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Jeudi 10 octobre 2024, SMART BOURSE reçoit Nathalie Benatia (Macroéconomiste, BNP Paribas Asset Management) , Gilles Guibout (Responsable des actions européennes, AXA IM) , Christophe Dehondt (Gérant obligataire, CPR Asset Management) et Patrick Pansier (Head of Data Digital Innovation, LBPAM)

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00:00Bienvenue dans Smart Bourse, votre émission quotidienne sur Bsmart4Change pour rester
00:12à l'écoute des marchés chaque jour à 17h si vous nous suivez en direct, à la télévision,
00:16via vos box, émission que vous retrouvez chaque soir en replay sur bsmart.fr ou encore
00:20en podcast sur l'ensemble de vos plateformes préférées.
00:23Au sommaire de cette édition ce soir, le chiffre d'inflation aux Etats-Unis pour
00:27le mois de septembre qui est le chiffre du jour, le chiffre de la semaine pour les investisseurs
00:31qui vient compléter la séquence de publications de données qu'on a pu avoir en provenance
00:35de l'économie américaine, je pense notamment aux dernières données relatives au marché
00:38du travail qu'on a pu avoir ces derniers jours.
00:41Ce chiffre d'inflation a suscité assez peu de réactions de marché, on va le dire comme
00:47cela.
00:48C'est un chiffre plutôt neutre qui tombe à peu près dans le consensus et ce qui était
00:52attendu par les analystes et les économistes, vous aurez le détail de ces chiffres dans
00:56un instant.
00:57L'inflation globale aux Etats-Unis s'établit sur un an en septembre à 2,4%, son plus bas
01:02niveau depuis février 2021.
01:04L'autre grand enjeu du moment pour l'Europe, pour la France spécifiquement, c'est la présentation
01:11du projet de loi de finances, du projet de budget 2025 par le gouvernement de Michel
01:15Barnier.
01:16Aujourd'hui la France face à ses créanciers, des marchés qui restent vigilants toujours
01:20face à l'attitude budgétaire et la tentation fiscale française.
01:24On notera néanmoins que le spread reste stable toujours à ce stade entre la France et l'Allemagne,
01:30autour de 75-80 points de base pour cet écart de taux à 10 ans entre la France et l'Allemagne.
01:36Et puis dans le dernier quart d'heure de Smart Bourse, le quart d'heure thématique, nous
01:40évoquerons les enjeux de l'intelligence artificielle au sein de l'industrie de la gestion d'actifs,
01:45comment bâtir une stratégie IA chez un grand asset manager.
01:49Nous serons avec les équipes de LBP Asset Management et le responsable du digital de
01:54la donnée de l'innovation de l'LBPM sera avec nous en plateau à partir de 17h45.
02:09Tendance mon ami, chaque soir en ouverture de Smart Bourse, les infos clés du jour sur
02:13les marchés.
02:14Nous retrouvons ainsi Pauline Grattel.
02:15Bonsoir Pauline.
02:16Bonsoir.
02:17La semaine est donc sortie tout à l'heure en début d'après-midi.
02:20Oui, il s'agit donc de l'inflation américaine du mois de septembre qui ressort supérieure
02:24aux attentes à 2,4% sur un an, après 2,5% en août, mais c'est quand même le chiffre
02:31le plus bas depuis février 2021.
02:33Sur un mois, elle augmente de 0,2%, comme le mois précédent.
02:37L'inflation cœur hors alimentation et énergie remonte même à 3,3% sur un an.
02:42Un chiffre qui a laissé de marbre les marchés, en tout cas le marché obligataire est resté
02:47globalement stable après la publication de ce chiffre.
02:50Oui, le rendement de l'obligation américaine à 10 ans augmente légèrement entre 4,05
02:54et 4,10%.
02:55Le rendement de l'obligation à 2 ans est autour de 4%.
02:59En Europe, le rendement de l'obligation allemande à 10 ans est autour de 2,30%.
03:03Quelles ont été les réactions du côté du marché actions après cette publication,
03:06Pauline ?
03:07Sur les indices actions, Wall Street ouvre un léger repli après cette publication.
03:10En Europe, les marchés étaient plutôt moroses en début de journée, une tendance qui s'est
03:14maintenue après la publication de l'inflation américaine.
03:17Le CAC 40 est en recul aujourd'hui, mais reste au-delà des 7500 points.
03:21Et puis toujours côté américain, en lien avec la politique monétaire, les investisseurs
03:25ont pris connaissance hier soir du compte rendu de la dernière réunion de décision
03:29de politique monétaire de la FED des 17 et 18 septembre dernier.
03:32Oui, les minutes de la FED qui rapportaient donc les échanges qui ont conduit à la baisse
03:36des taux de 50 points de base le 18 septembre.
03:38Ce qu'il en ressort, c'est que plusieurs membres étaient pour une baisse plus modérée
03:42de 25 points de base et ont alerté sur les risques d'un assouplissement trop vite, trop fort.
03:47Après la publication, les prix de l'or ont un petit peu reculé.
03:51Les entreprises qui vont bientôt revenir à la une avec la saison de publication de
03:56résultats qui va commencer et déjà des publications et des points d'activité, notamment
04:00du côté de Delta Airlines qui prévient d'ailleurs d'un ralentissement à venir de son activité.
04:05Oui, la compagnie aérienne publie une prévision de chiffre d'affaires inférieur aux attentes
04:08pour le quatrième trimestre entre 13,9 et 14,2 milliards de dollars à cause de la
04:14faible demande de déplacement autour de l'élection présidentielle américaine.
04:18Domino's Pizza, toujours aux Etats-Unis, a publié également ses résultats du troisième trimestre.
04:22Oui, il fait état d'un chiffre d'affaires en hausse de plus de 5% au troisième trimestre
04:26et d'un résultat d'exploitation également en hausse de 5%.
04:29Par ailleurs, le résultat net recule légèrement.
04:31Le titre ouvre en hausse de plus de 1% à Wall Street.
04:34Et puis en Europe, Deutsche Telekom a présenté sa feuille de route stratégique 2024-2027 aux investisseurs.
04:41Oui, c'est au-delà des attentes des analystes.
04:43Les investisseurs saluent cette publication.
04:46L'entreprise évoque une croissance du chiffre d'affaires pouvant aller de 4 à 6% par an jusqu'en 2027.
04:52Le flux de trésorerie pourra même atteindre 21 milliards d'euros en trois ans.
04:56À Francfort, le titre est en hausse de 2% et s'affiche au plus haut depuis les années 2000.
05:01Et donc demain, Pauline, place à la micro.
05:03Oui, ce sera le coup d'envoi de la saison des résultats avec ceux des grandes banques américaines.
05:08Côté macro, la deuxième estimation de l'inflation allemande du mois de septembre est attendue
05:12et les prix à la production industrielle américaine du mois de septembre également.
05:16Tendance mon ami.
05:17Chaque soir en ouverture de Smart Bourse, les infos clés du jour sur les marchés avec Pauline Grattel.
05:22Générique
05:32Trois invités avec nous chaque soir pour décrypter les mouvements de la planète marché.
05:35Nathalie Benatia est avec nous, macroéconomiste chez BNP Paribas Asset Management.
