• il y a 8 mois
Avec Robert Ménard, maire de Béziers

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##L_INVITE_POLITIQUE-2024-03-04##

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Transcription
00:00 (Générique)
00:07 - Bonjour, bonjour à toutes et à tous, les Français veulent savoir, ce matin, parlons vrai avec Robert Ménard, maire de Béziers.
00:14 Robert Ménard, bonjour. - Bonjour.
00:15 - Merci d'être avec nous. Congrès à Versailles cet après-midi, la France va probablement devenir le premier pays au monde à inscrire dans sa constitution la liberté pour les femmes,
00:24 d'avoir recours à l'interruption volontaire de grossesse. Auriez-vous voté pour ?
00:29 - Oui, j'aurais voté pour un peu la mort dans l'âme. - Et pourquoi auriez-vous voté pour ?
00:38 - Parce que j'ai toujours été pour l'avortement, c'est peut-être le seul sujet de désaccord avec mon épouse sur cette question-là.
00:46 Et en même temps, je sais à quel point c'est un mauvais vote, parce que je crois que c'est d'abord pour deux raisons.
00:55 D'abord, c'est une espèce de coup politique. Vous savez, quand vous n'arrivez à rien changer, tu trouves là-dessus un consensus.
01:02 Et ensuite, parce que je continue à penser, mais même pour reprendre, vous vous rappelez le mot de Simone Veil, c'est un drame, ça reste un drame,
01:09 c'est pas un geste habituel pour un médecin. Un médecin, il n'est pas fait pour faire ça, il est fait pour vous soigner.
01:17 Et je pense, parce que j'entends les uns et les autres, que la clause de conscience des médecins, elle est mise à mal, elle sera mise à mal.
01:27 Quoi qu'en disent les uns et les autres. Regardez le planning familial, ils ont déjà annoncé, vous savez, il y a une double clause de conscience.
01:33 Celle de tous les médecins, et une spéciale pour... Ils disent "ah, il faut la supprimer". Et puis en plus, comment vous dire...
01:41 Oui, j'ai l'impression que... qu'on ne prend pas en compte, qu'on en a fait un débat idéologique, c'est-à-dire que je crois que ça reste...
01:50 - C'est un gadget, dit Marion Maréchal.
01:52 - Je ne dirai pas ce mot-là, parce que moi, parce que même comme garçon, quand ça vous arrive à un couple, c'est un choix terrible à faire,
02:01 et que je crois que ça mérite mieux que cette espèce d'utilisation politique des choses. Mais vous savez, ça ne s'est pas fait que pour ça.
02:10 Rappelez-vous, je ne sais pas, la PMA. Jamais on ne fera pas la PMA, ils l'ont fait. Demain, ils feront la GPA.
02:18 Les ventres des femmes serviront de monnaie. On les paiera pour avoir des enfants. Je crois que ces réformes, elles sont des réformes, oui,
02:27 avec lesquelles il faut être très, très, très prudent. Et là, j'ai l'impression qu'on ne l'est pas assez. Vous vous rendez compte quand même ?
02:35 Moi, il y a des trucs qui me... Et en même temps, je suis pour, parce que je me suis battu pour ça, parce que je pense que c'est nécessaire,
02:42 c'est évidemment, c'est la liberté. En même temps, l'idée, c'était quand même qu'il y en ait moins. Il n'y en a jamais eu autant d'avortements.
02:50 Vous vous rappelez ? Je ne sais pas si vous vous rappelez, je ne me rappelle plus quand c'est ce que c'était, je pense que c'était 2015 ou 2016,
02:56 on a supprimé le délai de... Vous savez, les femmes avaient huit jours pour le faire. Il y a deux ans, on a supprimé même pour les mineurs.
03:02 Enfin, attendez, quand vous achetez quelque chose, on vous donne huit jours pour prendre une décision. Et sur un geste aussi important,
03:11 on ne vous donne plus ça. Et en même temps, vous savez pourquoi je suis prudent ? Je suis prudent parce que dès que tu dis ça,
03:17 tu apparais pour un vieux réac. Vous savez, quelqu'un qui ne serait pas dans l'air du temps, quelqu'un qui...
03:23 - Vous êtes réac ? Tiens, j'en profite, Roger Amena. - Je ne sais pas.
