• il y a 7 mois
C'est un roman noir qui avait pourtant commencé comme un roman rose. Celui d'une blonde Américaine, déçue par sa vie de femme mariée, qui rencontre l'homme de sa vie, un steward français, lors d'un voyage à bord de l'Orient Express. Un coup de foudre dans le train de toutes les romances. Entre l'imprévisible June Hopkins et le discret Grégoire Lautissier, l'amour va s'imposer, deux fils vont naître, avant que la haine l'emporte.
Retrouvez tous les jours en podcast le décryptage d'un faits divers, d'un crime ou d'une énigme judiciaire par Jean-Alphonse Richard, entouré de spécialistes, et de témoins d'affaires criminelles.
Regardez L'heure du Crime avec Jean-Alphonse Richard du 21 mai 2024

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00:0014h30, 15h30, l'heure du crime sur RTL, Jean-Alphonse Richard.
00:06L'affaire John Hopkins commence par une histoire d'amour.
00:09Un français qui rencontre une américaine.
00:11Un coup de foudre, immédiat.
00:13Et puis très vite, la femme tombe enceinte.
00:16Mais alors, pourquoi 18 ans plus tard,
00:18elle reviendrait tenter d'assassiner son amant ?
00:22Bonjour, c'est un roman noir qui avait pourtant commencé comme un roman rose.
00:27Celui d'une blonde américaine, déçue par sa vie de femme mariée,
00:31qui rencontre l'homme de sa vie, un steward français,
00:35lors d'un voyage à bord d'un train mythique, l'Orient Express.
00:38Un coup de foudre entre l'imprévisible John Hopkins
00:43et le discret Grégoire Loticier.
00:45L'amour va s'imposer, deux fils vont naître,
00:48puis la haine va l'emporter.
00:50Pendant 5 ans, à l'abri des regards,
00:52va ainsi se dérouler le plus spectaculaire des mélodrames.
00:55Sur fond de paranoïa, de complot, mais aussi d'argent,
00:59l'américaine va finir par être suspectée
01:01d'avoir voulu tuer l'homme de sa vie à deux reprises.
01:05Elle a même entraîné son fils aîné dans sa sinistre équipée.
01:08Mais devant les enquêteurs, elle va toutefois déclarer que la victime, c'est elle.
01:12Le vrai méchant, c'est le compagnon.
01:15Dans ce jeu d'ombre et de névrose, qui dit la vérité ?
01:18Qui est donc cette femme fantasque dont la mort accidentelle d'un premier mari
01:23va soudain attirer les doutes ?
01:25Serait-elle une veuve noire ?
01:27Question posée aujourd'hui à nos invités.
01:30June Hopkins, l'obsession fatale d'une américaine à Paris.
01:34J'ai senti en partant du cou qu'un liquide coulait sur mon corps.
01:38C'était de l'essence.
01:40J'ai entendu à deux reprises le bruit d'un briquet contenté d'allumer.
01:44L'enquête de l'heure du crime, la seule émission radio 100% fait divers.
01:47A tout de suite sur RTL.
01:5014h30, 15h30, l'heure du crime sur RTL.
01:54Jean-Alphonse Richard.
01:5714h30, 15h30, l'heure du crime sur RTL.
02:01Dans l'heure du crime aujourd'hui, l'affaire June Hopkins.
02:03La police parisienne entend parler pour la première fois de cette américaine à l'été 2010.
02:09Elle aurait tenté de tuer dans un appartement son ex-compagnon français
02:13et dépoursera de leur fils aîné.
02:15Scénario rocambolesque, mais pour le moins inquiétant.
02:19Vendredi 27 août 2010, Grégoire Loticier, 45 ans,
02:24employé d'hôtel de luxe et ancien steward sur l'Orient Express,
02:28pousse la porte du commissariat du 11e arrondissement de Paris.
02:32Il vient déposer plainte pour tentative d'homicide sur sa personne.
02:36Grégoire Loticier raconte que depuis deux mois,
02:39il prête son appartement dans le quartier de la Bastille à June Hopkins,
02:4349 ans, américaine, son ancienne compagne.
02:47Il a eu deux garçons avec elle, mais il ne les a jamais élevés.
02:50Il ne les connaît presque pas.
02:52Elle a toujours accouché aux Etats-Unis où elle vit.
02:55Pour ce séjour, June est venue à Paris accompagnée de leur fils aîné,
02:59Brandon, 18 ans, séjour de retrouvaille qui a dérapé.
03:03Le 20 août, Grégoire Loticier s'est aperçu que l'ancienne compagne avait fouillé dans ses affaires.
03:09Il a demandé des explications.
03:11Elle a reconnu avoir photocopié des documents financiers,
03:14l'avis d'imposition sur la fortune, des actes de donation de son père décédé,
03:19un très riche médecin.
03:21« Le ton est monté », indique Grégoire Loticier aux enquêteurs.
03:24« J'étais assis.
03:25J'ai senti en partant du cou un liquide couler sur mon corps, de l'essence.
03:30J'ai entendu à deux reprises le bruit d'un briquet contenté d'allumer », raconte-t-il.
03:35Derrière lui, son fils Brandon tient le briquet.
03:38Grégoire le pousse, mais Brandon revient avec un sabre japonais.
03:41Cette fois, c'est Antoine Loticier, venu accompagner son frère Grégoire, qui parvient
03:45à le désarmer.
03:46En le plaquant à terre, la mère et le fils ont ensuite ramassé leurs affaires et ont
03:51quitté l'appartement.
03:52Grégoire Loticier dit avoir hésité à déposer plainte car il ne veut pas causer de tort
03:59à Brandon, son fils aîné.
04:01Il vit très mal cette attaque, il ne dort plus.
04:03Il ne comprend pas ce qui a pu se passer, même s'il soupçonne June Hopkins derrière
04:08tout ça.
04:09Il avait rencontré cette femme en 1990, alors qu'il était steward sur l'Orient
04:14Express.
04:15La jeune Américaine voyageait en solo, elle disait être séparée de son mari, attraction
04:19réciproque.
04:20Ils se sont installés ensemble, June est rapidement tombée enceinte de Brandon.
04:25Elle est repartie aux Etats-Unis, même scénario pour la naissance du deuxième fils, Austin.
04:30Grégoire avait des nouvelles, mais il n'a plus revu sa compagne et les enfants jusqu'au
04:35décès de son père en 2008, dont il a en partie hérité.
04:39June et les deux garçons ont fait un premier séjour à Paris, l'ancienne compagne lui
04:44a fait part de difficultés financières, il a décidé de lui verser une pension, 1000
04:48dollars par mois.
04:49Elle souhaitait que les enfants portent le nom de l'otisier, il ne s'y est pas opposé.
04:53Les policiers sont dans l'impossibilité d'entendre June Hopkins et son fils Brandon,
04:59ils ont pris un vol pour Boston juste après l'altercation.
05:02L'enquête n'est pas close pour autant, Frédéric, l'otisier, soeur de Grégoire,
05:07affirme que son frère traverse depuis cette bagarre une mauvaise passe, il est psychologiquement
05:12perturbé, il est venu vivre chez elle à Château.