05:39Bonsoir Nathalie.
05:40Bonsoir.
05:41À vos côtés, Christophe de Honte qui nous accompagne également.
05:43Bonsoir Christophe.
05:44Bonsoir Grégoire.
05:44Vous êtes gérant obligataire chez CPR Asset Management.
05:47Et Gilles Guibou avec nous également autour de cette table.
05:49Bonsoir Gilles.
05:50Bonsoir Grégoire.
05:51Je vous invite, vous êtes responsable des actions européennes chez AXA-IM.
05:54Parole à la macroéconomiste Nathalie.
05:57Quel commentaire peut-on faire après la publication de ce rapport mensuel sur l'inflation aux Etats-Unis pour le mois de septembre
06:02dans le sillage des données qu'on a pu avoir ces derniers temps,
06:06que ce soit les données d'enquête ou les données relatives au marché du travail
06:09qui était publié il y a moins d'une semaine maintenant ?
06:11Oui, le gros événement de ces derniers jours, c'était effectivement le rapport sur l'emploi
06:16vendredi dernier avec cette surprise haussière.
06:20En ce qui concerne l'inflation, un point ne fait pas une tendance comme une hirondelle ne fait pas le printemps.
06:26Et je pense que les marchés pour le moment ont choisi de ne pas changer leur scénario.
06:32On a une inflation qui continue à ralentir doucement pour l'inflation total
06:38qui s'est stabilisée voire légèrement augmentée pour l'inflation sous-jacente.
06:43Ce qui compte maintenant surtout c'est la dynamique de court terme.
06:46Honnêtement, dans les éléments de ces données, il n'y a pas vraiment d'inquiétude à avoir sur cette dynamique de court terme.
06:54Mais voilà, encore une fois, c'est plutôt la façon dont le marché digère ces données qui est intéressante
07:00plutôt que la donnée en elle-même qui, encore une fois, ne change pas l'histoire sur l'inflation,
07:05de ce ralentissement, de cette cible à 2% qu'on voit au loin mais qu'on devrait finir par atteindre.
07:11Mais en tant qu'économiste, vous êtes d'accord avec cette idée-là ? Vous partagez quand même cette vue du marché aujourd'hui ?
07:17Oui, honnêtement, on a ce scénario de ralentissement de l'inflation.
07:21Alors, encore une fois, ce n'est pas une histoire de la fin de l'année pour ce 2%.
07:25C'est une histoire plutôt de la fin de l'année prochaine.
07:29Mais c'est la tendance qui est importante, évidemment, sauf choc externe violent sur le cours des matières premières, sur d'autres éléments.
07:37Mais les dynamiques économiques, dirons-nous, justifient cette relative confiance.
07:43D'ailleurs, les banquiers centraux disent eux-mêmes qu'ils ont confiance.
07:47Après, une question qui reste en suspens, c'est quid de l'inflation dans les services ?
07:53C'est la question qui a été soulignée par l'OCDE, d'ailleurs, dans son dernier rapport,
07:57qu'on voit se manifester dans les chiffres européens.
07:59L'inflation dans les services, elle oscille autour de 4% depuis plusieurs mois.
08:03Donc voilà, c'est la question.
08:05C'est aussi parfois une inflation qui est plus difficile à mesurer parce qu'il y a des effets de saisonnalité.
08:11Typiquement, au début d'année, la hausse des primes d'assurance, souvent, enfin les variations des primes d'assurance en tout cas, etc.
08:17Donc là aussi, un peu de volatilité.
08:19Mais disons que les composantes de l'inflation qui sont l'activité, les salaires et le coût de l'énergie
08:27vont normalement dans le bon sens pour les prochains mois.
08:31Mais cette inflation dans les services, alors qu'il reste aussi collante sur la partie américaine,
08:37elle reste à des niveaux qui sont une dynamique qui est compatible avec le retour à l'objectif.
08:43Alors il va falloir que cette inflation dans les services commence à diminuer, à ralentir plus exactement, un peu plus sérieusement.
08:51Et ça, ça ne peut pas être immaculé.
08:53Immaculé ?
08:55Finalement, alors immaculé, c'est...
08:57Non mais c'est puisque Jérôme Powell de La Fête nous met quand même les yeux sur le marché du travail et sur le chômage aujourd'hui
09:05beaucoup plus que dans la période de lutte active contre l'inflation.
09:09Oui, c'est d'ailleurs assez étonnant.
09:11Toutes les phrases les plus marquantes prononcées par Jérôme Powell depuis Jackson Hole,
09:17fin août, c'est vraiment sur le marché du travail. J'en ai noté une.
09:21Il nous paraît important de soutenir le marché du travail tant qu'il est solide et pas lorsque les vagues de licenciements ont commencé.
09:29Donc une sorte de politique monétaire préventive.
09:31En général, quand on employait ce terme, c'était préventif contre l'inflation.
09:35Et là, c'est préventif dans l'autre sens.
09:37Manifestement, ça a été souligné.
09:39D'après les minutes, ce n'est pas forcément unanime au sein du Conseil.
09:45Apparemment, c'est vraiment la... ça a été, en tout cas cette fois-ci, la volonté de Jérôme Powell.
09:49Après, au-delà des discussions sur une réunion précise, il y a quand même de plus en plus de banquiers centraux partout dans le monde,
09:55enfin dans le monde développé, qui disent qu'il faut faire attention de ne pas être en overtightening,
10:02de ne pas avoir des conditions trop restrictives.
10:04Parce qu'évidemment, quand l'inflation baisse, par définition, les taux réels augmentent.
10:09Et c'est ça le jeu du moment.
10:12Il y a eu une majorité substantielle quand même pour les 50 points de base.
10:16Et même parmi les gens qui ont opté pour les 50 points de base,
10:20visiblement, on comprend que certains membres auraient tout à fait pu aussi valider une baisse de seulement 25 points de base.
10:26Ça montre la nuance et la complexité quand même de la décision du 18 septembre dernier.
10:32Effectivement. Alors après, il y a une... juste deux secondes.
10:35Oui, oui.
10:36Une autre déclaration de Jérôme Powell que j'ai bien appréciée.
10:39Ce n'était pas Jackson Hole, c'était avant.
10:41Il a dit, en gros, aux économistes.
10:45Écoutez, on se met dans 10 ans.
10:49Est-ce que dans 10 ans, vous serez capable d'estimer l'effet d'une baisse de 25 centimes sur le cycle économique ?
10:56Et en cela, il n'a pas tout à fait tort.
10:58Levez un peu la tête du guidon, c'est ça ?
11:01C'est ce qu'il dit aux économistes.
11:04Bon, qu'est-ce qu'on peut rajouter à ça ?
11:06Notamment du point de vue du marché et de la réaction du marché assez immédiate,
11:09qui est assez neutre, Christophe, aujourd'hui, sur ce chiffre d'inflation,
11:12alors qu'il tombe à peu près dans le consensus.
11:14Mais tout le monde a remarqué que l'inflation cœur était peut-être un peu au-delà de ce qu'elle aurait dû être
11:21ou de ce qu'on espérait qu'elle soit sur cette marque de septembre.
