• il y a 6 mois
Anne Fulda reçoit Grégoire Delacourt pour son livre «La liste 2 de mes envies» dans #HDLivres

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Transcription
00:00 - Bienvenue à l'heure des livres, Grégoire Delacour. - Merci.
00:03 - Alors, on ne vous le présente pas. Vous avez travaillé dans la publicité d'abord,
00:07 puis écrit un livre dont on a beaucoup parlé, qui a été vendu dans le monde entier,
00:12 traduit en 35 langues, qui a été adapté au théâtre, cinéma.
00:16 Une très belle aventure qui s'appelle "La liste de mes envies".
00:19 Et là, vous publiez, après d'autres livres dans la parenthèse,
00:22 je tiens à le dire quand même, plus intimiste, "La liste de", tel le chiffre,
00:26 "Mes envies", un livre qui est paru chez Albain Michel,
00:30 un livre qui pourrait aussi s'appeler "La suite des aventures de Jocelyne",
00:33 "La mercière d'Harras" ou "De l'argent". Un livre tendre, drôle,
00:37 et qui finalement touche à l'essentiel, ce qui meut quelqu'un dans une vie.
00:43 Alors, le pitch, il est écrit en quatrième de couverture du livre.
00:47 Dans la liste de mes envies, le premier, Jocelyne, mercière à Harras,
00:50 avait gagné 18 millions à l'euro-million qu'elle refusait d'encaisser,
00:54 préférant dresser la liste de ses envies qu'elle avait cachées,
00:58 mises dans une boîte à chaussures.
01:01 Dans cette suite, il lui reste 15 millions et une seule envie, les dépenser.
01:05 Alors, évidemment, on a envie de dire pourquoi cette suite ?
01:08 C'était quelque chose qui vous taraudait ? Vous vous êtes attaché à Jocelyne ?
01:11 Alors, ça ne me taraudait pas pendant très longtemps, puis ça m'a taraudé récemment.
01:15 Et oui, je me suis attaché à ce personnage qui est presque devenu une personne
01:18 chez les lecteurs. On m'en parle.
01:21 C'est un livre qui est toujours très vivant depuis 12 ans maintenant.
01:24 Et après un parcours où j'ai écrit des choses, comme vous l'évoquiez,
01:27 plus intimes, plus intimistes, plus sombres aussi.
01:30 J'ai eu envie de revenir vers de la lumière, vers de la joie, vers les autres,
01:33 vers du rire. Et j'ai retrouvé cette petite mercière qui était toujours là.
01:38 J'ai envie d'avoir de ses nouvelles et puis d'en donner.
01:41 Donc, je me suis intéressé à ce qu'elle faisait, son petit pactole,
01:43 maintenant, trois ans après.
01:45 Alors, vous en donnez des nouvelles ?
01:47 Alors, sa vie a changé puisque son mari, qui était parti avec l'argent,
01:53 est vraiment parti du fond de grand. Il est mort.
01:56 Elle, elle a vécu une histoire d'amour.
01:58 Elle est allée dans le sud de la France, puis elle revient à Arras.
02:03 Et elle décide donc de dépenser ses 15 millions.
02:04 Alors, ça nous donne l'occasion, on assiste, c'est un peu le fil rouge du livre,
02:09 à des séances très drôles chez les GA, les gagnants anonymes.
02:16 En fait, un peu l'équivalent des alcooliques anonymes.
02:19 Tout à fait, les équivalents.
02:20 Voilà, pour ceux qui ont gagné à l'EuroMillion.
02:23 Voilà, alors c'est un groupe de gens basés sur les alcooliques anonymes.
02:27 Et ça m'a bien fait rire à l'écrire parce qu'en plus,
02:29 c'est très touchant, ces gens qui n'ont personne d'autre qu'eux-mêmes à qui parler,
02:33 puisque dès lors qu'il y a ce mur de l'argent entre eux et le reste du monde,
02:36 on ne les regarde plus jamais de la même manière.
02:37 Donc, ils se réunissent et racontent leur malheur, ces pauvres gars,
02:40 finalement, des pauvres gars qui ont entre 80 000 et 160 millions.
02:44 Et ils racontent leur vie et se trouvent presque à égalité.
02:47 Et c'est l'occasion de dresser des portraits savoureux.
