André Bercoff reçoit Alexandre Devecchio qui publie "Les nouveaux enfants du siècle. Enquête sur une génération fracturée" publié aux éditions LeXio.
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##LA_CULTURE_DANS_TOUS_SES_ETATS-2024-05-24##
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NewsTranscription
00:00 (Générique)
00:02 La culture dans tous ses états, André Bercoff.
00:06 (Musique)
00:35 Eh oui, vous le connaissez tous, la génération désenchantée de Mylène Farmer, chanson culte.
00:41 Eh bien là, ce n'est pas la génération désenchantée dont nous allons parler.
00:44 C'est une génération fracturée.
00:47 Fracturée comment ?
00:49 Eh bien, on va en parler avec Alexandre Devecuo, le journaliste, l'écrivain, l'animateur,
00:55 puisqu'il est aussi chez nous tous les dimanches.
00:57 On va en parler, les nouveaux enfants du siècle.
01:00 Alors, ça veut dire quoi ?
01:01 Ça veut dire que les gens naîtent dans les années 90.
01:04 C'est-à-dire en 2024.
01:06 Et les gens qui ont aujourd'hui entre 25 et 30 ans.
01:09 Eh bien, Alexandre Devecuo les a interviewés il y a une dizaine d'années, 8 à 10 ans.
01:15 Et ce qu'ils sont devenus a fait un livre tout à fait passionnant.
01:19 On en parle tout de suite.
01:21 (Générique)
01:23 La culture dans tous ses états, André Bercoff.
01:26 (Générique)
01:41 Et oui, pour ceux qui connaissent bien le rap, ils ont reconnu "Médine".
01:45 Et pourquoi nous recevons Alexandre Devecuo aujourd'hui ?
01:48 Parce qu'il a réédité un livre qui avait été édité aux éditions de Serf il y a 8 ans, 10 ans.
01:55 Et il est réédité aujourd'hui.
01:57 Et c'est passionnant de le lire aujourd'hui.
02:00 Encore peut-être plus passionnant qu'hier, chez aux éditions Lectio.
02:04 Alexandre Devecuo, vous êtes donc rédacteur en chef des Baïdé aux Figaro.
02:08 Et vous animez tous les dimanches sur Sud Radio, en toute vérité, de 11h à midi.
02:15 Et alors cette enquête est vraiment très passionnante.
02:19 Parce qu'au fond, vous racontez, vous n'avez pas touché je crois un iota.
02:23 Sauf que vous avez fait une nouvelle préface.
02:26 Mais ce qui est intéressant, c'est vous parler de ces générations
02:29 qui sont nées donc en 85 et 4-25, pour la faire un peu large.
02:35 Mais qui aujourd'hui, ne sont peut-être pas au pouvoir,
02:38 mais sont en train de grignoter les années du pouvoir.
02:41 Et à la veille des élections européennes, vous allez voir à quel point ils étaient présents chez vous.
02:47 Alors, comment c'est venu d'abord ?
02:49 Il y a 8 ans, vous étiez déjà journaliste au Figaro.
02:53 Vous étiez en train d'interviewer un certain nombre de gens.
02:56 Mais qu'est-ce qui vous intéressait chez ces jeunes gens et jeunes filles que vous avez rencontrés ?
03:00 J'étais un jeune journaliste qui montait un nouveau site pour le Figaro,
03:05 qui était le Figarovox, le site de débat et d'opinion du Figaro.
03:08 Donc il y avait peut-être l'envie aussi de parler de ma génération,
03:11 parce que je suis un peu plus vieux, mais enfin de quelques années seulement.
03:15 Je suis né en 86, et donc c'était la volonté de parler de cette génération.
03:21 Et que je voyais moi aussi advenir peut-être à travers le Figarovox.
03:26 Cette plateforme de débat qui existe toujours, et que je dirige toujours,
03:30 je crois, était aussi un laboratoire et un endroit où de nouvelles voies commençaient à s'exprimer.
03:36 Je pense que j'ai vu qu'il se passait quelque chose,
03:39 qu'il y avait une recomposition politique en cours,
03:41 que les clivages du passé allaient être dépassés,
03:44 qu'on n'était plus forcément dans le clivage droite-gauche,
03:46 mais plutôt dans un affrontement autour des questions de souveraineté, d'identité.
03:51 Mondialiste, souverainiste, etc.
03:52 Exactement, c'était déjà le cas.
03:53 Emmanuel Macron n'existait pas encore d'ailleurs,
03:56 mais je sentais qu'il se passait quelque chose, et j'ai décidé d'aller enquêter.
04:02 Alors il y a des gens qui, dans cette enquête, ont disparu,
04:05 mais effectivement il y a certaines personnes qui à l'époque étaient d'illustres aux inconnus,
04:09 comme Jordane Bardella, qui est née en 1995,
04:12 qui à l'époque était un simple militant FN du 93,
04:16 et qui est dans le livre, je le qualifie d'ailleurs de Rastignac du nouveau millénaire,
04:20 j'avais identifié qu'il avait de l'ambition,
04:23 et qui effectivement, dix ans après, se retrouve chef du parti.
04:27 Mais il y a aussi Sarah Knafo, qui là encore était simplement étudiante à Sciences Po,
04:32 elle parle même de Zemmour d'ailleurs, dans le livre il y a une citation, ce qui est fou,
04:36 et elle ne pouvait pas imaginer qu'elle deviendrait sa compagne et sa conseillère,
04:41 et qu'elle ferait une campagne présidentielle avec lui.
04:45 Et puis il y a Marion Maréchal, qui là j'ai un peu moins de nez, parce qu'elle était déjà connue,
04:50 elle était la plus jeune députée de France, effectivement,
04:54 donc je lui consacre tout un chapitre,
04:57 et il y a également François-Xavier Benhamy,
05:00 qui était une des figures émergentes de la manif pour tous.
05:03 Et c'est la création aussi des événements, je crois, m'a guidé vers ce livre,
05:07 la manif pour tous, qui est un mouvement qu'on oublie aujourd'hui,
05:10 mais qui est un mouvement aussi qui a donné naissance à une génération politique.
05:14 Et puis c'est le moment de...
05:16 – Et c'est du catholicisme, etc.
05:18 – Et c'est aussi, j'ai écrit cela, le livre sort en 2016, je l'ai écrit en 2015,
05:22 c'est la vague d'attentats, Charlie Hebdo, le Bataclan,
05:27 le Bataclan qui touche des jeunes notamment, qui est très présent dans le livre,
05:31 et je sens que ça va être aussi un tournant politique,
05:33 qui va changer la donne politique pour les dix prochaines années,
05:35 et peut-être beaucoup plus.
05:37 – Alors c'est très intéressant, je pense, de le lire avec le recul des dix dernières années,
05:41 des huit à dix dernières années,
05:43 parce que vous l'aviez déjà classé, ces générations,
05:46 parce que, encore une fois, elles peuvent être aussi désenchantées,
05:50 mais elles sont surtout, comme vous le dites dans votre titre, fracturées.