11:25Oui, alors la bonne nouvelle, c'est que globalement, ce chiffre donne raison à Jérôme Powell.
11:30L'inflation décroît. On passait de 2,5 à 2,4.
11:32Donc l'inflation globale décroît.
11:34Effectivement, l'inflation corps remonte légèrement.
11:37Légèrement, c'est 10 BP, donc ce n'est pas énorme.
11:40En revanche, si on regarde les composantes, l'inflation sur le logement est plutôt neutre,
11:46dans cette remontée de l'inflation corps.
11:48Ça n'est pas lié, ça n'est plus lié au coût du logement et associé.
11:51Exactement. Donc là, c'est la bonne nouvelle, c'est que la composante logement pèse à peu près 40% dans le corps PCE
11:57et ça ne va pas faire monter trop le corps PCE.
12:01C'est plutôt une bonne nouvelle.
12:02Donc c'est l'indicateur des prix que regarde la Fed.
12:05Ça, c'était le premier point.
12:07Réaction plutôt neutre des marchés, d'autant plus qu'on a eu les jobless claims,
12:11donc les allocations chômage, qui elles sont sorties un peu au-dessus du fait de l'ouragan.
12:16258 000, c'est ça, on est un peu au-delà des normes habituelles hebdomadaires.
12:20Comme la Fed, l'a dit Nathalie, regarde plutôt maintenant le marché de l'emploi.
12:24On s'est fait peur début août.
12:25Il faut se souvenir que début août, le marché avait eu peur avec la Samroul,
12:29la fameuse Samroul, où en fait le taux de chômage était monté au-dessus.
12:33Je pense que la Fed avait acté ses 50 BP en se disant,
12:37si jamais le marché de l'emploi se dégrade, il faudra à nouveau agir.
12:40Donc c'était plus de 50 BP pour stabiliser l'économie.
12:43On va faire 50 BP, on verra ensuite.
12:46En fait, quand le marché a eu ses chiffres d'inflation et de jobless,
12:51il a dit que globalement ça ne change pas le scénario.
12:53Et quand on regarde ce qui est projeté pour les prochains FOMC,
12:57globalement il n'y a pas eu de changement.
12:59D'ici la fin de l'année, il y a toujours deux baisses de pricing sur la Fed,
13:03deux baisses de 25 BP.
13:04Je précise parce qu'à Montréal, il y avait une baisse de 50 pricing.
13:07Donc le marché est convaincu que la Fed va revenir assez vite à 25 BP
13:12après ce premier pas de 50.
13:14C'est ce qui est pricing aujourd'hui.
13:16Après ça peut bouger très rapidement parce qu'à la semaine dernière,
13:18on était à 50 BP sur novembre.
13:20On l'a vu une semaine avant le dernier FOMC.
13:24De ce fait-là, la réaction est assez neutre
13:26et les anticipations même pour début d'année prochaine n'ont pas tellement bougé.
13:30Donc on est plutôt stable sur les prévisions de baisse de taux de la part des marchés de la Fed.
13:36Chiffre qui ne change pas la donne.
13:38Effectivement, comment on explique le mouvement de la courbe américaine,
13:41notamment depuis le pas de 50 du 18 septembre dernier, Christophe ?
13:45On avait quand même l'idée d'une courbe américaine qui se repentifiait.
13:49Et là, on a plutôt vu depuis trois semaines maintenant,
13:53un mouvement de réaplatissement de la courbe de taux américaine.
13:57La pentification d'une courbe des taux est normale dans une période de baisse de taux directeur.
14:02Donc à chaque fois, quand on regarde les cycles de baisse de taux...
14:04Les taux courts baissent.
14:05Les taux courts baissent plus vite que les taux longs.
14:07Là, depuis qu'on a eu le rapport sur l'emploi la semaine dernière,
14:11qui était plutôt meilleur qu'attendu,
14:13on a enlevé une baisse de taux.
14:15D'ailleurs, le taux 2 ans a plus souffert que le taux 10 ans.
14:17Il s'est remonté plus rapidement.
14:19Ce qui explique qu'aujourd'hui, on a une courbe américaine avec des taux 2 ans à 4%
14:23et des taux 10 ans à 4,05%.
14:25La courbe est un peu revenue.
14:27Mais globalement, si on reprice des futures baisses de taux,
14:31on devrait avoir une poursuite de cette pentification de la courbe.
14:34D'accord. Ça reste pour vous un mouvement tendanciel ?
14:38Oui, tout à fait.
14:39D'accord.
14:40Bon, Gilles, qu'est-ce qui vous intéresse dans ces histoires de politique monétaire,
14:43à commencer par les Etats-Unis ?
14:44Parce que derrière la Fed, évidemment, c'est quand même très vite la question de la baisse.
14:47Si la Fed est confortable après 50 BP de baisse de taux pour revenir à 25 tranquillement, sans urgence,
14:54qu'en est-il du côté européen ?
14:56Sans vouloir jouer les cassandres, en étant gérant d'action, on est obligé d'être optimiste.
15:01On achète les résultats futurs.
15:03Généralement, c'est la nature des gérants d'action.
15:07Mais sans vouloir jouer les cassandres, je ne peux vraiment pas échapper à remarquer
15:11qu'on a eu une baisse de 50 BPS qui n'était pas attendue.
15:15On a eu un plan chinois qu'on n'attendait pas.
15:18Et là, maintenant, on nous dit que la BCE pourrait baisser ses taux dès le mois d'octobre,
15:24là où on attendait plutôt un peu plus tard dans l'année.
15:27Alors, sans penser que les actions sont concertées, elles sont pour le moins concomitantes.
15:31Il y a une pression.
15:33Cette concomitance, pour moi, elle peut s'expliquer en partie, sans doute,
15:39par un ralentissement qui est d'une certaine manière plus marqué qu'attendu.
15:43Alors, en Chine, ça paraît évident.
15:45Aux États-Unis, quand on regarde les chiffres d'activité,
15:49je ne suis pas économiste, mais je suis toujours très surpris quand je regarde les statistiques américaines
15:53parce qu'elles sortent très vite, mais en fait, elles sont très vite corrigées derrière
15:57et généralement dans le sens opposé.
15:59Je n'ai pas la finesse de lecture, mais je suis toujours un peu surpris quand je vois ça.
16:05C'est vrai qu'on a vu une croissance américaine qui avait été révisée à la hausse.
16:08Mais quand on regarde les résultats d'entreprises ou les messages,
16:11c'est assez mixte.
16:13À la fin du premier semestre, on avait eu pas mal de sociétés de consommation
16:16qui avaient quand même fait état de fort ralentissement.
16:19Le pricing power n'est plus là.
16:21Il n'y a plus la capacité à monter les prix comme ça a pu être le cas.
16:25Quand on regarde sur le segment de l'auto, ce n'est pas brillant non plus.
16:29Au-delà des déboires de Stellantis spécifiquement.
16:33Il y a quand même un consommateur qui a attaqué.
16:35Et c'est quand même une grosse composante du PIB américain.
16:39Certes, la bourse est au plus haut, c'est un effet richesse, c'est très bien.
