• il y a 6 mois
Les invités de Laurence Ferrari débattent de l'actualité dans #Punchline du lundi au jeudi.

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00:00:00 Bonsoir à tous et bonsoir à toutes, bienvenue dans Punchline. Aujourd'hui sur CNews, que faut-il attendre du sommet Choose France
00:00:05 organisé à Versailles par Emmanuel Macron ? Sans doute des retombées pour les grandes entreprises
00:00:09 multinationales qui vont décider de s'installer dans notre pays mais pour les petites entreprises
00:00:14 c'est moins sûr, on verra ce qui se joue là, en tout cas pour l'attractivité de la France qui est au top en Europe.
00:00:19 On va revenir aussi sur la série d'évasion de ces derniers jours de clandestins détenus dans des centres de rétention
00:00:25 administratives à Sète dans les Roses et à Lille-Lesquins dans le Nord. La sécurité est de plus en plus difficile
00:00:30 à assurer dans ces structures débordées par l'afflux de migrants qui sont en situation irrégulière sur le sol français. On vous explique pourquoi.
00:00:38 Enfin, "conduisez comme une femme" c'est le slogan choc de la campagne de lutte contre l'insécurité routière de l'association Victimes et Citoyens.
00:00:44 Tout simplement, messieurs, parce que 84% des accidents mortels sur la route sont causés par des
00:00:50 hommes et que 88% des jeunes conducteurs tués sont des
00:00:54 hommes et que les femmes sont donc montrées en exemple. On va en débattre ce soir dans Punchline.
00:01:00 Voilà pour les grandes lignes de ce soir.
00:01:02 Mais d'abord on va faire le rappel des titres de l'actualité, si vous le voulez bien, il est 17h avec Simon Guylain-Simon.
00:01:07 Bonjour Laurence et bonjour à tous. Au proche orient de violencombats sont en cours dans la bande de Gaza,
00:01:16 notamment dans le sud de l'enclave palestinienne dans la ville de Rafa. Des témoins font état de violents affrontements entre les soldats israéliens et les combattants du Hamas,
00:01:23 au moment où l'Etat hébreu se prépare à célébrer le 76e anniversaire de sa création.
00:01:28 Les députés donnent le coup d'envoi de l'examen du projet de loi sur la fin de vie. Les 71 membres de la commission spéciale de l'Assemblée nationale
00:01:35 vont se pencher sur le sujet pendant une semaine
00:01:38 avant l'arrivée du texte le 27 mai prochain dans l'hémicycle.
00:01:42 Il prévoit d'ouvrir une aide à mourir pour certains patients, c'est une première en France.
00:01:46 Et puis la flamme olympique poursuit son parcours vers Paris, elle a fait son entrée dans les canaux de set aujourd'hui.
00:01:52 La flamme olympique montra ensuite les marges du festival de Cannes, ça sera le 21 mai prochain,
00:01:56 porté par l'athlète paralympique français Arnaud Assoumani-Laurence.
00:02:00 Merci beaucoup Simon Guylain. Louis Dragnel est là, bonsoir Louis. Alexandre Devecquieu est là, bonsoir.
00:02:06 Bonsoir Louis à tout le monde. Rémi Schultz, merci d'être là, du service police justice de CNews.
00:02:10 Nous sommes avec Jean-Christophe Couville, secrétaire national unité, policier.
00:02:13 Merci François Laurence.
00:02:14 Maïm Fadel, essayiste, ingénieur de mission politique de la ville.
00:02:16 Et François Puponnik, qui est très sage, ancien député, qui quand j'ai dit "conduisez comme les femmes" a dit "tout fout le camp", c'est ça ?
00:02:22 Il l'a dit, je le balance, je le balance. Vous l'avez dit, hein ?
00:02:27 Il ne faut plus me retenir.
00:02:28 C'est ça.
00:02:29 J'entends, je...
00:02:30 Mais oui, mais ce sont les chiffres.
00:02:32 Non mais je disais...
00:02:33 Ce sont les chiffres messieurs.
00:02:34 Je vais essayer, je vais essayer.
00:02:36 Les chiffres sont absolument implacables et on va nous prendre une fois de plus comme modèle, mais ça on a l'habitude.
00:02:42 Alors je vois que Louis Dragnel ne dit rien, c'est très mauvais signe.
00:02:44 Pas du tout.
00:02:45 Très très mauvais signe.
00:02:46 C'est après vous dites que je parle tout le temps.
00:02:47 Non, non, non, c'est Calimero bis.
00:02:51 On est avec Noémie Schultz notamment et avec Jean-Christophe Couville qui est policier pour évoquer ce qui s'est passé dans les centres de rétention,
00:02:58 à la fois à Sète dans les Roms et aussi à Lille-Lesquins dans le Nord.
00:03:03 Il y a régulièrement des évasions de ces centres de rétention administratives où sont stationnés les clandestins avant éventuellement une expulsion ou une étude de leur dossier.
00:03:15 On va juste faire le point avec Stéphanie Rouquier sur ce qui s'est passé à Sète.
00:03:18 Avec vous, Noémie, on va voir un petit peu ce qui se passe au plan national.
00:03:21 Stéphanie.
00:03:22 Les policiers parlent d'une évasion spectaculaire.
00:03:26 Les faits se sont déroulés dans la nuit de vendredi à samedi à 2h du matin.
00:03:30 Dix étrangers en situation irrégulière se sont évadés de ce centre de rétention administrative.
00:03:35 Ils sont passés par les combles du bâtiment puis par le toit situé à 9 mètres de haut.
00:03:41 Et pour des raisons inconnues, l'alarme ne s'est pas déclenchée.
00:03:45 L'enquête en cours analyse donc ces défaillances.
00:03:48 A noter que l'un d'eux a été interpellé dès samedi, les neuf autres sont toujours recherchés.
00:03:53 Alors selon nos informations, ils sont âgés entre 18 et 34 ans, tous originaires d'Afrique du Nord.
00:04:00 Et selon les syndicats de police, cette évasion massive n'est pas une surprise.
00:04:04 Ce petit centre de rétention, installé tout proche du centre-ville de Sète, est vétuste.
00:04:09 Et ces policiers déplorent un manque d'effectifs criants.
00:04:12 Ils sont seulement cinq ou six policiers pour surveiller 28 personnes.
00:04:17 Merci beaucoup Stéphanie Rouquier.
00:04:19 Jean-Christophe Kouvis, c'est un fait.
00:04:20 Ce ne sont pas des personnels policiers qui sont dans ces crâts, on est d'accord ?
00:04:23 Ah si, si, c'est les personnels policiers qui surveillent.
00:04:26 Est-ce que vous êtes d'accord sur le constat que c'est de plus en plus difficile d'assurer
00:04:30 les sécurités et le maintien de l'ordre dans ces centres ?
00:04:32 Alors oui, parce que, encore une fois, c'est les effectifs.
00:04:35 C'est-à-dire que pour contrôler un centre, il faut aussi des effectifs humains.
00:04:39 Parce qu'il faut des relais, il faut pouvoir intervenir en nombre.
00:04:42 C'est aussi les personnes qui sont mises dedans.
00:04:45 En fait, il y a les OQTF, mais on y met aussi pas mal ce qu'on appelle des TOP,
00:04:50 les troubles à l'ordre public.
00:04:51 C'est-à-dire les sortants de prison, des personnes qui posent des soucis en France,
00:04:56 sont mis en priorité dans les centres de rétention pour effectivement les expulser.
00:04:59 Donc en fait, ce n'est pas une prison.
00:05:01 Mais c'est ça, ce n'est pas les conditions de sécurité d'une prison.
00:05:04 Ah non, pas du tout.
00:05:05 Les centres de rétention, c'est entre l'auberge de jeunesse et la prison.
00:05:07 C'est assez vaste, mais il y a quand même...
00:05:09 Ah oui ?
00:05:10 Mais oui, c'est un peu ça, parce que...
00:05:11 L'auberge de jeunesse ?
00:05:12 Non, mais c'est une image.
00:05:13 Alors, je vous passe la parole dans un instant Noem.
00:05:16 Allez-y, Jean-Claude.
00:05:17 Quand on les met dedans, tout est ouvert.
00:05:19 Il n'y a pas de cellules individuelles.
00:05:21 Tout le monde peut se balader.
00:05:23 C'est très ouvert.
00:05:24 Il y a même des fois des jeux pour les occuper.
00:05:26 Mais précisément parce que c'est là qu'on met en place des personnes
00:05:31 qui n'ont pas été condamnées par la justice.
00:05:33 Ce n'est pas une prison.
00:05:34 C'est purement administratif.
00:05:35 C'est administratif.
00:05:36 On parle de centre de rétention administratif.
00:05:37 C'est une décision du préfet.
00:05:38 C'est des retenus.
00:05:39 S'il y a une prolongation, c'est une retenue.
00:05:41 S'il y a une prolongation, il faut qu'il y ait un juge délégué à la détention
00:05:43 qui le statue.
00:05:44 Mais on n'est pas sur des personnes qui sont sanctionnées
00:05:46 pour avoir commis une infraction.
00:05:47 Ce qu'on leur reproche, c'est pas avoir de fraction.
00:05:48 Ici, l'infraction, c'est d'être connu illégalement sur le sol français.
00:05:50 Ils n'ont pas de papiers.
00:05:51 On leur reproche…
00:05:52 Attendez, juste…
00:05:53 Noem, allez-y.
00:05:54 …c'est qu'un crâ.
00:05:55 Donc, effectivement, ce n'est pas comme une prison.
00:05:57 Il n'y a pas des cellules.
00:05:58 C'est des chambres.
00:05:59 C'est des personnes qui ont accès au téléphone,
00:06:01 qui peuvent recevoir des visites.
00:06:03 À la défiance d'une prison où ça va être des parloirs,
00:06:05 il va falloir obtenir des autorisations.
00:06:07 Ils peuvent aussi, effectivement, se déplacer.
00:06:09 Après, ça reste un lieu de privation de liberté.
00:06:11 Ils ne sont pas libres d'entrer et de sortir.
00:06:12 C'est pour ça qu'on parle d'ailleurs d'évasion.
00:06:14 Et sur le côté auberge de jeunesse,
00:06:16 la contrôleur générale des lieux de privation de liberté
00:06:18 alerte régulièrement sur la dégradation des conditions d'accueil
00:06:22 de ces personnes.
00:06:23 Pourquoi ?
00:06:24 Parce qu'ils sont de plus en plus nombreux.
00:06:25 Oui, et puis vraiment dans des conditions assez déplorables.
00:06:30 Et c'est aussi peut-être ce qui joue,
00:06:33 parce que les personnes qui y sont ont envie de...
00:06:35 C'est aussi parce qu'ils dégradent leurs conditions,
00:06:38 ils dégradent aussi les conditions immobilières.
00:06:40 Il faut voir ce que c'est dedans aussi.
00:06:42 Effectivement, quand je dis auberge de jeunesse,
00:06:46 effectivement, c'est une image.
00:06:47 Mais c'est parce que dedans, si vous voulez,
00:06:49 ce n'est pas un milieu carcéral.
00:06:50 C'est vraiment très ouvert.
00:06:51 Les associations viennent, peuvent rentrer dedans,
00:06:56 peuvent s'entretenir.
00:06:57 Il y a les familles qui viennent, etc.
00:06:59 Il y a les avocats.
00:07:00 Ce n'est vraiment pas un milieu carcéral.
00:07:03 Et surtout, ils détruisent aussi l'intérieur.
00:07:05 Pourquoi ils détruisent ?
00:07:07 Parce qu'ils n'ont pas envie d'être là.
00:07:09 Ils préfèrent être dans la nature.
00:07:11 Pourquoi on place quelqu'un en crâ ?
00:07:13 Il y a un peu de temps au crâ de l'ESC1,
00:07:17 notamment là où il y a eu aussi des événements,
00:07:19 c'est eux-mêmes qui avaient détérioré les cabines téléphoniques.
00:07:22 Il y a un juge à liberté de la détention
00:07:23 qui avait relâché ces personnes
00:07:25 parce qu'ils ne pouvaient pas téléphoner à leur famille.
00:07:27 C'est eux-mêmes qui avaient dégradé les cabines téléphoniques.
00:07:30 Imaginez un petit peu l'ambiance.
00:07:31 Ils ont menacé un policier avec un tesson de bouteille
00:07:33 à l'île de l'ESC1 pour s'échapper.
00:07:35 Louis, et ensuite Alexandre.
00:07:36 Une des raisons, effectivement,
00:07:37 il y a une chose, c'est que ça n'a rien à voir avec une prison.
00:07:40 Ce n'est pas la justice judiciaire qui condamne,
00:07:42 même si effectivement il y a un juge de la liberté de la détention
00:07:46 qui doit valider le placement en sondage de rétention administrative.
00:07:49 L'objectif de ce placement, en fait,
00:07:51 c'est d'avoir une personne dont on sait où elle se trouve
00:07:54 pour le temps d'étudier son dossier dans le but de l'expulser.
00:07:57 Combien de taux d'exécution des EQTF, Louis, rappelez-moi ?
00:08:00 7%, 100 ?
00:08:01 Alors de l'année dernière, on devait trouver en tout cas moins de 10%.
00:08:04 En moyenne, dans ces 130 jours, ils ressortent.
00:08:06 Et beaucoup ressortent pour des problèmes de procédure,
00:08:09 pour des problèmes de vies de forme,
00:08:11 ou tout simplement parce qu'on ne peut pas les embarquer.
00:08:13 Donc effectivement, c'est un énorme...
00:08:15 Ils vont embarquer dans les avions ?
00:08:17 Absolument, voilà.
00:08:18 Alexandre ?
00:08:19 Parce qu'ils ne veulent pas repartir de même.
00:08:20 Effectivement, ce n'est pas une prison,
00:08:23 pour la bonne et simple raison que depuis une directive européenne,
00:08:27 ce n'est plus un délit d'être sur le territoire sans papier.
00:08:30 Mais il faut rappeler que ça a été...
00:08:32 C'est Manuel Valls qui a fait cette décision.
00:08:34 Exactement.
00:08:35 Mais c'est une traduction d'une directive européenne.
00:08:37 Peut-être qu'un gouvernement de droite aurait été obligé de faire la même chose.
00:08:41 Mais effectivement, c'est Manuel Valls qui l'a fait factuellement.
00:08:44 Et donc, il faut quand même rappeler que ça a été longtemps un délit.
00:08:48 Ça ne l'est plus, donc ça incite quand même les gens...
00:08:51 D'être obligé d'être sur le sol français.
00:08:52 Voilà, mais ça incite quand même déjà les gens à venir.
00:08:54 Et ensuite, le principal problème, c'est qu'il y a effectivement 2 000 places
00:08:58 en centre de rétention pour, je crois, fourchette basse des illégaux en France, 300 000.
00:09:04 Fourchette haute, 900 000.
00:09:06 Donc vous voyez bien qu'on ne peut pas placer la totalité des illégaux en centre de rétention,
00:09:11 ce qui devrait être...
00:09:12 Quand vous dites 3 000, ça tourne évidemment.
00:09:14 Ça tourne.
00:09:15 Selon le rapport de la CIMAD et de France-Thermazil,
00:09:17 on est aux environs juste de 47 000 personnes chaque année qui passent en crabe.
00:09:23 En une année.
00:09:24 En une année, sur une année.
00:09:25 Sur une année, mais vous voyez bien que c'est très peu par rapport au nombre d'illégaux.
00:09:31 Et c'est souvent les personnes qui sont quand même les plus dangereuses,
00:09:34 je pense, qu'on place en crabe, puisqu'il faut bien faire un choix parmi tous les illégaux.
00:09:40 Donc c'est un système qui ne marche pas du tout, mais c'est un peu comme les prisons,
00:09:43 si vous voulez.
00:09:44 Première chose, il faut en construire beaucoup plus,
00:09:47 peut-être dans des meilleures conditions d'accueil encore,
00:09:50 mais si on veut dissuader les illégaux de venir,
00:09:54 je pense que le meilleur moyen, c'est quand même de les placer en centre de rétention.
00:09:57 Et donc je crois qu'il n'y en a tout simplement pas assez.
00:10:00 Et après on pourra rétablir le délit de...
00:10:04 Il n'y en a déjà pas assez.
00:10:08 Et ça ne va faire que s'aggraver, puisque le gouvernement a dit
00:10:11 "Vous allez voir ce que vous allez voir, on va expulser de plus en plus,
00:10:13 on va les occuter, on va les exécuter,
00:10:16 donc on va interpeller de plus en plus de personnes en situation régulière,
00:10:19 les mettre dans les crâts qui sont déjà surbouqués,
00:10:22 et donc ceux qui sont dedans n'ont pas envie d'y rester.
00:10:25 Donc ils vont s'évaler de plus en plus, parce qu'on met aussi des délinquants
00:10:28 qui ont envie de rester sur le territoire national,
00:10:30 continuer à dealer, à faire, ils n'ont pas envie d'entrer.
00:10:33 Mais ces délinquants-là, il faut quand même bien qu'ils aient une surveillance en français, non ?
00:10:36 Mais si on est honnête, même si les restes ne sont pas...
00:10:38 François, si on est honnête, il y a eu un changement de braquet il y a deux ans,
00:10:41 le ministre de l'Intérieur a dit maintenant "on arrête de placer en crât n'importe qui,
00:10:45 on place maintenant ceux qui ont un CV long comme le bras, judiciaire".
00:10:49 Et factuellement, le nombre d'expulsions a augmenté, l'année dernière on était à 4 686,
00:10:55 l'expulsion ça reste très faible, c'est une goutte d'eau,
00:10:58 mais si on compare entre cette année et l'année d'avant,
00:11:00 4 686 contre 3 615 en 2022, c'est une petite augmentation.
00:11:05 Mais si on met les plus difficiles, les plus délinquants j'allais dire,
00:11:08 ceux-là c'est les plus à même, c'est vannis.
00:11:10 Ils sont sur scène nationale, ils commettent des délits,
00:11:13 certains sont des fileurs, ils n'ont pas gardé ou très peu...
00:11:17 Je ne comprends pas, si ils sont délinquants, pourquoi ils ne sont pas en prison ?
00:11:21 Parce qu'ils n'ont pas été jugés en prison, ils ont parfois été sanctionnés,
00:11:24 ils ont purgé leur peine, là ils sont délinquants mais pas encore passés
00:11:28 devant les tribunaux et donc n'ont pas été condamnés,
00:11:31 et donc on dit "on va essayer de les expulser parce que c'est pas la peine de les garder",
00:11:34 mais on n'est pas capable de les garder dans des conditions,
00:11:36 il faut être sûr que le pays les récupère sachant qu'ils ont été condamnés.
00:11:39 Globalement il y a assez peu de pays, déjà il y a peu de pays qui acceptent de reconnaître
00:11:42 leur ressentissant, mais encore moins sachant qu'ils ont été condamnés.
00:11:46 Il faut aussi rappeler que c'est des obligations de quitter le territoire,
00:11:49 et en réalité c'est des invitations, parce que la majorité,
00:11:52 ils sont déboutés, restent, et restent même en centre d'hébergement,
00:11:55 et parfois ils continuent à être suivis par les associations pro-migrants.
00:12:00 C'est ça qu'il faut dire, après on met dans les centres de rétention administrative
00:12:03 effectivement les sortants de prison et ceux qui posent trouble à l'ordre public.
00:12:08 Donc on est complètement dans une situation en fait kafkaïenne.
00:12:11 - Vous savez combien il y a de QTF ?
00:12:14 - Laissez terminer Naïma Imphadel.
00:12:16 - Quand vous dites par exemple que certains pays ne veulent pas les récupérer,
00:12:20 alors il y a déjà deux choses, parce que certains pays se disent "mais ces délinquants",
00:12:24 parce que vous avez aussi des délinquants qui sont ici depuis très très longtemps,
00:12:29 et les pays d'origine disent "on n'a pas envie de récupérer ces délinquants",
00:12:33 et notamment aussi des fichiers S, ils n'ont pas envie effectivement de les récupérer
00:12:36 et qu'on leur exporte ces fichiers S.
00:12:39 Ensuite la question aussi de la nationalité, j'en parlais tout à l'heure en aparté avec...
00:12:45 - Monsieur Kouvi.
00:12:47 - Jean-Christophe.
00:12:48 - Le monsieur de la police.
00:12:50 - Le monsieur de la police.
00:12:51 - Le monsieur de la police.
00:12:52 - C'est qu'en fait on n'arrive pas à savoir, à identifier quel pays d'origine,
00:12:55 alors par exemple l'Allemagne y arrive.
