Avec Alain Juillet, ex-directeur de la DGSE et ancien haut responsable chargé de l'intelligence économique auprès du Premier ministre français.
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00:00 Le face à face d'André Bercoff avec Alain Juillet, ex-directeur de la DGSE. Bonjour Alain Juillet.
00:06 - C'est l'état de renseignement de la DGSE.
00:08 - Oui, directeur de renseignement de la DGSE.
00:10 - Alors Alain Juillet, je suis très heureux de recevoir Alain Juillet.
00:14 Nous nous sommes rencontrés à plusieurs reprises et dans des conférences
00:18 et ça fait toujours vraiment plaisir de l'entendre et on apprend.
00:23 Alors, ex-directeur du renseignement et financement de la DGSE, il faut le rappeler, et ancien responsable chargé de l'intelligence économique
00:29 auprès du Premier ministre français.
00:31 Alors Alain Juillet, vous aussi, vous n'avez pas votre langue dans votre poche
00:35 et vous avez, voilà, le plaisir de la distance et la lucidité, c'est toujours bon à prendre ça.
00:41 Au fond, je voudrais commencer par parler un peu de ce qui se passe, vous voyez,
00:46 de ce qu'on a eu depuis, en géopolitique, que ce soit Russie-Ukraine d'un côté et Proche-Orient de l'autre.
00:54 Mais moi, je voudrais vraiment que vous me disiez ce que vous pensez des narratives que l'on peut entendre,
00:59 que ce soit de la part des responsables, que ce soit de la part d'un certain nombre de médias, et de la réalité.
01:05 Qu'est-ce qui fait qu'il y a un tel, je dirais pas abîme, mais quand même un tel fossé,
01:10 la plupart du temps, entre ces narratives, et on les vit en ce moment, et le réel ?
01:14 - Alors, il y a plusieurs choses, en définitive.
01:17 D'abord, il y a le fait que les gens,
01:21 est-ce que c'est par conditionnement, est-ce que c'est par habitude, c'est un peu difficile de le dire,
01:25 mais les gens en général, le public en général, réagit à l'émotion, il ne réagit plus sur le rationnel.
01:31 C'est très frappant.
01:33 Donc, tout ce qui se passe est interprété sous le côté émotionnel,
01:38 et du même coup, on passe complètement à côté de la réalité telle qu'elle est.
01:44 Ce que vous venez de dire, d'ailleurs, regardez sur l'Eurovision, que j'ai écouté un instant,
01:49 où en définitive, le public a voté émotionnellement,
01:54 n'a absolument pas voté sur la qualité des candidats,
01:56 parce que s'il avait voté vraiment sur la qualité des candidats,
01:59 le classement n'aurait rien à voir avec le classement qu'on a vu.
02:03 On est en plein là-dedans, ça c'est le premier point.
02:06 Le deuxième, c'est qu'il faut bien voir que nous sommes rentrés dans un monde dans lequel
02:10 l'influence, les opérations d'influence, menées par d'autres pays,
02:14 et pas seulement d'un côté, mais de tous les côtés.
02:17 C'est à ça qu'il faut voir.
02:19 - Vous voulez dire la guerre de l'information ?
02:21 - La guerre de l'information, maintenant, elle est générale,
02:23 et on a des manipulations de l'information qui sont faites par des ennemis de la France,
02:29 comme par des amis de la France.
02:31 Quand vous voyez ce qui s'est passé en Ukraine, par exemple,
02:35 il est évident qu'il y a eu une manipulation de l'information dans tous les sens.
02:39 D'un côté par les Russes, mais de l'autre côté par les Américains,
02:42 et par, je dirais, les principaux acteurs de l'OTAN.
02:45 Quand vous voyez l'histoire d'Israël et de la Palestine,
02:49 on voit qu'évidemment il y a des opérations d'influence dans les deux sens.
02:53 - Bien sûr.
02:54 - Alors, toute la difficulté là-dedans, c'est essayer de voir,
02:57 de tirer le bon grain de l'ivraie, d'extraire le bon grain de l'ivraie,
03:01 c'est pas facile, parce que pour ça il faut être très rationnel,
03:04 et puis il ne faut pas croire ce qu'on entend directement,
03:07 il faut essayer de recouper l'information en disant,
03:10 "Tiens, que disent, par exemple, sur un problème,
03:12 que disent les Russes, que disent les Américains, que disent les Chinois ?"
03:14 - Faire son propre jugement.
03:16 - Exactement.
03:17 Et là, à ce moment-là, c'est d'autant plus difficile aujourd'hui
03:21 qu'avec les réseaux sociaux, dans les réseaux sociaux,
03:24 vous avez des gens qui sont, on le sait bien maintenant,
03:27 qui sont poussés par certains pays pour délivrer des messages
03:31 qui vont peu à peu tendre l'esprit des gens.
03:34 Alors nous on en parle en politique en disant,
03:37 "Ah, il y a dans les campagnes présidentielles,
03:40 aux États-Unis, en France et ailleurs, il y a des interventions de certains."
03:45 Moi je vais dire, "Non, il y a des interventions de tout le monde."
03:48 Seulement, on ne parle pas de nos alliés, on parle toujours des ennemis.
03:52 Alors, selon les moments, l'ennemi n'est pas le même,
03:55 donc on ne parle pas d'eux-mêmes.
03:56 - Mais alors Alain Juillet justement, parlons, prenons un exemple,
03:59 parce que c'est vraiment chimiquement pur, Russie-Ukraine.
04:03 Pourquoi nous, Français, nous Européens, avons suivi,
04:08 quasi aveuglement, je parle de la majorité, le narratif américain ?
04:11 Alors qu'on aurait pu, sans du tout et bien même,
04:14 le narratif russe est tout aussi entaché de déformations et de désinformations.
04:20 Mais nous, enfin la plupart de nos élites,
04:23 ou de nos élites, qu'elles soient politiques ou médiatiques ou autres,
04:26 ont absolument suivi, rappelez-vous,
04:29 c'était Hitler-Poutine, Churchill-Zelensky, etc.
04:35 Qu'est-ce qui fait que ça a mordu et ça a mort encore, d'une façon,
04:40 et puis le reste n'existe pas, ce sont l'ennemi, c'est le camp du mal,
04:44 on n'a pas les écouté.
04:45 - Oui voilà, vous avez répondu en partie déjà à la question,
04:49 parce que, en définitive, toute la technique maintenant,
04:52 c'est de mettre d'un côté le camp du mal,
04:54 de l'autre côté le camp du bien, c'est Star Wars, si vous voulez,
04:56 les blancs et les noirs.
04:57 Bon, alors, on vous dit, lui, Poutine, c'est un monstre, c'est un tueur.
05:02 On nous disait aussi, il est malade, il va mourir, il va être renversé,
05:05 enfin, tout y passe.
05:06 - Et oui, depuis un an et demi, deux ans, on dit que ça.
05:09 - Ah oui, il a tous les défauts.
05:11 On lui reconnaît quand même un peu de tête, un peu de réflexion,
05:16 mais pas beaucoup.
05:17 En gros, c'est ça.
05:18 - Mais c'est l'intelligence de Satan.
05:19 - Voilà, c'est Satan, c'est Satan avec tout ce que ça comporte.
05:22 Et de l'autre côté, par contre, c'est une pure merveille.
05:25 La vérité, c'est qu'il y a du mal et du bien dans les deux camps.
05:31 Dans l'affaire ukrainienne, on sait très bien qu'il y a du pour et du contre,
05:39 des deux côtés.
05:40 Les Russes sont effectivement attaqués, il n'y a pas photo.
05:45 Suite à une monstrueuse erreur des services de renseignement russe,
05:48 c'est clair et net, qu'ils n'auraient pas dû faire cette guerre à ce moment-là.