16:42Et en Europe, quand on voit l'Allemagne qui a priori repart en récession ou va rester en récession,
16:48il y a quand même une situation qui reste pour le moins compliquée.
16:52Et ça, c'est avant de se dire qu'est-ce qui se passe dans trois semaines.
16:55Quand je regarde le marché actions, aujourd'hui, ce que je me dis, c'est que
17:03il faut surtout se mettre dans une position de pouvoir traverser cette période d'incertitude.
17:08C'est comme quand on est sur un bateau, on sait qu'on a potentiellement une zone de turbulence devant nous,
17:17qu'on va devoir la traverser.
17:19Et on ne sait pas dans quel sens ça va partir.
17:21On réduit un peu la voilure et on prend des positions qui sont peut-être un peu plus sûres.
17:26Est-ce que pour autant, on fait demi-tour, c'est-à-dire qu'on sort du marché ?
17:29Pas nécessairement.
17:30Parce que si jamais ça se dégage, on est payé pour être investi en actions.
17:35Et donc, il faut qu'on reste investi.
17:36Donc, le schéma de marché de voir, par exemple, des secteurs défensifs revenir sur le devant de la scène,
17:42ça paraît tout à fait légitime et cohérent avec votre sentiment, en tout cas.
17:47Ce qui avait fonctionné en août et ce qui, exactement, n'a pas fonctionné en septembre.
17:51Et on a des rotations qui sont ultra-violentes.
17:54Donc, sauf à changer de métier et à devenir trader.
17:57Et pourquoi pas.
17:59Mais ça veut dire qu'à ce moment-là, on ne gère plus un portefeuille.
18:02On va gérer 10 positions et on va passer notre temps à trader sur ces positions en fonction des news et des nouvelles le matin.
18:09On va prendre le journal et puis on va passer.
18:12Quand on est gérant de portefeuille et qu'on doit investir à un horizon 5 ans,
18:16on s'accommode du bruit ambiant.
18:18Mais on est quand même essayé obligé de se fixer un horizon qui va au-delà des inconnus de court terme.
18:24Et donc, à quoi on se raccroche ?
18:26À court terme, sur là où on a un peu plus de certitude, un peu plus de visibilité.
18:30Ça peut être parce qu'il y a des sociétés qui arrivent à s'affranchir un peu de l'environnement ambiant.
18:35Parce qu'elles sont dans des plans de restructuration.
18:37Et donc, quelque part, même s'il n'y a pas de croissance de chiffre d'affaires, il y a une histoire spécifique.
18:44Ça peut être parce qu'on est sur un secteur plus défensif, la pharma.
18:49Ou parce qu'on est arrimé à un trend puissant qui permet d'entrevoir des perspectives pour le moyen terme.
19:01C'est un peu moins à la mode les gestions thématiques, mais c'est bien de ça qu'il s'agit.
19:08C'est difficile de savoir où est la...
19:12Ce qui fait monter les cours de bourse, c'est la croissance des EPS.
19:18C'est plus facile de croître quand on est exposé à un environnement porteur.
19:22Il y a quand même quelques thématiques qui restent fortes dans ce marché.
19:26Ça fait plusieurs fois qu'on évoque la thématique de l'électrification.
19:30Je suis quand même assez surpris de voir qu'aujourd'hui, sur le S&P, la première performance depuis le début de l'année, ce n'est plus Nvidia.
19:39C'est Vistra.
19:40C'est quoi ? C'est Newtilities.
19:42Si on m'avait dit un jour qu'une Newtilities pouvait faire 200 %, j'aurais sans doute pas cru.
19:46Parce qu'elle fait de l'énergie décarbonée, notamment du nucléaire.
19:48Et qu'on a vu des grands groupes technologiques, Microsoft ou d'autres, nouer des accords.
19:54On a même rouvert Streamlining Island pour alimenter Microsoft en énergie.
19:58Et la quatrième, c'est quand c'est la chaîne énergie.
20:00C'est ça.
20:01Donc, ce trade-là, il est ultra puissant.
20:05Il va nécessiter des investissements sur sans doute plusieurs décennies.
20:12Les transformations de l'économie vers l'électrification, mais vers l'intelligence artificielle.
20:19Un chiffre simple.
20:21Un datacenter pour l'intelligence artificielle, c'est une consommation 5 fois supérieure à un datacenter classique.
20:28Depuis 20 ans, on avait une consommation électrique qui baissait.
20:31La consommation électrique va repartir à la hausse.
20:33Elle a tendu à la hausse.
20:34Si on regarde l'IEA, je crois que c'est 30 à 40 % d'ici à 2050.
20:39Et les utilities en Europe en profitent ?
20:43Le marché paye les utilities aujourd'hui ?
20:46Dans un contexte budgétaire où la tentation fiscale est partout, permanente,
20:51et on sait que c'est le genre de groupes qui sont des moutons faciles à attendre
20:55pour des gouvernements un peu à bout de souffle.
20:57Alors, c'est des moutons faciles à tondre, sauf que,
21:00et c'est un point qu'on avait déjà évoqué ensemble,
21:03sauf quand on a besoin d'investissements.
21:05C'était Iberdrola en Espagne ?
21:06C'était Iberdrola en Espagne.
21:07Si vous continuez avec vos taxes permanentes, vous arrêtez d'investir ?
21:11Je peux aller investir au UK, je peux investir aux US.
21:13Et qu'est-ce qu'il s'est passé ?
21:15C'est qu'ils ont enlevé la taxe.
21:16Donc aujourd'hui, on est dans un moment où les services de collectivité
21:20n'ont jamais eu une telle puissance de négociation.
21:23Est-ce qu'ils vont obtenir tout ?
21:25Certainement pas.
21:26Mais en tout cas, ça permet sans doute de pouvoir envisager un investissement
21:31qui est presque un investissement obligataire.
21:35J'investis pour faire croître ma base d'actifs,
21:38et aujourd'hui, le taux de croissance de la base d'actifs va être entre 7 et 15 %,
21:42on va dire 10 %,
21:44et j'ai une rémunération là-dessus.
21:46Ce qui me permet de verser un dividende qui va être de l'ordre de 4 %.
21:50Et ce qui est marrant, c'est que si on regarde le côté obligataire de ces sociétés-là,
21:54je prends un Ternin en Italie,
21:56quand ils vont émettre un bond, généralement c'est un green bond,
22:00ils vont émettre à 3 %.
22:02Donc on a une action qui rend du 4 %,
22:05et avec une base d'actifs qui croît à 10.
22:07Et normalement, le cours de bourse, il suit la croissance de la base d'actifs.
22:10Donc on a des...
22:12Encore une fois, ça ne fait pas rêver.
22:15Je ne suis pas sûr que ça permette d'avoir les returns de Vistra,
22:18mais néanmoins...
22:19Mais ça fait quand même un bon job quand on gère un portefeuille.
22:21Et quand on est dans ce genre de période, je trouve que c'est un bon élément.
22:25Après, on peut bien sûr ajouter la partie technologie,
22:29mais qui va être un peu plus soumise...
22:32Plus de volatilité et de sensibilité au marché.
22:34Ok, très clair.
22:36Sur l'Europe, qu'est-ce qu'on peut dire à ce stade, Nathalie ?