00:12:57 Moi j'avais rencontré un traducteur, un interprète qui était d'origine syrienne
00:13:01 et qui savait parfaitement reconnaître les dialectes.
00:13:04 Vous pouvez, moi-même je peux parfaitement, alors je ne vais pas aller travailler dans la police,
00:13:07 mais reconnaître les dialectes, c'est-à-dire que vous avez une très grosse différence
00:13:10 entre un dialecte marocain algérien tunisien, ça n'a rien à voir.
00:13:14 Donc vous pouvez.
00:13:15 Et autre chose qu'ils regardent, c'est les téléphones,
00:13:19 parce qu'en fait ils ont tous des téléphones, notamment des téléphones,
00:13:22 qui leur sont remis aussi par les associations, effectivement, qui distribuent des téléphones.
00:13:27 Donc vous savez parfaitement dans quel pays ils...
00:13:30 - Monsieur Kouvi, de la police.
00:13:32 - Alors nous aussi, on sait très bien de l'ouïlienne,
00:13:34 mais le problème après c'est de laisser passer.
00:13:36 Parce que dans notre droit, même si un traducteur,
00:13:40 même des collègues qui traduisent aussi, qui sont traducteurs, nous disent
00:13:43 "voilà, c'est plutôt un égyptien, c'est plutôt un algérien",
00:13:46 ou etc. parce que ce n'est pas les mêmes dialectes, ce n'est pas le même langage.
00:13:49 Beaucoup aussi à une époque se disaient palestiniens, alors qu'en fait ils étaient égyptiens.
00:13:53 Donc on arrive à le définir. On arrive aussi dans les auditions,
00:13:56 on leur fait des réponses ouvertes ou des réponses fermées,
00:13:58 et on voit très bien qu'ils ne connaissent pas le pays,
00:14:00 qu'ils ne connaissent pas la monnaie, les grandes villes, les UCCM...
00:14:02 - Ah vous faites des QCM, enfin des questionnaires, oui.
00:14:04 - On a des masques, effectivement, pour les démasquer.
00:14:07 - D'accord.
00:14:08 - Mais on est obligé, parce que justement, tout ça c'est des preuves qu'on amène après au juge,
00:14:12 en disant "voilà, ils ne viennent pas de ce pays".
00:14:15 - Encore un tout petit mot avant qu'on avance.
00:14:17 Le nombre de migrants enfermés dans les crâts a augmenté de façon importante.
00:14:21 C'est l'année dernière par rapport à l'année d'avant.
00:14:25 C'est en tout cas ce que disent les associations de défense des migrants
00:14:28 dans la CIMA des France Terre d'Asile, avec une durée moyenne de séjour de 28 jours.
00:14:33 - Oui, ce qu'il faut savoir c'est que la durée maximum c'est 90 jours,
00:14:37 il faut que ce soit renouvelé tous les 30 jours.
00:14:39 On demande à la justice de se pencher là-dessus.
00:14:41 Et en matière de terrorisme, on peut aller jusqu'à 210 jours
00:14:44 de maintien dans un centre de rétention administrative,
00:14:46 mais sinon c'est une durée limitée.
00:14:47 Effectivement, ce n'est pas un endroit où on est censé rester très longtemps.
00:14:50 - Bien sûr. Ok. Vous voulez rajouter, Louis, quelque chose ?
00:14:54 - En parlant des OQTF, le problème, je vois qu'il y a beaucoup de préfets
00:14:57 qui prononcent très facilement des OQTF et ils pensent que le problème est réglé dès lors que…
00:15:02 Non mais il y a une inflation des OQTF, c'est-à-dire qu'il y en a presque,
00:15:05 ça va peut-être paraître contre-intuitif ce que je veux dire,
00:15:07 mais il y a peut-être presque trop d'OQTF.
00:15:09 Aujourd'hui, vous avez près de 100 000 OQTF qui sont délivrés chaque année.
00:15:13 Vous n'avez pas 100 000 expulsions, vous n'avez même pas 50 000 expulsions,
00:15:16 on est en dessous de 30 000.
00:15:18 Donc aujourd'hui, je trouve qu'il faut aussi mener une réflexion
00:15:21 sur le sens de ces obligations de quitter le territoire français.
00:15:24 Les préfets qui vous le disent, d'ailleurs, je ne sais pas,
00:15:28 le gouvernement va dire "attention, il faut cibler cette personne,
00:15:30 cette personne, ils sont dangereux", ils disent "ah mais attendez,
00:15:32 OK, OQTF, OQTF, je ne peux pas faire plus et je me lave les mains,
00:15:36 ce n'est pas de ma faute, je ne sais pas ce que je vais faire".
00:15:38 - Presto, vous allez bien ce sujet, M. David.
00:15:40 - Oui, il faut se satisfaire.
00:15:41 - Ils ont des équipes chiffrées.
00:15:42 - Le préfet est aussi noté par ce qu'on dit.
00:15:44 - Mais je reproche mon gars, en préfet, c'est qu'il vous explique la difficulté
00:15:46 pour les primes de fin d'année, et comme chez nous, dans les directeurs aussi,
00:15:49 c'est comme ça, et donc c'est normal, on a une structure,
00:15:52 c'est la course aux chiffres, je suis désolé de le dire,
00:15:55 mais en fait, effectivement, il vaudrait mieux plutôt être efficace
00:15:58 que d'avoir plein de chiffres qui ne servent à rien.
00:16:00 - D'ailleurs, si la règle change...
00:16:02 - Pas tous en même temps.
00:16:04 - Quand Sarkozy avait dit "les mauvais préfets, les mauvais commissaires
00:16:07 sont convoqués place Beauvau si les statistiques ne sont pas les bonnes",
00:16:10 ils ont tous eu des bonnes statistiques.
00:16:12 - Il a retiré la double peine.
00:16:14 - Mais d'ailleurs, si on change les règles du jeu,
00:16:16 juste pour terminer sur les statistiques,
00:16:18 il faudra quand même se méfier si on change les règles du jeu
00:16:21 avec les OQTF, parce que je sais que c'est dans la tête de nos technocrates.
00:16:25 Si demain il y a très peu d'OQTF qui sont délivrés
00:16:29 parce qu'on dit "ça ne sert à rien", on va avoir des statistiques
00:16:32 où tout d'un coup on va nous dire qu'il y a 100% de reconduite ou 80%.
00:16:35 Donc non, je mets en l'air là-dessus parce que je sais très bien
00:16:38 que ceux qui réfléchissent à cette question réfléchissent comme ça,
00:16:41 donc effectivement, les statistiques, on en fait ce qu'on veut.
00:16:43 - Mais en fait, c'est sans fin, parce que c'est en amont,
00:16:45 à partir du moment où on a des liens de destinité.
00:16:48 Je veux dire, les gens arrivent, en plus, le pacte asile-immigration,
00:16:51 les gens arrivent, ils posent le pied.
00:16:53 - Ils savent que de toute façon, ils seront réparqués.
00:16:55 - Juste une petite aparté pour dire qu'en fait, en France,
00:16:58 on est un des pays quand même où on accueille le mieux.
00:17:00 Alors contrairement à ce qu'on peut le dire,
00:17:02 quand vous voyez les centres de rétention dans d'autres pays,
00:17:05 moi je prends des chiffres au hasard, l'Angleterre c'est un an maximum.
00:17:08 Vous pouvez rester un an en centre de rétention,
00:17:10 la France c'est 90 jours, l'Allemagne c'est 6 mois,
00:17:12 et pourtant les Allemands, on n'arrête pas de montrer
00:17:15 qu'ils sont meilleurs que nous, et le Japon c'est illimité.
00:17:18 Donc c'est 90 jours maximum, et encore on a un juge à liberté
00:17:21 à la détention, qui effectivement peut casser à tout moment,
00:17:24 s'il estime que c'est illégal.
00:17:25 - Je crois qu'au niveau européen, on peut aller jusqu'à 18 mois.
00:17:28 - Oui, on est en dessous, très en dessous de la moyenne européenne.
00:17:31 - Allez, j'aimerais qu'on avance, on reviendra sur ce sujet
00:17:33 des centres de rétention administratives, parce que c'est un vrai sujet important.
00:17:37 On va parler des refus de tempérer,
00:17:39 parce qu'il y a à nouveau un policier à moto qui a été blessé, sérieusement,
00:17:42 par un homme à motocross, lors d'un refus d'obtempérer à McSeville,
00:17:45 tout près de Nancy. Vous nous avez fourni les images,
00:17:47 Jean-Christophe Covy. - Ça c'est Wittenheim.
00:17:49 - Ça c'est Wittenheim ? - Oui.
00:17:50 - Alors expliquez-nous.
00:17:51 - Ça c'était pour vous montrer un peu l'impact qu'un refus d'obtempérer peut faire.
00:17:56 Donc ça c'était une voiture qui avait foncé sur une autre voiture de collègues.
00:17:59 - Alors je crois qu'il faut qu'on enlève le fait que c'est à McSeville.
00:18:01 - Non, c'était Wittenheim, et donc après, effectivement,
00:18:04 il y a quelques jours, c'est Nancy aussi.
00:18:06 C'est juste pour montrer, en fait, quand on entend des hommes politiques
00:18:09 parler du refus d'obtempérer, un permis de tuer, etc.
00:18:12 Justement, j'aimerais bien qu'on enlève le permis de tuer des flics.
00:18:15 Parce que là, il y a des policiers qui auraient pu mourir.
00:18:17 - Pour être très précis, parce que là, ce sont des images qu'on a vues de Wittenheim.
00:18:20 - Wittenheim. - D'accord.
00:18:21 - Et ça s'est passé quand ? - Ce jour, c'est la semaine dernière.
00:18:23 - La semaine dernière, ok. - Ça s'est passé.
00:18:25 Il y a trois collègues qui ont été blessés, qui ont réussi à s'extraire du véhicule,
00:18:28 et qui ont failli mourir.
00:18:29 Et ça, ça faisait écho un petit peu à ce qu'on avait vécu, malheureusement, à Lille,
00:18:33 il y a quelque temps, on avait perdu trois de nos fonctionnaires de police.
00:18:37 Et après, il y a eu aussi à Nancy, donc, une motocrosse.
00:18:41 Donc, c'est un collègue à Moto qui a été percuté volontairement
00:18:44 par une motocrosse qui faisait du rodéo sans casque.
00:18:47 Voilà, je tiens aussi à le dire, le conducteur du motocrosse n'avait pas de casque non plus.
00:18:51 Et donc, on attend de savoir la qualification, une fois qu'on aura interpellé cet individu.
00:18:55 Est-ce qu'on va traiter ça comme un refus d'obtempérer ?
00:18:57 Est-ce qu'on va traiter ça comme un rodéo ou alors vraiment comme un homicide ?
00:19:01 Et j'espère que ça ira aux assises.
00:19:05 On n'en a que un coup toutes les 20 minutes, c'est ça, de refus d'obtempérer ?
00:19:08 C'est toutes les 20 minutes, à peu près, oui, un refus d'obtempérer.
00:19:10 C'est une vraie plaie dans notre société.
00:19:11 En fait, les gens ne s'arrêtent pas, et puis surtout,
00:19:13 une certaine catégorie de gens qui ne s'arrêtent pas.
00:19:15 Voilà, c'est toujours ceux qui n'ont pas compris que la loi devait s'imposer.
00:19:18 François Pipponi ?
00:19:19 Non, mais c'est terrible.
00:19:20 On sent qu'il y a une espèce d'accélération.
00:19:21 C'est-à-dire que maintenant, on a le sentiment que de toute façon,
00:19:24 de s'arrêter, on peut se permettre de ne pas le faire, on risque un minimum.
00:19:27 Et puis, on joue avec la vie des policiers.
00:19:29 On sent bien qu'il y a une espèce aussi de…
00:19:32 Tout le monde est désinhibé à ce niveau-là.
00:19:34 C'est-à-dire que maintenant, c'est presque un sport national
00:19:36 que de dire « il y a un contrôle, je ne m'arrête pas ».
00:19:38 Et donc, je ne sais même pas comment on peut arriver à empêcher cela.
00:19:43 Parce qu'il y a des sanctions, il y a des interpellations quand c'est possible.
00:19:47 Et puis ensuite, il y a des sanctions fortes.
00:19:49 On a vu ce qui s'est passé aussi à Colombes.
00:19:52 Il y a des jeunes gamins, enfin oui, jeune Naël qui a été tué.
00:19:55 Et ça continue, voire pire, ça s'aggrave.
00:19:58 Donc moi, je suis assez inquiet de l'état global de la société française.
00:20:01 Naïma, ça veut dire quoi ?
00:20:02 Oui, mais François, effectivement, je suis d'accord avec vous,
00:20:05 mais le problème, c'est qu'on ne dissuade pas à temps avant
00:20:08 que le jeune s'installe dans cette récidive.
00:20:11 C'est ça le problème.
00:20:12 Vous avez cité Naël.
00:20:13 Il y avait combien de fois où il avait refusé d'optopérer ?
00:20:17 Il y a un jeune qui est mort à Nanterre.
00:20:19 15 fois.
00:20:20 15 fois.
00:20:21 Donc vous vous rendez compte ?
00:20:23 Dès le premier refus d'optopérer, on a une sanction très forte,
00:20:26 qui est souvent demandée.
00:20:28 D'ailleurs, je le citerai encore.
00:20:30 Mais Naïma, vous savez très bien qu'au premier refus d'optopérer,
00:20:32 vous n'aurez aucune sanction.
00:20:33 Mais dans ce cas-là, est-ce qu'on n'est pas complices aussi de cette récidive ?
00:20:36 Je dis le gouvernement, du fait, ou la justice,
00:20:39 est-ce qu'à un moment, sur l'axe...
00:20:41 On ne peut pas condamner à de la prison quelqu'un qui fait un refus d'optopérer ?
00:20:45 Non, on ne dit pas condamner à la prison.
00:20:47 Je vous pose la question.
00:20:48 Non, on ne dit pas condamner à la prison.
00:20:49 Vous avez des mineurs, et c'est beaucoup de mineurs
00:20:51 qui commencent très tôt à être dans le refus d'optopérer.
00:20:54 Je parle sous votre contrôle, Jean-Christophe.
00:20:56 C'est ça le problème.
00:20:57 Si on intervenait rapidement,
00:20:59 si on intervenait auprès des parents,
00:21:02 pour leur rappeler leur place et leur rôle,
00:21:04 et pourquoi pas qu'il y ait une sanction parentale,
00:21:06 certainement que ce serait un risque.
00:21:08 Je ne comprends pas que pour l'instant,
00:21:10 il n'y ait pas une commission parlementaire
00:21:12 sur les refus d'optopérer, qui est une vraie plaie de la société.
00:21:15 Pourtant, il y a beaucoup de commissions d'enquête parlementaires.
00:21:18 Il y a beaucoup de commissions d'enquête,
00:21:19 mais pas forcément là-dessus,
00:21:20 alors que justement, nous, ça nous touche personnellement.
00:21:22 Et on voit bien que, encore une fois,
00:21:24 c'est un sujet, tous les jours,
00:21:26 ce sujet revient sur la table, tous les jours.
00:21:28 Il y a des blessés, il peut y avoir des morts.
00:21:30 Et en fait, je ne comprends pas que nos législateurs
00:21:32 ne s'emparent pas de ce problème,
00:21:34 et ouvrent le débat,
00:21:35 et savent ce qu'il faut réellement faire ou pas.
00:21:37 Ce débat-là, il doit être à la seconde.
00:21:38 Là, les images de Vietnam,
00:21:39 il y avait combien de policiers blessés, vous m'avez dit ?
00:21:41 Trois. Trois policiers blessés.
00:21:42 Louis, vous avez rejeté quelque chose ?
00:21:44 Non, pardon.
00:21:45 Non, moi, je suis assez d'accord avec ce que disait Jean-Christophe Couville.
00:21:48 Après, je pense que les refus d'optopérer
00:21:52 sont l'illustration, le bout de la chaîne
00:21:54 de plein de choses qui ont dysfonctionné.
00:21:55 Donc, il faut remonter.
00:21:56 Tout est lié au problème d'autorité,
00:21:58 qu'on évoque quand même très régulièrement,
00:22:00 autour de ce plateau.
00:22:01 Comment ?
00:22:02 De gens qui roulent sans permis aussi,
00:22:03 qui veulent se faire arrêter.
00:22:04 Mais je pense qu'il faut remonter à la cause.
00:22:06 La question n'est pas uniquement de savoir…
00:22:09 On ne réglera pas ce sujet de manière uniquement policière
00:22:11 ou uniquement même avec la justice.
00:22:13 Moi, je pense qu'il y a un regard un peu misérabiliste, en fait.
00:22:16 Moi, qui travaille sur les quartiers depuis très longtemps,
00:22:18 et les rodéos qui posent extrêmement de problèmes
00:22:20 aux habitants des quartiers premiers.
00:22:21 Aux habitants, qui sont les premiers victimes ?
00:22:23 Qui ne veulent pas être un gamin à jouer en bas,
00:22:25 dans les parcs, etc.
00:22:26 Qui ont peur.
00:22:27 Moi, j'ai en tête une gamine qui a été tuée
00:22:29 dans une ville dans laquelle je travaillais,
00:22:32 qui avait 7 ans, un gamin de 13 ans,
00:22:34 qui faisait du rodéo.
00:22:36 Moi, je voudrais juste dire qu'il y a un tabou aujourd'hui.
00:22:38 Et alors qu'on devrait aborder ça, tout simplement,
00:22:40 dans une démarche éducative,
00:22:43 et une démarche aussi d'assistance à personne en danger.
00:22:45 Quel est le tabou, Naïma ?
00:22:47 Le tabou, c'est un peu…
00:22:49 Regardez comment le président de la République
00:22:52 a qualifié ce qui s'est passé en juin 2023.
00:22:55 Qu'on a, elle ?
00:22:56 Un problème de désœuvrement, vous savez.
00:22:58 Voisif.
00:22:59 Voisif, oui.
00:23:00 Et moi, je vais vous dire même,
00:23:02 je trouve que c'est indigne
00:23:04 envers les habitants des quartiers populaires.
00:23:06 C'est indigne de qualifier les choses comme ça.
00:23:08 Qu'on ne qualifie pas la délinquance catholique.
00:23:10 En fait, si vous voulez la parole, avant la pause.
00:23:12 Il a de la civilité.
00:23:13 Juste, le problème, c'est que,
00:23:15 c'est un problème éducatif,
00:23:16 mais les jeunes qui font des rodéos dans ces quartiers
00:23:18 sont des enfants du quartier.
00:23:20 Les parents, ils les voient bien.
00:23:22 Les voisins des parents les voient bien.
00:23:24 Donc, avant, il y a une démission du quartier.
00:23:26 Alors, par peur aussi, par faiblesse,
00:23:28 mais une démission du quartier.
00:23:30 Quand on voit des gamins de présence
00:23:32 faire des rodéos avec votre enfant qui est à côté,
00:23:34 si le quartier aussi ne réagit pas en tant que tel...
00:23:36 Alors, moi, je défendrais les habitants du quartier,
00:23:38 parce que je peux vous dire que c'est une minorité.
00:23:40 Une minorité qui fait la vie.
00:23:42 Qui leur pourrit la vie.
00:23:44 Oui, mais on n'arrive pas à s'en sortir.
00:23:46 On connaît les familles, on connaît les parents.
00:23:48 On peut aller voir les parents.
00:23:50 Mais dans ce cas-là, pourquoi le bailleur social,
00:23:52 pourquoi la mairie ne fait rien aujourd'hui ?
00:23:54 Pourquoi le préfet qui a un rôle aussi de politique
00:23:56 ne fait rien ?
00:23:58 On a trouvé le moyen aujourd'hui de voter nulle part
00:24:00 pour qu'on expulse.
00:24:02 Sauf que si on expulse, vous savez comment ça se passe,
00:24:04 on est obligé de reloger.
00:24:06 Donc, on déplace le problème.
00:24:08 C'est la fin de cette première partie de Punch Time.
00:24:10 On fait une petite pause. On se retrouve dans un instant.
00:24:12 On parlera du fait que les femmes conduisent mieux que les hommes.
00:24:14 François Puponi, on le déplaise.
00:24:16 Non, non, mais j'en suis convainc.
00:24:18 Et puis, on parlera aussi d'un chiffre
00:24:20 qui m'a interpellé.
00:24:22 Les saisies de drogue par les douanes françaises
00:24:24 ont baissé l'an dernier.
00:24:26 On parle de saisies de drogue qui multiplient.
00:24:28 En France.
00:24:30 On parle que la drogue inonde notre pays
00:24:32 et pourtant, les saisies de la douane
00:24:34 diminuent.