05:52 C'est clair.
05:53 Mais d'un autre côté, il faut bien dire aussi que de l'autre côté,
05:56 ça faisait des années qu'ils faisaient tout pour que ça arrive.
05:58 - Le don basse.
05:59 - Le don basse et autres.
06:00 Donc, on sait très bien que la tension peut arriver à un moment
06:04 où il allait y avoir un clash.
06:06 Tout le monde le savait.
06:07 Le problème, c'est pourquoi nous, on a pris parti,
06:10 alors qu'on n'était pas mêlé à ça au départ.
06:13 L'Ukraine était pilotée par les Américains et par les Anglais.
06:18 Les Anglais et les Américains plutôt.
06:20 Et donc, nous, on n'était pas dans le coup.
06:23 On avait essayé avec l'Allemagne, dans les accords de Minsk,
06:26 de calmer le jeu.
06:28 Là, il y a un passage un peu douteux.
06:31 - On a vu les confessions de Hollande.
06:33 - Oui, on a vu les confessions de Hollande.
06:34 - Et de Merkel.
06:35 - Et d'Angela Merkel, ils en ont...
06:36 On voulait juste gagner du temps.
06:38 Parce qu'on savait qu'il fallait préparer la guerre.
06:41 Ce qui veut dire que donc, ils étaient convaincus
06:43 qu'il allait y avoir la guerre.
06:45 Et donc, ou par provocation, ou eux, ils allaient la faire.
06:48 Donc, on voit bien.
06:49 Rien que par cette déclaration,
06:51 on voit que le message qu'on nous a fait passer était complètement faux.
06:54 On a été manipulés totalement.
06:56 - Pourquoi ?
06:57 - On en aura l'un, je lui ai dit ça.
06:58 Pourquoi les Français, ou les incendes européens,
07:02 ont accepté cette manipulation,
07:04 en se disant "bon, sans être neutre,
07:06 on peut quand même peser le pour et le contre".
07:09 - Qu'est-ce qui a fait que...
07:11 - Je vais vous dire, moi ça m'a rappelé...
07:13 Cette affaire d'Ukraine, ça me rappelle beaucoup l'affaire de l'Irak.
07:16 Où à l'époque, on avait en France un président qui s'appelait Jacques Chirac,
07:19 qui a refusé de suivre les Américains.
07:22 Et il s'est fait traiter, et la France s'est fait traiter de tout.
07:25 N'empêche que c'est la France, on l'a vu plus tard, c'est la France qui avait raison.
07:28 Et maintenant, tout le monde le reconnaît.
07:30 Mais à l'époque, souvenez-vous, ça a été une horreur.
07:33 C'est exactement la même chose.
07:35 Moi je suis convaincu qu'une fois que cette guerre va s'arrêter,
07:37 parce qu'elle va s'arrêter, c'est obligé,
07:39 lorsqu'elle va s'arrêter, on va s'apercevoir qu'on pouvait effectivement l'éviter.
07:45 Je reconnais d'ailleurs à Emmanuel Macron, notre président,
07:50 d'avoir eu la volonté de tenter de le faire,
07:53 quand il a été voir Poutine à Moscou.
07:56 Bon, ça n'a pas marché, ça c'est autre chose, on peut discuter.
07:59 On peut discuter sur comment ça a été fait, ça c'est autre chose.
08:02 Mais il y avait une volonté d'essayer de trouver une solution,
08:05 comme Sarkozy avait trouvé une solution pour la Géorgie,
08:08 à l'époque de la guerre en Géorgie, il avait arrêté.
08:11 Mais les pressions étaient telles que c'était quasiment déjà impossible.
08:15 - On va en parler tout de suite après cette petite pause à la juillet,
08:18 pour savoir effectivement est-ce que la guerre est pliée ou pas aujourd'hui,
08:21 et ce qui s'est passé vraiment, au moment d'ailleurs de Ankara,
08:25 rappelez-vous, un mois après l'invasion russe.
08:28 - Exactement André, tout à fait.
08:29 - A tout de suite.
08:31 - Sud Radio Bercov dans tous ses états, midi 14h.
08:35 André Bercov.
08:36 - Ici Sud Radio.
08:39 Les français parlent au français.
08:44 Je n'aime pas la blanquette de veau.
08:47 Je n'aime pas la blanquette de veau.
08:50 - Sud Radio Bercov dans tous ses états.
08:53 - Et avec Alain Juillet, ex-directeur du renseignement de la DGSE,
08:57 ancien responsable chargé de l'intelligence économique auprès du Premier ministre français.
09:01 Et justement, il s'agit du renseignement de l'intelligence,
09:06 qu'elle soit économique ou géopolitique.
09:08 Alain Juillet, franchement, aujourd'hui, à l'heure où on parle,
09:12 du point de vue de la guerre, est-ce que ce n'est pas déjà plié ?
09:16 A votre avis.
09:17 - Oui, je crois qu'il faut être objectif si vous voulez.
09:20 Quand on regarde ce qui s'est passé depuis deux ans,
09:23 on s'aperçoit que les russes ne sont pas très bons en offensive.
09:26 Jusqu'à maintenant, ils n'ont pas été très bons en offensive.
09:29 Par contre, ils se sont révélés excellents en défensive.
09:32 Et c'est là où on s'est fait avoir.
09:34 C'est que les occidentaux pensaient que les troupes ukrainiennes,
09:37 avec le matériel américain, français, anglais, et autres,
09:40 allaient enfoncer les troupes russes.
09:41 Ça ne s'est pas du tout passé comme ça.
09:43 Donc ça, c'est clair.
09:44 On a d'un côté...
09:46 Les ukrainiens, aujourd'hui, souffrent de beaucoup de choses.
09:49 On leur donne des moyens, certes, et puis ça va revenir.
09:52 Il y a eu un moment un petit trou, mais il ne faut pas exagérer, ça va revenir.
09:55 - Oui, mais est-ce que ça suffit ?
09:57 - Mais ça ne suffit pas.
09:58 Mais non, ça ne suffit pas, parce qu'en réalité, ils ont plein de problèmes.
10:02 Le premier problème qu'ils ont, c'est un problème d'hommes.
10:05 Il y a eu beaucoup de pertes.
10:07 Là aussi, il faut arrêter de dire que les russes sont faits massacrer,
10:10 et puis les ukrainiens n'ont pas eu de mort.
10:11 Non.
10:12 Il y a autant de morts d'un côté que de l'autre, en gros.
10:15 Alors, les chiffres varient.
10:16 On peut penser qu'on est à peu près actuellement en total à 500 000 morts,
10:20 250 000 de chaque côté, plus les blessés.
10:24 Multiplié par deux ou par trois, non.
10:26 - Ce qui fait quand même beaucoup, oui.
10:27 - Pour un pays qui fait un peu plus de 40 millions d'habitants,
10:30 et qui a vu une partie de ces jeunes partir à l'étranger pour ne pas faire le service militaire...
10:34 - Ils sont plusieurs millions à l'étranger.
10:36 - Oui, pour ne pas faire la guerre,
10:38 eh bien évidemment, ils se trouvent aujourd'hui avec un vrai problème.
10:41 D'ailleurs, on l'a vu, la semaine dernière,
10:43 ils ont passé un décret disant que les détenus pouvaient être utilisés.
