• il y a 7 mois
Les invités de Laurence Ferrari débattent de l'actualité dans #Punchline du lundi au jeudi.

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00:00:00Bonsoir à tous et bonsoir à toutes, bienvenue dans Punchline, ce soir sur CNews, la situation
00:00:04reste tendue en Nouvelle-Calédonie où des renforts de sécurité ont été envoyés ou
00:00:07un pont aérien a été mis en place, l'aéroport, les ports de l'archipel sont sécurisés
00:00:12au lendemain de l'instauration de l'état d'urgence, pour autant, rien n'est réglé
00:00:16et les habitants continuent de vivre la peur au ventre, on entendra leur témoignage un
00:00:20deuxième gendarme mort à la suite d'un tir accidentel selon le ministre de l'Intérieur
00:00:24Gérald Darmanin.
00:00:26L'hommage ce soir à 18h de tout un village, Blangy-le-Château dans le Calvados, à l'un
00:00:30des agents pénitentiaires abattus lors de l'évasion de Mohamed Amra, Arnaud Garcia
00:00:35avait 34 ans, son père témoigne au micro de CNews, il rappelle à quel point son fils
00:00:40aimait son métier.
00:00:41Enfin un nouveau non-lieu dans l'affaire Traoré, la cour d'appel de Paris a confirmé la décision
00:00:46de première instance pour les trois gendarmes qui ont interpellé Adama Traoré, décédé
00:00:50après une course poursuite en juillet 2016, sa famille a décidé de se pourvoir en cassation.
00:00:56Voilà pour les grandes lignes de nos débats ce soir dans Polnstein avec mes invités mais
00:00:59tout de suite, il est 17h, c'est l'heure du rappel des titres de l'actualité avec
00:01:02Simon Guylain.
00:01:03La mobilisation des agents pénitentiaires se poursuit aujourd'hui en France, la grève
00:01:10a été reconduite dans toutes les prisons, l'enquête avance pour retrouver le commando
00:01:14qui a tué deux agents pénitentiaires, c'est ce qu'a affirmé Gérald Darmanin, 350 enquêteurs
00:01:18sont mobilisés et un hommage sera rendu aux deux victimes à 18h.
00:01:23La famille d'Adama Traoré se pourvoit en cassation, cela fait suite au non-lieu confirmé
00:01:27en appel pour les gendarmes qui ont interpellé le jeune homme mort en juillet 2016, cette
00:01:32décision de justice est une nouvelle étape décisive dans cette affaire.
00:01:35Et puis Vladimir Poutine est arrivé à Pékin pour une visite de deux jours, le président
00:01:40russe s'est entretenu avec son homologue chinois Xi Jinping, les deux hommes assurent
00:01:44vouloir éviter une escalade du conflit en Ukraine, les deux pays se sont mis d'accord
00:01:48sur le fait qu'une solution politique à la crise en Ukraine est la voie à suivre.
00:02:18C'est le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin qui l'a annoncé ce matin, un deuxième
00:02:32gendarme a été tué en Nouvelle-Calédonie à la suite d'un tir accidentel, un nouveau
00:02:37drame qui porte à 5 le nombre de morts dont deux gendarmes depuis le début des émeutes
00:02:42qui frappent l'archipel.
00:02:44Emmanuel Macron a déclaré l'état d'urgence et tout est déployé pour endiguer la situation
00:02:50catastrophique.
00:02:51Plusieurs dizaines de militaires sont partis d'Ystre la nuit dernière direction Nouméa.
00:02:55Un pont aérien entre l'Hexagone et le territoire va permettre d'acheminer rapidement des renforts
00:03:02de sécurité intérieure, civile et militaire, mais aussi du matériel permettant d'assurer
00:03:07les besoins essentiels à la population.
00:03:10Plus de 2000 policiers et gendarmes sont mobilisés sur l'île.
00:03:13En 24 heures, on compte 70 nouvelles interpellations.
00:03:17Les cinq premières assignations à résidence sont des membres du CCAT, la frange la plus
00:03:23radicale du front de libération canaque socialiste.
00:03:26Gabriel Attal a annoncé interdire TikTok pour notamment limiter le contact entre les émeutiers
00:03:32et contenir l'emballement.
00:03:34Voilà pour le point de la situation Louis de Ragnel, c'est le début de la nuit en
00:03:38Nouvelle-Calédonie, il y a une toute petite baisse des tensions, c'est cela ?
00:03:41Petite accalmie, alors qu'il est essentiellement au couvre-feu qui a lieu maintenant depuis
00:03:45deux jours.
00:03:46Petite accalmie, mais il y a quand même des centaines de policiers et de gendarmes blessés
00:03:50qui sont pris en charge dans les hôpitaux.
00:03:53Il y a trois policiers qui ont été grièvement blessés aujourd'hui, donc il n'y a plus
00:03:58de pronostic vital engagé pour l'un des trois policiers.
00:04:01Il y en a un qui a été blessé à l'œil et un autre à l'avant-bras par balle, que
00:04:06des blessures par balle.
00:04:07Et puis il y a quand même deux gendarmes qui ont été tués, donc un qui s'est pris
00:04:11une balle dans la tête hier et puis le second qui a été blessé à l'occasion d'un accident
00:04:18avant une manœuvre.
00:04:19Donc la situation reste quand même très très tendue et c'est vrai que nous on n'a
00:04:24pas beaucoup l'habitude de ces situations à distance, parce qu'en fait toute la complexité
00:04:27vient du fait que la Nouvelle-Calédonie est très loin de la métropole.
00:04:30C'est une île et par définition les ressources ne sont pas illimitées.
00:04:33Donc on parle d'un pont aérien qui est mis en place, donc mille policiers et gendarmes
00:04:38supplémentaires qui sont en train d'être acheminés, les premiers sont arrivés.
00:04:42Au total ça fera 2700.
00:04:432700, mais alors attention, pour rentrer quand même dans le détail, qu'est-ce que ça veut
00:04:46dire 2700 ? Une île de plus en soi, ce n'est pas énorme.
00:04:49Tout le monde se dit que c'est énorme, c'est assez peu.
00:04:51Quand on compare avec ce qui s'était passé les émeutes après Noël, c'était 45 000
00:04:56policiers et gendarmes pour un territoire métropolitain.
00:04:59Pourquoi est-ce qu'on est à 1000 et on ne peut pas faire plus ? C'est à cause des
00:05:03Jeux olympiques.
00:05:04Il y a un vrai sujet autour de ça.
00:05:05Parce que vous avez beaucoup de gendarmes par exemple, de policiers, qui sont en repos
00:05:09dans la perspective, qui prennent quasiment leurs vacances d'été un peu anticipées.
00:05:13Par ailleurs, on parle de 1000 plus 1700, 1800 déjà sur place.
00:05:18Les 1700, 1800 déjà sur place, ils sont exténués, donc ils vont se reposer aussi
00:05:25un tout petit peu.
00:05:27La priorité, il y a une stratégie, il y a une tactique qui a été mise en place par
00:05:31le ministère de l'Intérieur, c'est d'essayer de créer une sorte d'effet de blast, de sidération
00:05:36avec plus de 40 hommes du GIGN, il y a des hommes du RAID aussi, qui vont principalement
00:05:41taper des têtes de réseau, des cibles, pour essayer aussi de créer un effet déceptif
00:05:46du côté des émeutiers et des contestataires, rassurer aussi la population qui a grandement
00:05:50besoin d'être rassurée d'abord et d'être protégée.
00:05:54Et ensuite, la stratégie va consister à d'abord et avant tout protéger les personnes
00:05:58et ensuite les biens.
00:05:59Et dans un deuxième temps, les biens seront déjà dégénérés.
00:06:01Aujourd'hui, il n'y a aucune consigne de protection des biens qui est donnée aux policiers
00:06:06et aux gendarmes, tellement la situation est dure sur place.
00:06:10Et j'ajoute, et je termine simplement par ça, il y a deux types de biens qui sont protégés
00:06:16pour le coup de manière très sûre, c'est le port et l'aéroport qui sont protégés
00:06:21par les militaires.
00:06:22Mais attention aussi dans le vocabulaire qu'on emploie.
00:06:26J'ai entendu beaucoup, oui, l'armée est envoyée sur place.
00:06:28Non, l'armée ne va pas aller au contact de la population, ne va pas faire des missions
00:06:32de police. L'armée va faire ce qu'elle sait faire et ce qu'elle a l'habitude de faire
00:06:37depuis des années, c'est-à-dire protéger des emprises stratégiques.
00:06:40Le port et l'aéroport sont des emprises stratégiques.
00:06:42Pas des patrouilles dans la rue.
00:06:43En tout cas, pour le moment, les patrouilles, les missions de police, c'est la police et
00:06:47la gendarmerie.
00:06:48Très bien, on a compris.
00:06:50C'était cette chronique d'un désastre annoncé, ce qui se passe en Nouvelle-Calédonie.
00:06:53Oui, ça, vraiment, c'était vraiment prévisible et d'ailleurs tellement prévisible qu'il
00:06:58y a l'aspect tragique, c'est-à-dire les personnes qui perdent la vie.
00:07:01Il y a l'aspect catastrophique, c'est-à-dire les centaines de millions de dégâts.
00:07:04Et puis, il y a un autre aspect qui est très préoccupant parce que ça devient un schéma.
00:07:08Il y a l'ingérence de puissances étrangères.
00:07:11C'est toujours les mêmes, Russie, Chine.
00:07:12Là, c'est l'Azerbaïdjan, un nouveau suspect, l'Azerbaïdjan.
00:07:16C'est les mêmes qui étaient, sauf l'Azerbaïdjan, à la manœuvre à Mayotte.
00:07:19Donc, ça, c'est le premier élément du schéma.
00:07:21Et le deuxième élément du schéma, c'est que maintenant, l'extrême-gauche, quelle
00:07:25que soit la circonstance, quel que soit le contexte, utilise le mot colonial.
00:07:29Que ça soit les banlieues françaises, Mayotte, c'est la gauche, la gauche en
00:07:34général, mais l'extrême-gauche en particulier, ou la Nouvelle-Calédonie.
00:07:37On est dans un contexte colonial.
00:07:38Écoutez, agiter, dire que la France est un pays qui est une puissance coloniale, qui
00:07:43opprime la Nouvelle-Calédonie, dans un contexte aussi dramatique, je trouve ça
00:07:48totalement irresponsable.
00:07:49Et donc, ils ajoutent encore du désordre au désordre.
00:07:52Je vais vous passer la parole Eugénie.
00:07:53On va juste écouter des habitants, parce que c'est important de comprendre ce
00:07:55qu'ils vivent là-bas.
00:07:56On a entendu Sonia Baques, qui est l'enseignante secrétaire d'État, présidente
00:08:00de la province sud de la Nouvelle-Calédonie, qui vit sous protection
00:08:03policière permanente, protégée par le REN, tant elle est menacée.
00:08:06Mais là, j'aimerais qu'on écoute quelques habitants qui racontent leur quotidien.
00:08:10Je pense qu'on a les prémices d'une possible guerre civile sur Nouméa.
00:08:15Pour le moment, c'est un petit peu contenu, mais je pense qu'on va y arriver
00:08:19rapidement, si rien n'est fait, si ça reste dans une situation telle qu'elle.
00:08:24On se partage des tours de vigilance entre voisins.
00:08:28On a barricadé nos quartiers.
00:08:31On a fait en sorte que personne ne puisse passer.
00:08:33On se relaie jour et nuit, par quart, deux, trois, quatre heures.
00:08:40Ça dépend des endroits.
00:08:42Chacun essaie d'être solidaire, se partage à manger, se partage des bons
00:08:45plans pour essayer de trouver des petites supérettes où il reste encore à manger,
00:08:49où on a de l'eau, où on a peut-être des médicaments aussi, selon les pharmacies.
00:08:54Le problème de cette clinique, c'est qu'elle est à l'entrée de Nouméa sur une
00:08:57presqu'île et que la route est coupée, entre guillemets.
00:09:00Et donc, il y a un problème d'accessibilité des soignants et des malades.
00:09:03Au niveau de la clinique, la clinique a décidé de fermer ses urgences.
00:09:08La clinique a décidé d'arrêter toute activité programmée.
00:09:12La clinique a décidé de ne plus recevoir aucun nouveau malade.
00:09:16Voilà pour ces témoignages.
00:09:17Je ne sais pas si on comprend bien qu'on parle d'un territoire français.
00:09:20Certes, Outre-mer, mais un territoire français.
00:09:22Ça rappelle aussi un peu Mayotte.
00:09:23François Puponi.
00:09:24Oui, on est en France, dans un processus politique qui a été engagé et qui,
00:09:29malheureusement, de la manière dont il s'est déroulé, ne pouvait entraîner
00:09:32qu'un échec. Il y a des indépendantistes qui disent, nous, on n'est pas français.
00:09:37On ne veut plus de la France et on veut l'indépendance.
00:09:39Alors, il semble qu'il y a eu trois référendums.
00:09:40Oui, mais on leur a dit, vous allez avoir un référendum.
00:09:42Et quand ils ont vu que, globalement, ils allaient perdre les référendums
00:09:45parce que le corps électoral était ce qu'il était, ils disent,
00:09:48on n'est plus d'accord.
00:09:49Donc, on veut, en fait, on veut voter tout seul.
00:09:51Il n'y a que nous qui pouvons voter.
00:09:53Et donc, on arrive à un blocage complètement institutionnel,
00:09:56politique et avec un chaos parce qu'il y a l'aspect politique et l'aspect social.
00:10:00Derrière, il y a...
00:10:01Et humanitaire.
00:10:02Et humanitaire.
00:10:03Et il y a des ingérences.
00:10:04Les gens qui ne peuvent pas aller à la maternité, qui ne peuvent pas aller à l'hôpital.
00:10:07Il y a des ingérences.
00:10:08C'est-à-dire que quand de soins de gens, à reçu il y a six mois...
00:10:11Alors, l'Azerbaïdjan, que vient faire l'Azerbaïdjan là-dedans ?
00:10:13Globalement, ils veulent déstabiliser la France d'une manière générale avec la Turquie
00:10:17parce que le Nouvel-Calédonie, ce n'est pas n'importe quel endroit dans le Nord.
00:10:20C'est à cause de l'Arménie.
00:10:21C'est de ce qu'on a fait avec l'Arménie.
00:10:22Moi le premier, entre autres.
00:10:23On a été embêté, entre guillemets, les Azeris et les Turcs en disant
00:10:27vous êtes en train de faire un génocide au Karabakh en faisant partir les Arméniens.
00:10:31Ils se sont dit, ah bon vous ?
00:10:33Alors, ils ont fait partir les Arméniens.
00:10:34Il n'y en a plus un au Karabakh.
00:10:35Ils ont dit, maintenant, on va s'occuper de la Corse, de la Kyrgyz et des Domtom.
00:10:40Et ils ont déclaré à l'Assemblée nationale azerbaïdjanaise
00:10:43que la France doit donner l'indépendance à ces trois territoires.
00:10:46Et ils ont reçu les indépendantistes de Corse,
00:10:48les indépendantistes du Nouvel-Calédonie et des indépendantistes des Domtom.
00:10:52Oui, avec des voyages tout frais payés.
00:10:53En Turquie, en disant la France est un pays colonial et on va vous aider.
00:10:59Et ça a permis à ces parties-là d'avoir, entre guillemets,
00:11:02une reconnaissance internationale.
00:11:04Parce que c'était Aliev qui, au nom des pays non alignés, les invitait.
00:11:09C'est très grave, Laurent, c'est très grave sur la question des ingérences.
00:11:13Ça a commencé...
00:11:13Je veux d'abord passer la parole à Eugénie.
00:11:15On reparle des ingérences après, Louis, promis.
00:11:17C'est un sujet grave.
00:11:19Pourquoi ça reflambe aujourd'hui,
00:11:20alors qu'on se rappelle que ça avait flambé à la fin des années 80 ?
00:11:24Il y a eu tout un processus d'apaisement.
00:11:26Pourquoi ça reflambe aujourd'hui ?
00:11:26Vous l'avez dit, à l'ingérence, il y a aussi un discours,
00:11:28vous l'avez dit, Éric, post-colonial, qui est à nouveau très, très vif.
00:11:33Et c'est d'ailleurs une des raisons pour laquelle une grande partie de la gauche
00:11:36lance quasiment tous les groupes de gauche ont voté contre la loi
00:11:40qui élargissait le corps électoral.
00:11:41La fameuse loi qui a déclenché ces émeutes en premier lieu.
00:11:44Et on peut s'entender, d'ailleurs, que la gauche qui prône le droit du sol
00:11:48lorsqu'il s'agit de la France, prône en Nouvelle-Calédonie
00:11:52une forme de droit du sang,
00:11:52puisqu'elle refuse d'ouvrir le corps électoral à l'ensemble des citoyens
00:11:55français qui vivent sur ce territoire et qui sont nés sur ce territoire.
00:11:58Pour moi, il y a un deux poids, deux mesures absolu.
00:12:00C'est à dire que la gauche, qui dit que le grand remplacement n'existe pas
00:12:03en métropole, dit qu'il faut lutter contre le grand remplacement des kanaks,
00:12:06en réalité, et un discours complètement contradictoire,
00:12:09un discours ethno-différentialiste en Nouvelle-Calédonie,
00:12:11puisqu'elle postule que, finalement, les kanaks ne pourront jamais être français
00:12:15et qu'ils ne pourront jamais s'assimiler à la France.
00:12:17Et c'est pour moi, ça va au rebours de tout ce qui était la gauche,
00:12:22c'est à dire la défense aux parents de la nation et de la civilisation.
00:12:25Et notamment à ce qu'a dit Christiane Taubira, ancienne garde des Sceaux,
00:12:28qui a longuement parlé de la Nouvelle-Calédonie aujourd'hui.
00:12:30Oui, elle a dit que les peuples avaient le droit de défendre leur culture,
00:12:32leur tradition, leur peine de mourir.
00:12:33Ils ne veulent pas mourir, ils ne veulent pas, voilà, Céline Pinard.
00:12:36On est vraiment, on joue à front renversé.
00:12:39Ça dit bien l'hypocrisie de tous ces gens.
00:12:42Et donc, on pourrait dire mais c'est parfaitement incohérent tout ça.
00:12:45Ça dépend de quel point de vue on se place.
00:12:47C'est incohérent si on cherche dans leur discours une forme de cohérence interne.
00:12:51Ça devient parfaitement cohérent si on voit qui est ciblé et qui est ciblé.
00:12:56C'est l'État français.
00:12:57Et quel est le but ?
00:12:58C'est de déstabiliser politiquement.
00:13:00Et à ce moment-là, l'État français a du sens.
00:13:03Et un des autres problèmes, c'est que de toute façon, on est dans une situation.
00:13:07On a vraiment le couteau sous la gorge.
00:13:09C'est-à-dire que tel que les accords étaient conçus en 88,
00:13:12il ne supposait qu'une seule porte de sortie, c'était l'indépendance.
00:13:16Sauf que ce n'est pas ceux qui ont voté les gens.
00:13:18Et comme personne n'avait prévu qu'il ne se passerait pas cela,
00:13:21on est dans une situation qui est provisoire avec un double corps électoral.
00:13:27C'est exactement ce qui n'est pas supportable par notre Constitution.
00:13:30Donc, en plus, de toute manière, le gouvernement a le couteau sous la gorge.
00:13:34Il ne peut pas laisser le statu quo.
00:13:37Et dès qu'il bouge, il fait exploser toute l'île.
00:13:39Alors, on va écouter Gabriel Attal, qui parle des sanctions pénales lourdes.
00:13:43Je salue d'ailleurs l'arrivée de Béatrice Brugère.
00:13:44Bonsoir, secrétaire générale de l'unité Magistrat.
00:13:47On va parler aussi avec vous de ce qui s'est passé dans l'heure il y a deux jours.
00:13:51On écoute le Premier ministre parce qu'il a annoncé la diffusion d'une circulaire
00:13:55à l'initiative d'Éric Dupond-Moretti pour garantir des sanctions pénales lourdes
00:13:58à l'encontre des émeutiers.
