• il y a 7 mois
Les invités de Laurence Ferrari débattent de l'actualité dans #Punchline du lundi au jeudi.

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00:00:00L'horreur au péage d'un Carville dans l'heure, un fourgon de la pénitentiaire
00:00:04transportant un détenu dangereux a été attaqué à la mi-journée à l'arme lourde
00:00:07pour le faire évader.
00:00:08Deux agents sont morts sous les balles, trois autres blessés, dont deux avec un pronostic
00:00:12vital engagé.
00:00:13On va revenir sur le déroulé précis des faits, le plan hypervier a été déclenché,
00:00:17on va entendre toutes les réactions bien sûr, mais il y a quelque chose que nous ne
00:00:20pourrons pas faire ce soir, c'est consoler les familles des deux fonctionnaires qui
00:00:24ont perdu la vie ce matin et rassurer les familles de ceux qui sont entre la vie et
00:00:28la mort.
00:00:29Ce que nous ne pourrons pas faire, c'est croire les responsables politiques qui nous
00:00:32disent qu'ils seront intraitables, qu'ils n'auront pas la main qui tremble, que les
00:00:36responsables seront rattrapés et châtiés.
00:00:38Hélas, nous avons entendu ce roffin trop de fois pour y croire encore.
00:00:42La réalité c'est que l'autorité de l'Etat est défiée chaque jour dans notre pays, que
00:00:46nos fonctionnaires de police, de gendarmerie qui sont mobilisés pour retrouver ces assassins,
00:00:51mais aussi de la pénitentiaire, sont en première ligne dans un combat totalement inégal où
00:00:56on leur tire dessus à coup de fusil d'assaut et où ils risquent leur vie chaque jour face
00:01:01à des barbares qui n'ont plus peur de rien et surtout pas de la justice.
00:01:04Hommage à eux qui ont payé et qui paieront encore hélas le prix du sang pour nous protéger.
00:01:10On va en débattre ce soir dans Punchline.
00:01:12Mais d'abord, il est 17h, c'est l'heure du rappel des titres de l'actualité avec Simon Guilain, Simon.
00:01:20Bonjour Laurence et bonjour à tous.
00:01:21Dans le reste de l'actualité aujourd'hui, la Nouvelle-Calédonie confrontée à des émeutes
00:01:25d'une rare violence.
00:01:26Gabriel Attal appelle les responsables politiques de ce territoire à saisir la main tendue
00:01:30par l'exécutif.
00:01:31Le Premier ministre a confirmé que le Congrès ne se réunira pas immédiatement après le
00:01:36vote sur le projet de loi constitutionnel, élargissant le corps électoral et décrié
00:01:40par les indépendantistes.
00:01:41A Paris, le mur des Justes du Mémorial de la Shoah a été tagué de main rouge.
00:01:46Les faits se sont produits cette nuit.
00:01:47La mairie a immédiatement saisi la procureure de la République de Paris.
00:01:52Ce mur rend hommage à près de 4000 personnes qui ont sauvé les Juifs pendant la Seconde
00:01:55Guerre mondiale.
00:01:56Et puis les funérailles de Bernard Pivot se sont déroulées cet après-midi à Quincy-en-Beaujolais
00:02:01dans le Rhône.
00:02:02C'est dans ce village qu'a grandi le présentateur phare de l'émission littéraire Apostrophe.
00:02:06Plusieurs personnalités, dont Brigitte Macron, ont fait le déplacement pour lui rendre un
00:02:10dernier hommage cet après-midi.
00:02:11Bernard Pivot nous a quittés le 6 mai à l'âge de 89 ans.
00:02:15Merci beaucoup Simon Guilain.
00:02:16On va revenir sur la principale information de cette journée, bien sûr, ce drame qui
00:02:20s'est déroulé juste après la barrière de péage d'un quart-ville dans l'heure.
00:02:23On est avec Louis de Ragnel.
00:02:24Bonsoir Louis.
00:02:25Merci d'être là.
00:02:26Maitre Laurent-Franck Liénard, vous êtes avocat.
00:02:28Bonsoir à vous.
00:02:29Vous avez défendu beaucoup de policiers et de gendarmes.
00:02:31Évidemment, c'est un jour noir pour les personnels de sécurité.
00:02:35Sandra Busson, du service de police-justice, ici à New-Zélande.
00:02:38Rudy Mana, policier, porte-parole Allianz Sud.
00:02:40Sandra.
00:02:41Sabrina Medjéber, essayiste et sociologue, et Eric Reuvel, qui est journaliste.
00:02:45C'est une journée noire, je le disais, et il y a beaucoup d'émotions qui nous étreint
00:02:49tous ce soir, parce que ce ne sont pas seulement des faits qu'on vous rapporte de façon détachée.
00:02:55Ce sont des vies.
00:02:56Ce sont des enfants qui sont au felin ce soir.
00:02:58C'est un petit enfant qui est dans le ventre de sa maman, qui ne verra jamais son père.
00:03:02Donc non, ce n'est pas une information comme les autres que l'on va évoquer ce soir dans
00:03:05Punchline sur CNews.
00:03:06On va d'abord regarder ce qui s'est passé.
00:03:08Il y a des vidéos qui ont été filmées aujourd'hui.
00:03:11Vous savez, tout le monde a son téléphone portable.
00:03:13Là, c'était un péage.
00:03:14Il y avait des jeunes dans un bus qui ont filmé ce qui se passait juste devant eux,
00:03:17juste après la barrière de péage.
00:03:19Il y a le fourgon pénitentiaire qui est juste devant eux, où on voit les malfaiteurs qui
00:03:22arrivent avec une voiture-bélier qui s'encastre littéralement dans le fourgon pénitentiaire
00:03:27et qui ouvre le feu.
00:03:28Regardez cette séquence.
00:03:29On rejoindra nos envoyés spéciaux après, sur place.
00:03:31Ce n'est pas bon ! Oh là là ! Il y a un flic par terre et tout !
00:03:41Voilà, gros braquage au péage ! Trop baisé !
00:03:48Voilà, c'est absolument terrifiant ce qui s'est passé.
00:03:56On reviendra sur les commentaires après, que l'on entend sur la vidéo, parce que
00:03:58ça dit aussi quelque chose de l'état d'esprit dans notre société, où on confond peut-être
00:04:01la réalité et ce qu'on peut voir dans les jeux vidéo.
00:04:03Maître Lénard, d'abord, c'est un jour noir pour tous les personnels de sécurité
00:04:08de notre pays et les agents pénitentiaires.
00:04:11Oui, ça fait des années que les personnels de l'administration pénitentiaire que je
00:04:16forme, parce que je fais partie de la formation de ces agents, les prêches, les personnels
00:04:21qui vont faire les extractions judiciaires.
00:04:23Ça fait des années qu'ils disent « nous allons être attaqués, nous n'avons pas
00:04:26d'armes lourdes, nous n'avons pas d'armes longues, nous n'avons pas de gilets pare-balles
00:04:29qui arrêtent les kalachnikovs alors que nous allons être confrontés à de la kalachnikov
00:04:33». C'est une hérésie de continuer ces missions et de plus en plus, les détenus
00:04:38que nous escortons sont dangereux, de plus en plus dangereux, parce que nous avons de
00:04:42plus en plus de missions et les hérisses, les groupes d'intervention qui sont chargés
00:04:46des détenus particulièrement dangereux, ne peuvent pas tout faire non plus.
00:04:50Et donc, il y a un décalage de dangerosité qui sont pris en charge par ces agents alors
00:04:57qu'ils savent très bien qu'ils sont le maillon faible.
00:04:59Il ne faut pas parler de manque de courage, on est bien d'accord, mais ils ne sont pas
00:05:03armés.
00:05:04Ils compensent les carences de formation et d'équipement par un professionnisme incroyable
00:05:10et un grand cœur.
00:05:11Mais avec le professionnisme, on n'arrête pas une balle de kalachnikov.
00:05:14Il faut comprendre qu'ils partent d'un milieu sécurisé, la prison, ils vont dans
00:05:18un milieu sécurisé, le tribunal, mais entre ces deux lieux, ils sont sur l'espace public
00:05:24livrés à la merci de tous.
00:05:25Et on va revenir sur les dangers de ces transferments, des moments où il ne faut surtout pas s'arrêter
00:05:29et vraiment toute la dangerosité autour de ces trajets.
00:05:32Célia Barotte et Fabrice Elsner, bonsoir à tous les deux.
00:05:35Vous êtes près du péage avec un dispositif de sécurité, j'imagine, important autour
00:05:39de ce péage.
00:05:41Quelles sont vos dernières informations sur le terrain ?
00:05:43Oui, Laurence, c'est un important dispositif de sécurité puisque plusieurs axes routiers
00:05:52sont bloqués, contrôlés par les gendarmes, puisque après le temps de l'urgence, le
00:05:56temps du drame, il y a bien sûr le temps des recherches et de l'investigation puisque
00:05:59la traque continue pour retrouver les assaillants et ce détenu qui s'est évadé avec l'aide
00:06:04de ses complices.
00:06:06Nous sommes à 400 mètres du péage d'Encarville, sur l'axe qui est en direction de Paris,
00:06:13Rouen-Paris.
00:06:14Les deux fourgons pénitentiaires sont passés par cette barrière de péage avant d'être
00:06:21attaqués par cette voiture bélier.
00:06:24Pour l'instant, les recherches continuent, le dispositif de sécurité aux abords de
00:06:29l'entrée du péage commence à diminuer puisque les recherches commencent à aller
00:06:34sur d'autres terrains, sur d'autres zones plus éloignées.
00:06:37Toujours aucune nouvelle de ce véhicule, ce troisième véhicule qu'a emprunté les
00:06:42assaillants avec cet individu, ce détenu Mohamed A, qui est âgé de 30 ans.
00:06:48Il avait été condamné le 10 mai dernier, il était aussi mis en examen.
00:06:52Pour l'instant, nous n'avons aucune information supplémentaire à vous donner puisque les
00:06:58recherches continuent et puis les axes routiers sont très contrôlés mais la circulation
00:07:03sur ces axes rouen-paris est toujours maintenue.
00:07:07Seuls les journalistes sont tenus à l'écart de la scène de crime.
00:07:10Merci beaucoup Célia Barotte et Fabrice Elsner, tout près du péage.
00:07:14Roudimana, vous êtes policier, vous êtes porte-parole Allianz Sud, vos collègues de
00:07:19la pénitentiaire, c'est vos frères dans cette affaire de sécurité française.
00:07:25J'imagine que ce soir, la première pensée c'est les familles.
00:07:27Bien évidemment, on pense aux familles des deux victimes malheureusement et on pense
00:07:32aussi aux familles des blessés qui attendent des nouvelles de leurs conjoints pour savoir
00:07:37s'ils vont rester vivants.
00:07:38Mais vous savez, Laurence, il y a quelques années, on avait des infirmières qui étaient
00:07:43agressées, des policiers qui étaient agressés, puis on nous a jeté des cocktails Molotov,
00:07:47puis on est venu dans les commissariats nous attaquer dans les commissariats, puis on a
00:07:50eu un prof qui a eu la tête coupée, puis on a eu un prof qui a été tué aussi dans
00:07:55un collège et puis on a eu la semaine dernière des policiers qui ont été attaqués dans
00:07:59un commissariat et aujourd'hui, on a du personnel pénitentiaire, des agents pénitentiaires
00:08:06qui se font abattre froidement par un commando pour libérer un individu.
00:08:10Moi, ce que je dis, c'est qu'on est en France en 2024, on est dans une société
00:08:15extrêmement violente et on le voit tous les jours et cette montée en gamme, c'est terrible
00:08:20de parler comme ça, mais on est obligé de le définir de cette manière, cette montée
00:08:24en gamme devient extrêmement inquiétante et nous, les policiers, on est sur le terrain
00:08:28tous les jours et on le voit, on le dit, je le dis sur ce plateau, je le dis souvent,
00:08:33on est à un point de basculement et là, vraiment, il faut prendre les choses extrêmement
00:08:37au sérieux parce qu'on se rend compte, à travers cette attaque, ce commando, qu'ils
00:08:42n'ont plus peur de rien, ça aurait pu être des policiers, ça aurait été la même
00:08:45chose, ils auraient tout fait pour libérer l'individu qui était incarcéré.
00:08:51Donc, là, je suis extrêmement inquiet parce que le basculement est en train d'arriver
00:08:55et on a besoin vraiment de vrais positionnements politiques, on a vraiment besoin d'un vrai
00:09:01engagement politique, il faut tout simplement renverser la table pour que ce ne soit eux
00:09:05qui aient peur.
00:09:06Mais on va les entendre, les politiques, pardon, ils disent toujours la même chose, c'est
00:09:09toujours les mêmes mots qui sont employés, des grandes phrases, des grands mots, ils
00:09:13seront châtiés, ils seront rattrapés, ils nous seront intraitables, la main ne tremblera
00:09:16pas.
00:09:17Le résultat, c'est que regardez la détermination, moi, ce qui me glace les sens, c'est la détermination
00:09:21de ces hommes que l'on voit là, qui sont avec des armes lourdes, maitre Génard, fusils
00:09:27à pompe, et un commando super organisé, ça a été préparé, ça a été prémédité,
00:09:33c'est au millimètre près, Loïc Dragnelle.
00:09:35Absolument, il y a des questions, on va en savoir plus dans les prochaines heures, c'est-à-dire
00:09:41qu'ils ont forcément été prévenus, ils ont été informés, l'enquête permettra
00:09:45de répondre à un certain nombre de ces questions, et puis même la question est-ce que le dispositif
00:09:51de sécurité du transfert a été adapté, ça pour le coup, on aura aussi la réponse
00:09:59je pense assez vite, et puis il faut aussi rappeler que ça tombe quand même très mal
00:10:03puisque vous parliez des politiques, ça tombe au pire moment politiquement, ce matin même
00:10:07il y avait un rapport qui était remis avec des préconisations par la commission d'enquête
00:10:11parlementaire sur le narcotrafic, il s'avère que cette personne a quand même un certain
00:10:15cv long comme le bras en matière de trafic de stupéfiants, il est connu de l'offace
00:10:20pour trafic de stupéfiants international entre les Antilles et Marseille, il a une
00:10:24fiche qui est assez costaud, et donc effectivement quand on entend les déclarations des politiques
00:10:30on a l'impression qu'il y a une forme d'impuissance, donc c'est ça qui est terrible et ça rejoint
00:10:34un peu ce que vous disiez.
00:10:35Sandra Buisson, je voudrais voir avec vous ce que l'on sait de cet homme, d'abord
00:10:39le détenu, celui qui est en cavale, comment s'appelle-t-il, quel âge a-t-il et quel
00:10:44est son pédigré ?
00:10:45Mohamed Amra est un détenu de 30 ans, il a déjà eu affaire à la police et à la
00:10:50justice à plusieurs reprises et notamment donc vendredi dernier, il a été condamné
00:10:55par le tribunal d'Evreux pour vol avec effraction, mais l'autre actualité le concernant
00:11:02et qui est d'envergure, c'est cette mise en examen par la JIRS de Marseille pour enlèvement
00:11:07et séquestration ayant entraîné la mort et on sait qu'en plus de lui il y a au moins
00:11:13quatre assaillants qui ont perpétré cette attaque et qui sont en fuite avec lui.
00:11:17Et donc, ces transferments, on sait qu'il y a des moments extrêmement dangereux, il
00:11:22était entre le tribunal, si j'ai bien compris, et le retour à la prison de Rouen, c'est
00:11:26ça Sandra ?
00:11:27Oui, il était entre Rouen et sa maison d'arrêt d'Evreux où il purge la peine qui lui a
00:11:31été infligée la semaine dernière pour vol avec effraction et effectivement ça s'est
00:11:36passé à la barrière de péage selon les différentes vidéos que nous avons pu consulter.
00:11:41En fait, un des véhicules des assaillants attendait juste après cette barrière de
00:11:46péage et on voit clairement le véhicule arriver, mais à très faible allure en plus
00:11:50le véhicule des assaillants, et percuter de pleine face le fourgon ce qui le met à l'arrêt
00:11:54et le véhicule de la pénitentiaire derrière lui également et ces individus vêtus de
00:11:59noir et donc qui encerclent le fourgon très vite et qui vont exécuter, parce qu'il faut
00:12:04l'appeler comme ça, les agents pénitentiaires, les deux personnes qui ont été tuées et
00:12:09en blessé grièvement trois autres et dans la foulée les individus vont brûler le véhicule
00:12:15qui a servi à percuter le fourgon, s'en aller en courant et prendre position dans
00:12:21deux véhicules dont un sera retrouvé brûlé dans le département de l'heure ailleurs
00:12:26et ensuite ils sont en fuite avec le troisième véhicule.
00:12:28Tout ce que vous nous dites, évidemment, c'est quelque chose d'extrêmement préparé,
00:12:32c'est un plan extrêmement minutieux qui a été mis en place, Maître Liénard.
00:12:35Ce sont des gens qui sont préparés, qui sont très bien équipés et qui vivent régulièrement
00:12:42de l'impunité judiciaire, ils ont le temps de prendre de l'expérience parce que ces
00:12:48gens-là, à mon avis, ont déjà plusieurs mentions sur leur casier judiciaire, sont
00:12:52déjà connus, ce ne sont pas des labrins de six semaines, le gars ne se réveille pas
00:12:57le matin en prenant une kalachnikov en disant tiens je vais aller tuer des agents pénitentiaires,
00:13:01non, pour le faire il faut déjà avoir une bonne expérience et cette expérience, l'état
00:13:05de la société permet de l'acquérir et c'est ça qui est dangereux.
00:13:08Si je peux me permettre aussi pour les transferments, c'est très compliqué à faire en fait un
00:13:12transferment parce qu'effectivement entre… Je crois qu'il y en a 65 000 extractions
00:13:17judiciaires par an, ce qui est énorme. C'est énorme et nous les policiers on en fait aussi
00:13:21de temps en temps et souvent quand c'est des individus dangereux, on essaie d'avoir
00:13:26un véhicule devant, un véhicule derrière et l'individu transporté au milieu quand
00:13:31on peut effectivement avec les effectifs que nous avons mais effectivement on est en difficulté,
00:13:36il faut se dire les choses, parce que vous êtes sur la route, vous pouvez être assaillis
00:13:39et là on l'a vu, ils arrivent un petit peu de deux ou trois en trois différents
00:13:43les assaillants donc c'est extrêmement compliqué, notamment une barrière d'autoroute
00:13:46où il faut essayer de passer le plus vite possible. Dès que vous êtes stoppés dans
00:13:50votre élan, ça devient extrêmement compliqué et c'est ce qui s'est passé, ils les bloquent
00:13:54à la sortie de la barrière d'autoroute.
00:13:56On va revenir sur le plan épervier qui a été déclenché, la TRAC parce que ça y
00:13:59est, là les gendarmes sont déployés, le GIG n'a même pas été envoyé en renfort
00:14:03parce qu'ils savent intervenir sur ces types super dangereux parce que là ils ont ouvert
00:14:07le feu à bout portant en plein jour sur des agents pénitentiaires, on imagine ce qu'ils
00:14:11pourraient faire s'ils étaient contrôlés par des policiers, malheureusement.
00:14:13Il y a des chances qu'ils ne se laissent pas interpeller, là il faut se dire les choses,
00:14:17vu ce qu'ils ont fait cet après-midi ce matin, il est probable que s'ils rencontrent
00:14:21un véhicule de police ou de gendarmerie, ils n'hésitent pas à ouvrir le feu donc
00:14:25on va être extrêmement vigilants aussi de ne pas avoir des victimes supplémentaires.
00:14:30Rapidement, Eric et Samoina, je voudrais vous entendre sur ce drame absolu.