05:16La soeur informe les policiers que la veille de l'attaque, June a publié une photo sur
05:21son compte Facebook, un cliché de la chambre de l'appartement, avec cette légende en
05:26mauvais français, la chambre de se venger.
05:29Un dessin représente encore Grégoire avec cette légende, l'ignoble menteur.
05:35Quelques mois plus tard, June Hopkins fait savoir depuis les Etats-Unis que Grégoire
05:41l'otisier l'a abandonné, elle et ses enfants, elle écrit à un juge français pour obtenir
05:46des pensions, elle fournit des relevés bancaires et des parles dérobées à l'ex compagnon,
05:51l'ancien steward sombre lui dans la dépression, après 10 mois de vérification, une information
05:57judiciaire est ouverte pour tentative d'homicide sur Grégoire l'otisier.
06:02Et voilà donc que la justice prend au sérieux cette histoire familiale, même si les acteurs
06:07mis en cause sont hors de portée, ils sont repartis aux Etats-Unis, on craint alors,
06:11et on ne se trompe pas beaucoup que cette histoire ne soit pas finie tellement June Hopkins
06:16semble en vouloir à son ancien compagnon, la mort étrange de son mari américain va
06:21renforcer la curiosité des enquêteurs, mais ce chapitre là, on va en parler dans la suite
06:27de l'heure du crime.
06:28On va retourner boulevard Beaumarchais, c'est le début de cette affaire avec cette attaque
06:33dans cet appartement, de l'essence versée sur Grégoire l'otisier, bonjour Thimothé
06:39Boutry.
06:40Bonjour.
06:41Merci infiniment d'être avec nous aujourd'hui dans le studio RTL de l'heure du crime, alors
06:46ça paraît tout à fait fantasque et rocambolesque cette première attaque, il y a cette histoire
06:51d'essence versée sur cet homme Grégoire l'otisier qui a hérité de son père, puis
06:56il y a ce sabre qui est brandi par son propre fils, on a l'impression que c'est un peu
07:00désordonné quand on est au théâtre.
07:02Oui, au théâtre, vous l'avez dit, et surtout que les actes précédents déjà à cette
07:08scène sont aussi assez rocambolesques, cette rencontre éphémère, cette double naissance
07:14à plusieurs années d'intervalle, ces enfants qui sont élevés aux Etats-Unis, pas au contact
07:18de leur père, donc on a déjà une genèse un petit peu particulière, quand on arrive
07:22à cette scène, on a en fait un père qui découvre, pour ainsi dire, son fils, sachant
07:28qu'on vous l'avait dit, il y a une première visite avec les deux enfants, c'est la première
07:31fois qu'il voyait Austin, et là, c'est un peu la première fois qu'il y a un semblant
07:36de contact qui s'est établi avec Brendan, on sait qu'ils font des excursions, ils vont
07:39au bateau mouche, enfin il y a quelque chose qui s'établit, les mêmes questions que Brendan
07:43s'installe à Paris, qu'il suit des études, donc lui peut avoir l'idée qu'il y a un
07:49embryon de vie de famille qui va se créer, jusqu'à cette scène qui se passe effectivement
07:52dans son appartement en présence de son frère, avec cette double scène d'essence, de briquet,
08:00puis de sabre, on reparlera du sabre, on apprendra qu'il n'était pas létal, mais on est sur
08:06quelque chose de très particulier, et puis ce qui est aussi très particulier, c'est
08:08que le frère va les raccompagner aussi, et que ça s'arrête à peu près là, ils ont
08:12le temps de repartir.
08:13On a l'impression d'une histoire de famille, alors Grégoire Loticier, qui est la victime
08:18dans cette affaire, à ce moment-là, il est attaqué, lui il va dire qu'il n'a rien compris
08:23à ce qui s'est passé.
08:24Bah oui, il était assis sur le canapé, alors effectivement il raconte qu'il y a eu cette
08:28dispute quand il a découvert que ses papiers avaient été fouillés, et ça c'est pas contesté,
08:33d'ailleurs on sait qu'elle a pris les documents, parce qu'on les retrouvera sur son ordinateur
08:37à elle, et qu'on lui a intimé l'ordre de signer, que son fils aussi lui a dit il faut
08:40signer, il faut signer, on ne sait pas trop ce que son fils comprend, puisqu'on sait
08:44qu'il ne parlait pas français, enfin il ne le comprend pas très bien en tout cas,
08:48et donc il y a une scène un peu désordonnée, et voilà, son frère est dans la cuisine
08:52quand ça se passe, lui il est dodo, il sent ce liquide, il se retourne, et on retrouvera
08:57un petit bidon de liquide inflammable, d'essence à briquet, on retrouvera ce mini-sabre, donc
09:03il y a des éléments matériels qui établissent qu'il s'est passé quelque chose en tout cas.
09:07Bonjour Maître Grégoire Ettriard.
09:09Bonjour.
09:10Merci infiniment d'être vous aussi dans le studio de l'Or du crime, vous êtes avocat
09:12au barreau de Paris, et dans cette affaire vous êtes l'avocat de June Hopkins, alors
09:16vous la connaissez bien June Hopkins, on a le sentiment que c'est un drôle de couple
09:21qui s'est aimé, qui s'est séparé, et puis il y a cette histoire là, on tente d'attaquer
09:27l'ancien compagnon, on ne comprend pas très bien, comment fonctionne ce couple, comment
09:31plutôt il fonctionnait ?
09:32Oui, il y a toute une histoire derrière l'histoire comme le disait Timothée Boutry, et effectivement
09:37les choses ont sans doute dégénéré pour arriver à ce point-là, ce qu'il faut comprendre
09:43c'est qu'effectivement June Hopkins a eu une enfance difficile, et puis elle est partie,
09:49elle avait un mari avec qui elle continuait à vivre, tout en étant peut-être séparée.
09:56Mais elle ne le dit pas l'an dernier.
09:57Voilà, ce n'est pas très très clair, est-ce que c'est un couple ouvert on peut dire, avec
10:00son mari Marc Walsh dont on reparlera ultérieurement, et elle part un peu à l'aventure où elle
10:05rencontre Grégoire Loticier, qui est quelque part pour elle une aventure, elle le rencontre
10:11effectivement dans des conditions rocambolesques, mais elle a un premier enfant, elle retourne
10:17ensuite aux Etats-Unis, elle revient en 93 et elle a un deuxième enfant, cette fois-ci
10:24elle retourne aussi aux Etats-Unis.
10:25C'est un peu particulier.
10:26Voilà, c'est un peu particulier, mais ce qui ne s'est pas beaucoup intéressé à mon
10:30sens dans le procès, au contexte aussi qui la concerne elle, il est assez probable, en
10:37tout cas c'est ma conviction, qu'elle est revenue en partie, enfin en grande partie,
10:40pour discuter avec Grégoire de ses obligations à l'égard de ses enfants, et effectivement
10:45elle a pris contact avec un avocat aux affaires familiales, et il est assez probable, c'est
10:51en tout cas ce que j'ai plaidé, que l'avocat aux affaires familiales lui a dit, pour pouvoir
10:54établir et obtenir notamment une pension alimentaire, il faut que vous preniez des documents.
