• il y a 5 mois
Avec Robert Ménard, maire de Béziers

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##L_INVITE_POLITIQUE-2024-05-30##

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News
Transcription
00:00 (Générique)
00:07 - Il est 8h35, bonjour à toutes et à tous.
00:09 Vous voulez savoir, alors parlons vrai ce matin avec Robert Ménard, maire de Béziers.
00:13 Robert Ménard, bonjour. - Bonjour.
00:15 - Merci d'être avec nous.
00:17 Vous étiez venu au mois de mars, vous me disiez...
00:20 Vous êtes venu au mois de mars, vous me disiez...
00:23 "Je sais pour qui je vais voter, je vais voter pour l'Alliance Rurale."
00:27 Aujourd'hui, savez-vous pour qui vous allez voter ?
00:30 - En tout cas, pas pour l'Alliance Rurale, parce que c'est terrible.
00:33 C'est une petite liste, ils font 1%, ils ont quand même trouvé le moyen de se disputer.
00:37 - De se disputer. - De se déchirer, de s'engueuler, tout ça.
00:40 Je sais en tout cas pour qui je ne voterai pas. - Pour qui ?
00:43 - Ça ne va pas vous étonner, la première partie, je ne voterai ni évidemment pour la France Insoumise,
00:47 ni les écolos, pour tout un tas de raisons qui tiennent d'abord, par exemple, à l'actualité internationale.
00:52 On a encore vu leur position sur Israël et le Hamas.
00:57 Je ne voterai pas pour le Rassemblement National...
01:00 Oui, ne me regardez pas comme ça, je ne voterai pas pour le Rassemblement National...
01:04 Non, vous avez raison, parce que j'ai voté pour eux.
01:06 - Vous avez déjà voté pour eux.
01:08 - J'ai appelé à voter pour Marine Le Pen aux élections présidentielles, au premier et au second tour.
01:14 Donc, je ne voterai pas pour eux, pas plus que pour Marion.
01:20 D'abord pour les questions internationales. - Pour l'Europe.
01:24 - Pour l'Europe. Moi, je ne suis pas anti-européen, et au fond, malgré tout ce qu'ils disent...
01:28 - Vous êtes pro-européen, à fond même.
01:31 - Mais attendez, pourquoi il y a 70 ans de paix dans cette partie du monde ?
01:36 Vous allez me dire, ce n'est pas une réponse. Bien sûr que c'est une réponse.
01:39 Moi, j'ai passé ma vie dans des zones de guerre. La paix, c'est quelque chose d'exceptionnel.
01:44 Vous le savez que c'est quelque chose d'exceptionnel.
01:46 On s'est fait un siècle de guerre avec les Allemands, il y a 70 ans qu'on ne se fait pas la guerre.
01:50 C'est pareil, rien que pour ça je serai européen. Même si je trouve qu'il y a plein de problèmes en Europe.
01:55 - Il reste trois listes, si j'ai bien compris.
01:58 Il reste Bellamy, il reste Valéry Hayé et il reste Glucksmann.
02:03 - Glucksmann, on se connaît depuis des années, parce que je connaissais son père.
02:07 Je l'ai rencontré, vous savez où ? En Géorgie.
02:10 Et je trouve par exemple, c'est lui qui a les positions les plus correctes sur l'Ukraine.
02:14 Sur le reste, le sectarisme à gauche, c'est juste impossible.
02:17 Et le fait même, je vais parler de quelqu'un d'autre que vous, mais qui ne veuille pas aller sur ces news,
02:21 qu'est-ce que c'est ? Tu choisis les médias, toi dans la vie, ça ne va pas bien la tête.
02:25 - Lui non.
02:27 - Madame Hayé, elle est sympathique, enfin honnêtement, des fois je la plains, je trouve que c'est terrible.
02:33 Vous avez vu les débats, il faut dire que tous les autres l'ont laissé tomber quand même.
02:38 Il n'y avait personne, les numéros 1, 2 de ce parti là, de chez M. Macron, il n'y en a aucun qui s'est beaucoup mouillé.
02:44 Et puis elle ne connaît pas bien les dossiers, elle ne se défend pas bien.
02:47 Et puis le bilan de M. Macron sur les questions d'immigration, sur l'Europe, non.
