque...
00:31:12 Et heureusement qu'il y a des accueils
00:31:14 où ça se passe bien.
00:31:16 Moi, je crois simplement
00:31:18 que la moindre des choses en démocratie,
00:31:20 c'est de consulter la population.
00:31:22 - À Calac, il y a eu des consultations,
00:31:24 le Conseil, en tout cas
00:31:26 les maires et les élus qui étaient en charge
00:31:28 de ce dossier-là.
00:31:30 Il y a eu des réunions publiques,
00:31:32 sauf qu'ils n'ont pas eu de soutien du
00:31:34 sous-préfet non plus pour pouvoir
00:31:36 parler de ça. - Je comprends. - À Calac,
00:31:38 il y avait déjà un centre d'accueil
00:31:40 de demandeurs d'asile, ça existait déjà,
00:31:42 et ça se passait bien. Là, vous avez eu une fronde aussi
00:31:44 de l'extrême-droite qui est arrivée,
00:31:46 qui a organisé aussi
00:31:48 les manifestations, et je voulais aussi
00:31:50 rappeler que peut-être qu'il y a...
00:31:52 Vous parliez de 200
00:31:54 manifestants. À Calac, il y avait
00:31:56 aussi énormément de personnes venues
00:31:58 de l'extérieur qui n'étaient pas des habitants
00:32:00 de Calac, donc...
00:32:02 - Oui, mais Céline, c'est bien pour ça
00:32:04 que je vous dis que, franchement,
00:32:06 les maires devraient organiser
00:32:08 des référendums,
00:32:10 en tout cas des consultations, avec
00:32:12 leurs habitants, comme ça, ça réglerait.
00:32:14 Et les habitants, c'est les habitants de tel village,
00:32:16 et c'est pas les gens venus de l'extérieur.
00:32:18 Ça réglerait le problème. En tout cas, ça
00:32:20 permettrait d'apaiser le problème.
00:32:22 Merci en tout cas, Céline. - Merci. - A bientôt.
00:32:24 Au revoir. - Au revoir.
00:32:26 Sud Radio Bercov,
00:32:28 dans tous ses états,
00:32:30 les perles du jour. - Oui, c'était
00:32:32 Marie Myriam, Marie Myriam,
00:32:34 victoire française à l'Eurovision
00:32:36 en 1977, et on se rappelle
00:32:38 Toto Coutugno et beaucoup, beaucoup
00:32:40 d'autres. Alors, on va
00:32:42 peut-être parler un peu de cette
00:32:44 Eurovision, Euroillusion,
00:32:46 Eurodélire. Voyez, on a commencé
00:32:48 avec l'Europe, on va reparler de l'Europe,
00:32:50 mais c'était très, très, très, très symbolique.
00:32:52 C'était très symbolique de
00:32:54 voir qu'il ne peut plus y avoir
00:32:56 une manifestation, qu'elle soit culturelle,
00:32:58 qu'elle soit... Alors, à ton raison,
00:33:00 moi je n'ai pas de jugement moral là-dessus,
00:33:02 mais quand même, il n'y a pas de manifestation,
00:33:04 quelle qu'elle soit, où la politique,
00:33:06 où le bruit du monde
00:33:08 ne s'inscrit pas. Alors, il y a eu,
00:33:10 effectivement, avec la chanteuse israélienne,
00:33:12 Golan, on a vu, l'EU,
00:33:14 etc., le fait
00:33:16 qu'une chanteuse...
00:33:18 On pense ce qu'on veut
00:33:20 de ce qui se passe entre Israël,
00:33:22 la Palestine et Gaza, mais
00:33:24 on pense aussi qu'une chanteuse qui doit être
00:33:26 encadrée par 400 voitures
00:33:28 de police et je ne sais combien de
00:33:30 CRS et autres,
00:33:32 c'est quand même un vrai,
00:33:34 vrai, vrai, vrai problème. Deuxièmement,
00:33:36 on a opposé,
00:33:38 puis on a dit Slimane,
00:33:40 alors est-ce que Slimane, il est français ou pas ?
00:33:42 Parce qu'il s'appelle Slimane.
00:33:44 C'est-à-dire que ces espèces de...
00:33:46 Moi je considère, de côté Slimane,
00:33:48 comme du côté Golan,
00:33:50 ces impositions,
00:33:52 ces extrapolations du délire politique,
00:33:54 du délire du monde,
00:33:56 dans une manifestation qui se veut
00:33:58 artistique, la chanson,
00:34:00 etc., me paraît déjà
00:34:02 assez obscène, mais il y a eu mieux,
00:34:04 il y a eu mieux depuis. Regardez,
00:34:06 par exemple, juste, on va vous faire entendre,
00:34:08 évidemment on n'a pas les images, l'Irlande,
00:34:10 par exemple, là.
00:34:12 Ah oui, oui, c'est bien, c'est bien,
00:34:26 évidemment, évidemment, quand on pense à
00:34:28 Toto Coutouniou, à Marie Myriam,
00:34:30 ou à... ou je ne sais pas,
00:34:32 moi, à quel chanteur,
00:34:34 qu'est-ce que c'est ? Ah, moi, je me dis, ouais,
00:34:36 mais ça c'est moderne. Et d'ailleurs c'était formidable.
00:34:38 Alors là, c'était la fête de quoi ?
00:34:40 C'était la fête du
00:34:42 Pins, c'était la fête
00:34:44 du Walk, c'était
00:34:46 la fête du Trance, c'était la fête
00:34:48 de... et c'était
00:34:50 la fête, avec
00:34:52 le Suisse Némo,
00:34:54 de la jupette rose,
00:34:56 et de la couleur d'épines et du collant,
00:34:58 et des collants.
00:35:22 Le Némo, au moins, il a de la voix, hein, c'est pas comme
00:35:24 l'irlandaise, là, au moins, il faut
00:35:26 le reconnaître qu'il a de la voix.
00:35:28 Mais ce qui est intéressant, c'est cette jonction,
00:35:30 vous voyez, on parlait d'intersectionnalité,
00:35:32 d'un côté, les conflits,
00:35:34 d'un côté, les conflits, les conflits, voilà,
00:35:36 ce qui se passe actuellement
00:35:38 aux Proches-Orients,
00:35:40 le prénom, alors, quand c'est Slimane,
00:35:42 est-ce que c'est français ou pas ? Vous voyez, ces espèces
00:35:44 de bons petits délires bien organisés,
00:35:46 et je ne revois pas
00:35:48 d'Ouadou, bien sûr, et puis,
00:35:50 et puis, allez, le WOC,
00:35:52 la cancel culture, le LGBT,
00:35:54 le ceci, le cela,
00:35:56 qui arrive, et moi, j'étais
00:35:58 absolument frappé, vraiment,
00:36:00 les images, hein, parlaient beaucoup mieux
00:36:02 que les mots, bien sûr,
00:36:04 de voir cela. Alors, c'est quoi
00:36:06 l'Eurovision ? Alors, ça veut dire
00:36:08 qu'aujourd'hui,
00:36:10 la chanson,
00:36:12 l'art, est devenu un
00:36:14 prétexte, et oui, un prétexte,
00:36:16 puisque dans les musées,
00:36:18 les ripostes alimentaires et autres,
00:36:20 et co-co-co-co-co-co-co-lo-lo-lo-lo-lo,
00:36:22 eh bien, comment
00:36:24 ils manifestent en jetant de la
00:36:26 soupe et des matières
00:36:28 diverses
00:36:30 sur la joconde,
00:36:32 l'origine du monde courbé,
00:36:34 Léonard de Vinci, etc.,
00:36:36 la galerie des glaces à Versailles,
00:36:38 pensant, comme ça, sauver la planète.
00:36:40 Et quelle est la contribution
00:36:42 des autres et des manifestants
00:36:44 à la guerre aux Proches-Orients, etc.,
00:36:46 eh bien, on va manifester
00:36:48 avec ce courage qui est caractérisé,
00:36:50 on va manifester à l'Eurovision,
00:36:52 c'est pas beau ça, c'est pas magnifique.
00:36:54 Qu'est-ce que c'est que ces petits
00:36:56 robots, qui n'ont même pas les réflexes
00:36:58 de Pavlov, parce qu'ils n'ont même pas
00:37:00 l'intelligence de Pavlov, où l'avant-dernier
00:37:02 neurone se dispute
00:37:04 avec le dernier,
00:37:06 qui utilise ces manifestations
00:37:08 qui devraient être de l'art,
00:37:10 quel que soit, alors, que ce soit du rap,
00:37:12 du slam, etc., mais pour
00:37:14 exister en tant
00:37:16 qu'artiste, et pas qu'en tant
00:37:18 que petit militant politique
00:37:20 de sous, sous, sous,
00:37:22 sous arrondissement. J'espère
00:37:24 que vraiment, on
00:37:26 pourra un jour faire
00:37:28 quelque chose, que ce soit au théâtre
00:37:30 et au cinéma,
00:37:32 qui ne soit pas absolument matière
00:37:34 aux gens qui vont là-bas, donc qui se fout
00:37:36 totalement de la chanson,
00:37:38 qui se fout totalement de l'art,
00:37:40 qui se fout totalement de ce qui
00:37:42 les dépasse,
00:37:44 pour se vautrer
00:37:46 dans le marigot de leur propre
00:37:48 néant.
00:37:50 Omar Sy, Omar Sy,
00:37:58 c'est bien, c'est intéressant d'ailleurs,
00:38:00 vous savez, on disait toujours, c'est les médias
00:38:02 qui décident, c'est extraordinaire,
00:38:04 Omar Sy, acteur qui a très bien
00:38:06 réussi
00:38:08 aux Etats-Unis, qui est devenu une des stars
00:38:10 de Hollywood, etc., et il a fait
00:38:12 son livre, hein, son livre
00:38:14 qui vient de sortir, son livre d'entretien avec Elsa
00:38:16 Vigoureux, et il a fait
00:38:18 tous les médias, du matin au soir, du soir
00:38:20 matin, les plus grands, etc., Omar Sy,
00:38:22 très bien. Eh ben, c'est intéressant
00:38:24 de voir les ventes, au bout
00:38:26 d'une semaine, dix jours,
00:38:28 même pas trois mille ventes, comme quoi
00:38:30 il y a quelque chose par rapport au public
00:38:32 qui est vraiment intéressant.