00:14:00Une circulaire pénale sera donc publiée par le garde des Sceaux
00:14:03dans les toutes prochaines heures pour garantir les sanctions,
00:14:06les plus lourdes, contre les émeutiers et les pillards.
00:14:10Parce que, je le redis, les premières victimes de ces violences,
00:14:13les premières victimes de ces exactions, ce sont les habitants
00:14:16de la Nouvelle-Calédonie qui veulent pouvoir vivre en paix.
00:14:20Et évidemment, je leur adresse ma solidarité.
00:14:22Je pense à tous les habitants.
00:14:23Je pense aux familles.
00:14:24Je pense à la jeunesse, durement frappée par ces émeutes.
00:14:28Le deuxième objectif, après celui du rétablissement de l'ordre,
00:14:31c'est évidemment la continuité de la vie en Nouvelle-Calédonie.
00:14:35Pour cela, nous avons pris des décisions relatives
00:14:38à l'approvisionnement logistique de la Nouvelle-Calédonie.
00:14:41Une CIC logistique a été déclenchée et là aussi,
00:14:45un pont aérien est mis en place pour, évidemment, ravitailler
00:14:48la Nouvelle-Calédonie des denrées et des matières absolument essentielles,
00:14:53garantir la continuité des services de soins et, évidemment,
00:14:56l'approvisionnement alimentaire de l'île.
00:14:59Voilà pour Gabriel Attal.
00:15:00Eric Nelon, on voit qu'il y a beaucoup de prise de parole de sa part.
00:15:04Visiblement, sous l'impulsion du président Macron,
00:15:06qui lui demande d'être vraiment sur le dossier en permanence.
00:15:10On a l'impression qu'il y a un vrai décalage avec ce qui se passe sur le terrain.
00:15:12Oui, parce qu'en fait, on ne se rend même pas compte de ce que c'est
00:15:17que de vivre dans cette situation-là, où vous avez peur à chaque minute
00:15:19pour votre vie. Ce n'est pas seulement un différent politique.
00:15:22C'est que les gens, en plus, c'est un territoire où il y a énormément d'armes.
00:15:26Donc, dès qu'il y a un différent, ça tourne au drame.
00:15:29Et puis surtout, la République, je vais être un peu brutal dans mon expression,
00:15:33est attaquée à la fois de l'extérieur, les ingérences étrangères et de l'intérieur
00:15:37par des gens qui parlent de situations coloniales.
00:15:39Donc, il faut absolument que l'État réaffirme son autorité.
00:15:42Ce que tente de faire Gabriel Attal.
00:15:44J'espère que ce ne seront pas que des paroles et des actes,
00:15:47parce que ce qui est en jeu est extrêmement grave.
00:15:50C'est quand même la légalité qui est en jeu.
00:15:52C'est des gens qui veulent renverser un processus démocratique par les armes.
00:15:56Si nous acceptons cela...
00:15:57On l'a déjà accepté en Corse, pardon, mais les émeutes en Corse
00:16:00et la violence en Corse ont abouti à un processus d'autonomie
00:16:09mis en oeuvre par Emmanuel Macron.
00:16:10Donc, il a quelque part donné une prime à la violence en Corse.
00:16:14Il ne faut pas s'étonner qu'ensuite, en Nouvelle-Calédonie,
00:16:16le même processus ait lieu.
00:16:18Non, le problème, c'est que ça devient de la règle.
00:16:19C'est-à-dire qu'en fait, vous pouvez voter ce que vous voulez à l'Assemblée,
00:16:22faire les accords que vous voulez.
00:16:23Tout se règle dans la rue.
00:16:24Tout se règle.
00:16:24C'est avec des armes, François ?
00:16:26Des armes.
00:16:26Le problème de la Nouvelle-Calédonie, qui sort moins un peu de la Corse,
00:16:29c'est que les gens ont des armes.
00:16:31Et qu'on est dans une logique où, effectivement,
00:16:34on a mis en place un processus démocratique,
00:16:36mais qui, de toutes les manières,
00:16:37dès lors que le résultat ne satisfait pas les indépendantistes,
00:16:39ne leur convient pas.
00:16:41Donc là, on va sûrement rétablir l'ordre.
00:16:42Donc, ça ne se règle que dans un seul sens.
00:16:43Oui, on va sûrement rétablir l'ordre.
00:16:45Moi, je suis convaincu que l'État sera capable.
00:16:47L'état d'urgence et plus les rangs de l'ordre militaire.
00:16:50Les interpellations, les assignations résidences.
00:16:51Mais une fois qu'on aura rétabli l'ordre,
00:16:53le problème politique ne sera pas réglé.
00:16:55On n'aura rien réglé, en fait, de ce qu'il faut faire demain.
00:16:58Louis Dragnel ?
00:17:01Je suis d'accord avec ce que disait François Puponi sur les armes.
00:17:05Juste deux chiffres, la Nouvelle-Calédonie,
00:17:08271 000 habitants, 100 000 armes à feu en circulation,
00:17:1180 000 légales, une estimation de 20 000 illégales.
00:17:14Donc, ça veut dire très concrètement qu'il y a au moins une arme à feu
00:17:17en moyenne dans chaque foyer calédonien.
00:17:19Et c'est aussi toute la difficulté pour la police et la gendarmerie.
00:17:23Et la constitution quasiment de milices, privées de défense,
00:17:26parce que les gens savent que les policiers ne peuvent pas tout faire pour eux.
00:17:28Et les gendarmes non plus.
00:17:29Exactement.
00:17:30Et j'ai ajouté, juste par rapport au défi humanitaire et logistique
00:17:33que vous évoquiez tout à l'heure,
00:17:35il y a un défi aussi, notamment sur l'histoire de l'approvisionnement en sang,
00:17:38en poche de sang.
00:17:39Et donc, voilà, il y a quelque chose qui est en train de se mettre en place
00:17:41avec la métropole, surtout les pays voisins,
00:17:44parce qu'il y a beaucoup de gens qui ne peuvent plus faire leur dialyse.
00:17:46Vous avez raison de le rappeler.
00:17:47Un dernier mot là-dessus, Jeunier, en avance, parce qu'après,
00:17:49j'aimerais qu'on évoque... Non ?
00:17:51Si, si, non, mais la question, c'est qu'on est dans un entre-deux maintenant.
00:17:54Soit on va vers l'intégration de ce territoire véritablement dans la République
00:17:58et donc, droit de vote pour tous, soit on va vers l'indépendance.
00:18:00On ne peut pas indéfiniment gagner du temps.
00:18:02Et je voudrais souligner quand même la position de Marine Le Pen
00:18:04qui est exprimée dans Le Monde cette après-midi,
00:18:06où elle tourne le dos finalement à toute l'histoire du Rassemblement national,
00:18:09puisqu'elle propose finalement de céder aux...
00:18:11Front national, en l'occurrence.
00:18:12Front national, puisqu'elle propose de céder aux indépendantistes
00:18:15en programmant un nouveau référendum dans 40 ans,
00:18:18ce qui ne fait que déplacer le problème.
00:18:20En réalité, c'est de dire, dans 40 ans, on a des nouvelles émeutes,
00:18:22on a des... Enfin, je pense qu'au moins, il va falloir une fois pour toutes
00:18:25régler, trancher ce problème.
00:18:27On ne peut pas indéfiniment faire des référendums tous les 20 ans
00:18:30et avoir des émeutes et des révolutions tous les 20 ans.
00:18:33Ça ne fait pas se...
00:18:33Il n'y a pas d'alternative à la légalité républicaine.
00:18:35La légalité républicaine...
00:18:36Il est d'accord avec vous, il n'y a pas besoin de s'appliquer.
00:18:38Je ne sais pas si vous vous rendez compte, comme Laurent,
00:18:40je ne sais pas si vous vous rendez compte,
00:18:41aujourd'hui, un citoyen espagnol ou estonien
00:18:43peut voter aux élections locales en France,
00:18:45mais un Français qui est né après 1996 ne peut pas voter en Nouvelle-Calédonie.
00:18:52On mesure l'absurdité.
00:18:54C'est les accords de 88, enfin, bien sûr, mais c'est totalement absurde.
00:18:57C'est les accords de 88 pour calmer la situation après les morts d'Ouvéa.
00:19:01Non, mais en fait, François, dans tout le processus,
00:19:06tout a été fait à chaque fois pour calmer.
00:19:07Et en fait, expliquez-moi un processus historique
00:19:13où on a fait voter une première fois les gens,
00:19:14une deuxième fois pour vérifier qu'ils étaient vraiment conformes avec le premier vote,
00:19:17une troisième fois pour vérifier qu'ils étaient vraiment d'accord avec les deux premiers votes.
00:19:20On est d'accord.
00:19:21Non, mais on ne va pas imaginer une présidentielle où on vote quatre fois.
00:19:24Moi, je pense que face aux émeutiers...
00:19:28Il va y avoir un quatrième référendum.
00:19:30Mais face aux émeutiers, à chaque fois, c'est le même sujet.
00:19:33Je pense que face aux émeutiers, Emmanuel Macron aurait dû convoquer le Congrès immédiatement
00:19:37et envoyer la force là-bas.
00:19:38Faire un quatrième référendum, c'est juste gagner du temps
00:19:42pour garder ces deux corps électoraux.
00:19:45Sauf qu'aujourd'hui, il y a quand même des tensions sur l'île
00:19:48liées en fait à cette dualité électorale.
00:19:51Et combien de temps, si vous reportez ça à 40 ans,
00:19:54les gens vont accepter de payer des impôts sans avoir le droit de vote,
00:19:58sans pouvoir poser sur les décisions ?
00:20:00Un quatrième référendum, c'est une capitulation.
00:20:01Ça s'appellerait une capitulation.
00:20:02On avance. On a beaucoup parlé de la Nouvelle-Calédonie.
00:20:04On a la présence de Béatrice Brugère qui est magistrate.
00:20:06Et justement, vraiment, après ce qui s'est passé lors de cette attaque du fourgon pénitentiaire,
00:20:10j'aimerais l'entendre parce qu'au cœur des revendications,
00:20:12des agents pénitentiaires, il y a le fait que les magistrats veulent voir beaucoup
00:20:16les prévenus pour les jugements, en tout cas pour l'enquête préliminaire.
00:20:21Et on va se poser la question avec vous.
00:20:23Est-ce qu'il y a des cas dans lesquels on peut éviter ces transferts de prisonniers ?
00:20:27Mais d'abord, on va rejoindre nos envoyés spéciaux,
00:20:29Thibault Marcheteau et Fabrice Elsner,
00:20:31qui se trouvent à Blangy-le-Château dans le Calvados.
00:20:34Thibault, vous avez pu vous entretenir avec le père d'Arnaud Garcia,
00:20:38l'un des deux agents qui a été tué ce mardi.
00:20:41Pendant 45 minutes avec Fabrice Elsner, on a pu rencontrer Dominique Garcia,
00:20:45qui est le père d'Arnaud Garcia, qui a perdu la vie dans cette attaque au fourgon mardi dernier.
00:20:50Il nous a reçus à la mairie de Blangy-le-Château, où il est conseiller municipal.
00:20:54Dans la salle des cérémonies a-t-il insisté ?
00:20:56La salle où il a marié lui-même son propre fils, un grand moment de bonheur pour lui.
00:21:00Nous a-t-il expliqué ?
00:21:02La première question que l'on a posée avec Fabrice Elsner, c'est
00:21:04comment est-ce que vous vous sentez quelques jours seulement après ce drame ?
00:21:08Je vous propose d'écouter sa réponse.
00:21:09C'est le fait que ça fait deux jours que je ne dors plus.
00:21:13La colère. Pourquoi ?
00:21:16Je remets tout en cause.
00:21:18Donc je ne dors pas, je me vide de mes larmes.
00:21:23J'ausculte toutes les photos de mon gamin que j'ai pu avoir.
00:21:26Dans cet entretien, il est également revenu sur un moment de grand bonheur pour lui.
00:21:29C'est l'annonce il y a quelques jours seulement par son fils
00:21:32qu'il allait devenir grand-père pour la première fois,
00:21:34parce que Marie, la femme d'Arnaud, est enceinte de plusieurs mois.
00:21:38Évidemment, on peut imaginer son état de détresse aujourd'hui.
00:21:41Elle est encore en état de choc, nous disait Dominique Garcia.
00:21:44Il a eu également des mots pour le mouvement des agents de la pénitentiaire
00:21:47qui manifeste devant les maisons d'arrêt depuis maintenant plusieurs jours.
00:21:50Il a dit qu'il comprenait et qu'il soutenait ce mouvement
00:21:53parce qu'il faut que ce métier change pour que ce drame ne se reproduise plus jamais.
00:21:56Merci beaucoup Thibaut Marcheteau et Fabrice Elsner qui sont sur le terrain.
00:22:00À l'instant, on apprend que l'intersyndicale des surviens de prison
00:22:04maintient les blocages demain, dans la journée de vendredi.
00:22:08Béatrice Brugière, vous voyez ou j'imagine que vous connaissez
00:22:11les agents de la pénitentiaire, vous travaillez avec eux au quotidien.
00:22:13Vous comprenez leur désarroi et leur colère ?
00:22:15Oui, tout à fait.
00:22:16Alors nous, on a une spécificité, c'est qu'on est un syndicat confédéré
00:22:19et donc on travaille en permanence avec FO pénitentiaire,
00:22:24qui est un syndicat très présent au ministère de la Justice.
00:22:29Et on comprend tout à fait leur colère.
00:22:31Je voudrais faire juste un petit recul dans l'histoire,
00:22:34parce que c'est toujours intéressant de se souvenir.
00:22:36Moi, je me souviens quand même de blocages extrêmement importants
00:22:39de la pénitentiaire.
00:22:40C'était il n'y a pas si longtemps, mais quand même avec Nicole Belloubet.
00:22:44Je ne sais pas si vous vous en souvenez.
00:22:46Et à l'époque, il y avait eu des agressions aussi assez fortes dans la pénitentiaire
00:22:51et les surveillants avaient dit maintenant, ça suffit.
00:22:53On veut avoir un minimum de sécurité.
00:22:57Et en fait, on s'aperçoit que la sécurité n'est pas une évidence
00:23:01au ministère de la Justice pour les agents qui assurent la sécurité des autres.
00:23:05On pourrait peut-être faire ce parallèle aussi avec les policiers.
00:23:09Et il y a vraiment un problème quasiment idéologique.
00:23:13Je ne sais pas d'ailleurs pourquoi, parce qu'en fait, je ne comprends pas.
00:23:17Mais ils doivent se battre, entre guillemets, pour obtenir, si vous voulez, une sécurité.
00:23:22Il faut savoir quand même que dans les prisons, les portes sont ouvertes.
00:23:26Les gens pensent que les portes sont fermées, mais ce n'est pas vrai.
00:23:28Les portes sont ouvertes.
00:23:29Les détenus se promènent dans les prisons.
00:23:32Il y a très peu de personnes qui restent enfermées dans une prison.
00:23:35Et il faut savoir que les surveillants ne sont pas armés non plus.
00:23:38Et donc, il y a eu déjà toute une bataille pour obtenir un minimum de sécurité à l'intérieur des prisons.
00:23:45Aujourd'hui, maintenant, on voit que c'est à l'extérieur, lors des transferts.
00:23:49Oui, et je rappelle aussi, parce que ce n'est pas inintéressant, vous l'avez cité tout à l'heure,
00:23:52mais Christiane Taubira, par exemple, quand elle était garde des Sceaux,
00:23:55s'était opposée fermement à ce qu'on appelle le renseignement pénitentiaire.
00:23:59Le renseignement pénitentiaire, il est un peu au cœur du sujet d'aujourd'hui,
00:24:03parce que c'est ce qui permet d'identifier la dangerosité.
00:24:06La dangerosité d'un détenu, il n'y a pas que le casier dans la dangerosité.
00:24:12Il y a les fréquentations, il y a tout ce qu'on ne voit pas, tout ce qu'on ne sait pas.
00:24:15Et donc, le renseignement pénitentiaire est extrêmement important.
00:24:18Donc, oui, moi, je comprends cette colère parce qu'en fait,
00:24:22on voit très bien qu'il faut se battre pour avoir le minimum
00:24:25et il faut même se battre contre une forme d'idéologie.
00:24:29Je me souviens d'une directrice de l'administration pénitentiaire
00:24:33qui, récemment, en partant dans son pot d'épargne,
00:24:36s'était enorgueillie d'avoir supprimé le mot sécurité à l'administration pénitentiaire.
00:24:41Tout ça pour poser le cadre.
00:24:42Et ce n'est pas inintéressant parce qu'on voit que la France ne sait se réformer que dans le tragique.
00:24:49C'est très étonnant, d'ailleurs, pour le pays de Descartes,
00:24:52de voir que la rationalité n'est pas toujours dans les débats.
00:24:55Et c'est sous la pression de la réalité, sous la pression du tragique,
00:24:59que finalement, on pose vraiment les problèmes sur la table.
00:25:02Alors, Éric Nolot, vos réactions ? Après, on va parler des magistrats.
00:25:05Je crois que nous citons de manière défavorable Mme Christiane Taubira.
00:25:08Il faudra quand même un jour faire le bilan des nuisances de cet idéologue, quand même.
00:25:13Parce qu'à chaque fois qu'il y a une crise,
00:25:15on s'aperçoit que Mme Taubira soit commente de façon irresponsable,
00:25:18dans le cas du dossier néo-calédonien, soit on ne sait pas d'où ça vient.
00:25:22On sait d'où ça vient, c'est une idéologie dont elle n'est pas la seule représentante,
00:25:26mais une des plus éminentes représentantes.
00:25:28Et tant qu'on ne reviendra pas sur cette idéologie, rien ne changera.
00:25:32Il y aura des mesurettes, mais il faut changer de logiciel idéologique.
00:25:35Alors, Béatrice Brugère ?
00:25:37Pour finir là-dessus, ce qui est intéressant, c'est que l'Italie a connu un peu aussi
00:25:43des formes de violences extrêmes avec la mafia et le transfert des détenus.
00:25:48Et donc, il y a très longtemps, eux, que par exemple,
00:25:51ils utilisent des fourgons blindés pour des détenus extrêmement dangereux.
00:25:55Ça, c'est une mesure qui me semble évidente,
00:25:58qui fait partie d'ailleurs des revendications, j'ai entendu hier, de la pénitentiaire.
00:26:02Et peut-être qu'ils seront, j'espère, retenus par le ministère de la justice.
00:26:06Mais en fait, c'est tout le logiciel qu'il faut changer.
00:26:10Parce que si on commence à regarder comment on fouille,
00:26:13pourquoi il y a autant de téléphones, pourquoi en prison,
00:26:16on peut continuer son trafic de stupéfiants, pourquoi en prison...
00:26:19Commandité des meurtres, des assassinats, etc.
00:26:22Voir des évasions, puisque là, on est quand même sur de la criminité organisée.
00:26:25Bien sûr. François, un petit mot ?
00:26:28Est-ce qu'on fait une pause après ?
00:26:29Juste pour une raison, enfin, je pense pour une raison simple.
00:26:31Il y a une telle pression de surpopulation,
00:26:35une des raisons pour lesquelles on laisse un peu rentrer, c'est que ça permet de...
00:26:39Moi, rappelez-vous, pendant le Covid, on avait libéré, je ne sais pas, 17 000 ou 20 000...
00:26:4415 000, oui, c'est ça.
00:26:45Quand j'en avais posé la question à une ministre qui était en place,
00:26:48c'était « la drogue n'arrive en plus, on ne la tient plus... »
00:26:50C'était Mme Belloubet !
00:26:51Oui, c'est Mme Belloubet, regardez, non ?
00:26:53Pendant des dizaines d'années, les prisons ont fonctionné sans drogue,
00:26:56je suis désolée, pardon.
00:26:57Non, mais là, ça devient de l'asile, la France.
00:27:01On fait une pause.
00:27:03On reste avec vous, Béatrice Brugère.
00:27:04« Justice, la colère qui monte », c'est le titre de votre livre aux éditions de l'Observatoire.
00:27:07On essaiera de comprendre si, de temps en temps,
00:27:10les prisonniers ne sont pas obligés d'être transférés.
