Le procureur de la CPI demande un mandat d’arrêt contre Netanyahu et les dirigeants du Hamas

  • il y a 4 mois
Avec Jean de Glignasty, directeur de recherche à l'IRIS, ex-Consul Général de France à Jérusalem, auteur du livre "France, une diplomatie déboussolée" (éditions L’Inventaire)

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##SUD_RADIO_VOUS_EXPLIQUE-2024-05-21##


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Transcript
00:00 [Générique]
00:06 Sud Radio vous explique, le procureur de la CPI de la Cour pénale internationale
00:11 demande un mandat d'arrêt contre Netanyahou et les dirigeants du Ramas.
00:17 Alors on va essayer de comprendre avec vous Jean de Grignasti,
00:20 directeur de recherche à l'IRIS, ex-consul général de France à Jérusalem,
00:24 notamment auteur du livre "France, une diplomatie déboussolée"
00:29 aux éditions L'Inventaire. Bonjour à vous.
00:31 - Bonjour.
00:32 - Comment comprenez-vous cette décision de la Cour pénale internationale ?
00:40 - Je crois que la Cour, si elle voulait garder un minimum de crédibilité internationale,
00:46 ne pouvait pas faire autrement.
00:48 Jusqu'à présent, dans toute son existence, la Cour n'a incriminé que des Africains,
00:56 des Arabes, des gens du Sud, avec une exception, c'était Poutine.
01:01 Donc pour le Sud global, la Cour est un instrument occidental.
01:06 Et donc compte tenu de ce qui se passait à Gaza, si la Cour ne l'avait pas fait,
01:11 eh bien la Cour a été discrédité par la quasi-totalité des pays du Sud.
01:17 - Oui, mais alors vous avez vu la réaction des États-Unis, et puis en Israël,
01:22 en disant qu'on mettait au même niveau, sur le même plan,
01:27 d'un côté les massacres antisémites, l'attaque,
01:32 et puis de l'autre, évidemment, la réplique, avec là aussi beaucoup, beaucoup, évidemment, de victimes.
01:37 - Alors les États-Unis, qui n'ont pas ratifié le statut de Rome,
01:45 qui est le statut qu'y crée la Cour pénale internationale,
01:48 avaient déjà pris des sanctions contre les juges de la Cour pénale internationale,
01:52 qui avaient osé incriminer des Américains lors d'une opération de maintien de la paix.
01:58 Donc les Américains n'acceptent pas en fait la compétence de la Cour,
02:02 ils l'ont acceptée qu'à titre exceptionnel, pour pouvoir, au moment de l'incrimination de Poutine.
02:08 Donc ils sont un peu dans leur rôle,
02:12 et eux ils veulent garder le maximum de marge de manœuvre entre les uns et les autres,
02:17 et donc leur soutien à Israël sur ce plan sera indéfectible.
02:23 Pour le reste, c'est une querelle juridique de savoir,
02:28 et ça n'est pas politique, c'est de savoir qui a fait telle atrocité,
02:33 et la Cour pénale est dans son rôle.
02:35 - Mais du coup, quand il y a ces mandats qui sont,
02:40 enfin en tout cas, elle demande des mandats, Emy,
02:43 - Elle demande des mandats.
02:45 - Si les mandats étaient émis, ça voudrait dire que Netanyahou,
02:51 comme les dirigeants de Ramas,
02:53 mais Netanyahou notamment aussi serait susceptible d'interpellation s'il quittait son territoire.
02:59 - Au moins par les pays qui ont ratifié le statut de Rome,
03:04 au moins par les pays membres de plein exercice de la Cour pénale internationale.
03:09 Oui, ça serait le cas.
03:11 - Oui, comme pour Vladimir Poutine, parce qu'on rappelle...
03:14 - Comme pour Vladimir Poutine.
03:16 - Oui, c'est ça.
03:17 C'est ce que reprochent aussi certains diplomates en disant,
03:20 "Comment voulez-vous qu'on négocie dans ces conditions si on émet un mandat d'arrêt ?"
03:25 - Mais vous avez raison de poser la question.
03:28 L'incrimination de Poutine était sans doute une erreur,
03:33 puisqu'il est au pouvoir jusqu'en 1936,
03:37 et que s'il y a une paix, ça sera avec lui qu'il faudra bien la négocier.
03:42 L'incrimination des chefs d'État doit être, comment dirais-je, utilisée avec modération,
03:48 parce que c'est une interférence avec le politique,
03:53 et effectivement on peut se poser la question.
03:56 De même d'ailleurs du côté de Hamas,
03:59 le fait d'avoir incriminé Agnier, qui est la branche politique du Hamas,
04:04 interdit sans doute des possibilités de négociation dans le futur.
04:08 Autant que c'est évident pour Sinoir et puis son acolyte,
04:12 qui ont commis des atrocités le 7 octobre,
04:15 autant pour le politique, on peut se poser la question.
04:19 Et donc c'est là qu'il faut tracer une barrière entre le politique et le judiciaire,
04:25 et pour ma part je considère que le judiciaire ne doit toucher aux questions politiques
04:30 qui avaient la plus extrême prudence.
04:33 Merci beaucoup pour ces explications, Jean de Glignasti,
04:37 directeur de recherche à l'IRIS, ex-consultant général de France à Jérusalem,
04:41 et auteur d'une diplomatie déboussolée aux éditions à l'inventaire de l'État.

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