00:14:34Oui, drame absolu, un commando d'assassins, très bien équipé, j'ai réussi, très
00:14:39bien renseigné, sans doute, et sans doute aussi très bien payé.
00:14:42J'insiste sur ce point parce que le profil, comme l'a rappelé Louis Dragnel, du détenu
00:14:48dangereux, c'est un profil de trafiquant de drogue et quand vous lisez le rapport du
00:14:52Sénat dont vous parliez, mon cher Louis, il y a deux phrases qui m'ont frappé, c'est
00:14:56un, on est sur un point de bascule, ça c'est écrit noir sur blanc dans ce rapport, et
00:15:01puis l'autre, c'est la crainte, mais déjà les magistrats marseillais qui avaient été
00:15:06auditionnés pour donner lieu en partie à ce rapport du Sénat, pointaient le doigt
00:15:10sur aussi des possibilités de corruption à l'intérieur même des systèmes.
00:15:15C'est pour ça que je dis sans doute très bien renseigné, mais ça l'enquête le
00:15:18montrera.
00:15:19Et puis pardonnez-moi, Gabriel Attal, quand il déclame à l'Assemblée nationale qu'une
00:15:23République est attaquée...
00:15:24On va l'écouter dans un instant, je voulais juste avoir votre première réaction sur
00:15:30ce qui s'est passé.
00:15:31C'est plus que la réalité.
00:15:32Je sais, mais les mots des politiques, on ne les croit plus malheureusement.
00:15:35Sabrina, qu'est-ce qui vous frappe le plus ?
00:15:37C'est-à-dire que ce Mohamed Amra est un citoyen non pas de l'État français, mais
00:15:42de proto-État en France, l'État a créé la nation, cette jeunesse délinquante a créé
00:15:47le territoire qu'il y a pour enracinement, l'animal économique de la drogue avec ses
00:15:53codes, ses valeurs, ses méthodes, son organisation.
00:15:55Son organisation, la criminalité en fait partie, donc abattre un représentant de l'État,
00:16:01pour eux, c'est comme si c'était abattre un membre d'un clan antagoniste.
00:16:08Il n'y a plus aucun respect pour ce qu'est la représentation de l'État français et
00:16:13face à cela, on a un appareil d'État régalien qui n'est pas du tout, mais du tout, du tout,
00:16:19en mesure d'endiguer ce qui est en train de se passer, comme disait Justatie Trudy,
00:16:24c'est-à-dire un point de bascule pour endiguer ce phénomène.
00:16:27Il faudrait s'attaquer au trafic de drogue et pour ça, quand vous avez un ministre de
00:16:32la Justice, pardon Laurence, pardon, je vais être…
00:16:34On va les écouter, c'est pour ça, je voulais… Oui, allez-y, mais…
00:16:39C'est pour dire, un ministre de la Justice qui est applaudi au Beaumet, qui est détesté
00:16:43par ses juges, un ministre de l'Intérieur qui ne sait pas trop comment…
00:16:46C'était fleuri, mais régisse.
00:16:47Le problème, un président de la République qui vient nous parler d'opérations plasmatiques
00:16:51XL, poudre de perlimpinpin dans certains quartiers, alors qu'on sait très bien que
00:16:55le lendemain, même les heures qui suivent, le trafic reprend, tout ça signe vraiment
00:17:00la fin de l'État, je le dis vraiment, dans certains quartiers, concernant certains citoyens
00:17:05en France.
00:17:06On écoutera aussi Gabriel Attal à l'Assemblée nationale, on écoutera aussi Éric Dupond-Moretti
00:17:09qui semblait très ému quand il est sorti pour évoquer la mort de ses deux agents.
00:17:14Écoutons d'abord Gabriel Attal.
00:17:16Ce matin, dans l'heure, c'est la République qui a été attaquée, c'est l'ordre républicain
00:17:23qui a été pris pour cible, c'est notre justice, c'est le refus de l'impunité
00:17:29sur lequel on a tiré.
00:17:32À mon tour, au nom du gouvernement, en notre nom à tous, je veux leur rendre hommage.
00:17:37Notre peine, c'est celle de tout un pays, tout un pays choqué par cette attaque d'une
00:17:45violence inouïe, par la brutalité et par la lâcheté de ses auteurs.
00:17:50Tout un pays est reconnaissant pour l'engagement de ses agents, pour l'engagement quotidien
00:17:57des agents de l'administration pénitentiaire.
00:18:00Tout un pays qui ne reculera jamais devant les violences et les attaques, qui se tient
00:18:06unis, solidaires, derrière toutes celles et ceux qui se battent pour faire respecter
00:18:11le droit, respecter la loi et respecter la justice.
00:18:15Tout un pays déterminé à ce que justice soit rendue.
00:18:20Tout sera mis en œuvre pour retrouver les auteurs de ce crime abject.
00:18:25Tout.
00:18:26Le plan épervié a été déclenché.
00:18:29Nous n'économiserons aucun effort, aucun moyen.
00:18:33Nous les traquerons, nous les trouverons et, je vous le dis, ils paieront.
00:18:38Nous le devons aux victimes, nous le devons à leurs familles, à leurs proches, nous
00:18:45le devons à tous les membres de l'administration pénitentiaire, nous le devons à tous les
00:18:50Français.
00:18:51Voilà pour le discours de Gabriel Attal, maître Liénard.
00:18:53On les a déjà entendus ces mots-là.
00:18:55Tout le temps, tout le temps.
00:18:56Et ces mots-là, dans l'événement, dans l'émotion de l'événement, c'est très
00:18:59dangereux.
00:19:00Pourquoi?
00:19:01Parce que s'ils sont trouvés dans cinq ans, six ans, on aura une cour d'assises et dans
00:19:05la cour d'assises, des avocats diront il y avait une commande politique le jour des
00:19:10faits et il fallait absolument trouver des coupables et on a trouvé ceux-là.
00:19:13On m'a déjà fait le coup dix fois et si on ne les trouve pas, eh bien, ce sera la
00:19:20marque de l'effondrement du régalien dans ce pays.
00:19:23Gabriel Attal qui dit qu'ils paieront, il s'est acheté une boule de cristal parce
00:19:28que moi, je ne suis pas certain du tout qu'ils paieront.
00:19:30Pourquoi vous n'êtes pas sûr qu'ils paieront?
00:19:32Eh bien, parce que nous ne sommes pas sûrs de les trouver, nous ne sommes pas sûrs de
00:19:34les identifier.
00:19:35Nous ne sommes pas sûrs que la procédure soit faite sans cause de nullité.
00:19:38Nous ne sommes pas sûrs qu'à terme, ils auront le verdict qu'ils méritent parce
00:19:43que dans ce pays, ceux qui tuent n'ont pas nécessairement le verdict mérité.
00:19:48Donc, le paiement, j'attends de voir quand j'aurai le chèque.
00:19:53On en reparlera.
00:19:54Rodimana, l'individu en question, je crois, avait plus d'une quinzaine de condamnations
00:19:58à son actif déjà.
00:19:59C'est des parcours de délinquance comme ça?
00:20:01Oui, oui.
00:20:02Par plusieurs prisons?
00:20:03Il est passé par plusieurs prisons?
00:20:04Bien sûr.
00:20:05C'est probablement.
00:20:06Je n'ai pas tous les antécédents qu'il a, mais il est évident que pour qu'un commando
00:20:09vienne le délivrer.
00:20:10Est-ce que c'est un caïd?
00:20:11Voilà, c'est la question.
00:20:12Alors, je ne suis pas sûr que ce n'est pas le gros caïd, pas du tout.
00:20:16Mais pour qu'un commando le libère comme ça, quand même, c'est qu'il a une certaine
00:20:20valeur.
00:20:21On le voit extrêmement rarement.
00:20:23Dieu merci, d'ailleurs.
00:20:24On le voit rarement.
00:20:25Et pour qu'il le libère comme ça, c'est qu'il a une vraie valeur et qu'il a des vrais
00:20:29appuis dehors parce que maintenant, va s'entamer la poursuite et il va falloir qu'ils aient
00:20:35des lieux pour se cacher.
00:20:37Il va falloir qu'ils aient de l'argent et tout ça, c'est extrêmement difficile.
00:20:39Donc, on va voir comment ils sont préparés.
00:20:41Souvent, on réussit à leur prendre le dessus parce que souvent, ils ne sont pas très bien
00:20:45préparés.
00:20:46On va voir pour lui s'ils sont bien préparés ou pas.
00:20:48J'ai peur que vu, encore une fois, l'efficacité du commando, entre guillemets, ils soient extrêmement
00:20:52bien préparés.
00:20:53C'est quoi, M.
00:20:54Lénard ?
00:20:55Maintenant, l'objectif, c'est ou passer à l'étranger ou se mettre dans une planque
00:20:58au verre pendant quelques mois ?
00:20:59Il y a plein de choses possibles, plein de choses possibles pour essayer de passer sous
00:21:03les radars.
00:21:04La première chose, c'est effectivement se cacher pour éviter d'être retrouvé immédiatement.
00:21:10Tous les transports sont dangereux à chaque fois qu'ils vont être sur l'espace public.
00:21:16Ils savent qu'ils ne sont pas en sécurité.
00:21:18Souvent, ils se terrent pendant un moment et ensuite, ils ont un réseau qui va les
00:21:24expiltrer.
00:21:25C'est généralement comme ça que ça se passe et l'expiltration se fait à l'étranger.
00:21:29À l'étranger, ils ne sont pas nécessairement en sécurité parce que certains pays, je
00:21:36pense notamment à l'Algérie, quand ils rattrapent leurs ressortissants binationaux,
00:21:43se fait un plaisir de les condamner fermement.
00:21:44L'espace public est dangereux pour eux et leurs jours vont être comptés.
00:21:53Il ne faut surtout pas qu'il y ait de nouvelles victimes innocentes.
00:21:58C'est ça.
00:21:59Pour moi, le grand danger est là.
00:22:00C'est-à-dire que ce sont des individus qui n'ont peur de rien, on l'a vu, qui
00:22:02n'ont évidemment pas peur de la justice, qui ont déjà ouvert le feu, qui ont tué
00:22:05deux hommes et blessé trois autres.
00:22:07Rodimana, potentiellement, on peut avoir un nouveau drame.
00:22:12Et c'est là la vraie difficulté pour les policiers et les gendarmes qui vont les traquer.
00:22:16Quoi qu'il arrive, si on les contrôle de manière inopinée, il peut y avoir un contrôle
00:22:21de police, un contrôle de gendarmerie, un barrage, et ils se trouvent là, ils ne vont
00:22:25pas s'arrêter.
00:22:26Ça, c'est une garantie absolue.
00:22:28Ils n'ont pas fait tout ça pour s'arrêter en contrôle.
00:22:30Donc, il va falloir qu'on arrive à les serrer sans qu'il y ait de gravuche derrière.
00:22:35Et ça, c'est extrêmement difficile parce qu'il faut les loger, il faut réussir
00:22:40à les localiser.
00:22:41Il faut que la maison soit bien entourée de manière à ce qu'il n'y ait pas d'échappatoire.
00:22:46Et puis après, il faut envoyer des services spécialisés comme le GIGN, le RAID, on verra
00:22:49en quel secteur ils seront réfugiés, pour les serrer.
00:22:53Et tout ça, c'est vraiment un travail qu'on a déjà commencé, mais c'est un travail
00:22:57qui peut durer un petit peu de temps.
00:22:59Il ne faut pas tout faire dans la précipitation.
00:23:01Il faut le faire de manière efficace pour qu'on soit sûr de serrer les bons individus.
00:23:05On a la photo d'un, les autres, pour l'instant, on ne sait pas qui c'est.
00:23:09Il va falloir que l'enquête détermine qui sont ces individus qui ont abattu ces deux
00:23:13agents pénitentiaires.
00:23:14Donc tout ça, c'est un travail.
00:23:16Il faut laisser le temps à l'enquête quand même un petit peu pour ne pas faire n'importe quoi.
00:23:18Il ne faut pas que le temps politique presse les enquêteurs parce que souvent, ce n'est
00:23:23pas la bonne solution.
00:23:24Maître Liénard, un dernier mot, parce que je sais que je dois vous libérer pour 17h30.
00:23:28Vous avez défendu de nombreux policiers, de nombreux gendarmes.
00:23:30Là, on a une profession, la pénitentiaire, qui est sous le choc ce soir.
00:23:34Dans quel état d'esprit les jeunes recrues sont ?
00:23:39Je défends beaucoup aussi de membres de l'administration pénitentiaire.
00:23:43C'est un métier qui est très, très, très difficile parce qu'ils sont obligés de faire
00:23:47respecter des règles dans un milieu carcéral où il n'y a plus de règles et où la règle,
00:23:51c'est celui qui crie le plus fort, qui tape le plus fort ou qui a le plus d'argent.
00:23:55Donc, ils ont vraiment un métier très, très difficile.
00:23:59C'était déjà tendu. Ils étaient au bord de la rupture.
00:24:01Les agents, à chaque fois que je parle avec eux, à chaque fois, ils expriment le fait
00:24:05qu'ils sont au bord de la rupture.
00:24:07Et je pense que cet événement va avoir des conséquences majeures sur la motivation de
00:24:12ces personnels parce qu'on a déjà beaucoup de mal à recruter.
00:24:15Ils ont du mal, l'administration pénitentiaire a du mal à recruter.
00:24:19Les agents ont du mal à être entendus.
00:24:21Ils sont de plus en plus poursuivis parce que les détenus ont compris qu'on pouvait
00:24:25déposer plainte et que c'était de leur côté.
00:24:28Et que la justice était de leur côté.
00:24:30Donc, ils sont de plus en plus poursuivis.
00:24:32Franchement, il faut avoir le cœur bien accroché pour rester dans cette profession.
00:24:36J'ai peur. J'ai peur que cet événement soit aussi le début d'une longue série.
00:24:41Parce que c'est un pas qui est franchi.
00:24:46Nous avions vraiment peur que ces prêches, les gens qui font les extractions judiciaires,
00:24:52soient attaqués massivement.
00:24:55Peur parce que nous savions que le système ne tenait pas.
00:24:59Et là, nous avons la preuve que ça ne tient pas.
00:25:01Regardez cette image juste avant de faire la pause.
00:25:04Là, c'est l'image de la vidéosurveillance.
00:25:06Donc, du péage.
00:25:08On voit très bien le véhicule bélier qui se met devant le fourgon, qui le bloque.
00:25:12Et les hommes qui se déploient, vous voyez, en trois, en fait.
00:25:15C'est une espèce de triangle.
00:25:16Ils se déploient et tirent à bout portant sur les policiers.
00:25:20C'est monstrueux.
00:25:20Ils ont une scène de guerre.
00:25:21Et on voit sur la vidéo qu'ils sont quatre ou cinq passagers.
00:25:23Qu'ils sont quatre ou cinq passagers.
00:25:25Préparation militaire pour cette opération.
00:25:27Bouddhimana ?
00:25:29Oui, c'est une préparation militaire.
00:25:31Vous avez raison de le dire, Laurence.
00:25:33Et puis, vous savez, j'ai vu cette vidéo sur les réseaux sociaux.
00:25:36J'ai l'impression qu'ils ne leur ont laissé aucun espoir.
00:25:39Ils ont tout de suite tiré.
00:25:41Tout de suite tiré pour éliminer les agents pénitentiaires.
00:25:44Et c'est ça qui fait froid dans le dos.
00:25:46Moi, je trouve que cette vidéo, elle est effroyable.
00:25:48Regardez, mais tout est terrifiant, en fait.
00:25:50Ce qui est effrayant, c'est que la vie continue à deux mètres.
00:25:53Oui.
00:25:54Alors, je ne sais pas comment chacun réagirait face à une telle situation,
00:25:57mais on a l'impression que le flux des voitures continue.
00:26:00Alors, les gens, peut-être, ne réagissent pas et ne percupent pas.
00:26:03Oui, mais c'est quand même...
00:26:03Moi, ce qui m'a effrayée, c'est ce qu'on a entendu au tout début.
00:26:06Ils n'ont pas intérêt à aller se mêler d'une affaire.
00:26:07Absolument.
00:26:07Avec le flux d'assaut, c'est sûr.
00:26:09Ils ne peuvent pas réagir.
00:26:10Les gamins qui filment dans le bus et qui disent ah ah...
00:26:12En rigolant, c'est une étonnante légèreté quand même par rapport à la réalité brute.
00:26:18Ils font la différence.
00:26:19Bon, voilà. Merci beaucoup, Maître Liénard.
00:26:20On va continuer.
00:26:21On y revient dans un instant parce qu'évidemment, on va consacrer toute cette émission
00:26:25à ce qui s'est passé dans ce péage d'un quart de ville dans l'heure.
00:26:29Deux agents pénitentiaires morts, trois blessés.
00:26:32On entendra des témoignages d'habitants qui vivent juste à côté du péage
00:26:34dans un instant, tout de suite.
00:26:3917h31, on se retrouve dans Punchline.
00:26:41Un petit peu de retard tout de suite.
00:26:42Le rappel des titres de l'actualité avec Simon Guélin.
00:26:44Simon.
00:26:48Les Jeux olympiques de Paris devraient générer entre 6,7 et 11,1 milliards d'euros
00:26:53pour Paris et sa région.
00:26:54C'est ce que révèle une étude commandée par le Comité international olympique.
00:26:57Aucune estimation de l'impact économique n'a été communiquée
00:27:00pour la France entière, puisque l'Île-de-France concentre
00:27:03une très large majorité des sites de compétition.
00:27:06Les pays de l'Union européenne ont donné leur ultime feu vert
00:27:09au pacte sur l'immigration et l'asile.
00:27:10Une vaste réforme qui durcit le contrôle de l'immigration de l'Europe.
00:27:14Elle remet notamment en place une procédure de filtrage
00:27:16des migrants aux frontières de l'Union européenne.
00:27:19Mais certains pays veulent aller encore plus loin.
00:27:22Et puis, la commission d'enquête du Sénat a publié aujourd'hui
00:27:24un rapport alarmant sur le trafic de drogue en France.
00:27:2735 propositions ont été présentées pour lutter contre ce fléau
00:27:30et notamment la création d'un parquet national anti-stupéfiants.
00:27:34Les sénateurs évoquent un business qui rapporte
00:27:36entre 3 et 6 milliards d'euros par an, Laurence.
00:27:38Merci beaucoup, Simon Guilin.
00:27:40Un business qui coûte des vies aussi tous les jours.
00:27:43Là, ce sont deux agents de la pénitentiaire
00:27:45qui ont péri trois gréements blessés dans l'attaque d'un fourgon
00:27:49qui convoyait un détenu dangereux, qui le ramenait vers sa prison.
00:27:54On va revenir évidemment sur ce drame effroyable.
00:27:57On va écouter le témoignage de Jérôme,
00:27:59qui est un habitant d'Uncarville où s'est déroulé cette attaque.
00:28:02Il se trouvait à proximité du braquage.
00:28:04Il décrit ce qu'il a entendu à Fabrice Elsner.
00:28:07Évidemment, il est sous le choc.
00:28:08On a entendu l'assaut, le mitraillage à gogo vraiment puissant.
00:28:14Après une ou deux minutes de calme,
00:28:18une explosion, deux nouveaux coups d'armes automatiques et puis terminé.
00:28:25C'est vraiment triste, c'est inadmissible, c'est vraiment des tarés.
00:28:29Aller tuer des gens pour libérer un mec qui est condamné
00:28:32qui a 18 mois de prison, c'est vraiment ridicule.
00:28:34Ou alors il y a autre chose derrière.
00:28:36La route de fuite qu'ils ont prise en sortant de la 154
00:28:41et puis prendre la route pour aller vers Wedville.
00:28:45C'est vraiment, ils avaient vraiment dû repérer, bien préparer leur truc.