00:24:36 Explication dans un instant.
00:24:38 A tout de suite dans Punchline.
00:24:40 Il est 17h30.
00:24:42 On se retrouve dans Punchline sur CNews
00:24:44 avec le rappel des titres de l'actualité.
00:24:46 Simon Guilain-Simon.
00:24:48 A la veille du 76e anniversaire
00:24:52 de son indépendance, Israël a rendu
00:24:54 hommage à tous les soldats morts
00:24:56 et à toutes les victimes de terrorisme
00:24:58 depuis la création de l'Etat hébreu.
00:25:00 Les sirènes ont retenti dans le pays
00:25:02 hier soir et aujourd'hui dans la matinée.
00:25:04 Plusieurs centaines de fêtards sont toujours présents
00:25:06 sur le terrain de la rave-party illégale
00:25:08 dans le Maine-et-Loire.
00:25:10 Hier, un jeune homme d'une trentaine d'années
00:25:12 sous stupéfiants est décédé.
00:25:14 Les autorités indiquent que plus de 5000 infractions
00:25:16 avaient été relevées sur place.
00:25:18 Cette rave-party illégale a rassemblé jusqu'à 10 000 personnes.
00:25:20 Et puis, au procès de Donald Trump
00:25:22 à New York, son ancien avocat Michael Cohen
00:25:24 reconnaît avoir menti pour l'ancien président
00:25:26 des Etats-Unis surnommé "le pitbull"
00:25:28 de Donald Trump. Il aurait versé 130 000 dollars
00:25:30 à une actrice pour acheter son silence
00:25:32 sur une relation sexuelle.
00:25:34 C'était donc à la fin de la campagne présidentielle
00:25:36 de 2016.
00:25:38 - Simon Guilain, pour le rappel des titres de l'actualité.
00:25:40 Vous évoquiez cette rave-party avec des jeunes
00:25:42 qui sont toujours sur place.
00:25:44 Et le décès d'un autre jeune homme
00:25:46 en prise de stupéfiants.
00:25:48 On va revenir sur ce chiffre. Moi qui m'a surprise,
00:25:50 c'est que les saisies de drogue
00:25:52 par les douanes françaises sont en baisse
00:25:54 l'an dernier. Alors pourtant, on nous parle
00:25:56 des saisies qui se multiplient, des opérations
00:25:58 de démantèlement des filières, etc.
00:26:02 On fait le point juste avec Tancrede Guillotel
00:26:04 et je vous passe la parole.
00:26:06 - 140 tonnes de stupéfiants,
00:26:10 c'est ce qu'ont saisi les douaniers français
00:26:12 l'année dernière sur le territoire national
00:26:14 et à l'étranger. Un montant très élevé,
00:26:16 même s'il est légèrement en deçà
00:26:18 des 157 tonnes record
00:26:20 interceptées en 2022.
00:26:22 Le renseignement douanier français s'est
00:26:24 particulièrement signalé en permettant la saisie
00:26:26 l'année dernière de 40 tonnes de cocaïne
00:26:28 par des services étrangers au plus près
00:26:30 des lieux de production. Côté contrefaçon,
00:26:32 c'est du jamais vu.
00:26:34 20 millions d'articles contrefaits ont été saisis
00:26:36 contre 11 millions en 2022
00:26:38 et 9 millions en 2021.
00:26:40 Les douaniers français, 16 500
00:26:42 agents au total en France et à l'étranger
00:26:44 ont également mis la main l'année dernière
00:26:46 sur plus de 520 tonnes de tabac
00:26:48 et de cigarettes et sur presque 800 armes.
00:26:50 Le service, qui dépend du
00:26:52 ministère de l'économie et des finances,
00:26:54 a enfin identifié ou saisi l'année dernière
00:26:56 163 millions d'euros d'avoirs
00:26:58 criminels. Un nouveau plan national
00:27:00 de lutte contre les stupéfiants doit être
00:27:02 présenté cette année, avec une attention
00:27:04 particulière apportée à la lutte contre le
00:27:06 trafic dans les ports. - Effectivement,
00:27:08 mais pourquoi ça baisse ? Pourquoi les saisies baissent alors que
00:27:10 les volumes explosent ? - Parce qu'en fait...
00:27:12 - Jean-Christophe Couvier. - Votre journaliste
00:27:14 est dans le sujet, c'est-à-dire qu'on travaille en amont avec les services
00:27:16 étrangers et dès qu'on a des renseignements, c'est quand même
00:27:18 beaucoup plus facile. Tant pis, on n'a pas la...
00:27:20 j'allais dire... l'étoile de
00:27:22 dire "tiens, on a intercepté
00:27:24 tant de kilos ou de tonnes de cocaïne"
00:27:26 mais c'est pas grave, l'important c'est que le produit ne parte pas
00:27:28 et qu'en amont, on peut payer
00:27:30 l'étranger, le produit puisse être stoppé.
00:27:32 Ça c'est la coopération internationale
00:27:34 et ça c'est très bien. Après, encore une fois,
00:27:36 les chiffres, je me fais toujours déchirer
00:27:38 parce que c'est vrai qu'on dit "oui, il y a une certaine... une légère baisse"
00:27:40 mais en même temps, c'est quand même 140 tonnes,
00:27:42 ça n'a jamais été autant depuis les deux, trois
00:27:44 dernières années. Donc c'est quand même un chiffre très très
00:27:46 haut. Et puis,
00:27:48 il y a aussi les policiers qui font des saisies,
00:27:50 il y a l'OFAST qui travaille très très bien.
00:27:52 - L'Office français ? - Non, c'est
00:27:54 l'Office de lutte contre les stupéfiants, pour faire
00:27:56 simple, et qui travaille très bien
00:27:58 et d'ailleurs on le voit, il y a 80%
00:28:00 des marchandises, enfin du
00:28:02 produit, des produits qui rentrent via
00:28:04 les aéroports et les ports. - Et les ports, évidemment.
00:28:06 - Voilà, c'est là. Et en fait, si vous mettez le paquet,
00:28:08 c'est pour ça que par exemple au Havre, on a mis beaucoup plus
00:28:10 d'effectifs de police judiciaire
00:28:12 pour mener des enquêtes,
00:28:14 et bien à un moment donné, c'est normal, vous asséchez
00:28:16 les voies d'entrée. - Alors, les
00:28:18 plus grosses saisies, c'est le cannabis, sans surprise,
00:28:20 mais il y a une petite baisse
00:28:22 toujours, selon les douanes
00:28:24 de cocaïne et d'héroïne. En revanche, ce qui explose
00:28:26 c'est amphetamine, ecstasy et
00:28:28 psychotropes. - Oui, c'est les drogues chimiques.
00:28:30 - Oui, c'est les drogues chimiques. - Drogues chimiques, parce que c'est plus facile
00:28:32 à produire sur place, en fait. - En fait, c'est
00:28:34 assemblé sur place. - C'est assemblé sur place, c'est plus
00:28:36 facile. Quand vous avez du cannabis
00:28:38 ou de la cocaïne, c'est des eaux piacées, par exemple
00:28:40 aussi, il faut des récoltes.
00:28:42 Donc il faut des récoltes. Et le problème,
00:28:44 c'est que ça augmente et le prix baisse, parce qu'on a
00:28:46 augmenté aussi les progrès technologiques
00:28:48 pour faire plus de récoltes dans une année.
00:28:50 Une plante, normalement, c'est une récolte
00:28:52 par an. Là, on arrive, avec les
00:28:54 serres artificielles, etc., à faire deux, trois récoltes
00:28:56 par an. Donc du coup, vous multipliez le produit,
00:28:58 vous multipliez les marges et les tonnes. - François Péponier,
00:29:00 on a l'impression qu'on ne va pas s'en sortir.
00:29:02 - La question, c'est... On sait combien on en saisit,
00:29:04 mais on ne sait pas
00:29:06 combien on n'en saisit pas.
00:29:08 - On sait quoi ? X10, X20, X100 ?
00:29:10 - On ne sait pas. Les statistiques
00:29:12 ne le disent pas, effectivement. - Ils ne le disent pas. Après,
00:29:14 on sent bien qu'on est submergé
00:29:16 et que ça arrive de tous les côtés, avec des nouvelles
00:29:18 organisations, que les voies
00:29:20 par lesquelles elles arrivent ont changé
00:29:22 et que les voyous s'adaptent un peu
00:29:24 à la manière dont, effectivement, les douanes
00:29:26 ou la police s'organisent.
00:29:28 Et puis après, il y a aussi le fonctionnement propre des services.
00:29:30 Il y a eu des affaires un peu qui ont défrayé
00:29:32 la chronique où on est obligé de travailler avec des
00:29:34 renseignements, avec des indics,
00:29:36 où on laisse passer un peu de drogue pour essayer d'en prendre un peu.
00:29:38 Enfin, voilà. Tout ça, c'est un jeu très compliqué.
00:29:40 Mais la vraie question, c'est combien on n'en saisit pas.
00:29:42 Pour savoir à quel niveau on est
00:29:44 par rapport à ce qu'il faudrait faire. - Louis, vous avez
00:29:46 une petite explication sur la baisse des saisies ?
00:29:48 - Je trouve que la baisse n'est pas si importante.
00:29:50 En fait, il y avait un record absolu qui était
00:29:52 l'an dernier avec 152 tonnes
00:29:54 qui avaient été saisies par les douanes.
00:29:56 Donc, jamais ce record n'avait été
00:29:58 battu. Et ce qui est vrai, c'est que les douaniers
00:30:00 sont extrêmement efficaces, extrêmement
00:30:02 doués, d'ailleurs.
00:30:04 Et ils n'ont pas exactement les mêmes moyens. Ils ont des moyens
00:30:06 beaucoup plus débridés. - C'est eux qui font le plus
00:30:08 de saisies de drogue en France. Plus que les policiers.
00:30:10 - Absolument. Et ensuite, il y a la Marine nationale
00:30:12 qui fait des énormes saisies.
00:30:14 - Oui, parce que c'est plus facile. - Un exemple,
00:30:16 par exemple, au mois de mars
00:30:18 dernier,
00:30:20 une saisie, ils ont saisi
00:30:22 10 tonnes de cocaïne. Donc là, pour le coup,
00:30:24 ça fait gonfler quand même très rapidement
00:30:26 le volume global.
00:30:28 Mais ce qu'il faut bien comprendre, c'est ce qu'expliquait Jean-Christophe Couville.
00:30:30 Il y a un travail de plus en plus
00:30:32 en partenariat avec d'autres services de police,
00:30:34 de douanes étrangers.
00:30:36 Et souvent, on donne des renseignements. On en reçoit
00:30:38 également. La Marine nationale, d'ailleurs,
00:30:40 saisit beaucoup de choses sur la base de renseignements qui sont
00:30:42 donnés par d'autres pays.
00:30:44 Et je pense que ce qu'il faudrait comparer, c'est les chiffres
00:30:46 annuels de tous les pays européens,
00:30:48 de toutes les autres territoriales européennes,
00:30:50 pour voir si réellement, il y a une augmentation
00:30:52 ou pas. Ce qu'on sait, c'est qu'il y a une augmentation
00:30:54 des saisies. Augmentation considérable.
00:30:56 Et il y a un phénomène nouveau aussi,
00:30:58 je tiens à le rappeler, c'est produit
00:31:00 surtout l'an dernier. C'est donc
00:31:02 des saisies énormes qui arrivent
00:31:04 comme ça, par ballon sur la plage.
00:31:06 - Ils sont largués en mer par les bateaux.
00:31:08 - Parfois à l'occasion de tempêtes.
00:31:10 Et ça arrive sur les plages. Vous aviez
00:31:12 une plage sur laquelle il y avait eu des saisies
00:31:14 par paquet
00:31:16 de 800 kilos de cocaïne.
00:31:18 C'est un phénomène un peu nouveau.
00:31:20 - Naïma, j'ai une question par rapport
00:31:22 au J.O.R. Je me posais la question
00:31:24 naïvement. Est-ce que ça va
00:31:26 peut-être exploser la consommation
00:31:28 de drogue ? - Sûrement oui.
00:31:30 - Forcément, quand vous recevez...
00:31:32 - Vous voulez dire pour les athlètes ?
00:31:34 - Non, pas pour les athlètes.
00:31:36 - Quand vous recevez une manne de touriste,
00:31:38 comme on attend, forcément
00:31:40 dedans, il y a aussi des touristes
00:31:42 qui vont vouloir se procurer
00:31:44 des stupéfiants. Donc forcément,
00:31:46 ils ont déjà peut-être fait des stocks.
00:31:48 Certains dealers
00:31:50 ont peut-être fait des stocks et puis ils vont en vendre.
00:31:52 Après, on est là nous aussi pour interpeller.
00:31:54 Après, les douaniers, effectivement, ils ne travaillent pas sur les points de deal.
00:31:56 Donc chacun son boulot. Eux, c'est vraiment les frontières.
00:31:58 Ils suivent des filières.
00:32:00 - Ils interviennent pas que
00:32:02 sur les frontières. - Oui, à l'intérieur, mais c'est sur
00:32:04 renseignements aussi. - La douane volante, elle vous chope n'importe où.
00:32:06 - Oui, mais la douane volante, souvent, elle intervient
00:32:08 mais aussi parce qu'ils ont du renseignement, ils rechargent des gens.
00:32:10 C'est souvent ça. Mais voilà.
00:32:12 Mais après, effectivement, quand vous luttez,
00:32:14 vous faites la guerre aux stupéfiants,
00:32:16 il ne faut pas être seul. Il faut des alliés.
00:32:18 Et les alliés, on le voit aujourd'hui, de plus en plus
00:32:20 de pays, de toute façon, c'est leur survie.
00:32:22 Ils jouent leur survie. Vous prenez la Belgique, les Pays-Bas.
00:32:24 Si aujourd'hui, ils ne sortent pas la tête de l'eau
00:32:26 et ils ne réagissent pas, ils sont morts dans quelques années.
00:32:28 C'est terminé.
00:32:30 - Ce sont des narco-États. - Ce sont des narco-États.
00:32:32 - Mais le problème,
00:32:34 juste un mot sur un petit sujet,
00:32:36 c'est que souvent, le droit français entrave
00:32:38 l'action des policiers, entrave l'action des douaniers
00:32:40 parce qu'il y a trop de paperasses,
00:32:42 il y a trop de procédures. Il y a beaucoup de policiers
00:32:44 qui vous expliquent qu'aujourd'hui, c'est beaucoup plus facile
00:32:46 de donner le signalement à un pays étranger
00:32:48 pour expliquer qu'il y a des stupéfiants
00:32:50 qui sont en France et sur le point,
00:32:52 par exemple, d'arriver en Italie.
00:32:54 Les Italiens ont beaucoup plus de pouvoir d'entrave.
00:32:56 - Donc ils attendent que ça fasse la frontière pour dire aux collègues.
00:32:58 - C'est assez absurde.
00:33:00 Et puis, François Puponi l'évoquait tout à l'heure,
00:33:02 aujourd'hui, c'est très compliqué pour les services
00:33:04 de police, notamment, c'est même impossible
00:33:06 d'injecter de la drogue sur le marché
00:33:08 pour permettre de remonter des filières.
00:33:10 C'est interdit. Et ça a été, d'ailleurs,
00:33:12 le film "Bac 13", "Bac Nord",
00:33:14 - "Bac Nord", "13", c'est le département.
00:33:16 - Non, mais c'est la BAC du...
00:33:18 - C'est les bourses d'euro, mais "Bac Nord", c'est le film...
00:33:20 - Non, mais il y a une illustration de...
00:33:22 - Alexandre, un petit mot.
00:33:24 - Juste un petit mot. Il y a un indice qui peut nous faire dire
00:33:26 que jamais il n'y a eu sans doute
00:33:28 autant de drogue sur le territoire.
00:33:30 C'est tout simplement l'indice des prix.
00:33:32 Je crois que le prix n'a jamais été aussi faible,
00:33:34 ce qui signifie que l'offre est très importante.
00:33:36 - Évidemment, notamment sur les drogues dures,
00:33:38 cocaïne, héroïne. On va avancer.
00:33:40 On va parler de cette campagne
00:33:42 sur la sécurité routière
00:33:44 qui vous a fait réagir, messieurs,
00:33:46 parce que c'est une association qui s'appelle
00:33:48 Victimes et Citoyens, une association
00:33:50 d'aide et d'accompagnement aux victimes d'accidents de la route
00:33:52 qui a lancé, en fin de semaine dernière,
00:33:54 une campagne choc, avec ce slogan
00:33:56 "Conduisez comme une femme".
00:33:58 Alors, évidemment, à première vue,
00:34:00 on pourrait bondir en disant
00:34:02 "Les femmes sont stigmatisées",
00:34:04 bien au contraire.
00:34:06 Les affiches montrent des chiffres
00:34:08 sans appel. 84% des accidents
00:34:10 mortels sur la route sont causés par les hommes.
00:34:12 88% des jeunes conducteurs
00:34:14 tués sont des hommes. C'est absolument terrible,
00:34:16 ces chiffres. 93% des conducteurs
00:34:18 alcoolisés impliqués dans un accident
00:34:20 sont des hommes.
00:34:22 Réveillez-vous, messieurs !
00:34:24 - Non, mais...
00:34:26 J'avoue, j'ai un bon moment
00:34:28 d'avoir réagi tout à l'heure.
00:34:30 - Non, mais vous avez tout fait sur le fond de...
00:34:32 - Non, mais c'est vrai que, souvent,
00:34:34 je conduis avec ma femme à côté,
00:34:36 elle m'engueule de la manière dont je conduis,
00:34:38 et je pense qu'elle a raison.
00:34:40 Mais c'est vrai qu'on a une attitude...
00:34:42 - C'est très 2024, comme vous l'avez dit.
00:34:44 - Je m'adapte à la situation.
00:34:46 - Jean-Christophe Couvy.
00:34:48 - Vous en pensez vraiment, c'est ça ?
00:34:50 - Je ne remets pas du tout en question les chiffres,
00:34:52 bien au contraire.
00:34:54 C'est une réalité, c'est factuel.
00:34:56 C'est juste que j'aimerais bien, un jour,
00:34:58 dans la sécurité routière, qu'on nous dise
00:35:00 "c'est pas pratique aux chiffres".
00:35:02 Quand je dis "étrangers", c'est étrangers.
00:35:04 La France, c'est un carrefour.
00:35:06 Il y a des Allemands, des Hollandes, des Anglais...
00:35:08 - N'essayez pas de faire porter le chapeau aux autres.
00:35:10 - Non, mais ça rentre dans les chiffres
00:35:12 de la sécurité routière.
00:35:14 On nous montre du doigt.
00:35:16 Mais c'est vrai qu'on a un taux d'accident
00:35:18 par rapport à d'autres pays élevés.
00:35:20 C'est aussi parce qu'il y a beaucoup
00:35:22 de transferts routiers, et c'est un carrefour routier
00:35:24 européen. Et dedans, les statistiques
00:35:26 ne font pas la différence.
00:35:28 Les "femmes qui conduisent mal",
00:35:30 sont cataloguées comme françaises.
00:35:32 - La réalité, c'est qu'à elle,
00:35:34 que 84 % des accidents sont faits.
00:35:36 - Je vous l'ai dit d'entrée.
00:35:38 - Ça remet en plus le dogme misogyne
00:35:40 qui veut que les femmes conduisent moins bien que les hommes.
00:35:42 Je vous regarde, vous, Alexandre Devecqueux.
00:35:44 - Le dicton populaire "femmes au volant,
00:35:46 morts au tournant"
00:35:48 est donc faux.
00:35:50 Ce que ça prouve, c'est que
00:35:52 toutes les théories du genre sont absurdes.
00:35:54 Les femmes sont des femmes, les hommes sont des hommes.
00:35:56 Et les hommes ont plus de pratiques
00:35:58 à risque. En réalité,
00:36:00 il y a des différences aussi biologiques
00:36:02 qui font qu'ils ont plus de pratiques
00:36:04 à risque. - Ça veut dire quoi, des différences biologiques ?
00:36:06 - Je pense que oui, ils sont plus
00:36:08 sujets à
00:36:10 besoin de se mettre en danger.
00:36:12 - Et à mettre en danger les autres aussi.
00:36:14 - C'est une réalité. Ça veut dire
00:36:16 qu'il y a encore des différences.
00:36:18 Ça ne veut pas dire que selon les individus,
00:36:20 il y a des femmes qui ont aussi des conduites
00:36:22 à risque. Mais ça prouve qu'il y a des
00:36:24 différences. Et donc ça abolit
00:36:26 un peu le... Et d'ailleurs,
00:36:28 je ne sais pas ce que pensent les féministes de cette
00:36:30 campagne. - Moi je suis féministe.