10:58Et en fouillant dans les documents, elle tombe sur un élément très important pour
11:02elle psychologiquement, c'est une donation du père de Grégoire Loticier, dans laquelle
11:06Grégoire Loticier atteste qu'il n'a pas d'enfant, et pour elle c'est très choquant.
11:09Bonjour Tiffaine Piogier.
11:11Bonjour Jean-Laflance.
11:12Merci infiniment à vous aussi d'être avec nous dans l'heure du crime, aujourd'hui
11:16journaliste, spécialiste d'affaires criminelles, auteur du podcast Hommes Icides, voilà ça
11:22s'écrit comme ça, disponible sur toutes les plateformes de podcast, alors on en parlait
11:26avec Timothée Boutry, avec Maître Etriard, June Hopkins, elle est revenue en France pour
11:31retrouver Grégoire, mais apparemment il y a l'argent derrière, elle est intéressée
11:35par l'argent.
11:36June Hopkins, c'est quelqu'un déjà qui ne travaille pas, et qui vit sur l'argent
11:41de Mark Walsh, son époux, donc il y a une problématique d'argent, en effet, chez
11:47June Hopkins, et quand elle revient en 2009, c'est surtout parce qu'elle vient d'apprendre
11:52que Gérard, le père de Grégoire Loticier, vient de mourir, et donc ça concorde, en
11:59tout cas en termes de date, elle reçoit le ferpart de décès qui lui était envoyé
12:02aux Etats-Unis, et elle prend l'avion presque immédiatement, et elle revient en France,
12:06et elle va se rapprocher de Grégoire à cette occasion, donc oui, c'est tout à fait légitime
12:10de se demander si c'est pour l'argent qu'elle revient, mais malgré tout, même s'il y
12:16a une problématique d'argent, c'est quand même plus compliqué dans la tête de June
12:21Hopkins.
12:22Un an et 4 mois après la tentative d'homicide, une nouvelle venue d'Amérique va intriguer
12:27la justice.
12:28June Hopkins, l'obsession fatale d'une Américaine à Paris.
12:31Je voulais discuter, si j'ai planté mes doigts dans les yeux de Grégoire, c'était
12:35pas pour le blesser, c'était dans un réflexe d'autodéfense.
12:39L'enquête de l'heure du crime, on se retrouve dans un instant sur RTL.
12:53L'heure du crime consacrée aujourd'hui à l'affaire June Hopkins, à l'été 2010,
12:58à Paris, cette Américaine est soupçonnée, avec son fils, d'être derrière une tentative
13:02de meurtre, celle de son ex-compagnon, un Français.
13:05Les suspects sont aux Etats-Unis, d'où va parvenir une étrange nouvelle.
13:09Mardi 6 décembre 2011, 16 mois après la tentative de meurtre sur Grégoire Loticier,
13:17le juge d'instruction est informé de la mort brutale de Mark Walsh, le mari de la
13:22principale suspecte June Hopkins.
13:24Walsh vient d'être retrouvé sans vie dans leur maison du New Hampshire, non loin de
13:29Boston.
13:30Il serait tombé accidentellement d'une échelle.
13:31Le juge est intrigué par ce décès, il sollicite les autorités américaines, lesquelles entendent
13:36les deux fils de June Hopkins, ils n'ont rien vu de l'accident.
13:40Brandon, l'aîné, est encore questionné sur l'enquête en France, soupçonné d'avoir
13:46voulu tuer son père.
13:47Il blémie, il dément, refuse le test du détecteur de mensonges.
13:52June Hopkins est aussi entendue, elle se dit attristée par la mort accidentelle de son
13:56mari.
13:57Elle reconnaît avoir perçu l'assurance vie qu'il avait contractée, 300 000 dollars.
14:01Rien n'indique qu'elle ait pu tuer son mari, pas plus que son fils aîné Brandon, décrit
14:06par le FBI comme un garçon soumis à sa mère.
14:10Lundi 12 mai 2014, Grégoire Loticier dépose une nouvelle plainte.
14:15Il indique avoir découvert sept affichettes placardées sur la porte de son appartement
14:19boulevard Beaumarchais.
14:20Des mots malveillants, il est traité de monstre, coupable, promis à l'enfer, vous êtes un
14:25meurtrier, maintenant vous essayez de tuer à nouveau, suicide ou prison est-il écrit.
14:30Pour Grégoire Loticier, seule son ex-compagne a pu écrire ces mots anonymes.
14:35Elle serait donc de retour en France, il est menacé.
14:38La France délivre alors un mandat d'arrêt international contre June et Brandon.
14:45Mardi 17 février 2015, neuf mois après les menaces, la police et les pompiers sont appelés
14:50vers 19h30 à Château dans les Yvelines pour des violences sur une femme.
14:55Frédérique Loticier est en état de choc, elle explique qu'elle rejoignait son domicile
15:00quand elle a été agressée par un homme et une femme, masquées avec des écharpes.
15:04Ils ont tenté de l'étrangler.
15:05La femme parlait anglais, elle a tendu un fil à l'homme pour qu'il lui serre le cou,
15:11le col de son manteau d'hiver l'a protégé.
15:13Elle a hurlé, son frère Grégoire est sorti de la maison, il a couru, il a rattrapé le couple,
15:17il s'est bagarré, la femme lui a enfoncé les doigts dans les yeux, l'homme a tenté
15:22de l'étrangler, dans l'échauffouré, il a arraché le bonnet et l'écharpe de la femme.
15:26Il a reconnu June, l'ancienne compagne, le jeune homme et bien son fils Brandon.
15:32Deux riverains les ont mis en fuite.
15:34Le lendemain, June Hopkins et son fils sont interpellés au terminal Eurotunnel de Coquelles.
15:39Ils partaient pour l'Angleterre.
15:41June reconnaît s'être rendu la veille à Château.
15:43Je voulais discuter avec Frédéric L'Otissier, je voulais lui demander d'arrêter une bonne
15:48fois pour toutes de nous menacer, moi et mon fils, dit-elle.
15:53June Hopkins raconte que Frédéric L'Otissier lui a refusé toute discussion, attitude qui
15:58l'a énervé.
15:59June Hopkins précise encore que si elle a planté ses doigts dans les yeux de Grégoire,
16:04ce n'était pas pour le blesser, c'était un réflexe d'autodéfense.
16:08Brandon confirme que sa mère voulait simplement s'expliquer, il affirme que son père est
16:13violent.
16:14June Hopkins et son fils Brandon Walsh L'Otissier sont mis en examen pour tentative d'assassinat
16:20et écrouée.
16:21Et les policiers et le juge sont alors persuadés que June Hopkins et son fils discrètement
16:27installés sont venus pour terminer leur sale boulot en quelque sorte, tuer Grégoire L'Otissier.
16:32Aboutissement d'une sombre dispute, d'un désaccord sur fond peut-être d'argent.