00:28:51Voilà pour ce témoignage d'un habitant qui est véritablement,
00:28:53et on le voit, marqué par ce qui s'est passé.
00:28:55Rodimana, les deux explosions qu'il décrit,
00:28:57ce sont peut être des charges explosives pour ouvrir le fourgon ?
00:29:01Non, pas forcément.
00:29:02C'est quand ils ont incendié la voiture.
00:29:05Ça a provoqué des explosions, probablement avec le moteur, etc.
00:29:09Donc je pense que c'est la voiture, puisqu'il semblerait que
00:29:13l'individu a été libéré par un des personnels pénitentiaires
00:29:18qui est sorti, on le voit, du deuxième véhicule pour faire sortir le détenu.
00:29:21Sous la menace d'une arme ?
00:29:22Bien évidemment, il a été sous la menace d'une arme.
00:29:23Évidemment. Sandra ?
00:29:25Peut-être rappeler un point sur l'escorte de ce genre d'individu.
00:29:29Il était classé escorte 3.
00:29:31Ça veut dire que ça nécessitait au moins cinq agents de la pénitentiaire.
00:29:35Une question, Sandra.
00:29:36Est-ce qu'il était un DPS, c'est-à-dire un détenu particulièrement surveillé ?
00:29:40Il y a eu un peu de flottement.
00:29:42De flottement dans l'après-midi, selon les différentes sources que nous avons contactées.
00:29:45Mais non, il n'était pas détenu particulièrement surveillé.
00:29:48Pourquoi ? C'était intéressant de savoir, parce que s'il l'avait été,
00:29:51cette escorte aurait nécessité l'appui des forces de sécurité intérieure,
00:29:55c'est-à-dire de policiers et de gendarmes, en plus des agents pénitentiaires.
00:29:58Là, il n'était pas DPS.
00:30:00Il était en escorte 3.
00:30:02Ça nécessitait cinq agents.
00:30:03Donc, à minimum, ils étaient cinq.
00:30:05Et on sait qu'il y a deux décédés et trois blessés graves.
00:30:08On ne sait pas quel était le type de gilet pare-balles qu'ils utilisaient,
00:30:12ni l'armement qu'ils utilisaient.
00:30:14Des sources de syndicats pénitentiaires nous disent que c'est du 9 mm.
00:30:18Donc, ils ne sont pas équipés pour riposter.
00:30:21Et il faut garder en tête ce qui s'est passé en 2022,
00:30:24où on a retrouvé une alerte du syndicat de la pénitentiaire UFAP-UNSA.
00:30:29C'était une prise de parole pour dénoncer, effectivement,
00:30:32l'insécurité de ces escortes, et notamment après une affaire qui date de 2019.
00:30:37Un fourgon, là encore, qui avait été attaqué à l'arme de guerre.
00:30:41Ça avait permis l'évasion d'un détenu pendant un transfert d'une prison de baisers
00:30:45jusqu'au tribunal de Tarascon.
00:30:47Ça s'était fait au fusil d'assaut.
00:30:48Et écoutez ce que disait à ce moment-là le syndicat.
00:30:51C'est assez éloquent.
00:30:53Après l'affaire de Tarascon,
00:30:55pendant laquelle nos collègues se sont fait tirer dessus à l'arme de guerre,
00:30:58nous disions que cela nécessite un niveau de vigilance bien plus élevé.
00:31:02L'escorte 3 doit être une gestion à part.
00:31:04Il faut banaliser le parc automobile,
00:31:07car nous sommes des cibles et nous sommes détestés par une frange de la population.
00:31:10La discrétion sur la voie publique doit être la règle.
00:31:12C'était l'alerte de novembre 2022.
00:31:15Quand on voit ces images, Rodimana,
00:31:16parce que j'aimerais qu'on les explique à nos téléspectateurs,
00:31:19on voit très bien, donc on a le premier véhicule, c'est le fourgon.
00:31:22Derrière, c'est la voiture suiveuse, c'est ça ?
00:31:23Et la voiture bélier qui stoppe évidemment le fourgon.
00:31:26La portière s'ouvre et les types commencent à se déployer.
00:31:30Bon, le camion jaune va masquer la suite,
00:31:33mais on voit très bien qu'il se déploie de façon...
00:31:36Regardez, il y en a un sur la gauche de l'image.
00:31:39Je pense qu'il y avait des individus qui étaient déjà préparés sur le côté ou par l'arrière.
00:31:43Ils ne sortent pas tous de cette voiture.
00:31:44Non, pas du tout. Il en sort un, moi j'en vois un sortir.
00:31:47Après, à la fin de la vidéo, les individus repartent dans l'autre sens,
00:31:50pas du sens de la voiture, dans l'autre sens.
00:31:53Donc l'autre voiture, les deux autres potentiellement sont là-bas.
00:31:56Ou alors la troisième attend à l'endroit où a été brûlée la deuxième.
00:32:00L'enquête ne le déterminera, mais effectivement,
00:32:02c'est un commando extrêmement bien préparé.
00:32:06C'est extrêmement bien exécuté.
00:32:08C'est terrible de dire ça, mais c'est extrêmement bien exécuté.
00:32:12Le détenu se trouve dans le fourgon, le premier fourgon
00:32:16et le véhicule suiveur avec les agents pénitentiaires.
00:32:18On voit qu'ils essayent de sortir pour y poster.
00:32:21Et c'est à ce moment-là qu'ils sont probablement pris sur le côté
00:32:24ou par l'arrière par les deux ou trois individus
00:32:27qui, eux, font feu sur les agents pénitentiaires.
00:32:29Je crois que le plan, il était là.
00:32:31Et ensuite, on voit ce drame absolu, cette abomination,
00:32:35parce que je crois qu'ils n'ont pas hésité une demi seconde.
00:32:37Pas du tout.
00:32:38Que les choses soient très claires.
00:32:39Il n'y a pas une fraction de seconde d'hésitation.
00:32:41Ils étaient là pour fumer l'expression qu'on emploie nous,
00:32:45pour fumer des agents pénitentiaires, pour sortir leur ami
00:32:50de l'extraction judiciaire et pour lui rendre la liberté.
00:32:54Ils étaient là pour nous tuer.
00:32:55On est en ligne avec Frédéric Ploquin.
00:32:56Bonsoir, vous êtes journaliste et crévin, spécialiste des questions de narcotrafic.
00:33:00Quand vous regardez ces images comme nous,
00:33:01quand vous voyez vraiment la façon dont cette opération a été préparée,
00:33:05menée, dont la fuite a été organisée, ça vous fait penser à quoi, Frédéric Ploquin ?
00:33:10Ce qui est étonnant, c'est le profil du gars qui est à l'intérieur et qu'on vient chercher.
00:33:13C'est, je dirais, c'est une petite frappe qui est devenue assez rapidement
00:33:17un narcotrafiquant un petit peu puissant.
00:33:19Mais ce n'est pas Pablo Escobar, ce n'est pas un mafieux italien.
00:33:23Et donc, c'est là où la surprise est grande pour tout le monde.
00:33:27La stupeur est grande, c'est que ce genre de moyens peuvent être déployés parfois
00:33:31pour libérer des hommes qui pèsent des milliards, qui pèsent des millions,
00:33:34qui sont, mais là, ça signifie quoi ?
00:33:37Ça signifie qu'on est capable, pour quelqu'un qui est un peu à un niveau, au moyen,
00:33:42même s'il a déjà apparemment commandité une exécution sur Marseille,
00:33:47on n'a pas affaire à un grand baron.
00:33:49Donc, ça veut dire que ces méthodes dignes des gangs sud-américains
00:33:53se développent sur tout le territoire, y compris pour des petites, des micro-bandes.
00:33:58Et donc, c'est ça qui est un peu inquiétant et ça rentre un peu en collision,
00:34:00si j'ose dire, avec le rapport des sénateurs rendus ce matin
00:34:04sur la question où, précisément, ils pointaient cette espèce de mexicalisation.
00:34:08Là, ces images, en plus, on a les images, donc on le voit bien,
00:34:11on n'est pas en Italie en train de libérer un grand parrain de la mafia.
00:34:19Frédéric Ploquin, il faut de l'argent pour ce type d'opérations.
00:34:21C'est vraiment typique des méthodes des narcotrafiquants pour vous ou pas ?
00:34:25Alors, en tout cas, c'est significatif de la détermination
00:34:29et de l'ultra-violence de ces narcotrafiquants.
00:34:31Celui qu'on vient chercher, là, il est quand même soupçonné
00:34:33de s'être déplacé jusqu'à Marseille pour faire exécuter.
00:34:36Je crois qu'il a fini, d'ailleurs, en mode barbecue.
00:34:38Donc, voilà, ce n'est pas rien.
00:34:40C'est en gros cramé dans une voiture pour faire disparaître quelqu'un
00:34:43qui était impliqué dans une histoire de go-fast surdreux ou évreux
00:34:47dans sa région, dans la région rouennaise, qui est la Ciel.
00:34:50Si vous voulez, ça en dit long sur l'état d'esprit
00:34:53dans lequel ils sont, effectivement, au moment de passer à l'acte.
00:34:56Après, est-ce qu'il faut beaucoup de moyens ?
00:34:59Je crois qu'il va falloir beaucoup plus de moyens, en réalité,
00:35:02pour la cavale qui a commencé à la minute même
00:35:06où ces faits se sont produits que pour organiser ces faits-là.
00:35:09Pour organiser ces faits-là, il faut quelqu'un qui donne le top départ
00:35:12au niveau du tribunal de Rouen où le gars était interrogé.
00:35:16Il faut ensuite, effectivement, avoir repéré un peu les lieux,
00:35:18connaître le chemin, mais ça, ce n'est pas difficile.
00:35:20Après, le fait de choisir un péage, ça paraît naturel.
00:35:23Je ne vois pas comment ils auraient pu faire autrement,
00:35:24parce que sur une autoroute,
00:35:25ils n'auraient pas pu neutraliser ce véhicule qui roulait trop vite.
00:35:30Donc, ce n'est pas si compliqué que ça.
00:35:33Après, ce qui va être très compliqué et ce qui va demander beaucoup plus d'argent,
00:35:36probablement, c'est la cavale de l'intégralité des individus
00:35:39impliqués dans cette affaire et de celui qui a été libéré.
00:35:45Parce que vous imaginez que c'est « wanted XXL »,
00:35:49comme on dit pour les classes neutres,
00:35:50c'est-à-dire pour être les hommes les plus recherchés de France.
00:35:53Et donc, c'est là qu'ils vont avoir besoin d'énormément de moyens.
00:35:56J'imagine que ce gars, s'ils sont allés le chercher,
00:35:58c'est qu'il avait déjà un petit mameau.
00:35:59Il va falloir qu'ils l'emploient assez rapidement
00:36:01et qu'ils pompent dedans pour tenir quelques jours.
00:36:04Vous restez avec nous, Frédéric Ploquin.
00:36:05C'est vrai que là, il y a forcément des informations
00:36:07qui sont parvenues assez délinquantes, assez meurtriers, Rodimana.
00:36:11À l'heure à laquelle ils partent de la prison, du tribunal, pardon,
00:36:15à l'heure à laquelle ils arrivent au péage.
00:36:17Mais on voit que la voiture attend.
00:36:18Oui, ils sont au courant de tout.
00:36:20C'est évident, mais pour reprendre ce que disait Frédéric Ploquin,
00:36:23ce n'est pas Pablo Escobar.
00:36:24Et pourtant, on a un commando qui agit de cette manière.
00:36:27Donc, pardon, mais moi, ça m'inquiète encore plus.
00:36:30Parce que si c'est une deuxième main et qu'ils ont un commando aussi puissant
00:36:35qui exécute des agents pénitentiaires,
00:36:39on est vraiment en plus que dans le point de basculement.
00:36:43Et effectivement, il a raison.
00:36:44Par contre, la cavale, ça coûte extrêmement cher, extrêmement cher une cavale.
00:36:47Donc, il y a peut-être un magot quelque part de cet individu,
00:36:51mais il faut énormément d'argent pour une cavale.
00:36:52Frédéric Ploquin, vous êtes d'accord, on est à un point de bascule
00:36:55par rapport à ce narcotrafic.
00:36:56On en a beaucoup parlé.
00:36:57On en a parlé à Marseille, puisque les magistrats,
00:37:00quand ils ont été auditionnés par une commission d'enquête, ont dit
00:37:02la bataille est en train d'être perdue.
00:37:04Ils se sont fait remonter les bretelles par Arik Dupond-Moretti.
00:37:06Est-ce que là, on a une nouvelle démonstration de force, de puissance,
00:37:09encore une fois, de ces narcotrafiquants ?
00:37:11Ça remonte depuis quelques années.
00:37:13On a eu à Marseille quand même un certain nombre de faits qui nous ont stupéfaits.
00:37:16Déjà, notamment des arrosages à la Calaisie.
00:37:20Le syndicat appelle à une journée prison morte.
00:37:22Des quartiers en plein après-midi, en plein jour, etc.
00:37:27Donc, il y a deux, trois faits,
00:37:29une succession de faits depuis l'été dernier qui nous montrent que,
00:37:32en fait, le palier a déjà été franchi.
00:37:35Là, effectivement, en plus, c'est la différence entre les évasions
00:37:39qui se produisaient dans le gourmandisme autrefois et celle-là,
00:37:41c'est qu'elle est filmée.
00:37:42Et donc, tout le monde voit ces images.
00:37:44Il y a un effet de sidération et tout d'un coup, on ne peut plus nier.
00:37:49D'ailleurs, moi, je salue les sénateurs qui ont rendu leur rapport ce matin
00:37:52parce que, pour une fois, ils parlent sans langue de bois et ils disent cela.
00:37:56Ils disent même que, pour eux, le combat, entre guillemets,
00:37:59asymétrique entre l'État et les narcotrafiquants est perdu et perdu.
00:38:05Et qu'il est plutôt au profit, pour l'instant, de ces individus.
00:38:08Donc, il y a un certain nombre de propositions qui sont sur la table.
00:38:10Et là, je pense que le gouvernement va devoir agir.
00:38:13Ils ont déjà commencé.
00:38:14Le ministère de la Justice a déjà pris quelques décisions.
00:38:17Ils vont devoir agir assez vite pour adapter les moyens de répression
00:38:20et, pourquoi pas, redéployer la police judiciaire,
00:38:24qui est quand même l'arme fatale pour lutter contre le trafic de subventions.
00:38:28Merci beaucoup, Frédéric Ploquin, pour effectivement ce grand angle
00:38:31sur le trafic de drogue dans notre pays et cette bataille titanesque
00:38:35qui est en train d'être menée par les forces de l'ordre,
00:38:38par tout l'appareil d'État contre ces gens qui ont de l'argent
00:38:42et qui n'ont aucune humanité.
00:38:44On va s'intéresser à la pénitentiaire un petit peu,
00:38:46parce qu'on le disait tout à l'heure,
00:38:47c'est le parent pauvre des personnels de sécurité.
00:38:51On va écouter peut-être Yohann Carrard, secrétaire national du syndicat
00:38:54force ouvrière justice, avant que Sandra vous nous parlie
00:38:56de ce qui va se passer demain dans les prisons.
00:38:58Yohann Carrard.
00:39:00Quand on fait ce genre de métier, il faut le rappeler,
00:39:02la pénitentiaire est quand même la troisième force publique de ce pays.
00:39:07C'est un engagement personnel et on met nos vies en jeu quand on fait ces missions.
00:39:12Mais je le rappelle, quand on fait ce genre de métier,
00:39:15on n'est pas payé pour être tué.
00:39:17Enfin, voilà, clairement, c'est les mots.
00:39:19Et là, aujourd'hui, ça a été en dehors d'une opération
00:39:24que je pourrais qualifier de quasi militaire.
00:39:27Il y avait, je pense aussi, une volonté de tuer des personnes en uniforme.
00:39:33Voilà, avec deux agents, je le rappelle, qui sont décédés
00:39:36et trois qui sont blessés grièvement, dont deux avec un pronostic vital engagé.
00:39:40Sandra Muisson, les syndicats pénitentiaires appellent à un mouvement de grève.
00:39:44Oui, et c'est une intersardicale puisque FO, l'UFAP, la CGT, le SPS
00:39:48appellent à une journée prison morte et donc bloquer les établissements pénitentiaires.
00:39:52Avec une minute de silence à 11 heures demain matin,
00:39:55en mémoire des deux agents dramatiquement disparus.
00:39:58Ils demandent, parmi leurs requêtes, une baisse drastique des extractions,
00:40:03de le faire le plus souvent possible par visioconférence,
00:40:07donc de faire correspondre les détenus avec les magistrats.
00:40:09Extraction, c'est-à-dire on sort le détenu pour l'emmener voir un magistrat.
00:40:12Voilà, ils demandent à ce qu'on favorise.
00:40:14Ou à l'hôpital d'ailleurs, ce n'est pas que des magistrats, ou à l'hôpital.
00:40:16Pour l'hôpital, on ne peut pas le faire en visioconférence.
00:40:18Non, non, les extractions, je parle.
00:40:20Eux, ce qu'ils demandent, c'est le maximum de visioconférence
00:40:22pour les extractions vis-à-vis des magistrats,
00:40:24une refonte des niveaux d'escorte, un équipement mieux adapté,
00:40:28des brouilleurs téléphones et des drones pour les prisons.
00:40:30Et surtout, ils demandent une audience au ministre de la Justice.
00:40:33Évidemment, on va écouter Eric Dupond-Moretti.
00:40:34Il a réagi dans l'après-midi, visiblement très ému de ce qui s'est passé.
00:40:39Écoutez le garde des Sceaux.
00:40:41Un homme s'est évadé et pour procéder à cette évasion,
00:40:50ses complices n'ont pas hésité à tirer sur les escortes à larmes lourdes.
00:41:01Deux hommes sont morts.
00:41:05L'un d'entre eux laisse une femme et deux enfants
00:41:12qui devaient fêter leur 21e anniversaire dans deux jours.
00:41:22L'autre laisse une femme enceinte de cinq mois.
00:41:31Des parents et bien sûr des amis.
00:41:33J'ai d'abord une pensée émue pour eux.
00:41:42J'ai rencontré les syndicats qui sont dans l'état que vous imaginez.
00:41:51Les derniers morts dans notre administration pénitentiaire remontent à 1992.
00:42:01Je vais dans quelques instants me rendre à Caen
00:42:05pour rencontrer les collègues de ceux qui ont été tués.
00:42:11Et dans mes pensées, il y a bien sûr les trois blessés, gravement blessés,
00:42:20qui sont actuellement hospitalisés.
00:42:23Le pronostic vital d'eux d'entre eux est au moment où je vous parle engagé.
00:42:32Je veux dire que tout, je dis bien tout,
00:42:36sera mis en oeuvre pour retrouver les auteurs de ce crime ignoble.
00:42:47Ce sont des gens pour qui la vie ne pèse rien.
00:42:52Ils seront interpellés, ils seront jugés et ils seront châtiés
00:43:01à la hauteur du crime qu'ils ont commis.
00:43:07Voilà pour les mots et l'émotion.
00:43:10Loïd Ragnel, du garde des Sceaux, qui a été saisi, comme nous tous,
00:43:14par l'horreur du drame qui s'est déroulé et qui se rend à Caen.
00:43:18On sera avec lui dans quelques instants puisqu'il sera en sur place
00:43:22pour visiter les collègues des blessés et des morts.
00:43:24Bien sûr. Non, mais il n'y a rien à dire par rapport au propos du garde des Sceaux.
00:43:28Ensuite, à chaque fois, malheureusement,
00:43:31alors là, ça fait très longtemps, le garde des Sceaux l'a rappelé,
00:43:34que ça concerne des agents de la pénitentiaire.
00:43:37Mais à chaque fois, il y a des déclarations quand même très fortes.