02:52 Il dit des choses où il a eu raison, mais sur tout un tas de questions, ce n'est pas possible.
02:55 Il y a Bélami, écoutez...
02:57 - Donc vous voterez Bélami ?
02:58 - Aujourd'hui, c'est ce que je ferai spontanément.
03:00 D'abord, il est dix coudées au-dessus des autres.
03:04 Intellectuellement, c'est un type d'une valeur incroyable, d'une droiture totale,
03:09 d'une fidélité à ses engagements phénoménales, même quand ses engagements ne sont pas populaires
03:15 et pourraient possiblement lui attirer des ennemis, il le fait.
03:19 Le problème, c'est que...
03:21 Mais je lui ai dit ce que je vous dis là, donc je lui ai dit...
03:24 - Donc Robert Ménard vote Bélami ?
03:26 - Là, aujourd'hui, si là, demain, je devais mettre un multin de votes, je voterais pour lui.
03:31 Je lui ai dit, vous savez ce que je lui ai dit ?
03:33 Parce que je le connais un petit peu, je lui ai dit "il faut être un peu plus voyou".
03:37 Je veux dire, il ne faut pas être le premier de la classe tout le temps, de temps en temps.
03:42 Alors maintenant, il le fait un peu plus, mais il faut rentrer dans les gens.
03:46 Moi, j'ai vu plein de gens que je connais, je lui ai dit "vous connaissez Bélami ?"
03:50 "Ah non, qui sait ? Il faut exister pour exister, il faut dire des choses..."
03:56 - Il n'y a-t-il pas sur le porte-bagages un parti...
03:59 - Ah oui, mais ça c'est sûr, ça...
04:01 Derrière lui, mais...
04:02 - Derrière lui ?
04:03 - Je vais vous dire, vous allez me le reprocher, vous allez trouver ça débile, vous avez le droit.
04:06 Moi, je vote pour aussi un homme, et je vote pour lui.
04:09 Non, honnêtement, derrière lui, d'abord, il dit une chose et le contraire,
04:13 leur bilan quand même, comme parti de gouvernement,
04:16 je veux bien M. Sarkozy, mais enfin, je n'ai pas que de bons souvenirs de l'ère Sarkozy.
04:21 Aujourd'hui, ils ne savent plus très bien où ils en sont et tout.
04:24 Oui, mais lui, lui, lui, personnellement, il a des...
04:27 Et puis, attendez, et puis il bosse !
04:29 C'est un vote européen, M. Bourdin, c'est un vote européen !
04:33 Robert Ménard, c'est un vote européen, il y a 38 listes !
04:37 Comment fait un maire pour afficher 38 listes dans sa ville ?
04:42 - On s'arrache les cheveux, au sens propre.
04:45 Mais rien, c'est pas... D'abord, il faut avoir les panneaux.
04:47 38, nous, on a, je ne sais pas combien, 30 bureaux de vote,
04:50 vous multipliez, vous savez faire des additions, il faut les trouver, les panneaux.
04:53 Mais une fois que vous avez les panneaux, il faut les mettre, physiquement, ça se met.
04:57 Il y a des endroits où vous n'avez pas la place,
04:59 c'est comme si dans ce studio, vous me disiez, on va mettre 38 panneaux,
05:03 parce qu'ils ont des dimensions et tout, électoraux, ici, vous me diriez,
05:07 même si je suis gentil, je ne les mets pas.
05:09 Et attendez, nous... - Ça fait 1000 panneaux !
05:11 - Mais oui, attendez, et nous encore, on a les moyens de le faire,
05:14 ça coûte une blinde, quand même, pas de faire...
05:16 - Oui, ça, j'ai bien vu, non ? - Mais attendez, il y a tout un travail,
05:18 il y a nous, des maires, de petites communes, qui nous appellent,
05:21 qui nous appellent et qui nous disent, vous les avez ?
05:23 Non, on ne les a pas, les panneaux.
05:25 - Dites-moi, ce débat, je regardais sur BFM, lundi soir,
05:31 j'étais affligé, 8 candidats appelaient à se prononcer à main levée,
05:35 pour ou contre la reconnaissance d'un État palestinien.
05:38 - Non mais, tout... - On en est là ?