16:37On va voir dans la suite de l'émission ce qu'ils vont continuer à raconter et quel
16:42portrait les psys vont dresser de cette femme et de son fils.
16:46Il faut revenir donc à cette première alerte avec ces affichettes sur la porte et puis
16:52effectivement cette agression à Château, Timothée Boutry.
16:55Vous êtes journaliste au journal Le Parisien et vous avez suivi pour Le Parisien toute
17:00cette affaire.
17:01Timothée, là on est dans une agression pure et simple.
17:05Il y a des témoins et c'est très violent.
17:07On est dans la rue à Château et il y a la sœur de Grégoire L'Otissier qui est agressée
17:12puis ensuite Grégoire L'Otissier lui-même.
17:14Oui c'est ça, c'est une agression sur la voie publique, c'est-à-dire que la sœur
17:16de Grégoire L'Otissier rentre chez elle dans son pavillon, elle est agressée alors
17:19qu'elle ne peut pas encore rentrer chez elle.
17:21Deux personnes casquées, une tentative de strangulation, il y a des échauffourets, le
17:28casque qui sort un peu, Grégoire L'Otissier qui entend du bruit et qui arrive sur le perron
17:31et il y a sa sœur qui lui dit « c'est les Américains », sous-entendu, donc c'est
17:35John Hopkins et ton fils parce qu'elle les a reconnus et donc lui il arrive et il est
17:39aussi pris à partie.
17:40Il y a vraiment une scène violente en tout cas, évidemment, puisqu'on va aussi retrouver
17:46un lien par terre, il y a des voisins qui vont intervenir, c'est eux qui vont mettre
17:50en fuite.
17:51Et ils témoignent de cette bagarre.
17:52Oui, ils témoignent, il y a plusieurs voisins qui témoignent, qui viennent en aide et qui
17:57mettent en fuite John Hopkins et son fils.
18:00Grégoire L'Otissier va tenter de les poursuivre, il y aura une nouvelle scène de bagarre,
18:04enfin il y a plusieurs.
18:05Mais autant la première attaque, entre guillemets, dans l'appartement, elle paraissait un peu
18:09fantasque, il faut bien le dire, un peu théâtrale, celle-là, elle est déterminée, beaucoup
18:14plus violente.
18:15D'abord ils se sont masqués, ils ont des écharpes, etc., ils ne se montrent pas.
18:18La première on verra, mais il y a quand même un liquide inflammable, bon, c'est pas non
18:21plus bon.
18:23Et la deuxième, en tout cas, il y a quand même l'impression aussi d'une préméditation
18:27peut-être par rapport à la première scène.
18:29C'est peut-être ça qui est plus, la première on sait qu'il y a eu une dispute, et alors
18:32est-ce que c'est passé ce qui s'est passé ? Et la deuxième, on a vraiment le sentiment
18:36qu'ils sont arrivés casqués, avec une malle, ils ont attendu que la sœur arrive pour l'agresser
18:43et puis bon, voilà, donc il y a vraiment l'idée de quelque chose d'organisé.
18:46Maître Grégoire Etriard, on vous retrouve dans cette heure de criée, vous allez nous
18:49éclairer sur ce point, vous êtes avocat à Paris et avocat de June Hopkins, on est
18:53là des années après, après la première agression, tout ça, on a l'impression que
18:57ça a mûri dans la tête de cette femme qui est avec son fils, qui lui est très proche,
19:02ils sont revenus à Paris pour tuer, c'est ça ?
19:04Maître Grégoire Je ne crois pas du tout, moi je pense que
19:06simplement il y a effectivement un différent familial, on va dire, et des difficultés
19:14qui font que June Hopkins et son fils sont persuadés que Grégoire Loticier et sa famille
19:22lui veulent du mal.
19:23Je pense que tout est parti notamment de ce premier moment, avec cette première dispute
19:28en 2010, donc on parle de tentative d'assassinat, mais moi je crois que c'est d'abord une dispute
19:32familiale, on dit par exemple, Timothée Bautry parlait de liquide inflammable, en fait on
19:36a une bouteille, la première attaque de 2010, c'est une bouteille qui a été apportée
19:41par Grégoire Loticier, le seul témoignage c'est son frère, de l'autre côté, on verra,
19:46mais il est absolument certain que le sabre qui était présenté comme étant un instrument
19:51du crime est en réalité un jouet, j'ai pu le démontrer, aucune constatation n'a été
19:58faite sur place, donc bon, 2010, il y a cette dispute sur, à mon avis essentiellement,
20:02le sujet du fait que Grégoire atteste, dans un papier officiel, ne pas avoir d'enfant
20:08alors qu'il a eu deux enfants avec John, et là, effectivement, pendant des années,
20:13ça boue intérieurement dans la tête de Mme Hobskin, elle ce qu'elle explique, c'est
20:18qu'elle est venue simplement s'expliquer en famille, alors après, effectivement c'est
20:22particulier, il y a une autre dispute, mais je pourrais en parler ultérieurement, sur
20:27ce qui s'est passé exactement, mais en tout cas les témoignages ne sont pas concordants,
20:31ils se sont pu discuter, qu'il y ait eu une bagarre c'est absolument certain, mais je
20:34rappelle simplement qu'elles sont venues avec casque et valise, et que l'explication
20:40qui est donnée par ma cliente, c'est parce qu'elle voulait planquer ses casques dans
20:44le RER en arrivant, pour faire croire qu'ils étaient venus en scooter en repartant, donc
20:49il y a aussi ce côté un peu...
20:50C'est une explication qui vaut ce qui vaut.
20:52Dans cette deuxième bagarre.
20:54Tiffen Pioger, journaliste, et vous vous intéressez aussi à cette affaire, auteur du podcast
20:59Homicide, qu'on retrouve sur les plateformes de podcast, June Hobskin, elle dit avoir les
21:04preuves du harcèlement et des menaces de Grégoire Loticiel, dit c'est moi la victime,
21:09je suis venu pour m'expliquer, je ne voulais pas faire de mal, mais ces preuves, ces fameuses
21:12preuves, on ne les trouve pas.
21:13Oui, en fait quand elle est interpellée à Coquelles avec Brendan, séparément, tous
21:19les deux dans la salle d'audition vont dire mais on était menacé, on a des preuves,
21:24et donc Brendan va rapporter que son père veut jeter sa mère dans l'immeuble, qu'il
21:30veut casser le coup de sa mère, etc. et il dit qu'avec sa mère, ils ont caché
21:35un petit lecteur mp3 dans une grille d'aération qui est située juste devant la porte d'entrée
21:42de l'appartement de Grégoire, et il dit que sur ces enregistrements, il a la preuve
21:47que sa mère était menacée par Grégoire Loticiel, il dit moi je ne parle pas très
21:51bien français, mais ma mère m'a traduit, et c'est très clair, vraiment il nous en
21:58voulait, il nous voulait du mal, et en fait, sur ces enregistrements, on n'entend rien
22:01du tout, vraiment c'est du bruit, pas du tout de menaces, rien d'identifiable.