00:36:32 - Ça ne fait que donner
00:36:34 une réalité factuelle.
00:36:36 Certaines féministes pourraient dire
00:36:38 "Ah mais voilà, on nous explique..."
00:36:40 - Mais regardez les chiffres !
00:36:42 - Je ne vous dis pas le contraire. Je vous dis juste qu'il y a
00:36:44 certaines campagnes qui sont absurdes
00:36:46 à vouloir transformer les hommes en femmes et les femmes en hommes.
00:36:48 - Non mais c'est pas le sujet de ces chiffres.
00:36:50 - Bah si ! Les chiffres montrent...
00:36:52 - Les hommes sont conduisés comme une femme.
00:36:54 - Et d'ailleurs, dans les inégalités,
00:36:56 les hommes meurent plus facilement au volant.
00:36:58 Ils ont une expérience de vie moins...
00:37:00 - Donc on est victime.
00:37:02 - Louis de Reynard qui va s'en foutre.
00:37:04 - Ce qui est très intéressant
00:37:06 dans cette campagne, c'est que l'objectif c'est de faire réagir.
00:37:08 Et donc typiquement, on en parle
00:37:10 ici. Je pense que chacun
00:37:12 chez soi aussi va forcément en parler.
00:37:14 Et donc si ça permet de...
00:37:16 - Chacun a dans sa famille, dans son autorage,
00:37:18 quelqu'un qui est mort sur la route. C'est un drame.
00:37:20 - C'est sûr, mais c'est pour ça que je...
00:37:22 - Et c'est dévastateur. Donc quand on voit les chiffres, on se dit
00:37:24 "parlons à nos jeunes garçons aussi".
00:37:26 - C'est bien de parler...
00:37:28 - A tout le monde en fait.
00:37:30 - Parlons à tout le monde. C'est un drame de la route.
00:37:32 - Je pense que c'est un peu contre-productif aussi.
00:37:34 - Moi je crois pas.
00:37:36 - Je vais vous dire pourquoi...
00:37:38 - On aurait parlé de la sécurité routière aujourd'hui.
00:37:40 - Non mais il faut parler de la sécurité routière.
00:37:42 Mais je me demande, si vous êtes un jeune homme
00:37:44 un peu qui veut se tester, être viril, etc.
00:37:46 L'injonction à conduire comme une femme,
00:37:48 je suis pas sûr que ça vous convient à conduire prudemment.
00:37:50 - Ah non non non...
00:37:52 - C'est juste ça.
00:37:54 - Alors comment conduire comme une femme...
00:37:56 - On s'attend presque tous en même temps. Naïma.
00:37:58 - C'est quoi conduire comme une femme ?
00:38:00 - Je plaisante, mais...
00:38:02 - C'est comme les pubs anti-tabac,
00:38:04 des fois ça vous donne envie de fumer.
00:38:06 - Vous êtes indécrottables les gars.
00:38:08 - On la comprend bien, la pub.
00:38:10 On comprend bien que c'est pour être plus zen.
00:38:12 - Oui, je sais.
00:38:14 - Moi je rejoins ce qu'a dit Alexandre,
00:38:16 la question de la biologie.
00:38:18 Une femme est une femme, un homme est un homme.
00:38:20 Et quand vous avez des enfants, et moi j'en ai 4,
00:38:22 vous voyez bien, même quand vous les avez élevés
00:38:24 de la même façon, vous voyez bien qu'il y a des différences.
00:38:26 Et effectivement, nous les femmes,
00:38:28 on est beaucoup plus zen, on fonctionne beaucoup plus
00:38:30 avec notre cerveau.
00:38:32 - Ah ça c'est vrai.
00:38:34 - C'est vrai que les hommes ont tendance à être un petit peu...
00:38:36 reptiliens.
00:38:38 - Mais sincèrement, sur la conduite,
00:38:40 je pense pas qu'ils sont prêts pour deux inuitudes.
00:38:42 Je pense qu'effectivement, constatez
00:38:44 les femmes que je connais qui conduisent,
00:38:46 elles sont plus à même à respecter la règle.
00:38:48 - Oui. - Voilà.
00:38:50 - Donc pas se mettre en danger.
00:38:52 - La vitesse... - Non mais il y a aussi une réalité,
00:38:54 et moi je dis ça, j'ai pas le permis, mais il y a beaucoup de femmes qui...
00:38:56 - Ah vous avez pas le permis !
00:38:58 Ah c'est magique ça.
00:39:00 - Vous vous faites conduire avec un homme...
00:39:02 - Je suis un homme parfaitement moderne.
00:39:04 - Tu viens de Paris, tu viens de l'Europe.
00:39:06 - Je constate, je peux parler d'autant plus librement,
00:39:08 que je constate que beaucoup de femmes
00:39:10 ont aussi peur de prendre le volant, de faire des longues distances,
00:39:12 ou pas en ville. - Vous, vous avez peur de passer le permis ?
00:39:14 - Pas toutes, pas toutes, Alexandre.
00:39:16 - Est-ce que vous l'avez déjà eu le permis ?
00:39:18 - Et donc statistiquement,
00:39:20 elles sont moins sur la route, donc elles ont moins d'accidents aussi.
00:39:22 - Mais il y en a partout !
00:39:24 - Cette discussion...
00:39:26 C'est riche !
00:39:28 - On comprend plus rien.
00:39:30 - Les garçons, s'il vous plaît, soyez disciplinés,
00:39:32 même si c'est pas dans votre nature.
00:39:34 - Vous avez vu comment ça, là ?
00:39:36 - Très bien, ça c'était une belle boutade. Vous avez pas entendu les dirigeants du CNI ?
00:39:38 - Non, non, mais allez-y, parce qu'il faut qu'on avance.
00:39:40 - Aujourd'hui, j'ai l'impression que justement,
00:39:42 ces campagnes de marche, parce que les jeunes,
00:39:44 moi je connais beaucoup de jeunes,
00:39:46 qui s'organisent, il y a toujours un SAM dans les soirées, etc.
00:39:48 - Il y a un capitaine de soirée.
00:39:50 - Un capitaine de soirée. Est-ce que d'espace sondage,
00:39:52 chez les classes d'âge, est-ce que c'est plutôt
00:39:54 les quadras, les quincas, qui picolent,
00:39:56 qui ont des accidents ?
00:39:58 - Là, il parlait des jeunes conducteurs.
00:40:00 88% des jeunes conducteurs dur.
00:40:02 - Ce week-end, là,
00:40:04 et la semaine dernière, il y a des jeunes qui s'organisent,
00:40:06 ils ont des soirées, et ils savent qu'il y en a un
00:40:08 qui ne boira pas, ou une femme, ou un garçon,
00:40:10 peu importe, et ils ont dit "je vais ramener la voiture".
00:40:12 - Et c'est bien d'en parler tous les jours.
00:40:14 - Et ça, c'est grâce à la prévention.
00:40:16 - Ça serait la même chose, à mon avis, pour le cannabis et les drogues.
00:40:18 - Oui, et on le fait moins,
00:40:20 on le fait beaucoup moins, et les associations,
00:40:22 elles font un boulot formidable, et vraiment, on leur tire notre chapeau.
00:40:24 Un dernier mot, concernant Valérie Ayé,
00:40:26 la tête de liste de la majorité pour les élections européennes.
00:40:28 Elle a été prise au piège,
00:40:30 elle s'est fait prendre en photo,
00:40:32 ce week-end, dans Paris, avec des militants
00:40:34 de l'ultra-droite, on voit cette photo ici,
00:40:36 qui a été publiée sur les réseaux sociaux,
00:40:38 elle a fait le tour de la toile,
00:40:40 évidemment, parce que
00:40:42 les slogans, en fait, c'est vrai que
00:40:44 quand on regarde le t-shirt
00:40:46 du monsieur que l'on voit, alors à droite de l'écran,
00:40:48 "the white face", évidemment, le slogan
00:40:50 est sans équivalent. - Ils se sont mis devant elle.
00:40:52 - Le logo ressemble à une grande marque,
00:40:54 on ne va pas le citer. - Je pense qu'elle s'est fait piéger.
00:40:56 C'est sûr qu'elle s'est fait piéger.
00:40:58 - Alors elle l'a dit ! - C'est son entourage.
00:41:00 - Elle a dit "je me suis fait piéger", c'était des militants
00:41:02 d'un groupuscule néonazi, je n'ai évidemment
00:41:04 pas eu le temps de voir les inscriptions racistes
00:41:06 sur leur tenue, ce sont des méthodes indignes,
00:41:08 c'est de l'extrême droite, je condamne
00:41:10 de toutes mes forces et je condamne après à
00:41:12 "white race", pas "white face".
00:41:14 - Non mais on voit bien que c'est une question de contrôle.
00:41:16 - S'il vous plaît, les gars.
00:41:18 - Elle s'est fait piéger parce qu'elle n'a pas que ça à faire,
00:41:20 à regarder quelle photo elle fait, mais son entourage
00:41:22 n'a pas de responsabilité, elle doit être avec
00:41:24 des gens qui regardent un peu ce qui se passe autour.
00:41:26 Elle ne peut pas avoir la lucidité,
00:41:28 vous êtes dans la rue, les gens vous disent "non,
00:41:30 on ne va pas regarder comment elles sont habillées".
00:41:32 - Oui, oui, oui, oui.
00:41:34 - Et puis spontanément, on se laisse prendre en photo.
00:41:36 Mais en fait, ce qui s'est passé
00:41:38 avec cette photo, ça ne la dessert pas en fait.
00:41:40 - Non. - Elle n'est même pas sympathique.
00:41:42 Non mais sérieusement,
00:41:44 c'est honteux, c'est dégueulasse
00:41:46 de faire ça.
00:41:48 - Mais personne ne lui a tapé sa main.
00:41:50 - Ceux qui sont méprisables, c'est les militants des...
00:41:52 Pour le coup, on peut le dire, ça c'est des vrais militants
00:41:54 d'extrême droite, et donc eux sont méprisables.
00:41:56 Après je pense qu'elle n'est pas souvent prise
00:41:58 en photo aussi dans la rue, c'est peut-être le...
00:42:00 - Le le succès. - Ah la méchante.
00:42:02 - J'aurais juste qu'on écoute Manon Aubry qui a été mon invitée
00:42:04 ce matin sur CNews et sur Europe 1,
00:42:06 justement à côté de cette photo, à propos de cette photo
00:42:08 et le piège qui a été tendu à Valérie Hayé.
00:42:10 - Je comprends qu'elle
00:42:12 soit faite piéger, sans doute
00:42:14 ça m'arrivera. Je suis quand même,
00:42:16 si vous voyez la photo à l'antenne, assez frappant,
00:42:18 il y a un t-shirt écrit en énorme
00:42:20 "The White Race", qui est vraiment
00:42:22 un des slogans des suprémacistes.
00:42:24 Mais à la rigueur, ce n'est pas pour ça que j'en veux
00:42:26 à Valérie Hayé. J'en veux à Valérie Hayé
00:42:28 et aux macronistes pour avoir laissé défiler
00:42:30 dans les rues de Paris et installer
00:42:32 des groupes néo-nazis. - Donc c'est pas de sa faute à elle, on est d'accord.
00:42:34 - Ça arrive de se faire piéger.
00:42:36 Mais j'en veux surtout à elle
00:42:38 et aux macronistes d'avoir
00:42:40 laissé prospérer les nazis
00:42:42 dans notre pays. Ce sont des groupes
00:42:44 néo-nazis qui ont défilé dans les rues
00:42:46 de Paris. Et vous voyez,
00:42:48 quand petit à petit, les macronistes
00:42:50 déplacent ce qu'on appelle la fenêtre d'Overton,
00:42:52 de ce qui est compréhensible, entendable,
00:42:54 en votant une loi immigration
00:42:56 qui est le copier-coller du
00:42:58 programme de Jean-Marie Le Pen avec la
00:43:00 préférence nationale, et bien c'est tous les
00:43:02 chiquiers politiques qui se déplacent. Et je le dis,
00:43:04 je lance l'alerte, réveillons-nous.
00:43:06 - Voilà pour Manon Lebris.
00:43:08 - Non mais je trouve que ça... - Bon, elle dit
00:43:10 qu'elle s'est fait piéger, Valérie Hayé. - Non mais elle dit ça,
00:43:12 mais après, il change de manifestation.
00:43:14 - C'est le tribunal de Paris qui les a autorisés
00:43:16 à défiler, c'est pas... - Je préfère prendre à l'arrêté.
00:43:18 Et ensuite le tribunal dit "non, il n'y a pas de risque
00:43:20 à de troubles à l'envers public, donc la manifestation
00:43:22 a le droit d'avoir lieu". - Ce qui est scandaleux, François Puponnier,
00:43:24 c'est l'amalgame qui est fait entre la loi
00:43:26 immigration et les nazis. Si vous voulez, c'est ce que je vous disais
00:43:28 tout à l'heure, là, pour une fois, il n'y a pas de doute, ce sont
00:43:30 des militants néo-nazis, je n'ai aucune sympathie.
00:43:32 D'ailleurs, peut-être si...
00:43:34 Je suis pour la liberté d'expression, mais franchement
00:43:36 s'ils ne défilaient pas, ce serait très bien.
00:43:38 Mais c'est une ultra-minorité,
00:43:40 ils n'ont rien à voir, ni avec
00:43:42 le gouvernement, et la droite,
00:43:44 et le Rassemblement National qui ont voté pour cette
00:43:46 loi immigration, ni avec les millions
00:43:48 de Français qui veulent plus de régulation
00:43:50 sur l'immigration.
00:43:52 Donc, cet amalgame
00:43:54 est assez honteux, on fera le même
00:43:56 avec certaines catégories
00:43:58 de la population, elles seraient la première
00:44:00 à hurler au racisme,
00:44:02 finalement, elles auraient raison. - Jean-Costeuf,
00:44:04 oui ? - Oui, c'est ce que je disais
00:44:06 tout à l'heure, le tribunal administratif s'est prononcé.
00:44:08 Donc,
00:44:10 force est de rester à la loi.
00:44:12 Pour Madame,
00:44:14 je suis désolé, elle a raison,
00:44:16 je veux dire, on est dans la rue, quelqu'un
00:44:18 vous demande une photo, c'est une personnalité,
00:44:20 elle n'a pas à obliger,
00:44:22 à part Elaphie qui est super méga-intelligente,
00:44:24 qui, tout de suite, on aurait dénoté... - Non, non,
00:44:26 elle a dit que ça peut lui arriver.
00:44:28 - Ça n'a pas ma bon sentiment, à part
00:44:30 Marie-Thérèse Roubry qui, elle, tout de suite a vu qu'il y avait des t-shirts.
00:44:32 Mais je veux dire, quand on est dans le...
00:44:34 - Non, elle n'a pas donné de leçon là-dessus,
00:44:36 pour le coup, elle a dit "ça peut m'arriver
00:44:38 à moi", donc là, pas de problème.
00:44:40 - Parce que ça arrive à tout le monde, malheureusement, de se faire avoir
00:44:42 quand on veut être très gentil,
00:44:44 très proche des gens, là, c'était le cas.
00:44:46 On critique assez les politiques parce que, justement,
00:44:48 ils ne sont pas proches des gens, et quand, pour une fois,
00:44:50 ils veulent faire plaisir, et bien, écoutez, ça leur tombe dessus.
00:44:52 - Moi, je trouve que c'est un non-sujet politique
00:44:54 total, c'est-à-dire que personne n'est dupe,
00:44:56 elle ne prendra pas, elle ne perdra pas de points,
00:44:58 voilà, elle se fait piéger,
00:45:00 il y en a plein qui s'est déjà arrivé par le passé,
00:45:02 bon, voilà. - Non, mais ça incite à être vigilant
00:45:04 et prudent quand on essaie de faire des photos
00:45:06 dans la rue. - Oui, oui. - Ça doit vous arriver
00:45:08 de temps en temps, Louis. - C'est vous, chère Laurence.
00:45:10 - Le deuxième sujet, moi, ce que je trouve, en revanche,
00:45:12 très grave, c'est qu'elle confond tout
00:45:14 et Manon Brie, parce que quand elle explique
00:45:16 que le gouvernement a autorisé la manifestation,
00:45:18 non, ce n'est pas le gouvernement, c'est le tribunal administratif.
00:45:20 Et enfin, je rebondis
00:45:22 sur ce que disait Alexandre de Vécu,
00:45:24 si la loi immigration qui a été votée
00:45:26 dernièrement est une loi
00:45:28 nazi ou extrême, mais alors,
00:45:30 je ne sais même pas ce que serait une loi de fermeté.
00:45:32 Non, mais parce que c'est une loi extrêmement
00:45:34 laxiste, non, mais globalement... - D'accord,
00:45:36 quand il n'y a plus de gradation dans les mots... - Ou même,
00:45:38 au sein de la majorité, il y a beaucoup de gens qui considèrent
00:45:40 que cette loi immigration est extrêmement faible
00:45:42 et qu'elle ne donne pas toutes ses capacités
00:45:44 justement à la loi et au gouvernement et au pouvoir
00:45:46 de maîtriser mieux ses frontières
00:45:48 et d'expulser davantage. Tout est
00:45:50 complètement galvaudé et je trouve qu'à la fin,
00:45:52 c'est quand même Manon Brie qui se ridiculise
00:45:54 parce que tout le monde sait que la... Non, mais attendez,
00:45:56 la menace... - Attendez, Louis, ne parlez pas de nous.
00:45:58 - La menace, ce n'est pas le nazisme aujourd'hui,
00:46:00 la menace, c'est la France insoumise avec le Hamas
00:46:02 qui est dans la collusion permanente... - C'est votre avis, vous avez le droit de le dire.
00:46:04 - Oui, non mais c'est ça la menace qui est scandaleuse.
00:46:06 - François ? - Manon Brie, c'est dire "oui, c'est fait piéger",
00:46:08 mais en fait, elle est avec ses amis.
00:46:10 - Oui.
00:46:12 - Elle s'est dit... - Elle soutient
00:46:14 en disant "elle s'est fait piéger"
00:46:16 et puis après, elle instrumentalise en faisant
00:46:18 le lien avec la loi immigration.
00:46:20 Une loi immigration extrême droite, non mais il faut arrêter.
00:46:22 Donc voilà. - Elle va les rééliquer
00:46:24 à plein de défauts, mais on ne peut pas les reprocher.
00:46:26 - Bien évidemment. - Et personne n'y croit, c'est ça le...
00:46:28 - Et il n'y avait pas eu de débordement à l'occasion
00:46:30 de cette manifestation dans le cas de Kogui, hein ?
00:46:32 - Ben non. - Ben oui.
00:46:34 - Donc là-dessus, alors il y a le fond et la forme, encore une fois,
00:46:36 mais là-dessus, sur les débordements, ça s'est bien passé.
00:46:38 Et les policiers, ben qu'est-ce que vous voulez,
00:46:40 on ne va pas intervenir alors que le tribunal de l'immigration...
00:46:42 - Ah ben non, à partir du moment où la manifestation est autorisée,
00:46:44 plus personne ne peut rien faire.
00:46:46 - On l'autorise après. - On l'encadre.
00:46:48 - On l'encadre pour pas qu'il y ait de débordement,
00:46:50 mais force de constater qu'il n'y a pas de débordement.
00:46:52 - Voilà. - Et après, les candidats qui seront piégés.
00:46:54 - On ne peut pas... - Dernier mot, Naïma ?
00:46:56 - Je crois que la liberté d'expression, c'est la liberté d'expression.
00:46:58 - Vous avez raison. - Et tant mieux.
00:47:00 - Ça sera le mot de la fin pour cette première partie de Punchline.
00:47:02 On fait une petite pause, on se retrouve dans un instant
00:47:04 sur CNews et sur Europe 1. A tout de suite.
00:47:06 Bonsoir à tous et bonsoir à toutes. Bienvenue dans Punchline, ce soir sur CNews et sur Europe 1.
00:47:08 Il ne faut jamais jouer le match de trop.
00:47:10 Cela vaut pour le sport, le football bien sûr,
00:47:12 mais aussi pour la politique ou pour tous ceux qui sont sur scène face au public.
00:47:14 Il faut se méfier de la représentation de trop,
00:47:16 de la saison de trop, du meeting de trop,
00:47:18 de l'émission de trop.
00:47:20 C'est pour ça que je vous invite à aller regarder la vidéo
00:47:22 "Les émissions de trop" qui est enregistrée sur le site de la chaîne.
