SMART TECH - Emission du lundi 3 juin

  • il y a 4 mois
Lundi 3 juin 2024, SMART TECH reçoit Henri d'Agrain (Délégué général, Cigref) , Maya Noël (directrice générale, France Digitale) et Michel Combot (délégué général, Numeum)

Category

🗞
News
Transcription
00:00Proposition, manifeste, recommandation, alors les grandes organisations
00:12représentant du numérique et de la tech en France se sont mobilisées pour ces
00:15Européennes 2024, ça va être notre sujet. Aujourd'hui on a un débrief spécial
00:20Européenne 2024, on va parler de la politique numérique européenne au sens
00:25large, au sens beaucoup plus précis, on va s'intéresser aux questions de formation,
00:28d'emploi, de cybersécurité également, enfin vous les connaissez ces sujets mais
00:32on va les approfondir ensemble tout de suite.
00:38Pour cette spéciale Européenne, quelles sont les attentes, quelles sont les
00:42demandes de l'écosystème tech et numérique en France ? On voit ça avec mes
00:45invités Maya Noël, bonjour, bienvenue dans Smartech,
00:48directrice générale de France Digital, avec vous autour de la table Henri
00:52Dagrain, délégué général du CIGREF, bonjour Henri et Michel Combeau, délégué
00:56général de Numéum, bonjour Michel. Bonjour. Alors vous avez tous proposé
01:00beaucoup de choses, vous avez même mobilisé vos troupes autour de ces
01:04Européennes 2024 pour sensibiliser le politique, les interpeller et même les
01:08écouter sur ces sujets du numérique et de la tech, donc je voulais qu'on reprenne
01:13ensemble quelles étaient les principales recommandations venant de vous. On va
01:18peut-être commencer par la big picture, quelle est cette politique numérique
01:22qu'on devrait mener en Europe, alors en termes de réglementation, de coopération
01:27aussi entre les Etats membres. Michel, sur la partie Numéum,
01:32ça m'a amusé parce qu'en matière de réglementation, la
01:36première chose que vous demandez c'est, bon, maintenant il faut les appliquer les
01:40textes. Exactement, c'est vrai qu'on a connu au cours des dernières années une
01:43forme d'inflation réglementaire très importante. Je pense que l'enjeu de la
01:47confiance en numérique il est essentiel, clairement, si on veut pouvoir arriver à
01:51réussir cette transition numérique essentielle aux entreprises et à la
01:55société, il faut que les gens aient confiance dans les produits. Pour autant, on le
01:59voit, l'Europe a développé énormément de réglementations compliquées, coûteuses
02:03aussi pour les PME, on le rappelle par exemple l'IA Act, on estime que pour une
02:07petite entreprise de 50 personnes, c'est quelques centaines de milliers d'euros
02:10de mise en conformité. Pourquoi, qu'est-ce qui va coûter de l'argent sur la
02:14mise en conformité du texte qui réglemente, en tout cas par le risque,
02:17l'intelligence artificielle ? C'est exactement, c'est l'ensemble des
02:20procédures, c'est la mise à niveau en fait des procédures internes pour pouvoir
02:23en fait s'assurer que l'ensemble des produits autour de l'intelligence
02:27artificielle sont conformes au texte. Que l'on soit un producteur d'IA ou un
02:31utilisateur ? Exactement, un utilisateur, ça amène effectivement à faire une
02:34politique d'examen des risques. On ne conteste pas le besoin effectivement
02:40d'une transparence et d'une réglementation. Notre enjeu pour nous, en
02:43tout cas à Numéum, c'est de s'assurer derrière que l'Europe ait bien compris
02:46qu'au-delà de la réglementation, il faut pouvoir encourager et développer une
02:49vraie politique industrielle du numérique, par la recherche et
02:52développement, par soutenir les entreprises dans cette transition sur
02:56l'ensemble des sujets comme la cybersécurité, la e-santé et notamment
03:00aussi pour la formation des talents. On le rappelle, on a besoin de talents dans
03:04le domaine du numérique pour pouvoir assurer cette transition qui est
03:07vraiment essentielle à notre économie et à l'économie européenne.
03:10On va en parler de ça, de la formation et des talents, mais je voulais
03:13qu'on reste sur le cadre réglementaire. En gros, ce que vous nous dites, c'est
03:16ça va, on a ce qu'il faut là en termes de package réglementaire, donc maintenant
03:19il faut passer à la mise en oeuvre, à l'application des textes.
03:23Il faut que chacun digère. On a par exemple aussi en matière de
03:25cybersécurité, la directive NIS 2 qui va décupler le nombre de sociétés
03:29qui sont soumises aux exigences de cybersécurité. Personne ne le conteste.
03:32Pour autant, il faut pouvoir ramener chaque PME, chaque petite entreprise à
03:36grimper sur cette échelle de la cybersécurité. Il faut pouvoir digérer
03:41l'ensemble des réglementations. C'est pour nous la priorité avant de
03:45pouvoir encore re-réglementer à l'échelon européen.