10:46 Or, souvenez-vous, quand les russes ont fait ça,
10:49 ceux qui ont dit les occidentaux, ils ont dit "c'est un scandale, c'est honteux,
10:52 Poutine, ce monstre",
10:54 ben on fait exactement la même chose,
10:56 les détenus vont être utilisés aussi,
10:58 et vous avez vu qu'on a prolongé,
11:00 on a allongé, je dirais,
11:02 le nombre de gens,
11:06 enfin augmenté le nombre de gens qui doivent faire leur service militaire,
11:10 donc partir à la guerre,
11:12 avec une conséquence, c'est que maintenant,
11:14 on a des gens qui sont sur le terrain,
11:16 qui ont 50 ans,
11:18 or on sait très bien qu'une troupe de gens de 50 ans
11:20 n'a pas la capacité
11:22 de faire la guerre comme une troupe de 20 ans.
11:24 Donc on est dans un système dans lequel
11:27 ça ne peut pas se terminer bien.
11:30 Donc il va falloir négocier.
11:32 Moi je passe mon temps, depuis deux ans à le dire,
11:34 depuis d'ailleurs le moment,
11:36 vous vous en souvenez, un mois, un mois et demi après le début de la guerre,
11:39 il y a eu une négociation.
11:41 - Et ils étaient prêts à signer, mais M. Johnson, Boris,
11:44 de son prénom, il est arrivé,
11:46 - Il a dit "A. Zelensky, il n'est pas question que vous signiez,
11:48 on va gagner, il faut continuer."
11:50 Alors que les négociateurs des deux côtés,
11:52 en Thalia, en Turquie,
11:54 avaient négocié justement,
11:56 et les provinces russes étaient autonomes,
11:59 sauf la Turquie qui devenait russe,
12:01 mais les autres étaient autonomes,
12:03 - Pas la Turquie,
12:05 - Mais réellement autonomes.
12:07 - Oui, sauf la Turquie, la Crimée.
12:09 - La Crimée devenait totalement russe,
12:12 et les autres étaient totalement autonomes.
12:14 - Exact.
12:16 - Et il y a eu des accords.
12:18 Quand on va voir l'accord, quand on va arriver maintenant,
12:20 vous saurez que cet accord-là était bien meilleur.
12:22 Mais comme vous l'avez dit, M. Johnson a considéré
12:25 qu'au nom des Occidentaux, il fallait continuer.
12:28 - Donc des centaines de milliers de morts pour rien.
12:30 - Moi c'est ce que je pense.
12:32 Le drame de cette guerre, ça m'a fait traiter de pourrus,
12:34 ça m'a fait traiter de complotiste,
12:36 je m'en fous.
12:38 La réalité c'est qu'aujourd'hui,
12:40 depuis pratiquement deux ans maintenant,
12:43 on fait tuer des gens pour rien,
12:45 et on sait très bien comment ça va se terminer
12:47 au niveau de la négociation.
12:49 - Bien sûr. Et tout le monde le sait,
12:51 et fait semblant de ne pas le savoir.
12:53 Est-ce qu'à votre avis,
12:55 ça va aller au moins jusqu'aux élections américaines de novembre ?
12:57 - C'est la question, si vous voulez.
12:59 Parce que ça va dépendre, je dirais,
13:01 de ce qui va se passer avec les Russes.
13:03 Vous avez vu que les Russes progressent sur la partie nord,
13:05 vers Kharkov.
13:07 Ça, c'est une manœuvre qui a été relativement bien jouée,
13:09 parce qu'ils ont fait croire,
13:11 tous les médias occidentaux,
13:13 qu'ils allaient prendre Kramatorsk.
13:15 Tout le monde disait qu'ils allaient partir
13:17 vers Tchatchégiar et vers Kramatov.
13:19 Kramatorsk, pardon,
13:21 est au centre du front,
13:23 et pas du tout, Garazdlimov attaque par le nord,
13:25 et là il surprend tout le monde.
13:27 Et visiblement,
13:29 en face, ils n'avaient pas prévu ça.
13:31 Mais est-ce que
13:33 cette progression russe
13:35 ira jusqu'à Kharkov ?
13:37 Et même, ils ne vont pas prendre Kharkov en un mois.
13:39 Les grandes villes, aujourd'hui, on ne peut pas les prendre comme ça.
13:41 Et je ne vois pas
13:43 un déluge de feu sur Kharkov,
13:45 comme on a connu à Alep,
13:47 à Mossoul, ou maintenant,
13:49 dans la bande de Gaza.
13:51 Donc, je pense que, de toute manière,
13:53 si ça va mal,
13:55 on négociera tout de suite.
13:57 Si ça ne va pas trop mal,
13:59 je pense qu'il faudra attendre l'arrivée de Trump,
14:01 puisque, personnellement, j'en suis convaincu qu'il va arriver.
14:03 - Vous pensez qu'ils ne vont pas
14:05 arriver à l'empêcher de se présenter ?
14:07 - Moi, je pense que c'est...
14:09 Je pense que c'est que lui,
14:11 même là, il y a encore cette histoire de procès
14:13 avec la jeune femme,
14:15 mais je crois que c'est trop tard, maintenant.
14:17 Et d'ailleurs, on le voit bien,
14:19 quand vous voyez le président Biden
14:21 annoncer
14:23 qu'il n'enverra plus
14:25 d'obus aux Israéliens,
14:27 parce qu'il est en train
14:29 de perdre le vote des Arabes américains,
14:31 - Oui, il en est là.
14:33 - Oui, qui, traditionnellement, votent...
14:35 Traditionnellement, les Arabes américains
14:37 votent démocrate.
14:39 Et donc, pour lui, comme ça se joue
14:41 à 2 ou 3% près, perdre 1 ou 2%
14:43 des voix, c'est dramatique.
14:45 C'est pour ça qu'il a fait cette déclaration.
14:47 Il dit "J'arrête d'envoyer des bombes,
14:49 mais je continue
14:51 à les appuyer
14:53 pour le dôme de fer. Donc, je continue à protéger
14:55 Israël en tant qu'État,
14:57 mais je ne cautionne plus ce qui se passe
14:59 à Arafat."
15:01 Pour essayer de récupérer les voix.
15:03 Mais à mon avis, même avec ça, d'après les sondages,
15:05 il ne les récupérera pas. - Mais alors, justement,
15:07 Alain-Julie, revenons un peu à la France, à notre
15:09 cher et doux pays, "vieux pays",
15:11 comme disait un sondage général.
15:13 Et vous avez été à la DGSE,
15:15 et puis vous connaissez
15:17 bien, bien la chose. Qu'est-ce qui fait
15:19 quand même que, pour prendre un exemple
15:21 très précis, on en parlait
15:23 au Rantel, qu'est-ce qui fait que quand
15:25 Mme Merkel va voir
15:27 M. Xi Jinping en Chine, elle y va
15:29 toute seule, quand M.
15:31 Scholz va être ministre,
15:33 elle va tout seule, et que quand nous accueillons
15:35 M. Xi Jinping à Paris,
15:37 Emmanuel Macron le reçoit,
15:41 mais il n'est pas seul, il est à Bagram,
15:43 Oursula von der Leyen. Qu'est-ce que ça
15:45 traduit ? - Ben, il y a...
15:47 Selon le point de vue où on se place,
15:49 il y a deux possibilités ici. Ou bien
15:51 on est déjà complètement vassalisé
15:53 par la Commission européenne,
15:55 l'Union européenne. C'est-à-dire qu'on n'a plus
15:57 les moyens de faire notre politique tout seul,
15:59 parce que notre situation financière est désastreuse,
16:01 parce qu'il y a beaucoup de choses qui font
16:03 qu'on ne nous prend plus au sérieux.
16:05 Ça, c'est la première option.
16:07 La deuxième, c'est
16:09 que notre président, ça c'est un secret
16:11 pour personne, voudrait
16:13 ou souhaiterait être le patron
16:15 de l'Europe, après avoir été le patron de la France.
16:17 Je crois que là-dessus, il n'y a pas de doute.