05:40 Est-ce qu'on en est là, Robert Menard ?
05:42 - D'abord, pardon, tout le débat était insupportable.
05:45 Moi, je vous avoue, je voulais regarder jusqu'à la fin,
05:47 mais c'était... j'en pouvais plus, mais je le fais comme une espèce de devoir,
05:50 d'obligation, je dirais quasi professionnelle.
05:52 Mais, attendez, vous... parce que, vous votez pour ou contre des choses comme ça ?
05:57 Mais, en fait, ça n'existe pas. La politique, c'est argumenter,
06:00 la politique, c'est échanger. Et même, c'est nier l'intérêt du débat.
06:04 Parce que le débat, normalement, quand je débat avec quelqu'un,
06:07 si vous me dites, vous me faites, vous me posez une question,
06:10 je vais écouter la question, et je change dans un débat.
06:13 J'écoute, j'essaie de comprendre et tout.
06:15 Je vote pas à main levée. Enfin, on n'est pas à l'école.
06:18 Moi, je ne suis pas à l'école.
06:19 - Est-ce que vous êtes... un mot, pour vous, sur vous,
06:22 et puis nous allons passer à l'Ukraine, au Proche-Orient et à l'Europe,
06:25 et à la France, l'immigration, par exemple.
06:28 Robert Ménard, est-ce que vous êtes tenté toujours par la présidentielle ?
06:31 Franchement. Regardez-moi, franchement.
06:35 - Non, mais je vous regarde, je vous regarde.
06:36 Je baissais les yeux parce que je réfléchis.
06:38 Parce que, bien sûr, ça fait quelque temps que je ne ferme pas la porte.
06:42 Pourquoi ? Parce que je me dis, la voix que j'ai envie d'entendre,
06:46 mais peut-être que c'est de la prétention de ma part,
06:50 quand j'ai écouté, par exemple, le débat entre M. Bardella,
06:53 je réponds à votre question, entre M. Bardella et M. Attal,
06:56 honnêtement, je suis subjugué par leur capacité à répondre à toutes les questions.
07:01 Je n'en suis pas capable.
07:02 Donc, ça, c'est un aimant. Je me dis, mais je ne serais pas capable de répondre sur tout.
07:05 - Vous n'avez pas confiance en vous ?
07:06 - Parfait. Vous avez des réponses sur tout, vous.
07:08 Ou alors, ça veut dire que tu bachottes.
07:10 Ça veut dire que tu as bachotté des réponses.
07:12 Mais le prix à payer du bachottage...
07:14 - Il y a réponse à réponse, cela dit.
07:15 - Oui.
07:16 - Et c'est là où je vous dis que je ne dis pas non,
07:18 c'est que je me dis, mais en même temps,
07:20 ils sont deux machines intellectuelles brillantes, quand même.
07:24 Tu n'aimes pas l'un ou l'autre,
07:26 tu ne peux pas dire que ce sont des imbéciles,
07:27 où ils sont à la hauteur d'un certain nombre de choses.
07:30 Mais en même temps, il n'y a pas l'épaisseur de la vie.
07:32 Les interrogations, les questionnements, les doutes, les doutes.
07:36 Moi, j'ai des doutes.
07:37 Vous pouvez me poser des questions, vous m'en posez.
07:40 Je ne suis pas sûr de mes réponses.
07:41 Chaque fois que je viens ici, comme ailleurs,
07:43 je me dis, je ne suis pas un peu, comment vous dire,
07:46 une espèce d'usurpateur.
07:48 Qu'est-ce qui justifie que je puisse venir face à vous,
07:52 répondre à des questions, où il y a tant de questions,
07:54 où je n'ai pas de réponse.
07:55 - Qu'est-ce qui vous déciderait ?
07:56 Qu'est-ce qui vous pousserait à choisir la candidature ?
07:59 - S'il n'y a pas cette voie-là, moi je discute avec...
08:02 - Vous seriez le candidat du bon sens, en quelque sorte.
08:05 - Il y a besoin d'un candidat du bon sens.
08:07 - Du quotidien.
08:08 - Vous savez, en France, j'ai au moins une expérience de maire.
08:12 Les deux dont je vous parle, ils n'ont aucune expérience d'élu local.
