Comment, aux États-Unis, la République frugale des pères fondateurs s’est-elle transformée en gouvernement de riches pour les riches ? En trois épisodes, cette série documentaire retrace les grandes étapes du capitalisme américain.
À la fin du XIXe siècle, un club de millionnaires – John D. Rockefeller et son monopole du pétrole, le roi de l’acier et philanthrope Andrew Carnegie ou le banquier J. P. Morgan qui, de Wall Street, finance la révolution industrielle – s’empare de l’Amérique, où les immigrés fournissent une main-d’œuvre corvéable à merci. Le pacte scellé entre mondes des affaires et de la politique accélère la course au profit de la libre entreprise et la mise en place d’un capitalisme impitoyable. Mais un courant progressiste dénonce l’exploitation, la détresse sociale et la puissance corruptrice des grandes fortunes : à la veille de la Première Guerre mondiale, le travail des enfants est interdit et un impôt est institué sur le revenu des plus riches. La philanthropie, exonérée de taxes, devient alors une niche fiscale de choix. En 1914, le massacre des mineurs grévistes de Ludlow (Colorado) heurte l'opinion. Acteur clé du passage à la mécanisation et à la production de masse, Henry Ford, lui, décide de payer ses ouvriers le double du salaire moyen. Tandis que la productivité s’accroît dans ses usines, un épicier du Tennessee préfigure, avec le libre-service, la grande distribution. Mais après-guerre, les millionnaires, qui n’ont pas supporté l’irruption de l’État dans leurs affaires, retrouvent leur paradis perdu. Le travail des enfants est rétabli et les impôts baissent : c’est le retour du laisser-faire.
Hors de contrôle
Comment, aux États-Unis, la République frugale des pères fondateurs s’est-elle transformée en gouvernement de riches pour les riches ? Au fil d’un récit haletant, nourri d’archives d’un capitalisme américain très cinématographique, cette série documentaire révèle la continuité d’une élite qui a toujours su justifier son opulence et éliminer la concurrence, en recyclant habilement la mythologie du pays pour rendre sa domination acceptable. Fondé sur la liberté d’entreprendre et la recherche du profit individuel, mais aussi sur la maîtrise du droit – la loi au service de l'intérêt privé –, le système rend inévitable la concentration exponentielle de la richesse, même si les partisans de la régulation par l’État n'ont cessé de s’opposer à cet ultralibéralisme féroce. De l’alibi philanthropique à la promesse renouvelée du "ruissellement", du mythe du self-made-man à la figure héroïsée du génie visionnaire de la Silicon Valley, ces trois épisodes déroulent un siècle et demi d’un capitalisme devenu hors de contrôle depuis près de quatre décennies, en dépit des conflits et des luttes. Si le mouvement Occupy Wall Street, notamment, a dénoncé l'avidité de ce "1 %" de la population face aux "99 %" qui la subissent, 722 milliardaires et 22 millions de millionnaires en Amérique continuent aujourd’hui d'accroître discrèt
À la fin du XIXe siècle, un club de millionnaires – John D. Rockefeller et son monopole du pétrole, le roi de l’acier et philanthrope Andrew Carnegie ou le banquier J. P. Morgan qui, de Wall Street, finance la révolution industrielle – s’empare de l’Amérique, où les immigrés fournissent une main-d’œuvre corvéable à merci. Le pacte scellé entre mondes des affaires et de la politique accélère la course au profit de la libre entreprise et la mise en place d’un capitalisme impitoyable. Mais un courant progressiste dénonce l’exploitation, la détresse sociale et la puissance corruptrice des grandes fortunes : à la veille de la Première Guerre mondiale, le travail des enfants est interdit et un impôt est institué sur le revenu des plus riches. La philanthropie, exonérée de taxes, devient alors une niche fiscale de choix. En 1914, le massacre des mineurs grévistes de Ludlow (Colorado) heurte l'opinion. Acteur clé du passage à la mécanisation et à la production de masse, Henry Ford, lui, décide de payer ses ouvriers le double du salaire moyen. Tandis que la productivité s’accroît dans ses usines, un épicier du Tennessee préfigure, avec le libre-service, la grande distribution. Mais après-guerre, les millionnaires, qui n’ont pas supporté l’irruption de l’État dans leurs affaires, retrouvent leur paradis perdu. Le travail des enfants est rétabli et les impôts baissent : c’est le retour du laisser-faire.
Hors de contrôle
Comment, aux États-Unis, la République frugale des pères fondateurs s’est-elle transformée en gouvernement de riches pour les riches ? Au fil d’un récit haletant, nourri d’archives d’un capitalisme américain très cinématographique, cette série documentaire révèle la continuité d’une élite qui a toujours su justifier son opulence et éliminer la concurrence, en recyclant habilement la mythologie du pays pour rendre sa domination acceptable. Fondé sur la liberté d’entreprendre et la recherche du profit individuel, mais aussi sur la maîtrise du droit – la loi au service de l'intérêt privé –, le système rend inévitable la concentration exponentielle de la richesse, même si les partisans de la régulation par l’État n'ont cessé de s’opposer à cet ultralibéralisme féroce. De l’alibi philanthropique à la promesse renouvelée du "ruissellement", du mythe du self-made-man à la figure héroïsée du génie visionnaire de la Silicon Valley, ces trois épisodes déroulent un siècle et demi d’un capitalisme devenu hors de contrôle depuis près de quatre décennies, en dépit des conflits et des luttes. Si le mouvement Occupy Wall Street, notamment, a dénoncé l'avidité de ce "1 %" de la population face aux "99 %" qui la subissent, 722 milliardaires et 22 millions de millionnaires en Amérique continuent aujourd’hui d'accroître discrèt
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00:00 Il existe une lutte des classes. Mais c'est ma classe, la classe des riches, qui mène
00:21 cette guerre. Et nous sommes en train de la gagner. Warren Buffett, milliardaire.
00:26 Voici l'histoire d'un système fondé sur la recherche du profit individuel et la liberté
00:37 d'entreprendre. Dans un tel système, la concentration de toujours plus de richesses
00:44 dans les mains de quelques-uns est inévitable. Et pour le réguler, l'Amérique a décidé
00:54 d'interdire les monopoles et de taxer la richesse. Mais depuis une quarantaine d'années,
01:03 le capitalisme américain semble hors de contrôle. Des concentrations incroyables de capitaux
01:11 se sont accumulées dans tous les secteurs de l'économie, paralysant toute concurrence,
01:19 sans aucune réaction tangible des autorités. Et désormais, 722 milliardaires américains
01:31 et 22 millions de millionnaires payent en toute légalité moins d'impôts que leurs
01:37 secrétaires. Une situation si ubuesque qu'elle est même dénoncée par certains millionnaires.
01:47 Une proposition qui déclenche des réactions très instructives lorsque ces millionnaires
02:02 sont confrontés à des présentateurs, eux-mêmes millionnaires. En quatre décennies, les
02:28 riches ont pris possession de l'Amérique. Ou plus exactement, ils en ont repris possession.
02:34 Une histoire qui débute 120 ans plus tôt.
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