03:28 - Vous êtes un vieux réac ? - Non, j'espère que non. - Mais réac ? Réac ?
03:33 - Non, peut-être... - C'est quoi d'ailleurs un réac ? - Je ne sais pas, peut-être je suis pas au fait des choses qu'on écoute sur la musique...
03:40 - Vous êtes l'idéologue du pragmatisme. Vous aimez cette formule ? - Cette formule, j'aime bien. Oui, parce que je pense que c'est que ça qui me guide.
03:48 Que ça. Et sur cette affaire d'avortement, ouais, voilà, je...
03:52 - Je vais revenir sur le pragmatisme, Robert Ménard, mais est-ce que vous avez suivi le meeting de lancement de la campagne de Jordan Bardella pour les européennes du 9 juin ?
04:02 Vous l'avez suivi ? - Oui, j'ai écouté des extraits. - Vous avez écouté des extraits.
04:05 "Plus aucun drapeau européen à côté du drapeau français. Peut-on être candidat à une élection européenne en retirant le drapeau européen ?"
04:11 Deuxième meeting. - Attendez, mais moi, ça a été un débat avec eux, d'ailleurs, puisque dans ma liste, il y avait des gens du Rassemblement National,
04:17 et j'ai toujours mis le drapeau européen à la façade de ma mairie. Attendez, le problème, mettons, même pour l'agriculture, attendez, moi, je suis du sud.
04:25 - Oui. - Avec la... Il y a de la vigne chez nous, enfin, vous savez, à Pauvret-Bessier, tu fais pas de l'élevage, en fait. Très peu, tu fais de la vigne.
04:31 Le problème, c'est pas qu'il y a trop d'Europe, c'est qu'il y en a pas assez. C'est que... Il y a un certain nombre de produits qui sont interdits, de phytosanitaires qui sont interdits en Espagne,
04:40 et qui sont autorisés en Espagne et interdits chez moi. On a besoin de plus d'Europe. Moi, je suis un européen convaincu jusqu'au bout des doigts. Vous savez pourquoi ?
04:49 Parce que j'ai passé 25 ans de ma vie à aller dans des pays en guerre. Et qu'il a fallu maintenant l'Ukraine pour que les Européens, finalement, heureux, tranquilles,
04:58 imaginent que la guerre, ça pouvait être quelque chose qui les concernait. Et à qui on doit ? À qui on doit de vivre en paix ? À l'Europe. Quoi qu'en pensent les gens ?
05:09 Rien que pour ça, je serais européen. Rien que pour ça.
05:12 - Alors l'Europe de Bardella, une Europe à la carte dans laquelle les États auraient le loisir de participer ou non à des coalitions, il faudrait abandonner tous les traités,
05:20 mais sans l'assentiment d'autres pays, comment faire ? D'ailleurs, abandonner toute stratégie commune, plus de défense commune, plus de diplomatie commune, plus de projet commun,
05:29 plus de financement commun... Vous n'en voulez pas de cette Europe ou vous en voulez de cette Europe ?
05:34 - Je n'en veux pas de... Ça n'existera pas. Parce que pour changer les règles du jeu, il faut l'accord des 27. Et qu'est-ce qu'il fait M. Bardella si les autres pays lui disent non ?
05:44 Il va avoir quoi, la Hongrie et la Slovaquie pour soutenir cette démarche-là ? Même Mme Mélanie, pour prendre quelqu'un qui est, a priori, proche de la droite, de la droite en Italie,
05:55 elle n'en veut pas de ça. Comment tu fais ? Ça veut dire que pour se faire élire, on dit, il dit, un certain nombre de choses dont il sait pertinemment qu'ils ne le feront jamais.
06:07 Pertinemment qu'ils ne le feront jamais. Et c'est ça la démagogie. Il n'y a pas que le Rassemblement National de ça. - Non, c'est partagé.
06:13 - Oui, mais c'est pour ça que les gens n'aiment pas la politique. Parce que, attendez, vous croyez sérieusement que M. Bardella, il pense qu'il va convaincre les Allemands,
06:22 ou les Italiens, j'en parlais, ou les Espagnols, ou d'autres pays, de renoncer à tout ce qu'est l'Europe, et de cette Europe à la carte qu'il souhaite ?