03:48Vous êtes d'accord, Maya, Henri, avec cette idée que ça va, on a notre dose de réglementation là en Europe sur le numérique ?
03:55Je pense qu'il y a une forme de lourdeur réglementaire pour nos entreprises et ça coûte
03:58effectivement de l'argent de pouvoir se mettre en conformité. Après, je pense
04:00quand même que les cinq dernières années au niveau de l'Europe ont été
04:02marquées par ce niveau de compréhension de ce que sont les enjeux
04:06numériques. Un texte comme le DSA ou le DMA, notamment le DMA, prouve qu'on n'est
04:10plus si naïf par rapport à ce qui se passe sur le marché. Une situation monopolistique en fait.
04:13Tout à fait. Et ça, quelque part, c'est quelque chose de positif. Mais ce qu'il
04:16faudrait faire, en fait, c'est de passer de ce rôle de puissance réglementaire
04:19parce que c'est un peu le statut qu'a l'Europe aujourd'hui, je pense, dans le
04:22monde. Il y a Acte, c'est assez précurseur d'une certaine manière, d'un point de vue
04:25réglementaire. Maintenant, il faut qu'on passe de ce statut de puissance de
04:28réglementation à puissance d'innovation. Et je pense que le réglementaire doit
04:31aussi aider à faire ça. Ce n'est pas simplement un procédé de mise en
04:34conformité, mais c'est aussi comment est-ce qu'on incite pour que nos
04:38entreprises innovantes aient accès à un marché facilité.
04:40Et ça veut dire que pour ça, il faudrait quand même encore de nouvelles règles
04:43à instituer, ou des normes de référence, aujourd'hui encore dans le numérique ?
04:51Je crois que la politique, et notamment au niveau européen, elle ne peut pas se
04:55résumer à des initiatives législatives et réglementaires. On peut faire de la
04:59politique autrement. Et la politique, aujourd'hui, si elle ne doit se résumer
05:03qu'à de l'inflation réglementaire, ce n'est plus de la politique. Donc, il ne
05:07faut pas laisser aux techniciens du droit le soin de gérer les enjeux
05:12politiques au niveau d'un continent comme le continent européen, qui, je le
05:15rappelle, c'est 30% du marché numérique mondial. Donc, c'est une puissance de
05:20marché. Et ça, les politiques doivent s'en saisir et doivent comprendre que, à
05:24travers cette puissance de marché de l'Union européenne, nous avons des
05:29choses à dire, nous avons des choses à imposer à nos compétiteurs, nous avons
05:32des choses à imposer en matière de maîtrise des dépendances technologiques,
05:35nous avons des choses à imposer en matière d'innovation. Et cette
05:39innovation, ça doit être une innovation non pas paillette, non pas qui
05:45sert les intérêts des investisseurs, mais ce sont des innovations qui servent
05:49les intérêts de la société et de son économie.
05:53On est dans les paillettes, aujourd'hui, Horace ?
05:55D'une certaine manière, nous, on se méfie énormément de ces innovations qui ne
06:01servent pas le progrès. Et c'est d'ailleurs la raison pour laquelle nous
06:04avions organisé, il y a un mois et demi, les rencontres numériques de
06:09Strasbourg autour du thème. Et nous avons fait à Strasbourg, au sein du
06:14Parlement européen, pour signifier l'importance de l'Union européenne sur
06:17ces sujets. Le thème, c'était numérique, c'est quoi le progrès ? Le progrès, est-ce
06:22que le numérique est facteur de progrès pour l'humanité, pour la société et pour
06:26son économie ? Et c'est ça qui est important.
06:28Là où je rejoins complètement Henri, c'est qu'effectivement, on a un des plus
06:31gros marchés au monde, 550 millions de consommateurs.
06:33Le problème, c'est que ce marché est fragmenté en 27 états différents. Et
06:37donc, c'est très compliqué pour une entreprise de se sentir, en fait,
06:39européenne. On est avant tout sur un marché national, très compliqué de
06:42grandir. Et donc, je suis tout à fait aussi alignée sur le fait que l'enjeu n'est
06:46pas que réglementaire. Je pense qu'il y a, en fait, un besoin d'une
06:49volonté véritablement politique de créer ce marché unique et de propulser
06:54l'innovation par le marché, à savoir à travers la commande et à travers le
06:57financement. Alors vous, vous demandez même, en fait, qu'on puisse avoir un
07:02commissaire, chez Numéam, un commissaire européen aux startups.
07:05Oui, effectivement. Ce serait quoi son métier, lui, exactement ? On sait très bien et
07:10c'est vrai que c'est un sujet qui, finalement, est assez transverse à toutes
07:15nos organisations. C'est l'innovation qui doit permettre à l'Europe, notamment, de
07:20faire la différence en matière de numérique. On le rappelle, comme le
07:24l'a rappelé Maya, on doit passer, effectivement, à une logique de l'Europe de
07:27l'innovation, pas de l'Europe de la réglementation. Et l'innovation, ça passe
07:31notamment, effectivement, je dirais, par les startups et par le lien, je pense,
07:35comme Maya l'a rappelé, entre la commande et les startups.