00:27:13Voilà, ça, c'est important, parce que c'est ce que demandent aussi
00:27:15les agents pénitentiaires.
00:27:16À tout de suite, dans « Punchline ».
00:27:20Il est 17h30, on se retrouve dans « Punchline » sur CNews
00:27:23avec le rappel des titres de l'actualité.
00:27:25Simon Guillain, Simon.
00:27:29L'hommage aux deux agents pénitentiaires tués mardi
00:27:31va se tenir d'ici une demi-heure à un quart-ville dans l'heure.
00:27:34C'est au péage de ce village qu'un commando a attaqué deux fourgons.
00:27:37Et pendant ce temps, la mobilisation des agents pénitentiaires
00:27:40se poursuit partout sur le territoire.
00:27:42L'enquête avance pour tenter de retrouver les tueurs,
00:27:44a affirmé Gérald Darmanin.
00:27:46350 enquêteurs sont actuellement mobilisés.
00:27:49À Marseille, une enquête a été ouverte
00:27:51après la découverte d'un tag antisémite
00:27:53sur le mur d'une synagogue de la ville.
00:27:55Une croix gammée mélangée à une étoile de David a été dessinée.
00:27:58La mairie de Marseille fustige un tag intolérable.
00:28:01Benoît Payan a demandé l'effacement immédiat de ce dessin.
00:28:05Et puis, une nouvelle rixe qui tourne au drame.
00:28:06À Poitiers, un adolescent de 17 ans a été tué d'un coup de couteau.
00:28:09Trois autres personnes ont été blessées.
00:28:11Les faits se sont produits la nuit dernière sur un parking de la ville.
00:28:15Cinq personnes qui pourraient être impliquées dans ce meurtre
00:28:17ont été interpellées par les forces de l'ordre de Reims.
00:28:19Merci beaucoup, Simon Guillain.
00:28:21On continue à parler des conditions de travail des agents pénitentiaires.
00:28:25On va voir avec vous dans un instant, Béatrice Brugère,
00:28:27s'il y a des possibilités de rendre moins dangereux
00:28:30chaque transfert de prisonniers.
00:28:32Juste, j'aimerais qu'on écoute le reportage de Stéphanie Roquier.
00:28:34Elle a rencontré deux surveillants
00:28:35qui exercent donc ce métier à risque au quotidien.
00:28:39Écoutez.
00:28:42C'est un choix de carrière difficile, mais qu'il ne regrette pas.
00:28:46Depuis plus d'un an,
00:28:47Mickaël est surveillant au centre pénitentiaire de Marseille.
00:28:51Tous les jours, il craint pour sa vie.
00:28:53Des fois, on est tout seul sur une coursive avec des fois sans détenus.
00:28:57On est tout seul sur la coursive.
00:28:59Seul, oui, ça arrive.
00:29:00Des fois seul et des fois, il y en a qui sont tout seuls sur deux coursives.
00:29:04Oui, il peut se passer n'importe quoi.
00:29:06Tout le temps, je me dis, j'espère que ça va bien se passer.
00:29:08J'espère que ça va bien se passer.
00:29:09J'espère que je vais rentrer chez moi.
00:29:10On stresse tous les jours.
00:29:12Tous les jours, on stresse.
00:29:13Et quand on a fini la journée, on souffle bien.
00:29:16On est content de rentrer entier.
00:29:17Lors des transferts, ces agents dressent le même constat.
00:29:21David est brigadier-chef.
00:29:23Il travaille dans l'administration pénitentiaire depuis plus de 30 ans.
00:29:27Il faut limiter ces sorties-là.
00:29:28Il faut les limiter parce qu'on évitera tous les risques.
00:29:31On sort maintenant pour un doigt cassé, pour des conneries comme ça.
00:29:35On est obligé de sortir, on se met en danger.
00:29:37On a des protocoles qui sont signés qui nous mettent en danger.
00:29:39Ou des agents qui sont sur place, livrés eux-mêmes dans des hôpitaux.
00:29:43Jamais on ne pensait,
00:29:45en tout cas, je ne pensais jamais que ça allait arriver quelque chose comme ça.
00:29:47Jamais.
00:29:48Ces surveillants pénitentiaires espèrent des moyens supplémentaires
00:29:51pour ne pas avoir à vivre un nouveau drame.
00:29:55Voilà pour ce reportage de Stéphanie Rouquier.
00:29:58Béatrice Bauger, vous êtes secrétaire générale de l'unité magistrale.
00:30:01Est-ce qu'il n'y a pas des moyens,
00:30:02des visios qui vont permettre d'éviter certaines situations à risque ?
00:30:05Est-ce que les magistrats sont prêts à cet effort-là ou pas ?
00:30:07Où est-ce que c'est important de voir le détenu parfois ?
00:30:10Oui, alors je crois qu'il ne faut pas quand même déplacer le problème,
00:30:13qui est quand même le problème.
00:30:15Là, on change de sujet.
00:30:16C'est une façon de changer le sujet.
00:30:18Le sujet, c'est quand même aujourd'hui
00:30:21quelqu'un qui est dans le haut du spectre,
00:30:24dont tout le monde dit que le narcotrafic est quelque chose d'extrêmement dangereux
00:30:28et sur lequel nous tirons tous, quand même depuis un certain temps,
00:30:32la sonnette d'alarme sur cette dangerosité.
00:30:34Les magistrats en premier et ça, je vous l'accorde volontiers.
00:30:37C'est-à-dire qu'il faut changer tout le système
00:30:39parce que justement, l'État français n'est peut-être pas capable de réfléchir
00:30:43par anticipation sur cette réalité criminelle
00:30:45et sécuriser davantage les transferts.
00:30:48Ça, c'est le vrai sujet quand même.
00:30:49On est d'accord.
00:30:50Mais est-ce que vous, magistrats, des fois vous dites
00:30:52« j'ai besoin de voir ce détenu, j'ai besoin de parler avec lui pour de vrai ? »
00:30:56Alors sur le sujet de la visio,
00:30:58qui pourrait être un moyen technologique extrêmement intéressant pour éviter.
00:31:02Mais vous avez vu, il n'y a pas que ça.
00:31:04Il y a les hôpitaux, il y a tout.
00:31:05Les transferts, il n'y a pas que pour les magistrats.
00:31:08Pour éviter, ou en tout cas réduire le risque, puisque c'est ça quand même l'idée.
00:31:12Oui, bien sûr, à mon avis, qu'on peut faire beaucoup mieux.
00:31:15Et d'ailleurs, pour citer encore les Italiens, eux le font depuis longtemps.
00:31:18Sauf que ça voudrait dire plusieurs choses.
00:31:20C'est ça qu'il faut comprendre.
00:31:21Un, la loi soumet la visio à l'assentissement du détenu.
00:31:28Donc il faut que le détenu...
00:31:29Oui, oui, parce qu'on va quand même commencer par...
00:31:30Mais il faut que le détenu accepte.
00:31:32Oui.
00:31:33Il y a une possibilité si vraiment il y a un trouble à l'ordre public exceptionnel
00:31:39ou si vraiment il y a un risque d'évasion.
00:31:41Bon, voilà.
00:31:42Mais déjà, il faut que le détenu l'accepte.
00:31:44Premièrement, le Conseil constitutionnel aussi est très réticent.
00:31:48On va quand même dire les choses parce qu'on estime dans ce pays que voir ses juges,
00:31:52c'est une valeur ajoutée.
00:31:53Tant mieux.
00:31:54Mais très clairement, il y a une réticence.
00:31:57Et enfin, pour être plus pragmatique, on n'est pas très bien équipé.
00:32:02On va dire les choses.
00:32:03D'accord.
00:32:03Donc, en réalité, c'est un changement de culture qui doit s'accompagner
00:32:06avec des moyens qui soient performants.
00:32:09Si vous avez un magistrat qui n'entend rien, que de l'autre côté, ça ne marche pas,
00:32:13ben personne n'a envie de le faire.
00:32:14Bon, ça, c'est la troisième.
00:32:15Mais je comprends.
00:32:16Et enfin, la dernière chose qui me semble extrêmement importante
00:32:19et qui fait un clin d'œil à ce magnifique rapport
00:32:23qu'il faudra exploiter au cours de nos émissions,
00:32:26qui a été fait par le Sénat sur le narcotrafic.
00:32:31Il y a...
00:32:32Il y a de la corruption.
00:32:34Il y a de la corruption dans la fonction publique comme dans le privé,
00:32:37parce qu'il y a une force, une surface financière telle que tout s'achète.
00:32:42Donc, il faut également sécuriser les PV.
00:32:45C'est-à-dire que si vous faites en visio derrière, il faut que les choses soient sécurisées.
00:32:50Et tout ça, ça se pense, ça s'appelle de l'anticipation, ça s'appelle de la stratégie.
00:32:54Ce n'est pas que simplement de l'argent, c'est de l'argent.
00:32:56Pourquoi, faire comment et avec quelle formation et quelle pensée stratégique ?
00:33:01On est encore un peu loin du compte.
00:33:02Ok, Louis Dragnel, une question.
00:33:03Oui, j'avais une question à vous poser.
00:33:05Est-ce qu'on ne pourrait pas faire selon le type de procédure ?
00:33:08Je m'explique.
00:33:09Qu'un magistrat voit la personne qu'elle s'apprête à juger,
00:33:13évidemment, ou à entendre.
00:33:14Évidemment, je comprends que même vous,
00:33:16vous préfériez avoir la personne en face de vous.
00:33:19Là-dessus, moi, je n'ai pas de débat.
00:33:21En revanche, il y a quelques cas absurdes qui nous remontent.
00:33:24Par exemple, quand on voit qu'il y a une escorte pénitentiaire
00:33:27qui est prévue pour quelqu'un qui va faire 1 400 kilomètres
00:33:29simplement pour aller signer un document.
00:33:31Est-ce que, là, dans ce cas, il n'y a même pas besoin de se voir ?
00:33:34Est-ce qu'on ne peut pas faire une signature électronique
00:33:36dans la mesure où déjà, pour vous...
00:33:37Non, mais ça, je pense qu'il y a peut-être des axes de progression.
00:33:41C'est ce que je disais.
00:33:43On ne peut pas rentrer dans la folie, parce qu'il y a des idées absurdes.
00:33:45Par exemple, j'ai écouté les idées qui consistaient à dire
00:33:48qu'il faudrait que les magistrats se déplacent.
00:33:49Moi, je considère que vous, vous êtes déjà ensevelis de travail.
00:33:53Si, en plus, c'est à vous de vous déplacer, on n'y arrivera pas.
00:33:55Évidemment, ce n'est pas que les magistrats.
00:33:57C'est magistrats plus greffiers, au passage,
00:34:00et voitures qui va avec quand il y en a.
00:34:01Alors, les distances, parfois, sont très importantes.
00:34:05Donc, à un moment donné, oui, il y a aussi une vision un peu stratégique
00:34:09du temps et de ce qu'on en fait.
00:34:12Moi, je suis tout à fait ouverte, bien évidemment.
00:34:14Je dis, c'est un changement de culture.
00:34:16Ce changement de culture, il va s'adosser sur de l'intelligence.
00:34:19Il y a des choses, en effet, qui n'ont aucun intérêt ou qui sont très formelles.
00:34:23Et il y a des choses qui sont essentielles.
00:34:25Il y a d'ailleurs, suite à ce qui est arrivé,
00:34:28l'Assemblée nationale qui va faire justement une mission sur cette idée.
00:34:32Donc, ce sera le moment de lister exactement ce qui est important,
00:34:36ce qui ne l'est pas.
00:34:36Mais encore une fois, si vous voulez vraiment un changement de culture,
00:34:39il faut que derrière, il y ait des moyens et de la sécurité.
00:34:42On va juste écouter Pierre Botton, qui était notre invité hier,
00:34:44homme d'affaires, ancien détenu.
00:34:45Il a passé plus de 600 jours en détention.
00:34:47Je crois qu'il a fait sept maisons d'arrêt différentes.
00:34:49Il parle de son vécu et des choses qui pourraient être améliorées.
00:34:52Écoutez-le.
00:34:53On a été capables, pour les Jeux olympiques,
00:34:56de supprimer toutes les procédures, tous les recours administratifs
00:34:59pour construire des stades olympiques.
00:35:00On n'est pas capables de le faire pour les prisons.
00:35:03On me dit oui, mais alors pour les familles, pour aller loin,
00:35:05ça va être loin et tout ça. Et FaceTime.
00:35:08Mais moi, je préfère parler dix fois à mes enfants par FaceTime
00:35:12plutôt qu'elles viennent me voir en prison.
00:35:14Ça, ça fait partie des pistes aussi, Béatrice Brugère.
00:35:16Oui, mais c'est ce que j'appelle en fait un changement total,
00:35:20mais qui doit être adossé, c'est ce que je dis,
00:35:22encore avec une vision, une anticipation des moyens.
00:35:25Mais tout ne se fera pas comme ça.
00:35:27Voilà. Mais je suis tout à fait d'accord pour le faire.
00:35:30D'ailleurs, ça existe déjà.
00:35:32On parle comme si ça n'existait pas.
00:35:33Ça existe, la vision.
00:35:34Mais encore une fois, beaucoup disent ça marche pas, ça fonctionne mal.
00:35:37Et encore une fois, il faudra changer la loi.
00:35:41Puisque souvent, ce sont les détenus qui sont contents,
00:35:45peut-être, de sortir aussi la preuve.
00:35:47On l'a vu.
00:35:48Oui, c'est super. Il y a deux familles en deuil et trois blessés.
00:35:51Alors, Éric, vous aurez tous la parole.
00:35:53Quand les rapports alertent sur le développement incroyable du narcotrafic,
00:35:58les moyens financiers dont ils disposent,
00:36:01on se dit qu'il devrait y avoir un branle-bas de combat.
00:36:03Ça ne devrait pas passer par une réflexion qui prenne des mois ou des années.
00:36:07C'est une situation d'urgence,
00:36:09parce que là, les prochains transferments vont être faits
00:36:12dans des véhicules aussi peu adaptés que celui qui a été attaqué il y a quelques jours.
00:36:16Donc, on se dit qu'il y a une situation d'urgence,
00:36:18mais la réponse passe par, je ne sais quelle commission, Théodule.
00:36:22Il y a quelque chose qui va tomber.
00:36:23Sur les transferts, il y a quand même la capacité d'avoir une montée en gamme de sécurité,
00:36:29puisque maintenant, tout le monde connaît qu'il y a un niveau 3, un niveau 2,
00:36:33et il y a un niveau qui s'appelle DPS.
00:36:35Et on a la possibilité de faire appel aux forces de sécurité intérieure
00:36:39pour escorter, évidemment, quand on pense qu'il y a un danger.
00:36:43Donc, je pense qu'il est évident qu'après ce drame,
00:36:46tout le monde doit être extrêmement vigilant sur le niveau de sécurité.
00:36:49Bien sûr, mais la démonstration de force qu'on fait,
00:36:51si on va le faire, va faire peur à longtemps.
00:36:54François, Céline.
00:36:55Dommage, j'allais visiter, dans le cadre de mon travail parlementaire, des DPS,
00:36:59pour avoir compris leur statut, comment ils étaient contrôlés.
00:37:01Et ce qui m'était ressorti aussi dans le dialogue,
00:37:03c'est qu'il y a certains gardiens de prison qui sont payés très peu,
00:37:08enfin, le salaire d'un gardien de prison...
00:37:091600, 1700 euros ?
00:37:11Non, bon, il y avait des détenus qui les menaçaient en disant,
00:37:15et le soir, les compagnes du détenu venaient les voir à la maison chez eux.
00:37:19Il y a des problèmes de corruption, mais il y a aussi des problèmes de menaces.
00:37:22De menaces physiques.
00:37:22De menaces physiques, et donc, ils vivent dans un environnement
00:37:25où on sent que les délinquants ont pris le dessus depuis plusieurs années.
00:37:28Alors là, on arrive à une situation qui est...
00:37:30Enfin, qu'on n'avait pas imaginé.
00:37:32Il y a aussi des solutions, parce que...
00:37:33Il faut aussi un peu avancer dans le débat, si je peux me permettre.
00:37:36Il y a des solutions, c'est que là, on est sur un projet de construction.
00:37:40Tant mieux, parce qu'on manque de place.
00:37:42Il serait temps, aujourd'hui, de s'interroger, encore l'Italie,
00:37:46parce que l'Italie, c'est la mafia, donc c'est ça, c'est le haut du spectre.
00:37:49Réfléchissons avec ceux qui ont déjà agi mieux que nous et avant nous.
00:37:53Eh bien, eux, il y a longtemps qu'ils ont construit des établissements sécurisés
00:37:57pour ces personnes-là, où on a moins de téléphones,
00:38:01moins de possibilités de corruption, moins de...
00:38:03Mais oui, mais c'est ça.
00:38:04Là, aujourd'hui, en vrai, je ne dis pas que tout le monde est mélangé, mais...
00:38:08Pas loin.
00:38:09Parce qu'on manque de place et que même le travail pénitentiaire,
00:38:12parce que ceux qui sont en prison, c'est aussi eux,
00:38:14ceux qui travaillent pour eux aussi, vivent en prison.
00:38:18Les conditions sont impossibles.
00:38:19Quand on parle de réinsertion, il n'y a pas de réinsertion vraiment possible.
00:38:23Et la sécurité, elle vient aussi de ce problème-là.
00:38:26Donc, on n'a pas anticipé.
00:38:27Donc, aujourd'hui, on gère l'urgence.
00:38:29Manifestement, c'est à l'ordre du jour de gérer l'urgence.
00:38:31Tant mieux. Céline Pinard.
00:38:33J'allais dire, face à ce qui vient de se passer,
00:38:35c'est un message très, très clair qui est envoyé à tout le monde
00:38:39et qui dit que l'État, aujourd'hui, n'est pas en mesure de protéger
00:38:42ceux qui le servent et notamment ceux qui exercent, en réalité,
00:38:45les fonctions régaliennes sur le terrain.
00:38:47Et quand vous avez un message qui est envoyé comme ça,
00:38:50ça veut dire que c'est open bar et que c'est le moment, en fait,
00:38:54de faire exploser tout ce qui ne va pas partout.
00:38:57Parce que, tout simplement, vous avez un État qui est déjà en situation de dépassement.
00:39:01Et la deuxième chose, c'est que la corruption,
00:39:03elle ne vient pas simplement grâce à l'argent.
00:39:06Elle vient aussi à cause de ce déficit de sécurité.
00:39:09C'est-à-dire qu'aujourd'hui, un trafiquant qui va voir un policier
00:39:14ou un gardien de prison en lui disant
00:39:16« je te fais la peau, Jean Kikine, ton fils,
00:39:19je suis prêt à faire du mal à ta femme et je peux même te tuer »,
00:39:23en fait, il est crédible.
00:39:24Et si le gardien lui répond « non, je résisterai
00:39:27parce que j'ai l'État français derrière moi,
00:39:29l'autre en face est mort de rire et nous aussi ».
00:39:31Mais il est d'autant plus crédible après ce qu'il s'est passé à Carville.
00:39:34– Je me permets d'insister, c'est une démonstration de force terrible.
00:39:38– Surtout au-delà du drame absolu de ce qui s'est passé,
00:39:41moi ce qui m'a vraiment…
00:39:43ils n'étaient pas obligés de tuer les gardiens de prison.
00:39:46Ils avaient réussi l'évasion, entre guillemets.
00:39:48– Parce qu'ils les ont tués après l'évasion ?
00:39:49– Oui, ils sont revenus les abattre.
00:39:52– Parce que là, on voit l'opération,
00:39:54on a eu la caméra de vidéosurveillance.
00:39:56– Ils ont été abattus après.
00:39:58Et donc ça, c'est un autre message qui est passé.
00:40:02Ils ont récupéré, et il y a eu la volonté de tuer volontairement,
00:40:06puisque l'évasion était en train d'être réussie.
00:40:08Et c'est ça qui est aussi le message qui est passé à l'État.
00:40:10– En fait, c'est encore un autre message, c'est encore… Louis ?
