Bercoff dans tous ses états - Émission du 27 avril

  • l’année dernière
Avec Alexandre Touzet vice président du conseil départemental de l’Essone LR , délégué à la sécurité, Thomas Citti, interne en réanimation et Joël Thibault, auteur de « L'Aumônier des champions », paru aux éditions du Cerf

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##BERCOFF_DANS_TOUS_SES_ETATS-2023-04-27##

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News
Transcript
00:00:00 - Sud Radio Bercov dans tous ces états, le fait du jour.
00:00:04 - La loi immigration a été reportée s'y nédier par Elisabeth Borne
00:00:09 lors de sa conférence de presse d'hier qui suivait le Conseil des ministres.
00:00:13 Nous sommes en compagnie d'Alexandre Touzet,
00:00:15 vice-président LR du Conseil départemental de l'Essonne, délégué à la Sécurité.
00:00:19 Bonjour.
00:00:21 - Bonjour.
00:00:22 - Le gouvernement donc a renoncé à une nouvelle loi immigration dans l'immédiat,
00:00:26 faute de majorité, qu'en pensez-vous ?
00:00:29 - Je crois qu'il y a déjà une majorité de Français.
00:00:32 En ce moment, je montre que 82% de Français attendent cette loi.
00:00:36 Donc il y a déjà une majorité de Français.
00:00:38 Je pense qu'à travers cette majorité de Français,
00:00:41 on peut trouver une majorité à l'Assemblée nationale
00:00:44 pour avoir un thème tendu à la fois sous l'aspect,
00:00:48 j'allais dire, régulation de l'immigration, un vrai sujet,
00:00:52 mais aussi, je pense qu'il y a beaucoup de sujets qui pourraient être favorables,
00:00:58 une intégration, c'est-à-dire,
00:01:01 le deuxième ou le troisième jour de l'interrogation.
00:01:08 - Alors notamment, Alexandre Toussaint, je crois qu'on a un léger problème de son,
00:01:12 on va vous rappeler immédiatement,
00:01:14 puisqu'on vous voit parfaitement à l'image,
00:01:16 mais on fait avant tout de la radio,
00:01:18 et le souci est que le son, on n'entend qu'un mot sur deux ou sur trois,
00:01:21 donc on vous appelle immédiatement.
00:01:23 Donc je le rappelle, c'est le fait du jour,
00:01:25 hier, Elisabeth Borne a reporté s'y nédier la loi immigration,
00:01:31 faute de majorité, on vous a retrouvé Alexandre Toussaint ?
00:01:34 Allô ?
00:01:37 Allô, Alexandre Toussaint ?
00:01:39 - Oui, vous m'entendez ?
00:01:40 - Là on vous entend beaucoup mieux, beaucoup mieux.
00:01:42 Donc, est-ce qu'on aurait pu faire une majorité, quand même, à votre avis,
00:01:47 tiens, y compris en allant jusqu'au député du Rassemblement national,
00:01:51 qui sont 88, ça pèse quand même au palais Bourbon ?
00:01:55 - Écoutez, quand vous avez 82% des Français qui souhaitent cette loi,
00:02:00 je pense qu'il faut aller chercher de la majorité où on peut,
00:02:06 et si on ne peut pas, il y a toujours l'hypothèse d'un référendum,
00:02:10 et je crois qu'il ne faut pas s'opprimer de cette solution.
00:02:14 Beaucoup de Français sont en attente de cette loi,
00:02:16 comme je disais avant, à la fois pour les problèmes de régulation des entrées,
00:02:21 on voit bien que le droit français et le droit communautaire est largement détourné,
00:02:28 et puis aussi pour réguler tout ce qui est l'intégration,
00:02:32 qui est le deuxième volet de cette politique,
00:02:36 parce qu'on voit bien que le travail de la République d'intégration
00:02:40 de ces jeunes de la deuxième ou troisième génération
00:02:42 n'a pas tout à fait été fait convenablement.
00:02:44 - Alexandre Touzet, faire des lois c'est bien,
00:02:47 mais si elles ne sont pas appliquées, ça pose quand même souci.
00:02:50 Dans la loi il y a les OQTF, en 2019 on nous avait promis d'appliquer 100% des OQTF,
00:02:57 et un rapport sénatorial du premier semestre 2021,
00:03:00 c'est un de vos amis les Républicains, François-Noël Buffet,
00:03:03 avait rapporté que seulement 5,7% des OQTF étaient exécutés,
00:03:08 alors que je le rappelle, on nous avait promis 100% d'exécution en 2019.
00:03:12 Est-ce que ça servira à quelque chose de faire une loi,
00:03:14 si c'est pour une fois de plus qu'elle ne soit pas appliquée ?
00:03:17 - Alors oui, et je pense qu'en fait,
00:03:20 les difficultés rencontrées à l'Assemblée nationale
00:03:22 liées à la majorité relative du pouvoir,
00:03:25 sur ce sujet-là, mais sur beaucoup d'autres sujets,
00:03:29 et je pense notamment aux interventions d'Alexis Tard,
00:03:32 sur la nécessité d'appliquer, d'avoir un exécutif qui exécute les lois,
00:03:37 effectivement on pourrait avoir un pouvoir exécutif qui se ressent,
00:03:42 sur la notion d'exécution déjà des lois existantes.
00:03:45 Par contre, ça doit prioriser d'autres choses,
00:03:47 je pense notamment à ce que fait l'Angleterre
00:03:50 en termes d'externalisation du droit d'asile,
00:03:53 où il envoie les réfugiés au Rwanda,
00:03:57 là où le droit d'asile est examiné,
00:04:00 et si le droit d'asile est reconnu,
00:04:02 alors les personnes sont autorisées à arriver en Angleterre.
00:04:06 – En Angleterre, alors dans une interview aux Échos,
00:04:09 Olivier Marlex, le président du groupe LR à l'Assemblée nationale,
00:04:12 a annoncé que son parti va déposer une proposition de loi
00:04:15 en lien avec la droite sénatoriale sur l'immigration,
00:04:17 est-ce que vous connaissez, Alexandre Touzet,
00:04:20 la teneur de cette proposition de loi,
00:04:22 et vous que proposez-vous pour renouer avec une gestion efficace de l'immigration ?
00:04:26 – Alors, effectivement, le groupe LR au Sénat a déjà travaillé en commission
00:04:32 sur le texte qui est proposé par le gouvernement,
00:04:36 qui a suivi un parcours chaotique,
00:04:39 puisqu'on nous a présenté un premier texte au Conseil des ministres,
00:04:43 après il a été proposé de le teindre en deux,
00:04:45 le président de la République, il y a quelques jours,
00:04:47 dans une interview à un quotidien, a dit qu'il fallait un seul texte.
00:04:50 Je pense que les Républicains sont plutôt d'accord sur l'ensemble du texte,
00:04:54 sauf sur une disposition qui entre-ouvre encore la porte,
00:04:59 notamment pour les travailleurs à des voies de régularisation.
00:05:03 Donc, je pense qu'il faut regarder ce qui ne fonctionne pas,
00:05:06 je suis tout à fait d'accord avec vous, il faut d'abord appliquer le texte,
00:05:09 et moi je suis très volontaire à ce qu'on puisse étudier la question de l'externalisation,
00:05:15 puisque effectivement, quand les personnes sont sur le territoire national,
00:05:18 on voit bien que c'est très compliqué, les OQTF,
00:05:22 parce qu'il faut l'accord des pays d'accueil,
00:05:26 parce qu'il y a toutes les procédures, des recours, etc.
00:05:29 et donc il faut étudier ça après.
00:05:31 Et puis je pense qu'il faut aussi étudier tout le rôle des associations qu'on subventionne,
00:05:35 parce que autant qu'on accompagne juridiquement les personnes
00:05:39 pour qu'elles puissent exercer leurs voies de recours, c'est tout à fait normal,
00:05:42 autant il y a un certain nombre d'associations qui aujourd'hui
00:05:46 dépassent un peu le but qui est fixé par la loi
00:05:49 en ayant un ISCO où tout le monde est accueilli sur le territoire,
00:05:52 et ça c'est juste pas possible.
00:05:54 - À Mayotte, il y a un vrai problème migratoire,
00:05:56 est-ce que pour vous, les opérations type Point-Bouchoux,
00:05:59 c'est un bon type d'opération ?
00:06:01 Et est-ce qu'on pourrait faire la même chose sur le territoire métropolitain ?
00:06:04 Ou d'autres dom-toms, même, puisqu'il y a un problème migratoire
00:06:07 avec le Suriname, en Guyane française ?
00:06:10 - Alors, il y a quand même une situation qui est très particulière
00:06:15 avec la proximité de quelques kilomètres des Comores,
00:06:19 je pense que le territoire hexagonal n'est pas tout à fait dans la même situation.
00:06:26 Ce qu'on peut quand même relever, c'est qu'on a beaucoup attendu.
00:06:30 Et le fait qu'on ait beaucoup attendu,
00:06:33 aujourd'hui on se retrouve avec une situation qui est extrêmement complexe.
00:06:37 C'est un peu comme le Zone-Macaulay,
00:06:40 où on attend que les coins se fixent, et après on intervient.
00:06:44 Je pense qu'on a beaucoup trop attendu,
00:06:47 et du coup aujourd'hui on est face à une montagne à bouger.
00:06:51 Et puis par ailleurs, il y a l'aspect et toute la complexité du droit aujourd'hui,
00:06:57 où on a accumulé des protections, des droits, etc.
00:07:02 Et on voit bien à travers la décision rendue par le tribunal,
00:07:06 qu'aujourd'hui on a un État qui est dans une forme d'incapacité d'agir,
00:07:10 tellement on a rempli des dispositifs juridiques protecteurs.
00:07:14 – Merci beaucoup Alexandre Touzet, vice-président LR
00:07:17 du Conseil départemental de l'Essonne, délégué à la Sécurité,
00:07:20 pour vos propos sur la possible loi immigration que vont proposer LR,
00:07:25 et sur la décision de la Première Ministre de repousser cette même loi immigration.
00:07:30 [Générique]
00:07:37 Le pré-principal syndicat d'internes en médecine, l'INSSI,
00:07:40 l'intersyndical national des internes,
00:07:42 s'est fait la faire grève demain, vendredi 28 avril,
00:07:45 afin de dénoncer la dégradation de leurs conditions de travail,
00:07:48 et réclame une revalorisation salariale.
00:07:51 Nous sommes avec Thomas Siti, interne en réanimation,
00:07:54 qui va faire grève demain. Bonjour Thomas Siti.
00:07:56 – Bonjour.
00:07:57 – Voyons comment l'hôpital fonctionne sans nous.
00:08:00 C'est le slogan de votre grève, est-ce que vous pensez que ce slogan
00:08:03 et cette grève peuvent faire réagir le gouvernement ?
00:08:05 – On l'espère, ce qu'il faut bien retenir c'est des chiffres.
00:08:09 Les internes représentent 40% du personnel médical hospitalier.
00:08:12 Sur ces 40% du personnel médical hospitalier,
00:08:15 il y a 66% des internes qui sont en burn-out,
00:08:17 39% qui présentent des symptômes dépressifs,
00:08:20 et 19% qui ont des idées suicidaires.