05:54 Alors vous les classez, c'est intéressant, vous les classez en plusieurs,
05:58 disons que vous avez mis les noms,
06:01 Génération Dieudonné, on va en parler,
06:04 Génération Zemmour,
06:06 et Génération Michéa, peut-être Michéa c'est le moins connu d'ailleurs.
06:09 – C'est le moins connu, ce qui est amusant aussi, c'est la Génération Zemmour,
06:12 là encore Zemmour ne fait pas de politique à l'époque, c'est un collègue,
06:16 il est au Figaro, il vient de quitter On n'est pas couché,
06:21 il a écrit le Suicide français,
06:23 donc c'est un personnage qui revient souvent dans la bouche de ceux que j'interview,
06:27 notamment, je l'ai dit, Sarah Knafo, mais aussi Jordan Bardella,
06:30 mais aussi Marion Maréchal et bien d'autres,
06:35 mais je ne peux pas imaginer à l'époque qu'il va être candidat à la présidentielle
06:39 et qu'il y aura un mouvement de jeunes qui s'appellera,
06:41 précisément, Génération Zemmour.
06:44 – Oui c'est vrai.
06:45 – Alors c'est Stanislas Grigou qui n'est pas dans le livre,
06:48 qui est pour le coup plus jeune,
06:50 mais c'est un clin d'œil amusant du destin.
06:53 Et donc oui, il y a cette Génération Zemmour qui est en fait une génération, moi, que je...
06:59 – Oui, comment vous la qualifiez, comment vous la regroupez ?
07:02 – Je la regroupe, d'ailleurs, je pense que la Génération Zemmour
07:07 a été une génération plutôt conservatrice,
07:09 pas tout à fait celle que je décrivais dans le livre,
07:12 parce que je m'ébarbais là, par exemple, dans la Génération Zemmour.
07:16 Pour moi, c'était la génération des "petits blancs",
07:20 même si je n'aime pas ethniciser le débat,
07:22 mais justement de la France périphérique ou des banlieues
07:25 dont on ne parlait pas justement sur les écrans médiatiques.
07:29 On ne parlait justement que de la jeunesse des banlieues
07:32 ou de la jeunesse des beaux quartiers.
07:34 – Ce n'est pas la France périphérique de Guy Lui, c'est autre chose.
07:37 – Si, c'est à la fois la France périphérique de Guy Lui
07:40 et à la fois la France vraiment des banlieues
07:42 qui côtoie la France communautarisée et qui commence à être en révolte.
07:48 – Mais qu'est-ce qui la caractérise alors ?
07:50 – Là, c'est la Génération Zemmour.
07:52 C'est justement une génération qui réagit, je pense,
07:55 face à la dépossession identitaire d'abord,
07:58 parce qu'elle voit son environnement changer,
08:00 elle voit la pression islamiste, la pression migratoire.
08:05 Elles se sont aussi abandonnées, celles qui habitent dans la France périphérique,
08:08 pas représentées dans le débat médiatique.
08:10 Elles sont en quête de souveraineté, d'autorité.
08:13 C'est pour ça que je parle de Génération Zemmour
08:15 et puis parce que c'est un nom qui revient dans mes conversations
08:18 avec ces jeunes-là qui me disent, ils mettent des mots sur nos mots,
08:22 et bien lui qui dit tout haut ce qu'on pense tout bas.
08:26 Alors il y a la Génération Michiat, vous en avez parlé,
08:29 qui est effectivement, Michiat c'est plus compliqué parce qu'il est moins connu.
08:33 – Attendez, on va en parler, mais je voudrais rester un tout petit peu,
08:36 Alexandre Devecchio, sur cette génération parce que,
08:41 alors quand je dis de mon temps, ça ne m'ingénie pas,
08:43 moi je suis plutôt Génération 68 etc.
08:47 Et cette Génération Zemmour, les 68 arts l'auraient aujourd'hui qualifié
08:52 de réac, de fachos, d'identitaire.
08:55 Alors comment est-ce qu'à l'époque vous avez fait ce livre,
08:58 est-ce que la notion réac, fachos, identitaire
09:01 avait les mêmes connotations qu'aujourd'hui ?
09:03 Est-ce que ces gens-là, je parle de la Génération Zemmour,
09:06 est-ce qu'on les traitait, ouais c'est les réacs,
09:09 c'est les jeunes réacs etc. ?
09:11 – Oui, d'ailleurs dans mon livre, il était sous-titré à l'époque,
09:14 je crois qu'on a enlevé le sous-titre parce qu'il y avait trop d'informations,
09:17 mais c'était "Jihadistes, identitaires, réacs, porteurs d'une génération fracturée".
09:23 Dans ma bouche, le mot réac et dans le livre,
09:26 est pas forcément péjoratif, mais effectivement c'est comme ça
09:29 qu'ils étaient qualifiés.
09:31 – Et les autres les canonnaient comme ça, leurs adversaires ?
09:33 – Leurs adversaires, mais je crois que leurs adversaires voyaient des réacs
09:37 dans l'extrême droite etc. mais n'avaient peut-être pas conscience
09:39 à l'époque, et c'est ce qui a changé,
09:41 que qu'une partie de la jeunesse justement, était réacte et réagissait précisément,
09:45 parce que c'est la thèse de mon livre, c'est qu'ils sont pas du tout d'extrême droite.
09:48 Quand on leur parle, vous avez cité Guy Lui,
09:50 leur référent c'est Guy Lui, c'est Michéa, à la limite c'est Zemmour,
09:54 mais c'est pas Maurras, ce sont pas des gens qui sont socialisés
09:57 dans des groupuscules d'extrême droite.
10:00 Par contre ce sont des gens qui réagissent à leur réalité.
10:03 En réalité ils sont tous nés autour de 1989, la chute du mur de Berlin,
10:07 le moment où les élites en place prédisent la fin de l'histoire,
10:11 la mondialisation heureuse, Fukuyama,
10:15 et c'est exactement le contraire. L'Europe aussi, c'est l'Europe de Maastricht,
10:18 c'est exactement le contraire qui se produit.
10:20 Cette génération grandit dans un monde de désordres
10:23 engendrés par la mondialisation. Désordres identitaires d'un côté,
10:26 désordres sociaux de l'autre. Et c'est ça qui va les construire
10:29 politiquement en réalité. Et c'est ce que j'essaie de dire,
10:33 c'est pour ça aussi que c'est intéressant de le lire maintenant,
10:35 parce que ça bat en brèche toutes les théories sur
10:38 "oui mais ça reste une jeunesse d'extrême droite",
10:41 "ils ont un discours comme ça mais en fait ils ont des arrières-pensées".
10:45 Non, ils sont le fruit de l'histoire, de leur sociologie
10:49 et des événements en réalité bien plus que le fruit d'idéologies très anciennes
10:55 dont la référence n'est pas la seconde guerre mondiale.
