• il y a 2 mois
Dans le Dakota du Nord, la découverte d’une incroyable réserve de pétrole et de gaz de schiste estimée à plus de 18 milliards de barils de brut et le début de son extraction en 2008 ont tout changé.

Jadis misérable, cet Etat est assis sur un tas d’or. Épicentre de ce boom pétrolier, la réserve indienne de Fort Berthold perçoit près de 300 millions de dollars de recettes fiscales des industries du pétrole. Mais de cet argent, les 17.000 membres de la tribu MHA, acronyme des peuples Mandan, Hidatsa et Arikara qui la composent, n’en perçoivent pas grand-chose.
Cernés par les puits de pétrole, les torchères et la circulation incessante des camions citernes, ils vivent modestement et assistent, impuissants, aux dépenses somptuaires de leur chef de Tribu, récemment condamné pour sa gestion opaque des dollars de l’or noir.

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00:00On les appelle les Mauvaises-Terres, peu fertiles, elles sont le territoire de trois tribus sioux
00:26du Dakota du Nord, devenus après la découverte d'une énorme réserve de pétrole de schiste
00:32en 2008, riche à millions.
00:34Épicentre du miracle pétrolier, la réserve indienne de Fort Berthold est quinze ans après
00:49les premiers forages, une zone moribonde.
00:52Jeff White est agent de sécurité pour la police de la MHA, en 2014 on a créé la force
01:20anti-drogue de la MHA, c'est une sorte d'unité de police autonome au sein même de la réserve
01:33pour combattre les crimes liés à la drogue.
01:36La MHA, acronyme de Mandan, Idatsa et Arikara, les trois tribus de la réserve, est souveraine
01:48sur ses terres, empêtrée dans les affres de l'après-boum pétrolier.
01:52Vous avez une arme dans la voiture ? Oui, oui.
02:04C'est un chien pour les armes ? Oui, vraiment, j'ai une licence pour l'arme, je vais vous
02:08la montrer.
02:09Les armes à feu aux Etats-Unis sont sous le coup du deuxième amendement, qui permet
02:19à tous ses citoyens de porter une arme, donc il est en règle.
02:24Le boum pétrolier est passé, mais les pluies continuent de produire, et les gens perçoivent
02:33toujours des royalties, et c'est triste de le dire, mais certaines personnes continuent
02:38à consommer de la drogue.
02:39Si vous regardez la population de la réserve, dans son ensemble, bien sûr que c'est un
02:44énorme problème.
02:45Pour nous, ça l'est, mais ça l'est dans tout l'État.
02:49À Newtown, l'une des villes principales de la réserve, une seule artère, et des pick-up
03:03aussi nombreux que l'ennui y est épais.
03:06Les travailleurs du pétrole, partis forer ailleurs, ont abandonné leur mobile home.
03:19Et les maisons délabrées de la communauté indienne, devenues millionnaires, intriguent.
03:32Moi, je voudrais un burger frit.
03:49Cheese ou un burger ? Un cheese avec oignon et moutarde.
03:53Brandy Canyon est employée au TDH, le seul fast-food de la ville.
04:00Trois dollars, voilà votre monnaie, je reviens quand c'est prêt.
04:04Pour Brandy, native de la réserve, la revanche des Sioux par le pétrole a un goût amer.
04:11Beaucoup de gens imaginent que les Indiens de notre tribu ont des terres et du pétrole,
04:19mais non, c'est moins de 13% de 17 000 membres de la tribu, donc ça fait moins de 2000 personnes
04:28qui touchent des royalties du pétrole.
04:31La majorité d'entre nous ne possède ni terre ni pétrole.
04:35Nous, en tant que membres de la tribu, on est collectivement propriétaires de la terre
04:42de la réserve, mais comment cet argent est géré et dépensé, nous, on n'a pas notre
04:49mot à dire là-dessus, ce qui serait bien, principalement pour ce qui concerne les gros
04:54investissements.
04:55Gestionnaire de la réserve et des dividendes de l'or noir, la communauté indienne perçoit
05:0725 millions de dollars mensuels de revenus pétroliers et se charge de les investir.