00:47:24 C'est un peu comme un petit délire,
00:47:26 mais c'est un peu comme un petit délire.
00:47:28 C'est un peu comme un petit délire,
00:47:30 mais c'est un peu comme un petit délire.
00:47:32 C'est un peu comme un petit délire.
00:47:34 C'est un peu comme un petit délire.
00:47:36 C'est pour cela que l'idée d'un débat Emmanuel Macron-Marine Le Pen
00:47:38 C'est pour cela que l'idée d'un débat Emmanuel Macron-Marine Le Pen
00:47:40 n'a pas réellement de sens,
00:47:42 à l'heure où le président de la République est dans l'impossibilité de se représenter,
00:47:44 puisqu'il a déjà fait deux mandats.
00:47:46 Et pourtant, cette idée a été lancée
00:47:48 comme un ballon sombre par son entourage
00:47:50 pour tenter de remobiliser les troupes
00:47:52 à un mois des élections européennes.
00:47:54 Mais les Français ont-ils envie
00:47:56 d'un troisième match de retour
00:47:58 entre ces deux brêteurs qui se connaissent bien
00:48:00 pour avoir déjà fait railler en 2017 et 2022 ?
00:48:02 Eh bien non, pas vraiment.
00:48:04 Car ils savent bien que ce ne sera pas
00:48:06 l'affiche de 2027.
00:48:08 Marine Le Pen a dit accepter le principe de ce débat,
00:48:10 mais en septembre.
00:48:12 Pour savoir ce que le président veut faire,
00:48:14 dit-elle, des trois ans qui lui restent,
00:48:16 l'invitation n'est pas encore partie de l'Elysée.
00:48:18 Elle risque de se faire attendre.
00:48:20 On en débat, c'est pas dans votre bac.
00:48:22 (Générique)
00:48:32 Il est 18h sur CNews et sur Europe 1.
00:48:34 D'abord le rappel des titres de l'actualité.
00:48:36 15 milliards d'euros seront investis en France
00:48:38 dans 56 projets d'investissement différents.
00:48:40 Le sommet Choose France,
00:48:42 qui se tient aujourd'hui à Versailles,
00:48:44 réunit 180 patrons étrangers
00:48:46 qui sont reçus par le président Macron,
00:48:48 le géant de l'informatique.
00:48:50 Microsoft va investir à lui seul
00:48:52 4 milliards d'euros dans notre pays.
00:48:54 10 individus se sont échappés
00:48:56 d'un centre de rétention administrative
00:48:58 à 7 dans les Ros.
00:49:00 Tous se sont évadés dans la nuit de vendredi à samedi.
00:49:02 Un seul a été retrouvé la veille.
00:49:04 7 personnes se sont déjà évadées
00:49:06 du CRA de Lille-Lesquins, dans le Nord.
00:49:08 On va y revenir dans un instant.
00:49:10 Les députés donnent le coup d'envoi
00:49:12 de l'examen du projet de loi sur la fin de vie.
00:49:14 Les 71 membres de la commission spéciale
00:49:16 de l'Assemblée nationale
00:49:18 vont se pencher sur ce sujet pendant une semaine
00:49:20 avant l'arrivée du texte le 27 mai
00:49:22 dans l'hémicycle. Un projet de loi qui prévoit
00:49:24 d'ouvrir une aide à mourir pour certains patients.
00:49:26 Une première en France.
00:49:28 Enfin, 220e jour de détention
00:49:30 pour les otages détenus par l'organisation
00:49:32 terroriste du Hamas dans la bande de Gaza.
00:49:34 3 de ces otages sont français.
00:49:36 Ils se nomment Ofer, Orion, Orhan.
00:49:38 Nous pensons à tous ces otages ce soir
00:49:40 et à leurs familles. Nous demandons une fois de plus
00:49:42 leur libération immédiate et sans condition.
00:49:44 18h01, une minute sur
00:49:46 C News Europain. Nous sommes avec Louis
00:49:48 de Ragnel. Bonsoir Louis. - Bonsoir Laurence. - Alexandre Devecchio,
00:49:50 journaliste. - Bonsoir. - Joseph Macé-Scarron,
00:49:52 essayiste et consultant. Bonsoir. - Bonsoir Laurence.
00:49:54 - Un policier, Jean-Christophe Coville,
00:49:56 secrétaire national du syndicat Unité.
00:49:58 Bonsoir à vous. Naïmane Fadel,
00:50:00 essayiste et notre ami François Pipponi, ancien député.
00:50:02 - Bonsoir Laurence. - On va commencer par ce débat
00:50:04 Marine Le Pen et Emmanuel Macron.
00:50:06 Est-ce que vous êtes favorable, chers amis, téléspectateurs
00:50:08 et auditeurs, à la tenue de ce débat
00:50:10 dans les prochaines semaines ? On vous a posé la question
00:50:12 via le compte Twitter de C News.
00:50:14 La réponse est sans équivoque. Vous allez
00:50:16 découvrir le chiffre. 74%
00:50:18 de non
00:50:20 et 26% de oui.
00:50:22 Visiblement, les Français n'ont pas du tout
00:50:24 envie de ce troisième match retour
00:50:26 pour un président de la République qui sait
00:50:28 qu'il ne pourra pas se représenter. Et Marine
00:50:30 Le Pen, qui a bien compris le piège
00:50:32 qui lui était tendu, qui a dit "Bien sûr,
00:50:34 mais ça sera en septembre". Un tout petit mot, Louis, là-dessus.
00:50:36 C'est pas d'actualité pour les Français ? - Non, c'est pas d'actualité
00:50:38 mais je trouve que c'est assez intéressant. Je ne m'attendais pas
00:50:40 à un tel résultat.
00:50:42 Et de fait, que
00:50:44 les téléspectateurs qui ont répondu à ce sondage
00:50:46 se rassurent, ce débat, à mon avis, n'aura jamais lieu.
00:50:48 Mais c'est vrai
00:50:50 que je suis assez troublé parce que
00:50:52 je ne sais pas, quand on aime la politique,
00:50:54 moi ça m'aurait amusé quand même de voir ce débat-là
00:50:56 entre Marine Le Pen et Emmanuel Macron. Effectivement,
00:50:58 tout le monde joue sur la question de la temporalité.
00:51:00 L'Élysée lance un ballon d'essai. Pour Marine
00:51:02 Le Pen, ça reste deux très mauvais souvenirs.
00:51:04 Ces deux débats télévidés. - Même le deuxième ?
00:51:06 - Oui, même le deuxième.
00:51:08 Et puis Emmanuel Macron
00:51:10 essaie toujours de montrer qu'il a une forme d'ascendance
00:51:12 sur elle. Donc c'est quelque chose
00:51:14 qu'elle n'a pas beaucoup aimé,
00:51:16 ces débats-là. Et donc quand elle propose
00:51:18 de faire ce débat après les Européennes,
00:51:20 même après l'été, on voit bien que
00:51:22 les conditions... Enfin, personne n'a intérêt
00:51:24 à ce que ce débat... - Mais surtout pas elle.
00:51:26 - Moi je comprends les Français parce que
00:51:28 si on compare un match de football, je ne voudrais pas
00:51:30 comparer la politique à un match de football, mais c'est pas
00:51:32 la finale France-Argentine.
00:51:34 C'est ce qu'on appelle une purge.
00:51:36 Enfin, ces deux débats ont été des purges.
00:51:38 - Carrément. - Oui, c'était incroyablement
00:51:40 ennuyeux. Je veux bien dire que Marine Le Pen
00:51:42 a été très mauvaise,
00:51:44 le président pas très bon
00:51:46 à chaque fois, particulièrement la première fois.
00:51:48 Mais la deuxième, c'est pas non plus
00:51:50 totalement convaincant. On voit bien
00:51:52 ce qu'essaie de faire Emmanuel Macron.
00:51:54 - Le lassus révélateur.
00:51:56 - C'est justement d'installer le match
00:51:58 Macron-Le Pen parce que sa propre liste
00:52:00 est en difficulté, au coup d'à-coup
00:52:02 avec celle du but de France.
00:52:04 - C'est ça qui engendre les élections européennes.
00:52:06 - Oui, mais c'est une manière
00:52:08 de créer un clivage, finalement,
00:52:10 Macron-Le Pen et de refuser le pluralisme.
00:52:12 - François Pipponi, et après, Joseph.
00:52:14 - Je pense que le débat n'aura pas lieu
00:52:16 avant l'année.
00:52:18 - Il n'aura pas lieu du tout.
00:52:20 - Marine Le Pen, il sera éventuellement après.
00:52:22 Mais il intronise Marine Le Pen
00:52:24 comme étant celle qui peut gagner
00:52:26 son adversaire. On peut comprendre
00:52:28 la logique, mais en fait,
00:52:30 il dit "c'est elle,
00:52:32 donc je vais me battre contre elle parce qu'elle, elle peut gagner".
00:52:34 - Parce que ça a toujours marché pour lui.
00:52:36 - Oui, mais à force de tenter,
00:52:38 Marine Le Pen ne sait pas si ça marche, mais elle monte.
00:52:40 - Joseph Massé-Scarron.
00:52:42 - Je rebondis sur ce que tu viens de dire,
00:52:44 c'est-à-dire sur le fait
00:52:46 qu'il l'intronise. Pour moi,
00:52:48 c'est une stratégie qui n'a rien à voir avec les européennes
00:52:50 et qui a tout à voir avec 2032.
00:52:52 - Ah, 32 ?
00:52:54 - Oui. - Ah, vous allez encore plus loin.
00:52:56 C'est quoi 2032 ?
00:52:58 - Je vais vous dire pourquoi.
00:53:00 - Pour moi... - Joseph, attendez,
00:53:02 c'est quoi 2032 ? - 2032, c'est l'annuaire.
00:53:04 - Merci. - C'est la prochaine.
00:53:06 - C'est la suivante.
00:53:08 - C'est le match retour.
00:53:10 - C'est le match retour.
00:53:12 Je pense sincèrement,
00:53:14 et c'est un secret de Polychinelle,
00:53:16 qu'Emmanuel Macron vise le match
00:53:18 retour. Le match retour, où il
00:53:20 ira ? En substance,
00:53:22 à tous les autres. Vous voyez,
00:53:24 vous avez échoué face à Marine Le Pen,
00:53:26 qui se trouve à l'Elysée, et moi, je suis le seul
00:53:28 qui peut lui tenir tête, et donc qui peut la battre
00:53:30 en 2032. Donc, c'est une stratégie.
00:53:32 Ce sont des petits cailloux,
00:53:34 c'est une stratégie à long terme, et je prends
00:53:36 tous les paris, François, tous les paris.
00:53:38 - Mais moi, je ne relierai pas
00:53:40 le pari, parce que je le partage. - On est d'accord.
00:53:42 - Par contre, c'est le pari
00:53:44 qu'il n'y aura pas de match retour, que je ne sais pas
00:53:46 si Marine Le Pen gagnera, mais je crois que
00:53:48 Emmanuel Macron ne reviendra pas.
00:53:50 On a vu que c'était très compliqué de revenir,
00:53:52 à part pour une personnalité comme
00:53:54 Donald Trump, totalement
00:53:56 anti-système. - Il est très compliqué d'être élu,
00:53:58 il est acquérir, dans des conditions
00:54:00 certes compliquées, mais il est acquérir.
00:54:02 - Je crois que c'est quand même un des présidents
00:54:04 les plus détestés, malgré tout,
00:54:06 de l'histoire de la République, et que par ailleurs,
00:54:08 ce qui est à double tranchant dans cette stratégie
00:54:10 là, maintenant, c'est qu'il fait
00:54:12 lui-même, de cette élection européenne,
00:54:14 un référendum
00:54:16 pour ou contre Emmanuel Macron, en choisissant
00:54:18 cette stratégie-là, et il risque de mobiliser
00:54:20 ses adversaires. - Un petit mot de Naïma Impadel.
00:54:22 - Je pense que ce qu'il souhaite, en fait, avec
00:54:24 ce débat, c'est tout simplement, à nouveau,
00:54:26 de la disqualifier,
00:54:28 justement, parce que lui, il ne pourra pas se présenter,
00:54:30 mais montrer que lui,
00:54:32 s'il avait pu se présenter, eh bien,
00:54:34 elle n'aurait pas été élue. - On va l'écouter,
00:54:36 il était ce matin dans une usine McCain,
00:54:38 géant de la production de frites surgelées,
00:54:40 dans la Marne, il a fait la promotion
00:54:42 de sa politique cohérente et efficace en matière
00:54:44 d'attractivité, on écoute Emmanuel Macron.
00:54:46 - Et c'est de se dire que même quand il y a des
00:54:48 chocs conjoncturels, il ne faut pas changer de stratégie
00:54:50 du jour au lendemain, parce qu'à ce moment-là,
00:54:52 les gens vous regardent et vous disent "Eux, on ne peut pas
00:54:54 avoir confiance en eux". Et je crois que depuis
00:54:56 7 ans, on a une politique qui est cohérente,
00:54:58 qui produit des résultats d'attractivité,
00:55:00 de création d'emplois, de réindustrialisation,
00:55:02 et donc, il faut avoir la force
00:55:04 de caractère de ne pas en changer,
00:55:06 même quand les circonstances
00:55:08 sont difficiles. Et,
00:55:10 croyez-moi, il faut parfois tenir face
00:55:12 à toutes les voix qui s'élèvent.
00:55:14 - Force de caractère, il faut
00:55:16 tenir face à toutes les voix qui s'élèvent.
00:55:18 Il a été cohérent sur ce dossier-là,
00:55:20 l'attractivité de la France,
00:55:22 François Bripoli. - Oui, ça fonctionne.
00:55:24 Il a des résultats tous les ans,
00:55:26 il a raison de dire "Je suis en train, sur cette partie-là,
00:55:28 de gagner". Quand il a des bonnes nouvelles,
00:55:30 c'est quand même normal, à la fois qu'il les annonce
00:55:32 et qu'il explique que c'est le fruit de sa politique.
00:55:34 - Moi, je vais être plus sévère.
00:55:36 On a une note très intéressante
00:55:38 qu'on a publiée dans le Figaro,
00:55:40 ce matin, de Jérôme Fourquet,
00:55:42 qui montre bien qu'au-delà
00:55:44 de ces chiffres sur les investissements étrangers,
00:55:46 notre modèle économique ne fonctionne
00:55:48 plus du tout. La balance commerciale,
00:55:50 qui est le plus intéressant, continue de se creuser.
00:55:52 - L'absus, encore une fois.
00:55:54 - Décidément, l'absus,
00:55:56 encore une fois.
00:55:58 - Sortie de route.
00:56:00 - Donc, on voit bien, et qui montre précisément
00:56:02 qu'on est un pays qui ne produit plus grand-chose.
00:56:04 Et je dirais, les frites Macken, c'est tout
00:56:06 un symbole. On a besoin de Macken
00:56:08 pour produire des frites en France.
00:56:10 Et par ailleurs, Jérôme Fourquet,
00:56:12 dans cette note, même sur la question des investissements
00:56:14 étrangers, montrait que beaucoup d'investissements
00:56:16 étrangers étaient en réalité de faux investissements.
00:56:18 D'une part, ils sont très lourdement subventionnés.
00:56:20 D'autre part, c'est souvent pour se débarrasser
00:56:22 de boîtes concurrentes. Donc, on investit,
00:56:24 on achète la boîte, quelques années après,
00:56:26 on la démantèle. On a vu ça avec Alstom,
00:56:28 d'ailleurs. Donc,
00:56:30 en réalité,
00:56:32 on peut se réjouir des investissements
00:56:34 étrangers, mais quand on voit le tableau global,
00:56:36 c'est quand même assez dramatique.
00:56:38 Et même sur ce plan-là précis,
00:56:40 il faudrait être très précis, voir si c'est
00:56:42 vraiment des investissements à long terme, ou si c'est
00:56:44 des boîtes qui sont fermées dans quelques années.
00:56:46 - Si ils sont pérennes dans le temps. Joseph ? - Moi, je me souviens qu'autrefois,
00:56:48 enfin autrefois, c'est pas si loin, il y a encore
00:56:50 3-4 ans, on nous vendait
00:56:52 et on vendait aussi la productivité
00:56:54 en France. Or, la productivité en France,
00:56:56 elle est en chute. Vraiment, elle est en chute
00:56:58 libre. Il y a tous les éléments qui
00:57:00 montrent qu'elle est en chute. Ça va
00:57:02 exactement dans l'analyse de Jérôme Fourquet,
00:57:04 qui est remarquable dans le Figaro.
00:57:06 D'abord,
00:57:08 le mot "choose France", pardon,
00:57:10 je suis, pardon, voilà, moi,
00:57:12 je dirais plutôt "lose France".
00:57:14 - Alors "lose", ça veut dire perdre ?
00:57:16 C'est parce que c'est l'anglicisme qui vous plaît pas ?
00:57:18 Non, parce que là, on est dans Punchline, donc je vais pas
00:57:20 non plus faire la maligne.
00:57:22 - On parle des étrangers, donc il faut choisir la France.
00:57:24 - L'anglicisme !
00:57:26 - Choisir la France à la rigueur, oui.
00:57:28 - Non, mais moi, j'aurais appelé ça "lose France", c'est pour ça.
00:57:30 Non, l'idée,
00:57:32 pardon, l'idée selon laquelle
00:57:34 les investisseurs
00:57:36 vont venir et vont en effet rétablir
00:57:38 la balance commerciale ou autre,
00:57:40 alors qu'il y aurait des temps rouges.
00:57:42 - Mais le sujet, c'est bien que les multinationales viennent,
00:57:44 mais quand nos petites entreprises, elles crèvent parce qu'elles peuvent plus
00:57:46 payer la facture d'électricité, quand les artisans
00:57:48 arrivent plus, quand les usines ferment,
00:57:50 la Duralex, enfin, je veux dire, il y a un moment,
00:57:52 voilà, il faut aussi regarder l'ensemble de la photo.
00:57:54 Et le déséquilibre est malheureusement présent.
00:57:56 - Regardons, j'étais, pardon, j'étais samedi soir
00:57:58 dans un restaurant
00:58:00 à Berck,
00:58:02 dans le nord de la France,
00:58:04 très belle station balnéaire,
00:58:06 et il y avait juste
00:58:08 l'étiquetage d'où venaient,
00:58:10 puisque maintenant on est obligé, d'où venaient les viandes.
00:58:12 Et vous aviez agneaux,
00:58:14 or Union Européenne,
00:58:16 canards, Bulgarie,
00:58:18 poulet, Pologne,
00:58:20 tous ces éléments-là.
00:58:22 Alors qu'il y a deux ans, j'étais venu, évidemment,
00:58:24 bien sûr, il n'y avait pas cet élément. - Donc on ne produit plus en France.
00:58:26 - On ne produit plus en France, et sur un élément
00:58:28 absolument essentiel qui est l'agroalimentaire.
00:58:30 - Allez, petite pause. Oui, Louis,
00:58:32 vous voulez dire un petit mot ? - Non mais je me dis que
00:58:34 l'issue quand même de cette spirale
00:58:36 où on a plus d'industrie alors qu'on fait croire qu'on en a,
00:58:38 où tout est financiarisé,
00:58:40 même si moi je trouve que c'est quand même positif qu'il y ait 15 milliards
00:58:42 d'euros qui soient investis aujourd'hui en France,
00:58:44 à la fin on finira par produire
00:58:46 les t-shirts des Chinois, et c'est ça que je trouve un peu
00:58:48 terrible. - Produire, nous, les t-shirts des Chinois ?
00:58:50 Vous y croyez, ça ? - En fait, on ne va pas
00:58:52 devenir un pays exclusivement de tourisme,
00:58:54 et de... On n'a plus d'actifs
00:58:56 tangibles. En fait, il y a plein de pays
00:58:58 qui se sont effondrés parce qu'il n'y avait plus
00:59:00 d'industrie. Et quand vous avez l'État
00:59:02 qui s'effondre, vous n'avez plus d'industrie, et tout
00:59:04 repose sur des actifs... - Parce qu'il nous dit le gouvernement.
00:59:06 - Bien sûr, mais on n'est pas changé de l'écran.
00:59:08 Et à la fin, vous allez voir, on va être
00:59:10 obligés de produire pour ceux qui ont de l'industrie.
00:59:12 C'est ça, le cycle économique.
00:59:14 - Mais en fait, c'est cette politique qui a été suivie
00:59:16 quand il y a eu la décède des industrialisants...
00:59:18 - Bien sûr.