22:07Timothée Boutry, un mot là-dessus, parce que pendant des mois, ils sont restés logés
22:12à Paris dans un appartement, on a l'impression que c'est un appartement conspirateur, on
22:19pourrait dire comme ça, conspiratif disait un ancien procureur, ils ont espionné Grégoire
22:27Loticiel.
22:28C'est un des nombreux aspects assez fascinants de ce dossier, c'est qu'on va découvrir
22:34à l'occasion de ce second épisode, qu'en fait, Junot-Kinz et son fils vivaient à Paris,
22:41secrètement, dans un appartement du 17ème arrondissement, qu'ils payaient tous les
22:44mois.
22:45C'est incroyable ça.
22:46Le propriétaire a témoigné, même au procès, tout allait bien, mais elle dit bon, le fils
22:50était un peu bizarre, pas très épanoui, toujours avec sa mère, et qu'en fait, pendant
22:54des années, ils ont espionné Grégoire Loticiel, ils ont mis des lecteurs vidéo-audio pour
23:02essayer de capter des preuves qui n'en sont pas, puisque c'est totalement inexploitable,
23:06et que, je pense qu'elle s'est convaincue qu'il y avait quelque chose, elle en a convaincu
23:10son fils, dont on sait qu'il ne comprend rien, et qu'il est vraiment sous la coupe de sa mère.
23:13Il y a une espèce de huis clos totalement toxique, et on sait qu'à un moment, la soeur
23:17Grégoire Loticiel dit, j'ai vu quand même des gens qui rodaient autour de la maison.
23:21En fait, il y a eu plusieurs, avant cet épisode, plusieurs phases d'espionnage, de contrôle,
23:26de surveillance de la famille Loticiel, par ce couple mère-fils totalement toxique.
23:30La mère et son fils sont en détention, mais vont à nouveau échapper à la justice française.
23:35June Hopkins, l'obsession fatale d'une Américaine à Paris, je peux affirmer qu'il avait pour
23:40projet de venir me tuer, moi et mon fils, aux Etats-Unis.
23:44L'enquête de l'heure du crime, mais quel sombre complot redoutait la mère et son fils,
23:48c'est à suivre dans un instant sur RTL.
23:50Restez avec nous.
23:51L'heure du crime, Jean-Alphonse Richard, jusqu'à 15h30 sur RTL.
23:56L'heure du crime, Jean-Alphonse Richard, jusqu'à 15h30 sur RTL.
24:02Pour moi, il y avait quelque chose de l'ordre de la paranoïa, de la certitude qu'on lui
24:06veut du mal.
24:07June Hopkins ne ment pas, étant persuadé que Grégoire a voulu la tuer, qu'il voulait
24:12lui faire du mal, que la famille Loticiel voulait lui faire du mal.
24:16Retour aujourd'hui dans l'heure du crime sur l'affaire June Hopkins, à Paris, une
24:19Américaine soupçonnée, avec son fils aîné, de vouloir la mort de son ancien compagnon
24:23français.
24:242010, 2015, deux tentatives ratées.
24:28La justice s'interroge sur la détermination de cette femme et le rôle tenu par son fils.
24:32Mardi 26 mai 2015, Brendan Walsh Loticier, 23 ans, conteste devant le juge la première
24:40tentative de meurtre de son père, aspergé avec de l'essence, puis menacé avec un sabre.
24:45Cette arme, selon lui, n'était qu'un jouet, un accessoire manga qu'il collectionne.
24:50Il affirme que Grégoire Loticier ne remplissait pas son rôle de père.
24:54Un médecin psychiatre décrit le jeune homme en plein désarroi existentiel.
24:58Il vit dans une dépendance serrée avec sa mère, un jeune immature qui vit une adhésion
25:04fusionnelle de type névrotique et n'a aucune distance sur ses gestes, estime le professeur.
25:09A une enquêtrice de personnalité, Brendan confie qu'il a vécu en vase clos avec sa
25:14mère pendant trois ans.
25:15Il n'avait aucune relation extérieure, il passait le plus clair de son temps à espionner
25:20son père.
25:21Brendan ajoute que son frère lui avait conseillé de prendre ses distances avec leur mère.
25:26« Je regrette de ne pas l'avoir écouté », va-t-il déclarer.
25:30Jeudi 30 juillet, June Hopkins est interrogée.
25:33Elle dit détenir les preuves d'un complot fomenté par Grégoire Loticier.
25:37Il avait pour projet de la tuer avec son fils aux Etats-Unis.
25:41Lors d'autres auditions, elle présente son ancien compagnon comme un sociopathe qui
25:45fait du trafic de drogue, affirmation fantaisiste.
25:49Avec son fils, elle a enquêté pendant un an sur Grégoire.
25:52« Nous avons risqué notre vie pour déjouer ce complot », assure l'américaine.
25:56Le psychiatre se borne à la décrire comme une mère surprotectrice, surdéterminée.
26:03Février 2018, après trois ans de détention, la mère et son fils sont remis en liberté,
26:09placés sous contrôle judiciaire.
26:10Ils en profitent pour s'enfuir.
26:12Dix mois plus tard, ils sont arrêtés aux Etats-Unis.
26:16Après un an de procédures, ils sont extradés vers la France.
26:20La France où ils vont être jugés, mais on va le voir dans le prochain chapitre.
26:26Maître Grégoire Ettrières est avec nous dans le studio de l'Ordre du crime.
26:29Vous êtes avocat au barreau de Paris, avocat de June Hopkins dans cette affaire.
26:34Pourquoi cette mère et son fils décident de repartir aux Etats-Unis ?
26:39Ils sont sous contrôle judiciaire, finalement, de s'enfuir.
26:42S'ils n'ont rien à se reprocher, que craignent-ils ?
26:45C'est un peu ce qu'on dit à chaque fois qu'il y a des personnes suspectées qui essayent d'échapper à la justice.
26:54Je pense qu'avoir confiance dans la justice de son pays n'exclut pas le fait d'avoir peur de la justice,
26:58à la fois de son pays et carrément d'un pays étranger, en tout cas pour la mère.
27:01Donc oui, c'est sûr qu'en tant qu'avocat, on ne peut que déplorer le fait que nos clients tentent d'échapper à la justice.
27:09Ce n'est pas forcément un aveu ou une preuve de culpabilité.
27:12Ce qu'il y a d'intéressant, par exemple, dans ce que vous avez expliqué,
27:18c'est qu'effectivement, il y a en tout cas, très clairement, une relation entre la mère et le fils qui est devenue extrêmement...
27:27Et un peu angoissante, j'ai envie de dire.
27:28Oui, qui est extrêmement forte et qui, en tout cas, fait poser des questions sur le plan psychologique à l'expert qui les a examinées.
27:36Mais on est quand même parti, dès le départ, dans l'idée qu'elle est complètement fantaisiste dans tous ses aspects.
27:43Or, il y a des éléments qui laissent penser.
27:45Par exemple, lorsqu'elle dit qu'il a fait des trafics de stupéfiants, tout le monde trouvait ça complètement ridicule.
27:52Et on a découvert, on verra plus tard, qu'en appel, on a réussi enfin à obtenir qu'effectivement, Grégoire Lattissi avait été condamnée.
