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Aujourd'hui, dans « Les 4 V », Jeff Wittenberg revient sur les questions qui font l’actualité avec Sophie Primas, porte-parole du gouvernement.
Aujourd'hui, dans « Les 4 V », Jeff Wittenberg revient sur les questions qui font l’actualité avec Sophie Primas, porte-parole du gouvernement.
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00:00En effet, bonjour Sophie Primat, toute nouvelle porte-parole du gouvernement,
00:06ce gouvernement où l'on sent comme un vent d'optimisme depuis hier,
00:11depuis plusieurs jours, à l'occasion de la discussion du budget,
00:15puisque le ministre de l'Economie et des Finances, Éric Lombard,
00:18a reçu les différents partis politiques et qu'il dit, je le cite,
00:21qu'il y a peut-être moyen d'avancer, qu'il y a un esprit de responsabilité qui domine.
00:26Qu'est-ce que ça veut dire, qu'on va avoir un budget sans motion de censure ?
00:29Écoutez, moi je me réjouis d'abord que les partis politiques qui sont venus discuter
00:33avec Éric Lombard et Amélie de Montchalin, soient dans une posture,
00:37qui soit une posture de discussion, d'échange avec le gouvernement,
00:41et une posture de responsabilité et de devoir par rapport à la France.
00:44Alors ça c'est des mots ? Ce sont des mots ?
00:46Non, ce n'est pas des mots.
00:47Mais ça se traduit comment en actes concrets ?
00:49Pour avoir participé au gouvernement précédent, c'était plus difficile.
00:54Qu'est-ce qui a changé précisément ?
00:56Chacun était plus dans des postures, je pense, plus dans une exigence politique,
00:59sans comprendre en réalité que la nécessité...
01:02Chacun voulait dire aussi le Premier ministre, Michel Barnier ?
01:04Non, non, non, mais dans l'écoute c'était plus difficile, les rapports étaient plus rudes,
01:08le temps était plus court également, et je pense que personne n'avait vu
01:13à quel point ne pas donner un budget à la France était une responsabilité vraiment forte.
01:19Alors pour donner ce budget à la France, pour reprendre votre expression,
01:22il y a des gestes qui sont en train d'être faits par le gouvernement,
01:25il y en a un en particulier qui est réclamé par le Parti socialiste
01:29en échange de sa promesse de non-censure, c'est celui de bouger sur la réforme des retraites.
01:35Est-ce que vous y êtes prêt ? Le patron des sénateurs socialistes,
01:38vous êtes sénatrice au départ, a demandé une suspension pour six mois de cette réforme.
01:43Est-ce que vous dites ok ? C'est possible ?
01:45Ecoutez, aujourd'hui tout est sous la table.
01:47Ce que je veux vous dire d'abord, et notamment vis-à-vis de Patrick Cannaire ou du Parti socialiste,
01:50c'est que moi je me réjouis que le Parti socialiste fasse des efforts,
01:54discute avec le gouvernement et se détache de sa base Nouveau Front populaire
01:59pour rentrer dans la phase de responsabilité.
02:02Donc je suis plutôt réjouie parce qu'on a besoin de tout le monde pour passer les budgets.
02:06Tout est sur la table dites-vous, qu'est-ce que ça veut dire ?
02:08Tout est sur la table, ça veut dire que toutes les demandes ont été entendues,
02:12toutes les conditions ont été entendues par nos ministres,
02:15y compris Catherine Vautrin sur la partie au projet de loi de finances de la Sécurité sociale
02:19dont dépendent les retraites.
02:21Mais quand on dit ça, on dit aussi à une condition, c'est que les finances publiques ne soient pas dégradées.
02:28Et donc c'était cet équilibre-là qu'il va falloir trouver, c'est ce chemin-là qu'il va falloir trouver.
02:33Mais il y a un chemin qui permettrait de suspendre encore une fois la réforme des retraites
02:38tout en préservant, pour reprendre notre expression, l'équilibre des finances publiques.
02:41Je n'ai pas dit ça parce qu'aujourd'hui aucune décision n'est prise.