10:57 - Alors justement Alexandre de Vecco, quand vous parliez avec eux,
10:59 parce que je rappelle que quand vous les avez vus,
11:01 donc c'était il y a 8 à 10 ans, est-ce qu'ils étaient conscients,
11:06 parce que c'était encore l'époque, maintenant ça change,
11:09 la prégnance idéologique de la gauche était encore très forte,
11:12 même si elle n'était plus celle des années Mitterrand et compagnie,
11:15 bien sûr, ça a changé. Est-ce qu'ils se définissaient ?
11:18 Est-ce qu'ils avaient conscience de cette perte de repères ?
11:22 Est-ce qu'ils travaillaient à en avoir d'autres
11:25 et de construire des repères ?
11:27 - Oui, exactement, je crois qu'ils ont conscience,
11:31 ils n'ont pas de tabou, même moi je suis un tout petit peu plus âgé,
11:35 je sors de l'école de journalisme à ce moment-là,
11:37 ne serait-ce que de se dire à droite dans une école de journalisme,
11:41 c'est un tabou, il y a un vote dans l'école,
11:44 le résultat c'est François Hollande, Jean-Luc Mélenchon
11:47 et le troisième homme Eva Jolie,
11:49 si vous voulez, il n'y a pas de voix pour Sarkozy,
11:51 il n'y a pas de voix pour Le Pen, moi je vote du Pont-Aignan
11:53 pour l'anecdote et on croit que c'est une blague,
11:55 on vote dans les bulletins blancs,
11:57 donc ce n'est même pas imaginable.
12:00 Simplement cette génération-là qui vient juste après moi,
12:04 elle a les réseaux sociaux aussi,
12:06 c'est comme ça aussi que je la repère,
12:10 c'est-à-dire qu'elle se sent peut-être moins seule,
12:12 il y a quand même une libération de la parole,
12:14 elle l'échange sur les réseaux sociaux,
12:16 c'est pas tellement la génération Zemmour,
12:19 mais la génération Michela dont on va parler,
12:21 qui est plus conservatrice,
12:22 il y a le mouvement de la Manif pour tous,
12:24 qui a un moment aussi d'échange,
12:26 et donc c'est une génération qui va avoir
12:30 beaucoup moins de tabous,
12:31 et puis ensuite il va y avoir la multiplication
12:33 des chaînes d'info,
12:34 il va y avoir le Bataclan aussi,
12:36 le Bataclan précisément est une tragédie,
12:39 mais qui libère aussi la parole,
12:41 il y a un certain nombre de diagnostics
12:42 qui ne peuvent plus être tûs,
12:44 certes il y a un déni de réalité,
12:45 mais moins fort que par le passé.
12:47 Donc c'est tout ça qui fait que mécaniquement,
12:50 encore une fois, par un mélange peut-être
12:52 de courage de leur génération,
12:54 mais aussi de processus historique,
12:56 et bien c'est une génération qui va être
12:58 moins dans le politiquement correct
13:00 que ses prédécesseurs,
13:01 et qui va être moins dans l'enfouissement,
13:04 qui va tout de suite prendre à bras le corps
13:08 un certain nombre de thématiques,
13:10 et peut-être aussi d'autant plus facilement,
13:12 parce que justement ils ne viennent pas
13:13 de l'extrême droite.
13:14 Garde Bardella c'est un fils d'Italien,
13:18 né à Sainte-Anne-Yves,
13:20 qui a grandi dans un HLM,
13:21 donc si vous voulez c'est difficile aussi
13:22 de le fasciser.
13:23 Alors justement de ce point de vue-là,
13:25 intéressant de voir,
13:27 et quelle lumière rétrospectivement,
13:28 puisque vous l'avez vécu,
13:30 est-ce que le wok et la culture
13:32 n'existent pas non plus il y a 10 ans ?
13:33 Alors ça ne s'appelle pas comme ça,
13:35 le mot wok, on n'existe pas,
13:38 mais je parle de génération dieudonné.
13:40 Et vous avez commencé votre émission
13:42 avec Médine,
13:43 je dirais que j'aurais pu aussi
13:44 l'appeler génération Médine,
13:46 à l'époque il était moins à la mode,
13:48 moins connu, mais on voit que c'est le...
13:50 Je dirais que s'il y a une union de la gauche
13:52 aujourd'hui, elle peut se faire autour de Médine,
13:54 puisqu'il a été invité quand même
13:56 par les communistes,
13:57 c'était la jeune année,
13:58 les écologistes,
13:59 et la France insoumise.
14:00 Donc ils sont prêts,
14:02 mis à part le parti socialiste,
14:03 le point qui les réunit,
14:04 si vous voulez, c'est Médine.
14:05 À l'époque la figure un peu comme ça,
14:07 c'est dieudonné.
14:08 Je vois dans le livre,
14:10 je pense que là c'est aussi une des choses
14:12 où j'ai eu raison,
14:13 peu importe,
14:14 mais c'est intéressant de le relire.
14:16 Après, c'est la communautarisation de la gauche.
14:18 On dit beaucoup le phénomène identitaire à droite,
14:20 en réalité, le phénomène identitaire à droite
14:22 est presque une réaction à une gauche
14:24 qui devient de plus en plus communautaire.
14:26 Et d'ailleurs,
14:27 s'il y a un événement historique,
14:29 j'ai parlé de la chute du mur de Berlin,
14:31 mais le vrai événement historique
14:33 qui fait, à mon avis, cette génération,
14:35 ce sont les émeutes de 2005.
14:37 Jordan Bardella,
14:38 - Critaille et compagnie.
14:39 - Ça revient, voilà,
14:41 Montfermeil,
14:42 - Ça revient chez eux de façon récurrente.
14:44 - Ça revient chez eux.
14:45 Bardella dit "je les ai vécues de l'intérieur".
14:47 J'ai vu les voitures cramer de mon balcon.
14:51 Et ça revient aussi de manière récurrente
14:53 parce que ça crée une génération des deux côtés.
14:55 Si on lit Gilles Kepel,
14:57 que je cite beaucoup dans le livre,
14:59 il dit aussi que ce moment où on les émeute de 2005,
15:01 ça n'a pas été tellement vu à l'époque,
15:03 mais lui, il le voit parce qu'il est islamologue,
15:05 il est sur le terrain,
15:06 c'est le moment de la ré-islamisation des quartiers.
15:08 Et donc, il y a cette ré-islamisation
15:10 et en parallèle,
15:11 il y a une réaffirmation identitaire
15:13 d'une jeunesse qui, justement, ne veut pas
15:15 de cette islamise, de ce communautarisme.
15:17 Et donc, il va y avoir une gauche identitaire d'un côté
15:19 et oui, une droite identitaire.
15:21 Mais encore une fois, moi, quand je dis identitaire,
15:23 ce n'est pas forcément péjoratif,
15:25 c'est-à-dire une droite patriote qui veut retrouver
15:27 sa souveraineté et défendre la culture française.
15:29 - Et justement, de ce point de vue-là,
15:31 c'est intéressant parce que ces deux générations
15:33 croissent en même temps.
15:35 - Exactement.
15:36 - Et on s'éloigne complètement.
15:38 Et c'est ça qui est vraiment intéressant.