16:19 Il l'a dit, il l'a laissé entendre. - Il n'y a pas d'ambiguïté
16:21 là-dessus. - Il n'y a pas d'ambiguïté là-dessus.
16:23 Et que dans ce cadre-là, il se dit, pour montrer
16:25 que je suis vraiment un parfait européen,
16:27 j'emmène la présidente, enfin la
16:29 la chef de la commission, de manière
16:31 à ce que tout le monde sache que
16:33 je ne fais rien qui va contre les intérêts
16:35 européens. Le problème,
16:37 c'est que quand M. Scholz
16:39 va négocier avec Ypping, c'est dans l'intérêt
16:41 spécifique de l'Allemagne,
16:43 et quand Mme Merkel a été
16:45 voir Ypping, juste avant son départ,
16:47 quand elle était
16:49 encore chancelière, elle y a été
16:51 toute seule. Alors qu'on lui a dit "Vous y allez toute seule ?"
16:53 Oui, et c'est moi qui vais négocier l'accord
16:55 pour l'Europe. Donc l'Allemagne a négocié
16:57 tout seul. - C'est moi seule, moi, Mme Merkel,
16:59 qui va négocier. - Alors évidemment,
17:01 quand on a vu l'accord qui a été signé,
17:03 il est évidemment très favorable aux Allemands.
17:05 Ça, c'est évident. Elle n'allait pas
17:07 en plus nous favoriser les Français, les Espagnols
17:09 ou les Italiens. Bon, donc,
17:11 on voit bien que d'un côté, il y a des gens
17:13 qui font une vraie politique,
17:15 et les Allemands essaient de se sortir du piège
17:17 dans lequel ils sont. - Une politique nationale. - Ah mais totalement nationale.
17:19 - On est bien d'accord. - C'est la souveraineté
17:21 allemande, c'est clair, il n'y a pas photo
17:23 là-dessus. La priorité,
17:25 c'est l'Allemagne.
17:27 Allemagne avant tout, c'est clair, mais il y en a d'autres
17:29 qui font la même chose. Et puis,
17:31 regardez même Mélanie,
17:33 Mélanie est en train de faire,
17:35 on n'en parle pas en France, mais Mélanie est en train de faire
17:37 un travail incroyable au niveau international
17:39 sur le bassin méditerranéen.
17:41 - Ah oui ? - Ah oui,
17:43 on la voit partout. - Personne n'en parle.
17:45 - Ah oui, elle passe des accords avec les uns, avec les autres,
17:47 et nous, on perd pied.
17:49 - Très intéressant. On va en parler
17:51 juste après une petite pause. Et Lucien,
17:53 appelons le... - Oui, vous avez
17:55 la parole sur Sud Radio. 0826-300-300.
17:59 Vous pouvez nous appeler pour interpeller André Bercoff,
18:01 pour interpeller Alain Julliet. 0826-300-300.
18:05 A tout de suite sur Sud Radio.
18:07 - Sud Radio Bercoff dans tous ses états.
18:09 Appelez maintenant pour réagir 0826-300-300.
18:13 - Ici Sud Radio.
18:17 Les Français parlent au français.
18:21 Les carottes sont cuites.
18:23 Les carottes sont cuites.
18:25 Les carottes sont cuites.
18:27 - Sud Radio Bercoff dans tous ses états.
18:29 - Et je rappelle Alain Julliet
18:31 qu'en tant qu'ex-directeur
18:33 de renseignement des GSE
18:35 et ancien responsable, vous avez travaillé
18:37 avec plusieurs premiers ministres, plusieurs présidents.
18:39 - Ah oui, absolument.
18:41 Si vous voulez, moi, j'ai travaillé
18:43 effectivement sous les ordres
18:45 de Jean-Pierre Raffarin,
18:47 de Dominique de Villepin
18:49 et de François Fillon, donc c'est pas mal.
18:51 Et puis j'ai eu l'occasion de travailler
18:53 avant au Mélade avec, y compris
18:55 avec, à l'époque, de l'équipe
18:57 du président Mitran. Et puis par ma famille
18:59 j'ai été proche du général.
19:01 - Vous êtes le neveu de Pierre Julliet, je rappelle.
19:03 - Oui, c'est ça. Mon oncle, Pierre Julliet,
19:05 a été le conseiller de Chirac, de Pompidou.
19:09 Et ma tante était la secrétaire du général.
19:11 Donc si vous voulez...
19:13 Donc moi, j'ai suivi toute l'histoire.
19:15 - Et alors cette histoire,
19:17 est-ce que
19:19 ça nous évoque
19:21 la fameuse phrase de Karl Marx,
19:23 "l'histoire c'est d'abord un premier acte
19:25 d'une tragédie et ça se répète en farce".
19:27 Est-ce qu'on est presque là,
19:29 sans exagérer, mais quand même ?
19:31 - Je crois
19:33 qu'effectivement... Moi je crois à la dérive,
19:35 si vous voulez, aux dérives dans
19:37 les civilisations, dans les sociétés.
19:39 Je me suis beaucoup intéressé, je m'intéresse
19:41 toujours beaucoup à l'histoire et c'est vrai que quand on regarde
19:43 par exemple la bascule
19:45 ou l'effondrement de certaines civilisations,
19:47 de certains systèmes...
19:49 - Certains empires. - Exactement, certains empires.
19:51 On s'aperçoit qu'il y a
19:53 une dérive qui s'est aggravée
19:55 et puis à un moment, ça explose.
19:57 Et bien là,
19:59 c'est vrai qu'on a un certain nombre de questions
20:01 qu'on peut se poser quand on voit effectivement
20:03 autour de nous
20:05 un certain nombre de ces dérives.
20:07 Alors il ne s'agit pas de dire c'est mal ou c'est bien,
20:09 il s'agit de constater. Moi je suis un anode d'analyse
20:11 et de constat, moi je suis très froid.
20:13 - Alors parlons un peu de ces dérives.
20:15 Vous pouvez nous donner quelques exemples
20:17 de ces dérives, à votre avis.
20:19 - Ah bien si vous voulez, déjà, il y a la dérive
20:21 de l'autorité. La dérive, ce que j'appelle
20:23 moi, la dictature des minorités.
20:25 Quand on est
20:27 dans une démocratie,
20:29 c'est la majorité qui dirige,
20:31 c'est le principe même de la démocratie.
20:33 C'est la majorité qui dirige, ce n'est jamais
20:35 une minorité.
20:37 Quand on est dans Royauté,
20:39 il y a un individu
20:41 qui dirige, le roi qui dirige,
20:43 mais qui est obligé de gérer
20:45 à long terme parce qu'il faut qu'il assure
20:47 la succession pour ses propres
20:49 enfants. Donc il ne peut pas faire n'importe quoi.
20:51 Parce que sinon, c'est la révolution
20:53 et ses enfants perdent le pouvoir.
20:55 Donc il est coincé par un système,
20:57 si vous voulez. L'Empire,
20:59 en général, quand ils ont pris
21:01 le pouvoir, dans l'Empire,
21:03 ils essaient toujours de faire passer
21:05 les enfants. Là encore on retrouve
21:07 l'héritage.
21:09 Alors, quand le système,
21:11 justement, n'a plus de vision,
21:13 quand il y a une dictature des minorités
21:15 qui impose en permanence
21:17 sa vision qui est totalement minoritaire,
21:19 mais en faisant tellement de bruit
21:21 qu'elle s'impose
21:23 aux majoritaires.
21:25 Déjà, on est dans une dérive.
21:27 Alors, quand je dis ça, moi je ne dis pas
21:29 uniquement ça pour dire que c'est des dérives
21:31 communautaires ou autres, non.