00:59:20 - Des industrialisations qui ont commencé
00:59:22 depuis plus de 20 ans, même depuis
00:59:24 30 ans. - Je me souviens, en première, on expliquait
00:59:26 que les pays industrialisés, c'était des pays en voie
00:59:28 de développement. - Voilà, un pays de service.
00:59:30 - Bien sûr. - Pour moins polluer, etc.
00:59:32 C'est toute cette idéologie aussi
00:59:34 liée à l'environnement qui nous conduit
00:59:36 aussi à cette catastrophe. Et c'est pareil aussi
00:59:38 pour l'énergie. - Et là aussi,
00:59:40 Houellebecq avait raison. Il y a trop de normes.
00:59:42 - Bien sûr. - Il y a aussi trop de normes européennes.
00:59:44 - Car les territoires, c'est ce qu'il dit.
00:59:46 - Petite pause. On se retrouve dans un instant dans le punchline
00:59:48 de l'Occitanie aux histoires européennes. Jean-Christophe Couvier, on va parler
00:59:50 de ce nouveau refus d'optimiser à McSéville,
00:59:52 près de Nancy. On parlera aussi de ce qui se passe dans les centres
00:59:54 de rétention administrative. Il y a eu
00:59:56 une série d'évasions
00:59:58 à Sète, dans l'Hérault,
01:00:00 et dans le Nord, à Nisselkirk. Tout de suite, en punchline.
01:00:02 18h16, on se retrouve en direct
01:00:08 dans Punchline, sur CNews et sur Europe 1.
01:00:10 Jean-Christophe Couvier, vous êtes policier,
01:00:12 vous êtes évidemment du syndicat Unité.
01:00:14 Il y a eu un nouveau refus d'optempérer
01:00:16 et un blessé, un policier qui a été
01:00:18 blessé par un homme qui était à Motocross.
01:00:20 Et la semaine dernière, ça s'est
01:00:22 passé aussi à Wittenheim.
01:00:24 Là, on voit les dégâts qui ont été provoqués
01:00:26 par ce refus d'optempérer. Il y avait trois policiers
01:00:28 blessés. C'est toutes les 20 minutes
01:00:30 en France et ça ne s'arrête pas. Au contraire,
01:00:32 c'est en augmentation.
01:00:34 - Oui, c'est en augmentation. Les policiers en ont ras-le-bol,
01:00:36 mais vraiment, de tous ces refus d'optempérer
01:00:38 tous les jours, c'est le fléau de notre société
01:00:40 actuelle. Et en fait,
01:00:42 on demanderait vraiment une commission
01:00:44 parlementaire pour s'intéresser au sujet.
01:00:46 À un moment donné, il faut poser le débat, il faut savoir ce qu'on a
01:00:48 raté, comment on peut faire pour, effectivement,
01:00:50 muscler un petit peu la réponse
01:00:52 pénale aussi, et travailler en amont
01:00:54 et savoir qui fait ça,
01:00:56 quand, comment, pourquoi. C'est bien de nous donner
01:00:58 des statistiques toutes les 20 minutes,
01:01:00 et quelle est la réponse pénale par rapport à ça.
01:01:02 On attend aussi. Et comment
01:01:04 on sait, nous, qu'après, souvent, les actes sont
01:01:06 requalifiés pour que la justice puisse,
01:01:08 j'allais dire, juger un peu plus rapidement
01:01:10 qu'ils ne le peuvent.
01:01:12 Mais surtout, c'est que ça donne aussi des
01:01:14 mauvais stimuli, parce que
01:01:16 du coup, je ne suis pas
01:01:18 très bien puni.
01:01:20 - Comment il va, le collègue de
01:01:22 Max Eville, il annonce six fractures, il a eu
01:01:24 plusieurs fractures. - Poignées, genoux,
01:01:26 ligaments croisés aussi, mais surtout, c'est qu'il a eu
01:01:28 beaucoup de chance, parce qu'en fait,
01:01:30 la personne sur son motocross qui roulait sans casque
01:01:32 est allée le percuter volontairement,
01:01:34 faire une roue arrière, est allée le percuter pour le faire chuter.
01:01:36 Et donc, ça aurait pu être beaucoup plus grave.
01:01:38 - Il était à moto aussi, le policier, on le prend. - Oui, c'était trois
01:01:40 policiers à moto qui voulaient justement faire un contrôle
01:01:42 parce que la personne roulait
01:01:44 sans casque et faisait du road-house urbain.
01:01:46 Et donc, imaginez un petit peu, dans la tête,
01:01:48 au lieu de vous arrêter et dire "Ok, bon,
01:01:50 il a fait une bêtise", c'est "Je fonds sur les policiers
01:01:52 et je veux presque en tuer un
01:01:54 et il ne s'est même pas arrêté, il est parti en fait".
01:01:56 Donc en fait, aucune considération, aucun
01:01:58 empathie, rien. - Pour la vie humaine.
01:02:00 - Prends-toi des poignées, rapidement. - Oui, au-delà,
01:02:02 le message qui est passé aussi
01:02:04 systématiquement, c'est dire "Je fais ce que je veux,
01:02:06 excusez-moi d'être un peu vulgaire, et je vous emmerde".
01:02:08 - Oui. - Moi, je...
01:02:10 - Je fais ce que je veux. - Je fais ce que je veux.
01:02:12 J'ai envie de passer où je veux, quand je veux,
01:02:14 et c'est pas toi, même policier, qui va m'arrêter, même pire.
01:02:16 "T'es policier, je vais te rouler dessus".
01:02:18 C'est ça aussi le message, et c'est ce que véhiculent
01:02:20 ceux qui font ça, pour ça.
01:02:22 - Maïma Impadel ? - C'est même pire, c'est que
01:02:24 toi, le policier qui est pourtant missionné
01:02:26 par l'État, l'État de droit, pour
01:02:28 protéger et sécuriser
01:02:30 l'ensemble des citoyens,
01:02:32 toi, le policier, je peux te rentrer
01:02:34 dedans, je peux t'agresser, je peux te cracher dessus,
01:02:36 je peux t'insulter, et je ne risque
01:02:38 rien. Et c'est ça qui est
01:02:40 gravissime. Et le problème aussi, c'est que
01:02:42 quand vous êtes mineur, vous ne risquez rien.
01:02:44 Et je le redis encore une fois, on n'aborde pas
01:02:46 assez la question de la parentalité.
01:02:48 Quand vous avez des enfants mineurs,
01:02:50 et qu'ils commettent des actes tels que ces actes-là,
01:02:52 il n'est pas possible qu'ils s'en sortent.
01:02:54 - Enfin, qu'ils s'en sortent sans une sanction, Maïma.
01:02:56 - Oui, voilà, mais
01:02:58 qu'ils s'en sortent sans sanction.
01:03:00 Et je le redis encore une fois, si nous avons aussi
01:03:02 des drames qui impliquent aussi,
01:03:04 non seulement les policiers, mais
01:03:06 le contrevenant, c'est-à-dire le jeune
01:03:08 qui refuse d'optémpérer, si nous avons de ces drames-là,
01:03:10 c'est aussi la faute de notre société,
01:03:12 qui aujourd'hui ne sanctionne pas
01:03:14 pour empêcher la récidive. - Joseph-Mathiesse Caron.
01:03:16 - Oui, alors on a inversé la phrase fameuse,
01:03:18 c'est "c'est mon choix, c'est mon droit".
01:03:20 À partir de "c'est mon droit,
01:03:22 c'est mon choix, c'est mon droit", moi, ce qui me frappe,
01:03:24 c'est que quand on entend ces personnes,
01:03:26 elles ne considèrent pas plus du tout,
01:03:28 malheureusement, les policiers comme
01:03:30 des représentants de la force publique
01:03:32 ou de l'Etat. Non.
01:03:34 Ils le voient comme une autre tribu,
01:03:36 mais une autre tribu
01:03:38 qui occupe un territoire.
01:03:40 C'est exactement, quand on les entend,
01:03:42 c'est exactement l'impression que j'ai.
01:03:44 Je ne sais pas si vous avez la même impression.
01:03:46 - C'est aussi, vous nous gonflez, vous êtes là, mais...
01:03:48 - Vous ne devriez même pas être là.
01:03:50 Vous ne devriez même pas être là.
01:03:52 C'est de tribu à tribu.
01:03:54 C'est comme ça que ça se passe, de groupe à groupe, de clan à clan.
01:03:56 Et donc il n'y a aucune transcendance,
01:03:58 il n'y a aucune autorité.
01:04:00 - Alessandre de Vecchio. - Non, Joseph-Mathiesse Caron
01:04:02 a raison là-dessus.
01:04:04 Juste une précision,
01:04:06 je crois que Naël, c'est 15 refus
01:04:08 d'obtempérer avant le drame.
01:04:10 Donc effectivement, c'est un policier
01:04:12 qui a tiré, mais on peut s'interroger
01:04:14 sur la responsabilité de la justice.
01:04:16 S'il avait été si verrement pionnier avant,
01:04:18 on peut imaginer qu'il n'aurait pas
01:04:20 récidivé. Donc là,
01:04:22 il y a un laxisme de la justice
01:04:24 sur ces questions-là, mais de manière générale,
01:04:26 parce qu'il n'y a pas assez de prison,
01:04:28 parce que l'autorité dans la société
01:04:30 n'est plus une valeur...
01:04:32 - On va parler de... - Qui fait qu'on en arrive là.
01:04:34 Et donc ces refus
01:04:36 d'obtempérer en série,
01:04:38 ce sont un symptôme d'une forme
01:04:40 d'effondrement de toute forme d'étoileté
01:04:42 et en particulier de l'autorité
01:04:44 de l'État. - Louis de Ragnel, j'aimerais qu'on évoque
01:04:46 avec vous une information européen
01:04:48 concernant une affaire
01:04:50 absolument macabre, la découverte
01:04:52 d'un corps démembré placé dans une
01:04:54 valise sous le pont de Sterlitz, dans le
01:04:56 12e arrondissement de Paris. Louis,
01:04:58 on n'en sait plus aujourd'hui sur le
01:05:00 profil de l'homme qui aurait commis cet homicide.
01:05:02 Expliquez-nous. - Oui, c'est une information de Jean-Baptiste
01:05:04 Marty. Oui absolument,
01:05:06 l'homme n'est pas très vieux, il est né le 7
01:05:08 octobre 1989, dans le 20e
01:05:10 arrondissement. C'est un sans-domicile
01:05:12 fixe qui est domicilé dans une association
01:05:14 dans le 13e arrondissement, et donc
01:05:16 qui était auxiliaire de vie et qui
01:05:18 s'occupait de sa victime
01:05:20 qui souffrait d'une sclérose en plaques.
01:05:22 - Ah, il était l'auxiliaire de vie de la victime ? - Absolument.
01:05:24 Et donc il est connu au
01:05:26 traitement des antécédents judiciaires entre
01:05:28 2008 et 2020 pour usage de stupéfiants,
01:05:30 violence aggravée, recel, association
01:05:32 de malfaiteurs, violence sur personnes dépositaires
01:05:34 de l'autorité publique, rébellion, vol,
01:05:36 menace de mort, vol par effraction. Il avait deux fiches
01:05:38 au fichier des personnes recherchées.
01:05:40 - Comment on peut être auxiliaire de vie ?
01:05:42 - Alors ça c'est la grande énigme. - L'association qu'il a placée ?
01:05:44 - Il a expliqué
01:05:46 au policier, puisqu'il s'est constitué
01:05:48 prisonnier au commissariat de la
01:05:50 défense à côté de Paris,
01:05:52 il a expliqué donc être auxiliaire de vie de la victime
01:05:54 qui souffrait, on vient de le dire, de
01:05:56 sclérose en plaques.
01:05:58 Et donc alors qu'il pratiquait... - Il s'est rendu,
01:06:00 donc c'est ça. - Voilà, il s'est rendu alors qu'il portait
01:06:02 des soins habituels à sa victime,
01:06:04 et bien c'est ce qu'il a déclaré au
01:06:06 policier, sa victime a eu des propos
01:06:08 irrespectueux envers
01:06:10 sa femme, donc il s'est énervé,
01:06:12 le frappe à main nue avant de le
01:06:14 tuer, il conserve ensuite le corps
01:06:16 dans l'appartement pendant un mois
01:06:18 avant de se décider
01:06:20 à le découper, à le mettre dans une valise
01:06:22 et dans des sacs au moment où il
01:06:24 s'est rendu. Il avait 1,16
01:06:26 milligramme d'alcool par litre
01:06:28 de sang, il était positif à la cocaïne
01:06:30 et puis pendant la soirée, il a livré
01:06:32 des détails un peu macabres sur les...
01:06:34 - N'en rajoutez pas trop non plus, Louis,
01:06:36 parce qu'on a noté les spectateurs
01:06:38 et nos auditeurs qui sont au bord du malaise.
01:06:40 - Il a découpé le corps, mais... - C'est terrible
01:06:42 que ça puisse se dérouler. - C'est une histoire
01:06:44 épouvantable, absolument. - En tout cas, c'était
01:06:46 les informations européens, François Biconi.
01:06:48 - Après, c'est des gens qui sont vraiment une pathologie,
01:06:50 c'est des psychopathes
01:06:52 ou des schizophrènes. - Mais comment on peut être auxiliaires
01:06:54 avec des grégories ? - Le problème, c'est que s'il est dans un parcours
01:06:56 social, dans un foyer,
01:06:58 pour personne en situation
01:07:00 de fragilité sociale, il y a les associations qui
01:07:02 essaient de les accompagner, de les réinsérer,
01:07:04 de leur proposer de l'emploi. Je pense que c'est le cas là.
01:07:06 C'est souvent le parcours qui, la plupart du temps, fonctionne
01:07:08 bien, mais il a dû se retrouver dans ce parcours.
01:07:10 - Moi, ce que ça m'assoie, c'est qu'on est dans une société
01:07:12 souvent victimaire
01:07:14 et j'ai l'impression que les
01:07:16 handicapés sont pas
01:07:18 les mieux traités. Pour le coup, ils sont
01:07:20 réellement... Enfin, on sait que c'est
01:07:22 très difficile à vivre.
01:07:24 Ça nécessite une vraie assistance
01:07:26 pour le coup et on se
01:07:28 dit qu'ils sont maltraités
01:07:30 par la société en quelque sorte. Si on laisse
01:07:32 de telles personnes être auxiliaires de vie,
01:07:34 c'est qu'il y a un problème.
01:07:36 Donc souvent, moi, je suis contre la victimisation
01:07:38 et là, je pense qu'on ne parle trop peu
01:07:40 de la situation des gens qui sont en situation
01:07:42 de handicap. - Jean-Christophe
01:07:44 Couvier, policier. - C'est toute la problématique
01:07:46 quand vous voulez réhabiliter quelqu'un, justement, parce que
01:07:48 oui, on peut faire des bêtises dans sa vie et puis
01:07:50 à un seul coup, on peut se racheter une conduite.
01:07:52 En fait, c'est l'idée aussi, quand vous allez en prison,
01:07:54 normalement, vous devez en sortir un jour
01:07:56 de votre prison. Vous payez votre dette à la société
01:07:58 et on doit vous réhabiliter dans la société.
01:08:00 Des fois, on y arrive. Il y a aussi des cas
01:08:02 où ça marche et aussi, on n'y arrive
01:08:04 pas, malheureusement. Là, en l'occurrence,
01:08:06 c'est tout ce parcours, encore une fois,
01:08:08 qu'on aurait dû regarder. L'association,
01:08:10 il ne faut pas cacher, peut-être qu'elle a réussi
01:08:12 à réhabiliter des gens aussi.
01:08:14 - Oui, il y a peut-être eu des réussites.
01:08:16 Là, il y a un drame.
01:08:18 - Oui, il y a eu un drame qui est psychiatriquement
01:08:20 problématique. Effectivement,
01:08:22 il aurait peut-être fallu détecter et ne pas mettre
01:08:24 cette personne-là. Mais maintenant, c'est très compliqué.
01:08:26 - De fiche, on le voit dans la police.
01:08:28 - Ça intrigue un peu quand même.
01:08:30 - Je suis d'accord. Mais après,
01:08:32 encore une fois, c'est des choix
01:08:34 qu'ont fait des associations pour réhabiliter des gens.
01:08:36 Et moi, je suis d'accord avec vous. Il y a un moment donné,
01:08:38 il faut regarder un petit peu le CV de la personne.
01:08:40 Il y a peut-être d'autres choses à faire que de travailler
01:08:42 dans la main. - Si on les a recherchées,
01:08:44 l'association doit absolument faire
01:08:46 l'enquête nécessaire. - Il y a eu deux fiches.
01:08:48 Je ne sais pas si les fiches étaient
01:08:50 encore actives.
01:08:52 - Les associations, elles reçoivent aussi
01:08:54 des données de l'État. - Oui, mais
01:08:56 on doit regarder qu'on est mineur.
01:08:58 C'est quand on est en avenir des enfants
01:09:00 que la collectivité ou l'association
01:09:02 doit regarder selon s'il y a un cas ou pas.
01:09:04 Mais dans certains cas, effectivement,
01:09:06 par rapport à ce qu'Alexandre disait, je ne suis pas
01:09:08 sûr que dans ce cas-là, on ait l'obligation d'eux.
01:09:10 - Alors, les collectivités, elles le font aussi
01:09:12 dans le cadre des centres communautaires et sociaux.
01:09:14 - Bon, alors, je profite de la présence
01:09:16 de Jean-Christophe Coville pour évoquer ce qui s'est passé
01:09:18 dans des centres de rétention
01:09:20 administratifs, à la fois dans la ville
01:09:22 de Sète, où il y a plusieurs
01:09:24 personnes qui se sont échappées, et aussi
01:09:26 à Lille, ce cas dans le Nord. On fait le point d'abord
01:09:28 sur ce qui s'est passé à Sète avec Stéphanie Arou,
01:09:30 qui est sur place, et je vous passe la parole.
01:09:32 - Les policiers parlent d'une évasion
01:09:34 spectaculaire. Les faits se sont déroulés
01:09:36 dans la nuit de vendredi à samedi
01:09:38 à 2h du matin. 10 étrangers
01:09:40 en situation irrégulière se sont
01:09:42 évadés de ce centre de rétention administrative.
01:09:44 Ils sont passés par les combles
01:09:46 du bâtiment, puis par le toit
01:09:48 situé à 9 mètres de haut.
01:09:50 Et pour des raisons inconnues, l'alarme
01:09:52 ne s'est pas déclenchée. L'enquête
01:09:54 en cours analyse donc ces défaillances.
01:09:56 A noter que l'un d'eux a été
01:09:58 interpellé dès samedi, les 9
01:10:00 autres sont toujours recherchés.
01:10:02 Alors, selon nos informations, ils sont
01:10:04 âgés entre 18 et 34 ans,
01:10:06 tous originaires d'Afrique du Nord.
01:10:08 Et selon les syndicats de police,
01:10:10 cette évasion massive n'est pas
01:10:12 une surprise. Ce petit centre
01:10:14 de rétention, installé tout proche du centre-ville
01:10:16 de CET, est vétuste.
01:10:18 Et ces policiers déplorent un manque
01:10:20 d'effectifs criants. Ils sont seulement
01:10:22 5 ou 6 policiers
01:10:24 pour surveiller 28 personnes.
01:10:26 Merci Stéphanie Rouquier, Jean-Claude Cassock.
01:10:28 Ils sont les policiers, donc ils sont chargés de faire
01:10:30 respecter l'ordre dans ces centres de rétention administrative.
01:10:32 Ils ont de plus en plus de mal, parce qu'il y a
01:10:34 de plus en plus de monde, et que
01:10:36 la situation se dégrade.
01:10:38 En fait, on a un problème, les collègues le disent bien
01:10:40 dans le résumé,
01:10:42 c'est les effectifs et la vétusté.
01:10:44 C'est-à-dire qu'on a des conditions
01:10:46 de travail, et forcément
01:10:48 on est en minorité par rapport aux personnes
01:10:50 qu'on doit surveiller. Quand il y avait 5-6 collègues
01:10:52 qui doivent surveiller 28 personnes,
01:10:54 imaginez s'il y a des rébellions,
01:10:56 parce que souvent c'est ça, il y a des provocations, des rébellions.
01:10:58 C'est pas un métier facile pour les policiers.
01:11:00 Il y a une époque,
01:11:02 l'État avait
01:11:04 essayé de regarder
01:11:06 s'il ne pouvait pas privatiser les centres de rétention
01:11:08 administrative, et en fait ça leur coûtait
01:11:10 beaucoup trop cher. - Pour les donner à des sociétés privées.
01:11:12 - Un fonctionnaire ça donne à manger, ça surveille,
01:11:14 ça peut nettoyer, etc. Vous voyez, on a une petite tâche.