00:38:34 Il faut le savoir,
00:38:36 et je le dis pour nous, c'est pas une autocritique,
00:38:38 les médias ne font pas
00:38:40 le public. Les médias
00:38:42 vous donnent des orientations,
00:38:44 et c'est très bien ainsi,
00:38:46 et les médias vous donnent diverses
00:38:48 informations, déformations,
00:38:50 à vous de voir, à vous
00:38:52 de juger. Et la preuve,
00:38:54 c'est que quand, voilà,
00:38:56 des vedettes extraordinaires,
00:38:58 du point de vue médiatique, du point de vue
00:39:00 des réseaux sociaux, du point de vue
00:39:02 de la notoriété, etc., eh ben, ils font un livre,
00:39:04 eh ben, ça se vend même pas à trois mille
00:39:06 exemplaires. Ça veut dire quoi ?
00:39:08 Ça veut dire que la capacité
00:39:10 du jugement de chacun d'entre nous
00:39:12 est toujours vivante, et ça,
00:39:14 c'est une bonne nouvelle.
00:39:16 - Tout de suite, le face-à-face
00:39:18 d'André Bercoff
00:39:20 avec Alain Juillet, ex-directeur
00:39:22 de la DGSE et ancien
00:39:24 haut responsable chargé de l'intelligence économique
00:39:26 auprès du Premier ministre français.
00:39:28 On se retrouve tout de suite et vous pouvez participer à l'émission
00:39:30 0826-300-300.
00:39:32 A tout de suite sur Sud Radio.
00:39:34 - Sud Radio. - Parlons vrai.
00:39:36 - Parlons vrai. - Sud Radio. - Parlons vrai.
00:39:38 - Ici Sud Radio.
00:39:40 Ici Sud Radio.
00:39:42 Ici Sud Radio.
00:39:44 Les Français parlent au français.
00:39:46 Les Français parlent au français.
00:39:48 Les carottes sont cuites.
00:39:50 Les carottes sont cuites.
00:39:52 - Sud Radio Bercoff dans tous ses états.
00:39:54 - Sud Radio Bercoff dans tous ses états.
00:39:56 - Et nous allons donner la parole,
00:39:58 je crois, à Guillaume
00:40:00 de Carcassonne, qui nous a appelés pour réagir
00:40:02 au 0826-300-300.
00:40:04 - Merci beaucoup. - Bonjour Guillaume.
00:40:06 - Bonjour André Bercoff.
00:40:08 Bonjour tout le monde. Merci de me faire
00:40:10 intervenir. Je voulais juste parler
00:40:12 de mon témoignage sur l'Eurovision
00:40:14 que j'ai regardé. - Oui.
00:40:16 - Que je ne pensais pas d'ailleurs être capable de faire
00:40:18 parce que, bon, non pas que je suis transphobe
00:40:20 mais ce monde queer ne m'attire pas
00:40:22 spécialement mais j'avais voulu
00:40:24 regarder pour la prestation
00:40:26 de Slimane et je savais qu'il allait
00:40:28 faire un bon score. Donc je l'ai regardé et ensuite
00:40:30 j'ai participé au vote.
00:40:32 - Ouais. - Et donc c'était ça
00:40:34 le moment le plus
00:40:36 incroyable. Donc Slimane qui, je le rappelle,
00:40:38 le premier vote c'est le vote des professionnels
00:40:40 et ensuite il y a le vote du public.
00:40:42 - Exact. - Et Slimane est arrivé deuxième au classement
00:40:44 professionnel. Et pour moi c'était d'ailleurs le seul
00:40:46 authentique et il a fait
00:40:48 vraiment, vraiment une belle prestation.
00:40:50 Je pense que c'est celui-là qu'on aurait dû inviter à nous présenter
00:40:52 aux Jeux Olympiques et pas
00:40:54 le cookie dans le side. Bref.
00:40:56 Donc
00:40:58 ce qui était incroyable
00:41:00 c'est qu'ensuite quand il y a eu le vote du public
00:41:02 Israël et l'Ukraine
00:41:04 qui étaient en bas de classement
00:41:06 au classement des professionnels, se sont
00:41:08 dû remonter par le vote du public à la première place.
00:41:10 - Ouais, exactement. - Quasiment les deux.
00:41:12 Donc nous on a été évidemment
00:41:14 on a reculé et voilà
00:41:16 j'ai trouvé, bon je parle
00:41:18 pas des UV d'Israël et tout ça
00:41:20 qu'il y a eu, peut-être que les UV d'ailleurs
00:41:22 ont permis à Israël d'être
00:41:24 catapulté premier. - Ouais.
00:41:26 - C'est vraiment une différence entre le vote du public
00:41:28 et le vote des professionnels. - Tout à fait.
00:41:30 - Je pense que le public est vraiment concentré sur la géopolitique
00:41:32 et j'ai trouvé ça dommage parce que vraiment
00:41:34 Slimane méritait de gagner et voilà.
00:41:36 - En même temps, beaucoup de gens
00:41:38 s'invitent dans quelque chose qui n'a
00:41:40 la géopolitique n'avait pas
00:41:42 à être effectivement là-dedans
00:41:44 ça n'a rien à voir avec l'Eurovision
00:41:46 et j'ai trouvé assez lamentable
00:41:48 que ce soit les UV ou que ce soit
00:41:50 mais moi je voulais vous faire
00:41:52 réagir. Comment vous avez, quand vous avez regardé
00:41:54 l'Irlande, la Croatie et
00:41:56 le grand gagnant Nemo, le Suisse
00:41:58 ça vous a fait quoi ?
00:42:00 - Écoutez, l'Irlande j'ai eu un peu peur
00:42:02 mais bon voilà
00:42:04 les goûts et les couleurs, bon ça se
00:42:06 discute pas. Non,
00:42:08 la réflexion que je me suis faite c'est du coup peut-être
00:42:10 que, enfin je me suis dit que Slimane aurait pu
00:42:12 arriver premier s'il avait mis une jupe aux étalons.
00:42:14 - Ah peut-être, peut-être c'est vrai.
00:42:16 - C'est vraiment le seul authentique et
00:42:18 j'ai vraiment beaucoup de respect pour ça. - C'est vrai. Non mais la prochaine
00:42:20 fois on dira à Slimane d'ailleurs on dira
00:42:22 et la chanteuse israélienne
00:42:24 elle se serait mis avec du poil
00:42:26 à barbe et comme ça à mon avis
00:42:28 ça aurait marché. En fait
00:42:30 il faut faire, il faut plus appeler
00:42:32 ça Eurovision, il faut appeler ça
00:42:34 Eurotransvision et à mon avis
00:42:36 ça aurait beaucoup, beaucoup,
00:42:38 beaucoup de succès à ce moment-là. - Beaucoup plus de sens.
00:42:40 - Voilà et beaucoup plus de sens. Merci Guillaume.
00:42:42 Merci.
00:42:44 - Le face-à-face d'André Bercoff
00:42:46 avec Alain Julliet,
00:42:48 ex-directeur de la DGSE. Bonjour Alain Julliet.
00:42:50 - C'est l'état de renseignement de la DGSE.
00:42:52 - Oui. - Directeur de renseignement de la DGSE.
00:42:54 - Alors Alain Julliet,
00:42:56 je suis très heureux de recevoir Alain Julliet.
00:42:58 Nous nous sommes rencontrés à plusieurs
00:43:00 reprises et dans des
00:43:02 conférences et
00:43:04 ça fait toujours vraiment plaisir de l'entendre
00:43:06 et on apprend. Alors
00:43:08 ex-directeur du renseignement et fondement de la DGSE
00:43:10 il faut le rappeler et ancien responsable
00:43:12 chargé de l'intelligence économique auprès du Premier ministre
00:43:14 français. Alors Alain Julliet,
00:43:16 vous aussi, vous n'avez pas votre langue dans votre
00:43:18 poche et vous avez
00:43:20 le plaisir de la distance
00:43:22 et la lucidité, c'est toujours bon
00:43:24 à prendre ça. Au fond,
00:43:26 je voudrais commencer par parler
00:43:28 un peu de ce qui se passe, voyez,
00:43:30 de ce qu'on a eu
00:43:32 depuis en géopolitique
00:43:34 que ce soit Russie-Ukraine d'un côté
00:43:36 et Proche-Orient de l'autre, mais moi
00:43:38 je voudrais vraiment que vous me disiez
00:43:40 ce que vous pensez des narratives
00:43:42 que l'on peut entendre, que ce soit de la part
00:43:44 des responsables, que ce soit
00:43:46 de la part d'un certain nombre de médias
00:43:48 et de la réalité. Qu'est-ce qui fait
00:43:50 qu'il y a un tel, je dirais pas
00:43:52 abîme, mais quand même un tel fossé
00:43:54 la plupart du temps entre ces
00:43:56 narratifs, et on les vit en ce moment, et le réel ?
00:43:58 - Alors il y a
00:44:00 plusieurs choses en définitive. D'abord
00:44:02 il y a le fait que les gens
00:44:04 est-ce que c'est par conditionnement
00:44:06 est-ce que c'est par habitude, c'est un peu
00:44:08 difficile de le dire, mais les gens en général
00:44:10 le public en général, maintenant réagit à l'émotion
00:44:12 il ne réagit plus sur
00:44:14 le rationnel. C'est très frappant.
00:44:16 Donc tout ce qui se passe
00:44:18 est interprété
00:44:20 sous le côté émotionnel
00:44:22 et du même coup
00:44:24 on passe complètement à côté
00:44:26 de la réalité telle qu'elle est.
00:44:28 Ce que vous venez de dire, d'ailleurs
00:44:30 regardez sur l'Eurovision, que j'écoutais
00:44:32 un instant, où en définitive
00:44:34 les gens, le public a voté
00:44:36 émotionnellement,
00:44:38 n'a absolument pas voté sur la qualité des candidats
00:44:40 parce que s'il avait voté vraiment sur la qualité
00:44:42 le classement n'avait rien
00:44:44 à voir avec le classement qu'on a vu.
00:44:46 On est en plein là-dedans.
00:44:48 Ça c'est le premier point.
00:44:50 Le deuxième, c'est qu'il faut bien voir que nous sommes
00:44:52 rentrés dans un monde dans lequel
00:44:54 l'influence, les opérations d'influence
00:44:56 menées par d'autres pays
00:44:58 et pas seulement d'un côté,
00:45:00 mais de tous les côtés.
00:45:02 - Vous voulez dire la guerre de l'information ?
00:45:04 - Voilà, la guerre de l'information
00:45:06 maintenant elle est générale
00:45:08 et on a des manipulations de l'information
00:45:10 faites par des ennemis
00:45:12 de la France, comme par des amis
00:45:14 de la France.
00:45:16 Quand vous voyez ce qui s'est passé en Ukraine
00:45:18 par exemple, il est évident qu'il y a eu
00:45:20 une manipulation de l'information
00:45:22 dans tous les sens.