02:44Est-ce que c'est une hypothèse en tout cas ?
02:46Toutes les décisions sont sur la table, toutes les propositions sont sur la table.
02:49Il faut trouver le chemin qui permette de ne pas dégrader les finances publiques et même de les améliorer.
02:54C'est François Bayrou qui le dira mardi dans sa déclaration de politique générale.
02:58Mais Éric Lombard, le ministre de l'Économie et des Finances, lui a parlé.
03:01Vous avez assisté aussi à ces conversations.
03:03Est-ce que vous sentez quand même, parce que cela intéresse nos téléspectateurs,
03:07que sur cette affaire des 64 ans, qui est le nouvel âge légal pour partir à la retraite,
03:11il pourrait y avoir une évolution ?
03:13C'est un arbitrage qui n'est pas décidé et je n'ai pas assisté à ces discussions.
03:18En tout cas, c'est un arbitrage qui n'est pas fait aujourd'hui.
03:21Cela fait partie des propositions, je pense, sur le projet de loi de finances de la Sécurité sociale.
03:26Mais le Premier ministre décidera ce week-end et annoncera cela dans la discussion politique générale.
03:33Est-ce qu'on se dirige éventuellement vers une taxation des plus hauts revenus ?
03:37Est-ce que vous le souhaitez ? Vous êtes porte-parole.
03:40Je ne vais pas répondre à cette question puisque les arbitrages, je le répète, ne sont pas faits.
03:47Bien sûr, tout est sur la table.
03:50Mais il faut trouver un chemin. Il ne faut pas proposer que des dépenses.
03:54Il faut trouver aussi des recettes.
03:56Exactement. La situation budgétaire de la France n'a pas changé.
04:00Ce qui se présentait au gouvernement Barnier se présente toujours au gouvernement Bayrou.
04:04Donc comment vous allez faire dans l'hypothèse qui est sur la table,
04:07mais qui n'a pas été décidée, on l'a bien compris encore,
04:09d'une suspension de la réforme des retraites, d'une taxation des plus hauts revenus ?
04:13La suspension de la réforme des retraites n'est pas faite. Je le répète.
04:16On l'a bien compris. Mais en tout cas, vous l'avez dit, elle n'est pas exclue non plus.
04:19On vous a mal compris.
04:21Aujourd'hui, la décision n'est pas prise.
04:24Une pause éventuellement ?
04:26A titre personnel, et je ne m'exprime pas là comme porte-parole du gouvernement,
04:30ça me paraît extrêmement difficile parce qu'il faut faire une pause.
04:33Il faut un acte législatif. On va reperdre du temps.
04:36Tout est sur la table.
04:38A titre personnel et politique, vous êtes membre d'un parti,
04:41les Républicains, qui n'est pas du tout d'accord avec cette évolution,
04:44tout comme les députés proches de Gabriel Attal et d'Emmanuel Macron,
04:48qui lui-même a voulu cette réforme.
04:50Comment pourrait-on y revenir alors que c'est, entre guillemets,
04:53la mère des réformes de ce deuxième quinquennat ?
04:56Je le répète, je crois que tous les partis politiques,
04:59y compris d'ailleurs en réalité le Parti Socialiste,
05:02parce que le prolongement de la loi de Marisol Touraine
05:06lorsque François Hollande était au gouvernement
05:09était un allongement aussi de l'âge de la retraite.
05:12Donc chacun a bien en tête que nous avons des contraintes
05:15qui sont d'abord des contraintes budgétaires pour ne pas
05:18handicaper plus que ne l'est aujourd'hui la France dans ses comptes publics
05:23et remettre la France dans une perspective de croissance.
05:26Est-ce qu'il faut à tout prix éviter la motion de censure,
05:29la mésaventure qui est arrivée à Michel Barnier
05:32et donc amadouer en quelque sorte une partie des proches ?
05:35Je vais être un peu plus forte dans les termes que vous.
05:37Ce n'est pas une mésaventure, c'est une catastrophe pour la France.