01:11:16 Tandis que quand vous prenez
01:11:18 des personnes privées, il y a
01:11:20 la personne qui va faire le repas, la personne qui est là
01:11:22 pour surveiller, vous multipliez tout.
01:11:24 Donc un fonctionnaire égale moins cher,
01:11:26 contrairement à ce qu'on peut penser. - Et ça coûte déjà ?
01:11:28 - Et de privatiser.
01:11:30 - Et après, voilà...
01:11:32 - Terminé Jean-Christophe.
01:11:34 - Un fonctionnaire dans un centre de rétention
01:11:36 administrative, ça coûte à la société 690 euros
01:11:38 par jour, ce qui est quand même énorme.
01:11:40 Voilà, si une personne égale 690 euros
01:11:42 par jour... - Louis, un deuxième
01:11:44 individu a été... - 14 000 euros.
01:11:46 - Un deuxième individu a été arrêté, c'est ça ?
01:11:48 - Absolument, à l'instant. - Un faux repas.
01:11:50 - Exactement. - Sur le CRA de SET,
01:11:52 le CRA de SET, c'est ça. - Absolument.
01:11:54 Il faut juste se souvenir quand même que
01:11:56 le centre de rétention administrative de SET
01:11:58 a vécu la même chose en 2023,
01:12:00 donc c'est pas la première fois. - Bien sûr, bien sûr.
01:12:02 - Ce ne sont pas des prisons, mais il faut le dire.
01:12:04 Ce sont des personnes en situation irrégulière
01:12:06 mais qui ne sont pas en prison. - Et qui sont placées en centre
01:12:08 de rétention administrative pour que le préfet les ait
01:12:10 sous la main lors des procédures d'expulsion.
01:12:12 Aujourd'hui, il y a 1869
01:12:14 places en CRA de places
01:12:16 réelles. L'objectif du gouvernement,
01:12:18 c'était de porter, de créer
01:12:20 3000 places de CRA
01:12:22 supplémentaires d'ici 2027.
01:12:24 Ça met beaucoup de temps à être créé.
01:12:26 Mais ce qu'il faut aussi avoir en tête,
01:12:28 c'est l'inefficacité totale de ce système
01:12:30 en l'espace de 5 ans. - Les expulsions, c'est ça ?
01:12:32 - Il y a eu 445 000 au QTF
01:12:34 qui ont été prononcées.
01:12:36 Ça n'a presque plus aucun sens. - Et elles ne sont pas exécutées
01:12:38 ou pratiquement pas. - Il n'y a quasiment plus d'exécution.
01:12:40 Et puis aujourd'hui, on vous parle sans cesse, je trouve,
01:12:42 du droit de ces personnes qui sont placées
01:12:44 en centre de rétention administrative. - Ils ont des droits ?
01:12:46 - Ils ont des droits immenses.
01:12:48 Et je trouve qu'on en vient vraiment
01:12:50 avec une société à deux vitesses. C'est-à-dire que
01:12:52 tous les Français, on leur demande beaucoup, beaucoup de choses.
01:12:54 Ils payent des impôts, on leur demande de très gros surtout.
01:12:56 Et s'agissant des personnes en CRA,
01:12:58 ils peuvent choisir leur menu,
01:13:00 ils ont un bouquet de télévision
01:13:02 quasiment illimité. Ils ont
01:13:04 beaucoup de droits, même s'ils sont privés de leur liberté.
01:13:06 Tout est fait sous le contrôle du juge.
01:13:08 Et très souvent,
01:13:10 il arrive quand même que le préfet décide de placer
01:13:12 en CRA quelqu'un qui doit être expulsé,
01:13:14 qui a commis des délits. Et ensuite,
01:13:16 le JLD, le juge de la liberté de la détention,
01:13:18 fait capoter le placement en CRA.
01:13:20 - Monsieur Pupon-Nié. - Dans un cas comme ça,
01:13:24 les gens sautent la barrière, partent,
01:13:26 ils sont 7, 8 à part. - Et ils menacent les policiers.
01:13:28 - Que peuvent faire les policiers ? Ils ne vont pas les tirer dessus.
01:13:30 - Ah ben non, non, non.
01:13:32 - Non, non, non. - Ils ne tirent pas dessus.
01:13:34 - Ils ne sont pas en prison, ils sont en sorte...
01:13:36 Donc, maintenant, les policiers sont
01:13:38 désarmés pour les interpeller.
01:13:40 - Ils partent sur le toit, vous imaginez la constitution du toit.
01:13:42 - C'est toute l'ambiguïté, en fait.
01:13:44 Vous êtes retenus, vous n'êtes pas en garde à vue,
01:13:46 vous n'êtes pas condamné, vous êtes retenus administrativement
01:13:48 pour qu'on traite votre dossier administratif
01:13:50 et qu'on puisse vous raccompagner à la frontière
01:13:52 là où vous êtes nés, en fait, là où vous venez.
01:13:54 Et souvent, même, on a des avions groupés,
01:13:56 des vols groupés, parce qu'il y a d'autres pays européens,
01:13:58 par exemple, qui disent, voilà,
01:14:00 on fait une destination, là, cette semaine,
01:14:02 avec telle nationalité, est-ce que vous, vous avez
01:14:04 des personnes à nous donner ? On fait un vol groupé européen, etc.
01:14:06 Et souvent, les Français n'en répondent même pas.
01:14:08 - Celui qui s'évade, il sait qu'il ne fera pas grand-chose.
01:14:10 - Il va repasser devant un juge,
01:14:12 on va le remettre en détention.
01:14:14 - Si on l'attrape.
01:14:16 - On va les rattraper, un jour ou l'autre, ils reviennent.
01:14:18 Et puis, effectivement, l'idée, c'est de les renvoyer
01:14:20 très rapidement dans les pays pour ne pas les garder
01:14:22 trop longtemps. De toute façon, on ne peut pas les garder
01:14:24 plus de 80 jours.
01:14:26 - Tout à l'heure, on parlait de notre pays
01:14:28 qui est extrêmement généreux. C'est qu'aujourd'hui,
01:14:30 la personne qui accepte, en fait,
01:14:32 de repartir chez elle, elle est accompagnée
01:14:34 pour investir dans son pays. Et c'est jusqu'à
01:14:36 entre 10 000 à 18 000 euros
01:14:38 qui lui sont donnés. On l'aide même
01:14:40 à monter son petite entreprise dans son pays d'origine.
01:14:42 Vous imaginez. Donc, je pense
01:14:44 que tout est fait, en fait, pour les accompagner
01:14:46 même dans leur pays d'origine. Mais malheureusement,
01:14:48 ça ne marche pas.
01:14:50 - Joseph Macescaron. - Oui, on a parlé
01:14:52 très justement de droit.
01:14:54 Il y a un élément, bien sûr, qu'on ne retrouve
01:14:56 pas dans ce débat aux élections européennes.
01:14:58 C'est, en effet, le droit et le droit européen.
01:15:00 Ça va de soi. Et comme par hasard,
01:15:02 les mêmes qui disent "parlons d'Europe, parlons d'Europe",
01:15:04 quand vous leur posez cette question
01:15:06 et cette problématique, il n'y a plus personne.
01:15:08 - Oui, parce que ce que souligne
01:15:10 en fait Joseph Macescaron, c'est que
01:15:12 c'était un délit, en fait.
01:15:14 Le délit de clandestinité existait.
01:15:16 Il a été aboli par l'Union européenne.
01:15:18 C'est Manuel Valls qui a transcrit,
01:15:20 mais il a transcrit une directive européenne.
01:15:22 Donc, la première chose,
01:15:24 en faire de nouveau un délit,
01:15:26 ce qui permettra de surveiller,
01:15:28 de faire des vrais centres de rétention
01:15:30 fermés et surtout construire beaucoup plus
01:15:32 de centres de rétention. Vous l'avez dit,
01:15:34 1850 places
01:15:36 pour 450 000
01:15:38 au QTF prononcé. Sans doute,
01:15:40 le vrai nombre de clandestins, on est autour
01:15:42 de 900 000. Donc, c'est un
01:15:44 système qui ne fonctionne
01:15:46 pas du tout. Il faut dire aussi que, du coup,
01:15:48 comme il y a très peu de places dans les
01:15:50 centres de rétention administratifs, on met
01:15:52 les individus qui sont en réalité des délinquants
01:15:54 dont la place devrait être en prison.
01:15:56 Donc, ce n'est pas très étonnant
01:15:58 qu'ils s'évadent. Mais ça montre notre faillite
01:16:00 tout simplement en matière migratoire.
01:16:02 - Pour confirmer, monsieur Couvy, ce sont les personnes
01:16:04 délinquantes. - On a des troubles à l'ordre public.
01:16:06 Effectivement, c'est toutes les personnes
01:16:08 qui sortent de prison. Imaginez, quand vous avez purgé
01:16:10 une peine de prison dans un milieu carcéral
01:16:12 qui est quand même aussi dur
01:16:14 et que vous arrivez ici, d'ailleurs, je disais
01:16:16 que ça fait un peu auberge de jeunesse pour eux, c'est un peu
01:16:18 ça. C'est-à-dire que vous avez une tranquillité,
01:16:20 vous pouvez vous balader dans tout le centre. Alors,
01:16:22 effectivement, il est fermé. Il y a des grilles. Mais on voit
01:16:24 bien que ce n'est pas un haut niveau de sécurité comme une
01:16:26 prison. Et donc, quand on s'échappe,
01:16:28 on n'a pas les effectifs
01:16:30 nécessaires pour empêcher. Il y a des rondes qui sont faites
01:16:32 mais on fait tout au rabais. De toute façon,
01:16:34 la France, malheureusement, on a une
01:16:36 fonction publique aujourd'hui qui est au rabais. On est à l'os.
01:16:38 On n'arrête pas de le faire.
01:16:40 - La pression sociale est extrêmement
01:16:42 importante et on décroche
01:16:44 socialement. On ne peut pas. Quand vous voyez qu'aujourd'hui
01:16:46 on a des prioritaires, notamment les d'Allo,
01:16:48 les d'Allo qui ne sont plus
01:16:50 opposables et qui ne sont
01:16:52 plus prioritaires. C'est les migrants
01:16:54 qui arrivent qui sont prioritaires. Et ça, c'est un vrai
01:16:56 problème. Vous avez aujourd'hui des travailleurs
01:16:58 pauvres, c'est-à-dire des personnes qui travaillent
01:17:00 qui dorment dans leur voiture.
01:17:02 C'est ça le problème. C'est-à-dire qu'on a
01:17:04 effectivement tout acté avec
01:17:06 les directives européennes, mais on ne peut pas.
01:17:08 Et ce n'est pas en service d'idées, en pays d'accueil,
01:17:10 ni à ceux qui arrivent. - Vous avez raison.
01:17:12 Allez, 18h33, à l'heure du rappel des titres de l'actualité
01:17:14 sur CNews et sur Europe 1,
01:17:16 avec Simon Guillin. Simon.
01:17:18 - Plus de 1000 membres du Hamas
01:17:22 sont actuellement hospitalisés en Turquie
01:17:24 pour y être soignés. C'est ce qu'a annoncé cet après-midi
01:17:26 récepte à Hyperdohane. Le président
01:17:28 turc a réaffirmé qu'il ne considérait pas
01:17:30 le Hamas comme une organisation terroriste.
01:17:32 De violents combats
01:17:34 sont en cours dans la bande de Gaza,
01:17:36 notamment dans le sud de l'enclave palestinienne.
01:17:38 Des témoins font état de violents affrontements
01:17:40 entre les soldats israéliens et les combattants
01:17:42 du Hamas, au moment où Israël
01:17:44 se prépare à célébrer le 76e
01:17:46 anniversaire de sa création.
01:17:48 Et puis au procès de Donald Trump
01:17:50 à New York, son ancien avocat, Michael Cohen,
01:17:52 reconnaît avoir menti pour l'ancien président
01:17:54 des Etats-Unis, surnommé le Pitbull
01:17:56 de Donald Trump. Il aurait versé 130 000 dollars
01:17:58 à une actrice pour acheter son silence
01:18:00 sur une relation sexuelle. C'était
01:18:02 la fin de la campagne présidentielle de 2016.
01:18:04 - Merci beaucoup Simon Guilain
01:18:06 pour le rappel des titres de l'actualité.
01:18:08 On va faire une petite pause, on se retrouve
01:18:10 ensuite dans le punchline pour parler de toute autre
01:18:12 chose. On va parler de l'Eurovision, de cette
01:18:14 finale de l'Eurovision samedi, avec
01:18:16 d'une part ce qui s'est passé autour de
01:18:18 la candidate israélienne, qui a été
01:18:20 des manifestations absolument insupportables,
01:18:22 une sécurité autour d'elle qui était
01:18:24 complètement délirante. Et puis aussi,
01:18:26 il y a ce jugement moral que certains portent sur cette
01:18:28 soirée, avec de la décadence
01:18:30 selon notamment
01:18:32 Ségolène Royal. On va y revenir dans un instant avec
01:18:34 Stéphane Bern. Il animait cette soirée.
01:18:36 Il était en Suède
01:18:38 et il va être nous interroger dans un instant.
01:18:40 A tout de suite, dans Punchline, sur CNews et sur Europe 1.
01:18:42 18h39, on se retrouve en direct dans
01:18:48 Punchline, sur CNews et sur Europe 1, avec
01:18:50 Stéphane Bern. Bonsoir Stéphane. - Bonsoir Laurence,
01:18:52 bonsoir à tous. - Merci d'être avec nous.
01:18:54 Je suis très heureuse de vous accueillir, cher Stéphane.
01:18:56 Votre émission c'est tous les jours de 15h à 16h sur Europe 1.
01:18:58 Historiquement, votre.
01:19:00 Et on va parler avec vous de ce concours de l'Eurovision,
01:19:02 qui a tant fait parler de lui
01:19:04 ce week-end.
01:19:06 Vous étiez évidemment l'un des commentateurs
01:19:08 de cette soirée. 68e édition de l'Eurovision.
01:19:10 160 millions de personnes qui ont regardé
01:19:12 le concours. C'est gigantesque. 37 pays Stéphane.
01:19:14 - Oui, c'est énorme. C'est énorme.
01:19:16 On commentait avec Laurence Bocchini. On était dans
01:19:18 l'aréna de Malmö. Et c'est vrai
01:19:20 qu'on s'est fait la remarque qu'au fond,
01:19:22 il y avait deux Eurovisions.
01:19:24 Il y avait ceux qui manifestaient à l'extérieur.
01:19:26 Nous, on s'est rendu compte
01:19:28 qu'il y avait des mesures de sécurité quand même
01:19:30 très importantes. Beaucoup plus que les années précédentes.
01:19:32 Quoique quand on était à Kiev
01:19:34 il y a quelques années, c'était aussi
01:19:36 assez impressionnant.
01:19:38 Et qu'il y avait deux salles, deux ambiances en quelque sorte.
01:19:40 C'est-à-dire que les gens qui veulent faire
01:19:42 la fête à l'intérieur,
01:19:44 qui ont payé plusieurs centaines d'euros
01:19:46 et qui ont envie vraiment de s'amuser, de s'éclater.
01:19:48 Ça reste familial et bon enfant.
01:19:50 Puis à l'extérieur, les manifestants,
01:19:52 Greta Thunberg et tous les autres.
01:19:54 Mais pour nous qui présentons un divertissement,
01:19:56 on préfère ne rien dire.
01:19:58 Parce que je n'ai pas à commenter le nombre de huées,
01:20:00 le nombre d'applaudissements.
01:20:02 C'est vrai que la chanteuse israélienne a fait autant de...
01:20:04 a eu quelques manifestations hostiles dans la salle.
01:20:06 Mais beaucoup d'applaudissements.
01:20:08 Beaucoup de jeunes qui avaient des drapeaux israéliens aussi.
01:20:10 Donc après, ce n'est pas à moi de compter.
01:20:12 Surtout qu'on est dans les cabines de commentateurs.
01:20:14 Vous êtes dans les cabines, vous n'êtes pas dans la salle réellement.
01:20:16 On entend le bruit est tel que...
01:20:18 Voilà, je n'ai pas à faire
01:20:20 de commentaire là-dessus. Mais c'est vrai que
01:20:22 il y avait vraiment deux salles, deux ambiances.
01:20:24 C'était assez surprenant.
01:20:26 C'est vrai qu'il y a eu beaucoup de manifestations
01:20:28 appelant au boycott d'Israël.
01:20:30 Ça, ça ne parvenait pas jusqu'à vous en réalité.
01:20:32 C'est des manifestations de rue.
01:20:34 Ce que les gens n'ont pas compris, c'est qu'il y a des règles.
01:20:36 C'est-à-dire que l'Eurovision est organisée par l'UER.
01:20:38 L'UER, qui est l'Union Européenne de Radio-Télévision.
01:20:42 Et donc, il y a des pays qui sont exclus
01:20:44 quand la chaîne publique
01:20:46 ne respecte pas le pluralisme.
01:20:48 C'est le cas de la Russie,
01:20:50 qui a certes depuis envahi l'Ukraine,
01:20:52 mais la Biélorussie n'a envahi personne
01:20:54 et pourtant la chaîne publique est aux ordres du président.
01:20:56 Et donc, ils ne sont pas admis.
01:20:58 Israël a une chaîne publique
01:21:00 qui critique en permanence
01:21:02 le gouvernement de Benjamin Netanyahou.
01:21:04 Et donc, il n'y a aucune raison
01:21:06 d'exclure Israël. Ça, c'est le principe de base.
01:21:08 Alors maintenant, on peut faire dire ce qu'on veut,
01:21:10 on peut être d'accord ou pas d'accord,
01:21:12 mais la pauvre, elle a 20 ans,
01:21:14 elle n'a rien fait.
01:21:16 - Eden Golan, formidable.
01:21:18 - Elle n'est pas responsable.
01:21:20 Je ne vais pas attaquer, si une chanteuse chinoise
01:21:22 un jour vient se produire, je ne vais pas lui reprocher
01:21:24 que son pays massacre les Ouïghours.
01:21:26 - On va juste écouter un tout petit extrait
01:21:28 de la prestation d'Eden Golan,
01:21:30 parce que vous allez nous raconter ce qui s'est passé
01:21:32 au moment où elle est passée sur scène.
01:21:34 Écoutons un petit extrait de sa chanson
01:21:36 qui s'appelle Hurricane et qui a été rebaptisée
01:21:38 à la demande de l'Eurovision.
01:21:40 * Extrait de Hurricane *
01:22:02 - Voilà pour cette très belle chanson d'Eden Golan.
01:22:04 Qu'est-ce qui s'est passé au moment des votes
01:22:06 du public, Stéphane Bern ?
01:22:08 - Alors, il y a évidemment les votes des jurys
01:22:10 qui ont été un peu mitigés,
01:22:12 on doit bien le dire, à part le jury allemand
01:22:14 qui a donné 8 points à la chanteuse israélienne.
01:22:16 Et puis au moment, la remontada est arrivée,
01:22:18 quand il s'agit du vote du public,
01:22:20 il y a eu massivement,
01:22:22 c'est-à-dire que plus on a appelé au boycott
01:22:24 de la chanteuse israélienne,
01:22:26 plus le public, partout en Europe,
01:22:28 principalement en France, mais aussi en Angleterre,
01:22:30 en Allemagne, en Espagne,
01:22:32 au Portugal, au Luxembourg,
01:22:34 en Belgique,
01:22:36 on votait massivement,
01:22:38 massivement, à Paris,
01:22:40 la Suède aussi a voté massivement
01:22:42 pour Israël, c'est-à-dire en donnant 12 points
01:22:44 du public. Et donc il y a eu,
01:22:46 on l'a vu remonter dans le classement,
01:22:48 il y avait une sidération dans la salle,
01:22:50 et donc c'est, si vous voulez,
01:22:52 c'est ça qui est assez surprenant
01:22:54 quand vous assistez à l'Eurovision,
01:22:56 alors que ça doit être d'abord un divertissement,
01:22:58 on aimerait que la politique reste à la porte,
01:23:00 c'est un peu comme le sport, si vous voulez,
01:23:02 on n'a pas envie que tout le monde
01:23:04 marquait ses manifestations,
01:23:06 contestent tel ou tel pays,
01:23:08 nous on n'est pas là pour ça, c'est un divertissement
01:23:10 et ça doit le rester. - Et c'est vrai que la France,
01:23:12 c'est vraiment bon signe, a été le pays qui a
01:23:14 le plus voté pour Aden Golan,
01:23:16 avec les textes... - Oui, parce qu'on ne peut pas voter
01:23:18 pour Slimane, si j'avais pu... - On ne peut pas voter pour la France,
01:23:20 pour rappeler ça. - Pour la France, sinon on aurait voté, évidemment,
01:23:22 pour le meilleur candidat de la soirée qui était Slimane,
01:23:24 ou peut-être le Suisse aussi. - Il a fini combien,
01:23:26 Slimane ? - Quatrième. - Quatrième, ah oui !