08:15 Or, c'est là que tu mesures la difficulté de répondre à des questions.
08:21 Et tu mesures encore plus les priorités des gens.
08:24 Tu les vois tous les jours.
08:25 Écoutez, moi j'habite, je ne sais pas, à 500 mètres de la mairie.
08:28 À tout casser, je ne sais pas.
08:29 Je suis sûr de répondre à 10 personnes en 500 mètres.
08:33 Parce que les gens, ils viennent me demander même des choses
08:35 où je n'ai pas de réponse.
08:36 Mais donc, je mesure tous les jours les soucis de mes concitoyens.
08:40 Ceci dit, je n'ai jamais entendu quelqu'un me poser une question sur l'Europe.
08:43 Je vous le dis tout de suite.
08:44 Là. Et on est à quoi ? À 15 jours du vote.
08:47 Alors peut-être que ça va changer.
08:48 Voilà, c'est toutes les questions que je me pose.
08:50 Est-ce que je serai à la hauteur ?
08:52 Avec qui ? Comment ?
08:54 Et peut-être il y a des gens mieux placés qui vont se révéler.
08:57 Mais je ne dis pas de...
08:58 - Mais vous ne dites pas non, et vous n'avez pas décidé.
09:02 Bien, Robert Ménard, l'Ukraine doit-elle pouvoir utiliser les armes occidentales
09:07 pour frapper des sites militaires russes d'où partent les bombes qui tuent des civils en Ukraine ?
09:12 - Bien sûr.
09:13 - Sans hésiter ?
09:15 - Bien sûr. Mais attendez, rappelez-vous, M. Bourdin.
09:18 - Oui ?
09:19 - En février 2022, au moment de l'invasion de l'Ukraine par la Russie.
09:27 Vous savez quoi ?
09:28 D'abord, il ne fallait pas donner tel ou tel type d'armes.
09:30 Faire ça, ce n'était pas possible et tout.
09:32 Petit à petit, on a changé.
09:34 Aujourd'hui, l'Ukraine a le droit de se défendre.
09:39 Ça veut dire que quand le chef de l'État dit qu'il doit pouvoir utiliser leurs armes sur des cibles militaires en Russie,
09:49 bien sûr, il n'ajoute pas sur les sites civils.
09:53 Mais c'est interdit dans le droit de la guerre, donc ce n'est pas le problème.
09:56 - Oui, c'est interdit.
09:57 - Enfin, c'est pas pour ça que ça ne se fait pas.
09:59 - Oui, bien sûr, tue des civils, qu'ils soient.
10:03 - Mais attendez, c'est la guerre.
10:05 On ne peut pas à la fois dire qu'en Ukraine se joue quelque chose qui s'appelle l'Europe au moment où on discute de l'Europe
10:13 et en même temps, dans la même phrase, dire "ah mais non, on va leur donner des armes".
10:17 - J'ai écouté Marine Le Pen sur LCI. Vous l'avez écouté hier soir ?
10:19 - Non, qu'est-ce qu'elle a dit ?
10:20 - Elle dit avec Darius Rochebin, elle a dit "ne livrons que des armes défensives,
10:25 il ne faut livrer que des armes défensives, pas d'armes, missiles ou autres, qui pourraient atteindre la Russie".
10:31 Elle est claire. Il faut que l'Ukraine arrive à la négociation dans des conditions "acceptables", dit-elle.
10:40 Ça veut dire quoi, ça ?
10:41 - C'est pour ça que je ne voterai jamais pour elle, plus jamais.
10:44 Au moment de l'invasion de la Crimée, elle expliquait, Marine Le Pen, qu'au fond, le référendum en Crimée, vous savez,
10:51 le peuple s'était exprimé "mais tu te fous de ma gueule ?
10:55 Parce que sous M. Poutine, les élections, elles sont libres, et dire des choses comme ça,
11:00 c'est ce qui reste de la fascination pour M. Poutine.
11:03 Vous savez, moi, je connais bien l'entourage de Marine Le Pen.
11:05 Il y a une vraie fascination pour les régimes autoritaires.