00:08:22 La situation est dramatique, et il est temps que le gouvernement
00:08:25 et les pouvoirs publics entendent la situation,
00:08:27 pour ne pas continuer à dégrader la prise en charge de nos patients,
00:08:30 qui est notre priorité aujourd'hui.
00:08:32 – Vous avez donné des chiffres terrifiants, j'en donne d'autres qu'on a trouvés.
00:08:35 25% des internes sont concernés par un état dépressif caractérisé,
00:08:38 20% d'entre eux ont des idées suicidaires,
00:08:40 la moyenne française est à 4%,
00:08:42 66% des internes dans un burn-out,
00:08:44 pire, il y a un suicide d'interne tous les 18 jours.
00:08:48 Au-delà de l'aspect financier,
00:08:51 est-ce qu'il n'y aurait pas quand même des revendications,
00:08:54 des besoins en soutien psychologique ?
00:08:56 – Tout à fait, ces soutiens psychologiques sont nécessaires,
00:08:59 on essaye, nous, entre internes, de se soutenir.
00:09:02 La majorité des syndicats de ville ont créé des SOS locales
00:09:05 qui permettent aux internes de venir demander secours.
00:09:09 Le souci, c'est que souvent, ces SOS locaux,
00:09:11 n'ont pas la possibilité d'agir auprès des coordinateurs de DES,
00:09:17 auprès de l'hôpital public,
00:09:18 pour permettre d'améliorer le système hôpitalier actuel.
00:09:21 – Alors Thomas Siti, les rémunérations actuelles sont inférieures au SMIC,
00:09:25 alors que vous êtes des personnes hautement qualifiées,
00:09:27 et vous avez un temps de travail qui dépasse allègrement
00:09:29 le maximum légal autorisé, parfois plus de 100 heures par semaine.
00:09:33 Quelles sont vos revendications en termes de finances
00:09:36 et en termes de temps de travail ?
00:09:37 – Alors il y a trois revendications à cette grève.
00:09:40 La première, c'est un décompte horaire effectif et fiable du temps de travail en heure.
00:09:45 Actuellement, le temps de travail est décompté en demi-journée.
00:09:48 Il y a une décision du Conseil d'État, qui date du 22 juin de l'année dernière,
00:09:52 qui demande à tous les hôpitaux de se doter d'un moyen effectif et fiable
00:09:56 de décompte en heure du temps de travail,
00:09:57 ce qui permettra de faire l'état des lieux de la situation des internes
00:10:00 dans les hôpitaux publics.
00:10:01 Actuellement, on n'a pas les moyens, on n'a pas le moyen de poser de diagnostic
00:10:05 qui nous permette de décompter le temps de travail.
00:10:07 À côté de cela, il y a une deuxième revendication, comme vous le dites,
00:10:10 le salaire moyen d'un interne est de 5,40 euros net de l'heure,
00:10:14 quand on sait que le SMIC est à 8,92 euros net de l'heure.
00:10:17 Et donc la revendication est d'une augmentation de 300 euros brut par mois du salaire.
00:10:23 – D'accord, et sur le soutien psychologique ?
00:10:26 – Sur le soutien psychologique, malheureusement,
00:10:29 la seule situation, le moyen le plus fiable qui nous permettrait d'améliorer
00:10:33 ce soutien psychologique-là, c'est d'avoir le moyen de faire le diagnostic
00:10:36 de ce qui ne va pas à l'hôpital.
00:10:37 Et comme je le disais, on n'a pas le moyen de faire le diagnostic,
00:10:40 il faut qu'on soit là.
00:10:41 Donc on a les moyens de décompter notre temps de travail,
00:10:43 de mettre en avant les situations dramatiques,
00:10:45 et pour pouvoir ensuite cibler les services et les situations qui posent problème
00:10:49 pour éviter justement le burn-out, la surcharge émotionnelle, la fatigue.
00:10:52 – Vous dénoncez un mépris répété et des conditions de travail
00:10:56 qui s'aggravent depuis des années.
00:10:58 On a l'impression que les promesses qui avaient été faites suite au Covid,
00:11:01 vous vous rappelez, tout le monde applaudissait les soignants
00:11:03 en tapant sur des casseroles, déjà à l'époque, pendant les confinements,
00:11:07 n'ont pas été tenues.
00:11:08 Qu'est-ce que vous en pensez ?
00:11:10 – C'est vrai que moi personnellement, en termes de réanimation,
00:11:13 j'ai commencé mon internat dans la crise Covid,
00:11:16 donc j'ai vécu cette crise de plein fouet.
00:11:19 On a été initialement applaudis, comme vous le dites,
00:11:21 et par la suite la situation s'est dégradée, continue de se dégrader,
00:11:24 comme on a publié récemment une vidéo que je vous invite à aller voir,
00:11:27 qui montre les différentes évolutions du système de santé,
00:11:31 et on voit tout simplement qu'il y a une suppression de multiples lits,
00:11:35 une suppression de multiples maternités,
00:11:37 que l'intégralité des choses qui avaient été promises par le gouvernement
00:11:40 au moment de la crise Covid, ces promesses n'ont pas été tenues.
00:11:44 – Le ministre a changé, maintenant c'est François Braun,
00:11:46 à l'époque c'était Agnès Buzyn.
00:11:48 Est-ce que vous avez l'impression que le nouveau ministre
00:11:51 vous écoute au moins mieux que ses prédécesseurs ?
00:11:55 – Alors vous savez, la question ce n'est pas d'écouter,
00:11:59 c'est d'entendre, c'est de comprendre,
00:12:01 et c'est de mettre en place les mesures qui sont nécessaires.
00:12:03 Pour l'instant les mesures qui sont nécessaires ne sont pas mises en place.
00:12:07 Il y a une décision de la plus haute autorité administrative de l'État,
00:12:11 le Conseil d'État, qui n'est pas respectée.
00:12:13 Et donc, si vous voulez, on a l'impression d'être écouté de temps en temps,
00:12:16 mais jamais d'être entendu.
00:12:18 – Alors les internes, c'est des étudiants en médecine,
00:12:20 il faut le rappeler, on nous avait promis il y a quelque temps
00:12:23 la suppression du numerus clausus.
00:12:25 Est-ce que ça a bien eu lieu ?
00:12:27 Parce que nous on n'est pas dans les facs de médecine.
00:12:29 Et si oui, sinon, dites-nous tout.
00:12:31 – Alors la suppression du numerus clausus,
00:12:34 c'est une réforme de l'accessibilité aux études de médecine,
00:12:38 avec la création de la LAS et de la PAS,
00:12:40 qui sont des moyens de détourner, d'arriver…
00:12:42 – Alors expliquez-nous ce que c'est que la LAS et la PAS.
00:12:44 – C'est l'attribution en première année, suite à vos bacs,
00:12:47 de la possibilité d'aller faire une filière de biologie ou de santé un peu globale,
00:12:50 pour pouvoir réorienter les gens dans différentes filières,
00:12:53 soit la filière scientifique de biologie,
00:12:55 ou alors de la kinésithérapie, la médecine, etc.
00:12:57 Mais cette modification de cette première filière-là ne semble pas répondre,
00:13:02 en tout cas aux besoins d'affectation des internes
00:13:04 et l'augmentation de la démographie médicale.
00:13:06 – D'accord. Il y a deux semaines, au Royaume-Uni,
00:13:09 une grève des internes avait mis le système de santé grandement sous pression.
00:13:13 Est-ce que c'est votre but ?
00:13:15 – C'est notre but, l'idée de pouvoir préserver, bien sûr, les patients,
00:13:20 mais en s'organisant chacun individuellement,
00:13:23 on veut faire grève, on va faire grève,
00:13:25 il faut que ce mouvement soit suivi au niveau national,
00:13:28 on est obligé de paralyser l'hôpital au moins 24 heures,
00:13:31 tout en faisant en sorte que, bien sûr, les patients continuent de pris en charge.
00:13:34 – De quelle ampleur s'annonce votre grève demain ?
00:13:37 Parce qu'en général, on fait la grève en mettant un brassard,
00:13:40 en marquant "je suis en grève dans la médecine", c'est comme les pompiers.
00:13:43 – Oui, tout à fait, d'habitude on met un post-it dans le dos,
00:13:47 comme ça, disons, on est en grève.
00:13:49 – Ce qui n'est pas la grève la plus violente qui existe, on sera bien d'accord.
00:13:52 – Voilà, après on ne souhaite pas de grève violente,
00:13:54 on souhaite une grève efficace et qui puisse parler à tout le monde.
00:13:57 Ce qui est aussi extrêmement important, c'est que la population puisse entendre
00:14:00 ce qui se passe à l'hôpital et qu'elle puisse se rendre compte
00:14:02 qu'un interne qui travaille 24 heures d'affilée,
00:14:06 c'est l'équivalent de quelqu'un qui a un gramme d'alcool dans le sang,
00:14:09 et ça augmente les complications cardiovasculaires chez les médecins,
00:14:12 que ça diminue l'espérance de vie, que ça entraîne une surcharge émotionnelle
00:14:15 et toutes les conséquences qui en découlent.
00:14:17 Donc il est important aussi que la population puisse aujourd'hui soutenir ses soignants
00:14:20 et soutenir le mouvement actuel.
00:14:22 – Vous avez dit que vous aviez commencé médecine au moment de la pandémie,
00:14:26 ce serait à refaire, vous referiez médecine, Thomas Sitte ?
00:14:30 – Alors, il y a une étude de l'Ordre des médecins qui est parue l'année dernière,
00:14:34 ou l'année d'avant, qui dit que 86% des médecins sont fiers
00:14:38 de pratiquer le métier de médecin,
00:14:40 mais que seulement 50% recommanderaient à quelqu'un de leur famille
00:14:43 de faire ce métier-là.
00:14:44 Personnellement, j'ai une fierté incroyable à faire ce métier,
00:14:48 est-ce que je le referais ? Oui.
00:14:50 Est-ce que mes collègues le referaient ? La moitié, non.
00:14:53 – Non, effectivement, oui.
00:14:55 Et on reparle toujours, c'est la problématique de l'hôpital,
00:14:58 est-ce qu'on peut sauver l'hôpital ?
00:15:00 – L'hôpital, je pense qu'il ne faut pas réfléchir,
00:15:03 est-ce qu'on peut sauver l'hôpital ? On doit sauver l'hôpital.
00:15:06 Le système social, le système de la Sécurité sociale française
00:15:09 est un système incroyable qui permet de soigner tout le monde,
00:15:12 et je pense qu'on doit le sauver, et qu'il est important
00:15:15 de mettre en place les mesures nécessaires à le sauver,
00:15:17 donc de permettre aux gens qui y travaillent,
00:15:19 40% du personnel médical, hospitalier, des internes,
00:15:22 de travailler dans de bonnes conditions.
00:15:23 – Et au cas où, si demain, selon le suivi de la grève,
00:15:27 ce sera une grève reconductible, vous envisagez d'autres journées de grève ?
00:15:31 – On envisage toujours de voir, en fonction du mouvement,
00:15:35 de la répercussion qu'il y a, je pense que ce sont des questions
00:15:38 qu'il faudra se poser demain.
00:15:39 – Merci beaucoup Thomas Sitti, on suivra évidemment la grève des internes,
00:15:44 qui aura lieu demain, c'est pour ça qu'on a décidé de leur donner
00:15:46 la parole d'Hembert Koff dans tous ses états sur Sud Radio.