00:45:24 D'un côté par les Russes, mais de l'autre côté par les Américains
00:45:26 et par, je dirais, les principaux
00:45:28 acteurs de l'OTAN.
00:45:30 Quand vous voyez l'histoire d'Israël
00:45:32 et de la Palestine, on voit
00:45:34 qu'évidemment il y a des opérations d'influence dans les deux sens.
00:45:36 - Bien sûr.
00:45:38 - Mais toute la difficulté là-dedans, c'est
00:45:40 essayer de voir, de tirer
00:45:42 le bon grain de l'ivraie, d'extraire le bon grain
00:45:44 de l'ivraie, c'est pas facile.
00:45:46 Parce que pour ça il faut être très rationnel
00:45:48 et puis il ne faut pas croire
00:45:50 ce qu'on entend directement, il faut essayer de recouper
00:45:52 l'information en disant
00:45:54 que disent par exemple sur un problème,
00:45:56 que disent les Russes, que disent les Américains, que disent les Chinois ?
00:45:58 - Et se faire son propre jugement.
00:46:00 - Exactement.
00:46:02 Et là à ce moment-là,
00:46:04 c'est d'autant plus difficile aujourd'hui
00:46:06 que dans les réseaux sociaux
00:46:08 vous avez des gens qui sont, on le sait bien
00:46:10 maintenant, qui sont poussés
00:46:12 par certains pays
00:46:14 pour délivrer des messages qui vont
00:46:16 peu à peu tendre l'esprit des gens.
00:46:18 On le voit, alors nous on en parle
00:46:20 en politique en disant,
00:46:22 dans les campagnes présidentielles
00:46:24 aux Etats-Unis, en France et ailleurs
00:46:26 il y a des interventions
00:46:28 de certains, moi je vais dire
00:46:30 non, il y a des interventions de tout le monde.
00:46:32 Seulement, on ne parle pas de nos alliés,
00:46:34 on parle toujours des ennemis.
00:46:36 Alors, selon les moments,
00:46:38 l'ennemi n'est pas le même, donc on ne parle pas
00:46:40 d'eux-mêmes. - Mais alors Alain Juillet, justement,
00:46:42 parlons, prenons un exemple, parce que
00:46:44 c'est vraiment chimiquement pur,
00:46:46 Russie-Ukraine.
00:46:48 Pourquoi nous, Français,
00:46:50 nous, Européens, avons suivi
00:46:52 quasi aveuglement, je parle de la majorité,
00:46:54 le narratif américain ? Alors qu'on
00:46:56 aurait pu, sans du tout et bien
00:46:58 bien le narratif russe est tout
00:47:00 aussi entaché de
00:47:02 déformations et de désinformations.
00:47:04 Mais nous, enfin la plupart
00:47:06 de nos élites, ou de
00:47:08 nos élites, qu'elles soient politiques, ou médiatiques
00:47:10 ou autres, ont absolument
00:47:12 suivi, rappelez-vous,
00:47:14 c'était Hitler-Poutine,
00:47:16 Churchill-Zelensky,
00:47:18 etc. Qu'est-ce qui
00:47:20 fait que ça a mordu, et ça
00:47:22 a mort encore, d'une façon
00:47:24 et puis le reste n'existe pas,
00:47:26 ce sont l'ennemi, c'est le coin du mal,
00:47:28 on n'a pas les écoutés. - Oui, voilà,
00:47:30 vous avez répondu en partie
00:47:32 déjà à la question, parce que, en définitive,
00:47:34 toute la technique maintenant,
00:47:36 c'est de mettre d'un côté le coin du mal,
00:47:38 de l'autre côté le coin du bien, c'est Star Wars,
00:47:40 les blancs et les noirs.
00:47:42 Alors, on vous dit, lui,
00:47:44 Poutine, c'est un monstre, c'est un tueur,
00:47:46 alors on nous disait aussi, il est malade,
00:47:48 il va mourir, il va être renverseur, enfin tout y passe.
00:47:50 - Et oui, et pendant,
00:47:52 depuis un an et demi, deux ans, on dit que ça.
00:47:54 - Il a tous les défauts,
00:47:56 on lui reconnaît
00:47:58 quand même un peu de tête,
00:48:00 un peu de réflexion, mais pas beaucoup. En gros, c'est ça.
00:48:02 - Mais c'est l'intelligence de Satan.
00:48:04 - Voilà, c'est Satan, avec tout ce que ça comporte.
00:48:06 Et de l'autre côté, par contre,
00:48:08 c'est une pure merveille,
00:48:10 la vérité, c'est que
00:48:12 il y a du mal et du bien
00:48:14 dans les deux camps.
00:48:16 Dans l'affaire
00:48:18 ukrainienne, on sait très bien
00:48:20 qu'il y a
00:48:22 du pour et du contre, des deux côtés.
00:48:24 Les Russes
00:48:26 sont effectivement attaqués,
00:48:28 il n'y a pas photo.
00:48:30 Suite à une monstreuse erreur des services
00:48:32 de renseignement russe, c'est clair et net,
00:48:34 ils n'auraient pas dû faire cette guerre à ce moment-là.
00:48:36 C'est clair.
00:48:38 Mais d'un autre côté, il faut bien dire aussi
00:48:40 que de l'autre côté, ça faisait des années qu'ils faisaient tout
00:48:42 pour que ça arrive. - Le don basse.
00:48:44 - Le don basse et autres. Donc, si vous voulez, on sait très bien
00:48:46 que la tension peut arriver
00:48:48 à un moment où il allait avoir un clash.
00:48:50 Tout le monde le savait.
00:48:52 Le problème, c'est pourquoi nous, on a pris
00:48:54 partie, alors qu'on n'était pas
00:48:56 mêlé à ça au départ.
00:48:58 L'Ukraine était pilotée,
00:49:00 je dirais, par les Américains et par les Anglais.
00:49:02 Les Anglais et les Américains, plutôt.
00:49:04 Et donc, nous, on n'était pas
00:49:06 dans le coup. On avait
00:49:08 essayé avec l'Allemagne, dans les accords
00:49:10 de Minsk, de calmer le jeu.
00:49:12 Bon, là, il y a un passage
00:49:14 un peu douteux, je dirais.
00:49:16 - On a vu les confessions de Hollande, notamment.
00:49:18 - Oui, on avait vu les confessions de Hollande et d'Angela Merkel
00:49:20 disant "non, on voulait juste gagner du temps".
00:49:22 Parce qu'on savait
00:49:24 qu'il fallait préparer la guerre, ce qui veut dire
00:49:26 qu'ils étaient convaincus qu'il allait y avoir la guerre.
00:49:28 Et donc,
00:49:30 ou par provocation, ou eux,
00:49:32 elles allaient la faire. Donc, on voit bien, rien que par cette
00:49:34 déclaration, on voit que le message
00:49:36 qu'on nous a fait passer était complètement faux.
00:49:38 On a été manipulés, totalement.
00:49:40 - Pourquoi ? Pardon, Alain, je vais y essayer.
00:49:42 Pourquoi les Français
00:49:44 ou les incitants européens
00:49:46 ont accepté cette
00:49:48 manipulation en se disant "bon,
00:49:50 sans être neutre, on peut quand même
00:49:52 peser le pour et le contre".
00:49:54 - Je vais vous dire,
00:49:56 moi, ça m'a rappelé,
00:49:58 cette affaire d'Ukraine, ça me rappelle beaucoup l'affaire
00:50:00 de l'Irak, où à l'époque, on avait en France
00:50:02 un président qui s'appelait Jacques Chirac, qui a refusé
00:50:04 de suivre les Américains.
00:50:06 Et il s'est fait traiter, et la France
00:50:08 s'est fait traiter de tout.
00:50:10 N'empêche que c'est la France, on l'a vu plus tard, c'est la France
00:50:12 qui avait raison. Et maintenant, tout le monde
00:50:14 le reconnaît. Mais à l'époque,
00:50:16 souvenez-vous, ça a été une horreur.
00:50:18 C'est exactement la même chose. Moi, je suis
00:50:20 convaincu qu'une fois que cette guerre va s'arrêter,
00:50:22 parce qu'elle va s'arrêter, c'est obligé,
00:50:24 lorsqu'elle va s'arrêter, on va
00:50:26 s'apercevoir qu'on pouvait
00:50:28 effectivement l'éviter.
00:50:30 Je reconnais d'ailleurs
00:50:32 à Emmanuel Macron, notre
00:50:34 président, d'avoir eu la volonté
00:50:36 de tenter de le faire
00:50:38 quand il a été voir Poutine à Moscou.
00:50:40 Quand ça n'a pas marché, ça c'est autre chose.
00:50:42 On peut discuter
00:50:44 sur comment ça a été fait, ça c'est autre chose.
00:50:46 Mais il y avait une volonté d'essayer
00:50:48 de trouver une solution. Comme Sarkozy
00:50:50 avait trouvé une solution pour la Géorgie,
00:50:52 à l'époque de la guerre en Géorgie, il l'avait arrêtée.
00:50:54 Mais les
00:50:56 pressions étaient telles que c'était
00:50:58 quasiment déjà impossible. - On va en parler
00:51:00 tout de suite après cette petite pause à la juillet
00:51:02 pour savoir effectivement est-ce que la guerre est pliée
00:51:04 ou pas aujourd'hui.
00:51:06 Et ce qui s'est passé vraiment
00:51:08 au moment d'ailleurs de Ankara,
00:51:10 rappelez-vous, un mois après l'invasion russe.
00:51:12 - Exactement, tout à fait.
00:51:14 - A tout de suite.
00:51:16 - Sud Radio Bercov dans tous ses états,
00:51:18 midi 14h. André Bercov.
00:51:20 - Ici
00:51:22 Sud Radio.
00:51:24 Les
00:51:26 Français parlent au français.
00:51:28 Je n'aime pas
00:51:30 la blanquette de veau.
00:51:32 Je n'aime pas la blanquette
00:51:34 de veau. - Sud Radio Bercov
00:51:36 dans tous ses états.
00:51:38 - Et avec Alain Juillet, ex-directeur
00:51:40 du renseignement de la DGSE,
00:51:42 ancien responsable chargé de l'intelligence économique
00:51:44 auprès du Premier ministre français.
00:51:46 Et justement, il s'agit
00:51:48 du renseignement,
00:51:50 de l'intelligence, qu'elle soit économique
00:51:52 ou géopolitique. Alain Juillet,
00:51:54 franchement, aujourd'hui, à l'heure où on parle,
00:51:56 du point de vue de la guerre,
00:51:58 est-ce que ce n'est pas déjà plié ?
00:52:00 A votre avis.
00:52:02 - Oui, je crois qu'il faut être objectif.