11:08 Mais je vais même, moi, vous dire, pour ne pas donner des leçons au reste du monde,
11:12 rappelez-vous, toute la droite de la droite, tout le monde allait voir M. Orban,
11:18 c'était la mecs, si j'ose dire, de la pensée du nationalisme, de ce qu'il fallait faire.
11:23 Vous vous rappelez, moi-même, j'ai eu des propos de sympathie pour M. Orban que je regrette.
11:28 - Oui, oui, j'allais vous le rappeler.
11:30 - Mais je vous le dis, je le sais, mais en fait, je ne suis pas assez con pour ne pas me rappeler,
11:34 ou je ne suis pas assez amnésique, ou assez lâche, ou assez faux-cul pour ne pas me rappeler
11:38 des conneries que j'ai dites. Et je l'ai dit, tout notre courant de pensée,
11:42 il était fasciné par M. Orban.
11:43 - Orban, qui est le cheval de Troie des Chinois aujourd'hui en Europe.
11:47 - Et pas le cheval de Troie, et l'allié de M. Poutine, qui se cache même pas de ça.
11:53 Bien sûr qu'il y a ça, c'est le reste de la fascination.
11:55 - Et qui ouvre son territoire aux véhicules chinois, électriques, pour envahir l'Europe.
12:00 - C'est exactement ça, c'est-à-dire qu'on est allé soutenir un type, une personnalité,
12:05 qui est exactement tout ce qu'on devrait ne pas aimer.
12:09 Tout ce qu'on ne devrait pas aimer. C'est ça la réalité.
12:12 Et aujourd'hui, les prises de position quand elle dit ça, enfin, qu'elle aille le dire en Ukraine.
12:16 Tiens, je lui propose d'aller en Ukraine raconter ça.
12:19 - Bien, faut-il inviter Vladimir Poutine aux commémorations du débarquement en Normandie le 6 juin ?
12:23 - Non.
12:24 - Non ? Il n'a pas sa place ?
12:26 - Il n'a pas sa place. Attendez, là, il fait la guerre, il envahit un pays européen.
12:29 Non, non, on ne va pas les tirer, on les laisse dans leur pays.
12:34 - Bien, le Proche-Orient, la France, doit-elle reconnaître un État palestinien ?
12:37 - Non. Aujourd'hui, enfin, attendez, dans l'absolu, moi je suis pour deux États.
12:42 Évidemment, il n'y a pas d'autre solution. De toute façon, qu'est-ce que vous voulez proposer comme autre solution ?
12:46 Il n'y en a pas d'autre. Donc, l'évidence, c'est ça.
12:48 Mais aujourd'hui, c'est donner une prime au Hamas.
12:51 Mais comment on peut hésiter là-dessus ? Comment on peut ?
12:55 Voilà une des raisons pour lesquelles je ne voterai pas pour M. Glucksmann.
12:58 Ce discours, tenu ça, vous ne pouvez pas le faire aujourd'hui.
13:02 Pardon, je ne vais pas faire une grande analyse géopolitique.
13:05 Attendez, le Hamas, il reconnaît Israël ?
13:08 Il reconnaît Israël ? Bien sûr que non !
13:11 Il veut rayer Israël de la carte.
13:13 Aujourd'hui, reconnaître la Palestine, l'État palestinien,
13:19 c'est donner un blanc sain au Hamas.
13:22 En tout et pour tout. Tout le reste, c'est que des fariboles, comme dirait l'autre.
13:26 Que des fariboles.
13:27 Est-ce que vous allez éteindre les lumières dans votre ville ?
13:30 Vous avez vu l'appel du maire de Marseille, Bono Païen,
13:33 à éteindre les lumières à 22h en soutien au peuple palestinien ?
13:38 Non, mais attendez. Comment ? Vous me voyez faire ça ?
13:41 Non, mais je vous pose la question.
13:43 Vous savez ce que j'ai fait ? C'était lundi, c'était la journée de la résistance.
13:47 J'ai reçu Aner Shapira, ça ne vous dit rien ? Aner Shapira, c'est un garçon de 22 ans.
13:51 Un type qui était à la Rev Party, vous savez ?
13:54 Il fait du rap, pour vous dire.
13:58 Passifiste, anarchiste, il se définit.
14:01 Passifiste anarchiste, oui.
14:03 À l'appel de l'armée, le 7, évidemment, il était aussi militaire.