05:13Musée à son effigie, bâtiments administratifs, aussi vides qu'inutiles, ont jailli de terre
05:23comme les hydrocarbures.
05:24Allez, montre-moi, je ne suis pas venu depuis quoi, 5 mois ? Non, 4 mois, 4 mois.
05:42Ouais, on sent bien la chaleur qui arrive là.
05:44Sourire satisfait, Mark Fox, président élu par la communauté, ne boute pas son plaisir
05:53à faire visiter sa future serre géante, aussi innovante que futuriste.
05:58J'ai hâte d'avoir mes fraises et mes poivrons, ça va être incroyable.
06:05Nous réinvestissons les revenus pétroliers en les réinjectant dans d'autres business,
06:12dans l'agriculture.
06:13Et ça, ça nous profite directement.
06:15Donc on est très excités à l'idée que des millions de tonnes de nourriture vont être
06:20produites ici et ça toute l'année.
06:25Pour mettre en œuvre son projet, le chef Sue, muet en ingénieur agronome, raconte
06:34fièrement que c'est le gaz perdu des torchères qui servira à chauffer son immense verger.
06:39Pendant des milliers d'années, on a fait pousser du maïs, des haricots, des citrouilles,
06:52des pastèques et on cultivait ça massivement.
06:54Et avec le temps, on est devenu dépendant, vous savez, par facilité avec les plats préparés.
06:58Mais maintenant, l'objectif, ce n'est pas seulement de revenir en arrière, de manger
07:02sainement ou de cultiver nos produits toute l'année, mais de devenir des exportateurs
07:08agricoles aux États-Unis et dans le monde entier.
07:10Et pour être honnête, ce n'est pas uniquement juste pour nous ou pour moi-même ou l'ensemble
07:17de la nation MHA qui sommes excités par ce projet, mais beaucoup d'autres le sont dans
07:21tout l'État.
07:22Le gouverneur, tout le monde nous observe.
07:24Coup du potager, 26 millions de dollars, mais pas l'ombre d'un projet de coup de pioche
07:35pour bâtir un hôpital.
07:37Benjamin Goodbird et son ami Kelly Ozzie, comme tous les Indiens de Newtown, doivent
07:44faire trois heures de route pour trouver une maison de santé.
07:47Ils restent devant les investissements de leur président face à un océan d'incompréhension.
07:55Il a coûté 1,9 million.
07:59Je ne suis même pas sûr qu'il soit sorti l'année dernière.
08:02Si, je pense qu'ils l'ont mis à l'eau trois fois.
08:04Mais à chaque fois qu'ils le mettent sur cale, ça coûte 2000 dollars, voire plus.
08:12Et voilà notre yacht.
08:20Il est là, le Island Girl.
08:24Les voix s'élèvent devant les dépenses somptuaires engagées par le conseil tribal,
08:29bien loin des préoccupations quotidiennes de ses membres honoraires.
08:34Les responsables de la MHA rêvent de relancer l'emploi et imaginent développer ici le
08:40tourisme.
08:41Alors pourquoi pas un yacht au pied de leur casino et de la rivière prise par les glaces,
08:47six mois de l'année ?
08:53C'est beaucoup d'argent perdu, une grosse perte.
08:57Ça ne vaut pas le coup, ils ne l'utilisent jamais.
09:02Ils ont même dû construire un quai spécial.
09:04Et ça, ça reste notre argent.
09:06C'est ce qu'il faut dire aux gens.
09:07C'est l'argent de la tribu.
09:11Mais le plus glaçant reste ce lac artificiel qui a englouti un pan de l'histoire des Indiens
09:18et que la direction tribale espère transformer en terrain de jeu.
09:26Son nom, c'est le lac Sakakawea.
09:29Et à l'origine, c'était la basse-vallée où étaient installés les camps des tribus
09:33Mandan et Hidatsa.
09:37On était là, on vivait là.
09:40À la place du lac, nos maisons étaient là, tous nos campements, nos communautés,
09:47nos clans, on vivait tous là.
09:53En quelle année ils les ont inondés déjà ?