00:43:40Et c'est vrai que dans le débat public, puisque le sujet est dans le débat public,
00:43:44ce matin, il y avait l'armise d'un rapport parlementaire,
00:43:47de la commission parlementaire sur la lutte contre le narcotrafic en France.
00:43:50Il y a un certain nombre de préconisations qui sont faites.
00:43:52Et à chaque fois, on nous explique très souvent que telle proposition,
00:43:56non, ce n'est pas conforme à l'état de droit, ce n'est pas possible.
00:43:59Et on aimerait tellement que toute cette intensité,
00:44:03cette énergie soit mise au service en amont de la lutte contre ces personnes-là.
00:44:07Et de fait, quand vous en parlez avec des policiers, vous en parlez avec des douaniers,
00:44:11ils vous expliquent que oui, ils se sentent soutenus par les grands discours politiques.
00:44:15Mais dès qu'ils sont mis en cause, parce qu'en fait,
00:44:17quand vous vous faites de la lutte contre le trafic de stupéfiants,
00:44:19vous travaillez, vous êtes dans la zone grise.
00:44:22Ce n'est pas propre. Tout est dégueulasse dans la lutte contre le trafic de stupes.
00:44:26Et donc, vous êtes obligé d'utiliser des moyens qui, parfois,
00:44:29ne sont pas forcément dans le cadre de la loi.
00:44:31Et moi, de plus en plus, je vois des policiers ou des douaniers
00:44:34qui sont un peu découragés parce qu'ils se disent
00:44:36« voilà, moi, je préfère respecter exactement le code de procédure pénale, les règles.
00:44:41Je sais que ce ne sera pas très efficace, mais au moins, je ne serai pas poursuivi.
00:44:45Je n'aurai pas d'ennuis. »
00:44:47Et de fait, il faut quand même voir les reculs législatifs
00:44:52qui ont été opérés ces dernières années.
00:44:53Je vous prends deux exemples.
00:44:55Le premier, il y a quelques mois maintenant,
00:44:58dès que les policiers et les gendarmes veulent mettre une balise de géolocalisation
00:45:01sous la voiture de quelqu'un qui est suspecté de trafic de drogue,
00:45:04il faut passer par un juge d'instruction pour valider la procédure.
00:45:07Alors qu'avant, l'aval d'un procureur suffisait.
00:45:11Et puis, il y a ces policiers, ces douaniers, ces gendarmes qui vous expliquent
00:45:16le poids de la procédure, la complexité.
00:45:20Ils se sentent complètement enfermés.
00:45:21Donc, on aimerait vraiment que cette énergie soit mise...
00:45:24— Prise de conscience de nos policiers.
00:45:25— Mais en fait, elle existait il y a quelques années.
00:45:27C'est-à-dire qu'il y avait des choses qui étaient possibles
00:45:28qui ne sont plus possibles.
00:45:30Et donc, il faudrait que ce soit à nouveau possible.
00:45:32Mais pour ça, il faut assumer, accepter de faire la guerre à,
00:45:35effectivement, une menace qui est hybride, qui est difficile à combattre,
00:45:38mais qui est dans le gris.
00:45:39Et donc, on ne peut pas se battre avec du propre face au gris.
00:45:43Ça ne marche pas.
00:45:44— Je voudrais dire que les mots d'Éric Dupond-Moretti sont très beaux
00:45:48et c'est rempli d'émotions.
00:45:49Mais vous savez, sur ces mots, c'est des mots émotés.
00:45:52Et les gendarmes, les policiers, les gardiens de prison,
00:45:56il y a des grands mots M-A-U-X, des énormes mots M-A-U-X.
00:46:01Et on n'a plus envie d'entendre des mots M-O-T-S.
00:46:04On a envie d'avoir des actes.
00:46:06On a envie qu'on nous aide.
00:46:08Parce qu'aujourd'hui, je vous le dis de manière très claire,
00:46:11on est la dernière digue républicaine.
00:46:13C'est fini, il n'y a plus personne derrière nous.
00:46:15— Je l'ai dit combien de fois ici, Rodi ?
00:46:16— Vous l'avez dit souvent.
00:46:17— Souvent.
00:46:18— Et je tiens à le redire, parce que ces mots sont jolis,
00:46:21sont beaux, sont remplis d'émotions.
00:46:23Mais nos mots, à nous, ils sont bien plus forts que cela.
00:46:27Et s'ils ne se rendent pas compte de ça, la digue va exploser.
00:46:30C'est une...
00:46:32— Mais déjà, demain, dans les prisons françaises,
00:46:33si les personnels pénitentiaires font grève, qu'est-ce qui se passe ?
00:46:37Plus rien ne rentre, plus rien ne sort ?
00:46:38— Plus rien ne rentre, plus rien ne sort.
00:46:40— Donc cocotte-minute, quoi ?
00:46:41— Oui, complètement.
00:46:42Ça devient une cocotte-minute.
00:46:43Il n'y aura plus de visite.
00:46:45Donc ça va monter.
00:46:47On est extrêmement tendu.
00:46:49Ça va monter en pression.
00:46:51Ils vont bloquer les accès aussi
00:46:52pour qu'on amène des individus en détention.
00:46:56On a fait souvent...
00:46:57— Donc ils resteront dans les commissariats ?
00:47:00— Normalement, oui.
00:47:01Ou alors ils seront relâchés, parce qu'on ne pourra pas les...
00:47:03— Ou relâchés, d'accord.
00:47:04— Vous avez des heures de garde à vue.
00:47:05Vous êtes obligés, à un moment donné,
00:47:07soit de les mettre en détention, soit de les relâcher
00:47:09si on ne peut pas les mettre en détention.
00:47:10Alors souvent, on arrive à s'entendre avec les gardiens de prison.
00:47:13Mais là, vous vous rendez compte de ce qu'ils ont vécu aujourd'hui ?
00:47:15C'est absolument abominable.
00:47:16Et croyez-moi qu'ils ont des mots MAUX aussi énormes.
00:47:21J'en ai eu tout à l'heure au téléphone,
00:47:22qui sont au bout du rouleau.
00:47:24Laurent, je veux juste dire une chose.
00:47:26Quand ils sont titulaires, ils gagnent 1 600 euros par mois.
00:47:31Pour vivre en prison avec des détenus
00:47:34qui sont insupportables quasiment toute la journée,
00:47:37qu'ils les traitent d'une manière apocalyptique,
00:47:39ils gagnent 1 600 euros par mois.
00:47:42Comment voulez-vous qu'on crée des vocations ?
00:47:44— C'est impossible.
00:47:45Sabrina Medjemer, un petit mot.
00:47:48— Le narcoterrorisme, c'est le résultat de 40 ans d'abandon
00:47:53et même de création de ces zones hors contrôle
00:47:56dont est issu ce cahier de chevronnés,
00:47:59mais qui apparemment n'est pas suffisamment chevronné
00:48:01pour faire l'objet d'une telle opération commando.
00:48:07Et ce que Dierudy est très juste, c'est ça qui est très inquiétant.
00:48:10C'est-à-dire qu'aujourd'hui, il suffit pas d'être un baron de la drogue,
00:48:13de peser, comme on dit dans leur jargon,
00:48:16pour faire l'objet d'un commando pareil,
00:48:19pour même un petit caïd ou un caïda moyen.
00:48:22Eh bien aujourd'hui, il y a des personnes qui meurent
00:48:25sous les balles de narcoterroristes.
00:48:30Et moi, les mots d'Éric Dupond-Moretti, je les entends.
00:48:32Évidemment que je compatis à la douleur de ces deux familles,
00:48:36mais il faudrait un jour passer du logos au drasteos,
00:48:39c'est-à-dire de la raison à l'action.
00:48:42En réalité, Éric Dupond-Moretti a les moyens.
00:48:45Qu'on ne nous parle pas de surpopulation carcérale, car c'est faux.
00:48:47Il y a une surpopulation carcérale.
00:48:51Oui, mais si déjà on expulsait, vous savez, ma chère Laurence,
00:48:53un quart d'origine étrangère, ça libérerait de la place.
00:48:57Si on optait pour la déchéance de nationalité,
00:49:00tous les prisonniers qui ont la binationalité,
00:49:03ça pourrait peut-être alléger le poids des prisons.
00:49:06Donc il y a des solutions.
00:49:07Éric Dupond-Moretti le sait, mais en fait, c'est une telle manne
00:49:11et ils ont la trouille, une telle trouille d'affronter le problème de la drogue
00:49:15que pour l'instant, c'est insoluble.
00:49:17Quand Bruno Le Maire nous dit qu'ils ont des sous-marins,
00:49:20rendez-vous compte.
00:49:21Ils ont des drones, des sous-marins, ils ont tout à leur disposition.
00:49:23Mais moi, j'aimerais bien que Bruno Le Maire me dise
00:49:25qui contrôle ces sous-marins ?
00:49:27Ce n'est pas le petit chouf de 12 ans qui est capable de gérer un sous-marin.
00:49:30Ça veut dire qu'il y a une logistique derrière, il y a une équipe.
00:49:32Pourquoi n'en sait-on pas plus et pourquoi ces gens-là ne sont pas réprimés ?
00:49:35Les policiers travaillent tous les jours sur ces dossiers.
00:49:37Mais pourtant...
00:49:38Et on leur rend hommage, policiers, gendarmes, personnels pénitentiaires.
00:49:41Si ce n'est pas Monsieur Laurence qui prête serment
00:49:43et qui dit que Marseille est une narco-ville
00:49:46et qu'Éric Dupond-Moretti leur dit
00:49:48vous faites le jeu de l'extrême droite,
00:49:50excusez-moi, ce n'est pas avec des armes,
00:49:51c'est pas comme ça qu'on va avancer.
00:49:52Vous avez raison de rappeler les propos du garde des Sceaux.
00:49:54On va faire une petite pause.
00:49:55On se retrouve dans un instant dans la deuxième partie de Punchline
00:49:58sur CNews et sur Europe 1.
00:49:59On aura de nouveaux témoignages sur ce qui s'est passé à un quart-ville
00:50:02dans l'heure avec ce fourgon pénitentiaire qui a été attaqué.
00:50:04Deux agents sont morts, trois sont grillés.
00:50:07On va voir ça tout de suite.
00:50:12Bonsoir à tous et bonsoir à toutes.
00:50:13Bienvenue dans Punchline, ce soir sur CNews et sur Europe 1.
00:50:16Ce soir, deux hommes ne vont pas rentrer chez eux à la maison.
00:50:19Deux agents de la pénitentiaire qui ont été abattus comme des chiens
00:50:22à coups de fusils d'assaut lors d'une attaque à la voiture bélier
00:50:25au péage d'un quart-ville dans l'heure.
00:50:27Ils transportaient Mohamed Amra, un détenu de 30 ans,
00:50:30aux pédigrés longs comme le bras,
00:50:31liés au grand bonditisme, au narcotrafic,
00:50:34mis en examen pour homicide et tentative d'homicide
00:50:37avec plus de dix condamnations à son actif.
00:50:40Deux pères de famille qui, pour l'un, ne reverra plus jamais
00:50:43ses enfants âgés de 21 ans.
00:50:45Pour l'autre, ne verra jamais son enfant à naître
00:50:47puisque sa compagne est enceinte de cinq mois.
00:50:49J'ajoute que trois autres agents ont été grièvents blessés
00:50:52dans cette attaque et que leur pronostic vital
00:50:54pour deux d'entre eux est engagé.
00:50:56Alors cette traque a commencé, le plan éperveillé est déclenché,
00:51:00le GIGN est mobilisé, mais une fois de plus, c'est la colère
00:51:03et la nausée qui prédominent ce soir.
00:51:05Que peuvent faire nos fonctionnaires face à ces voyous surarmés
00:51:08qui se comportent en seigneurs de guerre
00:51:10et qui ouvrent le feu en plein jour pour commettre un carnage
00:51:14afin de faire évader l'un d'entre eux ?
00:51:16Comment ne pas voir là un nouvel exemple de l'affaiblissement de l'État
00:51:19face aux crimes organisés des narcotrafiquants ?
00:51:22Et non, ce soir, il ne suffira pas de dire que nous serons intraitables,
00:51:26que la nation se tient aux côtés des familles,
00:51:28des blessés et de leurs collègues.
00:51:30Il s'agira de le prouver.
00:51:33On va en débattre, ce soir, dans « Punchline ».
00:51:48Il est 18h, d'abord le rappel des titres de l'actualité
00:51:50sur CNews et sur Europe 1.
00:51:51Une France submergée par le narcotrafic.
00:51:54Ce sont justement les termes employés par la commission d'enquête du Sénat
00:51:57qui publie aujourd'hui même un rapport alarmant
00:52:00sur le trafic de drogue en France.
00:52:0135 propositions présentées pour lutter contre ce fléau,
00:52:05notamment la création d'un parquet national antistupéfiant.
00:52:08Les sénateurs parlent d'un business qui rapporte
00:52:10entre 3 et 6 milliards d'euros par an.
00:52:14La Nouvelle-Calédonie est confrontée à des émeutes d'une rare violence.
00:52:17Gabriel Attal appelle les responsables politiques de ce territoire d'outre-mer
00:52:20à saisir la main tendue par l'exécutif.
00:52:22Le Premier ministre a confirmé que le Congrès ne se réunirait pas
00:52:25immédiatement après le vote sur le projet de loi constitutionnelle.
00:52:29Le texte vise à élargir le corps électoral.
00:52:31Il est très contesté par les indépendantistes.
00:52:35À Paris, le mur des Justes du mémorial de la Shoah a été tagué de main rouge.
00:52:39Les faits se sont produits cette nuit.
00:52:41La mairie a immédiatement saisi la procureure de la République de Paris.
00:52:44Ce mur rend hommage à près de 4000 personnes qui ont sauvé des Juifs
00:52:47pendant la Seconde Guerre mondiale.
00:52:49Enfin, 221e jour de détention pour les otages détenus
00:52:52par l'organisation terroriste du Hamas dans la bande de Gaza.
00:52:55Trois de ces otages sont français.
00:52:57Ils se nomment Ofer, Orion, Orad.
00:52:59Nous pensons à tous ces otages ce soir et à leurs familles.
00:53:01Nous demandons une fois de plus leur libération immédiate et sans condition.
00:53:05Il est 18h02, on est en direct sur CNews et sur Europe 1.
00:53:07On va évoquer ce drame qui s'est déroulé ce matin
00:53:10juste après la barrière de péage d'un Carville dans l'Eure.
00:53:13Un fourgon pénitentiaire transportant un détenu dangereux
00:53:15a été attaqué vers 11h à larmes lourdes
00:53:18lors d'un transfert entre le tribunal d'Evreux et la prison.
00:53:21Deux agents pénitentiaires sont morts, trois sont grièvement blessés.
00:53:24Le point avec Audrey Berthoud.
00:53:26C'est une attaque mortelle filmée par des témoins.
00:53:30Ce mardi matin, à hauteur du péage d'un Carville dans l'Eure,
00:53:34au moins quatre hommes armés attaquent un fourgon pénitentiaire.
00:53:38À l'intérieur, un détenu condamné pour vol avec effraction
00:53:41mais également mis en examen pour enlèvement et séquestration ayant entraîné la mort.
00:53:46Le détenu a pris la fuite avec les assaillants.
00:53:49Le plan épervié a été déclenché.
00:53:51Tout sera mis en œuvre pour les retrouver, a déclaré le ministre de la Justice.
00:53:56Ce sont des gens pour qui la vie ne pèse rien.
00:54:01Ils seront interpellés, ils seront jugés et ils seront châtiés
00:54:11à la hauteur du crime qu'ils ont commis.
00:54:15Au moins deux agents pénitentiaires ont été tués,
00:54:18deux autres sont en urgence absolue.
00:54:20Le Premier ministre leur a rendu hommage.
00:54:23Ce matin, dans l'Eure, c'est la République qui a été attaquée.
00:54:27Mes pensées vont aux familles et aux proches des victimes.
00:54:30Je veux leur dire notre solidarité et notre soutien.
00:54:34Une minute de silence a été respectée dans l'hémicycle.
00:54:37La juridiction nationale, chargée de la lutte contre la criminalité organisée,
00:54:41s'est saisie de l'enquête.
00:54:44On va tout de suite rejoindre notre envoyée spéciale,
00:54:46Célia Barot avec Fabrice Elsner, tout près de ce péage d'un Carville.
00:54:49Bonsoir Célia.
00:54:51Une scène d'une violence inouïe s'est déroulée ce matin à 11h.
00:54:54Expliquez-nous.
00:54:58Oui, un drame qui s'est déroulé à 400 mètres de nous.
00:55:01Nous sommes tenus à l'écart puisque les gendarmes,
00:55:04les policiers sont toujours sur place.
00:55:06La police scientifique effectue toujours des relevés.
00:55:08Nous avons pu voir des policiers vêtus d'une combinaison blanche.
00:55:12Aussi des allers et retours des camions de police et de gendarmerie.
00:55:17Le plan épervié a été engagé.
00:55:20200 gendarmes sont mobilisés.
00:55:21Un hélicoptère est également mobilisé puisque la traque se poursuit
00:55:25pour retrouver le détenu et ses complices.
00:55:28Les assaillants se sont enfuis dans un troisième véhicule
00:55:31utilisé pour cette attaque puisque lors de cette attaque,
00:55:35il y a eu une voiture bélier qui a foncé sur les fourgons
00:55:38de l'administration pénitentiaire.
00:55:40Donc un énorme dispositif de sécurité, de contrôle également,
00:55:44puisque les automobilistes sont déviés.
00:55:47Il y a des contrôles, des axes routiers bloqués,
00:55:50mais la circulation est toujours maintenue sur cet axe
00:55:53qui relie Rouen à la capitale.
00:55:56Comme je vous le disais en début de ce duplex,
00:55:59un dispositif de sécurité qui est nécessaire
00:56:01puisque l'enquête se poursuit.
00:56:03La traque est actuellement en cours.
00:56:06Barotte et Fabrice Elsner, vous êtes donc devant ce péage,
00:56:10à proximité de ce péage.
00:56:11On va tout de suite rejoindre Maxime Legay et Charles Baget
00:56:13qui eux se trouvent à Caen où va arriver d'ici quelques instants
00:56:16avec Dupond-Moretti.
00:56:17Le garde des Sceaux, Maxime, bonsoir, va rencontrer
00:56:20les collègues des agents qui sont décédés ce matin, c'est cela ?
00:56:26Oui, bonsoir Laurence.
00:56:27Le garde des Sceaux qui est arrivé déjà ici
00:56:29dans ce centre pénitentiaire de Normandie,
00:56:35lui qui se rend au chevet de cette administration
00:56:38profondément meurtrie après le décès de deux de leurs agents,
00:56:42trois qui sont grèvement blessés.
00:56:45C'est le moment où deux d'entre eux ont leur pronostic vital
00:56:48qui est toujours engagé.
00:56:50C'est toute une profession qui est abasourdie et sous le choc
00:56:54puisque cela faisait depuis 1992 qu'un agent de l'administration
00:56:59pénitentiaire n'avait pas perdu la vie dans l'exercice
00:57:02de ses fonctions.
00:57:03Tristesse immense aussi lorsqu'on apprend le profil
00:57:06des deux hommes qui ont perdu la vie.
00:57:09L'un était père de famille, il était marié.
00:57:12L'autre laisse derrière lui une femme enceinte de cinq mois.
00:57:16Alors Eric Dupond-Moretti rend hommage à ses agents.
00:57:20Il échange avec le personnel, il a d'ores et déjà annoncé
00:57:23que tout serait mis en œuvre pour attraper,
00:57:27pour mettre la main aux assaillants qui sont au moment
00:57:30où je vous parle toujours en fuite.