07:37Mais ce commissaire, qu'est-ce qu'il apportera, un commissaire aux startups ?
07:41L'enjeu, c'est, effectivement, de pouvoir s'assurer que l'ensemble des
07:44conditions, et c'est pas uniquement un enjeu de financement, c'est un enjeu aussi
07:47de commande. Que demain, lorsque l'administration européenne veut acheter
07:52un service, elle puisse aussi faire passer les startups. On a un vrai enjeu, c'est de
07:56pouvoir, sur l'ensemble des politiques, s'assurer que, effectivement, les startups
07:59sont traitées. On est, finalement, assez bon en Europe pour faire éclore les
08:04startups, peut-être pour les faire grandir, mais après, le marché, il est où ? Est-ce
08:08qu'il est dans 27 pays différents ? Est-ce qu'il est ailleurs ? C'est un enjeu,
08:12s'assurer que toutes les politiques sont revues à l'aune de cette exigence.
08:14Et comment est-ce qu'on évite l'effet paillette quand on s'intéresse aux startups de l'innovation ?
08:18Moi, je pense qu'il faut arrêter de mettre les startups à part et considérer
08:20ça comme un écosystème en vase clos. Pour moi, il faut intégrer, et je pense
08:25que l'idée du commissaire est là, c'est de dire qu'il faut commander auprès des
08:27startups et, surtout, les intégrer à la chaîne de valeur globale. Et c'est ça qui
08:30nous manque en matière d'innovation aujourd'hui, c'est une vision qui ne prend
08:33pas en compte l'IA en tant que telle, en disant qu'il y a des applications dans l'IA,
08:36mais quelle est la chaîne de valeur, en fait, de l'IA générative ? Et ça veut dire
08:40des matières premières, ça veut dire des réseaux, et tout ça doit être intégré
08:44et vu d'une manière plus globale, en fait. Et comment est-ce qu'on fait pour
08:47avoir cette capacité, comme on dit, de scaler, de grandir au sein du marché
08:52européen ? Parce que, vous l'avez dit, c'est un marché hyper fragmenté. Alors, certes,
08:56on a une monnaie commune, mais quelques grandes règles communes, mais c'est
09:00visiblement pas suffisant. C'est quoi l'étape d'après ?
09:02Il faut continuer l'harmonisation. En même titre qu'on a réussi à harmoniser les systèmes
09:05d'enseignement pour pouvoir permettre l'Erasmus, il faudrait, en fait,
09:08aujourd'hui, aucune entreprise se crée avec un sentiment d'être une entreprise
09:11européenne. On se crée d'abord avec un statut national. En fait, il faudrait
09:14quasiment un 28ème statut pour les entreprises qui souhaitent grandir très
09:18vite au sein de l'Europe et qui soient, de facto, des entreprises européennes, avec
09:21une harmonisation fiscale, une harmonisation, par exemple, pour les plans
09:24de BSPCE, donc d'intéressement salarié. Parce qu'en fait, on en parlait tout à
09:29l'heure, les talents sont cruciaux pour pouvoir se développer, pour pouvoir
09:32continuer d'innover et scaler. Maintenant, le problème qu'on a aujourd'hui, c'est
09:36que les choses ont bien évolué, dans le bon sens. Moi, j'ai commencé ma carrière
09:39dans le recrutement il y a plus de dix ans. C'était très compliqué de recruter des
09:42profils technologiques qui, souvent, partaient de l'autre côté de l'Atlantique.
09:45Et aujourd'hui, ils reviennent. Ils se rendent compte qu'il se passe quelque
09:47chose en France, il se passe quelque chose en Europe. Maintenant, il faut
09:50quand même faire la concurrence par rapport, on va dire, aux salaires qui sont
09:53proposés par d'autres acteurs. Donc, l'intéressement salarié est une bonne
09:56option. Maintenant, c'est très compliqué parce que, si on doit le faire en France,
10:00c'est possible, mais on doit faire ça dans 27 pays différents, avec des systèmes
10:03différents, pas du tout harmonisés. Il y a quand même même cette notion de
10:10digital single market, aujourd'hui, elle est encore complètement évanescente.
10:15Je prends plusieurs exemples. Par exemple, la transposition du RGPD,
10:23l'application de RGPD sur la protection des données personnelles,
10:28avait créé, et l'Irlande a été longtemps pointée du doigt, des concurrences
10:34entre les États membres sur la mise en oeuvre de ces réglementations. Nice 2,
10:38ça va être la même chose. La mise en oeuvre de l'IA Act, nous craignons
10:43qu'il y ait des pavillons de complaisance, de la régulation de
10:49l'intelligence artificielle, entre les États membres de l'Union européenne.
10:56Et donc, on voit bien que... Pourtant, l'acte, il s'applique partout dans les États membres.