06:31 Mais bien sûr que non ! Ça n'existera jamais, ça. Et il le sait. Mais aujourd'hui, c'est tellement facile. Enfin, attendez, moi, je le vois encore chez moi, c'est tellement facile de taper sur l'Europe.
06:42 Puis, attendez, c'est une espèce d'habitude de la classe politique. Quand tu ne sais pas quoi faire, c'est la faute de Bruxelles. Attendez, qu'à Bruxelles, il y ait des problèmes,
06:49 je suis le premier à le penser, qu'il y ait trop de normes, qu'il y ait un certain nombre de trucs qui étouffent un certain nombre de secteurs d'activité.
06:57 - Et la ministre, elle fait un tour lourd, enfin, etc. - Absolument ! Mais attendez, attendez, c'est pas la cause de nous. En plus, pour l'administration débordante, honnêtement, je crois pas que la France est vraiment au sein de Bruxelles.
07:08 - Oui, de leçons à donner. Alors, la dernière fois où vous êtes venu nous voir, vous me disiez vouloir voter pour la liste rurale du chasseur Willy Schrand. C'est toujours votre intention ?
07:19 - Bah oui, mais parce que... - Toujours ! - C'est toujours mon intention, parce que... Alors, le mot paraît un peu mal choisi. C'est mes potes, c'est mes copains. On a en commun d'aimer à peu près les mêmes choses.
07:32 Ils aiment parler de cette France qui me touche le plus, c'est la France rurale. Ils aiment les mêmes choses que moi. Moi, j'aime un certain nombre de choses.
07:42 Je ne sais même plus le dire ici, parce qu'après tu te fais engueuler. J'aime la corrida. Je veux surtout qu'on m'emmerde pas là-dessus. J'ai envie qu'on me foute la paix.
07:50 J'en ai assez du mépris qui suinte d'un certain nombre de grand-dits, y compris Montpellier, chez moi, ou Toulouse. Attendez, c'est exactement le même topo que les parisiens.
07:59 Voilà, j'aime tout ça. En même temps, je sais que c'est pas très crédible, parce que je crois pas que Willy, il va renverser la table et il va gagner les élections européennes.
08:07 Mais de temps en temps, j'ai des fidélités comme ça. Et peut-être que ça m'évite de répondre à une question, c'est s'il était pas là, pour qui je voterais ?
08:16 Ça serait plus compliqué. Mais bien sûr, c'est plus compliqué. Aujourd'hui, je sais plus très bien.
08:21 Vous êtes ailleurs aujourd'hui ? Vous êtes en dehors de tous ces jeux politiques ?
08:26 Je les supporte plus. Et plus ça va, moins je les supporte. J'ai appris ça comme maire, moi. J'aurais jamais fait de la politique, j'étais journaliste, donc ça m'allait très bien.
08:35 Je supporte plus le fait qu'on soit obligé de choisir son camp et que tu sois sommé parce qu'un mec en face ou une fille en face dit qu'elle est pas de ton côté politiquement,
08:47 de dire qu'elle dit des bêtises spontanément, ou de dire "oui, elle a raison, mais, mais, mais, mais, mais, finalement, lui donnez-t-on". Et ça, je supporte plus.
08:55 En même temps, ça fait de moi quelqu'un un peu seul.
08:57 - Alors, sur l'Ukraine et la Russie, Marine Le Pen hier a dénoncé les postures guerrières d'Emmanuel Macron.
09:04 "Ni notre indépendance, ni notre intégrité territoriale ne sont en jeu", explique-t-elle ? A telle raison se trompe-t-elle ?
09:11 Notre indépendance, notre intégrité territoriale sont en jeu dans la guerre entre l'Ukraine et la Russie ?
09:16 - Qu'est-ce que ça veut dire ? Ça voudrait dire que ce qui se passe en Ukraine, au fond, ça nous concerne pas directement.
09:22 Mais bien sûr que ça nous concerne ! Bien sûr que c'est quelque chose d'essentiel qui se joue là. C'est de la lâcheté !
09:28 Évidemment, aujourd'hui, si tu te dis dans un meeting "je suis pour la paix", qui est pour la guerre ? Vous êtes pour la guerre ? Non, moi, je suis pas pour la guerre.