00:57:32Eric Dupond-Moretti qui devrait s'exprimer devant la presse
00:57:35d'ici une quinzaine de minutes.
00:57:36Si Maxime, on reviendra vous voir avec Charles Bagé
00:57:38dès que le garde des Sceaux prendra la parole.
00:57:41Je précise aussi que l'intersyndical appelle à un blocage
00:57:44des établissements pénitentiaires dès demain.
00:57:47Un mouvement de grève qui va donc s'étendre à toutes les prisons.
00:57:50Evidemment en signe de deuil, en signe de protestation aussi
00:57:54contre ce qui s'est passé ce matin.
00:57:55On est avec Michel Auboin.
00:57:56Bonsoir, vous êtes ancien préfet.
00:57:58On est avec Rody Manat qui est policier,
00:58:00qui est délégué du syndicat Alliance Sud.
00:58:04Eric Revelle, Sandra Buisson, Louis Dragnel
00:58:06et Jean-Sébastien Ferjou.
00:58:08Monsieur le préfet, cette attaque-là.
00:58:11On a les images, je vais les décrypter pour nos auditeurs.
00:58:14On voit très bien le fourgon pénitentiaire
00:58:17qui passe juste la barrière de péage.
00:58:19Il est suivi par la voiture où il y a d'autres collègues
00:58:21de la pénitentiaire.
00:58:22Une voiture bélier qui vient juste s'encastrer dedans.
00:58:25Et les hommes qui enjaillissent, tout de noir vêtu,
00:58:27cagoulés, des fusils d'assaut.
00:58:29C'est une opération minutieusement préparée, Michel Auboin.
00:58:32C'est clair, c'est une opération qui est très bien organisée.
00:58:37Militairement organisée, on pourrait même dire.
00:58:40C'est d'ailleurs pour ça que j'espère que le garde des Sceaux
00:58:45a raison en disant qu'on va les arrêter rapidement.
00:58:48Je ne suis pas vraiment sûr parce que j'imagine
00:58:50qu'ils ont pris déjà beaucoup de précautions.
00:58:52C'est surtout le niveau de la violence.
00:58:55Derrière tout ça, on va parler de ce type de criminels.
00:59:00On est dans le narcotrafic, on est dans des gens
00:59:02qui n'hésitent plus à tuer, qui se tuent entre eux,
00:59:06mais qui tuent maintenant des fonctionnaires
00:59:08et qui emploient des moyens qui ne correspondent pas
00:59:12aux moyens qu'on met en face.
00:59:13Vous savez, pendant longtemps, les agents de la pénitentiaire
00:59:18ont refusé de faire ces types de transferts
00:59:20parce qu'ils les jugeaient trop dangereux.
00:59:21On les a un peu obligés à le faire.
00:59:23Et malheureusement, on a des situations comme celles-ci aujourd'hui.
00:59:27Il y a eu un débat il y a quelques années
00:59:29parce que ça faisait partie de ce qu'on appelait
00:59:31les missions indues et la police nationale, la gendarmerie,
00:59:34expliquait qu'il y avait trop de missions
00:59:37et qu'on ne pouvait pas vous demander de faire autant de choses.
00:59:39Et c'est vrai que c'est au cadre de cette réflexion-là
00:59:42qu'a été créé ce service d'escorte.
00:59:44Mais j'attire juste...
00:59:45D'escorte pénitentiaire.
00:59:47Il y a quand même des questions, il y a des zones d'ombre
00:59:49qui vont être éclaircies par l'enquête.
00:59:52J'ai déjà fait des reportages avec des escortes pénitentiaires.
00:59:55Il y a des choses qui m'intriguent.
00:59:57J'en ai fait deux et à chaque fois,
00:59:59jamais l'escorte ne passait au milieu d'une barrière de péage.
01:00:02A chaque fois, c'était sur un côté.
01:00:04Et quand il y avait des détenus dangereux,
01:00:07souvent il y avait un gendarme qui était là,
01:00:09qui ouvrait la barrière.
01:00:10Il y avait un dispositif qui était prévu.
01:00:12Pour éviter de passer avec le badge télé-péage.
01:00:15Je ne suis pas là pour juger, pour expliquer que...
01:00:18Mais il y a quand même un certain nombre de points d'interrogation.
01:00:21Autre question, comment est-ce que les complices ont été prévenus ?
01:00:26Est-ce que c'est parce que le détenu lui-même a pu communiquer avec eux ?
01:00:30Est-ce que c'est parce qu'il y a une fuite au sein de l'administration pénitentiaire
01:00:33ou du ministère de la Justice ?
01:00:35Ou du tribunal, ou de la prison.
01:00:38Toutes les pistes sont ouvertes, Louis.
01:00:40Exactement.
01:00:41Mais il y a quand même aussi un certain nombre de questions.
01:00:43Après, je vous rejoins, Monsieur le Préfet, sur le fait que ça élude.
01:00:46C'est de l'ultra-violence avec une méthodologie,
01:00:49une préparation qu'on a rarement vue.
01:00:51C'est un commando de guerre.
01:00:53C'est un commando de guerre, Rody Manin.
01:00:55Vous êtes policier.
01:00:56Tout à fait, c'est un véritable commando.
01:00:58C'est une exécution aussi, il faut dire les choses, Laurence.
01:01:01C'est une exécution.
01:01:02Ils sont arrivés par derrière, ils sont arrivés sur le côté,
01:01:05donc c'était extrêmement bien préparé.
01:01:07Et ils n'ont fait aucune sommation.
01:01:09Ils ont immédiatement tiré sur les agents pénitentiaires
01:01:14pour libérer leur ami qui était dans le fourgon cellulaire.
01:01:20Donc, en fait, on se rend compte aujourd'hui
01:01:22que le basculement est en cours, qu'ils n'ont plus peur de rien
01:01:26et ils n'ont certainement plus peur, les images le prouvent,
01:01:29de tirer sur des agents d'État, gens pénitentiaires.
01:01:32Et je vous le dis de manière très claire,
01:01:34ça aurait été des gendarmes ou des policiers,
01:01:36ils auraient tiré de la même manière.
01:01:38C'est une certitude absolue vu la détermination qu'ils avaient.
01:01:42Donc aujourd'hui, on a clairement un basculement.
01:01:45Ploquin le disait tout à l'heure, c'est pas Escobar, le gars,
01:01:52de ce qu'on sache.
01:01:53On va revenir sur le pédigré du détenu.
01:01:56Ils ont une capacité d'agir de cette manière avec un commando armé.
01:02:00Donc, très clairement, je vous le dis de manière très claire,
01:02:02ce soir, moi je suis extrêmement inquiet
01:02:04de ce qui s'est passé ce matin.
01:02:06J'en sais maintien faire jour.
01:02:08Évidemment que ces images sont saisissantes.
01:02:10On ne peut que penser aux familles et aux gardiens qui sont blessés.
01:02:16Probablement rendent-elles d'ailleurs un impact politique.
01:02:19Nous sommes dans un contexte électoral.
01:02:21Elle renvoie à une forme de déni de réalité
01:02:23qui s'est installée dans le pays depuis longtemps.
01:02:26Un certain nombre de criminologues disent
01:02:28que nous ne sommes pas encore au point
01:02:30où il n'est plus possible d'agir.
01:02:31Quand Bruno Le Maire disait il y a quelques jours ou semaines
01:02:34que nous sommes face à des mafias,
01:02:36non, ça n'est pas encore le cas.
01:02:38Il disait que c'était une médéline.
01:02:41Justement, ça n'est pas encore le cas en France.
01:02:45L'appareil régalien français tient encore mieux
01:02:49par exemple que celui des Pays-Bas ou celui de la Belgique.
01:02:51En revanche, il ne tiendra pas à l'infini.
01:02:53Il faut savoir entendre des avertissements.
01:02:55La procureure de Paris l'avait dit, vous savez,
01:02:57en pointant le même point que ce qui est dans le rapport sénatorial
01:03:01publié ce matin, celui de la corruption.
01:03:03En disant que les seuls enjeux sont tels
01:03:05que c'est la stabilité même de l'état de droit en France
01:03:09qui est menacée.
01:03:10Moi, je crois qu'il faut agir urgentement
01:03:12parce que tout le temps que nous passons à ne pas le faire,
01:03:15d'un, ça nous fragilise sur ce front de la corruption
01:03:19et de deux, ça nous rapproche de solutions
01:03:21qui seraient de moins en moins démocratiques
01:03:22pour pouvoir contrer la réalité.
01:03:24Regardez où le Salvador a été contraint d'en arriver
01:03:26pour se débarrasser des gangs.
01:03:28Nous n'en sommes évidemment pas là.
01:03:29Agissons avant que la situation continue à se détériorer.
01:03:32Sandra Buisson, j'aimerais voir avec vous.
01:03:33Vous êtes du service police-justice de CNews.
01:03:35Déjà, le pédigré de l'individu qui a été libéré
01:03:39au prix d'un bain de sang par ces délinquants.
01:03:44Alors, c'est un individu qui a déjà eu affaire
01:03:47plusieurs fois à la police et à la justice.
01:03:49Il baigne dans des affaires de stupéfiants.
01:03:51On sait que vendredi dernier, il a encore eu affaire à la justice.
01:03:54Donc, c'était il y a quelques jours seulement.
01:03:56Et là, il était jugé pour vol avec effraction.
01:03:59Il est également mis en examen,
01:04:01dans une instruction au long cours,
01:04:03par la GIRS de Marseille pour enlèvement et séquestration,
01:04:05ayant entraîné la mort.
01:04:07Effectivement, ce n'est pas un gros caïd,
01:04:09le dirigeant de toute une affaire de stupéfiants,
01:04:11comme on peut les voir,
01:04:12ceux qui sont hébergés à l'étranger, etc.
01:04:14Mais effectivement, il a réussi à mettre en œuvre cette évasion.
01:04:19Et donc, ça laisse entendre qu'il a aussi de quoi faire face
01:04:23à cette cavale qui est engagée,
01:04:25puisqu'elle nécessite beaucoup d'argent et de gros relais,
01:04:28soit pour aller à l'étranger,
01:04:29soit pour se terrer suffisamment longtemps
01:04:31avant de pouvoir s'échapper.
01:04:33On sait combien étaient les assaillants ?
01:04:35Quel nombre d'assaillants on avait ?
01:04:37Des vidéos qu'on a pu consulter,
01:04:38il y avait au moins quatre assaillants
01:04:40qui sont donc partis avec le détenu.
01:04:42Ils avaient trois véhicules,
01:04:43donc deux sur place.
01:04:44Celui qu'on voit sur ces images, la voiture Bélier,
01:04:47qui vient percuter le fourgon de face.
01:04:49Un autre qui était un peu plus loin.
01:04:51On voit sur la vidéo les malfaiteurs
01:04:53partir à l'arrière du péage
01:04:55et donc ils reprennent une voiture.
01:04:57Vraisemblablement, ils ont été y mettre le feu
01:04:59là où les attendait une troisième voiture
01:05:01avec laquelle ils ont pris la fuite.
01:05:03Un commando très préparé, très organisé.
01:05:05Le plan hypervie a été déclenché.
01:05:07J'ajoute que ce sont les gendarmes du GIGN aussi
01:05:09qui ont été mobilisés,
01:05:10parce qu'eux, Éric Revelle,
01:05:11savent intervenir sur des individus extrêmement dangereux.
01:05:14Parce que là, on est dans une cavale
01:05:16avec l'ennemi public numéro un, désormais,
01:05:18qui est ce détenu et ses comparses,
01:05:20et qu'ils sont prêts à tout.
01:05:21Ils nous l'ont prouvé, Éric Revelle.
01:05:22Oui, bien sûr.
01:05:23Donc, on ne pense pas qu'ils vont se laisser arrêter
01:05:25facilement en disant
01:05:26on rend nos fusées à pompe et nos kalachnikovs.
01:05:28Donc, si on met la main,
01:05:29enfin, s'il est faux de mettre la main sur eux,
01:05:31il faudra évidemment que les forces
01:05:33qui sont en face soient capables
01:05:35de les éliminer, sans doute.
01:05:37Parce que ça ne peut pas se terminer autrement.
01:05:40Je ne vois pas une arrestation tranquille.
01:05:42Mais juste, si vous le permettez, Laurence,
01:05:44on a entendu tout à l'heure le garde des Sceaux,
01:05:47Éric Dupond-Moretti.
01:05:49Alors, on peut croire à son émotion,
01:05:50mais d'abord, son émotion ne sera jamais
01:05:52à la hauteur des pleurs des familles.
01:05:54Ce soir, qui vont pleurer leurs pères
01:05:59qui sont tombés victimes d'assassins.
01:06:04Et puis, puisqu'on parlait du rapport du Sénat,
01:06:06vous savez que dans ce rapport du Sénat
01:06:08qui s'appuie en partie sur des témoignages
01:06:11de magistrats marseillais,
01:06:13villes touchées, s'il en est, par le trafic de drogue,
01:06:18Dupond-Moretti avait recadré
01:06:21en disant au procureur de Marseille,
01:06:24Nicolas Besson, je crois,
01:06:26c'est du défaitisme.
01:06:27Je rajouterai qu'Éric Dupond-Moretti,
01:06:29parce qu'on ne l'oubliera jamais non plus celle-ci,
01:06:31nous a expliqué, tout le monde s'en souvient,
01:06:33qu'on avait un sentiment d'insécurité.
01:06:35Eh bien, ces phrases légendaires du garde des Sceaux,
01:06:38à mon avis, prennent largement le dessus
01:06:41sur l'émotion qu'il affiche ce soir.
01:06:43Le garde des Sceaux qui a été reproché au magistrat
01:06:45d'avoir pris la parole, effectivement,
01:06:47et d'avoir dit la réalité de ce qu'il vivait sur le terrain,
01:06:50qui, dans la foulée, quelques semaines seulement après,
01:06:52a repris certaines des mesures que demandaient ces magistrats
01:06:55pour les annoncer comme un nouveau plan
01:06:57de lutte contre le narcotrafic.
01:06:59Et les magistrats qui, comme Louis vient de le souligner,
01:07:01répondaient sous serment.
01:07:02C'est-à-dire qu'il a critiqué des magistrats
01:07:04exprimant la vérité de leur point de vue
01:07:07alors qu'ils étaient en train de témoigner
01:07:09devant une commission parlementaire.
01:07:11On va faire une courte pause.
01:07:12On va revenir dans un instant
01:07:13à ce scénario absolument macabre
01:07:15qui s'est déroulé au pégage d'Uncarville
01:07:18dans l'heure ce matin.
01:07:19Deux agents pénitentiaires morts,
01:07:20trois grillements blessés,
01:07:21une opération commando
01:07:23exécutée par des tueurs au sang-froid.
01:07:25Les images des vidéosurveillances
01:07:27sont absolument terrifiantes.
01:07:29A-t-on atteint un point de basculement
01:07:31dans notre pays ?
01:07:32On continue à en débattre dans un instant
01:07:34sur CNews et sur Europe 1.
01:07:3918h21, pratiquement,
01:07:41on se retrouve en direct dans Punchline
01:07:42sur CNews et sur Europe 1.
01:07:43On revient sur l'attaque de ce fourgon pénitentiaire
01:07:46meurtrier.
01:07:47Deux morts chez les agents pénitentiaires.
01:07:48Trois grillements blessés,
01:07:49dont deux avec un pronostic vital engagé.
01:07:52On va écouter un témoignage
01:07:53recueilli par Fabrice Elsner,
01:07:55celui de Jérôme,
01:07:56un habitant qui vit tout près
01:07:57du péage d'Uncarville dans l'heure,
01:07:59qui a entendu ce qui s'est passé,
01:08:01qui a vu de loin cette fusillade.
01:08:03Écoutez-le.
01:08:05On a entendu l'assaut,
01:08:06le mitraillage beaucoup vraiment puissant.
01:08:10Après une ou deux minutes de calme,
01:08:14une explosion,
01:08:15deux nouveaux coups d'armes automatiques
01:08:19et puis terminé.
01:08:20C'est vraiment triste.
01:08:21L'admissible, c'est vraiment des tarés.
01:08:24Aller tuer des gens pour libérer
01:08:26un mec qui est condamné
01:08:28qui a 18 mois de prison,
01:08:29c'est vraiment ridicule.
01:08:30Ou alors il y a autre chose derrière.
01:08:31La route de fuite qu'ils ont prise
01:08:33en sortant de la 154
01:08:36et puis prendre la route
01:08:38pour aller vers Wetville,
01:08:40c'est vraiment...
01:08:41Ils avaient vraiment dû repérer,
01:08:42vraiment dû repérer,
01:08:43bien préparer leur truc.
01:08:47Pour le témoignage de cet habitant
01:08:48qui est visiblement sous le choc,
01:08:49Michel Leboin,
01:08:50une opération de guerre,
01:08:52un commando de guerre
01:08:53qui s'est déployé comme ça,
01:08:55en plein jour.
01:08:56On est en France en 2024.
01:08:57Les bandits, les assassins,
01:09:00parce que là c'est un assassinat,
01:09:01il y a préméditation.
01:09:03Ils auraient pu éviter de tuer.
01:09:05Ils auraient pu éviter de tuer,
01:09:06vous pensez ?
01:09:07Oui, on voit bien
01:09:08parce qu'en fait ils ouvrent le feu
01:09:09alors qu'ils ont déjà récupéré
01:09:11leurs prisonniers.
01:09:13Je pense qu'ils sont venus pour tuer.
01:09:17Ils ont tué.
01:09:18Et donc on ne connaît pas leur profil,
01:09:20évidemment.
01:09:21On imagine qu'ils ont été
01:09:22grassement payés pour le faire.
01:09:24Donc il faut de l'argent.
01:09:25Ça a été parfaitement préparé.
01:09:26Bien sûr.
01:09:27Rodier Manat,
01:09:28là la TRAC qui est lancée,
01:09:30elle va mobiliser,
01:09:31pour l'instant,
01:09:32je crois qu'on parle de 200 gendarmes
01:09:34mobilisés dans les départements,
01:09:36mais on sait que ces bandits-là
01:09:38partent très vite, très loin
01:09:40avec sans doute une planque
01:09:41déjà prévue.
01:09:42Oui, parfois ils sont très proches
01:09:44et ils se mettent à l'abri
01:09:46pendant quelques jours
01:09:47pour qu'on oublie un petit peu
01:09:49et après ils bougent.
01:09:51Ça peut arriver également.
01:09:53Oui, la TRAC,
01:09:54il va y avoir beaucoup de policiers,
01:09:55la police judiciaire va être engagée,
01:09:57les gendarmes,
01:09:58tout va être ratissé.
01:10:00On va regarder les profils,
01:10:02on va regarder les dernières
01:10:03communications.
01:10:04En fait, on va tout ratisser
01:10:05de manière à essayer d'identifier
01:10:07déjà les quatre individus
01:10:09qui étaient dans ce commando
01:10:11parce qu'on ne sait pas encore
01:10:12qui c'est
01:10:13et on va essayer au moins
01:10:15de les localiser
01:10:16parce que,
01:10:17comme on en parlait tout à l'heure,
01:10:18ce ne sont pas des individus
01:10:19qui vont s'arrêter
01:10:20sur un contrôle routier
01:10:21ou sur un barrage routier.
01:10:22Malheureusement.
01:10:23Ils vont nous foncer dessus,
01:10:24gendarmes ou policiers,
01:10:25et ils vont même nous tirer dessus.
01:10:26Donc, il va falloir les localiser
01:10:27parce que, pour l'instant,
01:10:28je pense qu'ils vont se mettre
01:10:29à l'abri,
01:10:30ils vont se tairer
01:10:31quelques temps
01:10:32et si on arrive à les localiser
01:10:33pour les serrer à l'intérieur
01:10:35de leur lieu
01:10:36où ils se cachent,
01:10:39ça serait beaucoup plus intéressant
01:10:41avec des services d'élite
01:10:42comme le RAID ou le GIGN
01:10:43qui pourraient le faire.