15:39 Je le vois dans votre livre, encore une fois,
15:41 du vivre ensemble, de la marche des beurres,
15:43 d'il y a 40 ans,
15:45 de tout ce qu'on disait à l'époque,
15:48 des chances pour la France.
15:50 Ça se crispe déjà il y a 10 ans.
15:52 - Oui, c'est-à-dire qu'en réalité,
15:54 pour cette génération-là, ce discours est inaudible.
15:56 C'est pour ça aussi qu'ils ne sont pas dans le politiquement correct
15:58 parce qu'ils vivent exactement le contraire.
16:00 Pour la génération précédente,
16:02 elle n'a pas grandi avec les émeutes de banlieue,
16:05 elle est moins exposée.
16:06 En plus, les jeunes prennent les transports en commun
16:08 pour aller à l'école.
16:09 Ils s'y sont confrontés directement à l'école.
16:11 Donc je crois que cette fable du vivre ensemble,
16:14 elle n'est pas audible pour cette génération-là.
16:17 Donc on n'est pas du tout là-dedans.
16:19 Vous savez, mon prochain livre, probablement,
16:21 j'y travaille, je raconte à la première personne,
16:24 puisque j'ai grandi en banlieue, comme Bardella,
16:26 et ça va s'appeler "Nous vivions côte à côte".
16:28 Parce que moi, j'ai vu vraiment le basculement.
16:30 Quand j'étais gamin,
16:32 si vous voulez, il n'y a jamais eu de vivre ensemble.
16:34 Ce n'est pas vrai le multiculturalisme euro.
16:36 Il y avait déjà des tensions,
16:38 on se plaignait des racailles de banlieue,
16:39 mais il n'y avait pas l'islam,
16:40 il y avait une forme de côte à côte.
16:41 Pas de vivre ensemble de côte à côte.
16:43 Hélas, ce que raconte aussi le livre,
16:46 j'espère qu'on pourra en sortir,
16:47 parce que moi ça m'inquiète par certains aspects,
16:49 on avance de plus en plus vers le fameux face à face de Gérard Collomb.
16:53 - On va en parler, Gérard Collomb, absolument.
16:55 On va continuer à en parler après cette petite pause.
16:59 Et c'est passionnant, cet inventaire,
17:01 ce voyage à travers ces générations
17:04 qui aujourd'hui sont là.
17:06 Et aujourd'hui, c'est intéressant,
17:08 la plupart de ceux que vous avez vus sont aujourd'hui en politique,
17:11 parce qu'on disait que ça y est,
17:12 les gens se désintéressent de la politique.
17:14 Pas du tout.
17:15 On va en parler tout de suite après cette petite pause.
17:18 La culture dans tous ses états,
17:22 André Bercoff.
17:23 Pourquoi cahier à cidre les pompiers quand ils viennent dans le quartier pour s'envoyer des billes ?
17:27 Pourquoi s'en prendre à la police ?
17:29 Pourquoi s'en prendre aux salopes ?
17:31 Tous qui portent un uniforme alors qu'ils sont prêts pour des armures.
17:34 Pourquoi ?
17:36 C'est une mode ?
17:38 C'est un mode.
17:39 Il va falloir réfléchir.
17:41 Après le rap "Médine", le rap chaotique 747,
17:45 qui lui, il est plutôt patriote,
17:48 comme quoi, effectivement, les mêmes éléments sont là.
17:51 Alors c'est une émission qu'on a préparée avec Céline Alonso,
17:54 qui est souffrante, donc elle ne pouvait pas être là.
17:57 Et je voudrais qu'on parle un peu, justement,
18:00 après avoir parlé de sa génération Zemmour,
18:03 qu'on pourrait appeler aussi génération identitaire,
18:07 souverainiste, patriote.
18:09 Évidemment, il y a toutes les nuances, mais enfin,
18:11 on se retrouve quand même quelque part dans le même camp.
18:14 Et puis il y a la génération Dieudonné.
18:16 Est-ce qu'on pourrait dire que c'est une génération islamo-gauchiste ?
18:20 C'est un peu ça ?
18:21 Oui, c'est ça.
18:22 C'est ce qu'on disait, effectivement, avant la pause.
18:24 Le terme "woke" n'existe pas,
18:26 mais on est dans un glissement communautaire de la gauche.
18:31 Et il y a un élément, d'ailleurs, qui est très présent dans le livre.
18:34 Il y a un chapitre qui s'appelle "Petits Blancs et Petits Juifs",
18:38 où je parle beaucoup déjà de la question de l'antisémitisme des banlieues.
18:43 Et je dis que voilà, les deux insultes en banlieue,
18:47 c'est "sales Juifs" et "sales Blancs".
18:50 Qui sont déjà très existantes et fréquentes.
18:53 Exactement.
18:54 Et déjà, chez les jeunes Juifs,
18:57 le désamour de la gauche,
19:00 c'est aussi ce que je raconte.
19:02 C'est que là, les Juifs de France ont longtemps été malgré tout à gauche.
19:07 Et c'est aussi une nouvelle génération...
19:09 Voter socialiste, voter communiste...
19:11 C'est une nouvelle génération qui l'est beaucoup moins,
19:13 parce que justement, elle a vécu l'antisémitisme,
19:16 et qui n'est pas un antisémitisme de l'extrême droite,
19:18 mais un antisémitisme des banlieues.
19:21 D'où le nom de génération, effectivement,
19:24 qui annonce, qui préfigure, effectivement,
19:28 la génération islamo-gauchiste qu'on voit aujourd'hui.
19:32 Avec une alliance entre la jeunesse des grandes métropoles,
19:36 même si ce n'est pas toute la jeunesse, évidemment,
19:38 et celle des banlieues.
19:40 Une alliance parfois contre-nature.
19:43 Parce qu'effectivement, entre le bobo de Sciences Po,
19:47 Gay Friendly,
19:49 et le jeune des banlieues,
19:51 parfois homophobe,
19:54 il y a quand même une contradiction
19:58 qui, à mon avis, ne peut pas tenir sur la durée.
20:02 Alors justement, parlons de ça,
20:04 sur ce côté, effectivement,
20:06 les queers for Palestine et compagnie,
20:08 on entend ça beaucoup.
20:10 Mais dites-moi, justement,
20:12 cette génération, vous avez parlé de Bataclan,
20:15 et puis il y a eu Charlie Hebdo, avant janvier 2015.
20:18 Alors la génération Médine, Dieudonné et compagnie,
20:22 est-ce qu'ils ont vécu,
20:24 cela, je ne dirais pas comme une victoire,
20:26 mais le Bataclan,
20:28 ou Charlie, ou ce qui se passe ailleurs au Pont-Changriant,
20:31 à l'époque c'était l'État islamique,
20:33 on était un plein État islamique,
20:35 est-ce qu'ils l'ont vécu, encore une fois,
20:37 je parle des plus radicaux,
20:39 comme justement des avancées, des victoires ?
20:41 Ou pas ?