09:34 L'idée, c'est ça. C'est ça. Vous disiez ce que je supporte plus dans la politique. C'est ça. Vous savez, des effets de manche, des effets de prêtoires,
09:43 où on essaye de dire un certain nombre de choses uniquement parce qu'on sait qu'on va se faire applaudir.
09:47 Bien sûr que tout le monde préfère la paix à la guerre. Mais aujourd'hui, aujourd'hui, c'est Macron qui a raison. Moi, j'ai reproché...
09:53 - Vous avez approuvé l'intervention d'Emmanuel Macron l'an dix soirs, l'an dix derniers.
09:56 - Je me fous de savoir si je suis macroniste ou pas. Le problème n'est pas là. Moi, je lui donnais tort quand vous vous rappelez au début de la guerre,
10:03 il essayait de séduire Poutine. Il croyait qu'à son seul... - Il faut ménager Poutine.
10:09 - Voilà, son seul charme. Vous savez, je lui parle 25 fois par jour et je le convainc. Tu parles, il l'a convaincu. Mais aujourd'hui, il a raison.
10:16 Mais rappelez-vous au début de la guerre, au début de la guerre, tout un tas de gens, qu'est-ce qu'ils disaient ? Ils disaient "Ah non, non, non, on va pas
10:22 fournir des avions ou on va pas fournir un certain nombre de canons à longue portée parce que ce serait agressif." Et petit à petit, on s'y est mis.
10:31 Aujourd'hui, on ne peut rien exclure. Et ceux et ceux qui vous disent aujourd'hui "comme Marine Le Pen ou comme Eric Zemmour ou comme Jean-Luc Mélenchon",
10:42 au fond, ils sont les mêmes. - Ils se sont les mêmes ? Est-ce que ce sont les mêmes ? - Sur la politique étrangère, rien que pour ça, je voterai pas pour eux.
10:49 Rien que pour ça, je voterai pas pour eux. Parce que la seule question qui se pose, je vais vous dire, c'est un peu bêtaçon ce que je vais vous dire là.
10:57 Non, c'est vous qui posez les questions, je vais vous en poser deux. - Allez-y, allez-y. - Non, non, ce que je veux dire, vous êtes sûrs
11:03 que quand le début de la guerre commence, en février 2022, les trois, ils choisissent l'Ukraine ? - Non. - Vous en êtes sûr ? - Non.
11:13 - Et moi non plus. - Vous non plus ? - Rien que pour ça, rien que pour ça, je me dis que je voterai plus pour eux. Parce que quand même, attendez,
11:20 un chef de l'État, il a en main quoi ? Il a d'abord la politique étrangère. - Ça veut dire que vous ne voterez pas pour Marine Le Pen à la présidentielle ?
11:26 - Je ne voterai plus pour eux ? - Là, aujourd'hui, je ne voterai plus pour eux. - Vous ne voterez pas pour Marine Le Pen à la présidentielle ? - Non.
11:33 - Ce qui s'est passé là... - À cause de cela ? - À cause de l'Ukraine. - À cause de ses positions sur la politique étrangère, sur l'Ukraine, sur l'indépendance de la France, enfin, sur l'Europe ?
11:45 - Mais parce que... - Parce que c'est notre avenir qui est en jeu ? - C'est mon avenir, et je l'ai vu, j'ai été patron pendant 25 ans de Reportage Frontière.
11:54 J'ai vu à quel point ce qui vous paraît loin, vous savez, les gens se disent "Oh, c'est loin, ça ne me concerne pas". Mais ça vous concerne ?
12:01 Je ne vais pas faire d'analogie avec les années 30 et tout, mais combien il y a de gens qui pensent que tout ça, ça ne vous concerne pas ?
12:10 Au fond, si tu lâches demain un peu plus, si tu abandonnes, parce que ça finit par être ça, si tu abandonnes l'Ukraine, au fond, si ça doit calmer Poutine,
12:19 on sera tranquille d'abord. Quelle lâcheté, quelle saloperie, au sens propre.
12:24 T'sais, moi j'ai chez moi 200 ou 300 Ukrainiens que j'ai accueillis, je vais leur dire "Vous n'allez pas rentrer chez vous, vous n'allez plus rentrer chez vous,
12:32 parce que c'est plus vous qui déciderez". Mais comment tu peux dire ça aux gens ? Il y a quand même quelque chose, ça s'appelle la morale.