01:23:28 - Très bonne place, et Slimane, vous savez, aux répétitions
01:23:30 l'après-midi, a lu un message de paix
01:23:32 qui a été très apprécié, ça a été
01:23:34 une soupape de décompression pour tout le monde
01:23:36 parce qu'il a dit "écoutez, moi je suis
01:23:38 simplement là pour chanter,
01:23:40 pour passer un message d'amour, de paix,
01:23:42 j'aime tout le monde, voilà".
01:23:44 Parce que c'est vrai que dans les coulisses, on a bien senti
01:23:46 qu'il y avait un peu d'ambiance entre le candidat néerlandais
01:23:48 qui a menacé
01:23:50 une cadreuse
01:23:52 suédoise qui a porté plainte,
01:23:54 donc appartement vous avez une plainte, la police
01:23:56 enquête, donc il a été exclu.
01:23:58 Tout ça a pris des proportions.
01:24:00 - L'irlandaise aussi qui a été terrible.
01:24:02 - L'irlandaise qui a dit des horreurs
01:24:04 à la chanteuse israélienne.
01:24:06 Tout ça a été assez violent,
01:24:08 nous on l'a appris par la bande, si je puis dire,
01:24:10 quand vous êtes en retard. - Vous étiez dans la bulle.
01:24:12 On va juste écouter un extrait de Slimane et je vous passe la parole
01:24:14 parce qu'ils sont restés, Joseph Massé-Scarron,
01:24:16 Alexandre Devecu, Olivier Daragnel, ils vont nous dire s'ils ont voté.
01:24:18 Slimane d'abord, on écoute.
01:24:20 * Extrait de Slimane *
01:24:43 - Alors Stéphane Bernicaud, vous, c'était le meilleur candidat de Slimane ?
01:24:45 - J'étais très ému.
01:24:47 Je trouve que ce...
01:24:49 C'est Alexandre Arrête qui est le chef de la délégation française
01:24:51 a choisi à raison ce candidat
01:24:53 qui a porté vraiment un message d'amour, de paix,
01:24:55 puis sa chanson d'amour,
01:24:57 qui chante a cappella quand même devant des dizaines de milliers de personnes.
01:25:01 C'était quand même...
01:25:03 D'abord c'est une expérience à vivre,
01:25:05 il a une voix très puissante,
01:25:07 et puis c'est vraiment quelqu'un qui n'a pas changé,
01:25:09 qui est resté le même.
01:25:11 On n'a pas...
01:25:13 Vous voyez, pour une fois, c'est pas nous qui avons suscité la polémique,
01:25:15 au contraire, il a été formidable.
01:25:17 - Il a été formidable.
01:25:19 - Joséphe Massé-Scaron, vous avez voté ou pas ?
01:25:21 - Non, j'ai pas voté.
01:25:23 Mais...
01:25:25 S'agissant de Slimane,
01:25:27 c'était en effet très impressionnant,
01:25:29 mais ça m'a rappelé aussi une revision qui n'existe plus.
01:25:31 Ça m'a presque rappelé
01:25:33 l'eurovision de Marie Myriam.
01:25:35 C'est-à-dire que là où la voix avait une importance,
01:25:37 et comme vous l'avez souligné,
01:25:39 il chante a cappella, donc c'est ça aussi
01:25:41 qui provoque bien sûr...
01:25:43 - Le frisson.
01:25:45 - Le frisson, alors que
01:25:47 toutes les autres sont sur un autre
01:25:49 registre.
01:25:51 Ce qui me frappe, c'est qu'il y a la démonstration,
01:25:53 ce que l'on sait,
01:25:55 c'est qu'il y a une opinion publique européenne
01:25:57 qu'elle existe,
01:25:59 et que cette opinion publique européenne, en fait,
01:26:01 souvent, elle lui arrive de s'exprimer,
01:26:03 et qu'elle ne s'exprime pas tout à fait
01:26:05 de la manière dont ceux qui sont
01:26:07 censés l'encadrer l'attendent.
01:26:09 Et ça, c'est ce que Stéphane dit.
01:26:11 Qu'il s'agisse de ça ou d'autres sujets.
01:26:13 Et c'est, à mon avis,
01:26:15 extrêmement révélateur.
01:26:17 Maintenant, sur le Suisse aussi,
01:26:19 je sais que...
01:26:21 - Alors, le Suisse, il s'appelle Nemo.
01:26:23 C'est le candidat... Enfin, je ne sais pas si on peut dire "le".
01:26:25 - On doit dire "guel", puisqu'il est...
01:26:27 - Parce que c'est un candidat non-binaire.
01:26:29 - Mais vous imaginez ça, il y a tellement de règles maintenant.
01:26:31 L'UR devrait revoir sa copie aussi,
01:26:33 parce qu'il est arrivé avec un drapeau suisse
01:26:35 et le drapeau non-binaire. Or, on n'a pas le droit
01:26:37 d'avoir un autre drapeau que le drapeau
01:26:39 de son pays, ou le rainbow flag.
01:26:41 Alors bon, ça devient compliqué.
01:26:43 Vous savez, à la fin, il n'y aura plus personne
01:26:45 pour chanter l'Eurovision.
01:26:47 Alors, en plus, moi, de temps en temps,
01:26:49 je suis tenté aussi de mettre un peu d'ordre,
01:26:51 parce que je trouve qu'il y avait quand même
01:26:53 des tableaux qui étaient un peu indécents.
01:26:55 - Alors, vous avez dit à un moment, ils ont moins en moins de vêtements, c'est ça ?
01:26:57 - Oui, parce que je trouve que ça devient...
01:26:59 Entre des hommes en Barésie,
01:27:01 si vous voulez, ou les Anglais,
01:27:03 qui ont eu zéro point, d'ailleurs,
01:27:05 du public, vous avez vraiment l'impression
01:27:07 d'être dans une backroom.
01:27:09 Moi, ça me gêne.
01:27:11 Ça me gêne, parce que je trouve
01:27:13 qu'on est franchement, c'est un spectacle familial
01:27:15 qui doit rester, ça doit être bon enfant.
01:27:17 Mais alors, ça devient une tribune
01:27:19 de revendications, et puis alors,
01:27:21 des gens qui vous donnent des leçons sur ce qu'on doit dire,
01:27:23 nous, dans les commentaires, pour défendre
01:27:25 telle minorité ou telle... - Ah, vous vous êtes fait agresser, c'est ça ?
01:27:27 - Un peu, sur les réseaux sociaux, vous imaginez bien.
01:27:29 On ne prend pas position,
01:27:31 on n'est pas là pour ça, pour nous, c'est un divertissement.
01:27:33 C'est eux qui sont en train de transformer
01:27:35 un divertissement
01:27:37 en plateforme politique.
01:27:39 Mais surtout des gens qui n'ont jamais regardé l'Eurovision.
01:27:41 Vous savez, c'est ça qui m'amuse le plus.
01:27:43 Ils nous disent ce qu'on doit faire à l'Eurovision,
01:27:45 ils n'ont jamais regardé. C'est bien de vous y intéresser.
01:27:47 Remarquez, ils nous ont permis d'avoir
01:27:49 une audience extraordinaire, on a jamais eu 50%
01:27:51 de part d'audience. Merci, merci
01:27:53 de faire des polémiques chaque année. Mais voyez,
01:27:55 je trouve que ça, ça crée un
01:27:57 climat que je trouvais malsain.
01:27:59 On a parlé de l'Eurovision, au lieu d'en parler
01:28:01 comme une fête, la deuxième fête après la Coupe d'Europe
01:28:03 de foot, une fête de la musique
01:28:05 qui réunit les chœurs, "United by music",
01:28:07 c'était la devise
01:28:09 unie par la musique, ça devient
01:28:11 ça crée des polémiques
01:28:13 totalement inutiles.
01:28:15 Bon, alors, ils aiment ça,
01:28:17 certains ont envie de créer le chaos.
01:28:19 Je trouve ça très dommage, vraiment.
01:28:21 - Ségolène Royal a publié
01:28:23 un petit tweet cette nuit, l'ancienne candidate
01:28:25 à la présidentielle, disant
01:28:27 ce n'était pas un concours de talent musical, mais un concours
01:28:29 de laideur, de vulgarité, de grossièreté,
01:28:31 d'exhibitionnisme, sanctionné par la loi
01:28:33 mais diffusée à des millions d'enfants et d'ados.
01:28:35 Il faut espérer que pas un euro d'argent public
01:28:37 aux Européens ne soit allé à cette farce lugubre.
01:28:39 Qu'est-ce que vous en pensez Stéphane Garde ?
01:28:41 - C'est un peu excessif, mais
01:28:43 je dois reconnaître que
01:28:45 en voyant certains tableaux,
01:28:47 je peux partager son avis.
01:28:49 - Tout ça, c'est parce qu'il y a le mot "Royal" dedans.
01:28:51 - Non, non, non.
01:28:53 - Démasqué, Stéphane.
01:28:55 - Trop facile, elle ne dit pas que des bêtises.
01:28:57 - Non, elle sent, elle a
01:28:59 une particularité, c'est qu'elle sent l'opinion.
01:29:01 - Elle sent l'opinion très très bien.
01:29:03 - Alexandre de Lécu.
01:29:05 - Elle a raison, je crois que l'Eurovision au départ,
01:29:07 c'était pour célébrer les belles voix, je pense.
01:29:09 Les pays aussi, peut-être,
01:29:11 les folklores nationaux, les identités
01:29:13 nationales, la culture nationale,
01:29:15 et là on a l'impression, c'est presque une
01:29:17 parabole sur l'Union Européenne
01:29:19 telle qu'elle est, c'est-à-dire
01:29:21 un machin informe, soumis à la tyrannie
01:29:23 des minorités, en réalité,
01:29:25 pseudo-progressiste, et effectivement
01:29:27 ça donne un spectacle
01:29:29 assez laid. Ensuite, sur
01:29:31 les histoires de boycott, ce qui me surprend,
01:29:33 c'est par exemple l'Azerbaïdjan
01:29:35 a été candidat, personne n'a
01:29:37 voulu les boycotter, donc est-ce que
01:29:39 on boycotte parce que
01:29:41 l'Azerbaïdjan, on rappelle,
01:29:43 avec l'Arménie,
01:29:45 commet des massacres,
01:29:47 est-ce que c'est de la solidarité
01:29:49 pour les Palestiniens ou est-ce que c'est de la haine des Juifs ?
01:29:51 Ce qu'il y a de plutôt rassurant dans cette affaire,
01:29:53 c'est que les élites semblent,
01:29:55 ou une minorité des élites
01:29:57 ou des minorités politisées semblent,
01:29:59 je le dis, être antisémites
01:30:01 aujourd'hui, avoir la haine, ce qui n'est pas du tout le cas
01:30:03 des peuples européens qui ont
01:30:05 relevé la tête et sauvé l'honneur de l'Europe.
01:30:07 - Et français. Stéphane, vous êtes d'accord avec ça ?
01:30:09 - Je suis assez d'accord sur
01:30:11 le fait que oui, ils ont voulu créer le chaos,
01:30:13 mais la haine, alors que
01:30:15 le public qui vote, il a juste
01:30:17 envie d'un bon divertissement,
01:30:19 il a envie de passer un bon moment, et ce qui m'a rassuré,
01:30:21 c'est de voir que c'est lui qui était le plus digne
01:30:23 dans le spectacle, à part la petite chanteuse
01:30:25 luxembourgeoise, vous savez.
01:30:27 - Vous avez un prisme luxembourgeois.
01:30:29 - Mais j'ai trouvé que Slimane
01:30:31 sauvait l'honneur, parce que ça,
01:30:33 c'était la voix, c'était le message d'amour,
01:30:35 une chanson d'amour à l'Eurovision,
01:30:37 alors que tout le monde se déchire,
01:30:39 et même, là vous avez raison Alexandre,
01:30:41 certains veulent en faire une tribune pour défendre
01:30:43 ou des idées,
01:30:45 on n'est pas là pour ça, enfin pardon,
01:30:47 mais ça n'intéresse que vous, on a envie de leur dire.
01:30:49 - Oui mais enfin Stéphane,
01:30:51 on sait très bien que ça a toujours été un lieu
01:30:53 de militantisme,
01:30:55 qui a consacré
01:30:57 Konstantin Tavours,
01:30:59 et qui est merveilleux,
01:31:01 et qui a aussi consacré Bilal Hassani,
01:31:03 qui sont des chanteurs extraordinaires.
01:31:05 - Je trouve ça très bien, que ça soit,
01:31:07 comment dire, on y célèbre la tolérance,
01:31:09 l'ouverture, et la liberté.
01:31:11 Mais c'est pas ce qu'on a célébré,
01:31:13 puisque justement, on voulait interdire une chanteuse,
01:31:15 c'est une édition spéciale,
01:31:17 alors on sanctionne les uns,
01:31:19 on sanctionne le néerlandais,
01:31:21 et le PR devrait aussi faire son examen,
01:31:23 parce qu'on sanctionne le néerlandais,
01:31:25 parce que c'est vrai qu'il a eu un comportement inapproprié,
01:31:27 on se garde bien de dire lequel,
01:31:29 ce qui crée un doute,
01:31:31 donc les fake news sont passées partout en disant
01:31:33 que c'est parce qu'il a refusé de se faire photographier
01:31:35 avec la chanteuse israélienne,
01:31:37 bon, et à côté de ça, c'est vrai que
01:31:39 l'Azerbaïdjan n'a aucune raison
01:31:41 de pouvoir concourir, parce que je ne crois pas
01:31:43 que la télévision
01:31:45 publique azerbaïdjane,
01:31:47 ou azeri, soit tellement
01:31:49 pluraliste et critique.
01:31:51 - Un petit mot de Brigitte Bardot pour Eden Golan,
01:31:53 je tiens à féliciter la formidable Eden Golan,
01:31:55 merveilleuse, talentueuse, courageuse, quel bel exemple
01:31:57 elle a donné au monde, quelle dignité, bravo.
01:31:59 - Et elle nous rappelle que lorsque
01:32:01 les terroristes islamistes, eux, vont dans un festival,
01:32:03 c'est pas pour chanter.
01:32:05 - Oui, Louis de Régnel. - Oui, moi j'avais une question,
01:32:07 parce que ça fait pas mal d'années que vous animez des grands événements
01:32:09 comme celui-ci, alors parfois c'est d'une nature
01:32:11 totalement différente, est-ce que vous
01:32:13 constatez une politisation qui va en
01:32:15 s'accroissant avec le temps, ou là
01:32:17 c'était juste parce que c'est l'Eurovision,
01:32:19 parce qu'il y a un contexte international
01:32:21 spécifique, comment est-ce que vous avez,
01:32:23 qu'est-ce que ça dit en fait tout ça ?
01:32:25 - Ça dit une sorte d'élitement général.
01:32:27 - C'est nouveau ?
01:32:29 - C'est nouveau, je vois, ça s'amplifie,
01:32:31 vous voyez, autrefois ces grands moments
01:32:33 étaient des moments de rassemblement,
01:32:35 de convivialité, d'union,
01:32:37 de créer une sorte de communion
01:32:39 générale autour de certaines valeurs,
01:32:41 les valeurs européennes, pour,
01:32:43 quand on parle de l'Eurovision, et je vois
01:32:45 ces grands rassemblements, il y a toujours
01:32:47 des manifestations,
01:32:49 maintenant il y a toujours des contestations,
01:32:51 il n'y a plus rien qui fait, alors on le voit
01:32:53 bien en France, même les grands événements qui sont
01:32:55 censés faire nation, ne font plus nation,
01:32:57 même en Grande-Bretagne, où j'ai
01:32:59 suivi le couronnement du roi Charles III,
01:33:01 où il y a eu une dizaine ou une centaine
01:33:03 de manifestants, mais déjà
01:33:05 c'est extraordinaire
01:33:07 de voir que ça arrive, et là pour l'Europe,
01:33:09 pour la première fois j'ai senti, oui,
01:33:11 des manifestations
01:33:13 très musclées,
01:33:15 violentes, et puis
01:33:17 avec, pardon, je pose
01:33:19 des questions, je ne devrais peut-être pas, mais
01:33:21 queers with Palestine,
01:33:23 on a envie de dire, ok, allez-y,
01:33:25 et vous verrez
01:33:27 le sort, à l'athéenant, à l'université,
01:33:29 aux homosexuels,
01:33:31 le traitement qui est réservé aux homosexuels,
01:33:33 dans certains pays du monde.
01:33:35 - C'est certain, Laurence, je pense qu'il faut pas,
01:33:37 on a parlé tout à l'heure de tolérance,
01:33:39 ce qui est très important, mais il ne faut pas confondre la tolérance
01:33:41 et le militantisme woke, je crois que c'est pas tout à fait
01:33:43 la même chose, et vous avez
01:33:45 raison de rappeler certaines
01:33:47 contradictions, ceux qui voulaient
01:33:49 interdire Eden Golan, et qui sont
01:33:51 parfois dans un militantisme
01:33:53 progressiste, effectivement,
01:33:55 rappelons que les homosexuels,
01:33:57 les Hamas, ça ne fait pas bon ménage.
01:33:59 - C'est comme les poulets
01:34:01 qui vont manifester leur joie devant KFC,
01:34:03 vous voyez, c'est-à-dire qu'à un côté,
01:34:05 comment on va se faire plumer ?
01:34:07 Donc il y a un moment, il faut quand même...
01:34:09 - Oui, moi je suis pour défendre la liberté,
01:34:11 la tolérance, au contraire, l'ouverture,
01:34:13 et l'Eurovision est ça, mais elle a perdu
01:34:15 un peu de... à cause de cette édition,
01:34:17 je trouve qu'on a perdu de cette convivialité.
01:34:19 - Oui, mais il y avait beaucoup d'audience, c'était incroyable.
01:34:21 - Il y avait beaucoup d'audience, et les gens ont voté
01:34:23 pour ce qu'ils croyaient être juste.
01:34:25 - Mais pour des raisons politiques, souvent.
01:34:27 - Pas forcément, sur l'Eurovision.
01:34:29 - Il y a eu quelques votes, quand même. - 160 millions de personnes,
01:34:31 c'est énorme. C'est un record ?
01:34:33 - On est dans la bonne moyenne.
01:34:35 En général, il y a entre 150 et 200 millions
01:34:37 de téléspectateurs, c'est le premier
01:34:39 show européen, donc
01:34:41 c'est dommage que certains en aient fait une tribune
01:34:43 politique, y compris chez nous,
01:34:45 pour manifester leur opposition
01:34:47 à un pays qui
01:34:49 a tout à fait le droit de citer.
01:34:51 - Merci beaucoup Stéphane Bern, on vous retrouve de 15h à 16h
01:34:53 tous les jours sur Europe 1, historiquement vote,
01:34:55 et puis on aura le plaisir de vous retrouver sur les grandes
01:34:57 commémorations à venir, j'imagine. - Je pense qu'il y a
01:34:59 le débarquement le 6 juin,
01:35:01 et puis ensuite la libération de Paris.
01:35:03 - Formidable. Merci beaucoup d'être venu ce soir dans Punchline,
01:35:05 merci Louis de Ragnel, Alexandre Devecchio et
01:35:07 Joseph Macé-Scarron. Tout de suite, vous rejoignez
01:35:09 sur Europe 1 Pierre de Villeneuve, bonsoir Pierre.
01:35:11 Vous allez parler de "Choose France" ?
01:35:13 - "Choose France" ou "Don't choose France"
01:35:15 pour l'instant ça a l'air de marcher,
01:35:17 c'est vrai que sur l'attractivité on est au top,
01:35:19 mais sur la dette, y a à redire.
01:35:21 Et puis on vous parlera de ce fameux QR code
01:35:23 dont vous aurez besoin, chers amis,
01:35:25 pour vous circuler dans Paris,
01:35:27 et ça concerne beaucoup de monde, parce que ça concerne
01:35:29 également tous ceux qui viennent au JO.
01:35:31 - Merci Pierre de Villeneuve. Pour Europe 1 ce soir,
01:35:33 et sur CNews, Christine Kelly pour Facein l'Info.
01:35:35 Bonne soirée à vous sur nos deux antennes. A demain.
01:35:37 ...