09:55C'était dans les années 40.
09:56Oui, ils ont construit un barrage là-bas, plus bas, de l'autre côté.
10:04Ils ont édifié ce barrage et ils ont laissé le monter doucement.
10:11C'est en 1947 que le gouvernement fédéral américain contraint les tribus à céder leur terre
10:17au profit de la réalisation du barrage de Garrison.
10:20Elles seront relogées de part et d'autre des rives du fleuve,
10:24dans la bien nommée New Town.
10:27Une blessure encore à vif pour beaucoup d'entre eux, qui vivent comme un affront
10:32le projet touristique de leur propre clan sur ces terres sacrées.
10:38Nos maisons ont été détruites il y a très longtemps par des blancs.
10:45Et de voir aujourd'hui que notre propre peuple nous inflige ça.
10:51Cette réserve appartient au peuple.
10:57Et les gens ont leur mot à dire.
11:01Ce ne sont pas juste sept membres du conseil tribal.
11:05Ça devrait être nous tous.
11:07Chaque tribu, on devrait nous demander ce qu'on pense et parler.
11:27La rancœur des indiens, restée dans ce que l'on surnomme la réserve,
11:32est de plus en plus forte.
11:34La rancœur des indiens, restée dans ce que l'on surnomme la petite Arabie Saoudite d'Amérique du Nord,
11:40est palpable jusque devant les machines à sous du casino de New Town,
11:45propriété de la MHA.
11:52Je suis en colère, notre peuple a perdu beaucoup
11:56quand on a dû quitter le bas de la vallée à cause du barrage qui a été construit.
12:04On a perdu 24 000 hectares de terre.
12:09C'est beaucoup.
12:12Nous avons été séparés.
12:14Certains vivent de l'autre côté du pont.
12:16On a été dispersés.
12:18Nos familles ne se voient plus comme elles se voyaient avant.
12:26Quand ils ont installé le casino ici, c'était une bonne chose.
12:31Ça a donné du travail aux gens.
12:34Et les gens ont trouvé là aussi une manière de se voir.
12:38C'est une façon pour les gens aussi de sortir de chez eux.
12:46Joanne Matthews n'a jamais quitté la réserve.
12:52Mais plus que la nouvelle maison qu'elle occupe depuis la submersion de son campement,
12:56ce sont ces bruyants voisins qu'elle a souhaité nous montrer.
13:04La première chose qu'on se dit, c'est, oh mon Dieu, ils vont pomper juste là, maintenant ?
13:10Et le problème, c'est que la nuit, il y a ce bruit incessant et le sol qui bouge.
13:15Et même quand vous êtes couché, vous sentez les tremblements.
13:19Et vous vous demandez, mais qu'est-ce qu'ils font ? Et ces bruyants ?
13:26Et parfois, ça sent mauvais.
13:30Et c'est pas bon. C'est pas bon.
13:39Quand la nuit tombe, notre réserve ressemble à un gros gâteau d'anniversaire, tout illuminé.
13:47C'est comme ça.
13:49C'est comme ça est devenu le mantra des Indiens résignés de la réserve de Fort Berthold.
13:57Mais l'amertume, nourrie par les conséquences désastreuses du boom pétrolier, dépasse les frontières du territoire sioux.
14:06Elle n'a pas épargné les fermiers blancs qui élèvent du bétail sur leurs terres.
14:11Deux fois par an, une majorité se retrouve à Dickinson pour vendre leurs bêtes.
14:18Donald Nelson est l'un d'entre eux.
14:24Alors maintenant, on va passer un bon moment avec les voisins de la réserve de Fort Berthold.
14:29On va voir ce qu'ils font.
14:31On va voir ce qu'ils font.
14:33On va voir ce qu'ils font.
14:35Alors maintenant, on va passer un bon moment avec les vaches de Donald Nelson, 100% élevées à la maison, au ranch de Donald.
14:41Et je peux vous dire que le gars, quand il les nourrit, il les nourrit bien.
14:50Dans la famille Nelson, on est éleveurs depuis trois générations.