11:01Oui, sauf que la façon dont les régulateurs nationaux vont agir,
11:05elles sont différenciées. C'est pour ça qu'aujourd'hui, on a besoin d'effacer
11:11les frontières, d'effacer ces différentiels de mise en oeuvre des régulations,
11:15qui créent des concurrences intra-européennes, qui sont délétères pour le
11:20développement des acteurs technologiques. Et c'est vrai dans plein de domaines.
11:24Domaine fiscal, domaine du droit social, et ainsi de suite.
11:28Tous les droits, aujourd'hui, sont dans des postures de concurrence qui sont
11:33délétères pour créer véritablement les effets d'un marché unique européen pour le numérique.
11:39Ça a de l'écho, ça, quand vous en parlez aux politiques autour de vous ?
11:41Sur Transposition, oui. Je pense que le fait qu'aujourd'hui, on soit trop réglementés,
11:45à la fois au niveau européen puis au niveau national, je pense que c'est compris.
11:49Et nous, ce sur quoi on doit jouer, c'est sur notre compétitivité.
11:52Et la réglementation, ça nous freine. Pas plus tard qu'hier, je parlais avec un
11:55entrepreneur dans la santé qui disait que pour pouvoir accéder au marché européen,
11:59il a mis deux ans et demi pour être en conformité. Huit mois aux États-Unis.
12:02Déjà, c'est une énorme barrière et forcément, ça pousse à aller de l'autre côté de l'Atlantique.
12:05Donc, il y a un véritable enjeu à simplifier pour un enjeu de compétitivité.
12:10Et derrière la compétition, il y a l'accès au marché avec la fameuse commande publique
12:14qu'on doit flécher vers des solutions françaises et européennes.
12:17Et pas que la commande publique, il y a la commande privée aussi, je crois qu'on en a.
12:22Passons à vos demandes, justement, pro-business. J'ai fait un petit chapitre dédié à cette question.
12:26Allons-y, Henri.
12:27Pro-business.
12:28Une des propositions que nous, nous faisons tous les cas au CIREF, c'est de dire
12:33qu'il faut passer d'une stratégie systématique de l'offre, de soutien à l'offre,
12:38à une stratégie de soutien de la demande.
12:39Parce que la plupart des startups, la plupart des PME technologiques et innovantes,
12:44ce dont elles ont besoin et ce qui les fait vivre, ce qui les fait grandir,
12:46ce n'est pas de l'investissement d'abord, c'est de la commande.
12:50Bien sûr qu'il y a besoin d'investissement, bien sûr qu'il y a besoin d'une politique d'investissement.
12:53Mais c'est d'abord de la commande et de la commande d'acteurs privés.
12:57Parce que si on pense que c'est uniquement la commande publique qui va faire vivre un écosystème numérique,
13:02on se plante totalement.
13:04En France, par exemple, sur le cloud, la commande publique de l'État
13:09ne représente moins de 5% du marché du cloud.
13:15Ce n'est pas avec ces 5% qu'on va faire grandir des acteurs nationaux.
13:19Et comment on la suscite, la commande privée ?
13:20Eh bien, par des politiques de la demande, c'est-à-dire financer la demande
13:24par des incitations fiscales, par des incitations qui sont de nature réglementaire,
13:30par des incitations, par exemple, sur le suramortissement des investissements
13:34qui sont réalisés par la commande.
13:36Et là, il y a les poches des entreprises à faire pour faire grandir cette...
13:41Et je le dis d'autant plus que ce sont mes adhérents.
13:45Et donc, il faut aider mes adhérents à aller vers de la commande sur le marché numérique européen.
13:51Michel Combeau chez Numéum, parce que moi, ça m'intéressait aussi de votre proposition
13:55de réformer les politiques d'investissement.
13:57Oui, c'est ça, c'est-à-dire qu'on a un vrai besoin de raisonner en matière de logique de filière.
14:01Et c'est-à-dire que quand vous avez un grand groupe, il doit entraîner derrière toute une filière.
14:05Et l'État, l'Europe, a un énorme, je dirais,
14:11un important, c'est de pouvoir aussi, via la recherche et développement,
14:14de pouvoir financer toute une filière.
14:16Quand demain, vous financez un programme de recherche et développement,
14:19on doit avoir un grand groupe, mais aussi derrière tout un enjeu de filière, des start-up au PME.
14:25Les États-Unis, la Chine ont cette logique de filière.
14:28Vous avez des conglomérats qui arrivent à agréger l'ensemble de cette filière.
14:32Et on doit pouvoir penser filière numérique en Europe et l'investissement...
14:36Et qu'est-ce que seraient ces grandes filières ? L'intelligence artificielle ?
14:39Oui, l'intelligence artificielle, la e-santé, la cybersécurité...
14:41Le cloud ?
14:42Exactement.
14:42Le cloud, surtout le cloud.
14:43De toute façon, et on peut se raconter ce qu'on veut sur l'intelligence artificielle ou le quantique,
14:48si on fait tourner ça sur les machines outre-Atlantique, on sera toujours dépendant.