14:08 C'est ça que je trouve formidable.
14:10 Tu peux avoir ces idées-là,
14:12 c'est les mecs qui signent les pétitions pour défendre le peuple palestinien.
14:16 Il était en plus militaire d'élite.
14:19 Il s'est retrouvé sur les routes en Israël,
14:23 vous avez des espèces de blocos dans lesquels vous pouvez rentrer
14:26 pour vous protéger quand il y a des alertes à la bombe.
14:29 Il est rentré dans un de ces blocos.
14:32 Il s'est mis à la porte d'entrée.
14:34 Derrière lui, il y avait une vingtaine de gens.
14:37 Il a...
14:39 J'étais avec sa famille, c'est pour ça que je suis...
14:43 Il a rejeté sept fois des grenades
14:47 que les assassins du Hamas ont jetées dans ce blocos.
14:51 À la huitième, elle lui a explosé à la figure, il est mort.
14:54 C'est ça.
14:55 Moi, c'est eux que je rommage.
14:58 Je peux vous lire trois lignes ?
15:00 Je vais juste me permettre de les lire.
15:03 Vous savez, Johan Farr, vous voyez qui c'est ?
15:05 - Oui, un avocat.
15:07 - Non, c'est l'auteur du "Chat du Rabbin".
15:11 - Je vous lis. Il cite un rapport d'un légiste.
15:14 Pardon, dix secondes.
15:16 D'un légiste israélien, sur un constat.
15:19 "C'est la table du Chabbat.
15:21 Les enfants, un garçon et une fille de six ou sept ans,
15:25 sont menottés d'un côté de la pièce.
15:28 Les parents, de l'autre.
15:30 Ils ont arraché un œil au père.
15:33 Ils ont coupé les seins de la maman.
15:36 Ils ont coupé les doigts du petit garçon
15:39 et tranché un pied à la petite fille.
15:42 Ils ont mangé le repas à la table de cette famille
15:46 pendant qu'il les torturait.
15:48 Puis, ils ont mis à chacun des quatre
15:51 une balle dans la tête."
15:54 Ça, c'est intentionnel.
15:57 Tout ce qui se passe, tous les bombardements.
16:00 Jean-Jacques Bourdet, tous les bombardements, c'est terrible.
16:02 Moi, j'étais dans les zones de guerre, c'est terrible.
16:04 Vous êtes émus aux larmes de voir ce qui se passe à Gaza
16:08 et les bombardements et les enfants qui meurent.
16:12 Mais, on ne les tue pas comme ça.
16:15 Personne d'Israël, des armées israéliennes,
16:18 va faire ça à des gosses palestiniens.
16:20 C'est ça la différence.
16:22 - Et Aymeric Caron, vous avez vu ses déclarations, député LFI,
16:26 déclare ne pas appartenir à la même race humaine
16:29 que certains soutiens d'Israël.
16:32 - Qu'est-ce que vous voulez que je vous réponde ?
16:35 - Rien.
16:36 - Qu'est-ce que vous répondrez ?
16:38 - Je ne sais pas.
16:39 - Qu'est-ce que vous répondriez, vous, à ce degré d'ignominie ?
16:44 - Vous avez vu, évidemment, ce qui s'est passé dans l'hémicycle,
16:50 le mardi, avec ce drapeau palestinien brandi.
16:53 Sébastien Delogu, qui est le député des Bouches-du-Rhône,
16:58 qui a brandi ce drapeau, a dit après
17:01 "Moi, je me fous de l'interdit, je l'ai fait.
17:03 C'est interdit, mais je l'ai fait."
17:05 Est-ce que ce n'est pas le mauvais exemple donné aux jeunes délinquants ?
17:08 On se moque, finalement, on se moque des interdits,
17:11 on se moque de la loi.
17:13 - C'est à la fois ça, évidemment,
17:16 surtout, attendez, pour les parlementaires qui votent la loi,
17:19 de façon incidente.
17:20 C'est-à-dire que si tu ne respectes pas la loi
17:23 et que tu es censé la voter,
17:25 les gens se disent "attends, pourquoi ils m'emmerdent avec les lois
17:28 si celui-là même qui les vote ne les respecte pas ?"