02:50 Et Jocelyne Mamercien est au milieu d'eux et elle voit tout ça.
02:54 Et c'est l'occasion de voir les grandes joies et les grands malheurs liés autour de l'argent
02:59 et surtout de ce qui permet de ne pas faire.
03:01 Oui, alors bon, effectivement, il y a des personnages aux moins couleurs.
03:04 Il y a une femme, Brigitte, qui est obsédée, vous commencez le livre par elle,
03:08 par l'idée d'avoir un sac...
03:11 Un Birkin.
03:12 Birkin.
03:12 En Autruche.
03:13 En Autruche.
03:14 Tangerine.
03:15 Qui coûte une fortune.
03:16 Puis bon, finalement, c'est très compliqué.
03:18 Il faut avoir quatre ans.
03:19 Il y a quatre ans d'attente parce qu'en fait, je l'ai vécu.
03:23 C'est-à-dire, j'ai voulu offrir à ma mère quelques années avant sa mort, d'ailleurs.
03:27 Elle n'a jamais cherché des très, très jolies choses.
03:30 Elle aimait les voir.
03:31 Elle savait que ça existait, mais elle ne voulait pas posséder.
03:33 Mais néanmoins, je vais gagner un petit peu d'argent dans la pub
03:36 et je me suis dit que je vais lui offrir un Birkin.
03:38 Donc, je suis allé effectivement chez Hermès pour lui acheter ce sac.
03:43 Et j'ai dit, je suis garé en double-fiche, je vous jure que c'est authentique.
03:46 Est-ce que je peux avoir un Birkin ?
03:47 Là, je voudrais vous l'emballer.
03:48 Je pars en Autruche et les gens risent en foutu de moi en disant
03:51 "mais l'œuf de votre Autruche n'est pas encore fondu".
03:55 Oui, donc ça, c'est...
03:56 C'est bien la preuve que l'argent, même si elle met 100 000 euros sur la table,
03:59 la Brigitte, elle n'aura pas son sac.
04:01 Alors, l'argent peut poser problème à ceux qui en ont soudainement,
04:05 mais aussi à ceux qui sont des héritiers.
04:06 C'est le cas de l'un des personnages aussi.
04:09 C'est un rôle important.
04:10 En écrivant "Ces gagnants", je me suis rendu compte qu'il y avait pire qu'un gagnant,
04:14 c'est-à-dire quelqu'un qui, tout d'un coup, voit sa vie changer
04:16 par l'apparition de beaucoup d'argent, c'est l'héritier.
04:20 Toute sa vie, il en a eu.
04:21 Et il dit, il est là, lors d'une réunion, il est effondré, il dit à tous ses collègues
04:25 "mais vous avez de la chance, vous avez eu une vie avant d'être riche".
04:29 Et moi, jamais, je n'ai pas connu le désir, le temps qui sépare des choses et des gens.
04:34 Et ça devient assez émouvant, en fait.
04:35 Ce qui est drôle devient émouvant dans le livre.
04:37 Oui, et il y a une morale, c'est finalement, on la voit lors d'une de ces fameuses séances
04:42 de gagnants anonymes, où finalement, l'animateur fait le tour de tous les participants
04:49 en leur demandant leur désir les plus profond.
04:51 Et finalement, leur désir les plus profond, ce n'est pas l'argent qui leur permet de l'atteindre.
04:56 Exactement. Tout ce qu'on désire intimement, ce n'est pas lié à l'argent.
05:00 Et quand on se pose la question, vous et moi, je suis sûr que c'est vrai.
05:03 Évidemment, on peut avoir un petit peu plus de confort,
05:05 mais fondamentalement, ce qui nous rend heureux, ce n'est pas une question d'argent.
05:07 La fraternité, l'amitié, l'amour, la joie, la beauté d'un lever de soleil,
05:12 ce n'est pas une question d'argent. Et on l'oublie.
05:15 Alors, si vous voulez vous en rappeler, puis retrouver Jocelyne,
05:17 qui effectivement fait un peu partie de la famille désormais, la fameuse mercière d'Arras.
05:22 Il faut donc lire, je vous y encourage, la liste 2 de mes envies.
05:26 C'est donc paru chez Albin Michel.
05:27 Merci beaucoup, Grégoire Delacour.
05:28 Merci Anne Fulda.
05:30 [Musique]
05:34 [SILENCE]

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