21:33 C'est aussi la dérive des élites
21:35 par rapport au peuple.
21:37 Oui, la dérive de l'élite
21:39 par rapport aux ouvriers, c'est la dérive
21:41 de certains types
21:43 d'intellectuels par rapport à d'autres.
21:45 On les assise
21:47 dans tous les sens, on a des dérives dans tous les coins.
21:49 - Qui engendrent
21:51 les divorces entre peuple et élite,
21:53 entre peuple et pouvoir, etc. - Exactement.
21:55 L'argent aussi. Ce qu'on appelle la plutocratie.
21:57 La plutocratie, c'est une
21:59 démocratie dans laquelle ce sont les riches
22:01 qui dirigent.
22:03 Il faut bien reconnaître qu'aujourd'hui,
22:05 aux Etats-Unis, on est dans une plutocratie.
22:07 Puisqu'on voit bien que
22:09 le montant de l'argent pour la campagne
22:11 pour l'élection du président
22:13 fait que celui qui a le plus d'argent
22:15 a le plus de chance de gagner.
22:17 Et on voit bien aussi que ceux qui font la course
22:19 sont tous des gens extrêmement riches.
22:21 Donc, on est bien dans une plutocratie.
22:23 On n'est plus dans une démocratie.
22:25 - Et en France, aujourd'hui, à votre avis ?
22:27 - En France, moi je pense déjà qu'on est dans un système
22:29 élitiste,
22:31 totalement élitiste, puisqu'un petit groupe
22:33 veut diriger les autres
22:35 et la meilleure preuve en est, c'est
22:37 le refus du référendum.
22:39 Et oui, tout système
22:41 qui permet de donner la parole au peuple
22:43 est refusé systématiquement par le pouvoir
22:45 parce que, pour eux, le peuple,
22:47 on ne doit pas l'écouter. On doit imposer
22:49 au peuple ce que nous, on veut.
22:51 Ce qui n'est pas du tout la même chose.
22:53 - Oui, c'est-à-dire qu'en fait, nous sommes le camp du bien, on sait mieux que vous
22:55 ce qui est bon pour vous. - Exactement. - Donc vous n'avez qu'à nous écouter.
22:57 - Et vous n'avez rien à dire. - Voilà.
22:59 Et donc, s'ensuit, on l'a vu,
23:01 le COVID, gouvernement par la peur,
23:03 management par le chaos, et attention,
23:05 restez chez vous, sinon il va vous arriver des problèmes.
23:07 - Exactement. Et il y a des manipulations tout le temps.
23:09 Alors, on parlait tout à l'heure d'opération
23:11 d'influence. Alors, au niveau
23:13 international, c'est clair, ça n'arrête pas,
23:15 mais au niveau national aussi.
23:17 Le système qu'on appelle
23:19 de la pensée unique, c'est-à-dire
23:21 il faut penser comme on vous dit de penser.
23:23 Et si vous ne pensez
23:25 pas comme ça, vous êtes un misérable,
23:27 vous êtes un complotiste, vous êtes un dangereux individu.
23:29 Bon, comme disait
23:31 Béart, celui qui pense...
23:33 - Le premier qui a dit la vérité, il sera exécuté.
23:35 - Il faut l'éliminer, exactement.
23:37 Eh bien, on est en plein dedans.
23:39 Parce que
23:41 on a eu de vérité,
23:43 et on veut absolument que ce soit
23:45 la vérité de tous.
23:47 Et ça, c'est très mal, ça.
23:49 - Mais est-ce que ça n'amène pas, Anna Jubillé,
23:51 et ça m'intéresse aussi,
23:53 votre ressenti là-dessus, en tout cas votre réaction,
23:55 est-ce qu'au fond, c'est pas
23:57 le pauvre Montesquieu qui doit se retourner
23:59 dans sa tombe 20 000 fois ?
24:01 Est-ce qu'on souffre pas vraiment,
24:03 plus qu'aux Etats-Unis, de l'absence de contre-pouvoirs ?
24:05 Où sont les contre-pouvoirs ?
24:07 - Oui, je suis d'accord
24:09 avec vous. La force des Etats-Unis,
24:11 c'est que vous avez, à côté de ça,
24:13 le système a été conçu pour avoir des contre-pouvoirs.
24:15 Il faut dire aussi que c'est une fédération,
24:17 une fédération d'Etats, les Etats-Unis.
24:19 Et les Etats-Unis d'Amérique,
24:21 ils sont unis, mais chacun,
24:23 chaque Etat a sa spécificité.
24:25 Et donc c'est pas si facile que ça.
24:27 Le fédéral n'a qu'un pouvoir sur un certain
24:29 nombre de choses, pas sur tout.
24:31 Aux Etats-Unis, un certain nombre
24:33 de règles sont faites
24:35 selon les Etats, et puis chacun a son pouvoir.
24:37 Là, chez nous, c'est pas du tout pareil.
24:39 Nous, on a un système qui, au contraire,
24:41 je trouve qu'il est en train de devenir...
24:43 Il y avait une tentative, à l'époque du président Mitterrand,
24:45 à l'époque, il y a eu une tentative
24:47 de décentralisation, mais aujourd'hui,
24:49 on peut pas dire qu'on est en décentralisation.
24:51 On est en recentralisation.
24:53 Jamais le pouvoir n'a été concentré dans aussi
24:55 peu de mains. Il faut bien le dire.
24:57 Si vous regardez l'histoire de France,
24:59 je crois que c'est... Il faut remonter très
25:01 loin pour retrouver un système
25:03 comme celui-là. - Et ça arrive au point, c'est intéressant,
25:05 il y a l'exécutif, donc qui fait tout,
25:07 et ça arrive au point que l'exécutif, le Parlement,
25:09 où l'exécutif n'a pas la majorité,
25:11 malgré ça,
25:13 ils font passer ce qu'ils veulent.
25:15 Enfin, l'exécutif fait passer ce qu'il veut.
25:17 - Oui, mais là aussi, ça pose un problème, si vous voulez.
25:19 D'un côté, c'est bien,
25:21 quand on dit qu'on peut arriver à faire
25:23 des alliances qui font que
25:25 on crée des majorités temporaires
25:27 pour faire passer des textes,
25:29 mais ça pose un autre problème. Par contre,
25:31 est-ce que c'est bien raisonnable de voir
25:33 un certain nombre de décisions
25:35 qui sont prises, qui vont à l'opposé
25:37 de ce que pensent les gens
25:39 et de ce que souhaitent les gens ?
25:41 Alors, on vous dit "oui, mais nous, nous savons".
25:43 C'est pas vrai.
25:45 Il faut quand même arriver...
25:47 Il faut pas mépriser le peuple,
25:49 il faut pas mépriser les gens,
25:51 surtout dans un pays comme le nôtre,
25:53 où le niveau culturel, le niveau social
25:55 et autres, quoi qu'on en raconte, a monté.
25:57 Certes, c'est pas le bac,
25:59 le bac est une catastrophe,
26:01 mais le niveau du bac est pas bon.
26:03 Mais il n'empêche quand même que par rapport à l'époque
26:05 où on se glorifiait d'avoir un certificat d'études
26:07 et où moi, à mon époque,
26:09 quand j'ai commencé, quand on avait le brevet,
26:11 on était respectable, et le bac, on était un grand monsieur,
26:13 bon, il faut reconnaître qu'aujourd'hui,
26:15 c'est pas ça. - C'est la même chose.
26:17 - Effectivement, on oublie ça.
26:19 On dit "oui, on est fichus, on est fichus".
26:21 Juste un mot avant, et nous allons prendre
26:23 des auditeurs aussi à l'injuillet.