00:52:04 Quand on regarde
00:52:06 ce qui s'est passé depuis deux ans, on s'aperçoit que
00:52:08 les Russes ne sont pas très bons
00:52:10 en offensive. Jusqu'à maintenant,
00:52:12 ils n'ont pas été très bons en offensive.
00:52:14 Par contre, ils se sont révélés excellents en défensive.
00:52:16 Et c'est là où on s'est fait avoir.
00:52:18 C'est que les occidentaux pensaient
00:52:20 que les troupes ukrainiennes,
00:52:22 avec le matériel américain, français, anglais
00:52:24 et autres, allaient enfoncer les troupes russes.
00:52:26 Ça ne s'est pas du tout passé comme ça.
00:52:28 Donc ça, c'est clair. On a d'un côté...
00:52:30 Alors, les Ukrainiens, aujourd'hui,
00:52:32 ils souffrent de beaucoup de choses.
00:52:34 On leur donne des moyens, certes,
00:52:36 et puis ça va revenir. Il y a eu un moment,
00:52:38 un petit trou, mais il ne faut pas exagérer, ça va revenir.
00:52:40 - Oui, mais est-ce que ça suffit ?
00:52:42 - Mais ça ne suffit pas. Mais non, ça ne suffit pas.
00:52:44 Parce qu'en réalité, ils ont plein de problèmes.
00:52:46 Le premier problème qu'ils ont,
00:52:48 c'est un problème d'hommes.
00:52:50 Il y a eu beaucoup de pertes.
00:52:52 Là aussi, il faut arrêter de dire "les Russes sont faits massacrer
00:52:54 et puis les Ukrainiens n'ont pas eu de mort".
00:52:56 Non. Il y a autant de morts d'un côté que de l'autre.
00:52:58 En gros.
00:53:00 Les chiffres varient. On peut penser
00:53:02 qu'on est à peu près actuellement en total
00:53:04 à 500 000 morts,
00:53:06 250 000 de chaque côté, plus
00:53:08 les blessés, multipliés par deux ou par trois.
00:53:10 - Oui, c'est quand même beaucoup.
00:53:12 - Pour un pays qui fait un peu plus
00:53:14 de 40 millions d'habitants, et qui a vu une partie
00:53:16 de ces jeunes partir à l'étranger
00:53:18 pour ne pas faire le service militaire... - Ils sont plusieurs millions à l'étranger.
00:53:20 - Oui, pour ne pas faire la guerre,
00:53:22 eh bien évidemment,
00:53:24 ils se trouvent aujourd'hui avec un vrai problème. D'ailleurs, on l'a vu.
00:53:26 La semaine dernière, ils ont passé
00:53:28 un décret disant que les détenus
00:53:30 pouvaient être utilisés. Or, souvenez-vous
00:53:32 quand les Russes ont fait ça,
00:53:34 on dit "les Occidentaux", ils disent "c'est un scandale,
00:53:36 c'est honteux, Poutine, ce monstre".
00:53:38 On fait exactement la même chose.
00:53:40 Les détenus vont être utilisés aussi.
00:53:42 Et vous avez vu qu'on a prolongé,
00:53:44 on a allongé,
00:53:46 je dirais,
00:53:48 le nombre de gens,
00:53:50 enfin, augmenté le nombre de gens qui peuvent,
00:53:52 qui doivent faire leur service
00:53:54 militaire, donc partir à la guerre.
00:53:56 Avec une conséquence,
00:53:58 c'est que maintenant, on a des gens qui sont sur le terrain,
00:54:00 qui ont 50 ans.
00:54:02 Or, on sait très bien qu'une troupe de gens
00:54:04 de 50 ans n'a pas la capacité
00:54:06 de faire la guerre comme une troupe de 20 ans.
00:54:08 Donc, on est dans un
00:54:10 système dans lequel
00:54:12 ça ne peut pas se terminer bien.
00:54:14 Donc, il va falloir négocier.
00:54:16 Moi, je passe mon temps, depuis deux ans, à le dire,
00:54:18 depuis d'ailleurs le moment
00:54:20 où, vous vous en souvenez, un mois, un mois et demi
00:54:22 après le début de la guerre, il y a eu une négociation.
00:54:24 - Absolument.
00:54:26 Et ils étaient prêts à signer, mais M. Johnson,
00:54:28 Boris, de son prénom, il s'est mis... - Exactement.
00:54:30 Il a dit "A. Zelensky, il n'est pas question que vous
00:54:32 signez, on va gagner, il faut continuer."
00:54:34 Alors que les négociateurs
00:54:36 des deux côtés, en Thalia,
00:54:38 en Turquie, avaient négocié
00:54:40 justement, et les provinces russes
00:54:42 étaient autonomes. - Exact.
00:54:44 - Sauf la Turquie qui devenait russe,
00:54:46 mais les autres étaient autonomes.
00:54:48 - Bah la Turquie, le... - Réellement autonome.
00:54:50 - Oui, le... - La Crimée. - Sauf la Turquie, la Crimée.
00:54:52 - La Crimée, parce que moi, pas la Turquie, la Crimée.
00:54:54 La Crimée devenait totalement russe
00:54:56 et les autres étaient totalement
00:54:58 autonomes. - Exact. - Bon.
00:55:00 - C'est pas un mauvais accord. Quand on va voir l'accord,
00:55:02 quand on va arriver maintenant,
00:55:04 vous saurez que cet accord-là était bien
00:55:06 meilleur. Mais comme vous l'avez dit,
00:55:08 M. Johnson a considéré qu'au nom des
00:55:10 occidentaux, il fallait continuer.
00:55:12 - Donc des centaines de milliers de morts pour rien.
00:55:14 - Ah mais moi, c'est ce que je pense.
00:55:16 Le drame de cette guerre, ça m'a fait traiter
00:55:18 de pourrus, ça m'a fait traiter de complotiste
00:55:20 et tout, je m'en fous.
00:55:22 La réalité, c'est que, aujourd'hui,
00:55:24 depuis pratiquement
00:55:26 deux ans maintenant, on fait tuer
00:55:28 des gens pour rien, parce qu'on sait très bien
00:55:30 comment ça va se terminer au niveau de la négociation.
00:55:32 - Bien sûr. Et tout le monde
00:55:34 le sait et fait semblant de ne pas le savoir.
00:55:36 Est-ce qu'à votre avis, alors,
00:55:38 est-ce que ça va aller au moins jusqu'aux
00:55:40 élections américaines de novembre ?
00:55:42 - Alors c'est la question, si vous voulez, parce que
00:55:44 ça va dépendre, je dirais, de ce qui va
00:55:46 se passer avec les Russes. Vous avez vu que les Russes
00:55:48 progressent sur la partie nord vers Kharkov.
00:55:50 Bon, ça, c'est une manœuvre
00:55:52 qui a été relativement bien jouée
00:55:54 parce qu'ils ont fait croire, tous les médias
00:55:56 occidentaux, qu'ils allaient prendre Kharkov.
00:55:58 - Ils allaient prendre Kramatorsk.
00:56:00 Tout le monde disait qu'ils allaient partir vers
00:56:02 Tchatchégiar et vers Kramatov.
00:56:04 Kramatorsk, pardon, est au centre
00:56:06 donc du front, et pas du tout.
00:56:08 Garaschinov attaque par le nord, et là, il surprend
00:56:10 tout le monde, et
00:56:12 visiblement, en face,
00:56:14 ils n'avaient pas prévu ça.
00:56:16 Donc, est-ce que
00:56:18 cette progression russe
00:56:20 ira jusqu'à Kharkov ? Et même,
00:56:22 ils ne vont pas prendre Kharkov en un mois.
00:56:24 - Les grandes villes, aujourd'hui, on ne peut pas les prendre comme ça.
00:56:26 Et je ne vois pas
00:56:28 un déluge de feu sur Kharkov
00:56:30 comme on a connu à Alep, à Mossoul,
00:56:32 ou maintenant
00:56:34 dans la bande de Gaza.
00:56:36 Donc, je pense que, de toute manière,
00:56:38 si ça va mal, on négociera
00:56:40 tout de suite.
00:56:42 Si ça ne va pas trop mal,
00:56:44 je pense qu'il faudra attendre l'arrivée de Trump,
00:56:46 puisque, personnellement, j'en suis convaincu qu'il va arriver.
00:56:48 - Vous pensez qu'ils ne vont pas
00:56:50 arriver à l'empêcher de se présenter ?
00:56:52 - Je pense que c'est...
00:56:54 Je pense que c'est cuit. Même là, il y a encore
00:56:56 cette histoire de procès
00:56:58 avec la jeune femme. Mais, je crois
00:57:00 que c'est trop tard, maintenant. C'est trop tard.
00:57:02 Et d'ailleurs, on le voit bien. Quand vous voyez
00:57:04 le président Biden
00:57:06 annoncer
00:57:08 qu'il n'enverra plus d'obus
00:57:10 aux Israéliens
00:57:12 parce qu'il est en train de perdre
00:57:14 le vote des Arabes américains...
00:57:16 - Oui, il en est là.
00:57:18 - Oui, qui, traditionnellement, votent...
00:57:20 Traditionnellement, les Arabes américains votent démocrate.
00:57:22 Et donc,
00:57:24 pour lui, comme ça se joue à 2 ou 3%
00:57:26 près, perdre 1 ou 2% des voix, c'est
00:57:28 dramatique. Donc, il est...
00:57:30 C'est pour ça qu'il a fait cette déclaration.
00:57:32 Il dit "J'arrête d'envoyer des bombes
00:57:34 comme ça, mais je continue
00:57:36 à les appuyer pour le dôme de fer."
00:57:38 Donc, je continue à protéger
00:57:40 Israël en tant qu'État, mais
00:57:42 je ne cautionne plus ce qui se passe
00:57:44 à Rafah. - Rafah et compagnie, oui.
00:57:46 - Pour essayer de récupérer les voix. Mais, à mon avis,
00:57:48 même avec ça, il n'a pas les sondages, il ne les récupérera pas.
00:57:50 - Mais alors, justement, Alain Jullien, revenons
00:57:52 un peu à la France, à notre cher
00:57:54 et doux pays, vieux pays, comme disait
00:57:56 un sondage général.
00:57:58 Et vous avez été à la DGSE,
00:58:00 et puis, vous connaissez bien, bien
00:58:02 la chose. Qu'est-ce qui fait, quand même,
00:58:04 que, pour prendre un exemple très, très précis,
00:58:06 on en parlait au Rantel,
00:58:08 qu'est-ce qui fait que, quand Mme
00:58:10 Merkel va voir M. Xi Jinping
00:58:12 en Chine, elle y va toute seule,
00:58:14 quand M. Scholz
00:58:16 va tout seul,
00:58:18 et que, quand nous accueillons M. Xi Jinping
00:58:20 à Paris,
00:58:22 Emmanuel Macron
00:58:24 le reçoit, mais il n'est pas seul,
00:58:26 il est à Maghreb,
00:58:28 Ursula von der Leyen. Qu'est-ce que ça traduit ?