14:54À la tête d'un cheptel de 400 têtes, Donald et sa femme Rina ne tirent pas l'essentiel de leurs revenus de ces ventes de bétail.
15:06On a fait mieux que ce qu'on pensait, parce que le marché est un peu en dents de scie en ce moment.
15:10Elle va pouvoir s'acheter une nouvelle paire de bottes, et c'est tout.
15:12Oui, une nouvelle paire de bottes.
15:14Propriétaires terriens, Donald et Rina ont cédé aux sirènes des pétrodollars.
15:20Ils louent plusieurs de leurs parcelles aux compagnies pétrolières, ont fait rénover leurs maisons, emploient deux salariés agricoles.
15:27Mais ne diront rien des revenus qu'ils perçoivent.
15:33C'est un conflit d'intérêts.
15:35C'est un conflit d'intérêts.
15:37C'est un conflit d'intérêts.
15:39C'est un conflit d'intérêts.
15:40C'est un conflit d'intérêts.
15:41C'est un conflit d'intérêts.
15:45qui perd soif
15:50C'est un deal compliqué.
15:52Il y a du bon, et du mauvais.
15:55Le point positif, c'est que financièrement, pour l'état, ça va au-delà de leurs espérances.
16:02Mais ils ne savent pas comment gérer ça.
16:04Bien sûr, ça a fait gagner pas mal d'argent à certains.
16:07J'étais considéré comme un jeune fermier alors que j'avais 47 ans.
16:17Le boom pétrolier est derrière nous.
16:19Des puits continuent à produire, mais beaucoup moins.
16:22Et je n'aime pas la tournure que ça prend.
16:25Je ne veux pas rester assis là et voir des puits, comme je pourrais vous en montrer,
16:29qui sont toujours là et dont on ne peut rien tirer.
16:33Qui restent sur des terres jamais nettoyées, qu'on ne peut même pas cultiver.
16:40Je crois que je vais vous emmener là-bas.
16:46C'est mon terrain.
16:47Donc si quelqu'un vient, on ne sera pas ennuyé.
16:51Là, ce n'est pas mes terres.
16:55Sur les terrains de Donald, comme dans la réserve des Sioux toute proche,
16:59l'extraction du pétrole et du gaz a été rendue possible grâce à la technique du fracking.
17:06Un procédé moderne qui consiste à injecter un liquide sous pression dans la roche
17:11et perce les substrats les plus denses.
17:15Ce pétrole remonte mélangé à de l'eau salée, chargée d'arsenic et de substances toxiques.
17:22Des rejets nocifs, stockés dans d'immenses cuves,
17:25qui sont pour Donald une autre source d'inquiétude.
17:30Le problème, comme on dit, c'est que quand il y a un homme et une machine, ça finit toujours par déconner.
17:37Et maintenant, il faut trouver une solution pour ces eaux salées.
17:40Auparavant, on les mettait dans des fosses ou on les transportait par canalisation.
17:45Mais il y a souvent eu des fuites dans les pipelines.
17:51Et quand ces eaux remontent, il faut bien les traiter.
17:55Mais les compagnies pétrolières préfèrent passer sous silence les incidents
17:59et rechinent à nettoyer les plaines souillées et dépeuplées du Dakota du Nord.
18:05Une facture estimée à 2 milliards de dollars.
18:11On n'a pas vraiment les moyens de les attaquer.
18:14Ils ont les meilleurs avocats, ils ont le plus d'argent et ils savent comment faire traîner les choses.
18:21Mais l'État devrait prendre ses responsabilités.
18:24Parce qu'il a autorisé cela.
18:30Ironie de l'histoire, fermiers blancs et sioux marchent côte à côte sur le sentier de la guerre.
18:38Les voix s'élèvent pour critiquer la gestion des autorités fédérales ou tribales de cet argent du pétrole.
18:46À Newtown, Kelly Osier et ses cinq enfants vivent dans une maison de trois pièces
18:51et aimeraient que leur quotidien bénéficie davantage des royalties de l'or noir qui s'élèvent à 300 millions par an.
19:02Nous percevons 1000 dollars trois fois par an de royalties, enfin de revenus du pétrole.