26:25 Est-ce qu'à votre avis, on va,
26:27 sans faire ni les Cassandres,
26:29 ni les prophètes de mauvais augure,
26:31 est-ce qu'on pourra éviter,
26:33 que ce soit au niveau de l'Europe, au niveau de la France,
26:35 des affrontements
26:37 qui sont assez aigus,
26:39 sinon violents ?
26:41 Est-ce que pour résoudre ces problèmes-là,
26:43 est-ce qu'il faudra trancher un noeud gordien,
26:45 ou on pourra l'éviter, à votre avis ?
26:47 - Moi, je pense que les problèmes
26:49 de ce genre viennent
26:51 quand l'État n'est pas fort.
26:53 Si vous voulez.
26:55 Je suis profondément républicain et démocrate.
26:57 Je précise tout de suite pour qu'il n'y ait pas
26:59 d'interprétation de ce côté-là.
27:01 - Bien sûr.
27:03 - Mais, ceci étant,
27:05 il est clair qu'il faut une autorité
27:07 de l'État qui soit indiscutable.
27:09 La montée des incivilités,
27:11 c'est très intéressant, cette affaire des incivilités,
27:13 parce que, quand on voit la montée en France
27:15 des incivilités, qui ont commencé par
27:17 mal se comporter, banalement,
27:19 insulter les gens, faire des doigts d'honneur
27:21 en voiture, quand on faisait une queue de poisson,
27:23 enfin bref, des trucs assez simples, en définitive,
27:25 mais qui, maintenant, sont au coup de couteau
27:27 parce que vous avez mal regardé
27:29 quelqu'un ou que vous ne lui plaisez pas.
27:31 Bon. Ça pose un énorme problème.
27:33 - C'est clair.
27:35 - Si vous voulez. Bon. Eh bien, là-dedans,
27:37 comment faire ? Eh bien, il n'y a pas de problème,
27:39 c'est l'autorité. Le seul moyen pour arrêter
27:41 ça, c'est l'autorité. L'éducation, bien sûr.
27:43 Mais l'éducation, il faut aussi l'autorité,
27:45 parce que sinon, ça ne sert à rien.
27:47 - Mais, à l'injuillet, tous les jours, aujourd'hui,
27:49 il y a, je ne sais combien, de centaines de coups de couteau,
27:51 combien de tapassages, combien... Non, je ne dis pas...
27:53 On me dit "ça existait", mais pas à ce niveau-là.
27:55 - Non, non, pas comme ça.
27:57 - Vous vous en témoignez, vous le savez.
27:59 - Non, il y avait des coins, regardez,
28:01 à Paris, au 19ème siècle,
28:03 si vous traversiez un pont la nuit,
28:05 vous aviez toutes les chances de vous faire attaquer.
28:07 D'accord. Mais c'était dans
28:09 certains coins. - Dans des classes, c'est généralisé.
28:11 - Mais là, c'est généralisé.
28:13 Quand vous avez dans les écoles, des jeunes
28:15 qui sortent le couteau et qui
28:17 poignardent
28:19 la fille ou le gars qui est en face,
28:21 c'est absolument aberrant. - Tout à fait.
28:23 - Et là, à un moment, on dit "stop".
28:25 Or, on voit bien que
28:27 sous la pression des minorités,
28:29 sous la pression de multiples minorités,
28:31 eh bien, on ne dit rien.
28:33 - Personne ne dit "stop". Oui, on condamne,
28:35 on dit "ça ne va pas se promouvoir". - Parole, parole.
28:37 - Comme disait Dalida, parole, parole.
28:39 Mais moi, les paroles,
28:41 si vous voulez, je trouve qu'on est
28:43 effectivement dans un gouvernement de la parole.
28:45 Tout le monde parle très bien, ça je suis le premier à le reconnaître.
28:47 Mais, et si on parlait d'action ?
28:49 - Disons si on faisait.
28:53 - Eh oui, si on agissait
28:55 un peu plus quand même. - Oui, oui.
28:57 Il serait temps, il serait temps,
28:59 on en parle tout de suite
29:01 avec nos...
29:03 - Qu'on retrouve après la pub,
29:05 qui nous ont appelé au 0826 300 300,
29:07 les auditeurs de Sud Radio.
29:09 Et on retrouvera Annie Duvaucluse.
29:11 A tout de suite sur Sud Radio.
29:13 Sud Radio Bercoff,
29:15 dans tous ses états, midi 14h.
29:17 André Bercoff.
29:19 - Ici Sud Radio.
29:21 Les français parlent au français.
29:27 Je n'aime pas
29:29 la blanquette de veau.
29:31 Je n'aime pas la blanquette de veau.
29:33 Sud Radio Bercoff,
29:35 dans tous ses états.
29:37 - Le face-à-face d'André Bercoff.
29:39 Et vous avez la parole au 0826 300 300.
29:41 Et on accueille Annie Duvaucluse.
29:43 Bonjour Annie. - Bonjour Annie.
29:45 - Bonjour, bonjour à tous.
29:47 - On vous écoute Annie.
29:49 - Moi je suis
29:51 catastrophée parce que quand
29:53 on voit que tout
29:55 confondu, je mélange tout.
29:57 17 milliards d'euros
29:59 à l'Unetic qui sont détournés.
30:01 Où va cet argent ?
30:03 Qui en profite ?
30:05 Il n'y a personne qui ne fait rien
30:07 pour récupérer cet argent.
30:09 Les années que ça dure, ça continue.
30:11 On a l'impression d'être
30:13 dans une république bananière.
30:15 Et ça devient insupportable.
30:17 Je vote.
30:19 Mais ça devient insupportable.
30:21 Ça devient insupportable.
30:23 - Alors où va
30:25 l'argent à l'1 juillet ?
30:27 On se dit qu'on a 3000 milliards
30:29 et qu'elle est de dette, on sait très bien.
30:31 On ne va pas rentrer là-dedans, c'est complexe.
30:33 Mais quand même c'est vrai que les gens se disent
30:35 est-ce qu'il n'y a pas assez d'argent pour assurer
30:37 un maximum de sécurité face aux incivilités ?
30:39 Non. Apparemment non.
30:41 - Ah ben c'est vrai que oui.
30:43 Comme vous le dites,
30:45 le premier problème d'abord,
30:47 c'est qu'une fois qu'on a identifié
30:49 un certain nombre de problèmes
30:51 comme le rappelle cette dame,
30:53 il y a des domaines dans lesquels on sait très bien
30:55 qu'il y a des fuites énormes.
30:57 C'est l'histoire des centenaires
30:59 en Algérie. Vous savez que dans la retraite,
31:01 on paye des retraites à une quantité
31:03 incroyable de centenaires en Algérie.
31:05 Bon évidemment, ils sont morts
31:07 les pauvres gens. Mais on n'a pas déclaré
31:09 leur mort. - Oui, vous savez qu'il y a 75 millions
31:11 de personnes ouvertes à l'assistance sociale,
31:13 à la sécurité sociale, et on est 67 millions.
31:15 - Non mais exactement, c'est ça.
31:17 Donc à partir de ce moment-là,
31:19 on voit bien qu'il y a des chantiers
31:21 extraordinaires d'économie.
31:23 Seulement,
31:25 d'un côté, il faut qu'il y ait une volonté politique
31:27 de dire, voilà
31:29 un chantier sur lequel on va se mettre
31:31 et on se donne un an, et dans un an on aura réglé le problème.
31:33 Et si on fait ça, on peut.