14:53Et c'est eux qui coopteront la valeur, et in fine.
14:55Et on va laisser quasiment 80% des marchés de l'hébergement.
14:58Quand on finance une start-up aujourd'hui qui tourne dans le cloud et qui produit des services SaaS,
15:03on finance d'abord AWS ou Google Cloud ou Microsoft Azure.
15:08Et France Digital, vous parlez de la nécessité de réduire les risques liés aux investissements dans l'innovation.
15:15Oui, tout à fait.
15:16En fait, et je suis tout à fait d'accord sur le fait qu'on doit avant tout driver la commande privée,
15:20mais pour dérisquer cette commande privée, il faut aussi une incitation publique.
15:22Et quelque part, le fait que le public montre l'exemple en faisant une commande publique
15:26fléchée vers des solutions innovantes made in France ou made in Europe,
15:30ça déjà, ça fera un effet de levier.
15:32Idem, je pense, pour l'investissement.
15:34Je pense que ce qui a permis déjà dans ces dernières années de faire grossir le montant investi,
15:37c'est notamment grâce au rôle de BPI en France.
15:40Il y a aussi eu l'initiative Tibi en France,
15:42qui était effectivement le fait d'aller chercher auprès d'investisseurs institutionnels
15:46une grosse somme d'argent à flécher dans le capital risque,
15:49ce qui a aussi fait effet de levier pour attirer d'autres capitaux.
15:51Et ça, ce qu'il faudrait, c'est le faire à l'échelle européenne.
15:53Réussir à, quelque part, intégrer le marché des capitaux européens
15:58pour que l'épargne soit fléchée en partie vers le capital risque,
16:01ce qui n'est pas le cas aujourd'hui.
16:02Et ça, pareil.
16:03C'est pour ça que vous demandez un vice-président au marché unique, innovant.
16:07Tout à fait. Le marché unique, c'est à la fois pour les...
16:08Après le commissaire aux startups, on a le vice-président marchand.
16:10Je pense qu'en fait, les deux se lient.
16:14Après, je pense que l'idée d'avoir un commissaire est toujours pour un peu mettre l'emphase
16:17sur quel est le besoin actuel.
16:18Et c'est vrai qu'en fait, ce qui nous manque, c'est un marché unique au niveau de l'Europe,
16:21à la fois pour les commandes, mais aussi en matière d'investissement.
16:24Puisque les capitaux sont pas intégrés.
16:25Aujourd'hui, on a une grosse part d'épargne en Europe
16:28qui n'est pas fléchée vers de l'innovation, mais d'une Europe.
16:32On achète des dettes à l'étranger.
16:34Enfin, il faut rationaliser tout ça et réussir à prendre cet argent-là
16:37et le mettre là où c'est efficace, à savoir dans l'investissement,
16:39dans l'innovation, pour qu'on devienne en fait, effectivement,
16:42cette Europe qui arrête de réguler, mais qui est leader dans l'innovation
16:45avec des filières dans lesquelles on décide d'investir massivement
16:48et où on intègre tous les acteurs de la start-up au grand groupe.
16:51Et alors aussi, bref, oui, pardon.
16:53Et ça permet aussi d'attirer même les investissements en France et en Europe.
16:57Si demain, l'Europe était vue comme une terre d'innovation,
16:59une terre où, effectivement, on peut grandir, trouver ses commandes,
17:02les investissements reviendront en Europe.
17:04Là, on le voit, quand on parle effectivement d'investissement officiel,
17:06les investissements majeurs se font ailleurs qu'en Europe.
17:09Et donc, si on veut attirer les gens aussi vers nous,
17:11pour pouvoir avoir l'ensemble des technologies à disposition,
17:13c'est grâce à ces petits investissements qu'on y arrivera.
17:16Encore, ce qui est important, c'est vraiment de coupler l'investissement
17:18avec la commande et je pense que c'est crucial.
17:19Parce que ce qu'on observe aussi aujourd'hui, depuis quelques années,
17:21c'est qu'on arrive à innover.
17:23On a quand même des formidables entreprises.
17:25Bien sûr.
17:25On a des prix Nobel.
17:26Aujourd'hui, on est leader en matière de quantique.
17:28Le problème qu'on va avoir, c'est qu'on va réussir à ne pas capter
17:31la valeur de ce marché-là parce qu'on n'accompagnera pas...
17:33Attendez, la messe n'est pas dite.
17:35La messe n'est pas encore dite.
17:36Elle se dit très vite.
17:37Aujourd'hui, par exemple, s'il n'y a pas d'incitation des entreprises
17:40à se saisir du sujet de l'accélération quantique
17:43et de ce que le quantique, l'informatique quantique,
17:46va apporter comme point de compétitivité
17:50à l'économie française et européenne,
17:52c'est d'autres qui vont capter cette valeur.
17:53Bien sûr.
17:54Le fait de développer des ordinateurs quantiques, c'est très bien.