20:43 - Encore une fois, il ne faut pas mettre tout le monde dans le même panier,
20:47 mais quand on fait un film,
20:49 un livre, et qu'on essaie de penser une situation,
20:52 on est obligé, parfois, de généraliser.
20:54 Et c'est vrai qu'il y avait des indices inquiétants,
20:58 avant même, je vais vous dire, le Bataclan.
21:01 On a un peu oublié,
21:03 mais les "Vive Ben Laden" au Stade de France,
21:06 France-Algérie,
21:08 et puis dans les banlieues, les tags en l'honneur de Ben Laden,
21:11 après le 11 septembre.
21:14 Ce qui est frappant,
21:16 ce qui avait été peu dit à l'époque,
21:18 c'est qu'à la Grande Marche, du 11 janvier,
21:20 après Charlie Hebdo,
21:22 les banlieues ne sont pas là.
21:24 - N'étaient pas là.
21:26 - Ne sont pas là, si vous voulez.
21:28 Donc, tous ne l'ont peut-être pas vécu comme une victoire,
21:30 j'ose l'espérer, mais ça a sans doute été galvanisant,
21:34 pour les plus radicaux d'entre eux.
21:36 Et d'ailleurs, je parle des djihadistes dans ce livre,
21:39 même si c'est la pointe immergée de l'iceberg.
21:42 Mais ce que je montre, malheureusement,
21:44 et c'était une des erreurs de l'époque,
21:46 on pensait que les djihadistes étaient des cas isolés,
21:51 autoradicalisés par Internet,
21:54 certains prétendaient que ça n'avait rien à voir avec l'islam,
21:56 au contraire, ils ont poussé sur un terreau qui était favorable.
22:00 Et ce terreau-là n'était pas à Raqqa, si vous voulez.
22:04 Il était parfois dans nos banlieues françaises.
22:07 - Même en Belgique.
22:09 - Exactement, Sainte-Denis, ou à Grandi-Bardella,
22:12 on disait qu'en plus, il y a un face-à-face
22:15 qui se met en place à ce moment-là,
22:17 entre ceux qui se ré-islamisent,
22:19 qui deviennent radicaux en retrouvant
22:22 leur origine supposée, ou leur croyance supposée,
22:26 et les autres.
22:28 Il y a un point commun, quand même, dans cette génération.
22:30 Je n'ai pas appelé le livre "Génération des Enchantés",
22:33 mais d'une certaine manière, j'aurais pu l'appeler comme ça,
22:36 parce que cela dit, tous ont un point commun,
22:39 même s'ils se détestent entre eux,
22:41 c'est qu'il y a une quête d'autorité, de verticalité,
22:44 peut-être d'une forme de spiritualité,
22:47 dans un monde individualiste, matérialiste, atomisé.
22:52 Effectivement, on a le retour des idéologies,
22:55 et pour le cas de l'islamisme, d'une idéologie mortifère,
22:59 mais je crois que c'est aussi dû à un besoin de transcendance
23:02 de cette génération, que ce soit la génération
23:05 Zemmour, Michéa ou Guillevet.
23:07 - Alors justement, parlons de ça...
23:09 - Ou Dieu donné. - Parlons de ça, Alexandre de Vecchio,
23:12 qui sont leurs gourous ou leurs leaders ?
23:15 Vous avez parlé de Zemmour, Gonfray, puis Guillevet,
23:18 puis Michéa, etc.
23:20 Pour la génération islamo-gauchiste, parlons-la comme ça,
23:23 est-ce qu'il y a des, je ne dirais peut-être pas des gourous,
23:26 des leaders intellectuels ou des modèles ?
23:29 - Je parle de Dieu donné, qui apparaît,
23:32 je ne sais pas si c'est un modèle, mais...
23:35 - Mais c'est une idole. - C'est une idole, voilà,
23:37 parce qu'il incarne une forme de subversion
23:39 qui les intéresse.
23:41 Il y a Soral à l'époque, qui est un peu passé de mode,
23:44 et il y a Tariq Ramadan, qui depuis a fini en prison,
23:47 mais qui est très présent dans le livre.
23:52 Après moi, je pense que ça va au-delà des idoles.
23:57 Malheureusement, le terreau, il est dû
24:00 à une immigration de masse,
24:03 à des territoires de plus en plus homogènes,
24:06 culturellement, à le discours qui est véhiculé
24:10 dans certaines mosquées, mais aussi dans les salles de sport,
24:14 mais aussi à l'orée des écoles.
24:18 Donc c'est un phénomène global.
24:20 Pour amener un gourou, ce serait réducteur,
24:23 mais effectivement, ils ont des modèles, des idoles,
24:26 et à l'époque, c'était plutôt Ramadan et Dieu donné,
24:29 et aujourd'hui, ça pourrait être Médine, par exemple.
24:32 - Ou d'autres rappeurs. - Ou d'autres.
24:35 Ce qui est intéressant dans la campagne des européennes,
24:38 c'est aussi pour les européennes que j'ai fait reparaître ce livre,
24:41 parce que c'était intéressant, c'est qu'effectivement,
24:44 on a Jordan Bardella d'un côté, mais on a Rima Malak de l'autre.
24:49 - Rima Hassan. - Rissa Hassan, pas Rima Hassan.
24:52 Excusez-moi. Rima Hassan de l'autre,
24:56 qui est en fait la vraie candidate de LFI.
24:59 Et donc on voit qu'ils essayent de draguer un certain public
25:03 à travers les questions communautaristes,
25:06 à travers les questions identitaires, pas tellement à travers les questions européennes.
25:10 Ce qui est très intéressant, c'est que c'est focalisé
25:13 autour de Gaza, Palestine, génocide et compagnie.
25:16 Et moi, ce qui me frappe dans ces générations,
25:18 c'est qu'ils ne parlent pas du tout du Darfour,
25:21 de ce qui se passe chez les Ouïghours, des massacres qui a lieu un peu partout dans le monde,
25:24 et Dieu sait s'il y en a, et hélas, beaucoup plus grands.
25:27 Ça ne veut pas dire qu'il faut oublier Gaza et la Palestine, bien sûr que pas,
25:30 mais quand même, c'est très concentré.
25:33 Oui, je pense que c'est très concentré, mais ça dit aussi des choses sur ce conflit,
25:36 qui à mon avis, n'est plus tout à fait un conflit territorial.
25:39 Il y a une dimension territoriale qu'il ne faut pas nier,
25:42 et à mon avis qu'il faut traiter politiquement, mais il y a une dimension religieuse.
25:45 Islamistes, il y a beaucoup, et hélas, le Hamas,
25:48 c'est très difficile, c'est même impossible de négocier avec des gens
25:51 qui ne veulent pas d'un État. Ils veulent l'extermination des Juifs
25:55 et que des musulmans enterrent l'Islam.
25:59 Donc, si c'est focalisé sur ce conflit-là, je crois que ce n'est pas un hasard.