05:40De ne pas avoir de budget,
05:42de ne pas être sûr de pouvoir aller jusqu'à la fin de l'année 2025
05:45dans ses engagements financiers,
05:47de ne pas avoir de voix, de réformes,
05:50ça c'est une catastrophe pour la France.
05:52Et ne plus dépendre du bon vouloir du Rassemblement National,
05:54c'est important aujourd'hui pour vous ?
05:56Je pense qu'il faut que cette majorité qui n'en est pas une,
05:58qui est une majorité fragile,
06:00s'étende avec tous ceux qui veulent discuter.
06:03Moi je me réjouis que le Parti Socialiste vienne dans les discussions.
06:06Il faut être dans les mains de personnes.
06:08Aujourd'hui on est dans une situation qui est une situation politique singulière.
06:11Que les Français ont voulu,
06:13parce que c'est eux qui ont au cours des élections
06:16mis les députés dans ces proportions à l'Assemblée Nationale,
06:19il faut que nous trouvions le chemin.
06:21Autre sujet à en parler dans le journal de 7h30,
06:23la crise franco-algérienne.
06:25Deux de vos collègues,
06:27le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau,
06:29hier a parlé d'humiliation pour la France.
06:33Jean-Noël Barraud promet une éventuelle riposte,
06:36une réplique de la France
06:38à ce qui est considéré comme des provocations algériennes.
06:41Je rappelle que l'Algérie a renvoyé un influenceur en France
06:45que la France avait expulsé.
06:47Jusqu'où elles peuvent aller ces répliques de la France ?
06:49Alors Bruno Retailleau, ministre de l'Intérieur,
06:52et Jean-Noël Barraud aux affaires étrangères,
06:54on dit tous les deux qu'ils étaient en train de travailler
06:56avec l'ensemble de l'administration et des services de l'État
07:00pour regarder jusqu'où, quel arsenal nous pouvons utiliser
07:03et jusqu'où nous pouvons aller pour faire preuve de fermeté.
07:06Parce que ce que nous avons vu est totalement inacceptable.
07:09C'est dans la palette, là aussi, des mesures qui sont possibles.
07:13Je pense qu'il faut faire preuve de fermeté.
07:15Il faut trouver les bons outils pour faire preuve de fermeté
07:18et en même temps dire à l'Algérie, stoppons cette escalade
07:21qui est incompréhensible.
07:23En 2022, nous avons signé une feuille de route
07:25de coopération avec l'Algérie,
07:27qui est un grand pays avec lequel on a une histoire
07:29bousculée, difficile, mais on a une histoire profonde.
07:32Il y a beaucoup de ressortissants français
07:34qui sont d'origine algérienne.
07:36Donc, cessons cette escalade verbale dans les actes.
07:39Refaisons ensemble, reconstruisons ensemble
07:43des relations qui sont des relations normales.
07:45Gabriel Attal, on en parlait dans le journal de 7h30,
07:46propose de revenir sur l'accord franco-algérien de 1968
07:49qui prévoit un statut particulier pour les ressortissants algériens en France.
07:53Est-ce que vous êtes favorable à cette organisation ?
07:55Le gouvernement, pour l'instant, regarde l'ensemble des dispositifs
07:58qui sont possibles pour faire preuve de fermeté vis-à-vis de l'Algérie.
08:02Il y a des débats parlementaires qui auront lieu sur cette question.
08:05Je crois que nous sommes à l'écoute de toutes les solutions
08:07pour expliquer à l'Algérie que nous ne sommes pas ennemis
08:10mais qu'il faut faire preuve de fermeté vis-à-vis d'eux.
08:12Fermeté, donc c'est le mot aujourd'hui qui est le plus important.
08:15Montrer en quelque sorte à l'Algérie que...
08:18Fermeté et en même temps ouverture.
08:20Je le redis, l'Algérie est un grand pays.
08:22Nous n'avons aucune raison d'être dans cette situation extrêmement tendue.
08:27Nous avons une histoire ensemble passée et à venir à construire.
08:31Merci beaucoup Sophie Primat, porte-parole du gouvernement.
08:33C'est la suite de Télémathas. Merci beaucoup.