17:56Mais comment est-ce qu'on intègre ça dans l'économie réelle ?
17:59Alors, il y a effectivement soutenir l'innovation,
18:02permettre de faire émerger des jeunes entreprises innovantes,
18:04les soutenir, les faire grandir.
18:06Ce que dit le SIGREF aussi, c'est qu'il faut protéger
18:08nos entreprises des fonds étrangers.
18:11La captation par les fonds étrangers de nos pépites technologiques.
18:16Alors d'abord, on n'est pas le seul à le dire.
18:18Nous sommes nombreux à le dire et nous constatons que
18:23l'essentiel aujourd'hui de la valeur dans tous les domaines technologiques,
18:30progressivement, file vers les Etats-Unis.
18:37Et en ce moment, il y a même une accélération de ce phénomène.
18:41Et si on n'y prend pas garde...
18:43C'est-à-dire qu'il faut faire du protectionnisme ?
18:45Il ne faut pas faire du protectionnisme.
18:47Je ne crois pas que ce soit le protectionnisme.
18:49Il faut mettre en place des règles extrêmement habiles.
18:52Il faut faire de la politique, vous voyez ?
18:54Il faut faire de la politique.
18:56Mais personne n'en fait aujourd'hui.
18:57Sur le numérique, oui, ce n'est pas encore un sujet.
18:59Donc les politiques s'en partent suffisamment, c'est certain.
19:01J'ai plein d'exemples où, en Europe, on refuse de faire de la politique,
19:06où on se contente d'appliquer des règles de droit.
19:08Mais ce n'est pas comme ça que ça marche.
19:09Ce n'est pas comme ça que font les autres continents,
19:11les autres plaques géographiques.
19:12Elles font de la politique.
19:13Je prends trois exemples.
19:14Un exemple, le UCS, le schéma de certification des services cloud.
19:19Aujourd'hui, on refuse de faire de la politique
19:21et on se ramène à des règles de droit
19:24où chacun ergote sur ce que doit faire la Commission européenne.
19:29Ça, c'est votre interprétation.
19:30Peut-être que c'est la politique, justement, de refuser
19:33de mettre une contrainte extraterritoriale.
19:35Deuxième exemple, le DMA, le Digital Market Act.
19:37Il y a dix digital services.
19:39Il y en a deux qui ne se sont pas attribués des gatekeepers,
19:44où il n'y a pas eu de gatekeepers qui ont été désignés.
19:47Et notamment les cloud services.
19:48Dans un contexte où, en Europe,
19:50trois cloud providers préamblent plus de 70% du marché,
19:54on n'a pas été capable de définir que ces trois cloud providers
19:58sont des gatekeepers, des contrôleurs d'accès.
20:01C'est un scandale.
20:03Troisième exemple, Broadcom.
20:05Broadcom, qui est une société qui a racheté VMware,
20:07qui met en risque l'ensemble de l'économie européenne
20:10en préemptant 8 milliards d'euros
20:13sur la valeur créée par l'économie européenne
20:18de manière totalement stérile,
20:19sans apporter un seul centième de compétitivité
20:22à l'économie européenne.
20:24Vous avez eu un retour sur l'affaire Brodevoir ?
20:26Est-ce qu'on fait de la politique ?
20:27Non, actuellement, ce sont les techniciens du droit de la concurrence
20:31qui sont chargés de régler le problème.
20:33Ils ne le régleront pas,
20:34parce que ce n'est pas du droit qu'il faut faire, c'est de la politique.
20:36Mais aujourd'hui, on ne fait pas de politique.
20:38On enchaîne, parce que nous, on en fait.
20:40On enchaîne avec cette question de l'enjeu des formations dans le numérique.
20:46Là encore, chez Numéum,
20:48vous faites une proposition sur les talents.
20:51Vous dites qu'il faut absolument qu'on trouve les moyens
20:52d'attirer les talents internationaux.
20:54Avec quels moyens ?
20:55L'enjeu, c'est effectivement leur donner, et tout est lié.
20:58Si demain, vous avez une politique d'investissement,
21:00si demain, un chercheur brillant se dit
21:03« je vais venir en Europe parce que je sais que j'aurai accès à des fonds
21:06pour faire de la recherche de pointe et développer de nouveaux services »,
21:09là, nous aurons gagné.
21:10Il faut à la fois attirer les talents, bien entendu, étrangers,
21:14conserver nos talents, je dirais, en matière de recherche et d'innovation,
21:18pour pouvoir, en tout cas, qu'ils puissent considérer l'Europe
21:21comme une terre d'innovation et une terre de développement.
21:22Ce n'est pas le cas aujourd'hui ?
21:24Et c'est bien l'enjeu, c'est que demain, j'irai tout élire.
21:27L'image de l'Europe a un peu changé ces dernières années.
21:30L'image a complètement changé, et je pense avec la France en tête de fil.