00:40:13– Non, simplement, j'essayais de me souvenir
00:40:16pourquoi c'est l'administration pénitentiaire qui assure ce type d'escorte.
00:40:20En fait, pour revenir à un débat qu'on a eu quelques années en arrière,
00:40:23on parlait de la police qui faisait beaucoup trop de missions indues.
00:40:27Et parmi ces missions indues, il y avait précisément,
00:40:30beaucoup de policiers disaient, on passe notre temps à faire des transferts de détenus,
00:40:33donc il faut qu'on trouve une autre organisation.
00:40:36L'idée qui avait été trouvée à l'époque,
00:40:37c'était exactement le cas de figure auquel on est confronté.
00:40:41Et le paradoxe dans cette histoire,
00:40:42c'est que la police n'est pas particulièrement allégée,
00:40:46en entendre matin, midi et soir,
00:40:47que la police est asphyxiée sous les tâches,
00:40:50sous le poids de toutes les missions qui sont toutes prioritaires.
00:40:54Et je trouve que ce qui est assez symptomatique,
00:40:57c'est qu'on a franchi vraiment un palier,
00:40:58dans le sens où la police ne peut même pas assurer plus de missions,
00:41:01alors qu'elle est précisément déchargée de ses missions de transfert.
00:41:04Et ces missions de transfert se passent dans des conditions
00:41:07qui ne sont pas du tout au niveau, et on vient de le voir.
00:41:09Oui, avec des fourgons de déménagement quasiment.
00:41:11C'est encore une illustration de l'augmentation de la violence de la société
00:41:15et de l'État qui n'arrive pas à assurer.
00:41:16Juste sur ce transfertement de charges,
00:41:18c'était en 2019 en fait, ça a vraiment eu lieu,
00:41:21même si c'était voté avant,
00:41:22en fait ça a été mal calibré.
00:41:24Donc en fait, la police était contente en effet de ne plus avoir ces charges,
00:41:28mais l'administration policière l'a récupérée
00:41:31avec des effectifs totalement sous-dimensionnés.
00:41:33Donc il y a une tension permanente et en réalité, ça fait des années,
00:41:36il y a plein de rapports d'ailleurs sur cette question,
00:41:38où même on a des détenus parfois qui ne sont pas amenés
00:41:41parce qu'ils n'ont pas les moyens.
00:41:43Donc encore une fois, on est sur un autre sujet qui est celui de l'État
00:41:47qui ne calibre pas les missions, qui rajoute des missions,
00:41:49qui n'a pas les moyens et qui met en tension du coup les agents
00:41:54et donc en danger.
00:41:55C'est vraiment le constat que vous faites dans votre livre
00:41:57Justice, la colère qui monte aux émissions de l'Observatoire.
00:41:59Moi, je serai ministre, je le prendrai et je l'appliquerai intégralement.
00:42:02Mais bon, je ne le suis pas, et tant mieux pour moi.
00:42:04Eugénie, rapidement peut-être, ou on avance ?
00:42:06Céline, je voudrais qu'on parle de l'affaire Traoré.
00:42:08Je pense qu'il y a quelque chose du consentement citoyen,
00:42:10c'est-à-dire qu'on commence à avoir besoin de forces de police
00:42:13et de forces régaliennes, comme si on était un pays du tiers monde
00:42:16dans lequel les gens ne sont pas éduqués,
00:42:18dans lequel ils n'ont pas intégré la norme.
00:42:20Il faut leur imposer de l'extérieur par la violence et le bâton.
00:42:24Or, ce qui caractérise les sociétés démocratiques,
00:42:27c'est l'intégration de la norme et donc le fait que, normalement,
00:42:30vous ne gérez que des déviances extrêmement fortes
00:42:33parce que les autres se gèrent eux-mêmes.
00:42:35Et là, ce que ça dit de l'évolution de notre société est extrêmement inquiétant.
00:42:40Voilà, j'aimerais qu'on parle maintenant un tout petit peu de l'affaire Traoré.
00:42:42Là encore, on va parler de justice, évidemment, Méladresse Brugière,
00:42:45puisque la Cour d'appel de Paris vient de confirmer le non-lieu
00:42:47qui a été prononcé en première instance pour les trois gendarmes
00:42:50qui ont interpellé Adama Traoré, décédé après une course poursuite
00:42:52le 19 juillet 2016.
00:42:54La famille d'Adama Traoré, qui, évidemment, est emmenée par sa sœur Assa
00:42:59et son collectif justice pour Adama, s'est déjà pourvue en cassation.
00:43:03Les explications de Célia Barotte et je vous passe la parole ensuite.
00:43:07Conformément aux réquisitions du parquet général,
00:43:09la Cour d'appel de Paris a confirmé l'ordonnance de non-lieu
00:43:12rendue par les juges d'instruction.
00:43:14Selon Maître Bosselut, avocat des gendarmes,
00:43:16les juges d'instruction ont considéré qu'ils n'étaient pas responsables
00:43:20de violences lors de l'interpellation d'Adama Traoré.
00:43:22Et ils ont considéré également que les gendarmes avaient tout fait
00:43:25lorsque le jeune garçon a connu un malaise.
00:43:28Une décision qui, selon les avocats de la famille d'Adama Traoré,
00:43:31déshonore l'institution judiciaire.
00:43:33Ils parlent d'aberration juridique et disent regretter l'absence
00:43:36de reconstitution dans cette affaire.
00:43:38La famille d'Adama Traoré a donc annoncé se pourvoir en cassation.
00:43:42Assa Traoré a déclaré sur ses réseaux sociaux, je cite,
00:43:45ce n'est pas la fin d'un dossier, c'est le début d'un autre chapitre.
00:43:49Éric Nelot.
00:43:50Non, c'est une affaire exemplaire,
00:43:51parce que vous parliez tout à l'heure de l'affaire de Nouvelle-Calédonie.
00:43:54Et on disait, en fait, les indépendantistes,
00:43:56eux, n'acceptent qu'une seule décision.
00:43:57C'est le jour où il y aura un vote en faveur de l'indépendance
00:44:01et qu'ils voteront seuls.
00:44:02Dans l'affaire Adama Traoré, tout le clan Traoré
00:44:05et l'extrême gauche avec eux,
00:44:06avaient décidé que les gendarmes étaient coupables
00:44:09et qu'il fallait que la justice, eh bien, se conforme à leur jugement
00:44:13sans aucune...
00:44:14D'ailleurs, ils ont jeté les noms des gendarmes en pâture
00:44:17sur les réseaux sociaux.
00:44:18Donc, ils estiment qu'ils avaient rendu la justice
00:44:20et que la justice officielle, la seule authentique dans une démocratie,
00:44:23devait se conformer à leur jugement.
00:44:25Et ça fait huit ans que ça dure.
00:44:27De procédure en procédure, toujours soutenu par les mêmes.
00:44:30En plus, au fur et à mesure de la procédure,
00:44:32on en a appris quand même des belles sur Adama Traoré,
00:44:35qui n'est pas un petit ange parti trop tôt,
00:44:37mais qui s'était rendu coupable de viols multiples
00:44:40sur son co-détenu sous la menace d'une fourchette, etc.
00:44:43Plus une fratrie multidélinquante.
00:44:46Et malheureusement, c'est ces égarements de l'extrême gauche
00:44:48qui prend toujours des mauvais symboles au nom de ces luttes.
00:44:51Un tout petit mot, Béatrice Brouillard.
00:44:52Là, le fait que ça parte en cassation,
00:44:56pas la relâche, mais le non-lieu prononcé est définitif.
00:44:59On est d'accord ?
00:44:59Alors non, on va attendre la cassation, évidemment,
00:45:03parce que la cassation, c'est sur une question de droit
00:45:05pour voir si le droit a été respecté.
00:45:09Mais là où je vous rejoins, en fait, c'est le temps.
00:45:12Le temps de cette procédure est complètement incroyable.
00:45:14Et on oublie que derrière,
00:45:16la vie des gendarmes a été totalement...
00:45:20Parce que là, pour l'instant, c'est quand même un non-lieu.
00:45:22Ce qui est intéressant...
00:45:23Juillet 2016.
00:45:24Les gendarmes, c'est vraiment épouvantable
00:45:26parce qu'eux, ils ont été jetés quand même, pour le coup, à la vindicte.
00:45:31Alors autant, on peut comprendre qu'on va y rechercher la vérité
00:45:34quand on a un enfant qui est décédé.
00:45:36On peut tout à fait comprendre la douleur.
00:45:38Mais dans ce dossier, la justice est plutôt exemplaire.
00:45:41On n'a jamais fait autant d'expertise.
00:45:44Il y a eu un panel d'experts.
00:45:46Et je ne parle pas du coût que ça note.
00:45:49Non, parce qu'il ne faut pas parler...
00:45:50On écoute juste Maître Bossu.
00:45:51Je vous passe la parole, qui est l'avocat des gendarmes.
00:45:53Mais je vous passe la parole, Jean-Yves Astier.
00:45:55Ils ont toujours été confiants dans l'institution judiciaire.
00:45:59Mais évidemment, ils sont satisfaits de voir que la cour d'appel
00:46:03vient confirmer ce que les juges d'instruction
00:46:07avaient décidé avant la sanction.
00:46:11Pour eux, c'est d'avoir été exposés pendant des années
00:46:14de façon calomnieuse dans un certain nombre de médias
00:46:18comme étant violents, racistes, racistes systémiques, etc.
00:46:26Alors qu'il n'y a pas le début du commencement d'une seule violence.
00:46:30Voilà pour l'avocat des gendarmes Eugénie Bastier et Louis Darnel.
00:46:33Cette affaire aussi, c'est la contagion d'un certain langage américain,
00:46:36d'une projection d'affaires américaines en France.
00:46:38Puisque, rappelons-le, l'affaire date de 2016.
00:46:40Et en 2020, vous avez l'affaire George Floyd à l'été 2020
00:46:44et qui remet la lumière sur cette affaire.
00:46:45Et cette affaire est relue sous le prisme de ce qui s'est passé.
00:46:48La mort de cet afro-américain George Floyd aux Etats-Unis,
00:46:51étouffé par un policier.
00:46:53D'ailleurs, monsieur Louis Darnel a été jugé extrêmement rapidement
00:46:56puisqu'il est en prison à l'heure actuelle.
00:46:58Et ça s'est passé en 2020, donc c'est allé beaucoup plus vite.
00:47:00Derek Chauvin.
00:47:01Oui, Derek Chauvin, exactement.
00:47:03Et avec cette projection,
00:47:05Adama Traoré devait être le George Floyd français.
00:47:08Ce que nous prouve ce jugement, c'est que non,
00:47:10il n'est pas le George Floyd français.
00:47:12Que non, on ne peut pas projeter les batailles identitaires
00:47:16qui se passent aux Etats-Unis sur ce qui se passe en France,
00:47:18que tout cela est beaucoup plus complexe.
00:47:19S'il tentait d'ailleurs que le racisme systémique de la police aux Etats-Unis
00:47:23soit prouvé, ce qui est aussi débattu,
00:47:24parce qu'il y a eu des cas aussi de Blancs qui ont été assassinés par les policiers.
00:47:28Qui étaient noirs, en plus.
00:47:29Donc, ce n'était pas du tout le même cas de figure
00:47:31qu'a miné la police avec George Floyd.
00:47:32Monsieur Louis Darnel.
00:47:33Non, mais ça a été une bataille judiciaire
00:47:34qui a été vraiment extrêmement douloureuse pour les gendarmes.
00:47:38Eric Nolot a raison.
00:47:39La première bataille, ça a été d'expliquer
00:47:41que les gendarmes n'étaient pas racistes.
00:47:42Parce que la première accusation, c'était « ce sont des gendarmes racistes ».
00:47:45Sur les trois gendarmes qui interpellent Adama Traoré, il y a deux antillais.
00:47:49Donc, l'accusation, pour le coup, tombe.
00:47:51Ensuite, la famille d'Adama Traoré n'a eu de cesse que de produire des avis médicaux
00:47:57là où la justice produisait des expertises médicales.
00:48:00À aucun moment, aucune expertise médicale n'a attesté
00:48:04de la mort d'Adama Traoré par asphyxie.
00:48:06Il a été prouvé qu'Adama Traoré souffrait d'insuffisance cardiaque respiratoire,
00:48:11qu'il avait consommé des produits stupéfiants.
00:48:14Et enfin, pour terminer, parce que j'avais suivi cette histoire de près,
00:48:18au moment où Adama Traoré...
00:48:20En fait, les gendarmes l'embarquent dans un appartement,
00:48:23parce qu'il était rentré quand même dans la maison de quelqu'un en violent,
00:48:28quand même, alors qu'il était privé.
00:48:29Il s'est enroulé dans un tapis.
00:48:30Donc, les policiers, les gendarmes, pardon,
00:48:33l'immobilisent aux membres inférieurs et supérieurs.
00:48:36Adama Traoré se relève tout seul, se relève tout seul.
00:48:39Et il dit, attention, je suis un peu essoufflé.
00:48:41Mais comme il avait déjà dit qu'il était essoufflé aux gendarmes
00:48:43au moment de son interpellation, il avait pris la fuite
00:48:46parce que les gendarmes ne lui avaient pas passé de menottes.
00:48:49Du coup, les gendarmes ont été beaucoup plus prudents.
00:48:50Ensuite, il s'écoule à peu près deux minutes entre le moment
00:48:53où il est embarqué dans la voiture de gendarmerie
00:48:55et où il arrive dans la brigade de gendarmerie de Persan.
00:48:59Les gendarmes voient qu'il est en train de faire un malaise
00:49:01et immédiatement, ils le placent en position latérale de sécurité.
00:49:04Les pompiers et le SAMU sont immédiatement appelés.
00:49:07Et ça, pour le coup, ça a été attesté dans la procédure judiciaire.
00:49:10Et donc, on a vu pendant toute cette procédure
00:49:13que tout était fait pour raconter absolument n'importe quoi.
00:49:17Et j'ajoute simplement deux choses.
00:49:19Le soir même, la famille Traoré prend un bus de la RATP,
00:49:23défonce la brigade de gendarmerie de Persan,
00:49:25défonce les grilles pour aller se venger.
00:49:27À chaque fois, il disait qu'il réclamait la justice.
00:49:29Il réclamait simplement la vengeance.
00:49:32Et puis pour terminer, c'est quelque chose d'inédit dans la gendarmerie.
00:49:35Cinquante gendarmes ont fait une demande de mutation,
00:49:37ceux qui avaient travaillé sur l'affaire.
00:49:38Et les cinquante ont été acceptés par le directeur général de la gendarmerie.
00:49:42À cause de menaces ?
00:49:43Ça n'est jamais arrivé.
00:49:44Les enfants, tout le monde a dû être déscolarisé, ont dû être rescolarisés.
00:49:48Certains ont même demandé à être rescolarisés sous de nouvelles identités.
00:49:52C'est pour vous dire le degré de violence.
00:49:54À l'époque, on ne s'en souvenait plus très bien parce que c'était le début de l'Été.
00:49:58Mais ils avaient quand même aussi essayé d'abattre un éleveur de la gendarmerie.
00:50:01Il faut quand même mesurer à qui on a affaire des gens qui se prétendent
00:50:05comme les Nelson Mandela du Val d'Oise et qui, en réalité, ont des CV judiciaires
00:50:09longs comme le bras et ont passé toute leur vie à défier la justice et la police.
00:50:13Ce qui est intéressant, c'est que cette espèce de représentation
00:50:16qu'on essaie de nous vendre avec une police ou une gendarmerie
00:50:20qui agresserait les jeunes issus de la diversité,
00:50:24n'existe pas dans la réalité parce que dans la réalité,
00:50:29les jeunes de banlieue se font tuer majoritairement et de façon massive
00:50:33par d'autres jeunes de banlieue, tout comme aux États-Unis.
00:50:36Ce sont avant tout des jeunes noirs qui tuent d'autres jeunes noirs.
00:50:40Et en fait, la part, j'allais dire, de dérives policières est extrêmement petite.
00:50:48Cette décision ne changera rien au réseau Adama Traoré.
00:50:52Ils continueront à dire que la police et la gendarmerie sont négrophobes et racistes.
00:50:56Mais ils sont allés trop loin.
00:50:57Que là, la justice est raciste, que c'est la France qui est raciste.
00:51:00C'est tout le système qui a tué leurs frères et qui ne veut pas reconnaître...
00:51:03Donc ça ne s'arrêtera pas après la cassation ?
00:51:05Non, pour Européen des droits de l'homme, ils le disent, on ira pour Européen des droits de l'homme.
00:51:09Donc ça prend des années.
00:51:09En dépit des expertises médicales de la justice.
00:51:11Il y a très beaucoup d'expertises médicales.
00:51:13Oui, ça risque de prendre encore quelques années
00:51:16et donc de tenir en haleine un storytelling ou autre, on verra.
00:51:21C'est rentable par ailleurs, c'est devenu une entreprise.
00:51:23Un dernier mot, madame Roger ?
00:51:25Non, non, moi je suis...
00:51:27Oui, mais en fait, on voit que ce qui est terrible, c'est ce soutien politique qu'il y a eu aussi derrière.
00:51:33On n'en a pas parlé, mais alors que le travail de la justice est en cours.
00:51:38Moi, j'analyse ça quand même comme une forme de pression à un moment donné aussi sur la justice.
00:51:42Et heureusement, la justice, je crois, a plutôt pris le temps de bien faire les choses.
00:51:46Peut-être trop de temps, mais en tout cas, elle a essayé de le faire dans la sérénité.
00:51:50Merci beaucoup, Béatrice Brugère.
00:51:52Je rappelle le titre de votre livre qui est vraiment une référence.
00:51:55Justice, la colère qui monte aux éditions de l'Observatoire.
00:51:58Il y a toute une série de solutions pour que la justice fonctionne mieux,
00:52:02pour que le travail de la justice soit efficace.
00:52:03Et je sais qu'on en parle chaque jour dans cette émission et dans cette chaîne.
00:52:08Merci beaucoup d'être venue, Béatrice Brugère.
00:52:10On se retrouve dans un instant dans Punchline, sur CNews et sur Europe 1.
00:52:13On reviendra sur l'hommage qui est rendu aux deux agents pénitentiaires morts mardi dans l'heure.
00:52:19Un hommage à un quart-ville en présence de nombreux ministres.
00:52:22A tout de suite dans Punchline, sur CNews et sur Europe.
00:52:28Bonsoir à tous et bonsoir à toutes.
00:52:29Bienvenue dans Punchline, ce soir sur CNews et sur Europe 1.
00:52:32Le dispositif de maintien de l'ordre s'intensifie en Nouvelle-Calédonie
00:52:36pour mettre fin au chaos qui règne dans un archipel,
00:52:38déchiré par ce qui s'apparente à une guerre civile.
00:52:40La haine séculaire qui a ressurgi avec violence ces derniers jours
00:52:44sera-t-elle endiguée par les milles militaires,
00:52:46personnels de sécurité envoyés en renfort sur place ?
00:52:49Il y a une certaine accalmie sur place, mais les tensions restent fortes.
00:52:53La Nouvelle-Calédonie est une poudrière où les armes à feu pullulent,
00:52:56où les milices d'autodéfense sont constituées
00:52:58et où chacun est prêt à en découdre au nom d'une terre
00:53:01qui appartient à tous ceux qui la peuplent.
00:53:03Un triste reflet de la France de 2024 où la brutalité, les pillages,
00:53:07les assassinats de gendarmes, de policiers ou quiconque qui représente l'État
00:53:11sont quasiment justifiés par les idéologues de gauche
00:53:14qui se drapent dans de grandes phrases au nom de principes
00:53:17qui nous ont conduits dans le gouffre où nous nous trouvons.
00:53:19Alors non merci, pas en mon nom et surtout pas au nom de la République française.
00:53:24On va en débattre ce soir dans Punchline.
00:53:38Il est 18h, on commence par le rappel des titres de l'actualité.
00:53:41L'hommage aux deux agents pénitentiaires.
00:53:42Tu es mardi, viens de commencer à 1 quart ville dans l'heure.