00:15:49 Vous allez voir, on n'arrête pas le progrès dans les sports physiques
00:15:53 et les sports intellectuels.
00:15:55 Vous allez voir, à Londres, un homme trans a terminé 6 160e
00:16:00 sur 20 123 compétitrices du marathon féminin,
00:16:03 avec un temps qui lui aurait valu, accrochez-vous bien,
00:16:06 la 15 386e place dans le marathon, s'il l'avait couru à sa place,
00:16:13 c'est-à-dire avec les hommes.
00:16:14 Alors, un scandale qui a fait dire à Mariah Auchi,
00:16:17 c'est une athlète olympique anglaise, qui a fait le troisième meilleur temps
00:16:22 de l'histoire de l'athlétisme britannique au marathon,
00:16:24 que c'était injuste pour les 14 000 femmes qui ont terminé derrière lui.
00:16:29 Première chose, là on était dans le sport physique,
00:16:32 quoi de plus physique qu'un marathon.
00:16:34 Alors, dans le même registre, là ça prête plus à rire,
00:16:36 c'est un sport intellectuel, les échecs.
00:16:38 À Nairobi, au Kenya, donc, une femme a été disqualifiée
00:16:42 d'un tournoi d'échecs féminin, après avoir battu la numéro 1
00:16:46 ougandaise et l'ex numéro 1 kenyane.
00:16:48 Pourquoi ? Parce que ce n'était pas une femme,
00:16:51 mais parce qu'elle s'était camouflée derrière une burqa.
00:16:54 Alors, c'est la taille de ses chaussures, sa largeur d'épaule
00:16:57 et sa démarche qui ont mis la puce à l'oreille des organisateurs
00:17:00 qui l'ont évidemment immédiatement disqualifiée.
00:17:03 Alors, disqualifiée, oui, comme son comportement
00:17:06 et comme le comportement de ceux qui veulent que les femmes
00:17:09 soient confrontées à des hommes lors des compétitions sportives
00:17:12 et dans quelque sport que ce soit.
00:17:14 Oh, Pierre Perret qui était il y a quelques jours
00:17:17 avec André Bercoff et Céline Alonso dans « La culture dans tous ses états »,
00:17:21 « Vaisselle cassée, c'est la fessée, vaisselle foutue, pompe en cucu »,
00:17:25 une chanson qui date de 1975, il y a donc 48 ans.
00:17:29 Les temps ont bien changé puisque le voyou
00:17:32 qui avait balancé un pavé sur un CRS lors d'une manifestation
00:17:35 contre les retraites a été jugé hier en comparution immédiate
00:17:39 après avoir été interpellé mardi.
00:17:42 Alors, le policier, âgé de 28 ans, la vidéo avait fait le buzz
00:17:45 sur les réseaux sociaux, a eu un traumatisme crânien
00:17:48 avec perte de mémoire, il n'a toujours pas retrouvé la mémoire
00:17:51 et 30 jours d'ITT.
00:17:54 L'individu condamné, qui s'appelle Vincent, est âgé de 34 ans,
00:17:57 avait déjà eu affaire à la justice pour défaites violences
00:18:00 et a été condamné à 9 mois de prison, dont 6 de sursis probatoires
00:18:04 et placé sous mandat de dépôt pour les 3 autres mois.
00:18:07 Alors, moi, je trouve que 3 mois de prison ferme
00:18:10 pour un geste qui aurait pu coûter la vie ou de graves séquelles
00:18:13 à la victime, qui plus est, membre des forces de l'ordre,
00:18:16 alors que le type est un récidiviste, ce n'est franchement pas cher payé.
00:18:20 À l'époque, pour de la vaisselle cassée, on prenait une fessée,
00:18:23 aujourd'hui, pour défaites violences répétées,
00:18:26 dont le dernier contre des policiers, qui auraient pu coûter la vie
00:18:29 à un membre des forces de l'ordre, on prend une peine
00:18:32 dont on ne peut pas dire qu'elle soit d'une très grande sévérité.
00:18:35 (musique)
00:18:38 Le chant des commandos, alors pourquoi ?
00:18:41 C'est rare que la presse britannique soit dithyrambique sur la France
00:18:45 et c'est pourtant le cas ces derniers jours.
00:18:47 Alors, pas pour s'extasier devant un essai d'Antoine Dupont
00:18:50 ou un but de Kylian Mbappé, mais pour remercier
00:18:53 les forces spéciales françaises qui ont évacué
00:18:56 de nombreux ressortissants britanniques au Soudan.
00:18:59 En effet, nos forces spéciales ont évacué des centaines
00:19:02 de ressortissants étrangers, dont une minorité de français,
00:19:05 il faut le rappeler, tandis que les seules consignes
00:19:08 de l'ambassade britannique et du Foreign Office,
00:19:11 le ministère des affaires étrangères, je cite, étaient de dire
00:19:14 aux ressortissants britanniques présents au Soudan
00:19:17 de regarder sur internet ce qu'il fallait faire
00:19:20 alors que le pays était à feu et à sang.
00:19:23 Alors, les britanniques libérés ont dit à leurs médias
00:19:26 toute l'efficacité, le professionnalisme et la gentillesse
00:19:29 de nos soldats. Ça fait du bien quand on pense
00:19:32 qu'il y a pile 20 ans, vous vous rappelez,
00:19:35 au printemps 2003, les mêmes britanniques nous traitaient
00:19:38 de lâches pour ne pas avoir fait la guerre en Irak.
00:19:41 Alors, bravo à nos hommes, bravo à nos forces spéciales
00:19:44 et permettez-moi de vous dire, on est quand même
00:19:47 très fiers de voir que nos forces spéciales,
00:19:50 notre armée, ont encore la capacité de se projeter
00:19:53 un peu partout dans le monde pour aller protéger des civils
00:19:56 dans des zones de guerre.
00:19:59 Sud Radio Bercov, dans tous ses états,
00:20:02 le face à face.
00:20:05 Le face à face de Philippe David avec Joël Thibault,
00:20:08 le pasteur des champions pour son livre paré aux éditions du Cerf.
00:20:11 Bonjour Joël Thibault. Bonjour.
00:20:14 Bonjour. Pour ce livre, cet excellent livre,
00:20:17 l'aumônier des champions, publié aux éditions du Cerf,
00:20:20 un livre préfacé par une légende du football, Olivier Giroud.
00:20:23 Alors, tout d'abord, vous êtes un personnage
00:20:26 atypique, professeur d'éducation physique et sportive,
00:20:29 entraîneur diplômé de football, pasteur de l'église
00:20:32 protestante et désormais écrivain.
00:20:35 Présentez-vous en nous expliquant ce chemin de vie.
00:20:38 Alors, je suis, oui, c'est tout ça, un passionné
00:20:41 de sport dès mon plus jeune âge.
00:20:44 Et je me suis donné corps et âme pour
00:20:47 le football, où j'espérais
00:20:50 faire une carrière, puis après une carrière aussi
00:20:53 d'entraîneur au plus haut niveau.
00:20:56 Et entre temps, j'ai
00:20:59 rencontré le Christ au milieu de ma détresse,
00:21:02 où le sport ne me rendait pas heureux,
00:21:05 ne me comblait pas. Je pensais que ça allait marcher.
00:21:08 Au moment où mon club et le président
00:21:11 de mon club m'a proposé le contrat de Merev pour
00:21:14 entraîner les équipes de jeunes dans mon club, je l'ai
00:21:17 refusé parce que finalement, ça ne portait pas
00:21:20 de réponse à mes questions existentielles et que j'avais
00:21:23 démarré un chemin de foi
00:21:26 quelques temps auparavant.
00:21:29 Comme je l'explique dans le livre, pour la première fois, j'ai crié
00:21:32 à Dieu de manière sincère et tout s'est
00:21:35 mis en relief dans ma vie et dans le sport
00:21:38 qui était devenu ma religion.
00:21:41 Aujourd'hui, Dieu merci, je continue à pratiquer le sport
00:21:44 mais plus avec les mêmes motivations, plus avec
00:21:47 la même lourdeur dans le cœur. C'est ce qui m'amène
00:21:50 à partager aussi un message de vie
00:21:53 et d'espérance aux plus grands champions.
00:21:56 Quand vous étiez gamin, aviez-vous des idoles en sport ?
00:21:59 Ce n'est pas une question.
00:22:02 J'aimais beaucoup Chris Waddle. J'étais beaucoup la génération
00:22:05 Papin, Waddle, Carlos Moser,
00:22:08 Allmeta, Parthès. Moser un peu moins,
00:22:11 les profils comme Eric Dimeco aussi un peu moins.
00:22:14 Les profils techniques, Waddle, c'était vraiment une référence.
00:22:17 Les Papinades, pour faire une petite dédicace à
00:22:20 Olivier Giroud qui était grand fan aussi. On est à peu près
00:22:23 de la même génération.
00:22:26 Les joueurs que j'aimais,
00:22:29 Romario aussi.
00:22:32 Attaquant du Barça et du Brésil, champion du monde 1994.
00:22:35 J'ai grandi avec France 98.
00:22:40 France 98 m'a donné des étoiles dans les yeux.
00:22:43 Je me rappelle encore où j'étais.
00:22:46 Je devais avoir 15 ou 16 ans quand la France a été championne du monde.
00:22:49 C'était un grand moment.
00:22:52 J'étais grand fan de Robert Pires.
00:22:55 J'ai eu la chance de recroiser au Vatican
00:22:58 lors d'un match qui a été organisé par la Varieté Club de France
00:23:01 il n'y a pas longtemps. C'était un peu spécial de parler
00:23:04 dans un autre contexte et aussi de parler dans le contexte de la foi.
00:23:07 Moi qui étais grand fan de sa carrière à une époque,
00:23:10 je me laissais même pousser le petit... Je ne sais pas comment on appelait ça.
00:23:13 La mouche.
00:23:16 C'était un joueur que j'appréciais.
00:23:19 C'est assez amusant parce que vous avez
00:23:22 joué en jeune à un très bon niveau contre le Rapid de Vienne.
00:23:25 Vous avez marqué le même but que Basile Boli
00:23:28 contre le PSG après la victoire en Ligue des Champions.
00:23:31 Un but quand même assez sensationnel.
00:23:34 Le Rapid de Vienne, c'est le club qui avait battu le PSG en finale de Coupe d'Europe.
00:23:37 Ce n'est pas un signe de Dieu
00:23:40 que vous arriviez à réconcilier l'OM et le PSG, vous qui êtes pasteur ?
00:23:43 C'est le destin.
00:23:46 Mon fils est supporter du PSG, c'est générationnel.
00:23:49 Je suis supporter de Marseille, c'est générationnel.
00:23:52 Il aime bien l'OM.
00:23:55 Je suis obligé de le supporter.
00:23:58 Il y a un verset dans la Bible qui dit "supportez-vous les uns les autres".
00:24:01 J'ai beaucoup d'amour pour mon fils et j'ai eu la chance de l'emmener au stade Vélodrome
00:24:04 et moi-même d'aller au Parc des Princes.
00:24:07 Je suis pour l'amour fraternel.
00:24:10 On ne devrait pas arriver à se déchirer et avoir les drames
00:24:13 comme il y a eu lors de l'OM.
00:24:16 Il y avait un supporter qui se fait sauvagement agresser.