31:35 - Bien sûr. - Seulement,
31:37 celui qui va annoncer ça,
31:39 il va avoir contre lui
31:41 toutes les associations possibles,
31:43 inimaginables, que nous
31:45 finançons en plus. Car c'est nous qui les
31:47 finançons, qui vont dire, ah mais non, vous ne pouvez pas
31:49 faire ça, parce que là-dedans il y a des pauvres malheureux,
31:51 on va les mettre en difficulté,
31:53 ou ainsi de suite. Non, je crois qu'à un moment,
31:55 à un moment donné, qu'on... Vu la situation
31:57 financière de la France en particulier,
31:59 parce qu'elle est quand même catastrophique,
32:01 on est quand même, on a pris le chemin
32:03 de la Grèce, quand même, on est plus gros,
32:05 mais on a pris le chemin de la Grèce.
32:07 On a des dettes de tous les côtés,
32:09 il faut commencer d'abord par faire le ménage
32:11 chez nous, c'est ce que nous reprochent les Européens.
32:13 - Bien sûr. - Tous les pays
32:15 européens disent, vous nous donnez des leçons,
32:17 mais commencez d'abord par nettoyer chez vous.
32:19 Et commencez par
32:21 arrêter les fuites
32:23 qu'il peut y avoir, comme
32:25 ça a été évoqué dans un certain nombre de domaines.
32:27 Comme vous le disiez,
32:29 la sécurité sociale. Bon, si on récupère,
32:31 si on arrivait à réduire de 7 millions,
32:33 de 7 ou 8 millions,
32:35 les frais de 7 millions d'individus,
32:37 les frais de santé,
32:39 je vous garantis qu'on fait
32:41 une sacrée économie au niveau national.
32:43 - Et quand on sait que les pertes s'élèvent à 50 milliards,
32:45 rien que selon le domaine des fraudes sociales,
32:47 - Mais oui, exactement, vous vous rendez compte.
32:49 - C'est quand même pas mal. - Vous vous rendez compte. Alors, on est en train de dire
32:51 il faut trouver 10 milliards pour faire
32:53 des économies, parce qu'il faut
32:55 qu'on paye les intérêts de la dette.
32:57 Enfin, maintenant c'est plus 10, on savait que 20 et plus.
32:59 Mais bon,
33:01 on a ça, et d'un moment à l'autre,
33:03 alors pourquoi, effectivement, on ne fait pas ça ?
33:05 Alors on vous dit, on a gagné,
33:07 on surveille le flux. - Mais vous dites que c'est une question de formation,
33:09 vous disiez, en antenne, à l'un juillet.
33:11 C'est-à-dire qu'en fait, ils ne sont pas
33:13 préparés à la guerre, quand je dis la guerre, pas seulement à la guerre militaire,
33:15 mais à l'affrontement, à prendre
33:17 des décisions. - Oui, voilà, moi je pense qu'il faut
33:19 du cours, je vous l'ai dit.
33:21 Il ne faut pas uniquement parler.
33:23 Le problème, c'est que nous sommes dans la civilisation
33:25 de la parole. Alors,
33:27 on parle, et celui qui parle
33:29 le mieux, c'est celui qu'on choisit. En gros, c'est ça.
33:31 Bon, le problème, c'est que dans la vie,
33:33 c'est pas comme ça, c'est pas par des paroles
33:35 qu'on réussit sa vie, c'est en travaillant,
33:37 et en travaillant, en agissant.
33:39 - Surtout, ils sont payés pour ça, pour faire.
33:41 - Oui, le politique, il doit
33:43 agir. Mais agir, ça veut dire
33:45 agir fermement.
33:47 C'est-à-dire, ne pas s'adapter
33:49 en permanence, si vous voulez,
33:51 au gré des vents, au sondage,
33:53 mais d'avoir une vision.
33:55 Parce que, vous savez, un des problèmes
33:57 de la France, aujourd'hui, c'est le
33:59 manque d'espérance. Pourquoi les gens
34:01 sont désespérés ? Pourquoi ils...
34:03 Pourquoi ils sont plus... Il n'y a pas d'espoir
34:05 pour le futur. C'est parce qu'on leur parle
34:07 jamais du futur.
34:09 Nos politiques, ils vous parlent au plus tard de la
34:11 prochaine élection. - Eh oui.
34:13 - Mais il n'y a pas de vision.
34:15 A l'époque de De Gaulle, à l'époque de Pompidou,
34:17 à l'époque de... Même de Mitterrand, vous aviez...
34:19 Il vous disait, dans
34:21 5 ans, dans 10 ans, dans 5 ans,
34:23 dans 10 ans, voilà où on va aller.
34:25 Donc, ils avaient une vision. Et on mobilisait
34:27 les gens autour de cette vision.
34:29 Là, on n'a pas de vision.
34:31 Je mets au défi quelqu'un de me dire ce
34:33 qu'on va faire dans 3 ans ou dans 5 ans. Personne
34:35 n'en sait rien. Dans tous les
34:37 domaines. - La vision, c'est Ursula von der Leyen.
34:39 - Oui, voilà. La vision, c'est...
34:41 Oui, madame von der Leyen. Alors,
34:43 en plus, en plus... Non mais, en plus,
34:45 si vous voulez, ça devient aberrant.
34:47 On parlait de madame von der Leyen, mais madame von der Leyen,
34:49 j'ai découvert récemment que notre
34:51 président, qui pourtant, c'est lui qui l'a fait élire.
34:53 Vous vous souvenez qu'au départ,
34:55 les Allemands avaient un autre candidat, Manfred
34:57 de... - Ah, c'est Macron qui a intervenu
34:59 envers la journée. - Oui, c'est le président Macron qui est
35:01 intervenu pour faire élire von der Leyen.
35:03 - D'accord. - Et maintenant, j'ai découvert
35:05 la semaine dernière qu'il ne la soutient plus.
35:07 Et pourtant, c'est elle qui l'invite
35:09 à Paris pour voir Yéping.
35:11 - Pour voir le président chinois. - Il y a des moments où je comprends plus.
35:13 - Oui. - Oui, mais il y a des moments où je comprends plus.
35:15 Et si je ne comprends pas, je pense que
35:17 beaucoup de Français ne comprennent pas.
35:19 - C'est clair. - Merci encore à Annie Duvaucluz.
35:21 Et on va à Bergerac avec Frédéric.
35:23 Bonjour Frédéric.
35:25 - Oui, bonjour Frédéric.
35:27 - Bonjour André,
35:29 bonjour M. Julliet, et puis
35:31 bonjour à votre équipe.
35:33 Moi, je suis charvant auditeur,
35:35 donc je vous félicite toujours pour votre émission.
35:37 - Merci. - Par rapport à ce que vient de dire
35:39 M. Julliet, et puis si on fait la synthèse de tous
35:41 les débats abordés dans l'émission,
35:43 et comme disait M. Julliet,
35:45 il avait l'air de dire
35:47 "Tout ce qu'on peut faire, on ne le fait pas".
35:49 Moi, je pense que le pouvoir politique français
35:51 s'est abandonné à l'Europe.
35:53 Quitte à faire même
35:55 nous mettre dans une faillite, ce n'est pas possible,
35:57 en disant qu'un jour, il y aura
35:59 un euro numérique, et puis qu'on
36:01 vivra indépendant du
36:03 système européen.
36:05 Donc, s'il n'y a plus de sous en France,
36:07 comme ça, l'Europe prendra le pouvoir global
36:09 de tous les États.
36:11 Ils auront fini le travail, parce que moi,
36:13 ce n'est pas du tout mon idée.
36:15 Mais moi, par contre, je dis "attention",
36:17 parce que quand on disait aujourd'hui
36:19 "on ne lutte pas contre les fraudes",
36:21 parce que les gens, moi je connais
36:23 tous les milieux, je connais les milieux
36:25 de gens pour beaucoup d'argent,
36:27 ils ne savent pas ce qui se passe. Ils n'écoutent pas la télé,
36:29 ils écoutent un flash médiatique
36:31 pour être informés, ils n'écoutent pas,
36:33 ils ne vous écoutent pas.