00:58:30 - Ben, il y a,
00:58:32 selon le point de vue où on se place, il y a deux possibilités.
00:58:34 Ou bien, on est déjà
00:58:36 complètement vassalisé par
00:58:38 la Commission européenne, l'Union européenne.
00:58:40 C'est-à-dire qu'on n'a plus les moyens
00:58:42 de faire notre politique tout seul, parce que
00:58:44 notre situation financière est désastreuse,
00:58:46 parce qu'il y a beaucoup de choses qui font que
00:58:48 on n'ouvre plus au sérieux.
00:58:50 Ça, c'est la première option.
00:58:52 La deuxième, c'est que
00:58:54 notre président, ça c'est un secret pour personne,
00:58:56 voudrait
00:58:58 ou souhaiterait être le patron de l'Europe
00:59:00 après avoir été le patron de la France.
00:59:02 Je crois que là-dessus, il n'y a pas de doute,
00:59:04 il l'a dit, il l'a laissé entendre. - Il n'y a pas d'ambiguïté là-dessus.
00:59:06 - Il n'y a pas d'ambiguïté là-dessus. Et que, dans ce cadre-là,
00:59:08 il se dit, pour montrer que je suis vraiment
00:59:10 un parfait européen, j'emmène
00:59:12 la présidente, enfin la chef
00:59:14 de la commission, de manière à ce que
00:59:16 tout le monde sache que je ne fais rien
00:59:18 qui va contre les intérêts européens.
00:59:20 Le problème,
00:59:22 c'est que quand M. Scholz va négocier
00:59:24 avec Ypping, c'est dans l'intérêt
00:59:26 spécifique de l'Allemagne,
00:59:28 et quand Mme Merkel a été voir
00:59:30 Ypping, juste avant son départ,
00:59:32 quand elle était encore chancelière,
00:59:34 elle y a été toute seule.
00:59:36 Alors qu'on lui a dit "vous y allez toute seule ?" "Oui, et c'est moi
00:59:38 qui vais négocier l'accord pour l'Europe."
00:59:40 Donc l'Allemagne a négocié
00:59:42 - C'est moi seule, moi, Mme Merkel, qui va négocier.
00:59:44 - Alors évidemment, quand on a vu
00:59:46 l'accord qui a été signé, il est évidemment
00:59:48 très favorable aux Allemands. Enfin ça, c'est évident.
00:59:50 Elle n'allait pas en plus nous favoriser
00:59:52 les Français, les Espagnols ou les Italiens.
00:59:54 Bon, donc, on voit bien
00:59:56 que d'un côté, il y a des gens qui font une vraie
00:59:58 politique, et les Allemands
01:00:00 essaient de se sortir du piège dans lequel ils sont.
01:00:02 - Une politique nationale. - Ah mais totalement nationale.
01:00:04 - On est bien d'accord. - Ah ben c'est la souveraineté
01:00:06 allemande, c'est clair, il n'y a pas photo là-dessus.
01:00:08 La priorité, c'est l'Allemagne.
01:00:10 Allemagne avant tout,
01:00:12 c'est clair, mais il y en a d'autres qui font la même chose.
01:00:14 Et puis, regardez
01:00:16 même Mélanie,
01:00:18 Mélanie est en train de faire, on n'en parle pas en France,
01:00:20 mais Mélanie est en train de faire un travail incroyable
01:00:22 au niveau international, sur le bassin
01:00:24 méditerranéen. - Ah oui.
01:00:26 - Ah oui, on la voit
01:00:28 y aller partout. - Elle passe des accords
01:00:30 avec les uns, avec les autres,
01:00:32 et nous, on perd pied.
01:00:34 - Très intéressant, on va en parler juste après une petite
01:00:36 pause, et Lucien, rappelons le...
01:00:38 - Oui, vous avez la parole
01:00:40 sur Sud Radio, 0 826
01:00:42 300 300, vous pouvez nous appeler
01:00:44 pour interpeller André Bercoff, pour interpeller
01:00:46 Alain Julliet, 0 826
01:00:48 300 300, à tout de suite sur Sud Radio.
01:00:50 - Sud Radio
01:00:52 Bercoff dans tous ses états,
01:00:54 appelez maintenant pour réagir, 0
01:00:56 826 300 300.
01:00:58 - Ici,
01:01:00 Sud Radio.
01:01:04 - Les Français parlent au français.
01:01:06 Les carottes
01:01:08 sont cuites.
01:01:10 Les carottes sont cuites.
01:01:12 - Sud Radio Bercoff dans tous ses états.
01:01:14 - Et je rappelle Alain Julliet
01:01:16 qu'en tant qu'ex-directeur de
01:01:18 renseignement des GSE et ancien
01:01:20 responsable, vous avez travaillé avec plusieurs
01:01:22 premiers ministres, plusieurs présidents.
01:01:24 - Ah oui, absolument.
01:01:26 Si vous voulez, moi, je travaille effectivement
01:01:28 sous les ordres
01:01:30 de Jean-Pierre Raffarin,
01:01:32 de Dominique de Villepin et de
01:01:34 François Fillon, donc c'est pas mal.
01:01:36 Et puis j'ai eu l'occasion de travailler avant
01:01:38 mais là avec, y compris avec
01:01:40 à l'époque de l'équipe du président Mitran,
01:01:42 et puis par ma famille,
01:01:44 j'ai été proche du général.
01:01:46 - Vous êtes le neveu de Pierre Julliet.
01:01:48 - Oui, c'est ça. Mon oncle, Pierre Julliet, a été le conseiller.
01:01:50 Un conseiller de Chirac,
01:01:52 de Pompidou, bon.
01:01:54 Et ma tante était la secrétaire du général.
01:01:56 Donc si vous voulez, moi,
01:01:58 j'ai suivi toute l'histoire.
01:02:00 - Et alors cette histoire,
01:02:02 est-ce que ça nous
01:02:04 évoque la fameuse
01:02:06 phrase de Karl Marx, "l'histoire, c'est
01:02:08 d'abord un premier acte d'une tragédie
01:02:10 et ça se répète en farce".
01:02:12 Est-ce qu'on est presque là, sans exagérer,
01:02:14 mais quand même ?
01:02:16 - Je crois qu'effectivement,
01:02:18 moi je crois à la dérive, si vous voulez,
01:02:20 aux dérives dans les
01:02:22 civilisations, dans les sociétés.
01:02:24 Je me suis beaucoup intéressé, je m'intéresse toujours beaucoup
01:02:26 à l'histoire et c'est vrai que quand on regarde, par exemple,
01:02:28 la bascule ou l'effondrement
01:02:30 de certaines civilisations,
01:02:32 de certains systèmes,
01:02:34 - Certains empires. - Exactement, certains empires.
01:02:36 On s'aperçoit qu'il y a une dérive
01:02:38 qui s'est aggravée et puis
01:02:40 à un moment, ça explose.
01:02:42 Et bien là, c'est vrai
01:02:44 qu'on a un certain nombre de questions
01:02:46 qu'on peut se poser quand on voit effectivement autour de nous
01:02:48 un certain nombre
01:02:50 de ces dérives. Alors il ne s'agit pas
01:02:52 de dire c'est mal ou c'est bien, il s'agit de constater.
01:02:54 Moi je suis un anode d'analyse et de constat.
01:02:56 Moi je suis très froid.
01:02:58 - Parlons un peu de ces dérives. Vous pouvez nous donner
01:03:00 quelques exemples de ces dérives
01:03:02 à votre avis. - Ah bien, si vous voulez,
01:03:04 déjà, il y a la dérive de l'autorité.
01:03:06 La dérive, ce que j'appelle moi
01:03:08 la dictature des minorités.
01:03:10 Quand on est dans
01:03:12 une démocratie,
01:03:14 c'est la majorité qui dirige, c'est le principe même
01:03:16 de la démocratie. - Certes.
01:03:18 - C'est la majorité qui dirige, ce n'est jamais
01:03:20 une minorité. Quand on est
01:03:22 dans Royauté,
01:03:24 il y a un individu qui dirige,
01:03:26 le roi qui dirige,
01:03:28 mais qui est obligé de gérer
01:03:30 à long terme parce qu'il faut qu'il assure
01:03:32 la succession pour ses propres enfants.
01:03:34 Donc il ne peut pas faire n'importe quoi.
01:03:36 Parce que sinon, c'est la révolution et
01:03:38 ses enfants perdent le pouvoir.
01:03:40 Donc il est coincé par un système,
01:03:42 si vous voulez. L'Empire,
01:03:44 en général, quand ils ont pris
01:03:46 le pouvoir, dans l'Empire, ils essaient
01:03:48 toujours ensuite de faire passer les enfants.
01:03:50 Là encore on retrouve...
01:03:52 - L'héritage. - Voilà, l'héritage.
01:03:54 Alors, quand le système, justement,
01:03:56 n'a plus de vision, alors si vous voulez,
01:03:58 quand il y a une dictature des minorités qui impose
01:04:00 en permanence sa vision
01:04:02 qui est totalement minoritaire,
01:04:04 mais en faisant tellement de bruit
01:04:06 qu'elle s'impose
01:04:08 aux majoritaires. Bon, déjà
01:04:10 on est dans une dérive.
01:04:12 Alors, quand je dis ça, moi je ne dis pas uniquement
01:04:14 ça pour dire que c'est des dérives communautaires
01:04:16 ou autres, non. C'est aussi la dérive
01:04:18 des élites par rapport
01:04:20 au peuple.
01:04:22 Oui, la dérive de l'élite par rapport
01:04:24 aux ouvriers, c'est la dérive
01:04:26 de certains types d'intellectuels
01:04:28 par rapport à d'autres.
01:04:30 On les assise dans tous les sens
01:04:32 et on a des dérives dans tous les coins, si vous voulez.
01:04:34 - Qui engendre les divorces
01:04:36 entre peuple et élite, entre peuple et pouvoir.
01:04:38 - Exactement, l'argent aussi.
01:04:40 Ce qu'on appelle la plutocratie.
01:04:42 La plutocratie, c'est une démocratie
01:04:44 dans laquelle ce sont les riches qui dirigent.