00:24:19 On ne devrait pas avoir ça autour des stades.
00:24:22 Tout ce qui est le racisme dans les stades et autour, ce n'est pas normal.
00:24:25 On est bien d'accord.
00:24:28 Vous aviez une vocation pour devenir footballeur, vous avez joué un très bon niveau en jeûne
00:24:31 et la vocation pour devenir pasteur, comment est-elle venue ?
00:24:34 Vous étiez déjà protestant à l'époque, comme vous étiez au Vatican,
00:24:37 vous êtes assez œcuménique, pas seulement sur le foot,
00:24:40 mais sur la religion manifestement.
00:24:43 J'ai l'opportunité d'être invité à différentes conférences
00:24:46 ou événements qui ont lieu à Rome.
00:24:49 Mon but, c'est de porter un message d'espérance et d'amour.
00:24:52 Après, on a des différences entre catholiques et protestants,
00:24:55 mais ça ne nous empêche pas d'être en dialogue,
00:24:58 notamment sur des dimensions d'accompagnement spirituel et d'aumônerie,
00:25:01 puisqu'à Paris 2024, il y aura une aumônerie.
00:25:04 On va en parler.
00:25:07 Il y aura justement la Fédération protestante de France
00:25:10 et le Conseil des évangéliques de France
00:25:13 et le diocèse de Paris qui travaillent ensemble
00:25:16 pour coordonner ces services d'aumônerie avec d'autres religions.
00:25:19 Après, il y a une spécificité pour chacun.
00:25:22 Moi, je n'ai jamais rêvé d'être pasteur.
00:25:25 Je suis plutôt rentré dans les ordres,
00:25:28 si on peut dire, dans l'Église,
00:25:31 mais comme serviteur auprès de la jeunesse
00:25:34 et comme aumônier de jeunesse,
00:25:37 d'être avec les jeunes dans leur environnement et notamment dans l'environnement du sport.
00:25:40 C'est comme ça que j'ai développé ces contacts.
00:25:43 Ma conversion arrive tardivement,
00:25:46 entre 18 et 20 ans,
00:25:49 tout ce chemin de réflexion.
00:25:52 Je suis issu d'une première génération de protestants,
00:25:55 mes grands-parents ne l'étaient pas.
00:25:58 J'ai cheminé, mais un peu seul,
00:26:01 grâce à un terreau qui était là de ma famille.
00:26:04 Mais comme j'étais en conflit avec mes parents,
00:26:07 rien ne pouvait aller dans le sens
00:26:10 que j'allais pratiquer la même fois qu'eux.
00:26:13 Mais c'est un cri du cœur que j'explique dans le livre
00:26:16 qui m'a fait venir à Dieu quand j'ai réalisé
00:26:19 la dureté de mon cœur.
00:26:22 Dans ce livre, "L'aumônier des champions",
00:26:25 le premier chapitre s'appelle "Quand des millionnaires débarquent dans mon pavillon",
00:26:28 est-ce que l'argent crée une relation hiérarchique
00:26:31 entre vous et les champions ou est-ce que le spirituel prend directement le dessus ?
00:26:34 C'est une bonne question.
00:26:37 Le grand personnel prend directement le dessus.
00:26:40 Pour moi, je les vois comme des êtres humains à part entière.
00:26:43 C'est souvent eux qui veulent rentrer.
00:26:46 J'ai encore eu un entretien il y a deux ou trois semaines
00:26:49 avec un sportif qui absolument, à la fin,
00:26:52 voulait rentrer dans des rapports d'argent.
00:26:55 Et moi, je ne voulais pas ça.
00:26:58 Ils sont toujours dans un rapport où ils peuvent s'acheter peut-être ma bénédiction.
00:27:01 Et il y en a beaucoup qui ont fonctionné comme ça.
00:27:04 Dans un monde où, pour certains,
00:27:07 ils ont beaucoup de moyens,
00:27:10 ce qui fait que des fois, ils perdent peut-être pied, comme je l'explique aussi.
00:27:13 Parce qu'on est riche, des fois, on peut se permettre d'arriver en retard
00:27:16 et de faire attendre les gens pendant deux ou trois heures
00:27:19 sans avoir d'excuses des fois valables.
00:27:22 Mais autrement, pour moi, ça reste des gens comme les autres.
00:27:25 C'est juste qu'ils ont eu du succès dans leur entreprise
00:27:28 et qu'ils sont peut-être trop payés par rapport à eux.
00:27:31 Vous avez été aumônier accrédité au JO de Rio.
00:27:34 Comment se fait-on accrédité ?
00:27:37 Parce qu'aumônier accrédité, c'est quand même surprenant.
00:27:40 Ce n'est pas en fonction des performances des athlètes qu'on accompagne.
00:27:43 Non, non, non. Pour le coup, en plus,
00:27:46 j'étais peut-être l'un des moins expérimentés en 2016.
00:27:49 Ça relève d'un miracle.
00:27:52 Parce que je pense qu'il y avait peut-être une centaine de personnes
00:27:55 qui ont postulé. Au final, ils n'en ont gardé que six.
00:27:58 J'ai fait partie de ceux-là.
00:28:01 Donc, c'est au niveau mondial.
00:28:04 Il y a un service, une organisation des aumôniers au niveau mondial
00:28:07 pour l'aumônerie chrétienne qui, après,
00:28:10 propose aux CIO et aux comités locaux d'organisation
00:28:13 nos candidatures qui, après, sont retenues ou pas.
00:28:16 C'est comme ça que ça s'est fait.
00:28:19 Mais parce que c'est une volonté du comité d'organisation,
00:28:22 que ce soit les Jeux Paralympiques ou Olympiques,
00:28:25 d'avoir un service d'aumônerie à disposition
00:28:28 des sportifs et des staffs qui sont partis
00:28:31 souvent un mois de chez eux et qui, des fois,
00:28:34 perdent les repères et aussi ont besoin de célébrer
00:28:37 leur culte, d'avoir aussi un temps
00:28:40 d'intimité, puis pour d'autres, de recevoir une écoute
00:28:43 bienveillante et d'évacuer la pression.
00:28:46 Joël Thibault, l'aumônier des champions. Un livre publié
00:28:49 aux éditions du CERF et préfacé par Olivier Giroud.
00:28:52 On a commencé avec le chapitre 20. On va aller plus loin
00:28:55 dans le livre en sa compagnie. Vous voulez lui poser des questions
00:28:58 sur les champions, leur rapport à la spiritualité, leur rapport au sport ?
00:29:01 Appelez-nous au 0 826 300 300.
00:29:04 C'est Manu, fan de sport, supporter du TFC d'ailleurs,
00:29:07 qui sera en finale de la Coupe de France, samedi, contre Nantes,
00:29:10 qui prendra vos appels. On se retrouve dans quelques instants.
00:29:13 Sud Radio.
00:29:16 Ici Sud Radio.
00:29:19 Les Français parlent au français.
00:29:22 Je n'aime pas la blanquette de veau.
00:29:25 Je n'aime pas la blanquette de veau.
00:29:28 Sud Radio Bercov dans tous ses états.
00:29:31 Et notre invité du face à face, Joël Thibault, l'aumônier
00:29:34 des champions. C'est d'ailleurs le titre de son livre. Un livre
00:29:37 publié aux éditions du CERF et préfacé par Olivier Giroud.
00:29:40 Joël Thibault, vous parlez de
00:29:43 l'enjeu qui tue le jeu dans le second chapitre.
00:29:46 Et ce, même en catégorie jeune. Mieux vaut-il être
00:29:49 un perdant magnifique comme la France ou le Brésil 82
00:29:52 ou un gagnant horrible comme la Grèce 2004
00:29:55 ou l'Afrique du Sud 95 au rugby ?
00:29:58 Alors je ferai une distinction.
00:30:01 Moi je pense que la Grèce, elle n'a peut-être pas bien joué, mais je ne pense pas
00:30:04 qu'elle ait volé la Coupe. Alors que l'Afrique du Sud,
00:30:07 on a des doutes de corruption quand même
00:30:10 avec ce qui s'est passé au niveau du... - Moi, en regardant l'arbitrage de
00:30:13 France-Afrique du Sud, j'ai plus que des doutes, mais c'est que mon point de vue.
00:30:16 - Il faut regarder les montres au poignet des arbitres.
00:30:19 - Oui c'est ça. M. Derrick Bevan, on s'en rappelle.
00:30:22 D'un point de vue philosophique, vous qui êtes un homme de foi,
00:30:25 vaut mieux gagner en ne méritant pas
00:30:28 ou perdre en le méritant ? Ou perdre...
00:30:31 Gagner sans le mérite ou sans la manière ?
00:30:34 - Je dirais que...
00:30:37 Je vais faire une réponse de pasteur. Tout est grâce
00:30:40 dans la vie, tout est cadeau.
00:30:43 Mais après, il faut mieux gagner avec le beau jeu.
00:30:46 On procure davantage d'émotion aux supporters.
00:30:49 On va avoir une très belle finale Nantes-Toulouse.
00:30:52 Que le meilleur gagne. On espère que ce sera du jeu au vert. Je préférais
00:30:55 une finale qui se termine sur 4-3 pour le FC Nantes.
00:30:58 Mais qui ait des buts, qui va à 0-0 et que ça termine
00:31:01 au tir au but, parce que chaque équipe va avoir
00:31:04 bétonné. On voit que... J'écris un chapitre là-dessus
00:31:07 où j'interpelle sur une phrase du président Macron
00:31:10 qui a été reprise de volée par Teddy Renner quand il a demandé
00:31:13 un certain nombre de médailles pour les Jeux Olympiques de Paris.
00:31:16 Quand on demande quelque chose de démesuré,
00:31:19 il y a le risque de mettre en place
00:31:22 un système d'état de dopage ou de corruption.
00:31:25 Et on voit ce que ça donne avec certains pays
00:31:28 où les athlètes se font reprendre les médailles
00:31:31 à juste titre. Mais pendant ce temps-là, ça a gâché
00:31:34 des vies de ceux qui ont fini 4e et qui les récupèrent
00:31:37 après. Mais ça n'a pas la même saveur.
00:31:40 Et surtout, ça laisse des dégâts dans les vies
00:31:43 parce que ceux qui se dopent, en général, ne dépassent pas les 50 ans.
00:31:46 Est-ce que vous parlez du plaisir à la pression ?
00:31:49 Peut-on avoir du plaisir sans pression dans le sport ?
00:31:52 Parce que la pression décuple le plaisir quand on gagne.
00:31:55 Oui, c'est cette forme d'adrénaline.
00:31:58 Après, il y a la pression qui doit venir du joueur en lui-même.
00:32:01 Après, ça se rajoute la pression financière,
00:32:04 les sponsors, ceux qui peuvent se faire lâcher
00:32:07 s'ils ne performent pas assez,
00:32:10 les supporters, les critiques, les médias. Aujourd'hui, il y a 50 000 médias
00:32:13 qui parlent de sport, les réseaux sociaux.
00:32:16 Donc, il faut savoir se blinder aussi par rapport à ça.
00:32:19 Ça joue beaucoup sur la santé mentale.
00:32:22 Il faut être costaud au quotidien. Moi, j'ai vécu ça.