21:33Et comme je le disais, moi, de mon expérience, il y a quelques années,
21:37tous les jeunes diplômés d'école d'ingénieurs en Computer Science
21:40rêvaient de partir aux Etats-Unis, dans la Silicon Valley.
21:43Aujourd'hui, ils disent qu'il y a quelque chose à faire en Europe.
21:45Donc déjà, le premier point qui est quand même hyper important,
21:47c'est qu'on est capable de former des excellents talents.
21:49Après, ce qui est certain, c'est que les compétences évoluent très vite
21:51et qu'il faut qu'il y ait un relais du privé
21:53pour pouvoir former les bonnes personnes.
21:55Je prends le cas d'un Vercors qui a décidé de monter son école de la batterie
21:58parce que c'est des besoins qui sont très spécifiques.
22:00Et je trouve ça super parce qu'en fait,
22:02on ne peut pas avoir une formation initiale qui couvre tous les besoins.
22:04Il faut être capable de s'adapter.
22:05Donc ça, c'est la première évolution.
22:07Et ça, je pense que ce n'est pas que de la politique,
22:09c'est des décisions qui sont faites dans le privé,
22:10de former en tant qu'entreprise.
22:12Ça, c'est le premier point.
22:13Donc, on a des super talents qu'on est capable de former ici.
22:16Maintenant, il faut les retenir.
22:17C'est un sujet de rétention et dont je parlais,
22:20notamment du plan d'action, d'actionnariat salarié avec des BSPC
22:23qu'on pourrait étendre au niveau européen pour garder des talents en Europe.
22:26Si ce n'est pas en France, au moins en Europe,
22:27il leur paraît de bouger et de constituer ce fameux marché unique.
22:30Et après, je pense qu'il y a aussi le sujet,
22:32effectivement, de la politique d'attractivité internationale
22:34parce qu'il ne faut pas oublier qu'aux Etats-Unis, dans la Silicon Valley,
22:37je crois qu'ils sont sur un saut d'immigration des salariés dans la tech
22:39de l'ordre de 60 %, et c'est eux qui créent des innovations là-bas.
22:43Donc, c'est quand même un non-sens.
22:44On les forme ici, ils partent là-bas et ils continuent d'y arriver là-bas.
22:47Donc, il faut qu'effectivement, on soit capables de les...
22:48C'est compliqué aujourd'hui de recruter des profils internationaux
22:51quand on est en France ou en Europe ?
22:52Il y a la guerre financière, quand même.
22:54La guerre financière, la guerre des talents, la guerre fiscale aussi,
22:58et la guerre aussi, même, d'accès aux fonds.
22:59C'est-à-dire, demain, vous avez, dans la Silicon Valley,
23:01pour pouvoir avoir accès à des fonds pour la recherche et l'innovation,
23:05vous avez les grandes universités,
23:07vous avez effectivement les grandes entreprises.
23:09Donc, on peut essayer de faire la politique.
23:11C'est sûrement très important,
23:12mais il faut aussi balayer devant notre porte et s'assurer derrière
23:14qu'on ait ces fonds, c'est toute une chaîne de valeurs.
23:17C'est l'investissement, c'est la recherche et le développement
23:19pour que demain, un talent qu'on a formé,
23:21qu'on est capable, peut-être, au moins, dans une start-up conservée,
23:24qu'il dise, si demain, je veux développer une nouvelle start-up,
23:27je veux développer un nouveau programme,
23:28je peux, je dois et je peux le faire en Europe.
23:30Et que si demain, j'ai un grand chercheur qui vient effectivement d'Inde
23:33ou des Etats-Unis, il se dit,
23:34en Europe, c'est une terre d'innovation,
23:36c'est une terre aussi où il y a accès à des financements.
23:38Et là, on aura agressé notre pari.
23:39Et alors, au-delà de ça, vous dites, il faut simplifier l'embauche.
23:41On pourrait imaginer un CPF européen pour l'accès à la formation,
23:47créer un passeport européen des compétences.
23:49Oui, exactement, parce que l'enjeu, c'est de s'assurer
23:51d'arriver à une unicité.
23:53On parlait effectivement de ce 28e pays au niveau européen.
23:57C'est qu'une compétence qui est acquise dans un pays,
24:00elle doit pouvoir être reconnue dans l'ensemble des pays.
24:02Et que demain, si je veux me former,
24:04que ce soit en Allemagne, en France ou en Espagne,
24:07que toutes ces certifications puissent être effectivement
24:10contenues dans un schéma unique.
24:14On doit pouvoir, de toute façon, raisonner à l'échelon européen
24:18pour pouvoir conserver et attirer aussi les meilleurs talents
24:23de la planète.
24:24Et aujourd'hui, du côté des visas, c'est compliqué quand on veut
24:28recruter justement un profil non national, non européen ?
24:31En vrai, on a pris de l'avance quand même en France avec le visa French Tech.
24:34Moi, c'est quelque chose pour lequel j'ai beaucoup milité
24:36en tant qu'entrepreneur à l'époque, il y a quelques années.
24:38Ça consiste en quoi ?