22:39Alors, on évoquait la partie américaine, la Fed,
22:41et puis il y a évidemment la question de politique monétaire
22:45pour la Banque Centrale Européenne.
22:47Il y a aussi les questions budgétaires,
22:49telles qu'elles se posent aujourd'hui pour des gouvernements.
22:51Bien sûr, on pense à la France, mais encore une fois,
22:53traversons la manche, je crois que la question fiscale
22:56est aussi présente au UK,
22:58et j'imagine que les exemples peuvent se multiplier de ce point de vue-là, Nathalie.
23:01Qu'est-ce que vous attendez déjà de la BCE à ce stade ?
23:03Alors, la BCE, ce qui est intéressant,
23:05c'est qu'on a l'impression que les politiques monétaires
23:07ont repris leur job description,
23:09et la Fed s'est dit « Ah tiens, j'ai un double mandat,
23:11ah, il y a l'emploi ! »
23:13Et la BCE, ce que Christine Lagarde a dit,
23:17« Ah, moi, mon mandat, c'est l'inflation,
23:20ah ben, les chiffres d'inflation ont agréablement surpris. »
23:23Et que donc, Christine Lagarde a dit,
23:25devant le Parlement européen,
23:27qu'il en serait tenu compte
23:29lors de la réunion de politiques monétaires
23:31de la semaine prochaine, d'octobre.
23:33Donc ça, c'est déjà assez intéressant,
23:35finalement, cette différence d'approche,
23:37et puis cette volonté qui rejoint
23:39ce que vous disiez, peut-être,
23:41de banques centrales qui ont envie
23:43de relâcher un peu la pression,
23:45sachant qu'il reste de la marge.
23:483,5, ce n'est pas un taux neutre,
23:50ce n'est pas un taux accordant en Europe.
23:52On n'est pas encore dans une zone
23:54où on se demanderait,
23:56« Est-ce que je ne suis pas en train
23:58de relancer l'inflation ? »
24:00On n'est pas encore dans une zone
24:02où on a besoin de se poser la question,
24:04ou en tout cas de répondre à cette question,
24:06« Où est mon taux neutre ? »
24:08Et d'ailleurs, les banquiers centraux
24:10ne cherchent pas trop à y répondre,
24:12à noyer le poisson en ce moment.
24:14Ceci dit, c'est un peu toujours
24:16la même histoire qu'on peut dire
24:18qu'on sait qu'on est au taux neutre quand on y est.
24:20Oui, c'est la postériorité qu'on le découvre.
24:22Donc, Octobre,
24:24ça semble être un « done deal »
24:26pour la Banque Centrale Européenne.
24:28Est-ce que d'accélérer un peu le rythme,
24:30en restant sur des pas de 25,
24:32plutôt que d'une baisse tous les trimestres,
24:34de passer à une baisse toutes les 6 semaines
24:36chaque meeting, est-ce que ça suffit pour l'instant
24:38à accompagner le mouvement de désinflation
24:40en Europe et la morosité économique
24:42qui va derrière, Nathalie ?
24:44Ça suffira probablement
24:46parce que c'est l'idée aussi
24:48d'y aller graduellement.
24:50En gros, dans le comité
24:52de la Banque Centrale Européenne,
24:54il y avait les faucons qui disaient
24:56« attention, inflation »,
24:58il y avait les colombes qui disaient « ça va mieux »,
25:00et les faucons se sont mis à dire
25:02« bon, d'accord, inflation,
25:04mais il faut faire attention. »
25:06Ils ont mis un peu d'eau dans leur vin à ce stade.
25:08C'est vraiment l'évolution très nette.
25:10Les colombes continuant à dire « il faut baisser
25:12parce que l'Allemagne,
25:14les indicateurs, etc. »
25:16Comment le marché regarde
25:18la BCE aujourd'hui, Christophe ?
25:20Est-ce que le marché
25:22se dit que parce que
25:24l'historique de la Banque Centrale Européenne
25:26est celui d'une Banque Centrale
25:28structurellement au quiche,
25:30on va le dire comme ça, mais est-ce que le marché
25:32s'inquiète que la BCE soit un moment en retard,
25:34pas assez agressive, trop timorée ?
25:36Ou est-ce que le marché est en ligne
25:38avec ce que la BCE nous guide,
25:40nous apporte comme guidance aujourd'hui ?
25:42Est-ce que l'inflation en zone euro est passée sous les 2% ?
25:44Oui, alors du coup, c'est une bonne nouvelle.
25:46Ça veut dire ?
25:481,8%, c'est encore une bonne nouvelle.
25:50Si c'est 1,7%, demain...
25:52Le risque, c'était effectivement que la BCE
25:54se dise « non, je ne suis pas à ma target,
25:56maintenant, alliez ». Et début d'année prochaine,
25:58on va rester sous les 2% pendant un certain temps.
26:00On va être sous l'objectif pendant plusieurs mois encore.
26:02On l'a évoqué, les PMI en Allemagne,
26:04les PMI en zone euro et tout ce qui est indicateur
26:06d'activité sont en train de baisser.
26:08Donc il faut agir.
26:10Le chiffre de la semaine dernière,
26:12les anticipations de baisse de taux sur la BCE
26:14montrent maintenant une baisse
26:16de 25 points de base sur octobre
26:18et une baisse de 25 points de base sur décembre.
26:20Ce qu'on n'avait pas tout à fait avant.
26:22Donc le marché a corrigé.
26:24Et il s'attend globalement sur les 4 prochains
26:26meetings de début d'année 2025
26:28à 3 baisses de taux.
26:30À un moment donné, avant les chiffres
26:32de l'emploi américain,
26:34on était sur 4 baisses de taux.
26:36Une baisse à chaque meeting l'année prochaine sur la BCE.
26:38Donc globalement,
26:40le marché attend des baisses de la BCE.
26:42La BCE a l'air de dire
26:44Ok, octobre, ceci donne deal.
26:46Je pense que décembre, ce sera la même chose.
26:48Et c'est plutôt une bonne nouvelle quand on regarde
26:50l'activité qui décroît,
26:52les PMI qui sont sortis sous les 50.
26:54L'inflation qui est maintenant
26:56en dessous de 2%.
26:58Donc il faut que la BCE agisse.
27:00Est-ce que la balance des risques
27:02peut évoluer au point
27:04qu'on se demande à un moment si la Banque centrale
27:06européenne n'aurait pas intérêt
27:08à faire un pas de 50 par exemple ?
27:10Est-ce que c'est ça le risque
27:12principal
27:14du scénario central
27:16que vous avez décrit ?
27:18Je ne pense pas à un pas de 50
27:20sauf si vraiment il y avait une situation...
27:22Ça, ce serait une mauvaise baisse de taux ?
27:24Disons qu'on anticipe,
27:26nous, chez le CPR, on a
27:28un scénario de risque
27:30qui est à hauteur de 20% de probabilité
27:32mais qui dit que si la situation se dégrade plus rapidement,
27:34on peut avoir
27:3675 BP d'ici la fin d'année.
27:38Je ne sais pas si c'est 25 et 50 ou 50 et 25.