26:03 C'est parce qu'on a une jeunesse, pas toute la jeunesse, encore une fois,
26:06 mais une partie de la jeunesse, qui s'identifie très clairement à l'Houma,
26:11 pour qui la vraie patrie est l'Islam, si vous voulez d'ailleurs,
26:16 beaucoup plus que même leur pays d'origine.
26:20 Donc, je crois que ce n'est pas un hasard si cette génération-là
26:24 se focalise sur ce conflit spécifique, puisque ce n'est pas seulement
26:27 un conflit territorial, c'est un conflit islamisé.
26:32 A l'air, avec ce discours qui plaît beaucoup à la gauche,
26:35 c'est que le Palestinien est la nouvelle figure du dernier de la terre.
26:39 Et la gauche a une lourde responsabilité là-dedans,
26:41 d'avoir importé le conflit en France, parce que moi, j'ai grandi
26:45 dans les cités, dans les quartiers. Je vois aussi le discours
26:48 qui a été tenu par une certaine gauche associative,
26:51 comparant quasiment la situation des banlieues en France avec Gaza.
26:56 Donc, il y a une identification qui s'est faite.
26:58 Et ça, c'était criminel de tenir un discours.
27:01 Ce jeu de concurrence victimaire et de parallélisme était très dangereux.
27:07 Et voilà le résultat aujourd'hui.
27:09 – Alors, Alexandre, je voudrais que vous parliez,
27:11 vous en avez rencontré des dizaines de jeunes à ce moment-là,
27:15 qui étaient effectivement à peu près de votre âge.
27:17 Et si on parle de Bardella, de Bellamy, de Sarah Knafo,
27:22 je mets de côté Mario Maréchal, parce qu'il a été déjà connu,
27:25 les autres, franchement, non. Est-ce que vous aviez le sentiment,
27:29 pour parler de Bardella, et on parlera de Mario Maréchal quand même,
27:32 mais de Bardella, de Bellamy ou de Knafo, qu'ils allaient faire,
27:36 en tout cas, carrière, en tout cas, début de carrière,
27:38 ils en seront encore au début de carrière, aussi spectaculaire
27:42 qu'on le voit aujourd'hui ? Franchement.
27:45 – Franchement, pas à ce point-là. Et je pense que même Bardella,
27:49 il avait 18 ans, il était militant du 93,
27:52 si je lui avais dit qu'il serait chef d'un parti qui s'appelle d'ailleurs
27:56 plus le Front National, mais le Rassemblement National,
27:58 je pense qu'il n'aurait pas cru lui-même.
28:00 Par contre, ils avaient quand même, je pense, la précience de leur destin,
28:03 et moi, j'avais senti qu'il y avait quelque chose,
28:05 j'avais senti la très grande ambition de Bardella,
28:07 comme je l'ai dit, je le surnomme le Rastignac du nouveau millénaire,
28:11 d'ailleurs, ce n'est pas forcément négatif, ça rend aussi son parcours intéressant,
28:14 parce que comme Rastignac, il vient d'un milieu modeste,
28:17 il a envie de réussir, c'est quelque chose de parfaitement compréhensible,
28:22 mais il a l'instinct que son destin va se jouer,
28:25 qu'il faut aller au Front National à l'époque,
28:29 parce que c'est un parti qui est en train de changer,
28:31 un parti qui va avoir besoin de cadres.
28:33 Il comprend très bien que chez Aller, il n'a pas forcément sa place,
28:36 lui qui a une licence de géographie, qui n'a pas forcément fait encore
28:40 beaucoup d'études, qui vient d'un milieu modeste.
28:42 – Mais il avait l'instinct politique déjà.
28:46 – Oui, il avait cet instinct-là, je pense que ça correspondait à ses idées,
28:51 à son idéologie, mais je pense qu'il se dit aussi qu'il a envie
28:53 de faire carrière politiquement, et il se dit, c'est plus facile par là,
28:59 parce que j'aurai les énarques face à moi chez Aller,
29:01 et puis c'est le parti, et ça il le comprend,
29:03 qui va compter, qui va incarner l'avenir.
29:07 François-Xavier Bellamy, il faut revenir dans le contexte,
29:11 pense qu'il va changer la droite de l'intérieur,
29:14 alors on verra s'il y arrive, mais a priori c'est plutôt trompé.
29:17 – Il le pense à l'époque déjà.
29:19 – Oui, parce que lui, à l'époque, il est une des figures,
29:23 on l'a oublié, figure de proue de la Manif pour tous,
29:25 et il est proche de Sens commun.
29:26 Sens commun, c'est le mouvement qui était né de la Manif pour tous,
29:32 et qui s'était rapproché de Aller, et ils vont quand même jouer un rôle,
29:35 parce qu'ils vont porter François Fillon en tête à la primaire,
29:38 je pense que sans eux, François Fillon ne fait pas le score qu'il faut.
29:42 Accident de l'histoire, François Fillon doit être président de la République,
29:46 il allait la faire décostume et il ne sera pas au second tour,
29:50 donc ça change la donne.
29:51 Mais je pense que le but de Bellamy,
29:53 c'est effectivement de changer la droite de l'intérieur,
29:56 et d'une certaine manière, malgré tout,
29:58 c'est un candidat souverainiste aux européennes, François-Xavier Bellamy.
30:02 Alors tout le monde n'est pas sur cette ligne-là, sur sa liste,
30:05 – Le reste du LR, c'est pas vraiment ça.
30:07 – Voilà, c'est pas tout à fait ça, mais c'est un signe quand même de changement,
30:10 même chez LR, à mon avis c'est un changement qui intervient trop tard
30:14 au moment où ce parti est en train de disparaître.
30:17 Marion Maréchal pense qu'elle va faire, elle est plus connue,
30:20 mais elle se voit aussi un destin,
30:22 c'est-à-dire de faire le lien entre la jeunesse conservatrice de la Manif pour tous,
30:25 parce qu'elle devient très populaire elle aussi au moment de la Manif pour tous,
30:28 et la jeunesse populaire qui vote RL.
30:32 – Elle a déjà une popularité, elle est déjà députée.
30:35 Marion Maréchal est déjà députée, elle a déjà une popularité.
30:38 – Elle a déjà une popularité, mais si vous voulez,
30:40 elle est déjà sur une ligne d'union des droits,
30:42 ou du moins d'union entre la France populaire à laquelle parle ML,
30:46 et une France plus conservatrice,
30:48 elle se différencie déjà de ML, puisque ML sur la Manif pour tous,
30:52 elle s'en tient à distance, elle dit que c'est pas la question, etc.
30:55 que MM s'engage, donc il y avait déjà un élément qui pouvait…
31:00 voilà, et d'ailleurs je termine je pense le chapitre sur MM,
31:05 en me demandant si elle va rester au Front National,
31:10 alors qu'à l'époque, en concréte, ça n'existe pas.