24:39Le visa French Tech, c'est une procédure accélérée
24:41quand on a besoin de recruter un talent qui est en tension en France,
24:44notamment des profils de développeurs souvent.
24:47Il n'y en a pas assez.
24:48Et donc, quand on en trouve un à l'étranger,
24:50il a une procédure accélérée qui permet d'avoir un visa
24:52beaucoup plus rapidement.
24:53Et ça, c'est utilisé par la quasi-totalité des membres
24:55de France Digital, donc quasiment la totalité des startups.
24:57Maintenant, le problème, c'est quand vous recrutez,
24:58vous recrutez un profil en France.
25:00Nous, ce qu'on aimerait, c'est un visa européen.
25:02En fait, c'est vraiment faciliter cette mobilité
25:05parce qu'effectivement, comme le disait Michel,
25:07si on veut attirer des talents du monde entier,
25:08il faut leur vendre l'Europe, pas simplement la France comme marché.
25:11Et donc, il faut être capable aussi de bouger,
25:12donc avoir un visa French,
25:14pas French, European Tech.
25:15C'est ce que j'allais dire, pour sortir d'Albania.
25:19Allez, on termine avec l'environnement.
25:22Alors, sur l'environnement, la question d'un numérique responsable
25:26qui prend en considération son empreinte environnementale.
25:30Est-ce qu'aujourd'hui, il vous semble qu'il nous manque
25:32justement des normes, peut-être, des règles ?
25:35Ou est-ce que là aussi, on en a assez ?
25:38Henri ?
25:38Oui, alors, nous proposons,
25:41et c'est notamment quelque chose sur lequel nous travaillons
25:46avec nos associations partenaires en Allemagne,
25:49aux Pays-Bas, en Belgique.
25:52Et donc, au niveau européen, nous proposons...
25:56Et d'ailleurs, c'est intéressant parce que l'Europe,
25:59finalement, ne produit que très, très peu de hardware.
26:01Nous proposons qu'il y ait des...
26:03Et ça représente quand même 30% du marché mondial, l'Europe.
26:06Donc, personne ne pourra dire,
26:07finalement, les règles en Europe, ça ne m'intéresse pas.
26:10Nous proposons qu'il y ait un développement
26:13avec des paliers successifs, avec des seuils d'obligation
26:17croissants jusqu'en 2030, 2040,
26:20qui permettent d'introduire des normes
26:23sur la durabilité des équipements.
26:26Alors, ça commence à venir.
26:27Il y a déjà des réglementations qui viennent
26:29sur la réparabilité des équipements,
26:33mais surtout sur la recyclabilité.
26:36Et là, c'est là où il y aura le plus sur la recyclabilité
26:40des composants de matière, compris dans le hardware.
26:43C'est là où il y aura le plus d'effets parce qu'il faut savoir,
26:45globalement, l'empreinte environnementale du numérique,
26:4870%, c'est dans la fabrication du hardware.
26:5170%.
26:52Vous parlez aussi d'une norme d'éco-conception logicielle,
26:54pour les logiciels.
26:55Alors, pourquoi ?
26:56C'est pour que les logiciels ne provoquent pas,
26:58sur le matériel, de l'obsolescence artificielle,
27:01comme le fait régulièrement Microsoft.
27:03Par exemple, le passage de Windows 10 à Windows 11,
27:07ça va provoquer la mise au rebut de millions d'ordinateurs
27:10à travers la planète.
27:12Maïa et Michel, vous avez une minute pour me donner une idée
27:16pour avancer sur ce sujet de l'empreinte environnementale
27:18du numérique ?
27:19On a besoin, pour grandir, de talents de fonds,
27:21de capitaux et de commandes.
27:23Et en fait, on peut tout à fait inclure des critères
27:26d'environnement, de responsabilité sociale des entreprises,
27:29pour justement pouvoir flécher la commande
27:31et flécher les investissements vers ces acteurs-là.
27:34Et aujourd'hui, c'est vrai qu'on a un terreau d'acteurs
27:37dans l'innovation, dans l'économie circulaire,
27:40dans l'industrie.
27:42On a des acteurs de la décarbonation incroyables.
27:45Il faut que les investissements et les commandes
27:47soient fléchés vers eux.
27:48Oui, et l'environnement et le numérique,
27:50c'est le jeu collectif, c'est l'exemplarité du numérique
27:53au service de l'environnement, c'est la transparence.
27:55Ça va aider aussi les gens à comprendre leur impact.
27:58Et c'est collectivement qu'on va arriver à trouver des solutions.
28:01C'est un enjeu sociétal, un enjeu économique,
28:03et ce qui doit permettre, je dirais, d'avancer collectivement.
28:06Merci beaucoup, Michel Combeau pour Numéum,
28:09Henri Dagrin pour Le Cygreffe et Maya Noël pour France Digitale.
28:12J'espère que les eurodéputés candidats nous auront écoutés.
28:18Merci.
28:23Sous-titrage ST' 501

Recommandations