01:10:44Et qui savent intervenir
01:10:45dans le cas de forcenés,
01:10:46lourdement armés
01:10:47parce que là,
01:10:48ils ont des armes de guerre,
01:10:49il faut le rappeler.
01:10:50On est en ligne avec Emmanuel Chambaud
01:10:51qui est le secrétaire général
01:10:52du syndicat UFAP Justice.
01:10:53Bonsoir Monsieur Chambaud.
01:10:54Évidemment,
01:10:55toutes nos condoléances
01:10:56parce qu'on imagine
01:10:57que toute votre corporation
01:10:58est meurtrie ce soir
01:10:59après la mort de deux de vos collègues
01:11:01et que le fait qu'il y en ait trois
01:11:03dans un état grave,
01:11:04c'est d'abord vers les familles.
01:11:05J'imagine que vos premières pensées
01:11:07se tournent.
01:11:09Oui, tout à fait.
01:11:10J'ai une pensée,
01:11:11effectivement,
01:11:12pour les familles
01:11:13de mes deux collègues
01:11:14qui sont décédés,
01:11:16assassinés,
01:11:17comme vient de le dire
01:11:18la personne qui est présente
01:11:20sur le plateau.
01:11:21Nos pensées vont vers elles.
01:11:23On est extrêmement choqués
01:11:24par cette violence.
01:11:27Je n'ai pas de mots
01:11:28pour caractériser
01:11:29les images que vous montrez.
01:11:30C'est purement,
01:11:32effectivement,
01:11:33ils sont venus pour tuer
01:11:34alors qu'il n'y avait pas
01:11:35besoin de faire ça.
01:11:36Bien sûr.
01:11:37Il n'y avait pas besoin
01:11:38de faire ça.
01:11:39Il n'y avait pas,
01:11:40évidemment,
01:11:41besoin de faire ça.
01:11:42Est-ce que vous êtes
01:11:43solidaire du mouvement
01:11:44de grève qui va se déclencher
01:11:45demain ?
01:11:46Monsieur Chambaud,
01:11:47c'est une façon
01:11:48de protester,
01:11:49de dire attention
01:11:50à ce qui se passe
01:11:51dans les prisons
01:11:52et ce qui se passe
01:11:53pour les agents pénitentiaires
01:11:54est gravissime
01:11:55dans notre pays ?
01:11:56Oui, madame.
01:11:57Les quatre organisations
01:11:58syndicales qui sont représentatives
01:11:59au niveau de l'administration
01:12:00pénitentiaire
01:12:01ont fait un communiqué commun
01:12:02qui est sorti
01:12:03il y a une demi-heure
01:12:04où demain,
01:12:05l'ensemble des établissements
01:12:06pénitentiaires
01:12:07et des services pénitentiaires
01:12:08seront bloqués.
01:12:09Il y aura prison morte demain.
01:12:10Il ne va rien se passer
01:12:11dans les prisons en France
01:12:12parce que ce qui est arrivé là,
01:12:13c'est du jamais vu,
01:12:16c'est du jamais vu
01:12:17par la violence,
01:12:18la barbarie.
01:12:19Donc,
01:12:20on ne peut pas laisser
01:12:21passer ça
01:12:22et on est en danger.
01:12:23On est en danger
01:12:24et aujourd'hui, stop.
01:12:27On a souvent eu de la chance.
01:12:30Aujourd'hui,
01:12:31malheureusement,
01:12:33l'irréparable est arrivé.
01:12:35On a deux collègues
01:12:36qui ont été tués,
01:12:39assassinés
01:12:40et il est hors question
01:12:42qu'on laisse passer ça
01:12:44et les personnels pénitentiaires
01:12:45sont très choqués
01:12:46mais très en colère.
01:12:48Je vous sens très ému ce soir,
01:12:50monsieur Chambaud,
01:12:51c'est normal.
01:12:52Quand vous voyez
01:12:53les images de vidéosurveillance,
01:12:54la préparation de ce commando,
01:12:56la minutie,
01:12:57le sang-froid
01:12:58avec lequel ça a été exécuté,
01:12:59vous vous dites
01:13:00qu'ils n'avaient aucune chance,
01:13:01nos collègues, en fait.
01:13:03Quand vous voyez la vidéo
01:13:05avec le véhicule
01:13:07qui leur fonce dedans,
01:13:08à peine foncé dedans,
01:13:09ils sortent,
01:13:10ça tire sur nos collègues.
01:13:14Ces gens-là
01:13:15n'ont ni foi ni loi.
01:13:16Ils étaient là pour tuer
01:13:20et ils n'ont laissé aucune chance,
01:13:22aucune chance à nos collègues.
01:13:25C'est difficile d'être un agent...
01:13:26Je suis désolé,
01:13:27c'est vraiment...
01:13:28C'est très compliqué pour nous.
01:13:30On se met à la place...
01:13:32Excusez-moi,
01:13:33on se met à la place
01:13:34de nos collègues.
01:13:38Je comprends votre émotion
01:13:39et on la partage,
01:13:40je vous l'assure,
01:13:41monsieur Chambaud.
01:13:42Merci beaucoup
01:13:43d'avoir pris un peu de temps
01:13:44pour partager cette émotion
01:13:46avec nous sur CNews
01:13:47et sur Europe 1.
01:13:48Il est 18h27,
01:13:49on continue cette édition spéciale
01:13:50consacrée à ce qui s'est passé
01:13:52tout près du BH,
01:13:53des BH d'un quart-ville
01:13:54dans l'heure.
01:13:55On est avec Jacques Morel,
01:13:56ancien patron
01:13:57de l'Office central
01:13:58de lutte contre la délinquance
01:13:59itinérante.
01:14:01Quand vous voyez
01:14:02ce qui s'est passé,
01:14:04encore une fois,
01:14:05la préparation,
01:14:06vous vous dites
01:14:07que c'était une opération
01:14:08planifiée très en amont,
01:14:09qui a demandé
01:14:10beaucoup de moyens
01:14:11et qui a été exécutée
01:14:12de façon quasi militaire,
01:14:13c'est ça ?
01:14:15Tout à fait, madame.
01:14:17Je vais vous interrompre
01:14:18parce qu'Eric Dupond-Moretti
01:14:19est en train de prendre la parole
01:14:20et je vous repasse la parole
01:14:21juste après
01:14:22monsieur Dupond-Moretti.
01:14:23Mesdames et messieurs,
01:14:24j'ai souhaité rencontrer
01:14:28les familles
01:14:31et naturellement
01:14:32les collègues
01:14:35de ceux qui ont été
01:14:38tués
01:14:40et de ceux
01:14:41qui ont été
01:14:43blessés ce matin.
01:14:46J'ai d'abord rencontré
01:14:47la femme de
01:14:49le président
01:14:51de la République
01:14:52la femme de
01:14:54l'une des victimes.
01:15:00Son mari aurait dû
01:15:01rentrer à la maison
01:15:02à cette heure-ci.
01:15:04Après avoir effectué
01:15:05sa mission
01:15:08et après avoir
01:15:10fait son jogging,
01:15:14il est mort.
01:15:19Abattu
01:15:23comme un chien
01:15:26par des hommes pour qui
01:15:29la vie
01:15:31ne pèse rien.
01:15:35Ensuite, j'ai rencontré
01:15:38les collègues,
01:15:43leurs copains,
01:15:45leurs amis.
01:15:46Pour certains d'entre eux,
01:15:47il y a 20 ans
01:15:48qu'ils travaillaient ensemble.
01:15:53Naturellement, ils sont
01:15:56effondrés, comme vous pouvez
01:15:57l'imaginer.
01:15:59Et pour certains d'entre eux,
01:16:00culpabilisés
01:16:03en se disant
01:16:05pourquoi nous n'étions pas
01:16:08dans les fourgons de
01:16:09transfertement ?
01:16:10Pourquoi ça n'est pas
01:16:11à nous ?
01:16:13Pourquoi c'est eux ?
01:16:16Puis ils ont évoqué
01:16:17évidemment un certain nombre
01:16:20de mesures,
01:16:21de choses qu'ils souhaiteraient
01:16:22voir changer.
01:16:25Même si
01:16:27le moment n'était pas
01:16:29à ces réflexions,
01:16:30mais elles seront conduites.
01:16:32Parce que ce qui est arrivé
01:16:33n'est pas arrivé
01:16:34dans la pénitentiaire.
01:16:36Je l'ai déjà dit depuis 1992
01:16:39et que ce drame absolu,
01:16:40cette horreur totale
01:16:44nous oblige bien sûr.
01:16:48Je leur ai dit
01:16:50comme l'a fait le Premier
01:16:51Ministre
01:16:52tout à l'heure à l'Assemblée
01:16:53nationale,
01:16:55comme l'a exprimé bien sûr
01:16:56le Président de la République,
01:16:59que tout serait mis en œuvre
01:17:03pour que les auteurs soient
01:17:04interpellés,
01:17:07qu'ils soient jugés,
01:17:09qu'ils répondent de leurs
01:17:10crimes
01:17:12et qu'ils soient châtiés
01:17:14à la hauteur de l'abjection
01:17:16de ce qu'ils ont commis.
01:17:19Voilà, mesdames et messieurs,
01:17:20ce que
01:17:22je voulais vous dire.
01:17:25C'est difficile de trouver
01:17:26les mots justes
01:17:28parce qu'au fond,
01:17:29ils sont totalement dérisoires
01:17:31à côté de l'immense chagrin,
01:17:33de l'immense gâchis
01:17:36généré par
01:17:39l'horreur de ce crime.
01:17:42Ce que j'ai pu dire
01:17:44modestement à la place
01:17:45qui est la mienne,
01:17:47c'est que l'administration
01:17:48pénitentiaire
01:17:51était évidemment aux côtés
01:17:52de ses femmes
01:17:53et de ses hommes
01:17:56et que notre soutien
01:17:57était un soutien
01:17:58indéfectible.
01:18:00J'ai dit tout à l'heure
01:18:01et je veux redire
01:18:02que la nation
01:18:03est en deuil,
01:18:05que la République a été
01:18:06gravement attaquée
01:18:08et que nous ne resterons pas
01:18:10sans apporter
01:18:13la juste réponse
01:18:15à ces actes
01:18:16absolument odieux.
01:18:17Je vous remercie,
01:18:18Mesdames et Messieurs.
01:18:20Voilà pour la prise de parole
01:18:21du garde des Sceaux,
01:18:22Eric Dupond-Moretti.
01:18:23Il est à Caen
01:18:24où il a rencontré
01:18:25des collègues,
01:18:26des agents pénitentiaires
01:18:27qui ont été tués,
01:18:28la femme d'une de les victimes,
01:18:29les collègues,
01:18:30les copains,
01:18:31a-t-il dit,
01:18:32la voix étreinte
01:18:33par l'émotion.
01:18:34Le garde des Sceaux
01:18:35qui promet une fois de plus
01:18:36que l'État est aux côtés
01:18:37de l'administration pénitentiaire,
01:18:38que la nation est en deuil.
01:18:39On a déjà beaucoup
01:18:40entendu ces phrases,
01:18:41Michel Auboin,
01:18:42vous êtes ancien préfet.
01:18:43Les politiques ont déjà
01:18:44prononcé ces phrases.
01:18:45Dans les faits,
01:18:46les meurtriers
01:18:47n'ont plus peur de rien
01:18:48et ils n'ont surtout pas peur
01:18:49de la justice, malheureusement.
01:18:50Il y a un élément
01:18:51qu'il faut ajouter,
01:18:52c'est que
01:18:53les guerriens de prison
01:18:54ne feront pas ce métier
01:18:55pour être tués.
01:18:56Je le dis parce que
01:18:57certains métiers
01:18:59sont à risque
01:19:00mais ils ont
01:19:01des pouvoirs particuliers
01:19:03notamment le pouvoir
01:19:04d'ouvrir le feu.
01:19:05L'ouverture du feu
01:19:06par les membres
01:19:07de la pénitentiaire,
01:19:08il est très compliqué.
01:19:09Il est beaucoup plus compliqué
01:19:10que pour les gendarmes
01:19:11et les policiers.
01:19:12Et donc,
01:19:13c'est vrai que
01:19:14les fonctionnaires
01:19:15qui acceptent
01:19:16de faire ce métier
01:19:17profondément ingrat
01:19:18et difficile
01:19:19et compliqué
01:19:20que de garder des prisonniers
01:19:21dans une prison
01:19:22n'ont pas fait ce métier
01:19:23pour pouvoir être tués
01:19:24sur la voie publique.
01:19:25Jacques Morel,
01:19:26je vous ai lancé tout à l'heure
01:19:27sur la préparation,
01:19:28la minutie
01:19:29de cette opération.
01:19:30Je rappelle que vous êtes
01:19:31général de gendarmerie
01:19:32et ancien patron
01:19:33de la section de recherche
01:19:34de Versailles.
01:19:35Là, on assiste à quoi
01:19:36selon vous ?
01:19:37Quel type d'opération ?
01:19:38Ça ressemble au commando
01:19:39qu'on avait il y a quelques années
01:19:40qui attaquait
01:19:41les transports de fonds.
01:19:42C'était des commandos
01:19:43déterminés
01:19:44qui n'hésitaient pas
01:19:45à faire du tir à tuer
01:19:46sauf que les transports
01:19:47de fonds
01:19:48sont quand même
01:19:49abrités,
01:19:50si vous voulez,
01:19:51dans des véhicules
01:19:52qui résistent
01:19:53à un certain nombre
01:19:54de tirs.
01:19:55Là, maintenant,
01:19:56on est sur une montée
01:19:57en puissance.
01:19:58De mes souvenirs,
01:19:59je n'ai pas vu
01:20:00un phénomène
01:20:01comme ça
01:20:02dans ma carrière
01:20:03que des gens
01:20:04d'administration pénitentiaire
01:20:05aient pu être attaqués
01:20:06de cette manière.
01:20:07Généralement,
01:20:08ils sont attaqués
01:20:09par des policiers
01:20:10de cette manière.
01:20:11Généralement,
01:20:12ils sont attaqués
01:20:13sur un parking d'hôpital
01:20:14quand ils emmènent
01:20:15quelqu'un pour des soins.
01:20:16Mais une attaque comme ça,
01:20:17c'est digne
01:20:18du grand banditisme.
01:20:19C'est dire aussi,
01:20:20si vous voulez,
01:20:21que l'argent généré
01:20:22par ce trafic de stupéfiants
01:20:23est capable
01:20:24d'amener des malfaiteurs
01:20:25à commettre le pire
01:20:26puisque,
01:20:27à les voir faire,
01:20:28ils arrivent ici
01:20:29pour tuer
01:20:30les fonctionnaires
01:20:31et ils n'hésitent pas
01:20:32à tuer des fonctionnaires
01:20:33pour libérer
01:20:34un prisonnier.
01:20:35Ça va conduire
01:20:36à une réflexion
01:20:37pour savoir
01:20:38si c'est bien utile
01:20:39de sortir des prisons
01:20:40des individus
01:20:41aussi dangereux que ça,
01:20:42ou s'il ne va pas
01:20:43falloir faire
01:20:44comme dans certains pays
01:20:45à ce que les magistrats instructeurs
01:20:47se déplacent en prison
01:20:48pour aller les entendre.
01:20:49Ou faire des visios.
01:20:50Parfois,
01:20:51c'est possible aussi
01:20:52que les magistrats
01:20:53puissent entendre
01:20:54le prévenu directement
01:20:55par visio.
01:20:56On a été rejoint
01:20:57par Linda Kebab.
01:20:58Bonsoir Linda.
01:20:59Vous êtes déléguée nationale
01:21:00du syndicat de police Unité.
01:21:01J'imagine qu'il y a
01:21:02beaucoup de colère
01:21:03de votre côté
01:21:04et beaucoup d'émotion
01:21:05et que vous voulez rendre hommage
01:21:06à ces agents de la pénitentiaire
01:21:07qui sont morts ce matin.
01:21:08Évidemment,
01:21:09beaucoup d'émotion,
01:21:10beaucoup de colère,
01:21:11beaucoup de rage,
01:21:12beaucoup de révolte
01:21:13de constater
01:21:14le peu de cas
01:21:15qu'on fait de la vie humaine
01:21:16de fonctionnaires,
01:21:17d'agents de la pénitentiaire,
01:21:18de collègues
01:21:19de la pénitentiaire
01:21:20puisque la sécurité
01:21:21c'est une chaîne.
01:21:22Dans cette chaîne,
01:21:23il y a plusieurs maillons.
01:21:24Il y a les forces de l'ordre
01:21:25et de l'autre côté,
01:21:26il y a la justice
01:21:27et les agents de la pénitentiaire.
01:21:28On travaille
01:21:29en étroite collaboration
01:21:30avec les représentants
01:21:31du personnel de la pénitentiaire
01:21:32avec FOPENIT
01:21:33qui était en Skype
01:21:34il y a quelques heures
01:21:35sur votre antenne.
01:21:36Et évidemment,
01:21:37on est frappés
01:21:38du même effroi
01:21:39que ces agents,
01:21:40que ces familles
01:21:41parce qu'évidemment,
01:21:42il y a premièrement
01:21:43un transfert
01:21:44qui va créer de l'empathie
01:21:46mais surtout,
01:21:47et malheureusement,
01:21:48conscience
01:21:49par ces images,
01:21:50par ce qu'on apprend
01:21:51qu'au final,
01:21:52vous savez,
01:21:53toutes ces alertes
01:21:54que l'on fait
01:21:55et pour lesquelles
01:21:56nous sommes malheureusement
01:21:57trop souvent traités de réac
01:21:58trouvent une réalité brutale
01:21:59qui s'appelle
01:22:00juste la mort,
01:22:01l'assassinat
01:22:02de deux personnes
01:22:03et trois autres blessés.
01:22:04Quand on dit
01:22:05que la pénitentiaire
01:22:06c'est la grande
01:22:07oubliée
01:22:08du système
01:22:09de la sécurité,
01:22:10c'est vrai,
01:22:11Linda Kebab,
01:22:12ils n'ont pas de moyens,
01:22:13leur salaire,
01:22:14on le disait tout à l'heure,
01:22:15c'est quoi,
01:22:161 600 euros ?
01:22:17Voilà,
01:22:18et c'est des gens
01:22:19qui prennent des risques
01:22:20tous les jours
01:22:21avec des tenues
01:22:22qui sont parfois
01:22:23littéralement des fauves.
01:22:24Absolument,
01:22:25avec aujourd'hui
01:22:26une hausse
01:22:27de la violence,
01:22:28je rappelle que le pays
01:22:29connaît depuis 50 ans
01:22:30son plus haut taux
01:22:31d'homicides
01:22:32et de tentatives d'homicides
01:22:33avec une hausse
01:22:34des attentes
01:22:35aux personnes
01:22:36et donc tous ces profils-là
01:22:37que les agents
01:22:38de la pénitentiaire
01:22:39doivent gérer
01:22:40dans des prisons
01:22:41qui sont saturées
01:22:42non pas
01:22:43parce qu'on aurait
01:22:44trop de détenus
01:22:45mais parce qu'on n'a pas
01:22:46assez de places de prison
01:22:47en France
01:22:48et donc des agents
01:22:49pénitentiaires
01:22:50loin des caméras
01:22:51et des lumières,
01:22:52loin des smartphones
01:22:53sur la voie publique,
01:22:54loin des débats
01:22:55publics tout simplement
01:22:56qui vivent vraiment
01:22:57de grandes difficultés
01:22:58au quotidien,
01:22:59qui sont mal payés,
01:23:00qui ont peu de moyens
01:23:01et qui doivent gérer
01:23:02tous les jours.