28:01Et ce qui prouve qu'elle a, bien entendu, dans les éléments de vérité qu'elle a, ensuite, elle en construit une histoire.
28:09Mais il y a quand même des éléments de vérité et il faut se poser des questions, en particulier sur les faits qui lui ont été reprochés.
28:17Timothée Boutry, vous êtes avec nous, journaliste au Parisien, vous connaissez bien cette affaire, vous l'avez suivie pour votre journal, le Parisien.
28:25Timothée Boutry, elle raconte beaucoup de choses, June Hopkins, on s'y perd.
28:28Alors, je veux bien qu'elle ait retrouvé une vague de trafic de drogue ancien, etc.
28:33Mais enfin, ce qu'elle dit, elle parle de mafia, elle parle de plein de choses comme ça.
28:37Oui, ça repose sur...
28:40C'est un peu psychotique, c'est ça que je veux dire.
28:41Oui, et puis sur ses pseudos, on en a parlé, surveillance avec des audios et des vidéos qui ne riment à rien.
28:48Donc, il y a une construction, manifestement, qui s'est faite dans son esprit, elle s'est focalisée sur lui.
28:54Et elle a brodé autour de ça et elle a emmené son fils.
28:58Alors, on parlait de l'évasion, il y a un petit épisode que vous n'avez pas rappelé, mais il y en a tellement.
29:02C'est qu'elle a aussi tenté de s'évader alors qu'elle était en détention provisoire.
29:06Elle a noué des draps, enfin à l'ancienne, si je puis dire, elle a noué des draps, elle est tombée de plusieurs mètres.
29:11Elle s'est retrouvée dans la cour, elle a été secourue par des surveillants au milieu de la nuit.
29:16Ce qui est très intéressant, c'est qu'elle imaginait avoir des pancartes et elle se voyait avec des hélicoptères autour d'elle.
29:21Elle a expliqué à l'audience des hélicoptères autour d'elle, donc il y a un côté cinématographique
29:25et qui n'est pas étranger à tout ce qu'elle raconte aussi sur la mafia, etc.
29:29Donc, elle est un peu, effectivement, dans un film à certains égards,
29:32mais ce film a quand même des éléments de vérité qui font que tout ceci démontre, à mon sens,
29:38que quand elle vient à la château, dans les faits dont on a parlé et pour lesquels elle est poursuivie,
29:42elle a, à mon sens, vraiment l'intention de discuter avec Frédéric Loticier et pas du tout de la tuer.
29:46Moi, c'est donc ma conviction.
29:47Mais elle s'est focalisée absolument sur Grégory Loticier.
29:50Oui, mais il y a une fixette un peu psychotique, encore une fois,
29:53et on ne comprend pas très bien où elle veut aller, cette femme.
29:56Tiffany Pioget, vous aussi, vous avez enquêté sur cette affaire.
29:59Journaliste, Brendan, le fils, est décrit comme vivant en vase clos, tous les psys le disent.
30:06Déjà, vraiment, il y a ce côté très, très renfermé chez Brendan.
30:12Par exemple, quand ils reviennent en France en 2009,
30:16la sœur de Grégoire et sa mère vont avoir envie de connaître leur neveu et leur petit-fils.
30:23Ils vont les recevoir dans la maison familiale en Normandie.
30:26Et en fait, elles sont très, très surprises parce que c'est des garçons qui ne regardent pas trop dans les yeux.
30:34Brendan, si on lui pose une question, il se tourne vers sa mère et c'est finalement sa mère qui répond à sa place.
30:41Ou en tout cas, il demande l'autorisation de répondre à la question.
30:46Donc, oui, on a vraiment l'impression que la mère fait barrage pour contrôler, on va dire,
30:51les relations que ses fils entretiennent avec le monde extérieur.
30:54Et cette emprise un peu qu'a la mère, elle va se déliter au fur et à mesure du procès.
31:0212 ans après la première tentative d'assassinat, la mère et son fils vont effectivement être jugés.
31:10June Hopkins, l'obsession fatale d'une Américaine à Paris.
31:13Je n'ai jamais voulu tuer personne, j'ai juste voulu protéger ma mère.
31:17J'ai compris que tout ça était faux.
31:19L'enquête de l'heure du crime, on se retrouve dans un instant sur RTL.
31:27Donc là, on arrive au procès.
31:31L'heure du crime, présenté par Jean-Alphonse Richard sur RTL.
31:35L'heure du crime, Jean-Alphonse Richard.
31:37Jusqu'à 15h30 sur RTL.
31:40Au programme aujourd'hui de l'heure du crime, l'affaire June Hopkins.
31:42En 2010 et 2015, cette Américaine et son fils auraient tenté de tuer à Paris
31:47l'ancien compagnon français et la soeur de ce dernier.
31:50Les suspects démentent. Après 12 ans d'enquête, ils sont jugés.
31:55Lundi 9 mai 2022, June Hopkins, 60 ans, chemise à carreaux, longue natte blonde posée sur l'épaule
32:01et Brendan Walsh, l'otisier, 30 ans, cheveux longs, visage rond, blafards, sont devant la cour d'assises de Paris.
32:08June Hopkins pointe son index vers la famille l'otisier. Elle ne mâche pas ses mots.
32:12« Je voulais que Grégoire reconnaisse publiquement qu'il a deux enfants.
32:16Dans tous les documents, je trouvais que mes fils n'existaient pas », clame-t-elle en tapant du poing.
32:21June Hopkins reste persuadée qu'elle était visée par un complot.
32:24Ses propos sont confus.
32:26Brendan, lui, est en milieu des déclarations de sa mère, nullement exalté, pas du tout agressif, totalement désespéré.
32:33« Je n'ai jamais voulu tuer personne. J'ai voulu protéger ma mère », dit-il.
32:37Il ajoute « J'ai été maladroit, agressif, violent. J'ai compris que ce complot qu'elle croyait ma mère était faux ».
32:44Grégoire l'otisier, qui a failli perdre la vie à deux reprises, apparaît brisé par ses épreuves.
32:49Il déplace sa longue silhouette lentement jusqu'à la barre.
32:52Il est sous traitement médicamenteux, vit chez sa mère ou sa sœur car il a peur de se retrouver seul.
32:58Il répète qu'il n'a rien demandé, mais que sa vie est devenue un enfer.
33:02Les avocats de la mère et du fils tentent de voler au secours des accusés.
33:06Maître Julie Février, qui défend le fils, assure que le fameux sabre utilisé par le jeune homme n'était qu'un accessoire de déguisement, de manga.
33:14« Tous les deux ont l'air d'amateurs, mais ce n'est pas drôle pour les victimes », assure l'avocat général.
33:20June Hopkins continue à accuser les lotissiers de cruauté.
33:23Elle est condamnée à 16 ans de prison, 12 pour Brandon.
33:29Timothée Boutry, on vous retrouve dans cette heure du crime.
33:31Journaliste au journal Le Parisien, vous avez suivi toute cette affaire.
33:35Que raconte ce premier procès ?