27:40Et ça, c'est un scénario de risque, 20% de probabilité
27:42vous dites aujourd'hui.
27:44Donc une macro qui baisserait plus vite que prévu,
27:46une Chine peut-être
27:48qui ne se relancerait pas autant
27:50que ce qu'on imagine, etc.
27:52Après la Chine, est-ce que ça va être positif
27:54le fait qu'ils décident de monter
27:56des taxes sur les produits ?
27:58Parce que l'Europe peut mettre des taxes
28:00sur les voitures chinoises
28:02On a l'impression que la Chine décide de mettre des taxes
28:04sur les produits européens.
28:06Au final, on va faire de la taxeflation.
28:08La taxeflation ?
28:10Je n'avais jamais entendu celle-là.
28:12C'est bien, je la note, je la garde.
28:14Entre l'Europe et la Chine,
28:16le plan de soutien chinois,
28:18est-ce que c'est une bonne nouvelle pour l'Europe ?
28:20Pour des entreprises européennes qui restent
28:22malgré tout exposées à la Chine ?
28:24Et puis, j'allais dire,
28:26entre guillemets, le revers de la médaille.
28:28Le ton commercial monte
28:30entre les deux zones.
28:32Est-ce qu'on rentre là dans
28:34une dimension un peu plus agressive
28:36sur la partie commerciale ?
28:38Peut-être pas jusqu'à aller à ce qui se passe
28:40entre les Etats-Unis et la Chine aujourd'hui
28:42où on veut une séparation la plus nette possible
28:44mais quelque chose d'un peu plus dur
28:46que ce qu'on a vécu jusqu'à présent.
28:48Alors, l'annonce du plan
28:50c'est certainement une bonne nouvelle.
28:52Maintenant,
28:54je pense qu'il est urgent d'attendre
28:56de voir ce que ça va produire
28:58comme effet.
29:00Je pense qu'il y a eu
29:02un mouvement de rachat de shorts.
29:04Mais,
29:06de là à aller regarder
29:08le comportement des ventes
29:10sur la Golden Wing en ce moment en Chine,
29:12je pense qu'il est beaucoup trop tôt.
29:14On n'est pas du tout dans les plans chinois d'il y a 10 ans
29:16où on décidait de mettre de l'argent,
29:18on construisait des immeubles et on construisait des autoroues.
29:20On avait une action directe.
29:22On est dans une action qui est beaucoup plus indirecte
29:24où il faut recréer un climat de confiance.
29:26Grâce à une stabilisation
29:28et à un appurement du marché de l'immobilier.
29:30Grâce à la mise en place
29:32potentiellement d'un système
29:34de retraite
29:36dans un pays vieilli.
29:40Ce n'est pas parce qu'il y a beaucoup d'argent
29:42qu'on va relancer la machine.
29:44On pourrait avoir un schéma
29:46où on remet de l'argent,
29:48il y a du chômage des jeunes et en fait
29:50on va développer l'épargne
29:52simplement parce qu'il y a un comportement d'attente.
29:54Il y a déjà un taux d'épargne très élevé.
29:58Ça ne veut pas dire que ça ne va pas marcher,
30:00mais ça veut dire qu'il est urgent d'attendre.
30:02Est-ce que c'est une bonne nouvelle pour l'Europe ?
30:04Oui, c'est une bonne nouvelle.
30:06Encore une fois, les sociétés européennes
30:08sont exposées au marché chinois.
30:10Avoir la possibilité d'un plan
30:12qui fasse repartir la Chine,
30:14c'est nécessairement une bonne nouvelle.
30:16Maintenant, il est trop tôt, à mon sens.
30:18Une bonne nouvelle pour quel type d'entreprise ?
30:20On a vu en première ligne le luxe.
30:22C'est le truc un peu pavlovien
30:24de se dire que si la Chine relance,
30:26il faut que j'achète du LVMH.
30:28Je n'ai pas eu l'impression que ça a beaucoup duré.
30:30Ça a été très violent, là aussi pour des valeurs
30:32qui avaient parfois perdu jusqu'à 20% et plus.
30:34Je pense que le luxe, c'est un peu caricatural.
30:36D'accord, ça c'est une caricature.
30:38Ça peut être des produits...
30:40Une société comme Seb, aujourd'hui,
30:42c'est des biens de consommation en Chine.
30:44C'est un support.
30:46On peut aller chercher un peu plus loin dans la cote.
30:48Bien sûr, il y a une société de luxe,
30:50mais il y a aussi du L'Oréal.
30:52Ce n'est pas que du luxe.
30:54Je crois qu'aujourd'hui,
30:56le mass market représente quasiment
30:58autant que le luxe pour eux en Chine.
31:00Pour L'Oréal ?
31:02Oui.
31:04J'allais dire,
31:06pour le marché de l'auto,
31:08ça risque d'être nécessairement plus compliqué.
31:10Et là, on ne peut pas ne pas en dire un mot pour l'Allemagne.
31:12Effectivement, on pourrait se dire que c'est bien pour l'Allemagne.
31:14La réalité, c'est qu'on a un modèle allemand
31:16assis sur du gaz pas cher
31:18pour aller vendre des produits à des Chinois.
31:20Que ce soit de l'industrie,
31:22des caboodles ou des voitures.
31:24Les Chinois ont appris
31:26à faire des caboodles et après à faire des voitures.
31:28Il y a quand même sans doute
31:30un modèle allemand à repenser.
31:32C'est là où
31:34c'est un peu plus compliqué.
31:36Néanmoins, ce qu'on a vu,
31:38en plus,
31:40à la faveur des incertitudes
31:42sur le budget français,
31:44c'est que le mois dernier, l'Allemagne
31:46a très fortement bondi après l'annonce du plan chinois.
31:48Alors que la France avait plutôt tendance
31:50à perdre.
31:52On avait nos vents au contraire.
31:54Il y a ce type d'arbitrage qui se fait encore.
31:56Je ne suis pas sûr
31:58qu'il soit toujours légitime.
32:00Sur l'auto, vous dites quoi spécifiquement ?
32:02Alors que soit value, il n'y a pas de doute.
32:04Deep value, sans doute.
32:06Est-ce que c'est dead money ?
32:08Ou est-ce
32:10qu'à un moment, il faudra quand même
32:12poser la question pour des investisseurs
32:14qui regardent la valorisation des entreprises,
32:16de se dire, tiens, il y a peut-être encore
32:18quelque chose de résiduel intéressant quand même.
32:20On met les Ferrari de côté.
32:22L'auto n'a jamais été chère.
32:24Le PE moyen
32:26sur 25 ans de Peugeot,
32:28c'est 3.
32:30Aujourd'hui, on y est revenu.
32:32Avant, ils ne faisaient pas de marge.
32:34Aujourd'hui, ils en font 5.
32:36Peut-être qu'ils vont réviser.
32:38C'est peut-être un peu plus parce qu'ils viennent de réviser
32:40Le sujet,
32:42c'est qu'on a eu pendant 10 ans,
32:44quand je regarde,
32:46quand j'ai commencé moi en 1995
32:48à travailler, pendant 10 ans,
32:50on avait un marché mondial automobile
32:52qui était sur 60 millions de véhicules.