12:39 - Alors, est-ce que certains... J'ai beaucoup réfléchi à la question. Est-ce que certains responsables politiques sont fascinés par la force ?
12:45 - Ah mais Dieu ! Attendez, sur le Rassemblement National... - Parce que ça, vous avez, vous, beaucoup d'expérience, vous avez côtoyé de nombreux régimes,
12:54 vous avez vu de nombreux régimes dictatoriaux ou autres. Est-ce que certains sont fascinés par la force ?
12:59 - Mais bien sûr ! Et une partie de chez Mélenchon, à la France Insoumise et au Rassemblement National, ils sont fascinés par le personnage.
13:09 Ils sont fascinés... Attendez, moi j'en connais un certain nombre, j'en fais pas le nombre, on en a doute. Il y a une fascination, il y a ça !
13:14 Et il y a un truc incroyable, c'est leur détestation des États-Unis ! - Un vieil anti-américanisme !
13:21 - Attendez, alors que... Quand même, ils sont dingues ! Attendez, on va... Je sais plus dans combien de temps, là, on va fêter au mois de mai, de juin,
13:29 on fêtera les 80e anniversaire du débarquement. Enfin, qui c'est qui nous a sauvé la peau ? C'est les Russes ou les Américains ?
13:36 - Les deux ! Les Russes aussi ! - Les Russes en imposant dans les endroits où ils étaient des régimes dont on voulait pas !
13:42 Enfin, attendez, aujourd'hui, on... - Enfin, les Américains ont traversé l'Atlantique pour venir à notre secours.
13:47 Et nous ne sommes pas capables de franchir une frontière pour aller au secours des Ukrainiens, c'est ce que vous voulez dire ?
13:52 - C'est exactement ça ! Ils sont... C'est abominable ! À l'heure où on va fêter... Attendez ! En plus, on va avoir droit à des discours de faux culs !
14:00 Parce que c'est les mêmes qui vont applaudir les manifestations, les commémorations du 80e anniversaire, et aujourd'hui, aujourd'hui, ils sont prêts, eux, à abandonner !
14:10 Parce que ça se passera comme... Ça veut dire ça ! Ils abandonneront l'Ukraine en disant "non, enfin, attendez, vous les avez entendus, nos enfants vont pas mourir pour l'Ukraine !
14:18 Mais enfin, attendez, nos enfants vont pas mourir pour Danzig ! Vous vous rappelez un tout petit peu ? Vous vous rappelez ce qu'on faisait ?
14:23 On va pas quand même mourir pour la Tchécoslovaquie, à l'époque ! Enfin ! Enfin !
14:29 - Est-ce que c'est acceptable d'être complaisant ? Parce que c'est une forme de complaisance, Robert Maynard, de leur part ?
14:38 - Bien sûr, c'est de la complaisance pour... - Est-ce qu'il est acceptable d'être complaisant avec un régime qui est l'allié de la Corée du Nord et de l'Iran ?
14:45 - Mais c'est insupportable ! C'est insupportable ! Et ça... Comment vous dire ? Alors j'essaye de peser mes mots parce que là, je vais m'emporter et tout...
14:54 En tout cas, pour moi, ça les disqualifie pour diriger ce pays. Je n'ai pas envie, encore une fois, je n'ai pas envie de voter pour des gens dont je me dis,
15:05 dans une période de crise, et on l'a vu en février dernier, ils ne choisiraient pas, en gros, la démocratie face à la tyrannie. Parce que ça finit par être ça.
15:15 - Bien. Vous ne voterez pas Marine Le Pen, pourriez-vous voter pour vous ? Non, je vous dis ça, Robert Maynard, mais...
15:21 Est-ce que vous pourriez être candidat à l'élection présidentielle en 2027 ? Le candidat du pragmatisme, le candidat des solutions pour les gens et pour les citoyens ?
15:34 - Il faut une confiance en soi, une certitude de soi, que je ne suis... qu'aujourd'hui, là, face à vous, je ne suis pas sûr d'avoir.
15:48 Parce que, le matin, je me dis, c'est toi qui... tu peux aider à la France. J'aimerais le faire.