00:32:25 Mon rêve de gamin a été, des fois, gâché
00:32:28 par des éducateurs qui ne faisaient pas preuve de bienveillance.
00:32:31 Donc, moi, à travers ce livre, je prenais la bienveillance
00:32:34 dans les rapports humains. Et le sport, c'est avant tout
00:32:37 un jeu et un plaisir.
00:32:40 Dans votre livre, un chapitre s'intitule "Du foot à la foi".
00:32:43 Est-ce que c'était faisable uniquement parce que vous étiez protestant ?
00:32:46 Ça n'aurait peut-être pas été possible dans d'autres religions ?
00:32:49 Peut-être qu'en tant que bouddhiste, ça aurait été difficile
00:32:53 puisqu'il faut nier son corps,
00:32:56 pas accepter la souffrance.
00:32:59 Alors que quand on fait du sport, on souffre aussi.
00:33:02 On va au-delà de ses limites.
00:33:05 On voit qu'il y a beaucoup de musulmans qui se revendiquent,
00:33:08 qui sont footballeurs, qui revendiquent leur foi.
00:33:11 Après, je ne sais pas comment ils arrivent à bien lier les deux,
00:33:14 s'ils arrivent à faire des ponts. Moi, je crois que, en tout cas,
00:33:17 les chrétiens, qu'ils soient catholiques, protestants ou orthodoxes,
00:33:21 ont un merveilleux message d'amour et d'espérance à vivre et à exprimer.
00:33:28 Parce qu'il n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis.
00:33:31 Et quand on est coéquipier, ou on fait un sport d'équipe,
00:33:33 et même un sport individuel, on se donne les uns les autres.
00:33:36 Et le faire par amour, c'est la plus belle des choses.
00:33:39 Un autre chapitre s'appelle "D'une mission à l'autre".
00:33:41 Est-ce que finalement, un sportif, ce n'est pas un missionnaire
00:33:44 qui a des vocations pour son sport ?
00:33:47 Oui, je le crois aussi, dans le sens que, ça serait mon côté,
00:33:53 quand Jésus dit qu'il faut amener le message de l'Évangile,
00:33:58 qui est une bonne nouvelle, aux extrémités de la Terre,
00:34:01 il y a des footballeurs ou des sportifs qui peuvent aller jouer en Chine
00:34:04 où le christianisme est interdit, et qui, par leur vie, peuvent témoigner
00:34:08 et montrer un autre reflet de la foi chrétienne,
00:34:12 qui des fois est axée d'une foi occidentale,
00:34:15 et dans certains pays est mal vue, et des fois à juste titre,
00:34:18 et ça permet de réajuster les choses, si on fait preuve d'ouverture,
00:34:22 de respect et d'amour pour notre prochain, qui est différent de nous-mêmes.
00:34:25 Joël Thibault, le placard, vous avez un chapitre qui parle du placard,
00:34:29 est-ce que c'est l'enfer sur Terre pour un sportif ?
00:34:32 Cyril Ban vous racontait, c'est incroyable,
00:34:34 que vous avez demandé à un joueur de prier pour son entraîneur,
00:34:38 qu'il avait envoyé Cyril Ban,
00:34:40 est-ce que ce n'est pas un peu la parole de Jésus Christ,
00:34:43 si on te frappe la joue droite, t'enlâche la joue gauche ?
00:34:47 Oui, c'est ce principe de toujours tendre la main à l'autre,
00:34:52 d'être dans la recherche du pardon, de la réconciliation,
00:34:55 malheureusement il y a des dirigeants français
00:34:58 qui ne sont pas trop dans cette forme d'humilité aussi,
00:35:01 pas que français, tout pouvoir,
00:35:04 après moi je parle beaucoup des athlètes francophones,
00:35:07 mais il y a beaucoup d'orgueil dans le monde du sport,
00:35:10 et c'est vrai qu'ils ne se rendent pas compte
00:35:12 qu'ils brisent le destin de certains jeunes
00:35:16 qui ont entre 20 et 25 ans,
00:35:19 et s'ils ratent le train maintenant,
00:35:22 ça sera très compliqué de développer une carrière,
00:35:25 et jouer comme ça avec le destin de certains,
00:35:28 moi j'en ai vu sombrer dans la dépression,
00:35:30 c'est très compliqué en fait,
00:35:32 et il y a une forme d'impuissance sur ce qui peut être fait pour changer ça,
00:35:36 on peut travailler avec le sportif sur lui, son attitude,
00:35:39 mais avec le club c'est plus compliqué,
00:35:41 parce qu'ils ne reconnaissent pas forcément notre parole et notre utilité.
00:35:45 Comment est-ce qu'on passe de l'accompagnement spirituel à l'amitié,
00:35:48 puisque vous êtes devenu ami avec certains athlètes,
00:35:51 avec certains sportifs avec qui vous travaillez spirituellement ?
00:35:55 C'est en apprenant aussi à se livrer à eux,
00:35:59 pas juste être une personne
00:36:01 où la relation n'est que dans un sens,
00:36:03 c'est aussi partager mes défis personnels,
00:36:06 mes moments de tristesse,
00:36:08 mes moments où j'ai pas été à la hauteur,
00:36:12 mes moments où j'ai failli,
00:36:14 et puis de rentrer dans une forme de transparence, d'honnêteté,
00:36:17 et puis après c'est aussi les atomes crochus,
00:36:19 le fait de se voir à l'extérieur,
00:36:21 ça peut arriver,
00:36:23 comme avec le champion des Etats-Unis Aurélien Colin,
00:36:26 qui est un ami de la famille,
00:36:28 ou David Alcibiade, pour qui j'ai pu célébrer le mariage,
00:36:32 mais aussi être son témoin de mariage,
00:36:34 donc ça c'est assez rare,
00:36:36 de pécher au mariage et d'être le témoin de mariage,
00:36:39 de ce joueur qui joue en Ligue 1,
00:36:41 c'est un beau cadeau,
00:36:43 et aujourd'hui il n'est plus dans la lumière,
00:36:45 il y a encore 2-3 mois j'étais chez lui,
00:36:48 je l'avais au téléphone la semaine dernière,
00:36:50 donc on reste en contact,
00:36:52 parce que c'est avant tout le rapport humain
00:36:54 qui prime plus qu'une relation de travail,
00:36:56 si on peut dire ça comme ça.
00:36:58 Joël Thibault, un homme honnier des champions,
00:37:00 est-ce que c'est un deuxième coach mental
00:37:02 après celui de l'athlète ou du club ?
00:37:04 Alors il est différent du coach mental,
00:37:08 parce que le préparateur mental se concentre
00:37:10 sur la performance,
00:37:12 et la motivation du moment,
00:37:15 nous on est sur une approche beaucoup plus holistique,
00:37:17 et où on ne s'intéresse pas que au terrain,
00:37:20 d'ailleurs quand Olivier Giroud vient me voir,
00:37:24 c'est plus pour comprendre la signification de Pâques,
00:37:28 de la foi chrétienne,
00:37:30 de rentrer un peu plus dans les racines
00:37:32 et les origines de la foi de sa maman,
00:37:34 que pour me demander la prière
00:37:37 pour se sentir bien sur le terrain.
00:37:39 Donc il y a vraiment tout,
00:37:41 il y a des gens qui se posent des questions
00:37:43 en dehors de leur carrière,
00:37:45 et des questions aussi d'identité,
00:37:47 parce qu'on peut très vite réduire
00:37:49 à notre pratique sportive,
00:37:51 et oublier qu'on a d'autres centres d'intérêt,
00:37:53 d'autres passions,
00:37:54 et que quand ça s'arrête,
00:37:55 qu'est-ce qu'on devient ?
00:37:56 - Vous avez cité le nom de la question suivante
00:37:58 que j'avais préparée,
00:37:59 Olivier Giroud, vous travaillez avec de nombreux sportifs,
00:38:02 pourtant c'est lui qui a écrit la préface de votre livre,
00:38:04 et vous lui consacrez tout un chapitre intitulé
00:38:06 "Rencontre avec un champion du monde, pourquoi lui ?"
00:38:09 - Ça, il faut demander aux éditions du CERJ,
00:38:11 j'en avais proposé d'autres,
00:38:13 vous savez qu'on vit dans un monde du buzz,
00:38:15 et bankable,
00:38:16 alors j'en avais proposé plusieurs,
00:38:18 Aurélien Collin en a écrit une,
00:38:20 David Alcibiade aussi,
00:38:22 et donc voilà,
00:38:24 ça aurait pu être lui comme un autre,
00:38:26 après c'est sûr que d'avoir un champion du monde
00:38:28 qui vous fait une préface,
00:38:30 c'est un honneur,
00:38:31 et je le remercie encore pour ça,
00:38:34 et puis ça montre la bonne relation qu'on a ensemble.
00:38:37 - Est-ce que sa foi l'a aidé
00:38:39 de toutes les critiques qu'il a subies ?
00:38:41 On se rappelle qu'il n'était même pas certain
00:38:43 d'aller à la Coupe du monde au Qatar.
00:38:45 - Oui.
00:38:46 Sa foi lui permet d'être constant aussi dans sa vie,
00:38:51 de faire confiance à Dieu,
00:38:53 dans le calme, la paix,
00:38:55 il l'exprime dans son livre, dans les interviews,
00:38:57 il y a un verset de l'Ancien Testament
00:38:59 qu'il aime citer,
00:39:00 c'est dans le calme et la confiance que sera votre force.
00:39:03 Il l'a expérimenté,
00:39:05 je pense qu'il a eu cette discipline dans sa vie
00:39:08 qui fait qu'il est resté au top,
00:39:11 et qu'il y est encore,
00:39:12 après la suite est entre les mains de Dieu,
00:39:15 et quelque part entre les mains de Didier Deschamps,
00:39:17 mais même Didier Deschamps, il ne sait pas ce qu'il veut.
00:39:19 - Est-ce qu'il a un mental supérieur à la moyenne, Olivier Giroud ?
00:39:22 - Je pense qu'il a un mental supérieur à la moyenne
00:39:25 lié au parcours de son frère Romain,
00:39:27 qui a été aussi en centre de formation à la J-Observe,
00:39:30 et qui l'a aidé à forger ce mental d'acier,
00:39:34 et quelqu'un, aussi à travers sa foi,
00:39:38 d'être positif, de ne pas rester dans l'amertume.
00:39:41 C'est quelqu'un qui a expérimenté le pardon,
00:39:43 et qui n'est pas dans un rapport de faire les choses par vengeance.
00:39:47 - Alors, on apprend dans le livre que vous comparez à Joseph,
00:39:51 c'est-à-dire le père de Jésus, quelque part.
00:39:55 - Non, non, non, c'est pas celui-là.
00:39:57 - Ah, c'est pas celui-là ! J'ai pas compris le bon Joseph.
00:39:59 - Joseph, c'est dans l'Ancien Testament,
00:40:01 c'est quelqu'un qui a été rejeté, justement.
00:40:03 C'était un enfant d'une grande fratrie,
00:40:06 et il a été vendu comme esclave,
00:40:09 et à chaque fois qu'il allait s'en sortir,
00:40:12 on le remettait en prison, en fait.
00:40:14 C'est un peu comme l'épisode du placard.
00:40:16 C'est pour ça que je disais à Olivier,
00:40:18 quand je l'ai rencontré, il était au placard à Arsenal.