17:31 Mais au-delà de ça,
17:33 on a été habitué à leur pratique et tout.
17:36 Sur le fond, quand même,
17:38 sur le fond,
17:39 le drapeau palestinien dans l'hémicycle,
17:42 il a raison, Gabriel Attal, il y a deux drapeaux.
17:44 D'abord, il y a le drapeau français, évidemment,
17:46 et puis il y a le drapeau européen, je suis profondément européen.
17:49 - Seuls ces deux drapeaux doivent entrer dans l'hémicycle.
17:52 - Absolument, c'est seuls qui ont leur place.
17:55 Alors, il le fait par conviction,
17:57 peut-être qu'il le croit, ce qu'il fait.
18:00 Ou est-ce qu'il le font, je le crois aussi,
18:02 par calcul électoral.
18:04 Il y a un calcul cynique de la part de la France insoumise.
18:07 Il y a l'idée, mais qui est abominable,
18:09 pour les gens qui veulent séduire.
18:11 Ils pensent que les gens,
18:13 en gros, que la communauté musulmane en France nombreuse,
18:17 si tu la flattes avec des choses comme ça,
18:20 ils vont voter pour toi.
18:21 Mais c'est l'apprendre.
18:22 Pourquoi la communauté musulmane ?
18:24 - Robert Ménard, la majorité pénale,
18:27 doit-elle être ramenée de 18 à 16 ans en France ?
18:30 - Écoutez, j'ai lu un argument dont je ne sais pas s'il est vrai.
18:34 On me dit, si on faisait ça,
18:36 on serait obligé de ramener la majorité électorale à 16 ans.
18:41 Ce qui suffira à me faire changer d'avis.
18:43 Aujourd'hui, c'est pour ça que je ne réponds pas à votre question,
18:46 parce que je ne sais pas ce point.
18:48 Qu'il faille changer aujourd'hui les règles de la justice des mineurs.
18:53 Oui, il y a ça, il y a la responsabilité des parents,
18:57 il y a l'idée que quand tu es mineur,
18:59 que tu as entre 13 et 18 ans,
19:01 spontanément, tu as la moitié des peines.
19:03 Enfin, vous voyez, moi je vois dans ma ville, les gamins...
19:06 - Comment fonctionne votre couvre-feu d'ailleurs, Abézié ?
19:08 - Ah mais pour l'instant, bien...
19:10 - Pour les moins de 13 ans, à partir de 22h, c'est ça ?
19:13 - Bien sûr, il y a beaucoup moins de gosses dans les rues.
19:15 - Ça fonctionne bien ?
19:17 - Écoutez, pour vous dire exactement,
19:18 depuis qu'on l'a mis en place,
19:20 on a arrêté 10 gosses qui avaient moins de 13 ans.
19:23 Avec trois cas.
19:24 Soit, je vais vous raconter, parce que de temps en temps, tu te tombes à l'armée,
19:27 soit on les amène au commissariat,
19:29 et on appelle les parents.
19:31 J'ai en tête un cas, vous savez combien de temps
19:34 ils ont mis les parents pour venir ?
19:35 Une heure et demie !
19:37 À minuit, pour venir chercher leurs gosses.
19:39 Mais tu les jettes quand ils arrivent quand même !
19:42 Deuxième cas, je vous donne pour vous dire un peu les responsabilités.
19:45 Deuxième cas, c'est un gosse,
19:47 on l'a appelé, on a appelé les parents,
19:49 en disant "Tenez, venez le chercher à l'endroit où il était".
19:52 "On va aller le chercher."
19:53 Il nous a envoyé son frère de 14 ans.
19:55 Vous croyez qu'ils vont s'emmerder à se déplacer ?
19:58 Et le troisième cas, on l'a ramené à la maison,
20:02 et vous savez ce qu'ils ont dit ?
20:04 "Ah mais il n'est pas à la maison !"
20:06 "Quoi, il n'est pas à la maison ?"
20:07 "Vous vous êtes pas aperçus qu'il n'était pas dans la chambre ?"
20:10 Enfin, vous vous dites !
20:11 Et là, c'est un problème d'éducation.