15:57 - Mais Abézier, vous réunissez des votes de citoyens de droite et de gauche, de tous les bords politiques. Est-ce que ce que vous faites, Abézier, vous ne pourriez pas le faire au niveau national ?
16:08 - Et c'est la question que je me suis posée, que je me pose, que je me pose régulièrement, me disant, est-ce que c'est... cette façon peut-être un peu différente de faire de la politique ?
16:20 C'est-à-dire de ne pas juger les gens sur leurs étiquettes, d'essayer de les écouter, de dire, de faire part de ses doutes. Tout le monde a des doutes.
16:30 Les gens, quand vous leur parlez, dès que vous les ramenez à leur vie, ils savent bien que c'est plus compliqué que ça.
16:35 Ils savent bien que face à leurs enfants, ils n'ont pas des réponses toutes faites, que dans leurs histoires d'amour et de couple, c'est plus compliqué qu'il n'y paraît,
16:44 que dans les choix que tu fais pour ton avenir, tu n'es pas sûr de ne pas te tromper. Moi, je pense que cette façon de le dire, de le partager, de dire que malgré ses doutes, il faut faire des choix.
16:55 Moi, ce que je reproche à Macron, c'est que le "en même temps", il ne fonctionne pas à un moment donné.
17:00 Intellectuellement, c'est plutôt séduisant de dire "tout le monde a un peu raison", mais à un moment donné, il faut trancher, être à la fois, faire part de ses doutes, ne pas avoir, ne pas être sûr d'avoir les réponses à tout.
17:11 Moi, je rêve d'un chef d'État qui ne s'occupe pas de tout, qui dise qu'il y a des choses, qui ne le regardent pas, il y a un gouvernement pour ça, mais qui prennent quelques engagements et qui les fassent respecter.
17:20 Oui, je me dis, peut-être, je pourrais incarner ça, mais en même temps...
17:23 - Vous n'écartez pas cette hypothèse ? - Non, je ne l'écarte pas, je ne l'écarte plus, je ne l'écarte plus.
17:29 - À un moment donné, vous l'écartiez, aujourd'hui, vous avez évolué, vous ne l'écartez plus ?
17:32 - Oui, parce que je vois d'abord, parce que j'entends des gens qui se disent "finalement, ce maire, il n'est pas si débile que ça", ce qu'il dit, je m'y retrouve, parce que je vois des gens qui me le disent,
17:45 mais en même temps, je me dis, est-ce que je suiciderais des gens qui se disent "j'ai la culture, les tauffes de ça" ?
17:53 - Si vous êtes candidat à l'élection présidentielle, vous allez faire peur à beaucoup de monde, à droite comme à gauche, à l'extrême droite comme à l'extrême gauche.
18:00 Vous allez faire peur à tout le monde, parce que vous risquez de grignoter de tous les côtés, vous le savez ?
18:06 - Oui, je ne sais pas, je me dis que si ça peut peser, si ça peut aider, mais en même temps, voilà, encore une fois, il faut être sûr de soi.
18:17 J'ai beaucoup de doutes sur moi. Quand je viens à ce micro-là, vous me recevez, dans le taxi, j'étais inquiet, j'appelais ma femme pour lui dire "votre inquiétude",
18:26 et je vous connais, parce que plusieurs fois, j'ai répondu à vos questions, donc je ne viens pas en terre inconnue ici.
18:31 Je sais comment vous êtes, c'est aussi pour ça que je suis un petit peu inquiet et tout, et chaque fois, je me dis "mais il y a tant de questions où je n'ai pas de réponse".
18:40 Or, je suis sidéré, je vais vous dire, je suis sidéré de la capacité que j'ai.
18:43 - Est-ce qu'il faut toujours avoir les réponses à tout ?
18:46 - Oui, mais sauf que, bien sûr, on les a pas, je ne les ai pas.
18:49 Si vous me demandez ce qu'il se passe dans telle ou telle chose, ou dans tel ou tel secteur, par exemple sur l'agriculture,
18:54 moi je peux vous parler de la viticulture, parce que c'est chez moi que je les connais, mais il y a des terrains.
18:59 Oui, mais tu as toujours peur de dire, en répondant à une question de vous, de dire "je ne sais pas".
19:05 Or, je pense que finalement, je le fais, et je pense que j'ai raison de dire que je ne sais pas, d'abord parce que je ne sais pas,
19:12 et parce que ce n'est pas forcément un affreux de faiblesse, mais aujourd'hui en France, il faut...