00:40:20 Je lui ai dit "ça tombe bien, je me suis spécialisé
00:40:22 dans l'accompagnement des joueurs au placard
00:40:24 parce que moi-même, j'ai connu un moment douloureux de placard".
00:40:27 Et c'est dans ces moments-là que l'on grandit aussi
00:40:30 en maturité spirituelle, et puis dans notre dépendance à Dieu,
00:40:35 et on se forge un plus grand caractère.
00:40:37 Donc là aussi, ça lui a appris pas mal de choses.
00:40:40 - L'aumônier des champions, Joël Thibault,
00:40:43 préface d'Olivier Giroud, publié aux éditions du CERF.
00:40:46 On va continuer à parler de ce livre passionnant
00:40:48 qui est fait pour les amateurs de sport,
00:40:50 les amateurs de spiritualité, bref, pour tout le monde.
00:40:53 Voulez réagir, poser des questions à Joël Thibault.
00:40:55 Un seul numéro, le 0826 300 300.
00:40:59 - Sud Radio, Bercov dans tous ses états.
00:41:03 - Ici Sud Radio.
00:41:06 Les Français parlent au français.
00:41:11 Les carottes sont cuites.
00:41:14 Les carottes sont cuites.
00:41:16 - Sud Radio, Bercov dans tous ses états.
00:41:19 - Et on a le plaisir dans Bercov dans tous ses états
00:41:21 de recevoir Joël Thibault pour son livre
00:41:23 "L'Aumônier des champions",
00:41:25 publié aux éditions du CERF,
00:41:28 un livre préfacé par une légende, Olivier Giroud,
00:41:31 dont nous parlions il y a quelques instants.
00:41:33 Joël Thibault, le slogan de Sud Radio, c'est "parlons vrai".
00:41:36 Allez, sans controverse, est-ce que certains sportifs
00:41:39 n'en font pas un peu trop avec leur foi ?
00:41:41 Je pense à certains qui prient avant les matchs
00:41:44 mais qui se font poisser avec des prostituées mineures,
00:41:47 ou d'autres qui disent "Dieu, Dieu, Dieu"
00:41:50 et qui font venir des escort-girls de l'autre bout du monde.
00:41:52 Est-ce que quand même, c'est pas parfois un peu limite ?
00:41:56 - C'est limite, mais ce qu'il y a dans le monde du sport,
00:42:01 on le retrouve dans le monde de la politique,
00:42:03 dans le monde de la radio,
00:42:04 dès qu'il y a un peu de pouvoir et d'argent, malheureusement.
00:42:07 Mais c'est sûr que, je l'explique,
00:42:11 il y a un chapitre où il y a cette forme de dichotomie,
00:42:14 comme si on pouvait prier,
00:42:17 et puis l'instant d'après faire ce qui serait contraire à Dieu.
00:42:20 Beaucoup de sportifs me disent "Mais regardez,
00:42:23 Salomon a eu plusieurs femmes."
00:42:26 Comme si Dieu avait agréé cela.
00:42:30 Et donc, il y a des morses.
00:42:34 Moi je pense que le plus délicat, c'est quand un joueur est marié
00:42:39 et finalement fait preuve d'infidélité.
00:42:41 Qu'un cas comme Benjamin Mendy, si on peut en parler,
00:42:44 qui lui se revendique musulman,
00:42:46 se fasse prendre parce qu'il aime le sexe,
00:42:49 il est cohérent avec lui-même.
00:42:51 Je ne sais pas s'il est cohérent avec l'islam,
00:42:54 mais comme des fois on arrive à justifier un peu tout par certains textes.
00:42:57 Mais au moins, il ne trompe personne,
00:42:59 et il assume un jeu d'adulte de grand.
00:43:02 Puisque ça a été prouvé, sur beaucoup de cas des plaintes,
00:43:05 qu'il n'avait pas violé ces personnes.
00:43:07 Mais ce sont des gens qui jouent avec le feu,
00:43:09 et à un moment donné, des femmes qui sont autour,
00:43:12 veulent retirer la part du gâteau, quelque part.
00:43:15 Et l'argent fausse les choses.
00:43:17 Ce qui est terrible dans ça, c'est que ces gens-là recherchent l'amour.
00:43:20 Et ne l'ont pas trouvé, le véritable amour.
00:43:23 Et moi j'étais comme eux, j'ai vécu ce moment-là.
00:43:26 C'est ce qui a amené à me repentir, à demander pardon à Dieu,
00:43:29 et à trouver sa grâce et son réconfort.
00:43:32 Donc ça me donne de l'espoir,
00:43:34 et envie de prier pour ces sportifs qui peuvent dérailler,
00:43:37 et je comprends qu'ils peuvent dérailler.
00:43:39 Dans Confessions d'Aumônier, vous racontez avoir accompagné,
00:43:42 et vous en accompagnez toujours, des sportifs handicapés.
00:43:45 Pourtant, on peut dire que Dieu,
00:43:48 et pour nos auditeurs athées, s'il existe,
00:43:50 n'a pas été sympa avec eux.
00:43:52 Quels rapports ont-ils à la religion ?
00:43:55 Alors, en fait, il y a des très belles histoires.
00:43:58 J'en raconte l'une d'Ariel Diaz,
00:44:01 qui est recordman, je crois, de médailles paralympiques.
00:44:04 Lui, il se voit comme une créature merveilleuse de Dieu.
00:44:08 Il est né avec ce handicap de naissance.
00:44:11 Il a vécu beaucoup de rejets.
00:44:13 Mais il a découvert que Dieu l'aimait.
00:44:16 Et Dieu ne voit pas le handicap comme nous, on le voit, en fait.
00:44:21 C'est nous qui mettons les gens dans des cases, dans des catégories.
00:44:24 Je trouve que regarder le handisport, c'est une école de vie,
00:44:28 parce que c'est des véritables champions,
00:44:30 et certains sont des athlètes de haut niveau,
00:44:33 supérieurs à des gens valides en termes d'adversité,
00:44:36 de dépassement de soi,
00:44:39 de mise en œuvre pour arriver à faire les exploits sportifs.
00:44:44 Donc, il faut changer son recard sur le handicap.
00:44:48 J'ai envie de dire, on est tous en situation de handicap par rapport à Dieu,
00:44:52 parce que lui, il est saint, et nous, on ne l'est pas.
00:44:55 C'est pour ça que Jésus a donné sa vie par amour pour nous,
00:45:00 pour qu'on puisse recevoir cet amour véritable.
00:45:04 Le handicap, il ne se trouve pas forcément où on se place.
00:45:07 Il y a beaucoup de sportifs en situation de handicap qui ont la foi aussi.
00:45:13 Donc, on fait des très belles rencontres.
00:45:16 Bien sûr, il y a des phases d'acceptation, des phases de colère, de deuil
00:45:21 pour ceux qui passent par un accident de la vie,
00:45:24 mais l'amour de Dieu n'est pas trop faible, trop petit et trop loin
00:45:29 pour pouvoir les atteindre et leur donner un nouveau sens, une espérance.
00:45:33 Et aussi, je découvre que la pratique d'un don,
00:45:37 de découvrir qu'ils ont des capacités dans le sport, par exemple, ça donne un but.
00:45:41 Et ça, c'est important dans la reconstruction personnelle.
00:45:44 Il y a un chapitre qui s'appelle "Confession d'aumônier".
00:45:47 On va inverser les rôles.
00:45:49 Qu'est-ce que vous voudriez confesser, Joël Thibault ?
00:45:52 C'est ce que je confesse dans le livre,
00:45:58 c'est que des fois, c'est très dur d'accueillir les confessions des sportifs,
00:46:04 d'accueillir leur rechute.
00:46:08 Des fois, j'en ai un petit peu marre.
00:46:10 Des fois, je manque de patience.
00:46:12 Et donc, moi, je dois confesser ça.
00:46:15 Je confesse que je ne suis pas parfait
00:46:18 et que moi aussi, j'ai besoin de la patience de Dieu dans ma vie.
00:46:22 Et donc, je dois apprendre à supporter les autres,
00:46:26 même quand ils n'avancent pas aussi vite que j'aimerais.
00:46:28 Moi, je suis quelqu'un, je suis un fonceur, j'aime quand les choses avancent.
00:46:32 Il y a des choses dans ma vie qui ont avancé assez vite.
00:46:34 Il y en a d'autres, malheureusement, qui peuvent avancer moins vite.
00:46:38 Mais du coup, des fois, c'est le manque de patience.
00:46:42 Un chapitre s'intitule "La face obscure du sport".
00:46:45 Alors, une question plutôt théologique,
00:46:47 est-ce que c'est le côté démoniaque ?
00:46:48 Et pour vous, quelles sont les faces les plus obscures du sport ?
00:46:54 Oui, malheureusement, c'est tout ce qu'il y a en termes d'occultisme,
00:47:02 de sorcellerie, même autour du magnétisme.
00:47:05 Il y a beaucoup de choses, en fait.
00:47:07 On dit que ça ne se passe qu'en Afrique,
00:47:09 mais il y a beaucoup de choses qui se passent en France.
00:47:11 Et j'ai recueilli pas mal de témoignages.
00:47:14 D'ailleurs, j'ai un documentaire qui est en attente d'un producteur
00:47:17 qui s'appelle "Ce n'était pas mental"
00:47:19 sur ces phénomènes paranormaux dans le monde du sport.
00:47:22 Et là, on en a parlé beaucoup avec l'affaire Pogba,
00:47:25 mais j'ai d'autres grands champions,
00:47:27 et notamment une joueuse en équipe de France de basket,
00:47:29 qui a vécu des choses comme ça, et elle était incomprise.
00:47:33 Et elle avait pourtant vécu une malédiction,
00:47:36 un sort qui lui avait été jeté.
00:47:37 Et c'est seulement en invoquant Jésus,
00:47:40 en se tournant vers lui, qu'elle a été délivrée complètement de ça.
00:47:44 Donc, ça montre que ces choses-là existent.
00:47:47 C'est dangereux.
00:47:48 Il y a toujours des rapports aussi avec l'argent.
00:47:50 C'est toujours un donnant-donnant, soit pour obtenir une guérison,
00:47:53 soit pour jeter un sort à quelqu'un,
00:47:55 mais ça amène toujours des situations de plus en plus catastrophiques.
00:47:58 Et on a juste à regarder Pogba qui dit qu'il est seulement allé voir
00:48:01 pour des guérisons.
00:48:03 Je crois que ça fait quasiment un an qu'il ne joue plus.
00:48:06 Qu'est-ce qui se passe ?
00:48:07 Moi, j'ai compassion pour lui,
00:48:09 et j'espère qu'il se tournera vers le Christ,
00:48:12 qui était à l'origine sa croyance de base,
00:48:15 avant qu'il se tourne vers l'islam,
00:48:18 influencé par d'autres dans son entourage,
00:48:21 et avoir vécu une expérience aussi mystique dans l'islam,
00:48:24 comme il l'explique dans son documentaire.
00:48:27 Mais là, on voit qu'il y a un mélange,
00:48:29 il y a un sacrétisme entre des marabouts
00:48:31 qui interviennent aussi dans certaines cultures,
00:48:33 qui mélangent l'islam,
00:48:35 et puis avec ces pratiques occultes.
00:48:37 Donc ça, c'est très dangereux.