31:14 Donc ça c'est intéressant, on le voit déjà à l'époque, et Sarah Knafo,
31:19 alors Sarah Knafo c'est pas dans le livre,
31:24 enfin il y a une partie qui est dans le livre,
31:26 c'est qu'elle est étudiante à Sciences Po,
31:28 elle anime une association qui s'appelle Critique de la raison européenne,
31:32 c'est pour ça que je vais la rencontrer,
31:33 parce qu'une association souverainiste à Sciences Po, c'est étonnant,
31:36 c'est le moment aussi où le RN entre à Sciences Po,
31:40 qui a une association, c'est la première fois depuis très longtemps, etc.
31:43 et Sarah Knafo dans son association souverainiste,
31:46 réunit des souverainistes de gauche et de droite,
31:48 elle fait des conférences, elle invite d'ailleurs Henri Guénot,
31:52 Jean-Pierre Chevènement, Eric Zemmour,
31:54 qui ne peut pas venir parce que déjà Sciences Po est sectaire,
31:57 il est interdit de séjour, donc elle me parle d'Eric Zemmour,
32:01 et ça c'est il y a dix ans, ça c'est dans le livre,
32:05 ce qui n'est pas dans le livre, parce que je ne pouvais pas tout mettre,
32:08 mais dont je me souviens très bien,
32:11 c'est quand je lui demande comment elle voit l'avenir,
32:13 ce qu'elle veut faire, elle me dit qu'avec son groupe de copains
32:15 de son association, les vieux partis sont morts,
32:19 et qu'elle veut monter un nouveau parti politique,
32:21 et qu'elle se voit comme une femme de Londres,
32:23 portant un candidat avec un nouveau parti,
32:27 constitué par ses équipes, et c'est ce qu'elle fera.
32:30 Et d'ailleurs elle fera d'abord avec Henri Guaino,
32:32 on l'a oublié, mais elle fait une tentative de campagne
32:35 à avorter avec Henri Guaino, et ensuite,
32:38 elle choisit Eric Zemmour, et ça fonctionne,
32:41 et reconquête, et fait quand même avec des gens
32:44 qui étaient autour d'elle, déjà à cette époque-là.
32:46 - Et alors justement, elle vous a dit quelque chose
32:48 qui n'est pas dans le livre, mais c'est intéressant,
32:50 elle vous a parlé de Piggy.
32:51 - Si, c'est ça, c'est dans le livre, cette phrase est dans le livre,
32:54 où elle me dit, c'est le moment où elle me parle de Zemmour,
32:57 - Elle vous dit quoi de Zemmour à l'époque ?
32:59 - Justement, elle fait partie de ces gens qui,
33:01 spontanément, citent Zemmour comme figure de référence,
33:04 et elle me dit, en tant que française israélite,
33:07 c'est comme ça qu'elle se définit,
33:09 elle se reconnaît dans le discours assimilationniste
33:13 d'Eric Zemmour, car pour elle, Charles Peggy
33:16 est aussi important que la Torah.
33:18 C'est une phrase qu'elle me donne,
33:21 et donc ça montre aussi l'importance de Zemmour,
33:24 comment aussi il a été un modèle pour une jeunesse,
33:27 alors, voilà, Bardella, M. Zemmour,
33:30 en tant que fils d'immigrés italiens assimilés,
33:34 alors, voilà, Sarah Knafo, fille de Pied-Noir,
33:38 qui a une histoire particulière avec la France,
33:41 s'identifie aussi à lui et à son discours
33:44 très patriote, très assimilateur,
33:47 et donc il y a ça, déjà, à cette époque.
33:50 - Les chemins de l'identité mènent à Rome,
33:52 et la Rome, elle est là.
33:54 On se retrouve, effectivement, pour parler de cette jeunesse-là.
33:58 C'est très intéressant comme itinéraire, au pluriel.
34:02 Avec Alexandre de Mecquiaux, à tout de suite.
34:05 - La culture dans tous ses états, André Bercoff.
34:10 - Taline te chante, Taline te chante,
34:14 dis-moi, chérie, qu'est-ce que t'en penses ?
34:17 - Oh ! Ce que j'en penses !
34:20 Quelle importance !
34:22 C'est fou ce que j'aime, Taline de Hanche !
34:25 Taline de Hanche !
34:26 - Qu'est-ce que se fait ?
34:29 C'est pas quoi faire ?
34:32 Qu'est-ce que se fait ?
34:35 C'est pas quoi faire ?
34:37 - Eh oui ! Ça, ça date, ça date !
34:39 Mais c'est tellement un cri de la jeunesse !
34:41 C'est Anna Carina et Jean-Paul Belmondo,
34:43 dans "Pierrot le fou" de Jean-Luc Godard, bien sûr !
34:46 Et alors, justement, Alexandre de Mecquiaux,
34:49 vous avez décrit tous ces jeunes,
34:52 qu'ils soient réacs, qu'ils soient djihadistes,
34:55 qu'ils soient islamo-gauchistes, qu'ils soient identitaires,
34:58 qu'ils soient souverainistes, qu'ils soient, etc., conservateurs,
35:03 qui, voilà, et encore une fois, c'est très intéressant
35:06 de les voir aujourd'hui, dix ans après.
35:09 Mais comment réagissent, parce que vous les avez aussi côtoyés,
35:12 on les côtoie, il y a toute cette frange de la jeunesse,
35:16 non pas qui s'en foutent, mais je dirais, voilà,
35:18 vous, comme Anna Carina, qu'est-ce que je sais faire ?
35:21 Je sais pas quoi faire. Oui, c'est très bien tout ça,
35:24 mais qu'est-ce que ça va changer ? Au fond, on peut rien y faire, etc.
35:27 Est-ce que vous avez l'impression, aujourd'hui,
35:30 que vous qui suivez ça depuis au moins une bonne dizaine d'années,
35:33 et sinon plus, est-ce que les choses dans cette classe d'âge,
35:36 dans cette génération, on est entre 85 et 95,
35:40 pour choisir ça, est-ce que la politisation,
35:45 où à un moment donné, on disait "c'est fini",
35:47 vous savez, génération désenchantée, justement,
35:49 de mineurs de fermière, est-ce que vous avez l'impression
35:52 que ce que font les Bardella, les Bellamy, les Cnafaut,
35:57 les Maréchal, les Dieudonné, tous les autres,
36:00 ou les Rimahassan, etc., est-ce que ça gagne du terrain ?
36:05 Est-ce que les gens sont plus concernés,
36:07 ou il y aura toujours cette frange qui,
36:09 "Bon, regarde ça, plus ou moins intéressé." ?
36:11 - C'est vrai qu'il y a un phénomène d'anomie générale, d'ailleurs,
36:15 qui ne touche pas que la jeunesse.
36:17 Le premier parti de France, c'est quand même l'abstention.
36:19 Il y a une abstention qui est politique, je pense,
36:22 de gens qui ne se reconnaissent pas dans les partis,
36:25 quels qu'ils soient, et qui font un geste politique en s'abstenant.
36:29 Mais il y a des gens aussi qui se détournent de la politique,
36:32 et c'est vrai que c'est particulièrement vrai,
36:34 sans doute dans la jeunesse.
36:35 L'abstention est encore plus forte dans la jeunesse,
36:37 et d'ailleurs, c'est intéressant, parce que
36:40 si aujourd'hui Emmanuel Macron est au pouvoir,
36:43 c'est essentiellement grâce aux retraités.