33:37Finalement, elle est conforme, June Hopkins, à l'image qu'on avait d'elle.
33:41Exaltée, en colère, elle continue à accuser les lotissiers.
33:45Elle, elle n'a rien fait. On l'a poussée à faire tout ça, parce qu'elle était menacée.
33:49C'est surtout intéressant sur les personnalités, parce qu'en fait, chacun va tenir sa ligne, en gros.
33:54Mais on découvre effectivement June Hopkins très étonnante.
33:57Moi, je l'avais déjà vue à l'audience devant le juge des libertés de la détention, quand elle avait été extradée après son arrestation aux Etats-Unis.
34:03Très souriante, pimpante.
34:05Romère sur la cour, qui l'a envoyée en détention, évidemment.
34:08Félicitations à la traductrice. Enfin, déroutante, quoi.
34:12Et on la retrouve, pareil, à l'audience, pimpante, souriante.
34:15Décontractée.
34:16Et livrant une version, là encore, dont on a peine à comprendre d'où elle vient et sur quoi elle repose.
34:23Et, à côté de ça, on a effectivement Bredan, beaucoup plus éteint, effacé,
34:28dont on sent encore qu'il est quand même un peu en train de se détacher de sa mère.
34:32C'est quand même une hostile impression, parce qu'il ne tient plus le même discours.
34:34Et que, sans doute, il réalise que lui, après toutes ces années en détention, loin de sa mère,
34:38il y a peut-être quelque chose d'un peu plus qu'il a dépassé, qui s'est noué.
34:41Et, vous l'avez dit, ce qui est quand même très frappant aussi, c'est Grégoire Loticier.
34:44C'est quand même la partie civile.
34:48Un mot, parce que cette famille, elle a l'air comme frappée par la foudre.
34:51Lui, surtout, il est soutenu.
34:53Sa soeur est présente, sa mère aussi, qui est très âgée.
34:55Mais lui, il est vraiment totalement éteint.
34:57Les rapports d'expertise sont au état de quelqu'un qui est vraiment psychologiquement très atteint par ce qu'il a subi.
35:04Et on le constate, il se déplace très difficilement.
35:06Son éducation est difficile.
35:08Et on voit vraiment quelqu'un en grande détresse psychologique.
35:11Et c'est frappant de voir que les faits sont anciens.
35:13Il y a eu plusieurs années des cas.
35:14Mais que lui n'a jamais réussi à passer outre.
35:16Et ça, c'est quand même frappant.
35:17On a vraiment ces trois personnes.
35:19C'est surtout ça.
35:20Parce qu'après, sur les faits, finalement, il n'y a pas trop de choses.
35:22C'est assez terrifiant, quand même, sur le fond.
35:24Parce qu'il y a eu cette pression pendant des années.
35:27Oui, que lui, il ne s'en est pas sorti.
35:29Après, c'est quand même particulier.
35:30C'est quand même son fils.
35:31Donc, bon, ce n'est pas évident.
35:33C'est quand même une femme avec laquelle il a eu une histoire.
35:36On peut imaginer quand même qu'il l'a aimée.
35:38Donc, voilà, ce n'est pas évident de se retrouver de ce côté-là de la barre.
35:41Face à une femme avec laquelle on a eu deux enfants.
35:44Son enfant dans le boxe.
35:46Donc, c'est difficile.
35:47Mais c'est vraiment très frappant.
35:48On a trois personnages bien crampés.
35:51Grégoire Ettrières, vous êtes avocat de June Hopkins.
35:54Je précise que vous n'étiez pas à ce procès.
35:56Est-ce que, selon vous, vous connaissez bien ce dossier ?
36:00Vous l'avez lu, relu, feuilleté de multiples reprises ?
36:02Est-ce que les analyses psychiatriques auraient pu être plus poussées ?
36:06Il y a quelque chose qui m'a marqué à la lecture de ce dossier.
36:09C'est que l'analyse psychiatrique de June Hopkins, elle le tient en quelques lignes.
36:12Oui, c'est certain qu'on aurait pu faire plus d'investigations sur le sujet.
36:15On peut regretter aussi qu'il y ait eu simplement un expert
36:18et qu'il se soit penché sur la mère et le fils.
36:21On aurait pu avoir un collège.
36:23Ça, c'est certain que ça n'a pas été au bout.
36:26Mais je vous dirais que c'est assez à l'image de ce dossier
36:29qui, je crois, fasciné par les aspects un peu, je disais tout à l'heure,
36:33cinématographiques de l'ensemble de cette histoire,
36:35n'est pas allé au bout des investigations purement factuelles
36:38sur un certain nombre de sujets.
36:39Il n'y a pas eu de reconstitution, par exemple.
36:41Il n'y a jamais eu de reconstitution.
36:43Nous, on l'a demandé à l'ouverture du procès, on l'appelle.
36:45Ça a été refusé.
36:46C'est d'ailleurs un des sujets que nous avons devant la Cour de cassation.
36:49Il n'y a jamais eu de reconstitution, jamais eu de mise en commun.
36:52Nous, on a, de manière claire, des témoignages sur les faits de Château,
36:57sur les deuxièmes faits qui sont contradictoires.
36:59Et je pense qu'on est parti sur l'idée que tout ça a été pure folie
37:03et que ça n'avait aucun intérêt.
37:04Alors qu'en fait, je crois que si on s'intéresse vraiment à l'histoire familiale,
37:07on voit la chose progresser.
37:09Aussi Grégoire Loticier, qui avait des faiblesses aussi auparavant,
37:14je pense que c'est une triste histoire.
37:17Et je crois qu'un des sujets aussi, c'est que,
37:19quand on parle de Juneupkins, c'est tout à fait vrai, c'était vrai aussi en appel,
37:22c'est qu'elle n'a pas forcément conscience des enjeux de toute cette histoire.
37:26Un procès en appel et des peines qui vont varier.
37:29Juneupkins, l'obsession fatale d'une Américaine à Paris,
37:32accepteriez-vous de reprendre une relation avec votre fils ?
37:36Non, Monsieur le Président.
37:37L'enquête de l'heure du crime, je vous retrouve tout de suite sur RTL.
37:51Dans l'heure du crime, aujourd'hui, l'affaire Juneupkins,
37:53une Américaine vivant à Paris, accusée d'avoir voulu tuer à deux reprises,
37:572010-2015, son ancien compagnon,
38:00elle avait convaincu son fils de la suivre,
38:03tous deux condamnés en 2022.
38:04Un an plus tard, deuxième verdict en appel.
38:08Vendredi 13 janvier 2023,
38:10la cour d'assises d'appel de Saint-Saint-Denis à Bobigny
38:13aggrave la peine infligée à Juneupkins, 20 ans au lieu de 16,
38:17et diminue celle de Brandon Walsh Loticier, 10 ans.
38:20La cour retient l'altération du discernement du fils
38:23et ses regrets exprimés.
38:25Elle ne peut que déplorer le ressentiment tenace et permanent de la mère.
38:30Lors du premier procès, Grégoire Loticier avait dit
38:33« espérer que son fils se soigne ».