20:13 Le problème, c'est pas que les enfants qui ne sont pas éduqués,
20:15 c'est qu'on tombe sur des parents qui, eux-mêmes,
20:18 Jean-Jacques Bourdin, n'ont aucune éducation,
20:20 aucun sens des responsabilités.
20:23 Je vous rappelle, je marie des gens,
20:25 je lis un certain nombre d'articles du Code Civil,
20:28 il y en a un sur tes devoirs de père et de mère.
20:31 Tu as des devoirs, et des devoirs, c'est protéger tes enfants.
20:34 Or, c'est pas simplement que ces gosses,
20:36 de temps en temps, ils sont un problème pour les autres,
20:38 mais c'est souvent un problème pour eux.
20:40 Vous avez des enfants, moi j'ai des enfants,
20:42 à 8 ans ou 10 ans, vous laissez vos gosses,
20:45 vous savez pas où ils sont,
20:46 et ils sont, tiens, ils sont dans la rue ce soir.
20:48 Enfin, attends, tu tombes à là,
20:50 tu te dis, mais qu'est-ce qu'ils...
20:51 Quel poids chiche ils ont dans leur tête !
20:53 - J'ai une dernière question.
20:55 La Colombie, longue tradition tauromachique,
20:58 a voté l'interdiction de la corrida à partir de 2027.
21:01 La mise à mort des taureaux sera interdite.
21:04 Doit-elle l'être en France ?
21:06 Doit-elle l'être en France ?
21:08 - Un mot sur la Colombie, quand même.
21:09 Parce que le président colombien,
21:11 c'est l'ancien chef de la guérilla.
21:13 C'est une espèce de fou furieux...
21:15 - C'est une gauche colombienne...
21:17 - Il devrait être aimé par Jean-Luc Mélenchon.
21:19 Je pense qu'il doit le saimer.
21:21 Je plaisante, je sais pas, mais c'est un peu les mêmes.
21:23 Est-ce qu'il faut l'interdire ?
21:24 Mais bien sûr que non !
21:25 Attendez, Jean-Jacques Bourdin,
21:27 si vous n'aimez pas la corrida,
21:29 je vous oblige pas,
21:30 vous pouvez faire la Feria à Béziers
21:32 sans aller à la corrida.
21:34 Moi, j'ai des réticences par rapport à la corrida,
21:37 parce qu'en plus, enfin, je vous l'ai dit ici,
21:40 je suis végétarien et tout,
21:42 donc j'ai pas de fou...
21:43 Et en même temps, c'est un élément essentiel
21:46 de la culture du Midi.
21:47 C'est formidable !
21:48 Et puis, écoutez, ça va vous paraître
21:50 d'un truc de macho insupportable,
21:53 mais je trouve que le courage,
21:55 c'est une vertu formidable.
21:56 En politique, bien sûr,
21:58 et tout le monde n'en fait pas preuve,
22:00 mais dans la vie, le courage physique,
22:02 vous n'êtes pas ébahis par des gens
22:04 qui prennent ce risque-là.
22:05 Alors vous pouvez ne pas aimer,
22:07 vous pouvez...
22:08 Mais foutez-nous la paix !
22:10 Si on a envie, nous, d'aller à la corrida,
22:13 moi, j'emmerde personne
22:15 s'ils font des choses qui ne me plaisent pas.
22:17 Arrêtons, en espèce, de vouloir décider
22:20 pour tout de chacun.
22:21 Et vive la corrida !
22:22 - Merci à Robert Ménard d'être venu nous voir ce matin
22:25 sur l'antenne de Sud Radio, 0826-300-300.
22:28 Vous êtes d'accord ou pas d'accord
22:29 à ce que vous venez d'entendre ?
22:31 On en parle, et puis nous aurons un petit débat
22:33 tout à l'heure, à 9h15,
22:35 un petit débat consacré aux Européennes,
22:37 avec quatre têtes de liste
22:40 de ces Européennes,
22:41 Hélène Thouy, qui est tête de liste du Parti Animaliste,
22:44 Pierre Larou, qui est député européen,
22:46 tête de liste Nouvelle-Dôme,
22:47 Guillaume Lacroix, qui est président du Parti Radical de gauche,
22:51 et Jean-Marc Gouvernatori, tête de liste écologie au centre.
22:55 Merci de nous accompagner.

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