36:35 Ces gens-là, quand vous leur parlez,
36:37 des fois, moi j'ai vu des gens à URI qui me disent
36:39 "Mais Fred, mais qu'est-ce que t'es informé ?"
36:41 J'ai dit "Mais je ne suis pas plus informé que ça".
36:43 Je ne passe pas mon temps sur Twitter,
36:45 je vous écoute,
36:47 et je me dis "attention",
36:49 peut-être qu'un jour,
36:51 mais déjà, ça fait beaucoup d'informations,
36:53 et moi je dis "attention",
36:55 et je voulais poser la question à M. Jullet, voir ce qu'il entend.
36:57 C'est que, il y a beaucoup de gens qui disent
36:59 "Mais, quelque part,
37:01 on n'est pas concerné, on n'écoute pas".
37:03 Moi, je pense qu'il devrait y avoir un journal européen
37:05 pour tenir avant les élections,
37:07 dire "Qu'est-ce qui se passe dans l'Europe ?"
37:09 On demande des gens à voter,
37:11 moi je dirais "Votez", je demande à tout le monde
37:13 d'aller voter, mais "Qu'est-ce qui se passe
37:15 en Europe ?" Les gens ne le savent pas.
37:17 Et je pense qu'il peut y avoir une réaction,
37:19 par contre, un choc, c'est le jour où on va se rendre compte
37:21 que l'Europe peut faire les poches
37:23 de ceux qui en ont les sous. C'est pas mon cas.
37:25 Je dis que là, peut-être qu'on va s'attaquer
37:27 à la poche des gens, ça pourrait réagir différemment.
37:29 - Alors, Frédéric, on va...
37:31 - D'accord, bien joué.
37:33 Effectivement, est-ce que l'Europe va nous faire les poches ?
37:35 Est-ce que c'est parti vers ça ?
37:37 Est-ce qu'on va être tondus
37:39 par l'Europe ?
37:41 Et ce que les gens aussi savent, parce que,
37:43 juste un mot, ce qui est étonnant,
37:45 c'est qu'on a 400 médias,
37:47 on a les réseaux, etc.
37:49 Et effectivement, sur le plan,
37:51 ils disent "Mais on ne sait pas, on n'est pas au courant."
37:53 - C'est vrai,
37:55 ce que dit ce monsieur, sur le fait que
37:57 beaucoup de gens ne sont pas au courant, parce qu'ils ne
37:59 cherchent pas à être au courant. - C'est ça.
38:01 C'est à eux de le faire.
38:03 - C'est à eux, il faut quand même que le citoyen,
38:05 il faut quand même faire un minimum d'efforts
38:07 pour comprendre ce qui se passe. Alors c'est vrai qu'au niveau
38:09 du politique, il faut qu'il communique aussi.
38:11 Et au niveau des médias,
38:13 il faut qu'il y ait une communication
38:15 pour informer, mais il faut aussi
38:17 que les gens soient intéressés. Parce que,
38:19 il faut bien reconnaître qu'en France, une bonne partie
38:21 des gens ne sont absolument pas intéressés par ce
38:23 qui se passe ailleurs. Et quand quelque chose
38:25 de mauvais leur tombe dessus, ils disent
38:27 "Ah, c'est pas normal, c'est pas bien."
38:29 Non. Non. Alors j'ajouterais
38:31 une chose, quand même, mais là-dessus, sur l'Europe,
38:33 je crois qu'il faut être prudent aussi.
38:35 C'est que nos politiques,
38:37 mais ça c'est pas d'aujourd'hui, mais c'est vraiment
38:39 de plus en plus le cas, nos politiques
38:41 ont toujours tendance à reporter
38:43 des décisions difficiles sur l'Europe.
38:45 C'est-à-dire que, quand il y a
38:47 un truc qui ne plaît pas en France, on dit
38:49 "Vous savez, nous on était contre,
38:51 mais l'Europe nous l'a imposé."
38:53 - Oui. - Il y a un phénomène
38:55 actuellement très intéressant là-dessus,
38:57 c'est quand, récemment, ils ont
38:59 voté une loi disant qu'on allait,
39:01 au niveau européen, les décisions seraient plus prises
39:03 à l'unanimité, mais
39:05 à la majorité, ce qui est très grave,
39:07 parce que ça veut dire qu'on peut
39:09 se faire court-circuiter. - Total.
39:11 - Et quand vous savez qu'il y a... - C'est-à-dire qu'on fait des alliances et on fait
39:13 n'importe quoi. - Exactement. Quand vous voyez
39:15 l'initiative des trois mères, enfin les pays
39:17 du dix-neuf siècles, les trois mères qui sont
39:19 les 13 pays anciennement
39:21 proches de l'Union soviétique,
39:23 qui étaient doués dans l'Union soviétique,
39:25 bon, 13
39:27 sur 28,
39:29 eh bien, s'ils votent tous ensemble,
39:31 il suffit d'une voix de plus et puis nous, on ne parle plus.
39:33 Donc si vous voulez...
39:35 Ça, c'est très grave, ce genre de choses.
39:37 Eh bien, quand vous regardez qu'est-ce qui se passe,
39:39 personne n'en parle. - C'est vrai.
39:41 C'est l'histoire de majorité simple et...
39:43 - Personne n'en parle, alors que c'est un problème
39:45 fondamental pour l'Europe
39:47 dans laquelle nous rentrons.
39:49 C'est fondamental. Et ça a été voté par
39:51 certains partis français. - C'est vrai.
39:53 - Donc, vous voyez, ça pose des questions.
39:55 Ça pose de vraies questions.
39:57 Et à l'injuillet, on arrive presque au
39:59 terme de l'émission,
40:01 ce que vous dites, en fait,
40:03 la vraie question,
40:05 c'est une question de courage et une question
40:07 vraiment de volonté, c'est ça ?
40:09 - Absolument. Parce que
40:11 le politique, en définitive,
40:13 comme on disait, quand le citoyen
40:15 ne s'informe pas suffisamment,
40:17 le politique, lui, il a les moyens d'être informé
40:19 en permanence. Donc, c'est à lui.
40:21 Mais au lieu de faire de la politique,
40:23 je dirais, politicienne,
40:25 il faut qu'il prenne des décisions.
40:27 Celui qui est au pouvoir, les partis
40:29 au pouvoir doivent
40:31 exercer une véritable pression courageuse
40:33 pour aller dans le bon sens.
40:35 Même si ça ne plaît pas.
40:37 Or, aujourd'hui, le drame,
40:39 c'est qu'on suit les sondages,
40:41 on marche au sondage.
40:43 Et comme on marche au sondage, on essaie d'endormir
40:45 les gens par des paroles,
40:47 mais que quand il s'agit de passer aux actes en disant
40:49 "maintenant, on va faire quelque chose de sérieux",
40:51 ça ne peut pas continuer comme ça. Il n'y a plus personne.
40:53 Et rappelons la phrase
40:55 très connue de Winston Churchill,
40:57 "la différence entre un homme d'État et un politicien",
40:59 c'est que l'État pense aux futures générations,
41:01 le politicien pense
41:03 à sa réélection.
41:05 Et on est en plein dedans.
41:07 Merci Alain Julliet.
41:09 Merci. Merci beaucoup Alain Julliet,
41:11 merci beaucoup, chers auditeurs, d'être toujours
41:13 aussi nombreux à nous écouter. Tout de suite,
41:15 l'émission de Brigitte Lahaie, à tout de suite sur Sud Radio.
41:17 Sud Radio, parlons vrai.
41:19 Sud Radio, parlons vrai.