19:16 - Je vous parlais tout à l'heure du pragmatisme, le pragmatisme comme idéologie, ça vous va ?
19:21 - Le bon sens, le bon sens. - Le bon sens ? Le candidat du bon sens ?
19:25 - Oui, mais le bon sens, ça fait recette de grand-mère un peu vieillot.
19:30 Tout à l'heure vous disiez "REACT", ça fait un peu, il est d'un autre temps.
19:33 Peut-être que... Vous savez, tout à l'heure vous disiez sur REACT, je crois pas,
19:37 je pense qu'il faut protéger un certain nombre de choses, des choses...
19:40 Moi, je ne suis pas de ceux qui disent "c'était toujours mieux avant", c'est pas vrai,
19:43 j'ai des souvenirs d'enfance, je ne le pense pas. Mais je pense qu'il y a des choses à protéger.
19:47 Ce que moi j'ai envie, c'est de protéger certaines choses, et puis il y a des choses qu'il faut bousculer.
19:52 - Robert Ménard, j'ai deux questions encore.
19:54 Tiens, une question qui pourrait concerner un candidat à l'élection présidentielle, l'assurance chômage.
20:00 Est-ce que vous êtes favorable à la volonté du gouvernement de revoir les règles d'indemnisation du chômage ?
20:06 - Ben attendez, il y a un vrai problème, chez moi comme ailleurs,
20:09 vous avez des chômeurs et il y a des demandes d'emploi.
20:12 Comment tu expliques ça ? Comment tu expliques ça ?
20:14 Qu'il y a un certain nombre de gens, qu'il y a un certain nombre de gens,
20:18 pas certain, qu'on doit t'aider les gens à un moment donné,
20:22 mais il y a un certain nombre de gens, tout le monde le sait, qui s'installent dans le chômage.
20:26 Ça, vous le dites, pardon, vous dites ça, les mecs vous disent "qu'est-ce qu'il pense ?"
20:29 Mais enfin, je le sais, tout le monde le sait.
20:31 Tout le monde sait qu'il y a des gens qui cherchent pas du boulot.
20:34 Enfin, attendez, vous avez rencontré des patrons,
20:36 il y a 80 personnes qui doivent venir chercher un emploi,
20:41 t'en as un quart qui vient, et sur le quart qui vient,
20:44 t'en as trois quarts qui, eux non plus, n'ont pas réellement envie de trouver du boulot.
20:47 Bien sûr qu'il faut changer ça, qu'il faut changer ça.
20:50 On en a besoin. Et puis il n'est pas normal, il n'est pas normal,
20:54 qu'à un moment donné, comment dire, qu'à un moment donné,
20:58 si tu te mets à travailler, au fond,
21:01 t'es pas sûr de gagner plus d'argent et que ce soit plus facile
21:05 que si tu travailles pas. Mais quelle est cette situation de dingue, de dingue.
21:10 Aujourd'hui, par exemple, sur le RSA, je trouve,
21:13 le gouvernement a eu raison, sur ça il a raison, sur d'autres choses il n'a pas raison,
21:18 mais il a raison de dire aux gens "tu touches le RSA, tu vas bosser 15 heures par semaine".
21:23 Mais enfin, c'est normal !
21:25 - La tenue unique à l'école, quatre écoles à Béziers,
21:28 présentation en cours depuis une semaine maintenant, hein, un bilan ?
21:31 - C'est formidable ! D'abord ils sont mignons comme tout, alors vous allez voir.
21:34 - C'est un politique spectacle, un foutage de gueule, c'est Carole Delga qui disait cela
21:38 l'année dernière ici, à votre place, tiens.
21:41 - Ouais, mais c'est... Carole Delga là-dessus, qu'est-ce qu'elle en sait ?
21:46 Voilà, attendez, je ne sais pas, d'abord je suis sûr, ça ne réglera pas certains problèmes.
21:51 Si c'est pour me dire "ça ne va pas régler le problème des salaires des enseignants,
21:55 du nombre d'enseignants", attendez, je ne suis pas assez con pour ne pas m'en être aperçu.
21:59 Vous le direz de ma part à Carole Delga, je ne suis pas plus bête qu'elle et je l'ai mesurée.