00:53:45Pendant ce temps, la mobilisation des agents pénitentiaires
00:53:48se poursuit partout sur le territoire.
00:53:50L'enquête avance pour retrouver le commando qui a permis l'évasion de Mohamed Amra.
00:53:54Affirmé Gérald Darmanin, 350 enquêteurs sont mobilisés.
00:53:58On partira sur place dans l'heure dans un instant.
00:54:00La famille d'Adama Traoré se pourvoit en cassation.
00:54:03Cela fait suite au non lieu confirmé en appel pour les gendarmes
00:54:06qui ont interpellé le jeune homme mort en juillet 2016.
00:54:09Cette décision de justice est une nouvelle étape dans cette affaire
00:54:12qui a donné lieu à de nombreuses manifestations.
00:54:15Vladimir Poutine est à Pékin pour une visite de deux jours.
00:54:18Le président russe s'est entretenu avec son homologue chinois Xi Jinping.
00:54:21Les deux hommes assurent vouloir éviter une escalade du conflit en Ukraine.
00:54:25La Russie est prête à des pourparlers,
00:54:27uniquement si l'Ukraine lui cède les cinq régions qu'elle revendique.
00:54:31Enfin, 223e jour de détention pour les otages
00:54:34détenus par l'organisation terroriste du Hamas dans la bande de Gaza.
00:54:37Trois de ces otages sont français.
00:54:39Ils se nomment Ofer, Orion, Orad.
00:54:41Nous pensons à tous ces otages ce soir et à leurs familles.
00:54:44Nous demandons une fois de plus leur libération immédiate et sans condition.
00:54:48Il est 18h01 et quelques secondes.
00:54:50On est en direct sur CNews et sur Europe 1.
00:54:51Éric Nolot est avec nous. Bonsoir Éric.
00:54:53Bonsoir Laurence.
00:54:54Eugénie Bastier là aussi.
00:54:55Bonsoir.
00:54:55Louis de Ragnel.
00:54:56Bonsoir Laurence.
00:54:57On a été rejoint par Patrick Mahé, journaliste.
00:54:59Bonsoir mon cher Patrick.
00:55:00Bonsoir Laurence.
00:55:00Concerne directeur de Paris Match.
00:55:01Un plaisir de vous recevoir.
00:55:03Céline Pina, politologue et journaliste.
00:55:04Bonsoir.
00:55:05François Buponi, ancien député.
00:55:06On part tout de suite sur le terrain si vous le voulez bien dans l'heure.
00:55:09Rejoindre nos envoyés spéciaux Thibaut Marcheteau et Fabrice Elsner.
00:55:12Puisque l'hommage s'apprête à démarrer.
00:55:15Évidemment en mémoire des deux agents pénitentiaires tués
00:55:19au péage d'un Carville tout proche.
00:55:21C'est bien cela Thibaut ?
00:55:24Absolument Laurence.
00:55:25Il va débuter dans quelques minutes maintenant.
00:55:27On attend l'arrivée des ministres qui vont se joindre à cette cérémonie.
00:55:31On attend l'arrivée de Sébastien Lecornu, de Gérald Darmanin
00:55:34et d'Éric Dupond-Moretti.
00:55:35Son arrivée vient de nous être confirmée.
00:55:38Ici pour cet hommage silencieux organisé par le maire d'un Carville
00:55:41à quelques centaines de mètres seulement du lieu de cet embuscade.
00:55:44On voit de nombreux élus qui sont présents
00:55:47mais également des habitants d'un Carville
00:55:49qui ont tenu à être présents pour cet hommage
00:55:52qui va être rendu aux deux personnes qui sont décédées.
00:55:55Plusieurs centaines de personnes sont présentes pour rendre hommage.
00:55:58Dans un deuxième temps, les ministres vont se rendre sur les lieux de l'attaque
00:56:04pour rencontrer les primos intervenants et témoigner de leur soutien.
00:56:07La cérémonie va commencer donc dans quelques minutes.
00:56:09Merci beaucoup Thibault Marcheteau, Fabrice Elsner.
00:56:11Vous nous tenez au courant s'il se passe quelque chose.
00:56:14Effectivement, c'est important que l'État se manifeste ainsi, Louis de Ragnel,
00:56:17que trois ministres soient présents, là, à un Carville,
00:56:20là, à quelques centaines de mètres, dans l'endroit où ont péri ces deux agents pénitentiaires.
00:56:23Oui, surtout, il y a un choc partout dans la société.
00:56:27Et puis effectivement, vous l'aviez dit, ce sont des agents de l'État
00:56:29et donc il faut que l'État, l'incarnation de l'État,
00:56:32et je pense que le ministre de l'Intérieur, le ministre des Armées et le garde des Sceaux
00:56:35symbolisent ce qu'il y a de plus régalien dans le pays,
00:56:37donc c'est extrêmement important qu'ils soient là.
00:56:40Et puis, je pense qu'à travers leur présence, il faut aussi,
00:56:44non pas qu'ils se contentent de pleurer et de dire que la République a été attaquée,
00:56:49mais je pense que maintenant, il faut qu'ils expliquent
00:56:51comment on va passer à l'attaque et comment on va se défendre.
00:56:54Et je pense que…
00:56:56Face à ces bandits qui n'hésitent plus à ouvrir le feu à l'informatique.
00:56:59Il y a toujours l'hésitation, est-ce qu'on politise ou pas ?
00:57:03En fait, je pense qu'on n'est plus à ce débat-là.
00:57:06Aujourd'hui, les Français veulent de l'autorité
00:57:09et ils ne veulent pas des mots en disant « c'est horrible, c'est horrible ».
00:57:12Maintenant, c'est « qu'est-ce que vous proposez ? ».
00:57:14Les propositions, il y en a plein.
00:57:15Et ils veulent que la violence s'arrête.
00:57:17Non, mais il y en a plein.
00:57:17Le hasard faisait qu'il y avait un rapport parlementaire qui était publié sur le narcotrafic.
00:57:22Eh bien, il y a plein d'idées.
00:57:24Les rapports parlementaires, il y en a plein.
00:57:26Génie Bassier, votre réaction ?
00:57:27Oui, je trouve que cette semaine a été un peu emblématique du parcours du macronisme.
00:57:32C'est-à-dire qu'Emmanuel Macron...
00:57:33On a ouvert la semaine avec le sommet « Choose France » sur l'économie,
00:57:36où Emmanuel Macron vantait la France comme pôle d'attractivité,
00:57:39comme le dynamisme économique qu'il avait réussi à insulter dans le pays.
00:57:42Et on est rattrapé en cette fin de semaine par les enjeux sécuritaires,
00:57:45à la fois effectivement ce drame d'Ankara-Ville et ce qui se passe en Nouvelle-Calédonie,
00:57:49avec de la violence extrême qui touche vraiment l'État dans son cœur, c'est-à-dire le régalien.
00:57:54Je trouve que c'est à l'image un peu du quinquennat d'Emmanuel Macron,
00:57:56qui a tout parié sur l'économie, qui se fait à chaque fois rattraper par les enjeux sécuritaires et régaliens.
00:58:01Il pense que finalement, quand l'économie va, tout va.
00:58:03En réalité, ce n'est pas toujours le cas.
00:58:06Et cet enjeu-là de la sécurité, de l'État, de l'autorité de l'État, il le rattrape et il est devenu au cœur de son quinquennat.
00:58:13Il va falloir qu'il fasse la démonstration que là aussi, il peut refaire de la France un pôle d'attractivité.
00:58:18Éric Nolot, une autorité de l'État qui est remise en cause chaque jour, sur chaque pan du territoire,
00:58:22où qu'il se trouve, même si c'est outre-mer.
00:58:25Oui, mais la mort de ces deux hommes, et n'oublions pas les blessés.
00:58:28C'est le résultat d'incroyables lacunes, d'incroyables insuffisances sur le plan sécuritaire.
00:58:35Mais c'est aussi le résultat de 40 ans de laxisme, de recul devant des choses absolument intolérables.
00:58:41Parce que quand il y a un rapport sénatorial, par exemple, ça veut dire que ce rapport mesure une situation très ancienne.
00:58:47Où ont été les réponses pendant tout ce temps-là ?
00:58:49Et moi, je n'entends pas dans les propos, j'entends évidemment l'indignation, j'entends le chagrin, c'est bien le moins.
00:58:54Mais je n'entends pas ce sursaut en disant, là, c'est pas possible, on a franchi un cap.
00:58:58Les images, en plus, ça a été filmé, les images sont d'une violence absolument inouïe.
00:59:03Moi, je pensais qu'il y aurait vraiment, j'aime pas beaucoup ce mot parce que ça ne veut pas dire grand-chose,
00:59:08mais ce sursaut républicain, ce choc d'autorité, je ne l'entends pas.
00:59:12J'entends des propos extrêmement convenus, je sens qu'on va aller vers les mesurettes, qu'on va un peu mieux.
00:59:17C'est déjà ça, protéger le personnel pénitentiaire.
00:59:21Mais je ne crois pas que le personnel politique prenne la mesure de ce qui s'est passé.
00:59:25À l'instant, Gérald Darmanin est arrivé, Sébastien Lecornu aussi.
00:59:28Je ne vois pas, Eric Dupond-Moretti, Garde des Sceaux, il ne va pas tarder à arriver.
00:59:31François Péponi ?
00:59:32Le problème, on le dit depuis des années, mais on a un État en déliquescence.
00:59:35Là, les politiques ne peuvent dire que des mots parce que financièrement, ils n'en ont pas les moyens
00:59:41et ils ne sont pas capables de mettre en œuvre les solutions que tout le monde connaît.
00:59:46Oui, il faut qu'on assure plus de prisons, il faut sécuriser les...
00:59:48On le sait et on est incapables de le faire par manque de volonté politique,
00:59:52par manque de moyens financiers, par manque d'ambition.
00:59:54Et parce que...
00:59:55Et une des erreurs, je pense, moi, d'Emmanuel Macron, c'est qu'il a cru sûrement
00:59:59qu'il allait pouvoir, avec un État fort, gérer la France sans les élus, sans les maires, sans les corps intermédiaires.
01:00:06Un État fort, oui.
01:00:07Oui, mais sauf qu'il n'a pas d'État fort.
01:00:09Pompierdi, il n'a même plus d'État vraiment.
01:00:11Et quand il tourne le volant, il n'y a plus rien qui se passe.
01:00:15Et c'est ça, le problème de notre pays, c'est qu'on a un État en déliquescence.
01:00:20Il va falloir un sursaut qui va prendre des années.
01:00:22L'histoire récente nous a appris que quand il y a une volonté, on trouve l'argent.
01:00:26Oui, mais là...
01:00:28Il faut qu'il y ait une volonté.
01:00:30Il n'y a pas deux en même temps, c'est l'Unpina.
01:00:32Il y a peut-être quelque chose.
01:00:33Comment voulez-vous qu'un tel pouvoir soit crédible ?
01:00:36Il n'est pas fichu de faire régner l'ordre à Sciences Po
01:00:40ou une poignée de fils à papa un peu excités.
01:00:45Mais qui n'arrive pas à insuffler une véritable envie de révolte.
01:00:49On est bien loin de mai 68.
01:00:51Que ce soit à la Sorbonne, que ce soit à Sciences Po, que ce soit à HEC,
01:00:55les gens qui se révoltent sont en nombre ridicule.
01:00:57Et vous avez un État qui est sous le bureau, terrorisé à l'idée d'intervenir.
01:01:02Comment voulez-vous aller ensuite taper des délinquants ?
01:01:05Oui, mais ça semble comme une mesure, avec la gravité aussi de ce qui s'est passé.
01:01:08Je pense que c'est encore un délire de réalité.
01:01:10Justement, vous avez raison, Laurence, de parler de l'état de gravité.
01:01:14Parce que je considère, en tout cas c'est un constat,
01:01:18que le gangstérisme, le haut gangstérisme, le super gangstérisme, le supragangstérisme,
01:01:23ça n'a plus rien à voir en quelques années avec ce qui était le gangstérisme des années 80, 90.
01:01:30Des noms, Jacques Mérine, Spagiarri, tout ça c'était sans haine et sans je ne sais pas quoi.
01:01:35Mais ce n'étaient pas des enfants de cœur, évidemment, Patrick Mahé, c'étaient des tueurs.
01:01:38Mérine s'évadait de la prison de la santé, il ne tuait personne en route.
01:01:41Là c'est différent, on est dans le cash truck.
01:01:43Le cash truck c'est un film, on est dans ces trucs-là.
01:01:46Et en effet, la réponse, et Eric Nolot a raison,
01:01:49les mots qu'on entend, c'est le poids des mots, mais c'est le poids léger des mots.
01:01:53On attend quelque chose, on attend des vraies décisions.
01:01:56Une référence, évidemment.
01:01:58Tout était dans un film qui s'appelle Le Prophète.
01:02:01Le Prophète ?
01:02:02Oui, de Jacques Audiard.
01:02:04Où c'était des jeunes de banlieue liés à des gens radicalisés en prison
01:02:09qui mettaient un terme aux anciens voyous pour prendre la place.
01:02:13Il y a le narcotrafic, il y a les victimes.
01:02:15Et il y a le père d'un des deux agents pénitentiaires
01:02:17qui a témoigné au micro de CNews.
01:02:19Il raconte à la fois le choc qu'il a vécu,
01:02:23et aussi il dit quelque chose de très important,
01:02:24et vraiment je veux qu'on l'entende,
01:02:26c'est qu'il dit que son fils aimait son métier.
01:02:28On dit beaucoup depuis deux jours que c'est terrible d'être agent pénitentiaire,
01:02:31mais il y a des gens qui y croient, en ce métier.
01:02:33Et vraiment, respect à eux, on écoute le père d'Arnaud Garcia.
01:02:37C'est le fait que ça fait deux jours que je ne dors plus.
01:02:40La colère.
01:02:42Pourquoi ?
01:02:44Je remets tout en cause.
01:02:46Donc je ne dors pas, je me vide de mes larmes.
01:02:51J'ausculte toutes les photos de mon gamin que j'ai pu avoir.
01:02:55Et en même temps,
01:02:59je fais le cours de sa vie.
01:03:03Mon épouse, elle est anéantie.
01:03:08Pour revenir à ma belle-fille, elle est complètement dévastée.
01:03:12Elle parle du principe, pourquoi il m'a fait ça ?
01:03:15Non, elle ne dit pas ça.
01:03:16Pourquoi c'est arrivé ?
01:03:17Pourquoi il ne verra pas son fils, enfin son enfant ?
01:03:20Son enfant ne connaîtra pas son papa.
01:03:22Alors il adorait ce métier.
01:03:24Il s'y donnait à fond, si je puis dire,
01:03:25puisque dès qu'il y avait des formations, il les faisait.
01:03:28Donc il voulait quitter,
01:03:30il a quitté la place, sa fonction d'agent pénitentiaire en prison
01:03:35pour être dans les équipes d'intervention extraction judiciaire.
01:03:39C'est un truc, il y avait de l'action.
01:03:42Il aimait ça, donc...
01:03:44Et puis comme il allait fonder une famille,
01:03:50ça lui permettait d'avoir au moins tous ses week-ends
01:03:53pour profiter de son enfant.
01:03:56Vu l'attaque d'assassins qu'il y a eu mardi,
01:04:01ça pose, ça donne pas mal de questions,
01:04:03aussi bien en maux lieux.
01:04:05La preuve, puisque les syndicats maintenant,
01:04:06ils ferment les prisons pour montrer à l'État
01:04:10qu'il y a des lacunes, surtout.
01:04:14Lacunes matérielles, lacunes de tout,
01:04:18vestimentaires, véhicules, blindés, donc les armements.
01:04:21Il y a des grosses lacunes.
01:04:22Donc il ne faut pas qu'il y en ait d'autres plus tard,
01:04:25des agents pénitentiaires qui ont le même truc.
01:04:28Moi, je les comprends et je suis d'accord avec eux
01:04:30pour qu'ils ferment les prisons.
01:04:32Voilà pour la parole de ce papa, le papa d'Arnaud Garcia.
01:04:35Et vraiment, on peut écouter toutes les paroles des hommes politiques à côté,
01:04:38mais ça, c'est imparable.
01:04:39Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ?
01:04:41C'est un père qui a perdu son fils.
01:04:43C'est un homme qui ne verra jamais son enfant à naître.
01:04:46Et ça, excusez-moi, Louis de Rugnett,
01:04:48aucune parole politique ne peut faire le contrepoids.
01:04:52Bien sûr, mais je pense que les politiques, en revanche,
01:04:57doivent à ce père, doivent à cette épouse,
01:05:00doivent à cet enfant à naître au moins un changement
01:05:03pour que ça, au moins, ça ne se reproduise pas.
01:05:06Et du coup, je me permets de...
01:05:08On est obligés de politiser.
01:05:09On n'a pas d'autre choix, mais on leur doit ça aussi,
01:05:11de rappeler un certain nombre d'engagements et de propos
01:05:14qui ont été tenus par souci de vérité.
01:05:16Il y a quelques semaines, je me souviens quand même d'Éric Dupond-Moretti,
01:05:19qui va sermonner des magistrats qui, sous serment,
01:05:23ont répondu aux questions des parlementaires
01:05:25qui ont fait ce rapport sur le narcotrafic en France
01:05:28et qui disent, parce que ces magistrats ont dit la vérité,
01:05:31il leur a dit, vous faites le jeu de l'extrême droite.
01:05:34Et donc, je vous demande d'arrêter d'être défaitiste.
01:05:37Et donc, en fait, si on dit le réel et qu'on espère
01:05:41un changement de situation, on fait le jeu de l'extrême droite.
01:05:44En fait, on ne peut pas continuer comme ça.
01:05:46Soit on veut voir la vérité en face et on veut des solutions,
01:05:49soit on continue, mais les discours, c'est que de la littérature.
01:05:52Et l'hommage à un Carville pour ses deux agents pénitentiaires tués a commencé.
01:05:56Les ministres sont là, de nombreux élus,
01:05:58sain de leur écharpe tricolore.
01:06:00Eugénie Bastier.
01:06:01Non, mais il est certain que la France a besoin d'un argentamento
01:06:03sur sa politique carcérale et judiciaire qui, effectivement,
01:06:05n'est pas adapté à ce nouveau narcotrafic qui s'est installé
01:06:09et qui s'est enquisté sur notre territoire.
01:06:10Le modèle de l'Italie est sans doute à suivre,
01:06:12puisqu'ils ont une mafia sur leur territoire.
01:06:16Moi, la question que je vous pose, vous disiez, oui,
01:06:18c'est ces gens qui aiment leur travail.
01:06:19Oui, c'est important de le rappeler, parce que dans un certain imaginaire,
01:06:22notamment à l'extrême gauche, le gardien de prison est un complice
01:06:25d'un système carcéral, oppressif, un maton qui fait un sale boulot.
01:06:30Moi, je trouve qu'il faut aussi rendre hommage à ces gens-là.
01:06:33On a besoin et c'est touchant qu'ils disent qu'ils aimaient son métier,
01:06:36parce qu'on peut se dire effectivement, en première vue,
01:06:38que ce n'est pas un métier fort sympathique.
01:06:39Eh bien, il y a des gens qui trouvent,
01:06:41qui trouvent dans leur métier une forme de satisfaction,
01:06:45même dans des métiers qui ne paraissent pas faciles.
01:06:46Et je voudrais un dernier mot sur l'humanité,
01:06:49qui a parlé de mort au travail, qui a qualifié le Journal de l'Humanité.
01:06:53Le Journal de l'Humanité a qualifié les morts de ces deux agents
01:06:56de 110ème accident du travail dans notre pays cette année,
01:07:00en disant que c'étaient des morts au travail,
01:07:02en essayant évidemment de réduire la question sécuritaire à la question sociale
01:07:06et de dire finalement, c'est la faute des dangers au travail qui,
01:07:11d'ailleurs, en le noyant parmi d'autres morts au travail,
01:07:13qui n'ont rien à voir, je trouve ça absolument scandaleux.
01:07:15C'est un manque de respect pour les familles des victimes.
01:07:18Si je puis me permettre, ce que vous dites est tout à fait juste, évidemment.