01:04:46 Bon,
01:04:48 il faut bien reconnaître qu'aujourd'hui, aux Etats-Unis,
01:04:50 on est dans une plutocratie
01:04:52 puisqu'on voit bien que c'est le montant
01:04:54 de l'argent pour la campagne
01:04:56 pour l'élection du président
01:04:58 qui fait que celui qui a le plus d'argent
01:05:00 a le plus de chance de gagner. Et on voit bien aussi
01:05:02 que ceux qui font la course
01:05:04 sont tous des gens extrêmement riches.
01:05:06 Donc, on est bien dans une plutocratie. On n'est plus
01:05:08 dans une démocratie. - Et en France ?
01:05:10 Aujourd'hui, à votre avis ? - En France, moi je pense
01:05:12 déjà qu'on est dans un système élitiste.
01:05:14 Totalement élitiste
01:05:16 puisqu'un petit groupe veut
01:05:18 diriger les autres.
01:05:20 Et la meilleure preuve en est, c'est le refus du référendum.
01:05:22 Et oui,
01:05:24 tout système qui permet de donner
01:05:26 la parole au peuple est refusé
01:05:28 systématiquement par le pouvoir
01:05:30 parce que pour eux, le peuple, on ne doit pas l'écouter.
01:05:32 On doit imposer au peuple
01:05:34 ce que nous, on veut. Ce qui n'est pas du tout
01:05:36 la même chose. - Oui, c'est-à-dire qu'en fait,
01:05:38 nous sommes le camp du bien. On sait mieux que vous ce qui est bon pour vous.
01:05:40 - Exactement. - Donc vous n'avez qu'à nous écouter.
01:05:42 - Et vous n'avez rien à dire. - Voilà.
01:05:44 - Donc s'ensuivre, on l'a vu, le gouvernement
01:05:46 par la peur, le management par le chaos,
01:05:48 et attention, restez chez vous,
01:05:50 sinon il va vous arriver des problèmes. - Exactement.
01:05:52 Et il y a des manipulations tout le temps.
01:05:54 On parlait tout à l'heure d'opérations d'influence.
01:05:56 Alors au niveau international,
01:05:58 c'est clair, ça n'arrête pas, mais au niveau
01:06:00 national aussi.
01:06:02 Le système qu'on appelle
01:06:04 de la pensée unique, c'est-à-dire
01:06:06 il faut penser comme on vous dit de penser.
01:06:08 Et si vous ne pensez pas comme ça,
01:06:10 vous êtes un misérable, vous êtes un complotiste,
01:06:12 vous êtes un dangereux individu,
01:06:14 bon, comme disait
01:06:16 Béart, celui qui pense... - Le premier qui a
01:06:18 dit la vérité, il sera exécuté.
01:06:20 - Il faut l'éliminer, exactement.
01:06:22 On est en plein dedans.
01:06:24 Parce que, on a
01:06:26 eu de vérité, et on veut
01:06:28 absolument que ce soit la vérité
01:06:30 de tous. Et ça, c'est très
01:06:32 malsain. - Mais est-ce que ça n'amène pas
01:06:34 à Najibier, ça m'intéresse aussi,
01:06:36 votre ressenti là-dessus,
01:06:38 en tout cas votre réaction, est-ce qu'au fond,
01:06:40 c'est pas le pauvre Montesquieu
01:06:42 qui doit se retourner dans sa tombe
01:06:44 20 000 fois, est-ce qu'on
01:06:46 souffre pas vraiment, plus
01:06:48 qu'aux Etats-Unis, de l'absence de contre-pouvoirs ?
01:06:50 Où sont les contre-pouvoirs ?
01:06:52 - Oui, là je suis d'accord avec vous.
01:06:54 La force des Etats-Unis, c'est que vous avez
01:06:56 à côté de ça, le système a été
01:06:58 conçu pour avoir des contre-pouvoirs. Il faut dire
01:07:00 aussi que c'est une fédération,
01:07:02 une fédération d'Etats, les Etats-Unis,
01:07:04 et les Etats-Unis d'Amérique, ils sont
01:07:06 unis, mais chaque Etat
01:07:08 a sa spécificité. - Tout à fait.
01:07:10 - Et donc c'est pas si facile que ça, le fédéral
01:07:12 n'a qu'un pouvoir sur un certain nombre
01:07:14 de choses, pas sur tout.
01:07:16 Aux Etats-Unis, un certain nombre de règles
01:07:18 sont faites selon
01:07:20 les Etats, et puis chacun a son pouvoir.
01:07:22 Là, chez nous, c'est pas du tout pareil. Nous on a
01:07:24 un système qui, au contraire,
01:07:26 je trouve qu'il est en train de devenir... Il y avait
01:07:28 une tentative à l'époque du président Mitterrand,
01:07:30 à l'époque, il y a eu une tentative de décentralisation,
01:07:32 mais aujourd'hui,
01:07:34 on peut pas dire qu'on est en décentralisation,
01:07:36 on est en recentralisation. Jamais le pouvoir
01:07:38 n'a été concentré dans aussi peu de mains.
01:07:40 - C'est clair. - Faut bien le dire. Si vous regardez
01:07:42 l'histoire de France, je crois que
01:07:44 il faut remonter très loin pour
01:07:46 retrouver un système comme celui-là.
01:07:48 - Et ça arrive au point, c'est intéressant, il y a
01:07:50 l'exécutif, donc qui fait tout, et ça arrive
01:07:52 au point avec le législatif, le Parlement,
01:07:54 où l'exécutif n'a pas la majorité,
01:07:56 malgré ça,
01:07:58 ils font passer ce qu'ils veulent. Enfin, l'exécutif
01:08:00 fait passer ce qu'il veut. - Oui, mais là aussi,
01:08:02 ça pose un problème, si vous voulez.
01:08:04 D'un côté, c'est bien,
01:08:06 quand on dit qu'on peut arriver à faire des
01:08:08 alliances qui font qu'on crée
01:08:10 des majorités temporaires pour faire passer
01:08:12 des textes, mais ça pose un autre
01:08:14 problème, par contre, c'est que, est-ce que c'est
01:08:16 bien raisonnable de voir
01:08:18 un certain nombre de décisions qui sont prises
01:08:20 qui vont à l'opposé
01:08:22 de ce que pensent les gens et de ce que souhaitent
01:08:24 les gens ? Alors, on vous dit "oui, mais nous,
01:08:26 nous savons". C'est pas vrai.
01:08:28 C'est pas vrai. Il faut quand même arriver,
01:08:30 il faut pas mépriser
01:08:32 le peuple, il faut pas mépriser
01:08:34 les gens, surtout dans un pays comme le nôtre
01:08:36 où le niveau
01:08:38 culturel, le niveau social et autres,
01:08:40 quoi qu'on en raconte, a monté.
01:08:42 Certes, c'est pas le bac, le bac est
01:08:44 une catastrophe, mais le niveau du bac
01:08:46 est pas bon, mais il n'empêche quand même
01:08:48 que par rapport à l'époque où on se glorifiait
01:08:50 d'avoir un certificat d'études
01:08:52 et où moi, à mon époque, quand j'ai commencé,
01:08:54 quand on avait le brevet, on était respectable,
01:08:56 et le bac, on était un grand monsieur,
01:08:58 bon, il faut reconnaître qu'aujourd'hui, bon,
01:09:00 c'est la même chose. Donc, effectivement,
01:09:02 on oublie ça. On dit "oui, oui, on est fichus,
01:09:04 on est fichus". Juste un mot avant,
01:09:06 nous allons prendre des auditeurs aussi
01:09:08 à l'injuillet. Est-ce qu'à votre
01:09:10 avis, on va, sans faire
01:09:12 ni les Cassandres, ni les prophètes
01:09:14 de mauvais augure,
01:09:16 est-ce qu'on pourra éviter, que ce soit
01:09:18 au niveau de l'Europe, au niveau de la France,
01:09:20 des affrontements
01:09:22 qui sont assez aigus, sinon violents ?
01:09:24 Est-ce qu'on va vers...
01:09:26 Pour résoudre ces problèmes-là, est-ce qu'il faudra
01:09:28 trancher un nœud gordien, ou on pourra
01:09:30 l'éviter, à votre avis ?
01:09:32 - Moi, je pense que les problèmes
01:09:34 de ce genre viennent
01:09:36 quand l'État n'est pas fort.
01:09:38 Et quand je suis
01:09:40 profondément républicain et démocrate.
01:09:42 Je précise tout de suite pour qu'il n'y ait pas d'interprétation
01:09:44 de ce côté-là. - Bien sûr.
01:09:46 - Mais,
01:09:48 ceci étant, il est clair
01:09:50 qu'il faut une autorité de l'État
01:09:52 qui soit indiscutable. La montée des
01:09:54 incivilités, c'est très intéressant
01:09:56 cette affaire des incivilités. Parce que
01:09:58 quand on voit la montée en France des incivilités
01:10:00 qui ont commencé par mal se comporter,
01:10:02 banalement, insulter les gens,
01:10:04 faire des doigts d'honneur en voiture,
01:10:06 quand on faisait une queue de poisson, enfin bref,
01:10:08 des trucs assez simples en définitive.
01:10:10 Mais qui maintenant sont au coup de couteau
01:10:12 parce que vous avez mal regardé quelqu'un
01:10:14 ou que vous ne lui plaisez pas.
01:10:16 Bon, ça pose un énorme problème.
01:10:18 - C'est clair.
01:10:20 - Et bien, là-dedans, comment faire ?
01:10:22 Il n'y a pas de problème, c'est l'autorité.
01:10:24 Le seul moyen pour arrêter ça, c'est l'autorité.
01:10:26 L'éducation, bien sûr.
01:10:28 Mais l'éducation, il faut aussi l'autorité.
01:10:30 Parce que sinon, ça ne sert à rien.
01:10:32 - Mais à l'injuillet, tous les jours,
01:10:34 il y a je ne sais combien de centaines de coups de couteau,
01:10:36 combien de tabassages, combien de... On me dit
01:10:38 que ça existait, mais pas à ce niveau-là.
01:10:40 - Non, non, pas comme ça.
01:10:42 - Vous vous en témoignez, vous le savez.
01:10:44 - Non, il y avait des coins, regardez à Paris,
01:10:46 au 19ème siècle,
01:10:48 si vous traversiez un pont la nuit, vous aviez
01:10:50 toutes les chances de vous faire attaquer. D'accord.
01:10:52 - Mais c'était dans certains coins.
01:10:54 - Dans des classes généralisées.
01:10:56 - Là, c'est généralisé. Quand vous avez dans
01:10:58 les écoles des jeunes qui sortent
01:11:00 le couteau et qui poignardent
01:11:02 la fille ou le gars
01:11:04 qui est en face, c'est absolument
01:11:06 aberrant. - Tout à fait.
01:11:08 - Et là, à un moment, on dit "stop".