22:03 Moi ce que je dis juste, c'est une expérimentation.
22:06 Mais Carole Delga, ça n'a jamais été essayé en métropole.
22:10 Elle a déjà, elle et les autres, ils ont déjà des réponses à ça.
22:14 Mais moi je dis "attendons, essayons, voyons si c'est bien".
22:18 Ce que j'ai vu, vous savez ce que j'ai vu ?
22:20 Moi, il y a une petite fille, vous savez ce qu'elle m'a dit ?
22:22 Je trouvais que c'était un mot de gosse, vous le direz à Carole Delga, je trouve que c'est vrai.
22:26 Je lui dis "mais il y avait..." c'est pas moi, c'est pas vrai, c'est une journaliste qui était là et qui lui posait la question.
22:30 Elle dit "ah oui c'est bien parce qu'on est moins jaloux et puis il y a moins de moqueries entre nous".
22:35 Je trouvais que c'était superbe.
22:36 Moins de jalousie, moins de moqueries parce que t'as pas le bon vêtement.
22:40 Rien pour ça, je suis content d'essayer.
22:42 D'essayer.
22:43 Ensuite, on se donne rendez-vous, on va voir si ça marche, si ça marche pas, on va voir.
22:48 Attendez, je tape sur Carole Delga, Madame Belloubet, vous avez vu ?
22:52 En plus parce que c'est un baisier, je sais pas ce qu'elle doit penser, j'ai un vieux réac et que c'est pas étonnant.
22:57 Attendez, elle est ministre, c'est vrai qu'avec tout ce qu'elle a dit, les Faribault, les Trois-Pains, là-dessus...
23:02 Attendons de voir, essayons.
23:04 Mais en France, on fait des guerres de religion sur tout et n'importe quoi,
23:08 et au lieu d'être pragmatique, d'essayer, et on verra, on verra ce que c'est.
23:13 - Je voulais terminer sur les affiches de LFI mettant en scène des journalistes supposés être opposés à LFI pour inviter les électeurs à voter LFI.
23:23 - Ah, j'ai pas vu cette affiche. - Vous avez pas vu cette affiche ?
23:26 - Non, non, non, j'ai pas vu. - Vous avez pas vu ça ?
23:28 - Non, non, non. - Qui met en scène des journalistes avec en dessous "Votez LFI", quoi.
23:33 - Ah ouais ? - Vous votez un tel ou une telle vote, votez LFI.
23:38 - Utiliser l'image des journalistes pour inciter... - Je sais pas, vous savez...
23:42 - Vous avez pas vu ça ? - Non, non, non, aujourd'hui j'ai été peiné par ce qui s'est passé avec Reporters Frontières et tout ça,
23:48 - Oui. - Mais c'est une autre période de manche. - Vous avez été peiné ?
23:50 - Bien sûr, j'ai été peiné, j'ai créé cette association. - Pourquoi ?
23:52 - C'est fait pour défendre la liberté de la presse et quoi ? Ils organisent la chasse aux sorcières ?
23:58 Alors il y aurait un média... Attendez, CNews, c'est un média plutôt à droite.
24:01 Et alors ? Attendez, y a pas le droit d'avoir un média de droite dans ce pays ? - Vous l'assumez, d'ailleurs.
24:05 - Oui, et ça vous pose un problème. Y a bien des médias de gauche, moi ça me gêne pas.
24:09 C'est toujours la même méthode. Je veux juste être libre d'écouter ou de voir ce que j'ai envie de lire et d'écouter.
24:16 Et que l'organisation que j'ai créée, que j'ai participé à créer, aujourd'hui commence à dire
24:21 "je vais demander à chacun pour qui il a voté", et en plus vous le disiez vous-même,
24:25 vous êtes défini par un vote, vous ? - Non.
24:27 - Vous êtes de droite, de gauche, tu peux être de droite à un moment donné, de gauche à un autre.
24:30 C'est stupide. Mais la France, elle est... Et les journalistes, ils aiment pas trop la liberté, en réalité.
24:36 - Bien, merci Robert Menard d'être venu nous voir ce matin, 8h57.
24:40 Vous êtes sur Sud Radio 0826-300-300, si vous voulez intervenir après les infos de 9h.
24:46 Ciao !

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