01:23:03Tous les jours,
01:23:04il y a des remontées
01:23:05du terrain de la pénitentiaire
01:23:06d'attaques contre des agents
01:23:07dans les établissements,
01:23:08des violences
01:23:09qui sont exercées.
01:23:10Ils sont confrontés
01:23:11à une violence
01:23:12qui est plus ou moins
01:23:13similaire à la nôtre
01:23:14sauf qu'elle ne se fait pas
01:23:15sur la voie publique.
01:23:16C'est malheureusement
01:23:17de grands oubliés
01:23:18de la fonction publique
01:23:19avec malheureusement aussi
01:23:20au bout,
01:23:21un recrutement
01:23:22qui a des difficultés.
01:23:23Évidemment
01:23:24et on comprend pourquoi.
01:23:25Juste,
01:23:26il y a aussi
01:23:27une disproportion totale
01:23:28entre les moyens
01:23:29que possèdent
01:23:30ces agents pénitentiaires
01:23:31et ce qu'il y a en face.
01:23:32L'armement
01:23:33que l'on voit se déployer
01:23:34du côté des malfaiteurs,
01:23:35ce n'est évidemment pas
01:23:36un combat à armes égales.
01:23:37On va écouter
01:23:38Laurent-Franck Liénard
01:23:39qui est avocat,
01:23:40notamment de policiers,
01:23:41de gendarmes
01:23:42et d'agents pénitentiaires
01:23:43qui explique que c'est
01:23:44une hérésie,
01:23:45cette disproportion.
01:23:46Ça fait des années
01:23:47qu'ils disent
01:23:48nous allons être attaqués.
01:23:49Nous n'avons pas
01:23:50d'armes lourdes.
01:23:51Nous n'avons pas
01:23:52d'armes longues.
01:23:53Nous n'avons pas
01:23:54de gilets pare-balles
01:23:55qui arrêtent
01:23:56les kalachnikovs
01:23:57alors que nous allons
01:23:58être confrontés
01:23:59à de la kalachnikov.
01:24:00C'est une hérésie
01:24:01de continuer
01:24:02ces missions
01:24:03et de plus en plus,
01:24:04les détenus que nous escortons
01:24:05sont dangereux,
01:24:06de plus en plus dangereux
01:24:07parce que nous avons
01:24:08de plus en plus
01:24:09de missions
01:24:10et les hérisses,
01:24:11les groupes d'intervention
01:24:12qui sont chargés
01:24:13des détenus
01:24:14particulièrement dangereux
01:24:15ne peuvent pas
01:24:16tout faire non plus
01:24:17et donc il y a
01:24:18un décalage
01:24:19de dangerosité
01:24:20qui sont pris en charge
01:24:21par ces agents
01:24:22alors qu'ils savent
01:24:23très bien
01:24:24qu'ils sont
01:24:25le maillon faible.
01:24:26Ils sont le maillon faible
01:24:27l'Inda Kebab.
01:24:28En fait,
01:24:29il y a une structure
01:24:30d'emploi de l'arme
01:24:31qui est différente
01:24:32des forces de l'ordre.
01:24:33Ils ont un usage de l'arme
01:24:34qui est, on va dire,
01:24:35moins aisé.
01:24:36Il n'est déjà pas aisé
01:24:37chez nous
01:24:38mais il est d'autant plus,
01:24:39d'autant moins,
01:24:40pardon,
01:24:41chez eux.
01:24:42Et puis,
01:24:43il y a également
01:24:44l'armement.
01:24:45Évidemment,
01:24:46vous allez avoir,
01:24:47il l'a très bien dit,
01:24:48les hérisses
01:24:49qui ont de l'armement lourd
01:24:50mais là,
01:24:51les images
01:24:52ne sont pas très nettes
01:24:53donc on a le sentiment
01:24:54que face à eux,
01:24:55on a des AR-15
01:24:56ou peut-être des SIG MPX,
01:24:57en gros,
01:24:58qui, parfois,
01:24:59sont utilisés
01:25:00sur des théâtres de guerre.
01:25:01On a des filières
01:25:02qui se renouvaient.
01:25:03Pendant longtemps,
01:25:04on a parlé des filières
01:25:05qui sont issues
01:25:06des Balkans,
01:25:07vous savez,
01:25:08issues des guerres
01:25:09des années 80-90.
01:25:10Sauf qu'aujourd'hui,
01:25:11il y a un renouvellement
01:25:12avec le théâtre ukrainien
01:25:13et des armes,
01:25:14parfois,
01:25:15qui ne vont même pas
01:25:16jusqu'en Ukraine
01:25:17et qui restent
01:25:18sur le territoire
01:25:19ouest européen.
01:25:20Donc, potentiellement,
01:25:21on peut avoir aussi
01:25:22de plus en plus,
01:25:23particulièrement
01:25:24parce qu'on a
01:25:25un théâtre de guerre
01:25:26aujourd'hui
01:25:28Ça ajoute encore plus
01:25:29dans la froideur
01:25:31de l'acte
01:25:32de ces personnes-là,
01:25:33de ces criminels,
01:25:34parce qu'a priori,
01:25:35de ce qu'on voit
01:25:36sur les images,
01:25:37c'est qu'ils utilisent
01:25:38les armes en semi-automatique,
01:25:39c'est-à-dire que c'est
01:25:40du coup par coup.
01:25:41Parfois,
01:25:42il y a un usage en rafale
01:25:43qui peut être fait
01:25:44et avec une non-maîtrise
01:25:45de l'arme
01:25:46et donc, du coup,
01:25:47vous faites beaucoup de dégâts.
01:25:48Là, on est sur du coup par coup.
01:25:49Ça veut dire que
01:25:50à chaque cartouche
01:25:51qui part de l'arme,
01:25:52ça veut dire
01:25:53qu'il y a une action de tir,
01:25:54ça veut dire
01:25:56On n'est pas sur du tir en rafale.
01:25:57Et donc, sur ce type d'arme,
01:25:58malheureusement,
01:25:59vous avez de la très bonne précision
01:26:00mais de toute façon,
01:26:01ils sont très proches.
01:26:02Mais ça veut surtout dire
01:26:03qu'on est face à des criminels,
01:26:04vous l'avez dit depuis
01:26:05le début de votre émission,
01:26:06c'est que depuis 92,
01:26:07la pénitentiaire n'avait pas
01:26:08connu de mort
01:26:09et même en 92,
01:26:10dans un contexte
01:26:11qui était bien différent.
01:26:12Mais surtout,
01:26:13ça veut dire qu'on a des gens
01:26:14aujourd'hui,
01:26:15froidement,
01:26:16qui abattent des agents
01:26:17de la pénitentiaire
01:26:18alors qu'il n'y avait
01:26:19aucune nécessité de le faire.
01:26:20Certainement,
01:26:21il n'y avait pas de grand risque
01:26:23et on le voit à la fin,
01:26:24ils ont entre les mains
01:26:25les détenus qui sont venus
01:26:26chercher,
01:26:27leurs clients, tout simplement.
01:26:28Beaucoup disent,
01:26:29l'ami, non,
01:26:30ce n'est pas un ami,
01:26:31ce sont des entreprises criminelles.
01:26:32Ils sont payés pour ça.
01:26:33Il n'y a pas de sentiment.
01:26:34Ils ont leurs clients
01:26:35entre les mains
01:26:36et malgré tout,
01:26:37ils tirent et ils continuent
01:26:38à tirer,
01:26:39non pas en rafale.
01:26:40C'est important de le préciser
01:26:41parce que derrière,
01:26:42après,
01:26:43il y a de grands cheminots,
01:26:44notamment du côté
01:26:45des avocats de la défense
01:26:46qui souvent disent,
01:26:47oui, c'est des tirs en rafale,
01:26:48ils n'ont pas maîtrisé,
01:26:49mais du coup par coup,
01:26:50on veut abattre
01:26:51alors que le détenu
01:26:52est déjà entre leurs mains.
01:26:53Sandra Buisson,
01:26:54le profil de l'homme,
01:26:55du fameux détenu
01:26:56dont on parle
01:26:57depuis 18 heures,
01:26:58il s'appelle Mohamed Amra.
01:26:59Expliquez-nous un peu
01:27:00son pénigré.
01:27:01C'est un homme
01:27:02qui est âgé de 30 ans.
01:27:03Il est né à Rouen
01:27:04et effectivement,
01:27:05il a déjà
01:27:06un petit passif judiciaire.
01:27:07Il a eu plusieurs fois
01:27:08à faire à la police
01:27:09et à la justice.
01:27:10Il a été condamné
01:27:11pas plus tard
01:27:12que vendredi dernier
01:27:13par le tribunal d'Evreux
01:27:14pour un vol avec effraction.
01:27:15Mais surtout,
01:27:16actuellement,
01:27:17il est mis en examen
01:27:18par la GIRS de Marseille
01:27:19pour enlèvement et séquestration
01:27:20ayant entraîné la mort.
01:27:22On sait également
01:27:23d'une autre source
01:27:24qu'il y a peu de temps,
01:27:26il a été également
01:27:27mis en cause
01:27:28dans le cadre d'un meurtre
01:27:29dans la région d'Aubagne.
01:27:31Et donc, cet individu,
01:27:32effectivement,
01:27:33ce que nous disent
01:27:34certains observateurs
01:27:35et notamment Frédéric Ploquin
01:27:36qui est spécialiste
01:27:37de ces dossiers,
01:27:38nous disait
01:27:39ce n'est pas Escobar,
01:27:40ce n'est pas un grand caïd
01:27:41du trafic de drogue.
01:27:42Et donc, c'est étonnant
01:27:44et dramatique
01:27:45qu'on mette ces moyens-là
01:27:47pour libérer cet individu-là.
01:27:50Je vous vois réagir,
01:27:51Linda Kebab.
01:27:52En fait, c'est le paradigme
01:27:53qui change
01:27:54et c'est ce dont
01:27:55on doit avoir conscience.
01:27:56Encore une fois,
01:27:57ce sont vraiment des alertes
01:27:58très importantes
01:27:59qu'il faut prendre en compte.
01:28:00Aujourd'hui,
01:28:01on ne parle plus de légende
01:28:02de la criminalité,
01:28:03on parle de moyens financiers.
01:28:04Vous pouvez avoir
01:28:05des petits profils,
01:28:06des gens qui n'ont pas fait
01:28:07beaucoup parler d'eux,
01:28:08qui ne sont pas issus de la mafia.
01:28:09Il n'y a pas de mafia
01:28:10à proprement parler en France.
01:28:11En effet, vous le disiez
01:28:12il y a quelques instants
01:28:13avant que j'arrive sur le plateau,
01:28:14oui, on a encore moyens
01:28:15en France
01:28:16de ne pas atteindre
01:28:17ce point de non-retour.
01:28:18Néanmoins,
01:28:19il y a des flux financiers
01:28:20extrêmement importants
01:28:21et vous pouvez avoir
01:28:22un petit délinquant
01:28:23dans le stup
01:28:24qui en soi
01:28:25ne fait pas parler de lui,
01:28:26qui n'est pas une légende
01:28:27mais qui a entre les mains
01:28:28une telle quantité d'argent
01:28:31qu'il a les moyens
01:28:32de financer ce type d'évasion
01:28:33parce que ça,
01:28:34c'est de l'argent.
01:28:35Ça a une relation
01:28:36de client à mercenaire.
01:28:37Il y a de l'évasion,
01:28:38il y a de la logistique autour
01:28:39et c'est juste ça.
01:28:40En fait,
01:28:41on n'est plus du tout
01:28:42sur le gangsta-légende
01:28:45comme on a pu le connaître
01:28:46en Europe ou aux Etats-Unis
01:28:48mais vraiment
01:28:49sur la question financière.
01:28:50Et d'ailleurs,
01:28:51c'est important,
01:28:52je l'avais déjà dit
01:28:53sur votre plateau,
01:28:54je le répète,
01:28:55il y a la question des avoirs.
01:28:56On ne gèle pas automatiquement
01:28:57les avoirs en France
01:28:58et ça permet,
01:28:59tant qu'il y a des avoirs,
01:29:00ça permet ce type d'évasion.
01:29:01Il faut geler les avoirs
01:29:02dès lors que les personnes
01:29:03sont mises en examen
01:29:04et j'ai un dernier mot.
01:29:05Je suis désolée,
01:29:06Madame Ferrari,
01:29:07je crois que je vais le passer
01:29:08sinon je trahirai ma parole.
01:29:09Les effectifs
01:29:10de la pénitentiaire
01:29:11dont vous savez,
01:29:12demain,
01:29:13vont engager
01:29:14une journée morte,
01:29:15c'est-à-dire pas de parloir,
01:29:16pas d'accès aux établissements
01:29:17de pénitentiaire
01:29:18à la demande
01:29:19des organisations syndicales,
01:29:20demandent une chose très simple
01:29:21depuis longtemps
01:29:22et ils ne sont pas entendus,
01:29:23c'est qu'on arrête
01:29:24les extractions judiciaires inutiles,
01:29:25parfois,
01:29:26je vous le dis,
01:29:27pour signer un papier.
01:29:28C'est-à-dire qu'on doit
01:29:29signer juste un papier
01:29:30auprès du magistrat,
01:29:31eh bien,
01:29:32il y a une extraction judiciaire
01:29:33avec tous les moyens
01:29:34que ça demande
01:29:35mais surtout tous les risques
01:29:36que ça engrange.
01:29:37Et donc,
01:29:38aujourd'hui,
01:29:39il faut vraiment poser la chose
01:29:40et malheureusement,
01:29:41encore une fois en France,
01:29:42on ouvre des débats
01:29:43administratifs nécessaires
01:29:44mais il faut arrêter
01:29:45les extractions inutiles.
01:29:46Jacques Morel,
01:29:47je rappelle que vous êtes
01:29:48général de gendarmerie,
01:29:49ancien patron
01:29:50de la section de recherche
01:29:51de Versailles.
01:29:52Qu'est-ce qui va se passer
01:29:53maintenant pour la traque
01:29:54de ces gens
01:29:55qui sont les ennemis
01:29:56publics numéro un ?
01:29:57Il y a alors
01:29:58des barrages sur les routes,
01:29:59des contrôles
01:30:00avec la mise en danger
01:30:01de la vie des policiers
01:30:02et des gendarmes
01:30:03parce qu'on voit
01:30:04qu'ils sont prêts à tout.
01:30:05Comment se déroule
01:30:06le processus maintenant
01:30:07de traque ?
01:30:08Oui, alors si vous voulez,
01:30:09dans les minutes
01:30:10ou les heures qui ont suivi,
01:30:11on a mis en place
01:30:12sur le département concerné
01:30:14les départements voisins
01:30:16pilotés par la région
01:30:18qui a injecté des moyens
01:30:20hélicoptères,
01:30:22des antennes GIGN
01:30:24et du RED
01:30:25qui ont été lancées
01:30:26sur le terrain.
01:30:27Le problème maintenant,
01:30:28c'est qu'on n'a aucune certitude
01:30:29que ces gens-là
01:30:30sont encore dans la région.
01:30:33Ils ont pu s'exfiltrer
01:30:34et venir dans un tissu
01:30:36comme la région parisienne
01:30:38ou rejoindre la région marseillaise
01:30:40puisqu'apparemment
01:30:41ils venaient de là-bas
01:30:42et qu'ils doivent avoir là-bas
01:30:43ces relais.
01:30:45Donc, c'est un travail d'enquête
01:30:47qui démarre maintenant
01:30:49avec des gens
01:30:50qui vont regarder
01:30:51tout l'environnement familial,
01:30:53les gens qui sont venus
01:30:54au parloir
01:30:55parce que pour préparer
01:30:56une opération comme ça,
01:30:57il a dû y avoir des contacts
01:30:58soit téléphoniques
01:30:59soit directement
01:31:01pour régler les détails
01:31:03et là, c'est le travail
01:31:05d'enquêteur.
01:31:06Il va falloir aussi
01:31:07interroger les informateurs.
01:31:09On parlait des repentis
01:31:10dans les affaires de stup'
01:31:11mais les services de police
01:31:13ont quand même
01:31:14un certain nombre d'informateurs
01:31:16et généralement,
01:31:17si vous voulez,
01:31:18sur des faits comme ça,
01:31:19les gens qui se sont comportés
01:31:21pour faire du tir à tuer,
01:31:23ils ne sont pas suivis
01:31:24par une grande partie
01:31:25de la voyoucratie
01:31:27et qui donnent
01:31:28des informations
01:31:29parce que ça,
01:31:30ça va venir perturber
01:31:32l'activité de beaucoup de gens,
01:31:35les investigations
01:31:36qui vont être conduites.
01:31:37Donc, il peut y avoir
01:31:38des informations
01:31:39dans les services de police
01:31:40sur une affaire comme ça,
01:31:41sur les gens
01:31:42qui ont participé.
01:31:43Ça veut dire, Linda Kebab,
01:31:44aussi, que vos collègues
01:31:45policiers,
01:31:46que les gendarmes
01:31:47qui sont sur le terrain,
01:31:48ils ont la boule au ventre.
01:31:49Ils se disent
01:31:50ça peut être un contrôle de police,
01:31:51de voiture, voilà
01:31:52et on peut ouvrir le feu
01:31:53sur nous à l'arme automatique.
01:31:54Oui, bien sûr.
01:31:55Alors, le plan Hypervieil
01:31:56est évidemment lancé
01:31:57et coordonné
01:31:58par les gendarmes,
01:31:59en particulier
01:32:00par le commandant de gendarmerie
01:32:01du département de départ.
01:32:02Néanmoins,
01:32:03les polices sont impliqués
01:32:04ne serait-ce
01:32:05par la surveillance des frontières.
01:32:06Alors, c'est un peu compliqué
01:32:07évidemment,
01:32:08parce qu'avec l'Europe
01:32:09et la libre circulation des personnes,
01:32:10c'est compliqué de surveiller
01:32:11des frontières qui n'existent pas.
01:32:12Mais néanmoins,
01:32:13il y a quand même
01:32:14un risque d'évasion
01:32:15vers l'étranger,
01:32:16l'Espagne,
01:32:17le Benelux,
01:32:18voire même l'Angleterre
01:32:19s'il y a
01:32:20des vrais faux papiers
01:32:21déjà qui ont été préparés.
01:32:22Mais les policiers
01:32:23et les gendarmes
01:32:24sont impliqués.
01:32:25Ce qu'il y a
01:32:26d'important à dire,
01:32:27c'est qu'il y a
01:32:28quelques années,
01:32:29dans un braquage,
01:32:30une policière municipale,
01:32:31Aurélie Fouquet,
01:32:32a été tuée,
01:32:34froidement abattue
01:32:35parce qu'une voiture
01:32:36de la police municipale
01:32:37s'approchait d'un fourgon
01:32:38qui venait de commettre
01:32:39un braquage.
01:32:40C'est l'affaire
01:32:41qui est liée à Redouane Faïd.
01:32:42Je me rappelle.
01:32:43Cette policière
01:32:44et son collègue
01:32:45ne savaient absolument pas
01:32:46qu'il y avait de braquages
01:32:47qui venaient d'être commis.
01:32:48Ils n'étaient pas raccrochés
01:32:49aux ondes de la police nationale.
01:32:50Mais ce que je veux vous dire
01:32:51par là,
01:32:52c'est qu'à tout moment,
01:32:53la vision même
01:32:54d'une voiture
01:32:55qui pourrait vouloir
01:32:56contrôler, par exemple,
01:32:57un véhicule
01:32:58dans lequel il serait,
01:32:59pourrait déclencher un tir
01:33:00sur des policiers
01:33:01qui ne feraient qu'un simple
01:33:02contrôle routier.
01:33:03Donc, à tout moment,
01:33:04il peut y avoir une fusillade.