01:07:22Mais on a l'impression que chaque fois qu'un délit de société,
01:07:26justement très grave, qui prend la société au cœur,
01:07:30eh bien on entend les mêmes mots, les mêmes dénis, les mêmes choses,
01:07:33dans tous les cas d'affaiblissement de l'autorité, à chaque fois.
01:07:38Des mots d'excuses, des mots de commissération, et puis rien derrière.
01:07:43Donc quand Louis Dragnel dit que les politiques doivent rendre compte à cette famille-là,
01:07:49ce n'est pas à cette famille seulement, c'est à toutes les familles de victimes,
01:07:52de récidivistes, parce que des récidivistes, il y en a plein les rues.
01:07:55– Et donc l'humanité parlait d'accidents au travail,
01:07:57certains journalistes parlaient du visage poupin de Mohamed Amra.
01:08:00– Ce n'est pas un visage poupin, c'est qu'on a parlé de libération de la visage poupin.
01:08:04– Le problème c'est que ça fait des décennies que l'administration pénitentiaire
01:08:08est la dernière route du carrosse de l'administration.
01:08:11Qu'on a laissé gérer des situations insupportables sur populations carcérales,
01:08:16de locaux qui ne sont plus adaptés, de tout ce qu'on veut,
01:08:19avec des moyens humains et techniques qu'ils n'avaient pas.
01:08:22On savait que les choses étaient insupportables et qu'on allait à la catastrophe.
01:08:28Le drame est arrivé, alors que beaucoup savaient que ça pouvait arriver.
01:08:31D'ailleurs, transporter un détenu dangereux dans les conditions où ils l'ont transporté,
01:08:35c'est juste impensable.
01:08:37Donc on savait, maintenant effectivement tout le monde pleure.
01:08:39Et j'ai bien peur, j'ai bien peur qu'il y aura peut-être quelques mesures annoncées,
01:08:44mais qu'on continuera comme avant.
01:08:45– Mais c'est le pire, c'est qu'on n'y croit pas.
01:08:46– On continuera comme avant.
01:08:47– Parce qu'en fait cet hommage, il est nécessaire,
01:08:49mais ça ne devrait pas être une fin en soi, ça devrait être le début de quelque chose.
01:08:52– D'un processus.
01:08:53– D'un processus, écoutez, je ne sais pas si mon sentiment est partagé
01:08:56de manière générale autour de la table, moi je n'y crois pas une seconde par exemple.
01:08:58On est arrivé à un tel point, qu'on ne croit pas qu'un drame…
01:09:01– C'est ça qui est terrible, Eric Nolot.
01:09:03– Aussi terrible ?
01:09:03– C'est ça qui est terrible.
01:09:04– Ben moi, écoutez, je trouve ça désespérant.
01:09:06– Il faut dire qu'on avait un président de la République qui nous a expliqué
01:09:09qu'il allait être intraitable sur l'islamisme, sur le séparatisme, sur les OQTF,
01:09:15il emploie toujours des mots extrêmement forts, derrière il ne se passe rien.
01:09:19Et aujourd'hui, la communication remplace l'action.
01:09:22Autrement dit, vous mettez en place quelque chose de très compassionnel,
01:09:28et vous vous dites, ben écoutez, ça m'accorde 5 mois à rien faire et à ne pas bouger.
01:09:33Après, il y aura forcément un clou chassant l'autre, un autre drame.
01:09:36Sur l'autre drame, je répondrai, je serai intraitable
01:09:39et je demanderai à mes ministres d'eux, et je gagne encore 5 mois,
01:09:42et comme ça j'arrive jusqu'en 2026.
01:09:43– Il y a des catastrophes qui arrivent dans notre pays,
01:09:44et c'est vrai qu'il y a eu une succession ces derniers temps.
01:09:47– Un mot par rapport à ce genre de métier,
01:09:50donc décrié par moment, ou mal connu, ou méconnu.
01:09:53On pourrait se demander, c'est comme les policiers actuellement
01:09:55qui sont souvent décriés, ou les gendarmes,
01:09:57quel cinéaste aujourd'hui s'amuserait à mettre en scène
01:10:01un policier ou un gendarme à la manière de Flick Story par exemple ?
01:10:05Aucun, aucun, parce que naturellement la critique lui tomberait dessus immédiatement.
01:10:10Le flic, le policier, le gendarme, l'homme de loi n'est plus un héros,
01:10:14il est un paria de la société d'aujourd'hui.
01:10:16– Voilà, avec cette cérémonie, il est 18h17 quasiment,
01:10:19on est en direct sur CNews et sur Europe 1,
01:10:21cérémonie d'hommage qui se poursuit à Uncarville,
01:10:24aux deux agents pénitentiaires tués, il y a les ministres qui sont présents,
01:10:28Éric Dupond-Moretti, Gérald Darmanin, Sébastien Lecornu, l'État est présent,
01:10:32et il y a quelques discours effectivement,
01:10:34avec l'air très recueilli des officiels qui sont là,
01:10:37sain de leur écharpe, je ne sais pas si on peut écouter
01:10:41quelques mots de ce qui est dit, on y reviendra dans un instant.
01:10:44J'aimerais qu'on écoute en revanche des habitants qui sont extrêmement touchés,
01:10:47certains ont entendu la fusillade qui s'est déroulée au péage de l'autoroute,
01:10:51écoutez, recueillis par Thibault Marchuto et Fabrice Elsner.
01:10:54– Rendre hommage déjà à ces pauvres victimes,
01:10:57et puis souhaiter les sincères condoléances à toute leur famille,
01:11:00c'est trop triste, trop triste ce qu'il est arrivé à Uncarville.
01:11:04– C'est malheureux de voir deux personnes qui sont morts au service commandé,
01:11:08dont le père, sa femme attendait un enfant de 6 mois.
01:11:14J'espère que ces personnes-là qui ont fait ça, ils se retrouveront un jour.
01:11:20– On vit dans un monde de plus en plus violent, et où cela va-t-il s'arrêter ?
01:11:26– Il n'y a pas de limite en réalité François Péponi à cette barbarie,
01:11:30parce que là le signal qui a été envoyé dans cette attaque, il est terrible.
01:11:34– On peut faire évader qui on veut, comme on veut,
01:11:37et on va vous tuer, c'est le double misère, parce que je répète,
01:11:40il aurait pu y avoir une évasion, enfin, il y avait eu des évasions dans des prisons,
01:11:43la santé par exemple, où il y a eu des coups de feu, mais il n'y a pas eu de mort.
01:11:47Le principe c'était de faire évader un complice, un ami…
01:11:51– Bonjour, bonjour, Thérara, Anthony Thérara.
01:11:55– Il y avait même une règle, généralement les grands voyous
01:11:57essayaient de ne pas tuer ni des policiers, ni des gardiens de prison,
01:12:00parce qu'ils savaient que c'était derrière, à l'époque,
01:12:02la peine de mort ou la perpétuité, donc ils avaient aussi des règles.
01:12:06Là, il n'y a plus de règle, là c'est, on va faire ce qu'on veut,
01:12:09on va trafiquer et on va vous tuer, et on est plus fort que vous.
01:12:12C'est-à-dire que le message qui est passé à l'État, il est terrible.
01:12:15– Avec un homme qui n'est pas un grand baron de la drogue, Mme Ra.
01:12:18– Attendez, qui n'était pas considéré comme un grand baron de la drogue.
01:12:20– Il n'était pas détenu particulièrement surveillé, excusez-moi.
01:12:23– Ce qui est peut-être un sujet… – Qui a un signe.
01:12:25– Parce que voilà, il n'était pas considéré comme un DPS, détenu particulièrement…
01:12:28Mais, visiblement, il est quand même d'un certain niveau,
01:12:30parce qu'être capable d'organiser ou de faire organiser un commando
01:12:33comme celui-là, pour se faire évadeuil, il faut des moyens,
01:12:35parce qu'une cavale, c'est des moyens, c'est des moyens financiers énormes,
01:12:39c'est toute une organisation qui est derrière, donc ce n'est pas n'importe qui.
01:12:42Ce n'est pas un second couteau.
01:12:43Le problème, il n'était pas repéré par les services comme étant la tête du panier.
01:12:47Donc, c'est-à-dire que les autres sont capables de faire pire.
01:12:49– Céline Pinard ?
01:12:50– Moi, je suis très choquée, parce que je sais qu'il y a depuis,
01:12:53largement 20 ou 30 ans, une association qui s'appelle Crime Alt,
01:12:57et qui a beaucoup travaillé sur la manière dont, en Italie,
01:13:01on avait répondu aux problèmes, justement, de la mafia.
01:13:05Et ils ont montré comment ils ont changé la législation,
01:13:08comment ils sont allés les taper au portefeuille,
01:13:11comment ils ont inversé la procédure.
01:13:13Ce n'est plus à la justice d'avoir à prouver
01:13:15qu'un argent a été frauduleusement gagné.
01:13:17Si quelqu'un ne peut pas expliquer d'où proviennent les fonds,
01:13:21il peut être condamné et les fonds sont récupérés.
01:13:25Ce qui enlève tout ce côté, bon, ben, c'est pas grave,
01:13:28on commet un certain nombre d'actes, et de toute façon,
01:13:30cet argent est conservé.
01:13:32Donc, ça a donné des résultats.
01:13:35Ça fait plus de 25 ans que la personne qui a monté cette association,
01:13:40il a dû rencontrer tous les politiques connus.
01:13:43– Rien n'a changé ?
01:13:45– Un petit peu, mais pas assez, un peu quand même.
01:13:48– En tout cas, les agents pénitentiaires,
01:13:50l'intersyndical des surveillants de prison,
01:13:52appellent à maintenir les blocages vendredi.
01:13:54C'est donc le troisième jour consécutif de mouvement.
01:13:56Éric Nolot, ça veut dire que toutes leurs revendications
01:13:58ne sont pas satisfaites.
01:14:00Ils demandaient évidemment des moyens supplémentaires,
01:14:02ne serait-ce que pour eux, parce qu'ils étaient armés
01:14:03avec des pistolets qui ne faisaient pas le poids
01:14:05face aux armes qu'ils avaient en face.
01:14:07Et puis peut-être aussi moins de transferments de prisonniers,
01:14:09moins systématiquement.
01:14:10– Ça a d'ailleurs passé un gros problème.
01:14:11– Éric Nolot, et ensuite François…
01:14:13– La réponse à l'urgence, effectivement,
01:14:15les prochains transferments d'évidence
01:14:17ne peuvent pas se passer dans ces conditions,
01:14:19sinon les mêmes causes reproduiront les mêmes effets.
01:14:21Mais la deuxième chose, c'est qu'il faut un changement idéologique.
01:14:24Pour lutter contre ces gens,
01:14:26si ce type n'était pas un super délinquant,
01:14:29alors on n'ose pas imaginer ce que ça va être
01:14:31avec des barons de la droite.
01:14:32Donc il faut absolument changer notre manière de voir,
01:14:34la délinquance a changé, la réponse de la justice
01:14:37et de la police doit changer, évidemment.
01:14:39– Le problème qu'il va y avoir, c'est que c'est bien beau de dire
01:14:42il ne faut plus que les transferments s'effacent
01:14:43dans ces conditions-là, mais ils n'ont pas les véhicules pour.
01:14:45– Oui.
01:14:46– Parce qu'il faut des véhicules blindés.
01:14:47Et si à chaque fois qu'on envoyait quelqu'un qui est un peu suspect
01:14:51avec des véhicules blindés, on ne les a pas.
01:14:52Donc on ne pourra pas apporter une réponse concrète à court terme.
01:14:55Par contre, la réponse doit être apportée rapidement
01:14:57pour calmer un peu les choses,
01:14:59parce que quand il y a des manifestations dans les prisons,
01:15:01c'est-à-dire qu'il n'y a plus de visite, il n'y a plus de procès.
01:15:04– Et donc la tension monte.
01:15:05– Le système judiciaire est en train carrément de s'arrêter de fonctionner
01:15:08et la tension monte en prison.
01:15:10Donc là, il y a urgence pour le gouvernement.
01:15:11– Patrick Mahé.
01:15:12– Non, je voulais juste rebondir sur ce que disait Eric à l'instant
01:15:15sur la qualité ou non de ce bandit, de ce gangster,
01:15:20de ce narcotraficant ou tout ce qu'on voudra.
01:15:22S'il n'est pas aussi important qu'on le dit,
01:15:25pourquoi dans ces cas-là, une opération de ce type,
01:15:27elle en revanche, qui est une opération non seulement musclée,
01:15:30mais qui va jusqu'à tuer, ils ne sont pas obligés de les tuer,
01:15:33après tout, qu'est-ce qui les oblige à les tuer ?
01:15:35Et on dit, ce type n'est pas aussi important
01:15:38dans l'échelle de Richter, du grand banditisme, il faut savoir.
01:15:40– Peut-être qu'il y a eu une erreur là-dessus.
01:15:41– Il y a quand même un sacré pédigré judiciaire.
01:15:43– Oui, bien sûr.
01:15:43– Il y a quand même plusieurs éléments, il y a un pédigré judiciaire énorme,
01:15:46il est quand même mis en cause pour des tentatives d'assassinat,
01:15:49il est impliqué dans des affaires assez importantes,
01:15:51alors qu'ils n'ont pas encore été jugés,
01:15:53mais effectivement, ce n'est pas quelqu'un qui est totalement inconnu.
01:15:57– Et d'ailleurs, il est l'ennemi public numéro un.
01:15:59– Et ensuite, je pense qu'on est en train de franchir une bascule,
01:16:03c'est-à-dire que ce qui était réservé au top 5 du grand banditisme,
01:16:07maintenant, est en train de s'élargir à des gens
01:16:10qui étaient peut-être en deuxième rideau, en catégorie 2 ou 3,
01:16:14et donc, c'est d'autant plus inquiétant…
01:16:16– C'est les petits qui veulent devenir des grands bandits.
01:16:17– C'est d'autant plus inquiétant, exactement,
01:16:19parce que ça montre que maintenant,
01:16:20c'est à la portée d'une base beaucoup plus large de détenus.
01:16:23– Donc en fait, des délinquants intermédiaires ont les moyens du grand banditisme.
01:16:28– Et surtout la volonté de devenir des grands bandits,
01:16:30donc ils veulent gravir les échelons.
01:16:32– Ils font ce qu'ils veulent ou ils veulent quand ils veulent.
01:16:34– Eugénie ?
01:16:35– Non, non, en voyant ces images, je me disais,
01:16:37il n'y a plus une semaine, en fait, dans notre pays où…
01:16:40– Où il n'y a pas un hommage.
01:16:41– La télévision ne commande pas des images d'hommages et de marches blanches, en fait.
01:16:43– C'est vrai.
01:16:44– J'aimerais peut-être un peu moins de marches blanches et d'hommages,
01:16:46enfin, il en faut quand même,
01:16:48mais peut-être un peu plus de revanche et de courage.
01:16:50– Ce qui est bon…
01:16:51– Mais revanche, ça ne fait pas partie de l'État de droit, non.
01:16:55– Non, pas de revanche, mais de retour de l'État.
01:16:58– Céline, et après on écoute un témoignage.
01:17:00– C'est peut-être cette question qui est beaucoup plus compliquée,
01:17:02que je ne suis pas sûre que la population soit en soutien.
01:17:05Ce qu'on voit quand même, c'est des gens qui sont en très forte demande…
01:17:09Non, mais c'est des gens qui sont en très forte demande d'autorité,
01:17:12et dès qu'on fait agir la police, dès qu'on fait agir la gendarmerie,
01:17:15et quand on le fait envers des gens qui sont extrêmement déterminés,
01:17:18vous êtes obligés d'user de la violence,
01:17:20on appelle même ça la violence légitime.
01:17:22– La force, la différence entre la violence et la force.
01:17:25– Et là, vous avez quand même, et pas que la gauche,
01:17:28mais une partie de la droite aussi,
01:17:30qui peut de temps en temps interroger la nature des moyens, l'ampleur…
01:17:34– Ça, c'est ça qui s'exprime.
01:17:35– Et ça, on ne va pas s'en sortir.
01:17:36– La majorité silencieuse, elle sait quoi ?
01:17:39– Elle n'a pas de doute, absolument.
01:17:40Écoutons un ami d'enfance du jeune Arnaud Garcia qui est mort,
01:17:44c'est un agent pénitentiaire,
01:17:45il est aussi le maire de Blangy-le-Château dans le Cavados, leur village natal.
01:17:50– Arnaud, on a grandi à l'école ensemble,
01:17:53on venait de passer une belle cérémonie,
01:17:55on avait fait 8 mai, on avait passé une belle commémoration ensemble,
01:17:58il venait de nous apprendre qu'il allait être papa,
01:17:59et tout de suite, c'est vrai que le monde s'écroule,
01:18:02et là, on se dit, merde, il va falloir être costaud.
01:18:06Ce n'est pas évident,
01:18:07c'est vrai qu'on se retrace les moments qu'on a passés ensemble,
01:18:10c'est vrai que de son côté, on était tous les deux fiers de nos carrières,
01:18:17on se voyait régulièrement, on en discutait,
01:18:20et là, c'est vrai que ce qui se passe, on se dit,
01:18:23mince, c'est vrai que ça pourrait arriver aussi à n'importe qui,
01:18:27un accident évite d'arriver également,
01:18:29et on se dit que, merde, il faut prendre plus de temps aussi,
01:18:34et passer plus de moments,
01:18:36et là même, je me dis, mince,
01:18:38rien que de prendre des photos avec sa famille,
01:18:42avec ses collègues, c'est vraiment important.
01:18:44– C'est vraiment des discours de vérité, Eric Nolot,
01:18:46c'est des discours où l'on rappelle l'essentiel, la vie est importante,
01:18:49dites au revoir aux gens que vous aimez le matin,
01:18:51quand on fait ce métier-là, quand on est policier,
01:18:53quand on est gendarme, quand on est évidemment militaire,
01:18:55on ne peut pas revenir le soir.
01:18:57– Oui, mais le plus terrible, c'est le contraste que ça fait
01:18:59avec les mots qui sont prononcés pendant les hommages,
01:19:02où le ministre se dit, ça va encore compliquer mon emploi du temps,
01:19:06il y aura une nouvelle cérémonie la semaine prochaine,
01:19:08et est-ce qu'on m'a bien écrit mon discours ?
01:19:11Ecoutez, moi ça me met presque en colère la présence des ministres,
01:19:14il faut qu'ils soient là, évidemment.
01:19:15– Mais oui, pour que l'État soit là, Eric.
01:19:17– Non mais évidemment, simplement,
01:19:19on aimerait que ça ne soit pas que des mots, qu'il y ait des actes.
01:19:23Là, c'est un discours, c'est le cinquantième en très peu de temps,
01:19:26il y en aura cinquante derrière, nous le savons,
01:19:28et là, tout d'un coup, on entend un ami de la victime
01:19:30ou quelqu'un de la famille, là, les poings ont un mot,
01:19:33parce que c'est ressenti dans la chair.
01:19:34– Les mots ont un poids.
01:19:35– Oui, les mots ont un poids, et je crois que les politiques
01:19:40ne prennent pas la mesure de ce que ça provoque dans l'opinion publique.
01:19:44On entend cet homme, on est bouleversé, on écoute ses officiels,
01:19:48on n'a pas envie de les écouter,
01:19:49on sait que c'est que des mots qui vont s'envoler.
01:19:52– Il y aura un avant et un après, François Pépouli ?
01:19:53– Oui, oui, parce que même si on savait tous
01:19:57que des policiers pouvaient se faire tuer,
01:20:00que certains voulaient tuer du flic,
01:20:01que des gardiens de prison, on savait que ça devait arriver.
01:20:03– Abattus, là.
01:20:04– Abattus, là, c'est autre chose.
01:20:05Là, il y a un message qui est passé par le grand banditisme
01:20:08en disant maintenant, il n'y a plus de limite, et les patrons, c'est nous.
01:20:12Donc, à un moment, il provoque officiellement l'État,
01:20:14je répète, le fait d'avoir abattu les gardiens de prison,
01:20:17fait qu'il passe le message, on est chez nous,
01:20:21et c'est nous qui sommes les patrons, l'État doit répondre.