01:11:10 Or, on voit bien que,
01:11:12 sous la pression des minorités,
01:11:14 sous la pression de multiples minorités,
01:11:16 on ne dit rien. - Personne ne dit "stop".
01:11:18 Oui, on condamne.
01:11:20 - Parole, parole, comme disait Dalida,
01:11:22 parole, parole.
01:11:24 Moi, les paroles, si vous voulez,
01:11:26 je trouve qu'on est effectivement
01:11:28 dans un gouvernement de la parole. Tout le monde parle
01:11:30 très bien, ça je suis le premier à le reconnaître,
01:11:32 mais, et si on parlait d'action ?
01:11:34 - Disons
01:11:36 si on faisait. - Eh oui !
01:11:38 Si on agissait un peu plus,
01:11:40 quand même. - Oui, oui, non mais c'est...
01:11:42 Il serait temps, il serait temps, on en parle
01:11:44 tout de suite, avec
01:11:46 nos... - On se retrouve
01:11:48 après la pub, qui nous ont appelé
01:11:50 au 0826 300 300,
01:11:52 les auditeurs de Sud Radio, et on retrouvera
01:11:54 Annie Duvaucluse, à tout de suite sur Sud Radio.
01:11:56 [Musique]
01:11:58 Sud Radio Bercoff, dans tous
01:12:00 ses états, midi 14h.
01:12:02 André Bercoff.
01:12:04 - Ici Sud Radio.
01:12:06 [Musique]
01:12:08 Les Français
01:12:10 parlent au français.
01:12:12 Je n'aime pas la
01:12:14 blanquette de veau. Je n'aime pas
01:12:16 la blanquette de veau.
01:12:18 Sud Radio Bercoff, dans tous ses états.
01:12:20 - Le face-à-face
01:12:22 d'André Bercoff, et vous avez la parole
01:12:24 au 0826 300 300,
01:12:26 et on accueille Annie Duvaucluse. Bonjour Annie.
01:12:28 - Bonjour Annie. - Bonjour.
01:12:30 Bonjour à tous.
01:12:32 - On vous écoute Annie.
01:12:34 - Moi je suis
01:12:36 catastrophée, parce que quand on voit
01:12:38 qu'il y a tout confondu,
01:12:40 je mélange tout,
01:12:42 17 milliards d'euros à l'Unetic
01:12:44 qui sont détournés.
01:12:46 Où va cet argent ?
01:12:48 Qui en profite ?
01:12:50 Il n'y a personne qui ne fait rien pour récupérer
01:12:52 cet argent. Ça fait des années que ça
01:12:54 dure. Ça continue.
01:12:56 On a l'impression d'être dans une
01:12:58 République bananière.
01:13:00 Ça devient insupportable. Je vote.
01:13:02 Mais ça
01:13:04 devient insupportable.
01:13:06 Ça devient insupportable.
01:13:08 - Alors où va l'argent
01:13:10 à l'1 juillet ? C'est vrai que voilà.
01:13:12 On se dit qu'on a 3000 milliards et qu'elle est de dette.
01:13:14 On sait très bien, on ne va pas rentrer là-dedans.
01:13:16 C'est complexe. Mais quand même
01:13:18 c'est vrai que les gens se disent "est-ce qu'il n'y a pas
01:13:20 assez d'argent pour assurer un minimum de sécurité
01:13:22 face aux incivilités ?
01:13:24 Non. Apparemment non.
01:13:26 - Ah ben c'est vrai que oui.
01:13:28 Comme vous le dites,
01:13:30 le premier problème d'abord, c'est
01:13:32 une fois qu'on a identifié
01:13:34 un certain nombre de problèmes, comme le rappelle
01:13:36 cette dame, il y a des
01:13:38 domaines dans lesquels on sait très bien qu'il y a des fuites
01:13:40 énormes. C'est l'histoire
01:13:42 des centenaires en Algérie.
01:13:44 Vous savez que dans la retraite, on paye
01:13:46 des retraites à une quantité incroyable
01:13:48 de centenaires en Algérie.
01:13:50 Evidemment, ils sont morts, les pauvres gens.
01:13:52 Mais on n'a pas déclaré leur mort.
01:13:54 - Oui, vous savez qu'il y a 75 millions de personnes
01:13:56 ouvertes à l'assistance sociale,
01:13:58 à la sécurité sociale. Et on est 67 millions.
01:14:00 - Non mais exactement, c'est ça.
01:14:02 Donc, à partir de ce moment-là, on voit bien
01:14:04 qu'il y a des chantiers extraordinaires
01:14:06 d'économie.
01:14:08 Seulement, d'un côté,
01:14:10 il faut qu'il y ait une volonté politique
01:14:12 de dire "voilà, un chantier
01:14:14 sur lequel on va se mettre et on se donne un an
01:14:16 et dans un an, on aura réglé le problème".
01:14:18 Et si on fait ça, on peut.
01:14:20 Seulement,
01:14:22 celui qui va annoncer ça,
01:14:24 il va avoir contre lui
01:14:26 toutes les associations possibles,
01:14:28 inimaginables, que nous finançons
01:14:30 en plus. Car c'est nous qui les finançons
01:14:32 qui vont dire "ah mais non, vous ne pouvez pas faire ça
01:14:34 parce que là-dedans, il y a des pauvres malheureux,
01:14:36 on va les mettre en difficulté, et ainsi de suite".
01:14:38 Donc, je crois qu'à un moment,
01:14:40 à un moment donné, qu'on vu la situation financière
01:14:42 de la France en particulier, parce qu'elle est
01:14:44 quand même catastrophique.
01:14:46 On a pris le chemin de la Grèce.
01:14:48 On n'est plus gros, mais on a pris le chemin
01:14:50 de la Grèce. On a des dettes
01:14:52 de tous les côtés, il faut commencer
01:14:54 d'abord par faire le ménage chez nous.
01:14:56 C'est ce que nous reprenchent les Européens.
01:14:58 Tous les pays européens
01:15:00 disent "vous nous donnez des leçons, mais commencez
01:15:02 d'abord par nettoyer chez vous.
01:15:04 Et commencez par arrêter
01:15:06 les fuites qu'il peut y avoir,
01:15:08 comme ça a été évoqué
01:15:10 dans un certain nombre de domaines.
01:15:12 Comme vous le disiez, la sécurité sociale,
01:15:14 si on récupère,
01:15:16 si on arrivait à réduire de 7 millions,
01:15:18 de 7 ou 8 millions
01:15:20 les frais de 7 millions d'individus,
01:15:22 les frais de santé,
01:15:24 je vous garantis qu'on fait une sacrée économie
01:15:26 au niveau national. - Et quand on sait
01:15:28 que les pertes s'élèvent à 50 milliards, rien que
01:15:30 dans le domaine des fraudes sociales,
01:15:32 c'est quand même pas mal. - Mais oui, exactement, vous vous rendez compte.
01:15:34 Alors on est en train de dire "il faut trouver
01:15:36 10 milliards pour faire des économies,
01:15:38 parce qu'il faut qu'on paye
01:15:40 les intérêts de la dette". Enfin maintenant,
01:15:42 c'est plus 10, on savait que 20 et plus.
01:15:44 Mais bon, on a ça,
01:15:46 et d'un moment à l'autre, alors pourquoi
01:15:48 effectivement on ne fait pas ça ? Alors on vous dit
01:15:50 "on a gagné, on surveille le fuite".
01:15:52 - Mais vous dites que c'est une question de formation, vous disiez
01:15:54 en antenne à l'un juillet.
01:15:56 C'est-à-dire qu'en fait, ils ne sont pas préparés à la guerre,
01:15:58 quand je dis la guerre, pas seulement à la guerre militaire,
01:16:00 mais à l'affrontement, à prendre des décisions.
01:16:02 - Oui voilà, moi je pense qu'il faut du cours.
01:16:04 Vous voyez, il ne faut pas
01:16:06 uniquement parler. Le problème,
01:16:08 c'est que nous sommes dans la civilisation
01:16:10 de la parole. Alors on parle,
01:16:12 et celui qui parle le mieux,
01:16:14 c'est celui qu'on choisit. En gros, c'est ça.
01:16:16 Bon, le problème, c'est que dans la vie,
01:16:18 ce n'est pas comme ça. Ce n'est pas par des paroles qu'on réussit
01:16:20 sa vie, c'est en travaillant,
01:16:22 et en travaillant, en agissant.
01:16:24 - Surtout, ils sont payés pour ça, pour faire.
01:16:26 - Oui, le politique, il doit agir.
01:16:28 Mais agir, ça veut dire
01:16:30 agir fermement.
01:16:32 C'est-à-dire ne pas s'adapter
01:16:34 en permanence, si vous voulez,
01:16:36 ne pas créer des vents au sondage,
01:16:38 mais d'avoir une vision.
01:16:40 Vous savez, un des problèmes de la France
01:16:42 aujourd'hui, c'est le manque d'espérance.
01:16:44 Pourquoi les gens sont désespérés ?
01:16:46 Pourquoi ils ne sont plus...
01:16:48 Il n'y a pas d'espoir pour le futur.
01:16:50 C'est parce qu'on ne leur parle jamais du futur.
01:16:52 Nos politiques, ils vous parlent
01:16:54 au plus tard de la prochaine élection.
01:16:56 - Eh oui.
01:16:58 - Mais il n'y a pas de vision. A l'époque de De Gaulle,
01:17:00 à l'époque de Pompidou, à l'époque de...
01:17:02 même de Mitterrand, vous aviez...
01:17:04 il vous disait, dans 5 ans,
01:17:06 dans 10 ans, dans 5 ans, dans 10 ans,
01:17:08 voilà où on va aller.
01:17:10 Donc ils avaient une vision. Et on mobilisait
01:17:12 les gens autour de cette vision.
01:17:14 Là, on n'a pas de vision. Je mets au défi
01:17:16 quelqu'un de me dire ce qu'on va faire
01:17:18 dans 3 ans ou dans 5 ans. Personne n'en sait rien.
01:17:20 Dans tous les domaines.
01:17:22 - La vision, c'est Ursula von der Leyen.
01:17:24 - Oui, voilà, la vision, c'est...
01:17:26 Madame von der Leyen. Alors en plus,
01:17:28 en plus, si vous voulez, ça devient
01:17:30 aberrant. On parlait de Mme von der Leyen,
01:17:32 mais Mme von der Leyen, j'ai découvert
01:17:34 récemment que notre président,
01:17:36 c'est lui qui l'a fait élire.
01:17:38 Vous vous souvenez qu'au départ, les Allemands
01:17:40 avaient un autre candidat, Manfred de...
01:17:42 - Ah, c'est Macron qui a intervenu ?