01:33:05Dans l'absolu,
01:33:06j'ai du mal à croire
01:33:07que l'interpellation
01:33:08se ferait
01:33:09de manière tranquille,
01:33:10sauf à aller les taper
01:33:11à 6h du matin
01:33:12et les réveiller.
01:33:13Mais voilà,
01:33:14je ne vais pas rentrer
01:33:15dans le détail
01:33:16parce que je sais
01:33:17qu'on a déjà des remontées
01:33:18sur la manière
01:33:19dont l'enquête
01:33:20va vite se dérouler
01:33:21et je n'ai pas de doute
01:33:22quant au fait
01:33:23qu'il va être rapidement localisé.
01:33:24Néanmoins,
01:33:25je ne crois pas
01:33:26que ça se fera
01:33:27dans le détail.
01:33:28Donc, je vous remercie
01:33:29pour votre attention
01:33:30et je ne crois pas
01:33:31que ça se fera
01:33:32dans l'attention.
01:33:33En tout cas,
01:33:34je ne l'espère pas pour eux.
01:33:35Jean-Sébastien Ferjou.
01:33:36Moi, je voudrais revenir
01:33:37en écoutant
01:33:38notamment ce que vient de dire
01:33:39Linda Kebab
01:33:40sur ces avertissements
01:33:41qui sont lancés
01:33:42et qui ne sont jamais écoutés
01:33:43et il n'y a pas seulement
01:33:44ceux lancés
01:33:45par l'administration pénitentiaire
01:33:46sur ces extractions inutiles.
01:33:47On se souvient
01:33:48de l'interview
01:33:49de la procureure
01:33:50de la République de Paris
01:33:51qui, il y a 18 mois
01:33:52dans Le Monde,
01:33:53alertait sur le risque
01:33:54que faisaient peser
01:33:55les narcotrafics
01:33:56pour la stabilité même
01:33:58qui dit que la République
01:33:59a été attaquée.
01:34:00Non, la République,
01:34:01elle s'est suicidée
01:34:02ou plus exactement,
01:34:03elle se suicide
01:34:04parce que précisément,
01:34:05quand il y a,
01:34:06ce n'est pas une surprise
01:34:07quand il y a autant
01:34:08d'avertissements
01:34:09qui ont été lancés,
01:34:10le rapport sénatorial
01:34:11qui a été publié
01:34:12encore ce matin,
01:34:13mais autant d'avertissements
01:34:14qui ont été lancés
01:34:15aussi bien par des magistrats,
01:34:16par des criminologues,
01:34:17par des responsables politiques
01:34:18et qu'aucune conséquence,
01:34:19aucune conclusion politique
01:34:20n'en est tirée,
01:34:21c'est une forme de suicide
01:34:22sur l'ordre républicain.
01:34:23Je suis d'accord
01:34:24avec ce que dit Jean-Sébastien
01:34:25et je pense qu'il y a
01:34:26beaucoup de Français
01:34:27qui n'en peuvent plus
01:34:28d'entendre
01:34:29la République a été attaquée,
01:34:30la justice a été attaquée.
01:34:31Ce que beaucoup de gens
01:34:32ont envie d'entendre,
01:34:33c'est en fait,
01:34:34comment est-ce qu'on va les
01:34:35mettre hors d'état de nuire ?
01:34:36Je pense que
01:34:37passer le moment
01:34:38de la douleur,
01:34:39passer le moment
01:34:40du résolument,
01:34:41parce qu'à chaque fois
01:34:42qu'on vous explique
01:34:43bah non mais maintenant
01:34:44c'est le moment de la douleur
01:34:45donc les solutions
01:34:46viendront après,
01:34:47en fait en réalité
01:34:48c'est le moment
01:34:49de la douleur
01:34:50et c'est le moment
01:34:51de la douleur
01:34:52donc les solutions
01:34:53viendront après,
01:34:54enfin en réalité
01:34:55elles ne viennent jamais
01:34:56les solutions.
01:34:57Les solutions,
01:34:58il y en a qui sont
01:34:59devant nos yeux,
01:35:00le rapport de la commission
01:35:01d'enquête parlementaire
01:35:02qui a été rendu ce matin
01:35:03et je pense qu'il y a
01:35:04plein de gens
01:35:05qui ont juste envie
01:35:06d'entendre
01:35:07le plan d'attaque
01:35:08pour les massacrer,
01:35:09pour faire reculer,
01:35:10pour les voler,
01:35:11pour les démanteler.
01:35:12Non mais parce que
01:35:13les gens n'en peuvent plus.
01:35:14C'est eux qui massacrent,
01:35:15ce sont eux les barbares,
01:35:16on n'est pas des barbares.
01:35:17Je choisis ce mot-là
01:35:18et je pense qu'il y a
01:35:19plein de gens
01:35:20qui ont envie
01:35:21d'arrêter la vapeur
01:35:22et d'arrêter
01:35:23les discours
01:35:24juste d'indignation.
01:35:25Les gens n'en peuvent plus.
01:35:26Parce que c'est insupportable
01:35:27après autant d'alertes
01:35:28effectivement
01:35:29que des agents soient
01:35:30exposés inutilement.
01:35:31Il y a toujours
01:35:32une part de criminalité
01:35:33dans tous les pays au monde
01:35:34mais là,
01:35:35on est dans autre chose,
01:35:36on est dans quelque chose
01:35:37qu'on a laissé dériver.
01:35:38Célia Barotte
01:35:39et Fabrice Elsner
01:35:40sont tout près du péage
01:35:41d'un Carville
01:35:42dans leur Célia.
01:35:43Un nouveau point,
01:35:44les forces de l'ordre
01:35:45sont toujours stationnées
01:35:46sur cette zone
01:35:47où s'est déroulé
01:35:48le drame ce matin ?
01:35:50Oui, toujours
01:35:51une importante présence
01:35:52policière
01:35:53mais aussi
01:35:54une présence
01:35:55de la part
01:35:56des gendarmes départementaux
01:35:57puisque le plan épervié
01:35:58a été déclenché
01:35:59ce qui implique
01:36:00la présence
01:36:01la mobilisation
01:36:02de 200 gendarmes
01:36:03la mobilisation
01:36:04d'un hélicoptère
01:36:05mais aussi
01:36:06d'unités spécialisées
01:36:07comme le GIGN.
01:36:08Le péage
01:36:09d'un Carville
01:36:10est toujours fermé.
01:36:11La circulation
01:36:12sur les autres axes
01:36:13routiers
01:36:14continue
01:36:15mais il y a
01:36:16des contrôles
01:36:17sur des points
01:36:18stratégiques
01:36:19puisque la traque
01:36:20se poursuit.
01:36:21Aucune interpellation
01:36:22pour le moment
01:36:23aucune information
01:36:24sur le trajet
01:36:25des assaillants
01:36:26et puis
01:36:27cet évadé
01:36:28qui est monté
01:36:29dans ce troisième véhicule
01:36:30puisqu'il y a eu
01:36:31deux véhicules
01:36:32brûlés sur place
01:36:33suite au drame.
01:36:34Le péage
01:36:35est donc fermé
01:36:36la traque
01:36:37se poursuit.
01:36:38Un des importants
01:36:39dispositifs
01:36:40également
01:36:41de la part
01:36:42des policiers
01:36:43scientifiques
01:36:44qui sont toujours
01:36:45sur place.
01:36:46Nous avons vu
01:36:47des voitures
01:36:48de combinaisons blanches
01:36:49des véhicules
01:36:50également mortuaires
01:36:51présents sur place.
01:36:52L'enquête
01:36:53se poursuit
01:36:54mais la zone
01:36:55de recherche
01:36:56s'élargit
01:36:57au fur et à mesure
01:36:58que le temps passe.
01:36:59Bonjour,
01:37:00c'est Lya Barotte
01:37:01avec Fabrice Elsner
01:37:02sur place.
01:37:03On va juste
01:37:04écouter une petite séquence
01:37:05qui est la séquence
01:37:06qui est filmée
01:37:07dans un bus
01:37:08qui est juste derrière
01:37:09le fourgon pénitentiaire
01:37:10au moment où le fourgon
01:37:11passe la barrière de péage
01:37:12et on voit la voiture
01:37:13Bélier qui s'approche.
01:37:14Mais ce qui m'interpelle
01:37:15moi,
01:37:16c'est qu'il n'y a pas
01:37:17de téléphone portable.
01:37:18Tout le monde filme tout
01:37:19aujourd'hui
01:37:20et leur réaction.
01:37:21On va juste écouter
01:37:22cette séquence
01:37:23et puis vous allez me dire
01:37:24ce que vous en pensez
01:37:25de l'Inda Kebab.
01:37:26C'est pas bon.
01:37:27Oh là là.
01:37:28Il y a un flic par terre
01:37:29et tout.
01:37:30On voit le gros braquage
01:37:31au péage.
01:37:32Trop de baisers.
01:37:33Ce qui me terrifie
01:37:34l'Inda Kebab,
01:37:35c'est qu'on a
01:37:36le sentiment
01:37:37qu'il y a
01:37:38des gens
01:37:39qui sont
01:37:40en train
01:37:41d'aller
01:37:42à l'hôpital
01:37:43et qu'il y a
01:37:44des gens
01:37:45qui se sont fait
01:37:46abattre.
01:37:47C'est terrible.
01:37:48On a le sentiment
01:37:49qu'ils ne font pas
01:37:50la différence
01:37:51entre la vraie vie
01:37:52et un jeu vidéo.
01:37:53C'est terrifiant.
01:37:54C'est exactement ça.
01:37:55On a l'impression
01:37:56que le gars
01:37:57est devant Twitch
01:37:58en train de commenter
01:37:59Call of Duty.
01:38:00Je pense que c'est
01:38:01un problème éducatif.
01:38:02Clairement,
01:38:03à entendre la voix,
01:38:04je ne jugerais pas
01:38:05de l'âge de la personne,
01:38:06mais on dirait
01:38:07un jeune adulte
01:38:08ou un ado.
01:38:09Mais on est quand même
01:38:10supposés à cet âge-là
01:38:11avoir conscience
01:38:12de ce qu'est
01:38:13la vie humaine.
01:38:14On se dit que,
01:38:15potentiellement,
01:38:16il peut y avoir des morts.
01:38:17S'il n'a pas l'intelligence
01:38:18d'imaginer qu'il pourrait
01:38:19être, lui,
01:38:20dans un tir collatéral,
01:38:21un dégât collatéral,
01:38:22juste prendre conscience
01:38:23que la vie humaine
01:38:24a une valeur
01:38:25qui, juste,
01:38:26mérite de ne pas
01:38:27avoir ce genre de rire.
01:38:28Mais on est sur
01:38:29un problème éducatif.
01:38:30Madame Ferrari,
01:38:31on est sur un problème
01:38:32qu'on entendait parler
01:38:33il y a quelques mois
01:38:34du débat
01:38:35sur la décivilisation.
01:38:36C'est aussi ça,
01:38:37la décivilisation.
01:38:38C'est l'incapacité
01:38:39à se projeter,
01:38:40au moins par empathie,
01:38:41mais en tout cas
01:38:42par souci
01:38:43de l'ordre
01:38:44et de vivre
01:38:45dans une société en paix,
01:38:46juste,
01:38:47de pouvoir se projeter
01:38:48et de se dire
01:38:49qu'en fait,
01:38:50on est tous concernés.
01:38:51On est absolument
01:38:52tous concernés
01:38:53par ce type d'affaires.
01:38:54Et si je peux me permettre,
01:38:55et je rebondis
01:38:56sur ce que vous disiez
01:38:57tout à l'heure
01:38:58de pardonner
01:38:59le néologisme républicide,
01:39:00je pense que le politique
01:39:01a sa responsabilité,
01:39:02de manière générale.
01:39:03Vous savez,
01:39:04je n'aime pas rentrer
01:39:05dans les débats politiques
01:39:06où il y a toujours
01:39:07de la prise de part et d'autre.
01:39:08Néanmoins,
01:39:09quand j'entends
01:39:10des hommes politiques,
01:39:11quand je lis
01:39:12« juger, sanctionner »,
01:39:13non !
01:39:14L'exécutif n'a pas
01:39:15son mot à dire
01:39:16et c'est ça le sujet.
01:39:17C'est quels sont
01:39:18les moyens de la justice.
01:39:19Il y a déjà une séparation
01:39:20des pouvoirs.
01:39:21Ce sont les magistrats
01:39:22qui ont entre les mains
01:39:23les décisions qui vont
01:39:24être prises au cours
01:39:25de cette enquête
01:39:26et le destin des gens,
01:39:27des personnes qui sont
01:39:28discriminées
01:39:29qui seront interpellées.
01:39:30Donc en réalité,
01:39:31l'homme politique,
01:39:32la seule chose qu'on lui demande,
01:39:33c'est de nous donner des moyens.
01:39:34Pas de préjuger
01:39:35de ce que les magistrats
01:39:36indépendants feront.
01:39:37En revanche,
01:39:38de leur donner des moyens,
01:39:39ce serait bien.
01:39:40Et là, là-dessus,
01:39:41ils n'ont pas peur de la police.
01:39:42Ils n'ont pas peur de personne.
01:39:43Absolument pas.
01:39:44La valeur humaine ne vaut rien.
01:39:45C'est une entreprise criminelle.
01:39:46Mais ils comptent
01:39:47sur leur propre vie.
01:39:48Bien sûr.
01:39:49C'est l'argent,
01:39:50c'est le business avant tout
01:39:51et tant pis pour la vie humaine.
01:39:52Mais ils n'ont pas peur
01:39:53de la justice.
01:39:54Pourquoi ?
01:39:55Parce qu'en réalité,
01:39:56en amont,
01:39:57on n'est pas…
01:39:58Vous savez,
01:39:59j'en parle souvent
01:40:00dans votre émission.
01:40:01Je parle du choc d'autorité,
01:40:02du choc carcéral
01:40:03dans le parcours délinquant.
01:40:04On ne devient pas
01:40:05ce type de criminel
01:40:06du jour au lendemain.
01:40:07Quel est le pédigree
01:40:08de ces personnes ?
01:40:09Qu'est-ce qu'on a fait ?
01:40:10Mais surtout, madame Ferrer,
01:40:11qu'est-ce qu'on n'a pas fait ?
01:40:12C'est surtout là-dessus
01:40:13qu'on peut pointer du doigt.
01:40:14Et moi, ce que j'aimerais
01:40:15voir et entendre,
01:40:16c'est des hommes politiques,
01:40:17des femmes politiques
01:40:18qui disent
01:40:19quels sont les moyens
01:40:20qui doivent être mis en œuvre,
01:40:21quelles sont les décisions
01:40:22qui doivent être prises
01:40:23pour éviter que ça ne se reproduise
01:40:24et éviter qu'on atteigne
01:40:25ce fameux point de non-retour
01:40:26où l'État sera à la main
01:40:27de gens qui auront
01:40:28tellement de pouvoir,
01:40:29de puissance et d'argent
01:40:30qu'ils soumettront
01:40:32des magistrats,
01:40:37les menaceront,
01:40:38tenteront de les corrompre
01:40:39et le jour où on en arrivera,
01:40:41je vous dis qu'il ne faut pas
01:40:42grand-chose pour y arriver,
01:40:43mais il ne faut pas grand-chose
01:40:44malheureux aussi
01:40:45pour empêcher que ça n'arrive
01:40:46et pour le moment,
01:40:47de ce côté-là, je suis désolée,
01:40:48mais l'homme politique,
01:40:49il n'est pas à la hauteur.
01:40:50Il n'est pas à la hauteur
01:40:51et même avec un drame pareil,
01:40:52il n'est toujours pas à la hauteur.
01:40:53Michel Auboin,
01:40:54une dernière réaction ?
01:40:55Cette affaire, effectivement,
01:40:58c'est d'ailleurs assez singulier
01:41:01qu'elle arrive en même temps
01:41:02que le rapport du Sénat,
01:41:03l'excellent rapport du Sénat.
01:41:06Pour souligner l'intérêt
01:41:07de tous ces rapports du Sénat,
01:41:09c'est dommage que le Sénat
01:41:10n'ait pas de pouvoir d'injonction
01:41:11parce qu'après tout,
01:41:12il pourrait aussi obliger
01:41:13les gouvernements successifs
01:41:14à prendre une position.
01:41:18Juste pour rappeler ce qu'a dit
01:41:19ce matin un sénateur,
01:41:20justement, dans le rapport
01:41:21de cette commission,
01:41:22c'est que le risque carcéral,
01:41:24c'est un risque pris en compte
01:41:26par tous les délinquants
01:41:27dans le trafic de stupes
01:41:28et c'est un impondérable.
01:41:29Ils savent que ça va arriver
01:41:30et il faut le prendre en compte
01:41:32et pendant ce temps-là,
01:41:34ils continuent à bosser
01:41:35depuis la prison
01:41:36ou à commanditer des assassinats
01:41:38depuis la prison,
01:41:39mais ça ne fait plus peur
01:41:40parce que ça fait partie du métier.
01:41:42Jacques Morel,
01:41:43je vous avais entendu réagir
01:41:44quand on entendait les jeunes
01:41:45dans le bus qui disaient
01:41:46il y a un policier par terre,
01:41:48regarde.
01:41:49Ils ne se sont peut-être
01:41:50quand même pas rendus compte
01:41:51de la gravité non plus
01:41:53de ce qui se passait.
01:41:54J'aimerais bien,
01:41:55je ne suis pas sûre.
01:41:56Ils pensaient que c'était un braquage
01:41:57comme si le péage avait été attaqué.
01:41:59Ils ne se sont peut-être
01:42:00pas rendus compte.
01:42:01On peut espérer
01:42:02qu'ils ne se sont pas rendus compte
01:42:03de la gravité des faits
01:42:05et qu'ils ont banalisé ça
01:42:07sans savoir que c'était très grave.
01:42:09Très bien.
01:42:10Écoutez, merci beaucoup Linda Kebab.
01:42:12On pense ce soir aux familles surtout.
01:42:14Vraiment, c'est deux pères de famille,
01:42:16un qui a deux enfants de 21 ans,
01:42:18l'autre qui a une compagne enceinte
01:42:20de cinq mois.
01:42:21Pour reprendre les termes
01:42:22qui ont été utilisés dans un tweet,
01:42:24les seuls qui sont châtiés ce soir,
01:42:26ce sont les agents de la pénitentiaire
01:42:28et leur famille.
01:42:29Et on pense évidemment
01:42:30à tous ceux qui sont châtiés.
01:42:32À tous ceux qui sont chargés
01:42:33de la sécurité dans notre pays.
01:42:35C'est vraiment la dernière ligne,
01:42:36j'ai souvent dit dans cette émission,
01:42:37la dernière digue républicaine
01:42:38entre la barbarie et nous.
01:42:39Merci beaucoup à tous
01:42:40d'avoir participé à cette émission,
01:42:42à cette édition spéciale dans Punchline.
01:42:44Dans un instant,
01:42:45c'est Pierre de Villeneuve
01:42:46qu'on va retrouver sur Europe 1.
01:42:47Pierre, bien sûr,
01:42:48vous allez consacrer
01:42:49l'essentiel de votre émission
01:42:50à ce qui s'est passé dans l'heure.
01:42:51Exactement.
01:42:52Suite de l'émission spéciale
01:42:53sur ce que vous venez de dire
01:42:54et puisque vous parliez du narcotrafic,
01:42:56nous serons avec le sénateur
01:42:57qui enquête dessus,
01:42:59Jérôme Durin, tout à l'heure.
01:43:00Pierre de Villeneuve
01:43:01pour Europe 1 soir,
01:43:0219h21.
01:43:03Et sur CNews,
01:43:04c'est Christine Kelly pour Face Info.
01:43:05Bonne soirée à vous
01:43:06sur nos deux antennes.
01:43:07À demain.