01:20:24Et donc, effectivement, il y aura un avant et un après,
01:20:27parce qu'on ne peut plus gérer l'événement carcéral
01:20:30de la même manière, ce n'est plus possible.
01:20:32Et je ne suis pas sûr qu'on y arrive à le changer,
01:20:34donc je suis un peu pessimiste,
01:20:36mais si de nouveau, il y a des drames comme cela,
01:20:37est-ce qu'il risque d'y en avoir d'autres ?
01:20:39Il n'y a aucune raison que les grands voyous s'arrêtent.
01:20:41– Je ne crois pas qu'il y aura un avant et un après.
01:20:43– Eugénie Bastier, vous voulez la parole ?
01:20:44– Je veux venir avec la Nouvelle-Calédonie,
01:20:45l'état des prisons en Nouvelle-Calédonie actuellement,
01:20:47c'est un chaos total, vous avez eu une prise d'otages,
01:20:49vous avez eu des gardiens blessés,
01:20:50vous avez les bracelets électroniques des prisonniers qui sonnent
01:20:53parce que personne n'est capable de les surveiller
01:20:56parce que les policiers sont débordés,
01:20:58donc pendant qu'on parle de restaurer l'ordre
01:21:01ou de poursuivre ceux qui se sont échappés d'un métropole,
01:21:04regardons ce qui se passe en Nouvelle-Calédonie actuellement,
01:21:05l'état des prisons est absolument catastrophique
01:21:08et on est au bord du chaos.
01:21:10– Mais ce n'est pas seulement à cause de l'état des prisons en Nouvelle-Calédonie,
01:21:13il y a beaucoup d'autres paramètres,
01:21:14on va en parler dans un instant, Céline Pinard.
01:21:16– Pour restaurer l'ordre dans un cadre pareil,
01:21:19il faut assumer le fait qu'à un moment donné,
01:21:21ça puisse être douloureux, violent,
01:21:24que ça puisse créer des blessés,
01:21:27et la question qui va se poser,
01:21:29c'est qu'aujourd'hui vous avez un état qui a peur d'assumer
01:21:34cette violence légitime et peut-être pas simplement à tort,
01:21:38c'est-à-dire qu'il est faible, il a peu de soutien populaire
01:21:41et il ne sait pas exactement jusqu'où il peut aller.
01:21:44Et ces gens qui ne savent pas jusqu'où ils peuvent aller
01:21:46sont absolument inaptes à répondre à ce type d'explosion de violence.
01:21:49– Bon, écoutez, on va continuer à parler de la Nouvelle-Calédonie
01:21:52dans un instant, juste après le rappel des titres de l'actualité,
01:21:55il est 18h29, on est en direct sur CNews et sur Europe 1,
01:21:58et c'est Simon Guillin qui nous a rejoint, Simon.
01:22:01– À Marseille, une enquête a été ouverte après la découverte
01:22:07d'un tag antisémite sur le mur d'une synagogue de la ville.
01:22:10Une croix gammée mélangée à une étoile de David a été dessinée.
01:22:13La mairie de Marseille fustige un tag intolérable.
01:22:16Benoît Payan a demandé l'effacement immédiat de ce dessin.
01:22:20Une nouvelle rixe qui tourne au drame.
01:22:22À Poitiers, un adolescent de 17 ans a été tué d'un coup de couteau
01:22:25et trois autres personnes ont été blessées.
01:22:27Les faits se sont produits la nuit dernière sur le parking de la ville.
01:22:31Cinq personnes qui pourraient être impliquées dans ce meurtre
01:22:33ont été interpellées par la police.
01:22:35Et puis l'hommage aux deux agents pénitentiaires à 1 quart ville dans l'heure.
01:22:38Le maire de la ville invite à un verre de l'amitié
01:22:40pour un moment de solidarité avec les habitants de la commune.
01:22:43Et pendant ce temps, la mobilisation des agents pénitentiaires
01:22:46se poursuit partout sur le territoire, Laurence.
01:22:49Merci beaucoup, Simon Guillet, on en parlait à l'instant.
01:22:51On va parler de la Nouvelle-Calédonie dans un instant.
01:22:53Patrick Maé, vous êtes venu nous parler de votre livre
01:22:56La légende de Paris Match aux éditions Plon.
01:22:58Évidemment, il y a eu énormément d'unes de Paris Match
01:23:01sur la Nouvelle-Calédonie à l'époque, dans les années 80.
01:23:03Il y a eu énormément de sujets sur la Nouvelle-Calédonie.
01:23:05Mais alors, ce qu'il y a d'extraordinaire, c'est de voir qu'on replonge dans une époque
01:23:09qu'on croyait totalement oubliée, parce que l'époque dont nous parlons,
01:23:12dont je parle maintenant, c'est les années 80.
01:23:15C'est-à-dire, en 81, il y a un titre, je crois, c'est La France trahie à Nouméa.
01:23:21Pourquoi ? Parce qu'on pense qu'il y a un complot australien déjà
01:23:24contre la Nouvelle-Calédonie.
01:23:25Aujourd'hui, on parle de l'Azerbaïdjan, c'est encore une autre ingérence.
01:23:29Mais je me souviens de ces reportages où on envoyait pas mal de monde sur le terrain.
01:23:34Un grand photographe, Jacques Garofalo.
01:23:36Pourquoi Garofalo ? Parce qu'il était immergé longtemps dans Harlem
01:23:39et qu'il pensait, avec sa légitimité de photographe,
01:23:42qu'il pourrait aller dans les tribus kanaks.
01:23:44D'ailleurs, il a très bien traité les tribus kanaks, la coutume, etc.
01:23:47On voyait ça très bien.
01:23:48Et puis, il y avait le traitement des commentateurs, bien entendu.
01:23:53Mais le plus important, je vais le faire rapidement,
01:23:55c'est quand même l'épisode de la mort de Djibaou.
01:23:59Djibaou, qui était un leader indépendantiste du FNNKS,
01:24:02doublé sur sa gauche par le Fulc, qui était un autre front de libération kanak,
01:24:07et son exécution avec son second Yewene Yewene, en pleine commémoration,
01:24:12une célébration de la cérémonie d'Uvea, où il y avait eu 27 morts,
01:24:1727 gendarmes pris en otage, 19 morts kanaks, des morts chez les gendarmes.
01:24:22Et c'est pendant cette cérémonie qu'un de ses rivaux sort d'un panier de paille,
01:24:26l'arme qui va le tuer.
01:24:27Et on voit comment ces tribus évoluent à l'époque,
01:24:30comment ça évolue et comment la situation évolue.
01:24:32Aujourd'hui, ce n'est plus les mêmes leaders.
01:24:34Ce n'est plus Machoro, ce n'est plus le Che Guevara de là-bas.
01:24:37C'est la génération TikTok.
01:24:39C'est des gamins incontrôlés, incontrôlables,
01:24:42qu'on trouve aussi dans nos banlieues, quelque part,
01:24:44et qui se baladent avec le drapeau indépendantiste kanak et le drapeau l'Azerbaïdjan.
01:24:48Ils ne savent pas vraiment pourquoi.
01:24:49D'ailleurs, Poutine vient nous aider.
01:24:50Ça, c'est quand même une interrogation, une interpellation.
01:24:53Donc, ce n'est plus la même configuration, mais ça nous replonge 40 ans en arrière.
01:24:57Allez, on fait une petite pause.
01:24:58On se retrouve dans un instant avec vous, notamment Patrick Maé.
01:25:01On continuera à parler de la Nouvelle-Calédonie,
01:25:04peut-être aussi du fourgon pénitentiaire et du drame vécu par les agents pénitentiaires.
01:25:08Alain Bauer va nous rejoindre, professeur de Criminologie, à tout de suite.
01:25:1618h36, on se retrouve en direct dans Punchline sur CNews et sur Europe en été.
01:25:19Rejoint par Alain Bauer.
01:25:20Bonsoir, Alain Bauer, professeur de Criminologie.
01:25:22Merci beaucoup d'être là.
01:25:23On va évoquer avec vous d'abord la Nouvelle-Calédonie, si vous le voulez bien,
01:25:26parce que je sais que c'est un sujet qui vous tient à cœur.
01:25:28Ce qui s'y passe est extrêmement grave.
01:25:30Renfort de 1 000 personnels de sécurité aujourd'hui,
01:25:33couvre-feu, évidemment, instauration de l'état d'urgence.
01:25:36Et le problème, c'est qu'il y a, devant cette violence croissante des émeutiers,
01:25:40certains habitants, notamment à Nouméa,
01:25:42qui ont créé des milices dans leur quartier pour assurer leur propre sécurité.
01:25:46Nous avons pu nous entretenir avec certains d'entre eux.
01:25:49Explication de Maxime Lavandier, je vous passe la parole juste après.
01:25:53À la tombée de la nuit, un habitant de Nouméa,
01:25:56qui témoigne pour nous anonymement, patrouille dans son quartier.
01:26:00Comme de nombreux résidents, lui et ses voisins ont formé une milice
01:26:03pour faire face aux émeutiers et assurer leur propre sécurité.
01:26:07Il y a plusieurs façons.
01:26:09Ils ont fait des barrages dans leurs rues pour pas que les gens puissent rentrer.
01:26:12Ils sont derrière les barrages.
01:26:13Ils ont bloqué carrément les rues ou les quartiers.
01:26:15Nous, vu que c'est une rue qu'on peut accéder qu'à un seul endroit,
01:26:19du coup, on s'est mis devant l'endroit et puis voilà, on est là, on attend.
01:26:24Sur une vidéo amateur publiée sur les réseaux sociaux,
01:26:27on voit les émeutiers se réunir autour d'un rond-point et prendre pour cible les voitures.
01:26:31Le véhicule de notre témoin a été pris pour cible, comme il le raconte.
01:26:35Avec mon pick-up, j'ai un drapeau bleu, blanc, rouge dessus, sur un autocollant.
01:26:41On suppose que c'est ça qu'ils ont vu et ils ont caillassé le pick-up.
01:26:45Un grand coup de cailloux et de bouteilles de vin.
01:26:48Ils s'en foutent, en fait, ils font ça pour eux.
01:26:50Ils font même pas ça pour une cause, ils font ça pour eux.
01:26:54Ils disent qu'ils font ça pour une cause, mais ils font ça pour eux.
01:26:57Ils n'ont pas de respect, ils n'ont rien.
01:27:00Face à cette violence décomplexée,
01:27:02le chef de l'État a déclaré l'état d'urgence dans l'archipel.
01:27:06Alain Bauer, le risque, c'est ça, la création de milices
01:27:08qui se substituent à l'État lorsqu'il ne peut pas assurer leur sécurité ?
01:27:12Alors, elles ne se substituent pas, mais elles complètent l'État.
01:27:14C'est plutôt des milices supplétives que des milices à la place d'eux.
01:27:18L'État y est présent.
01:27:20L'État n'a pas vu venir grand-chose puisqu'il a fait comme si de rien n'était.
01:27:23Alors que depuis le troisième référendum de 2021,
01:27:26tout le monde expliquait que ce référendum ne pouvait pas compter
01:27:31et qu'on ne pouvait pas passer par perte des profils la question calédonienne
01:27:36et que l'accélération, l'obstination, l'incohérence,
01:27:41l'arrogance de l'État dans sa discussion avec les Calédoniens
01:27:45allaient amener ce qui est en train de se passer.
01:27:47Mais ça n'a rien à voir avec les référendums, ce que vous me dites, Alain Bauer.
01:27:50Ah si, ça a rien à voir avec le troisième référendum.
01:27:52Le premier référendum était un référendum qui a fixé...
01:27:55Ils n'ont pas tous la même valeur, donc ces référendums.
01:27:57Quand vous participez à un référendum et que 96% des participants
01:28:01expliquent qu'ils sont contre l'indépendance,
01:28:02mais que seuls 43% du corps électoral se présentent,
01:28:05vous pensez avoir gagné et vous venez de perdre.
01:28:08Et c'est tout le drame de cette affaire où l'État a poussé à la roue
01:28:12considérant qu'il fallait solder les accords de Matignon,
01:28:15auxquels j'ai pu assister, et les accords de Nouméa,
01:28:18comme si de rien n'était.
01:28:20Il y avait une volonté de trouver une sorte de souveraineté-association,
01:28:23de communauté de destin, de ce que le général de Gaulle
01:28:26avait lui-même prévu dans la constitution.
01:28:27Il voulait un commonwealth à la française
01:28:29pour réussir une décolonisation qui avait plutôt raté.
01:28:33Il restait deux espaces à traiter à peu près correctement.
01:28:36La Polynésie d'un côté, je rappelle que le territoire
01:28:39est aussi grand que l'Union européenne,
01:28:40et la Nouvelle-Calédonie, dont les enjeux stratégiques
01:28:43sont considérables, et pas seulement pour les questions du nickel,
01:28:45mais pour bien d'autres raisons dans l'Indo-Pacifique,
01:28:47qui est devenu un de nos enjeux stratégiques militaires,
01:28:51avant qu'on se rende compte que l'Ukraine, ça existait aussi.
01:28:54Il y a là un enjeu majeur.
01:28:56Il y avait une possibilité de, et je ne sais pas pourquoi,
01:28:58parce que c'est un mystère quand même.
01:29:00Depuis 2007, à peu près tout le monde fait tout ce qui est possible
01:29:03pour que l'on détricote ce qui avait permis le retour à la paix en 1988,
01:29:08et qui, fort heureusement, a tenu jusqu'à cette semaine.
01:29:11J'entends ce que vous me dites Alain Bauer,
01:29:12mais vous me dites, en gros, cette colère est légitime, c'est ça ?
01:29:15La colère est légitime.
01:29:16Les actions violentes ne le sont pas.
01:29:18Mais vous avez une situation qui est assez particulière.
01:29:21C'est un exemple de ce qu'on a beaucoup entendu.
01:29:23Non, la colère, elle est naturellement légitime.
01:29:25Si je vous propose de discuter avec vous d'un, je ne sais pas,
01:29:30d'un renouvellement de votre licence TNT,
01:29:33et que je ne tiens aucun de mes engagements...
01:29:34Sujet d'actualité.
01:29:35Si je ne tiens aucun de mes engagements,
01:29:37vous seriez naturellement en colère.
01:29:39Donc après, la manière dont vous exprimez votre colère
01:29:41est un sujet dont on peut discuter.
01:29:43Mais la raison de la colère, les raisins de la colère, ils sont là.
01:29:46La vraie question qui a été posée,
01:29:48c'est la manière dont on n'a pas réussi à anticiper
01:29:50ce qui se passait.
01:29:51Et vous avez alors une cocotte minute,
01:29:52et ça, c'est un sujet à part,
01:29:54qui est à la fois une émeute de banlieue démultipliée
01:29:57par la situation d'une surreprésentation
01:29:59de jeunes hommes déracinés de leur territoire
01:30:02sur ce qu'est la banlieue de Nouméa,
01:30:05multipliée par une opportunité spécifique
01:30:08et le fait qu'il y a 100 000 armes
01:30:09et qu'on y consomme beaucoup d'alcool
01:30:12et beaucoup de stupéfiants.
01:30:13Le tout cumulé, vous créez une espèce de bouteille
01:30:16de nitroglycérine et quelqu'un a décidé
01:30:18de mettre un grand coup de pied dans la bouteille.
01:30:20Est-ce que c'est la faute de la bouteille ?
01:30:21Alors, Louis Dragnel, ça vous fait réagir.
01:30:23Alain Bohort, il y a aussi beaucoup de Français qui découvrent,
01:30:26alors, grande stupéfaction, il y a eu trois référendums
01:30:29pour poser à peu près la même question.
01:30:30Et ils se disent, vu de loin, il y a eu un premier référendum,
01:30:34ils ont voté le souhait de rester attachés à la France.
01:30:36Deuxième pour confirmer le premier,
01:30:39et le troisième confirme le deuxième et le premier.
01:30:42Non, c'est ça le problème.
01:30:44Alors, non, mais je dis vu de loin,
01:30:46et effectivement, ça a été boycotté par les canaques, voilà.
01:30:49Il a fait un Covid.
01:30:50Oui, c'est ça le problème.
01:30:52C'est pas qu'ils ne voulaient pas qu'il y ait un référendum,
01:30:54ils ne voulaient pas un référendum dans le Covid.
01:30:55Pour beaucoup de gens, c'est incompréhensible déjà
01:30:58qu'il y ait trois référendums.
01:30:59Et le deuxième sujet, c'est qu'à partir du moment
01:31:03où les gens ont voté, regardez, une élection présidentielle,
01:31:06si le président est élu avec 40% des suffrages,
01:31:09alors évidemment, la légitimité est contestée,
01:31:14son autorité est plus fragile,
01:31:15mais il est président de la République.
01:31:17Et ça, c'est le principe du vote.
01:31:18Après, que les canaques aient boycotté le vote,
01:31:21c'est autre chose, non ?
01:31:23Alors, une réponse d'Alain Bauer, peut-être, rapidement ?
01:31:25Pardon, je ne voulais pas empêcher Patrick Maillé de parler.
01:31:27Non, non, ce que je voulais dire simplement,
01:31:28c'est que j'ai déjà un deuxième métier qu'évoquait Alain Bauer,
01:31:32et qui a aussi un peu un profil de genre des banlieues aussi,
01:31:36un peu comme ça, déracinés.
01:31:38Eh bien, ils n'ont rien à voir, a priori,
01:31:41avec ce qui se passait dans les années 80,
01:31:44il me surprend qu'on arrive aux accords de Matignon,
01:31:47parce qu'il y avait des chefs en face,
01:31:49qui étaient aussi dans des tribus rivales, parfois.
01:31:51Mais il y avait des chefs, il y avait des machoraux,
01:31:53il y avait des djibahous, il y avait des yéwénés-yéwénés,
01:31:56il y avait, en face, Dicu-Kéwé, ça parlait.
01:31:59Là, ça n'a plus rien à voir.
01:32:00Je vous le disais tout à l'heure, c'est la génération TikTok.
01:32:02Alors, oui, je confirme,
01:32:04mais par ailleurs, il existe des jeunes chefs coutumiers
01:32:07qui ne font pas partie des gens avec qui on parle.
01:32:09C'est assez curieux, d'ailleurs.
01:32:10C'est comme si, quand vous allez en Iran,
01:32:11vous parlez au président de la République iranienne
01:32:13parce que vous pensez qu'il a un quelconque pouvoir
01:32:15et vous ne parlez pas au guide.
01:32:16Là, on parle aux représentants politiques,
01:32:18dont je ne dis pas l'importance,
01:32:19mais on ne parle pas aux chefs coutumiers.
01:32:21Quand on parle à quelqu'un dans un pays qu'on ne connaît pas
01:32:23et qui a une histoire,
01:32:25on apprend à parler le langage qui est compréhensible
01:32:28par ceux à qui vous parlez.
01:32:29Vous n'essayez pas de leur expliquer
01:32:30qu'il faut d'abord parler français, puis discuter avec vous.
01:32:34Et c'est une partie du problème.
01:32:36Deuxièmement, la plupart des responsables politiques calédoniens
01:32:40sont proches d'un accord.
01:32:42Ils le veulent juste parce que le temps n'a pas la même valeur
01:32:45chez eux que chez nous.
01:32:46Et tous ceux qui sont allés là-bas le savent très bien.
01:32:49Ils le veulent tous du temps.
01:32:50Ils ne voulaient pas qu'il n'y ait pas un troisième référendum.
01:32:52Ils ne voulaient pas qu'il ait lieu en pleine sortie du Covid.
01:32:55Ce n'est pas très compliqué.
01:32:56Ce n'est pas un problème de d'accord ou pas d'accord.
01:32:58C'est comme ça.
01:32:59Le référendum...
01:32:59C'est le moins chiffre de l'émission.
01:33:00Non, non.
01:33:01Le référendum pouvait avoir lieu à n'importe quel moment jusqu'à 2000.
01:33:04Ben si.
01:33:04Ce n'est pas...
01:33:05Il pouvait avoir lieu à n'importe quel moment.
01:33:06On n'est pas obligés de faire en sorte qu'il y ait toujours un prétexte.