36:46 Je le dis dans le livre, dans la préface, je crois,
36:49 si les deux dernières élections, si seuls les jeunes avaient voté,
36:53 ce serait Mélenchon-Le Pen, on aurait eu à chaque fois un second tour.
36:57 - Oui, absolument.
36:58 - Mélenchon-Le Pen.
36:59 Donc c'est vrai qu'il y a peut-être une dépolitisation
37:03 d'une partie de la jeunesse.
37:05 Je suis moins jeune qu'à l'époque...
37:08 - Je voudrais vous citer, exactement,
37:10 ainsi que le monde les enquête,
37:12 si seuls les 18-34 ans avaient voté au premier tour en 2017 et en 2022,
37:17 ils ne seraient pas qualifiés pour le second, on parle de Mélenchon...
37:20 - De Macron.
37:21 - De Macron, pardon, de Macron, excusez-moi,
37:23 ils ne seraient pas qualifiés pour le second,
37:25 qui par deux fois aurait opposé Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon.
37:27 - Oui, tout à fait.
37:28 - Ça traduit quoi, ça, à votre avis ?
37:31 - Ça traduit le poids démographique des retraités en France.
37:36 C'est un phénomène historique,
37:38 mais un poids démographique qui est peut-être accru,
37:40 effectivement, par une dépolitisation d'une partie de la jeunesse.
37:44 Ce sera un autre livre, peut-être pour affaire par un plus jeune que moi,
37:48 mais la génération TikTok, par exemple,
37:50 autant à l'époque que je m'intéressais aux réseaux sociaux, etc.,
37:54 je m'y intéressais toujours, mais Twitter, Facebook, TikTok,
37:58 ça me paraît être encore un autre monde,
38:00 mais en même temps c'est un lieu de politisation,
38:02 puisque Jean-Luc Mélenchon est une star, justement, sur Twitter,
38:06 il l'a investi, donc je pense qu'il y a un dégoût général de la politique
38:10 qui n'est pas propre à la jeunesse,
38:12 qui est peut-être un peu accentué sur la jeunesse.
38:14 Maintenant, je pense malgré tout que ces nouveaux enfants du siècle,
38:19 que je décris dans mon livre,
38:20 ne sont pas seulement une minorité agissante,
38:23 ils sont le reflet des forces politiques du futur.
38:27 Puisque je l'ai dit, par deux fois,
38:30 on aurait pu avoir Marine Le Pen et Mélenchon au second tour,
38:34 la troisième fois sera peut-être la fois où ça y arrivera,
38:38 parce qu'il y a un phénomène de basculement démographique,
38:41 le poids de la génération du baby-boom,
38:43 qui est la génération qui a défini les codes de la vie politique depuis 40 ans,
38:48 les grands clivages,
38:50 et qui est une génération dont le poids va diminuer pour des raisons démographiques,
38:56 et le poids de la jeunesse va augmenter,
38:59 des jeunes qui vont devenir moins jeunes,
39:01 mais qui vont avoir un poids électoral de plus en plus important.
39:04 Donc je fais le pari que l'affrontement entre la génération Woke et la génération Réac
39:09 va être l'affrontement de ce début de 21e siècle.
39:13 – Oui, c'est ça, les deux trains de l'islamo-gauchisme, du Wokisme,
39:18 des identitaires de ce qu'on appelle les Réacs,
39:20 va effectivement...
39:21 Le problème, c'est de savoir s'ils sont sur la même voie,
39:23 et qu'ils vont aller en sens inverse,
39:25 et que ça va être le choc.
39:26 – Oui, ça va être un choc entre les deux.
39:28 Et c'est pour ça que dans mon livre, dans ma préface,
39:30 moi je ne fais pas partie de ceux qui disent
39:33 "il ne faut surtout pas parler de questions identitaires,
39:35 il ne faut parler que de questions économiques".
39:37 Je pense que c'est une réalité qu'il faut affronter.
39:39 Par contre, un débat entièrement polarisé sur ces questions-là
39:42 laisse augurer d'un avenir quand même compliqué,
39:44 puisque c'est des questions, politiquement,
39:46 et vous en savez quelque chose, vous qui connaissez le Liban,
39:49 beaucoup plus compliquées à résoudre
39:52 que des simples questions économiques et sociales.
39:56 Donc ça laisse augurer d'un avenir très compliqué,
39:59 et c'est pour ça aussi que je parlais de génération fracturée,
40:01 c'est la génération des fractures françaises,
40:03 et il est à craindre que ces fractures vont être
40:06 de plus en plus béantes à l'avenir.
40:08 En même temps, s'il faut mettre une note d'optimisme,
40:10 c'est ce que je vous disais,
40:11 c'est que ce qui est intéressant avec ces jeunes,
40:13 même ceux qui m'inquiètent beaucoup, la génération lieu donnée,
40:16 c'est qu'il y a une quête d'autorité, de verticalité, de transcendance.
40:21 Donc il y a peut-être quelque chose de bon à faire de tout ça
40:23 si justement on arrive à dépasser les identités particulières.
40:28 Il faut aussi que la jeunesse nationaliste
40:32 ne s'enferme pas à son tour dans un discours communautariste.
40:36 Je parlais de petits blancs tout à l'heure,
40:38 parce qu'il faut bien nommer les choses,
40:40 mais je ne voudrais pas d'un pays recroquevillé
40:43 sur une identité purement ethnique.
40:46 Donc je crois qu'il y a quelque chose à faire justement
40:48 avec l'identité nationale pour qu'elle soit attirante
40:52 pour tout le monde, y compris pour ceux qui sont aujourd'hui très loin,
40:55 qui se reconnaissent dans l'islam.
40:57 Peut-être que si on portait plus fièrement le drapeau français,
41:00 on pourrait en récupérer une partie d'entre eux,
41:03 ou en tout cas dans les générations futures.
41:05 Et apprendre peut-être un peu partout, y compris à l'école,
41:07 ce que sont les valeurs, et que le tsunami économique ne nous a pas tout ça.
41:11 Oui, il y a le tsunami économique, le désordre de la mondialisation,
41:16 de l'uniformisation du monde.
41:17 L'uniformisation du monde produit aussi en retour
41:21 la renaissance des identités.
41:24 Marsha McLean disait "le village global, quand on entend les tam-tams,
41:30 c'est le retour des tribus".
41:31 C'est exactement ce qu'il faut éviter, je crois.
41:34 C'est effectivement l'affrontement des tribus.
41:37 Merci Alexandre de Vecchio.
41:39 Je rappelle, enquête sur régénération fracturée,
41:42 les nouveaux enfants du siècle, et je rappelle que vous êtes
41:45 tous les dimanches, le jour du Seigneur,
41:47 entre 11h et midi, sur Sud Radio.
41:49 Voilà, en toute vérité, sur Sud Radio.
41:51 En toute vérité.
41:52 Merci André.
41:53 *Touche*
41:53 [BIP]