32:54On a eu l'arrivée de la Chine qui fait que le marché mondial
32:56il est passé de 60 à 90 millions.
32:58Le marché
33:00automobile mondial aujourd'hui,
33:02il est à peu près stable. On va voir avec lundi,
33:04on va peut-être monter à un moment un peu plus.
33:06Mais on a un marché de substitution.
33:08Le marché de l'auto,
33:10ça a toujours été un marché
33:12où en réalité, il fallait aller
33:14prendre des parts de marché
33:16grâce aux nouveaux produits.
33:18On va rester dans ce marché-là.
33:20On a eu une période de 10 ans,
33:22on l'avait oublié,
33:24qui était une période de croissance.
33:26Mais le secteur de l'auto, c'est un secteur industriel.
33:28Là, le périmètre est fini.
33:30Le périmètre est fini.
33:32Je pense qu'on revient dans les modèles
33:34près 2006,
33:36près émergence de la Chine.
33:38Est-ce que Peugeot est mort ?
33:40La réponse est je ne pense pas.
33:42D'autant qu'il faut prendre en compte
33:44qu'on a un marché qui agrossit.
33:46Des nouveaux players, les chinois,
33:48qui arrivent avec des structures de coûts bien plus basses
33:50et que le seul qui a pris la mesure de ça,
33:52c'est Tavares.
33:54Ça ne fait pas plaisir,
33:56c'est compliqué, c'est brutal,
33:58mais c'est le seul. Il a été acheté un concurrent chinois
34:00pour pouvoir offrir.
34:02Quand on entend les syndicats allemands
34:04dire que ce n'est pas à eux de payer,
34:06je comprends leur réaction,
34:08mais la réalité du marché,
34:10c'est que si vous regardez
34:12les pubs pour BYD,
34:14pour 35 000 euros, vous avez une voiture
34:16qui ressemble quasiment à un Cayenne,
34:18en tout électrique.
34:20Ça va être compliqué.
34:22Sur la Chine, sur le plan macro,
34:24qu'attendez-vous des mesures
34:26pour l'économie chinoise,
34:28mais aussi peut-être par répercussion ?
34:30Est-ce qu'il y a des effets d'entraînement
34:32pour le reste du monde,
34:34et pour nous en Europe, notamment via l'Allemagne ?
34:36Effectivement, ça a été très bien dit.
34:38Il est vraisemblable que ce plan,
34:40qui est important,
34:42notamment sur les aspects monétaires,
34:44les baisses de taux sont importantes,
34:4650 points de base sur le taux de réserve obligatoire,
34:48c'est beaucoup.
34:50Annoncer qu'on va continuer, c'est beaucoup.
34:52Donc ça, ça peut être...
34:54C'est un « whatever it takes moment » de ce point de vue-là ?
34:56Un petit peu, oui, absolument.
34:58Donc l'idée, c'est de se débrouiller
35:00pour faire les 5% de croissance cette année,
35:02sinon ce ne sera pas bien vu.
35:04Après, c'est qu'est-ce qui se passe l'an prochain ?
35:06Effectivement, ça dépend
35:08beaucoup de la confiance des consommateurs.
35:10Et puis, est-ce qu'on
35:12change un petit peu la façon
35:14justement de donner des lignes directrices
35:16en termes de politique économique ?
35:18On peut imaginer que
35:20cet objectif fixe du PIB
35:22de 5%, il devienne
35:24un intervalle de croissance,
35:26il devienne quelque chose d'un peu plus fluctuant,
35:28parce que c'est vrai que dans l'ampleur de l'annonce,
35:30dans la rapidité, normalement,
35:32le Politburo de cette saison
35:34n'est pas destiné à faire des annonces
35:36en termes de politique. Dans la rapidité,
35:38on sent quand même que, quelque part,
35:40quelque chose urge et qu'il fallait
35:42réagir.
35:44Panique, peut-être que le mot est un peu fort,
35:46mais sentiment
35:48qu'il ne fallait pas attendre.
35:50La réaction des marchés, alors effectivement,
35:52des rachats de shorts, mais le fait que finalement
35:54ces annonces aient eu un effet
35:56sur les actions chinoises, que les annonces
35:58qui avaient été distillées un peu mollement
36:00auparavant n'avaient pas eu.
36:02Donc c'est quelque chose
36:04qui reste à surveiller, mais qui n'est pas forcément
36:06le... qui ne signera pas
36:08forcément le grand retour de la Chine.
36:10En tout cas, tant que ce
36:12boulet...
36:14Dans la stratégie européenne, il ne faut pas compter là-dessus.
36:16Il ne faut pas se dire qu'on va avoir un vent conjoncturel
36:18porteur parce que la Chine relance.
36:20Alors, c'est toujours mieux.
36:22D'ailleurs, on parlait des enquêtes
36:24PMI. C'est vrai que si on regarde le secteur
36:26manufacturier dans les grands pays développés...
36:28De toute façon, c'est le grand écart. Services, PMI,
36:30manufacturier... Mais au-delà de ce grand écart,
36:32on a l'impression de se dire que le manufacturier,
36:34c'est mort. C'est fini.
36:36Si on regarde le manufacturier dans les pays émergents,
36:38dans les économies émergentes, c'est pas la même
36:40histoire. Alors, c'est la même histoire
36:42en Pologne. Il y a des pays qui sont très dépendants
36:44de l'Allemagne. Si on regarde ce qui se passe
36:46en Asie, on a
36:48des indicateurs qui sont plutôt
36:50verts parce qu'il y a toujours cette demande
36:52pour les semi-conducteurs et sans doute
36:54pour d'autres choses. Et de ce point de vue-là,
36:56effectivement, ça peut aider
36:58à ce que cette dynamique manufacturière
37:00se consolide
37:02un petit peu.
37:04Si on évoque un peu les stratégies d'investissement
37:06pour la partie obligataire, crédit...
37:08Christophe,
37:10qu'est-ce qui change, qu'est-ce qui a changé,
37:12qu'est-ce qui va changer avec l'idée quand même que
37:14les taux directeurs des banques centrales
37:16vont encore baisser un peu devant nous ?
37:18On se posera la question avant de savoir jusqu'où
37:20on va baisser, mais là, il y a encore des baisses
37:22de taux faciles, si je comprends.
37:24Est-ce que déjà, ça fait évoluer
37:26les stratégies d'investissement et est-ce que
37:28les intérêts des clients aussi sont un peu différents
37:30aujourd'hui ? Les intérêts des clients étaient
37:32présents parce que les taux étaient assez élevés
37:34en début d'année. On a bien vu
37:36aussi bien sur les émissions,
37:38sur la partie investissement de grade
37:40que sur la partie à yield,
37:42le segment le plus spéculatif.
37:44On a vu effectivement beaucoup d'émissions
37:46de la part des entreprises
37:48de façon à pouvoir répondre
37:50à la demande du marché, parce que la demande
37:52était très forte pour aller capter les niveaux de taux,
37:54les niveaux de spread. C'était un bon
37:56moment pour émettre. Même si on se
37:58finançait, on se refinançait à des taux plus élevés,
38:00il y avait une demande tellement importante
38:02que c'était un bon moment pour le faire. Surtout qu'il y a eu
38:04quelques années où c'était plus compliqué avec les années
38:06Covid, donc là, ça permettait d'émettre
38:08avec une belle demande.