00:48:39 Après, il y a d'autres trucs obscurs,
00:48:42 la corruption, les petits deals entre amis.
00:48:44 Tout ne se joue pas sur le terrain, en fait.
00:48:47 Ce ne sont pas les plus talentueux qui réussissent, toujours.
00:48:50 Il faut aussi du travail,
00:48:52 mais bien souvent, il y a des petits enjeux.
00:48:54 Et aussi de la chance.
00:48:55 La laïcité, c'est un enjeu pour l'homme de foi que vous êtes ?
00:48:58 La laïcité, en France, elle doit être bien comprise.
00:49:02 Ce n'est pas la négation des religions,
00:49:05 c'est la liberté de croire ou de ne pas croire,
00:49:08 et la liberté d'exprimer sa croyance.
00:49:11 Souvent, on peut taxer les gens de prosélytisme,
00:49:14 mais non, être prosélyte, c'est imposer,
00:49:16 c'est vouloir convertir l'autre, absolument.
00:49:19 Et la loi de la liberté des droits de l'homme
00:49:21 nous permet de changer de religion.
00:49:24 Il y a des religions qui disent que c'est de l'apostasie,
00:49:26 il n'y a pas le droit et c'est sous peine de mort.
00:49:28 Dans le christianisme, c'est la liberté.
00:49:32 Et la loi permet qu'un chrétien,
00:49:35 s'il veut devenir musulman, il peut.
00:49:37 Et normalement, un musulman qui voudrait devenir chrétien, le pourrait.
00:49:40 Un bouddhiste qui veut devenir chrétien.
00:49:42 On a beaucoup d'athées ou d'agnostiques qui deviennent chrétiens.
00:49:45 D'ailleurs, je pense que l'athéisme recule de plus en plus en ce moment.
00:49:50 - Alors, vous avez parlé d'une de vos idoles, Romario,
00:49:53 qui était un immense attaquant brésilien qui jouait au Barça.
00:49:56 Et je me posais la question, en lisant votre livre,
00:49:59 comment expliquer que deux champions aussi différents que Romario et Bebeto,
00:50:03 c'était la paire mythique du Brésil, les champions du monde 94,
00:50:07 l'un avait une vie hyper religieuse, c'était Bebeto,
00:50:11 qui était hyper fidèle avec sa femme, etc.
00:50:14 Et Romario, qui avait une vie, on peut le dire, assez libérée,
00:50:18 et c'est pas lui faire injure,
00:50:20 comment expliquer que deux joueurs aussi différents,
00:50:23 avec des talents aussi énormes, peuvent arriver à créer une alchimie ?
00:50:27 Et c'est surprenant, vous qui êtes pasteur, que vous préfériez Romario.
00:50:31 - Oui, parce que moi, je répondais en termes de football,
00:50:37 ce qu'ils font à côté dans leur vie, c'est leur problème.
00:50:41 J'ai tout un chapitre sur Neymar,
00:50:44 pour moi, ce gars reste un mystère, j'ai beaucoup de compassion,
00:50:48 et de tristesse aussi pour lui, de ce qu'il fait,
00:50:51 il gâche beaucoup son talent.
00:50:53 - Et maintenant, à 31 ans, on peut dire que sa carrière est plus derrière lui que devant lui ?
00:50:57 - Il risque de jamais repartir avec un ballon d'or,
00:51:00 et le meilleur exemple, c'est Kaka, qui s'est annoncé 100% pour Jésus,
00:51:04 et qui, pour lui, a vécu 100% pour Jésus,
00:51:07 et au final, a eu un ballon d'or, et a eu une plus belle carrière que Neymar,
00:51:12 et continue d'avoir un témoignage de vie, une aura,
00:51:15 qui fait qu'il est hautement plus respecté que Neymar,
00:51:19 qui est critiqué.
00:51:21 Donc, peut-être le comparatif sur deux générations,
00:51:24 Kaka, Neymar, Bebeto, Romario.
00:51:28 Voilà, après, c'est pour ça que je dis l'aumônier des champions,
00:51:32 le titre, c'est que je redéfinis ce qu'est un champion.
00:51:35 Ce n'est pas celui qui gagne des titres,
00:51:37 c'est aussi celui qui a une vie d'intégrité en dehors du terrain,
00:51:42 qui est un homme, un mari responsable, un citoyen responsable aussi.
00:51:46 Donc, c'est plus large.
00:51:48 On a fait des demi-dieux, des gens qui ont été forts sur le terrain,
00:51:51 mais qui, dans la vie, ne savent pas se comporter.
00:51:54 - Quand vous avez vu les obsèques de Pelé,
00:51:56 est-ce que quelque part, au Brésil,
00:51:58 est-ce que quelque part, il n'avait pas, pour les Brésiliens, un côté divin ?
00:52:02 - Pour Pelé, je ne sais pas, mais pour Maradona, ça, c'est clair,
00:52:06 parce qu'on avait un culte.
00:52:08 Il y a une église de Maradona, on en a fait des tonnes,
00:52:11 on l'a appelé le dieu.
00:52:13 La différence, c'est qu'il me semble que Pelé avait une foi chrétienne
00:52:17 qui était là, qui était active,
00:52:19 qu'il a peut-être gardé dans une forme d'humilité jusqu'au bout,
00:52:23 et qui ne s'est peut-être pas perdue comme Maradona dans les drogues.
00:52:27 Mais, dans tout ça, oui, ces peuples-là, idolâtres,
00:52:33 alors je ne sais pas quand Zidane décèdera,
00:52:37 si on aura la même ferveur,
00:52:39 parce que c'est un peu le dieu des Français,
00:52:41 c'est lui qui a fait tomber Noël-le-grête, quelque part,
00:52:45 c'est plutôt Noël-le-grête qui est tombé tout seul
00:52:47 en s'attaquant au dieu du foot français.
00:52:49 - Joël Thibault, l'aumônier des champions,
00:52:52 préface d'Olivier Giroud, publié à Zéditions du Cerf,
00:52:54 on continue cette interview sur ce livre passionnant,
00:52:57 vous voulez réagir, vous avez des questions à poser à Joël Thibault,
00:53:00 appelez-nous au 0826 300 300.
00:53:03 - Sud Radio, les Français parlent au français,
00:53:10 je n'aime pas la blanquette de veau.
00:53:16 - Sud Radio Bercov, dans tous ses états.
00:53:19 - Vous êtes bien sur Sud Radio, dans le face-à-face
00:53:22 avec Philippe David pour son livre,
00:53:25 avec Joël Thibault pour son livre "Le pasteur des champions".
00:53:28 - Le livre c'est Joël Thibault, c'est pas moi.
00:53:30 - Et vous avez la parole au 0826 300 300,
00:53:33 on accueille Philippe Decamp, bonjour Philippe.
00:53:35 - Bonjour Philippe.
00:53:36 - Bonjour Philippe, bonjour Monsieur Thibault,
00:53:38 Pasteur Thibault, alors j'écarte-toi, mais je vais aller très vite.
00:53:42 Moi, c'est des questions, quelle solution,
00:53:44 je m'adresse au pasteur, quelle solution,
00:53:46 et notamment dans le foot, de vivre son homosexualité
00:53:49 dans les équipes d'amateurs et pros ?
00:53:51 J'ai noté aussi des problèmes dans le foot du religieux,
00:53:54 notamment la radicalisation musulmane,
00:53:56 pour parler de la frérisation,
00:53:58 il y a des pénétrations tendanceuses qui posent problème
00:54:00 dans les clubs amateurs et professionnels.
00:54:02 On voit même des problèmes dans les douze dans les communs,
00:54:05 entre catholiques, blancs, noirs et autres,
00:54:07 et joueurs radicalisés.
00:54:09 Avis sur la possibilité de voir jouer,
00:54:12 prochainement ou pas, en Coupe du Monde,
00:54:15 des joueuses voilées ?
00:54:17 Et moi, mon avis, et là c'est un avis personnel
00:54:20 que je porterai vis-à-vis du pasteur et du pastora,
00:54:23 c'est l'avenir de notre civilisation chrétienne,
00:54:26 car vous pouvez avoir une vie conjugale,
00:54:29 une vie équilibrée, en tant que pasteur,
00:54:32 et ça, ça, c'est important.
00:54:35 - Ah bien Philippe, merci beaucoup à vous faire réagir.
00:54:37 Première question, l'homosexualité dans le foot et dans le rugby,
00:54:41 pasteur Joël Thibault, c'est toujours aussi tabou ?
00:54:44 - Pardon, alors, je ne sais pas si c'est toujours aussi tabou
00:54:49 dans certains sports, c'est plus prononcé que d'autres,
00:54:53 des fois c'est même l'hétérosexualité qui n'est plus la norme,
00:54:57 et où il y a des pressions sur ceux qui sont hétérosexuels,
00:55:01 dans certains sports.
00:55:03 Donc après, ça c'est propre à chacun,
00:55:07 je pense que ça ne doit pas empêcher la personne
00:55:11 de pratiquer son sport avec excellence,
00:55:14 de donner le meilleur de soi-même,
00:55:16 et ça, est-ce que ça relève de la sphère privée ?
00:55:20 Finalement, ça ne devrait pas impacter sur un contrat,
00:55:23 tout comme la foi, l'appartenance à une religion,
00:55:27 ne devrait pas être mis sur le tapis.
00:55:30 - Philippe ?
00:55:31 - Ça nous donne l'affaire Galtier apparemment,
00:55:33 on ne sait pas trop ce qu'il en est,
00:55:35 mais finalement après on peut mettre les gens dans des cases,
00:55:39 et là ce n'est plus être dans un chemin de liberté
00:55:43 pour chacun de s'assumer.
00:55:45 - Philippe parlait de la radicalisation
00:55:47 et de l'arrivée en force de l'islam dans les clubs de foot,
00:55:50 alors moi j'ai de bonnes relations dans le foot amateur,
00:55:53 on me dit que maintenant dans certains clubs,
00:55:55 les joueurs se douchent en short pour des raisons religieuses,
00:55:58 il y a un livre qui parlait de ça,
00:56:00 même au niveau professionnel,
00:56:01 c'était "Rakai Football Club" de Daniel Riolo,
00:56:03 qui a été sorti il y a une dizaine d'années,
00:56:05 est-ce que ça, ça vous fait peur,
00:56:07 quand le sport devient un mode d'antrisme dans la société ?
00:56:11 - Là, je vais vous faire une confession,
00:56:14 je vais vous en faire une maintenant,
00:56:17 pendant longtemps j'ai pris la douche nue,
00:56:21 comme c'était la tradition dans le monde du foot,
00:56:25 et puis j'ai quitté à un moment,
00:56:27 parce que j'avais besoin d'un sevrage,
00:56:29 pour pouvoir avoir du temps pour aller à l'église,
00:56:31 j'ai quitté le monde du foot pendant un certain temps,
00:56:33 j'y suis revenu en compétition,
00:56:35 et j'ai été surpris de voir que c'était la mode des caleçons,
00:56:38 et après j'ai été éducateur de jeunes,
00:56:40 et aussi j'ai vu ça,
00:56:41 que c'était la mode du caleçon,
00:56:43 ou que certains ne prenaient plus de douche,
00:56:45 et je me suis interrogé par ça, là-dessus,
00:56:48 et moi par réaction aux joueurs musulmans,
00:56:51 je ne mettais pas le caleçon,
00:56:54 et après j'ai réfléchi que c'est un respect,
00:56:57 d'une forme de pudeur,
00:56:59 et que les chrétiens aussi devraient avoir,
00:57:01 d'être pudiques sur ces parties intimes,
00:57:07 il y a tellement de joueurs qui veulent déballer ça,
00:57:10 et il y a tellement de blagues salaces dans les vestiaires,
00:57:13 qui ne sont pas très catholiques,
00:57:15 si je peux me permettre le terme.