01:17:44 - Oui, c'est le président Macron qui est intervenu
01:17:46 pour faire élire von der Leyen.
01:17:48 Et maintenant, j'ai découvert la semaine dernière
01:17:50 qu'il ne la soutient plus.
01:17:52 Et pourtant, c'est elle qui l'invite
01:17:54 à Paris pour voir Yiping.
01:17:56 Il y a des moments où je ne comprends plus.
01:17:58 - Le président chinois.
01:18:00 - Et si je ne comprends pas, je pense que beaucoup de Français
01:18:02 ne comprennent pas. - C'est clair.
01:18:04 - Merci encore à Annie Duvaucluz. Et on va
01:18:06 à Bergerac avec Frédéric.
01:18:08 Bonjour Frédéric.
01:18:10 - Oui, bonjour Frédéric.
01:18:12 - Bonjour André,
01:18:14 bonjour M. Jullier, et puis
01:18:16 bonjour à votre équipe. Voilà, moi je suis
01:18:18 charvant auditeur, donc
01:18:20 je vous félicite toujours pour votre émission. - Merci.
01:18:22 - Par rapport à ce que vient de dire M. Jullier,
01:18:24 et puis si on fait la synthèse de tous les débats
01:18:26 abordés dans l'émission,
01:18:28 et comme disait M. Jullier,
01:18:30 à l'air de dire, tout ce qu'on peut faire,
01:18:32 on ne le fait pas. Moi je pense
01:18:34 que le pouvoir politique français,
01:18:36 c'est abandonner à l'Europe.
01:18:38 Quitte à faire même, nous mettre
01:18:40 dans une faillite, ce n'est pas possible,
01:18:42 en disant qu'un jour, il y aura un euro numérique,
01:18:44 et puis qu'on vivra
01:18:46 indépendant du système
01:18:48 européen, donc s'il n'y a plus de sous
01:18:50 en France, eh bien comme ça, l'Europe
01:18:52 prendra le pouvoir global
01:18:54 de tous les États, on aura fini le travail,
01:18:56 mais ils auront fini le travail, parce que moi, ce n'est pas du tout
01:18:58 mon idée, et je pense que c'est ça.
01:19:00 Mais moi par contre, je dis attention, parce que
01:19:02 quand on disait aujourd'hui, on lutte pas
01:19:04 contre les fraudes, on lutte pas, parce que
01:19:06 les gens, moi je connais tous les milieux,
01:19:08 je connais les milieux
01:19:10 de gens qui ont beaucoup d'argent,
01:19:12 ils n'écoutent pas la télé, ils n'écoutent pas
01:19:14 un flash, un média, un film,
01:19:16 pour être informés, ils n'écoutent pas,
01:19:18 ils ne vous écoutent pas,
01:19:20 ces gens-là, quand vous leur parlez, des fois,
01:19:22 moi j'ai vu des gens à URI qui me disent,
01:19:24 "mais Fred, mais qu'est-ce que t'es informé ?"
01:19:26 Je dis, mais je ne suis pas plus informé que ça, je ne passe pas mon temps
01:19:28 sur Twitter, j'écoute,
01:19:30 je vous écoute notamment,
01:19:32 et je me dis attention, parce que
01:19:34 peut-être qu'un jour,
01:19:36 mais déjà ça fait beaucoup d'informations,
01:19:38 et moi je dis attention, et je voulais
01:19:40 poser la question à M.Jouy et voir ce qu'il en pense,
01:19:42 c'est que, il y a beaucoup de gens qui disent, mais
01:19:44 quelque part, on n'est pas concerné,
01:19:46 on n'écoute pas,
01:19:48 moi je pense qu'il devrait y avoir un journal européen
01:19:50 pour tenir avant les élections, dire
01:19:52 qu'est-ce qui se passe en Europe, parce qu'on demande
01:19:54 des gens à voter, moi je dirais voter,
01:19:56 je demande à tout le monde d'aller voter,
01:19:58 mais qu'est-ce qui se passe en Europe,
01:20:00 les gens ne le savent pas, et je pense que
01:20:02 il peut y avoir une réaction, par contre, un choc,
01:20:04 c'est le jour où on va se rendre compte
01:20:06 que l'Europe peut faire les poches
01:20:08 de ceux qui en disent fou, c'est pas mon cas,
01:20:10 je dis que là, peut-être qu'on va s'attaquer à la poche des gens,
01:20:12 ça pourrait réagir différemment, c'est ma question.
01:20:14 - Alors, bien joué,
01:20:16 d'accord, bien joué,
01:20:18 effectivement, est-ce que l'Europe va nous faire les poches,
01:20:20 est-ce que c'est parti vers ça,
01:20:22 est-ce qu'on va être tondus par l'Europe,
01:20:24 et est-ce que les gens aussi savent,
01:20:26 parce que, juste un mot,
01:20:28 ce qui est étonnant,
01:20:30 c'est qu'on a 400 médias,
01:20:32 on a les réseaux, etc.,
01:20:34 et effectivement, sur le plan,
01:20:36 on ne sait pas, on n'est pas au courant.
01:20:38 - C'est vrai, alors ce que dit ce monsieur,
01:20:40 c'est le fait que
01:20:42 beaucoup de gens ne sont pas au courant, parce qu'ils ne cherchent pas à être au courant.
01:20:44 - C'est ça, c'est à eux de le faire.
01:20:46 - C'est à eux, il faut quand même
01:20:48 que le citoyen, il doit quand même faire un minimum d'effort
01:20:50 pour comprendre ce qui se passe.
01:20:52 Alors c'est vrai qu'au niveau du politique,
01:20:54 il faut qu'il communique aussi,
01:20:56 et au niveau des médias,
01:20:58 il faut qu'il y ait une communication pour informer,
01:21:00 mais il faut aussi que les gens soient intéressés,
01:21:02 parce qu'il faut bien reconnaître
01:21:04 qu'en France, une bonne partie des gens
01:21:06 ne sont absolument pas intéressés par ce qui se passe ailleurs.
01:21:08 Et quand quelque chose de mauvais leur tombe dessus,
01:21:10 ils disent "ah, c'est pas normal,
01:21:12 c'est pas bien". Non.
01:21:14 Alors j'ajouterais une chose, quand même,
01:21:16 mais là-dessus, sur l'Europe,
01:21:18 je crois qu'il faut être prudent aussi, c'est que
01:21:20 nos politiques, mais ça c'est pas d'aujourd'hui,
01:21:22 mais c'est vraiment de plus en plus le cas,
01:21:24 nos politiques ont toujours tendance
01:21:26 à reporter des décisions difficiles
01:21:28 sur l'Europe.
01:21:30 C'est-à-dire que quand il y a un truc qui ne plaît pas
01:21:32 en France, on dit "vous savez, nous on était contre,
01:21:34 mais l'Europe nous l'a imposé".
01:21:36 - Oui.
01:21:38 - Il y a un phénomène actuellement
01:21:40 très intéressant là-dessus,
01:21:42 c'est quand récemment ils ont voté une loi
01:21:44 disant qu'au niveau européen
01:21:46 les décisions seraient plus prises à l'unanimité,
01:21:48 mais à la majorité,
01:21:50 ce qui est très grave,
01:21:52 parce que ça veut dire qu'on peut se faire court-circuiter.
01:21:54 - Total.
01:21:56 - On fait des alliances et on fait n'importe quoi.
01:21:58 - Exactement. Quand vous voyez
01:22:00 l'initiative des trois maires, enfin les pays du
01:22:02 dissidentisme des trois maires qui sont les
01:22:04 13 pays anciennement
01:22:06 proches de l'Union soviétique,
01:22:08 qui étaient doués dans l'Union soviétique,
01:22:10 bon, 13 sur 28,
01:22:12 eh bien s'ils votent
01:22:14 tous ensemble, il suffit d'une voix de plus
01:22:16 et puis nous on ne parle plus.
01:22:18 Donc si vous voulez, ça c'est très grave
01:22:20 ce genre de choses. Eh bien quand vous regardez
01:22:22 qu'est-ce qui se passe, personne n'en parle.
01:22:24 - C'est vrai. C'est une histoire
01:22:26 de majorité simple et...
01:22:28 - Personne n'en parle, alors que c'est un problème fondamental
01:22:30 pour l'Europe dans laquelle nous rentrons.
01:22:32 C'est fondamental.
01:22:34 Et ça a été voté par certains partis français.
01:22:36 - C'est vrai.
01:22:38 - Donc vous voyez, ça pose des questions, ça pose de vraies questions.
01:22:40 - Et à l'injuillet,
01:22:42 on arrive presque au terme de l'émission,
01:22:44 ce que vous
01:22:46 dites en fait,
01:22:48 la vraie question, c'est une question
01:22:50 de courage et une question vraiment
01:22:52 de volonté, c'est ça ? - Absolument.
01:22:54 Absolument, parce que
01:22:56 le politique en définitive,
01:22:58 comme on disait, quand le citoyen
01:23:00 ne s'informe pas suffisamment, le politique
01:23:02 lui, il a les moyens d'être informé en permanence.
01:23:04 Donc c'est à lui.
01:23:06 Mais au lieu de faire de la politique,
01:23:08 je dirais politicienne, il faut
01:23:10 qu'il prenne des décisions, celui qui est au pouvoir,
01:23:12 les partis au pouvoir,
01:23:14 doivent exercer une véritable
01:23:16 pression courageuse
01:23:18 pour aller dans le bon sens.
01:23:20 Même si ça ne plaît pas.
01:23:22 Or aujourd'hui, le drame, c'est
01:23:24 qu'on suit les sondages, on marche au sondage.
01:23:26 Et comme on marche
01:23:28 au sondage, on essaie d'endormir les gens
01:23:30 par des paroles, mais que quand il s'agit
01:23:32 de passer aux actes en disant maintenant
01:23:34 on va faire quelque chose de sérieux, ça ne peut pas continuer comme ça.
01:23:36 Il n'y a plus personne.
01:23:38 Et rappelons la phrase très connue
01:23:40 de Winston Churchill, la différence entre
01:23:42 un homme d'État et un politicien,
01:23:44 c'est que l'État pense aux futures générations,
01:23:46 le politicien pense à sa
01:23:48 réélection. - Exact. Et on est en plein
01:23:50 dedans. - Et on est en plein dedans.
01:23:52 Merci Alain Juillet. - Merci.
01:23:54 Merci beaucoup Alain Juillet, merci
01:23:56 beaucoup chers auditeurs d'être toujours aussi nombreux
01:23:58 à nous écouter. Tout de suite, l'émission de
01:24:00 Brigitte Lahaie, à tout de suite sur Sud Radio.
01:24:02 Sud Radio, parlons vrai.

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