38:35« Est-ce que vous seriez alors prêt à reprendre une relation avec lui ? »
38:39lui avait demandé le président.
38:41« Non », avait répondu l'ancien steward de l'Orient Express.
38:47Je retiens que ça reste pour moi un grand mystère,
38:50que je sais qu'à la fin du procès, j'ai vu chez elle,
38:53après les plaidoiries, une grande émotion que je n'avais jamais vue,
38:56et que j'ai entreaperçue là la femme et la fragilité qu'elle était,
39:00et que très vite elle a repris ce sourire après.
39:02Je pense qu'elle a une protection qu'elle a mise pour survivre.
39:05Si elle l'ouvre, elle s'effondre.
39:08La voix de maître Sophie Ray Gascon,
39:10une des avocates de Juneupkins,
39:12voix qui est issue du podcast « Homicide » de Stephen Pioget,
39:17qui est l'une de nos invitées aujourd'hui dans l'heure du crime.
39:21Maître Grégory Triard, vous avez défendu Juneupkins à la fin de cette histoire.
39:27Évidemment, vous connaissez parfaitement ce dossier.
39:29Ce deuxième procès, c'est clair.
39:31Juneupkins, la seule responsable de tout ça, de ce désastre,
39:35et de ces tentatives de meurtre, c'est elle.
39:39C'est Juneupkins.
39:41Ce qu'il y a de sûr, c'est que la Cour d'Appel...
39:44C'est la Cour.
39:45La Cour d'Appel a en tout cas gravé la peine.
39:47Je pense qu'effectivement, c'est parce que la Cour d'Appel a considéré
39:52qu'il manquait de recherches, de réflexions sur soi.
40:01Mais je pense qu'on est passé à côté des sujets purement factuels,
40:06encore une fois, de ce qui s'était passé en 2010.
40:09Ce qui s'était passé en 2015, c'est des deux faits.
40:12Elle n'était pas poursuivie, d'ailleurs, pour les premiers faits qui étaient ceux avec le sabre.
40:16Juste avec le fils.
40:17Pour vous donner une idée, le premier jour, j'ai demandé à ce qu'on sorte le sabre.
40:21On me l'a sorti, on me l'a montré.
40:23J'ai pu le prendre et j'ai passé la lame sur ma langue
40:25pour démontrer à l'ensemble de la Cour que c'était véritablement un jouet.
40:29Et vous voyez, dans la décision, on ne parle même pas du sabre.
40:31On ne parle même plus du fait que c'était un jouet.
40:34Or, c'était une des choses très importantes dans l'accusation.
40:36Donc, il y a quand même un peu un décalage, je trouve,
40:38entre la décision extraordinairement sévère
40:40et les événements qui sont passés au cours de ce procès.
40:43Et donc, c'est pour ça que nous sommes devant la Cour de Cassation
40:45et qu'on essaye de faire en sorte d'avoir un troisième procès.
40:47Elle a tout simplement fixé la tension de cette Cour, effectivement.
40:50Et notamment, aussi, avec son attitude, ses mensonges, ses provocations.
40:54Et c'est important, aussi, devant la Cour d'Assises, Maître Trichot.
40:56Ce qu'il y a de certain, c'est que je pense qu'elle a des difficultés
41:00à comprendre notre système judiciaire et la gravité qu'il faut avoir,
41:04la gravitas qu'il faut avoir à une Cour d'Assises.
41:06Et, effectivement, elle a été très souriante,
41:08parfois même riant, ce qui était, effectivement, inadapté.
41:11Et qui a coûté cher, à mon avis, dans la décision,
41:14alors qu'il y avait énormément de choses à discuter.
41:17C'est l'option de reconstitution.
41:19– Tiffen Piojet, journaliste, et on a entendu un petit bout de votre podcast
41:23qui est consacré à cette affaire, le podcast Hommes Icides,
41:26qu'on retrouve, évidemment, sur Internet.
41:28Petite question pour vous, Tiffen Piojet.
41:30On reproche, finalement, à cette mère
41:32d'avoir tout bonnement intoxiqué psychologiquement son fils, c'est ça ?
41:37– Je crois que Jean-Napkins, elle n'a pas conscience
41:39d'être dangereuse, en fait, pour les autres.
41:41Elle est vraiment crainte, par Grégoire, par la famille, etc.
41:46Mais au fur et à mesure de mon travail
41:49sur cette personnalité très extravagante,
41:52il ressort quand même qu'elle, dans sa réalité, dans son prisme à elle,
41:58elle se voit comme une victime.
42:00Mais elle n'essaye pas de se dédouaner.
42:02Je crois vraiment qu'elle est persuadée d'être la victime.
42:05Et donc, quand elle convainc son fils qu'ils sont en danger,
42:11qu'ils doivent se méfier des autres, et du père en particulier, de Grégoire,
42:15je pense qu'elle est persuadée de ce qu'elle avance.
42:18– Timothée Boutry, on entend Tiffen Piojet.
42:22Effectivement, vous êtes journaliste au Parisien,
42:24vous connaissez également très très bien ce dossier.
42:26Ce qu'il y a de fascinant dans cette histoire,
42:29et à la fois d'inquiétant et presque d'effrayant,
42:32c'est que tout ça s'est fait à huis clos.
42:34On a une mère et son fils qui finalement imaginent une histoire.
42:39– C'est assez juste ce que dit Tiffen Piojet.
42:42C'est le sentiment-là qu'elle s'est vraiment convaincue du scénario.
42:47Elle l'a écrit, elle en a convaincu son fils, elle a été jusqu'au bout.
42:51Et effectivement, il y a une espèce de sincérité dans cette obsession.
42:56Et c'est deux actes successifs qui ont été jugés et reconnus par la cour d'assises.
43:03Et voilà, il y a une espèce de bouillon qui a macéré dans cet appartement.
43:10– Et là, il n'y a pas de témoin, on est à huis.
43:12– Et ça s'est monté, il y avait de l'argent au départ,
43:15ça paraît quand même assez évident que c'est un des points de départ.
43:18Et une fragilité aussi de Junkins qui a été abusé par son père quand il était enfant.
43:23Tout ça, on juge aussi une personnalité.
43:26Il faut comprendre l'acte au regard de la personne, c'est ça la justice.
43:30Donc on a tout ça qui, mis bout à bout, fait qu'on a ce scénario assez toxique qui s'est mis en place.
43:36– En tout cas, c'est sûr que cette sincérité, il faut la prendre dans tous ses sens.
43:40Et c'est peut-être aussi pour ça que quand elle dit qu'elle n'a pas voulu les tuer, c'est probablement vrai.
43:45– Merci infiniment Maître Grégoire Ettriard, Timothée Boutry et Tiffaine Piojet
43:49d'avoir aujourd'hui été les invités de l'Heure du crime.
43:52Merci à l'équipe de l'émission, rédactrice en chef Justine Vignot,
43:54préparation Marie Bossart, Marie-Lou Goyer, réalisation Jonathan Griveaux.
43:59– L'Heure du crime, présenté par Jean-Alphonse Richard sur RTL.

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