01:33:08Nous avons reporté nos élections municipales.
01:33:11Nous avons reporté nos élections municipales.
01:33:12Elles n'ont pas de valeur.
01:33:13Elles n'ont pas de valeur.
01:33:14Je vous pose la question, Yannick Nolot.
01:33:16Mais je vous ai répondu.
01:33:17Il y a eu des questions sur le premier tour, effectivement.
01:33:19Oui, mais il y a eu une légalité.
01:33:20Il a été reporté très tardivement.
01:33:22Et ce qu'on a mis en cause, c'est l'élection municipale.
01:33:23Il y a une légalité républicaine qui est représentée par France Route 1.
01:33:26Moi, tel que je le vois, je ne suis pas le seul.
01:33:29On a l'impression que comme ça ne tourne pas,
01:33:30comme les indépendantistes le voudraient,
01:33:32de toute manière, d'une manière ou d'une autre,
01:33:34il fallait interrompre ce processus et essayer d'obtenir la victoire
01:33:37par d'autres voies qu'un scrutin démocratique.
01:33:40Et c'est ce qui est en train de se passer, malheureusement,
01:33:42à Nouvelle-Calédonie, avec un déchaînement de violence
01:33:44qui, en effet, n'a rien à voir avec ce qui s'est passé il y a 40 ans.
01:33:47Donc, en fait, on est dans une situation où,
01:33:49comme l'État est de plus en plus faible,
01:33:51ceux qui sont en face de lui se disent
01:33:53on va peut-être pouvoir obtenir par la Russe
01:33:55ce que nous n'obtenons pas par les urnes une fois, deux fois, trois fois.
01:33:59C'est quand même ça qui est en train de se jouer.
01:34:00Et en plus, je vous dirais, je finis juste là-dessus,
01:34:03que si ça marche, à ce moment-là,
01:34:05tout le monde va s'inspirer de cette méthode en disant
01:34:08la légalité républicaine ne compte pas,
01:34:10ce qui est voté à l'Assemblée nationale,
01:34:12ce dont vous ne nous parlez pas quand même.
01:34:13Apparemment, on n'a aucune valeur, on va régler ça autrement.
01:34:15Moi, je trouve ça gravissime.
01:34:16Alors, Alain Bauer, votre réponse ?
01:34:18D'abord, le troisième référendum aurait donné le même résultat
01:34:22que les deux autres si tout le monde y avait participé.
01:34:25La question du troisième référendum était de savoir
01:34:28comment on sortait de la presse.
01:34:29Je précise que les accords de 88 et de 98, que personne ne lit.
01:34:32Alors, j'en précise que les accords de 88 et de 98
01:34:35parlent de la décolonisation de la Nouvelle-Calédonie
01:34:38en vue de créer un destin commun entre un peuple qui est là depuis 3000 ans
01:34:41et un peuple qui est là depuis 300 ans.
01:34:43Il a été ratifié par un référendum national et un référendum local.
01:34:47La question est qu'après le troisième référendum,
01:34:50il y avait un trou d'air parce qu'on ne savait pas exactement
01:34:53comment on sortait de cette problématique.
01:34:55Et l'idée générale était la souveraineté-association
01:34:57ou la communauté de destin.
01:34:59C'est ce qui était en train d'être discuté,
01:35:01ce que les loyalistes et les indépendantistes,
01:35:04ceux qui forment le corps central des gens,
01:35:08voulaient en demandant du temps à l'État.
01:35:10L'État ne l'a pas voulu.
01:35:11Il a appuyé sur le bouton et effectivement,
01:35:14depuis qu'il a appuyé sur le bouton, parce qu'il est faible,
01:35:16parce qu'il n'a pas de cohérence, parce qu'il ne sait pas où il va,
01:35:19parce qu'il a tout oublié de ce qu'il était et d'un moment, ça fonctionnait,
01:35:22et parce qu'il n'a pas une logique de recolonisation.
01:35:24Manuel Valls le dit très bien dans son papier de l'Express tout à l'heure,
01:35:28enfin de ce jour, il y a un enjeu aujourd'hui qui est la porte de sortie.
01:35:32Et la porte de sortie, elle n'est qu'à un moment,
01:35:34comme l'a indiqué le président de la République, pour une fois bien inspiré,
01:35:37c'est de reprendre la discussion pour revenir à l'accord
01:35:39qui aurait pu avoir lieu si on n'avait pas tout précipité.
01:35:41Le reste est injustifiable, mais il est la réalité d'une précipitation
01:35:47et d'une arrogance de l'État.
01:35:48J'aimerais qu'on reparle de ce qui s'est passé sur la métropole
01:35:50avec l'assassinat de deux agents pénitentiaires mardi dans l'heure.
01:35:53On a sur place à 1 quart ville, le village à côté du péage.
01:35:57Thibault Marchoteau et Fabrice Elsner nous ont envoyés spéciaux.
01:36:00Rebonsoir.
01:36:01L'hommage à ces deux agents pénitentiaires vient de se terminer.
01:36:04Les ministres sont partis. C'est cela, Thibault ?
01:36:05J'ai des prélues en bouteillage ?
01:36:08Absolument, Laurence.
01:36:09Un hommage très court, une dizaine de minutes seulement.
01:36:11Il y avait trois ministres qui étaient présents aujourd'hui,
01:36:13Sébastien Lecornu, Gérald Darmanin et Éric Dupond-Moretti.
01:36:17Cet hommage, il a commencé vers 18h10.
01:36:19Une gerbe de fleurs a été déposée devant la mairie.
01:36:22Ensuite, il y a eu une minute de silence qui a été observée
01:36:24par les ministres, par les nombreux élus présents sur place,
01:36:28mais également plusieurs centaines de personnes,
01:36:30des habitants d'1 quart ville qui se sont rassemblés.
01:36:33Et enfin, une marseillaise pour clôturer cette cérémonie.
01:36:36Une cérémonie, je vous le disais, qui a été très courte.
01:36:38Ensuite, les ministres se sont entrés dans la salle des fêtes
01:36:42pour discuter avec le maire, notamment, de cette ville d'1 quart ville.
01:36:46Ils ont ensuite quitté rapidement cette mairie d'1 quart ville
01:36:50pour rejoindre le péage d'1 quart ville,
01:36:52où a eu lieu ce drame, mardi dernier,
01:36:56pour discuter avec les primo-arrivants,
01:36:59les personnes qui sont arrivées en premier,
01:37:00pour essayer de prodiguer les premiers secours
01:37:02aux deux personnes qui sont décédées, mais surtout aux blessées.
01:37:05Voilà donc cet hommage qui s'est terminé,
01:37:06qui a été assez rapide, ici, à 1 quart ville.
01:37:08– Merci beaucoup Thibault Marcheteau, Fabrice Eisner,
01:37:10les primo-intervenants, évidemment, qui sont arrivés sur les lieux du drame.
01:37:13Alain Bauvoir, quel signal a été envoyé à travers ces meurtres de sang-froid ?
01:37:18Parce qu'il faut parler de ça, ce sont des assassinats, prémédités évidemment,
01:37:22de deux agents de la pénitentiaire, trois guerrillements blessés,
01:37:25par des mafieux, membres du grand banditisme ?
01:37:29– Pas du tout. – Alors qui sont-ils ?
01:37:31– Je pense que ce sont des cahiers de banlieue
01:37:33qui ont utilisé dans une attaque de fourgon pénitentiaire
01:37:36ce qu'ils font pour des attaques de fourgon traditionnelles,
01:37:39sauf que ceux-là ne sont pas blindés avec des agents
01:37:42qui ne sont ni préparés ni lourdement armés,
01:37:45et que c'est le dernier avertissement qui est donné à l'État,
01:37:48sur le fait qu'il n'est plus maître chez lui, ni dans ses prisons,
01:37:51ni autour de ses prisons qui ont fait l'objet de nombreuses attaques dans le passé,
01:37:54ni même aujourd'hui dans des transferts de fourgons
01:37:57qui ressemblent à des fourgons de marchandises,
01:37:59comme le rappelait un syndicaliste hier, de livraison de produits divers,
01:38:04et qui pensent que le fait de marquer
01:38:06« administration pénitentiaire » devait faire peur aux agresseurs.
01:38:09Alors des évasions, il y en a 700 par an, c'est pas la nouveauté du siècle,
01:38:13La dernière agression contre un fourgon,
01:38:16c'est dans un hôpital où un individu s'est sauvé en agressant
01:38:21avec des complices sur le parking, mais sans tuer.
01:38:25Là, la volonté de tuer, l'instinct de mort est clairement identifié,
01:38:28à la fois dans la manière dont c'est opéré
01:38:30et dans la logique qui vise à attaquer par derrière et par devant.
01:38:34Le tir groupé sur le pare-brise du premier véhicule
01:38:38avec une quinzaine de balles et d'orifices
01:38:41montre clairement qu'il n'y avait aucun doute sur la volonté de tuer,
01:38:43donc ce n'est pas un débat philosophique, c'est une volonté déterminée,
01:38:47mais ils le sont dans un cadre qui est celui du règlement de comptes aujourd'hui,
01:38:51du caïda décentralisé, parce qu'il n'y a plus de crimes organisés en France.
01:38:54Il a disparu en 2006, et depuis cette année-là,
01:38:58on a à la fois une crise de sécession et une crise de succession.
01:39:00Jean G. Colonna, le dernier parrain, meurt bêtement au volant de sa voiture,
01:39:05je dis bêtement parce que pour un parrain, ce n'est pas terrible,
01:39:08et Farid Behrama crée la révolte des petites mains du crime
01:39:12et donc décentralise le caïda.
01:39:15Ce caïda ensuite se répand dans toute la France,
01:39:17petites et moyennes villes, sans racines dans les territoires,
01:39:20crée une situation de concurrence et de dépendance extrêmement développée,
01:39:244 millions de consommateurs de stupéfiants,
01:39:26dont 1,5 million qui sont extraordinairement addictés,
01:39:29donc du point de vue des malades plus qu'autre chose,
01:39:32et donc une capacité à la diffusion des distributions de stupéfiants
01:39:36et donc à l'armement des opérateurs considérables.
01:39:39La vraie question, c'est pourquoi ?
01:39:41Pourquoi lui ?
01:39:42Parce qu'en fait, tout le monde vous explique qu'il était sorti violent et dangereux,
01:39:46mais qu'il n'était pas en haut du spectre.
01:39:47Je pense qu'il devait être très important pour quelqu'un,
01:39:50et pas seulement pour le faire évader,
01:39:52alors il avait commencé en sciant les barreaux de sa cellule,
01:39:55les conditions de l'attaque sont assez faciles,
01:39:58en fait, on ne l'a pas suivi au départ, mais à l'arrivée, ce qui était le plus facile,
01:40:01il suffit de savoir à quel moment il sort du palais de justice,
01:40:04donc ça, ce n'est pas très compliqué,
01:40:05mais pourquoi une telle violence et une telle opération,
01:40:08alors qu'il aurait pu sortir probablement à la fin de cette année,
01:40:11malgré les deux mises en accusation,
01:40:14le concernant sous réserve de la présomption d'innocence,
01:40:16je fais la formule consacrée, pour vous éviter un rappel à l'ordre,
01:40:21mais qui montre à quel point il y avait des enjeux qui nous dépassent dans cette affaire,
01:40:25et qui montre que le renseignement intérieur,
01:40:27comme le renseignement pénitentiaire, a dû louper quelque chose,
01:40:30il était très respecté dans sa prison, ce qui est toujours un signe,
01:40:32il n'était pas en danger, il n'a pas été enlevé, mais exfiltré,
01:40:39il y a un élément qui nous manque dans cette affaire,
01:40:41sur le fait qu'on n'a pas bien compris
01:40:43ce qu'était la nouvelle répartition des pouvoirs et de l'importance du Caïda,
01:40:48deux tentatives de meurtre, en plus de ces activités traditionnelles,
01:40:52c'est donc qu'il avait grimpé très vite à l'intérieur de la hiérarchie criminelle,
01:40:56et que peut-être on n'a même pas vu jusqu'où il était monté.
01:40:59– Et ce type d'opération coûte beaucoup d'argent à la Mauer,
01:41:01ou pas tant que ça, est-ce qu'il y a une cavale qui est prévue déjà,
01:41:05organisée à l'étranger, ils sont rattrapables ?
01:41:07– Moi je crois qu'ils sont à proximité pour des raisons qui sont,
01:41:09d'abord la territorialisation, les frontières sont assez loin,
01:41:12le plan épervié n'est pas fait pour attraper les gens,
01:41:15mais pour les bloquer et les maintenir dans une espèce de nasse,
01:41:18donc il est dans son univers, près de chez lui,
01:41:20comme la plupart de ceux qu'on retrouve au bout d'une semaine ou de six mois,
01:41:25il y a une sorte de logique naturelle de retour vers la maison,
01:41:29et donc il y a là probablement un enjeu,
01:41:31moi je pense que ça va être relativement rapide,
01:41:33vu l'importance des moyens mis en cause,
01:41:35et la détermination des policiers, des gendarmes et des autres,
01:41:38pour trouver les assassins de leurs collègues,
01:41:40et ça, ça montre que de toute façon il sera retrouvé,
01:41:43la question qui est posée c'est,
01:41:45est-ce que cette interpellation quand elle arrivera,
01:41:47se passera dans des conditions simples,
01:41:50ou avec un déchaînement de violence encore plus important,
01:41:53car non seulement lui sera retrouvé, mais les cinq ou six autres aussi.
01:41:57– Louis Dragnel, une question à Alain Bauer ?
01:42:00– Non mais je vous écoutais,
01:42:02effectivement je pense que je vous écoutais surtout sur la partie,
01:42:06il y a quelque chose qui nous manque,
01:42:07sur vraiment qui était cette personne,
01:42:09qu'est-ce qu'il fait, quelle est sa valeur réelle,
01:42:11pour qu'un tel commando se mette en place ?
01:42:14– Bien sûr, et quel enjeu ?
01:42:16– Exactement, et puis…
01:42:17– Bien sûr, bien sûr,
01:42:18et il y a aussi la question de l'administration pénitentiaire, Alain Bauer,
01:42:20qu'on semble découvrir dans les tas de pauvreté,
01:42:23qu'on semble découvrir aujourd'hui.
01:42:24– La misère générale du service public.
01:42:27– De la misère générale du service public français,
01:42:28de l'instruction publique, de l'école publique,
01:42:30de l'hôpital public, de la sécurité publique,
01:42:32des armées, de la défense,
01:42:34bref tout ce qu'on a sacrifié au nom de la globalisation heureuse,
01:42:37que j'appelle la globalisation piteuse,
01:42:39dans un grand désordre libéralo-bisounours-gambadan dans la Luzerne,
01:42:44bref tout ce que Vladimir Poutine nous a rappelé brutalement
01:42:48sur le thème, il faut arrêter de rigoler,
01:42:51a aussi des conséquences majeures sur l'administration pénitentiaire,
01:42:54alors en général dans les prisons, les Américains vous expliquent
01:42:57que dans les prisons, les gardiens contrôlent l'extérieur de la prison
01:42:59et les prisonniers contrôlent l'intérieur, c'est assez vrai,
01:43:02et d'ailleurs il y a des incommunaux raisonnables.
01:43:04– Pas rassurants mais oui, ok.
01:43:05– Il y a eu égard au faible nombre de gardiens
01:43:07et à la surpopulation pénitentiaire qui est une réalité,
01:43:10et puis deuxièmement vous avez un problème
01:43:12qui est qu'on n'a jamais pensé l'extraction
01:43:14comme un enjeu de risque majeur, sauf pour les terroristes,
01:43:17là on a pris des moyens et un méthode d'organisation,
01:43:20des véhicules blindés, des hélicoptères, le GIGN, le RAID,
01:43:22mais le tout venant ordinaire des extractions,
01:43:24se fait avec des véhicules non blindés, des gardiens peu armés
01:43:28avec des portes révolvaires qui sont incompatibles
01:43:35avec le port de la ceinture de sécurité,
01:43:37donc personne n'y a pensé.
01:43:38– C'est vrai que ça n'aime pas.
01:43:39– Et donc quand vous… oui, il est impossible de…
01:43:42– De sortir le pistolet dans les fuites.
01:43:44– Et vous ne pouvez pas préserver, je termine là-dessus,
01:43:46dans un fourgon blindé, transport de fonds,
01:43:49vous protégez les convoyeurs et éventuellement on peut vous piquer le fric
01:43:53mais il y a de moins en moins de morts et du coup de moins en moins d'attaques,
01:43:56dans un fourgon pénitentiaire, en fait, tout est fait
01:43:58pour que les convoyeurs soient directement visés ou tués ou blessés
01:44:02puisqu'ils ne sont même pas sécurisés à l'intérieur du fourgon,
01:44:05il n'y a pas de compartimentage.
01:44:06– Un tout petit mot Eric Nolot.
01:44:07– Généralement on a l'impression que la délinquance est entrée
01:44:09dans un ordre différent, un ordre nouveau
01:44:11et qu'on y oppose des réponses du monde ancien,
01:44:13qu'on n'arrive pas à se mettre à leur niveau.
01:44:15Est-ce que vous pensez qu'un drame comme celui d'Ainkaraville
01:44:18peut servir d'électrochoc et que, enfin, je ne parle pas de leur fournir
01:44:22des véhicules blindés, ce qui est le minimum,
01:44:24mais vraiment un changement de logiciel totaliste ?
01:44:26– Je pense qu'il faut revoir l'intégralité du processus,
01:44:28d'abord il ne faut pas enfermer les surveillants et les prisonniers
01:44:32dans la prison en ayant peur de l'extraction,
01:44:35il faut reconquérir le territoire et ça passe par,
01:44:38on construit des centaines de fourgons blindés tous les ans dans ce pays,
01:44:41il n'y a aucune raison de ne pas fournir l'administration pénitentiaire,
01:44:44il n'y a aucune raison de ne pas fournir l'administration pénitentiaire
01:44:47en holster qui soit des holsters de cuisse et pas des holsters de poitrine,
01:44:51il n'y a aucune raison de ne pas fournir l'administration pénitentiaire.
01:44:53– Le garde des Sceaux évoluait déjà là-dessus.
01:44:54– C'est la fin de l'émission.
01:44:55– Avec un retard.
01:44:56– Bien sûr.
01:44:57– Il a évolué hier.
01:44:58– Alain Bauer, les lois de décrets arrêtés les plus cons.
01:45:02– Oui, on pourra mettre ça dans la Nouvelle Calédonie.
01:45:04– C'est votre livre, aux éditions First, merci.
01:45:06Patrick Mahé, La légende de Paris Match, aux éditions Pointe.
01:45:09– Très bon livre.
01:45:10– Évidemment, merci Éric Nolot, merci Louis Dragnel, merci à tous.
01:45:15C'est Pierre de Villeneuve qui nous attend sur Europe 1.
01:45:17Bonsoir Pierre, une crise sécuritaire maximale,
01:45:20c'est ce que vous allez évoquer ?
01:45:22– Exactement, comme vous, comme Alain Bauer,
01:45:24et nous demanderons à Bruno Rotailleau s'il a une meilleure idée que l'exécutif,
01:45:27puis nous serons avec Christophe Barbier
01:45:29qui, lui, nous emmène dans un voyage dans la tête de Jean-Luc Mélenchon.
01:45:32– Voilà, chacun son livre. Merci Pierre de Villeneuve, 19h21.
01:45:35Éric Nolot dit bon courage Pierre.
01:45:37– J'ai fait le même voyage, c'est devenu Éric en plus.
01:45:40– Bonne émission Pierre, merci à David Pougeolle, Alexis Prince,
01:45:44Mathieu, Cébile Prolat, Christophe Pirot, Yanis Kara,
01:45:47Capra pardon, et Jean-François Couvlard qui étaient aujourd'hui en régie
01:45:51qui m'ont bien secondé pour cette semaine très dense en termes d'actualité.
01:45:55Merci à vous de votre fidélité.
01:45:57Tout de suite sur CNews, Christine Kelly et ses invités pour Face à l'info.
01:46:00Bonne soirée.