00:57:17 – Les blagues salaces, ça fait parfois bien rire dans un vestiaire,
00:57:19 soyons clair.
00:57:20 – Oui, mais des fois ça va trop loin,
00:57:23 et puis c'est toujours au détriment de la jante féminine,
00:57:26 où on n'est pas très élogieux vis-à-vis d'elle,
00:57:28 et elles sont souvent vues comme de la chair à canon,
00:57:31 donc ça c'est très moyen,
00:57:34 après j'ai vu ce phénomène du caleçon,
00:57:36 et qui n'est pas que un phénomène religieux,
00:57:38 je pense qu'il y a aussi des ados qui se protègent,
00:57:43 et ils n'ont pas tort avec toutes les agressions sexuelles,
00:57:46 tout ce qu'il y a,
00:57:47 donc moi je ne suis pas forcément contre ça,
00:57:49 après là où on peut se poser des questions,
00:57:51 c'est quand il y a des tapis de prière qui arrivent dans les vestiaires,
00:57:56 et que des vestiaires soient accaparés par des chrétiens,
00:58:00 ou par des musulmans,
00:58:01 puisque ce sont les deux grandes religions majoritaires,
00:58:04 où il y a des rites religieux qui sont imposés à des vestiaires,
00:58:08 c'est pour ça que je propose l'aumônerie,
00:58:10 c'est de mettre une salle à disposition pour faire ces rituels-là,
00:58:13 mais ne pas les mettre au lieu de tout le monde.
00:58:16 – Joël, on a beaucoup d'appels,
00:58:17 une dernière question,
00:58:18 les Jeux voilés pour la Coupe du Monde,
00:58:20 ce serait choquant ou pas pour vous ?
00:58:22 – Je pense qu'il y a eu un tournant qui a été manqué,
00:58:26 si ça devait avoir lieu,
00:58:27 c'est que la Coupe du Monde avait lieu en France,
00:58:29 il n'y a pas si longtemps, en 2019,
00:58:31 la Fédération avait statué,
00:58:33 la FIFA a pris une décision,
00:58:35 j'en parle dans mon livre aussi,
00:58:37 moi je pense que c'est une décision un peu hypocrite,
00:58:39 parce qu'on dit que c'est un signe culturel,
00:58:43 alors que quelque part, avoir un voile,
00:58:45 c'est comme dire 100% Jésus,
00:58:47 là c'est dire 100% Mohamed ou 100% Allah,
00:58:51 donc il y a le signe qui est là,
00:58:53 il n'y a peut-être pas un écrit,
00:58:55 mais ça dit quelque chose,
00:58:56 donc c'est un acte qui peut être prosélyte,
00:58:58 donc je trouve que la FIFA est un peu hypocrite,
00:59:01 et je pense que c'était peut-être pour avoir la Coupe du Monde au Qatar,
00:59:03 et tous les pétroles de l'arbre qui allaient à l'épreuve.
00:59:05 - Merci Philippe Decan.
00:59:07 Beaucoup de gens nous appellent au 0826-300-300,
00:59:10 et on va à Lyon avec Rémi, bonjour Rémi.
00:59:12 - Bonjour Rémi.
00:59:14 - Bonjour, alors voilà, j'avais une question à poser à Joël Thibault,
00:59:18 on remarque que sur le plateau, on a pas mal de bienveillance,
00:59:21 alors Joël Thibault a parlé de pas mal de bienveillance,
00:59:23 et puis Philippe a démontré en tant que journaliste de la bienveillance,
00:59:26 c'est assez intéressant à savoir,
00:59:28 mais moi qui suis issu de la tradition protestante évangélique,
00:59:32 j'ai pas toujours vu ça,
00:59:34 depuis 20 ans que je regarde dans les médias,
00:59:37 il y a eu souvent beaucoup de caricatures,
00:59:39 de choses assez agressives vis-à-vis du protestantisme évangélique,
00:59:43 et Joël Thibault, j'ai l'impression,
00:59:46 une voix de protestantisme évangélique,
00:59:49 et je voulais savoir son rapport aux médias,
00:59:51 savoir si les choses avaient changé,
00:59:52 comment est-ce que lui voyait les choses,
00:59:54 c'est un peu ce que je remarque.
00:59:56 Et puis s'il peut dire aussi son sweatshirt,
00:59:58 qu'il l'a trouvé, je serais très content.
01:00:00 - Alors double réponse de Joël Thibault,
01:00:03 sur les médias et le sweatshirt.
01:00:05 - C'est un sweatshirt Abba Louya,
01:00:08 c'est la contraction de Abba père,
01:00:10 donc c'est l'intimité avec Dieu,
01:00:11 et la célébration, la louange à Dieu,
01:00:13 et c'est le signe des premiers chrétiens,
01:00:16 justement, qui n'avaient pas la liberté d'expression,
01:00:18 la liberté de croyance,
01:00:19 et qui étaient persécutés pour leur foi,
01:00:21 et donc ils faisaient ce signe-là,
01:00:23 une partie de l'arc sur le sol,
01:00:26 et si les autres mettaient cette partie-là,
01:00:28 ils se sentaient en sécurité.
01:00:30 Donc moi je sens en sécurité sur cette radio,
01:00:34 sur cette émission, comme dans d'autres...
01:00:36 - Tout le monde est traité de la même manière sur Sud Radio.
01:00:39 - Où j'ai été invité.
01:00:42 Bon, là on sort d'un...
01:00:44 Arte a fait un documentaire sur les évangéliques,
01:00:47 à la conquête du monde,
01:00:49 avec un discours,
01:00:51 c'est toujours un peu particulier,
01:00:53 après je pense que,
01:00:55 moi je ne suis pas dans un discours politique,
01:00:57 je n'essaie pas de mélanger la politique et la foi,
01:01:00 je suis comme Jésus,
01:01:01 "Rendez à César ce qu'il y a à César,
01:01:03 et rendez à Dieu ce qu'il y a à Dieu",
01:01:05 et le problème c'est que l'évangélisme aux Etats-Unis,
01:01:09 ou au Brésil,
01:01:11 ou comme l'islam,
01:01:12 qui est un islam politique dans certains pays,
01:01:14 mélange les deux,
01:01:17 et veulent imposer peut-être une théocratie,
01:01:21 et moi je ne suis pas du tout dans ce rapport-là,
01:01:24 je suis que la personne,
01:01:26 je pense que le vrai bonheur on peut le trouver en Christ,
01:01:29 et c'est de proposer ce message aussi d'espérance,
01:01:32 mais en respectant la liberté de conscience de chacun,
01:01:38 et d'être dans un rapport constructif,
01:01:40 donc moi ce que j'aime bien c'est échanger avec les gens,
01:01:42 être dans le débat,
01:01:44 et il me semble que quelqu'un comme Rémi qui intervient,
01:01:46 aime aussi le débat.
01:01:48 - Merci Rémi Delion, on prend un dernier auditeur,
01:01:49 il nous reste deux minutes pour faire très vite.
01:01:51 - Il faut faire vite avec Arnaud Devane, bonjour Arnaud.
01:01:53 - Bonjour Arnaud.
01:01:54 - Oui, bonjour,
01:01:55 ben écoutez je voulais juste manifester ma solidarité de chrétien avec votre invité,
01:01:59 je vais avoir le double de son âge,
01:02:02 et je peux vous dire que les choix, je suis inconverti,
01:02:05 donc je me suis converti à peu près à son âge,
01:02:08 donc je l'encourage, le félicite,
01:02:13 et je lui manifeste toute ma solidarité,
01:02:15 dans notre belle foi, dans nos belles religions chrétiennes.
01:02:18 - Merci beaucoup Arnaud Devane, vous voyez que c'est bienveillant.
01:02:22 - Oui, je vois ça, il y a des chrétiens qui écoutent le Sud Radio.
01:02:26 - Alors Joël Thibault, je vais terminer avec trois questions clin d'œil,
01:02:29 il nous reste pas tout à fait deux minutes.
01:02:31 Vous auriez préféré devenir champion du monde de football,
01:02:34 ou être pasteur comme aujourd'hui ?
01:02:36 - Surtout d'Issime de Jésus Christ.
01:02:40 - Mais en gagnant la coupe du monde, ça a été encore mieux.
01:02:43 - A quoi servirait-il à un homme de gagner la coupe du monde,
01:02:46 s'il perdait son âme ?
01:02:48 Si je restais intègre, oui, je veux bien la gagner.
01:02:51 - A la fin de votre livre, vous remerciez Jésus,
01:02:53 le champion de votre cœur, c'est comme ça que vous l'appelez,
01:02:55 c'est Jésus Christ ou Gabriel Jésus ?
01:02:58 - Je suis moins fan de Gabriel Jésus,
01:03:01 c'est plus Jésus Christ, même si j'aime beaucoup Arsenal,
01:03:04 mais on est dans le deuil depuis hier soir.
01:03:06 - Ah oui, c'est sûr que là, le 4-1 contre Manchester City,
01:03:09 n'est pas très bon.
01:03:10 Et enfin, dernière question, vous aimez les sports mécaniques ou pas ?
01:03:13 C'est une question sport mécanique, allez, je vous la donne directement.
01:03:16 Vous êtes plutôt karting ou Formule 1 ?
01:03:18 - Je suis plutôt karting,
01:03:21 mais j'ai beaucoup apprécié Senna, qui était un homme de grande foi,
01:03:24 qui malheureusement est parti trop tôt,
01:03:26 mais a laissé un héritage chrétien assez fort.
01:03:29 - Donc le karting, c'était une allusion à Olivier Giraud,
01:03:32 vous avez bien évidemment compris.
01:03:34 Merci beaucoup Joël Thibault, auteur de cet excellent livre,
01:03:37 "L'aumônier des champions", publié aux éditions du CERF,
01:03:41 un livre préfacé par Olivier Giraud,
01:03:44 à qui on souhaite tout le meilleur avec le Milan AC,
01:03:47 parce que je rappelle qu'il est quand même en demi-finale de Ligue des champions,
01:03:50 et qu'après l'avoir gagné avec Chelsea, moi qui suis Milanista,
01:03:52 ça me ferait très plaisir qu'il le gagne avec le Milan AC.
01:03:54 Merci beaucoup Joël Thibault.
01:03:56 - Et puis une très belle finale Real Madrid-Milan AC,
01:03:59 ça serait parfait.
01:04:01 - Ce serait parfait.
01:04:03 Merci beaucoup, chers auditeurs, d'être toujours aussi nombreux
01:04:06 à nous écouter, et merci à Joël Thibault pour son livre,
01:04:09 "Le pasteur des champions", paru aux éditions du CERF,
01:04:11 préfacé par Olivier Giraud.
01:04:13 Tout de suite, l'émission de Brigitte Leh.
01:04:15 A tout de suite sur Sud Radio.

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