19:10Imaginez, juste avec leur dernier achat d'un terrain pour 90 millions de dollars qu'ils ont signé,
19:18ils pourraient nous faire 5 autres paiements, ce qui nous ferait 8000 dollars à l'année, vous imaginez ?
19:29Dernières dépenses des gestionnaires qui passent mal, 5 hectares de terrain à Las Vegas,
19:35pour 90 millions de dollars.
19:39Réélu en 2022 pour un troisième mandat, Mark Fox, qui excelle dans l'autosatisfaction, a surpréparé l'avenir de son clan.
19:51Vous savez, un jour, il n'y aura plus ni gaz ni pétrole.
19:54Et je dois imaginer une stratégie de réinvestissement, ne pas mettre tous mes oeufs dans le même panier.
19:59Mais tant que ça rapporte, on va prendre cet argent, le faire fructifier et bâtir pour notre nation un système économique pérenne.
20:08Tous les projets que nous avons réalisés coûtent beaucoup d'argent, mais cet argent est bien dépensé.
20:15Alors oui, on est critiqués pour ne pas avoir publié nos bilans, mais c'est bon,
20:20la plupart des gens qui vivent ici voient de leurs propres yeux tout ce qu'ils ont fait.
20:25Le jour de l'enregistrement de cette interview, la SPJ, un consortium de journalistes américains,
20:32a décerné le Black Hole Award, le prix du trou noir, au président de la MHA,
20:38pour sa gestion opaque et hasardeuse des revenus du pétrole.
20:42Une maigre consolation pour les Indiens de la réserve, qui peinent à s'en sortir.
20:47C'est écrit. La société des journalistes professionnels a décerné cette année à Mark Fox,
20:53responsable des tribus affiliées du Dakota du Nord, son Black Hole Award.
20:58Une sinistre récompense destinée à mettre en lumière les violations des droits fondamentaux de ces administrés à être informés.
21:05C'est pour ça qu'on a décidé d'enregistrer cette interview.
21:09Une sinistre récompense destinée à mettre en lumière les violations des droits fondamentaux de ces administrés à être informés.
21:16C'est publié dans le New York Times.
21:20Moi, je pense que si on n'avait pas trouvé de pétrole sur notre réserve, ce Mark Fox ne serait jamais venu là.
21:27Ce gars, il pense à lui, il ne pense pas à son peuple.
21:33Pour moi, il pense comme un blanc, comme un homme blanc.
21:38Il n'a rien compris à notre culture et encore moins à notre manière de vivre.
21:44386 000 barils sont extraits chaque jour des 1300 puits encore en activité dans la réserve de Fort Berthold
21:53et assurent un quart de la production de pétrole des Etats-Unis.
21:57Les réserves de pétrole de la réserve de Fort Berthold,
22:00qui est une réserve de pétrole de la réserve de Fort Berthold,
22:06et assurent un quart de la production de pétrole des Etats-Unis.
22:36Allez, venez les gars.
22:39Venez là.
22:42Lui, c'est Chinsky.
22:45En langage sioux, ça veut dire fils.
22:54Avant, il n'y avait pas tout ce trafic.
22:57Maintenant, c'est vraiment dense.
23:01Les véhicules vont et viennent. Enfin, surtout les camions.
23:08Je sais que je ne peux rien faire contre ça.
23:12Je dois juste vivre avec.
23:16Ils n'enlèveront jamais ces trucs.
23:20Donc, quand on monte à cheval, on les contourne.
23:25On a nos petits chemins qui vont à la rivière.
23:30Et là, on voit tous les puits de pétrole.
23:33Alors oui, on se sent mal quand on se souvient de ce que c'était avant.
23:43Les Sioux du Dakota du Nord peinent à se réjouir que leur réserve
23:47ait été élevée au rang de première raffinerie indienne de l'histoire de l'Amérique.
23:56Et les cadences ne vont pas mollir.
23:59D'après les experts, les sous-sols retiennent encore suffisamment d'hydrocarbures
24:04pour faire tourner les balanciers pendant les 20 prochaines années.

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