38:10À chaque fois, les B2C étaient au-dessus de 3,
38:12donc globalement, la demande est là.
38:14Les flux sont là aussi sur la partie
38:16crédit, donc on voit qu'il y a des flux
38:18entrants en continu, et à chaque nouvelle
38:20émission, il y a du monde.
38:22Aujourd'hui,
38:24en plus, la conjoncture reste plutôt
38:26favorable, on est encore en
38:28croissance, les fondamentaux sont
38:30bons pour les entreprises, donc au final,
38:32la partie crédit, on l'a bien vu cette
38:34année, même si les taux sont globalement
38:36stables par rapport au début d'année, on a quand même
38:38des performances sur le segment obligataire
38:40qui sont de l'ordre de 4%, voire plus.
38:42Donc globalement,
38:44c'est plutôt une bonne action
38:46d'avoir mis sur l'obligataire en début d'année.
38:48Nous, on continue de penser que l'obligataire va rester
38:50plutôt porteur avec les baisses de taux à venir.
38:52On pense que maintenant,
38:54effectivement, il y a un peu de volatilité,
38:56et on arrive à la fin d'année. La fin d'année,
38:58c'est souvent la réduction des enveloppes de risque,
39:00parce qu'il y a la fermeture des boucs,
39:02donc globalement, ça devrait être encore porteur
39:04pour les prochains mois jusqu'à la fin d'année,
39:06cet environnement obligataire.
39:08Après, on a des incertitudes,
39:10on a vu la Fed
39:12qui, maintenant, va être data dépendante,
39:14mais quasiment au chiffre près.
39:16À chaque fois qu'on aura un chiffre, on va voir
39:18ces réactions de marché qui vont être très violentes.
39:20Ça, ce n'est pas forcément bon, parce que ça va générer
39:22de la volatilité sur les marchés. Si il y a de la volatilité,
39:24vous réduisez votre enveloppe de risque, surtout en fin d'année.
39:26La Fed n'a pas réduit l'incertitude
39:28de ce point de vue-là, ou pas réduit
39:30la volatilité de ces marchés de ce point de vue-là ?
39:32Voilà. Maintenant,
39:34ils sont dépendants des chiffres et macro,
39:36parce que lorsqu'à l'annonce, on va baisser
39:38de 25 BP à chaque meeting pendant les 6 prochains meetings,
39:40c'est beaucoup plus facile que dire
39:42maintenant, on attend de voir le prochain
39:44chiffre de l'emploi, le prochain chiffre d'inflation
39:46avant de se décider pour baisser ou pas.
39:48Et on le voit bien, dans les anticipations de marché,
39:50ça a été très violent ces 3-4 dernières semaines.
39:52Donc, il y aura
39:54plus de volatilité, ça va devenir plus compliqué,
39:56donc il faut rester mobile, mais globalement,
39:58l'univers obligataire est plutôt
40:00porteur dans cet environnement où on cherche
40:02un peu de la qualité,
40:04donc les risques
40:06sont moindres sur cet univers-là.
40:08On a envie de jouer ça
40:10à travers des stratégies
40:12vraiment de pur rendement,
40:14de buy and hold, ou est-ce
40:16que l'idée d'avoir des stratégies
40:18plus flexibles aujourd'hui est peut-être aussi
40:20intéressante ? Buy and hold, oui, parce qu'en fait,
40:22on peut aller capter...
40:24Verrouiller les taux, verrouiller les rendements,
40:26ça reste encore des
40:28bonnes idées, des bonnes stratégies
40:30pour des horizons 3-4-5 ans.
40:32Exactement, c'est une bonne stratégie,
40:34d'autant que maintenant, vous avez quand même des niveaux
40:36de taux qui sont amenés encore à baisser,
40:38donc à avoir des performances.
40:40Il y aura un peu de plus-value en plus ? Exactement,
40:42et on voit bien qu'aujourd'hui, il y a
40:44quand même beaucoup d'éléments qui vont être favorables
40:46au niveau croissance, les fondamentaux sont beaux,
40:48il y a le relance en Chine, même si
40:50l'Europe ne va peut-être pas en bénéficier énormément,
40:52elle va en bénéficier, la baisse de taux des banques
40:54centrales, et puis voilà, on reste
40:56quand même dans une période de croissance, donc
40:58l'environnement est porteur, nous on aime bien
41:00la partie du bas IG,
41:02et plutôt les secteurs
41:04qui sont moins cycliques.
41:06D'accord, là aussi, on retrouve
41:08l'émergence, avec le
41:10point de vue actions, de ce point de vue-là.
41:12Sur les actions,
41:14est-ce que c'est intéressant quand même
41:16de changer un peu de taille
41:18d'entreprise ? C'est-à-dire, le marché a
41:20été très focalisé sur
41:22les méga-cap, et même dans les méga-cap,
41:24le groupe des 7 aux
41:26Etats-Unis. Visiblement, quand on
41:28fait les comptes à l'issue du 3e trimestre,
41:30les choses se sont un peu plus diffusées,
41:32est-ce que stratégiquement, là, ça vaut
41:34le coup quand même d'aller chercher
41:36des tailles d'entreprises de capitalisation
41:38boursière un peu plus petites ?
41:40Alors, je pense qu'il y a un certain nombre
41:42de patrons de petites entreprises
41:44ou d'actionnaires majoritaires
41:46qui ont répondu à cette question, puis ils ont choisi
41:48de délister,
41:50parce que les cours étaient effectivement relativement bas.
41:52La question
41:54de la petite entreprise, elle se pose sur
41:56la capacité à pouvoir tenir la pause.
41:58Est-ce que je peux
42:00faire face à des potentiels rachats
42:02dans un marché qui est peu liquide ?
42:04Et si la réponse est oui,
42:06oui, je pense que ça vaut le coup. On a des valorisations
42:08qui sont aujourd'hui relativement attractives.
42:10Mais ça devient une question de liquidité.
42:12Structurelle.
42:14Après, il faut faire son choix.
42:16Je ne parle pas de micro-cap.
42:18Je parle d'entreprises qui peuvent avoir
42:20des capitaux de plusieurs milliards d'euros.
42:22D'abord, on s'aperçoit
42:24que sur le 3e trimestre, les small-cap
42:26n'ont plus sous-performé par rapport aux large-cap.
42:28C'est quand même
42:30quand il y a des événements de liquidité
42:32ou d'incertitude, on voit que
42:34généralement,
42:36on n'est pas forcément soumis à la liquidité
42:38de son propre fonds, de ses propres besoins,
42:40mais on est aussi soumis à la liquidité
42:42des concurrents.
42:44Et si j'ai un concurrent qui a des rachats et qui vend la position que j'ai,
42:46si je ne suis pas en mesure de racheter ses positions,
42:48finalement, il va faire le coup.
42:50C'est important
42:52à garder en tête dans la construction de portefeuilles.
42:54Il faut pouvoir gérer
42:56cette liquidité.
42:58Maintenant, oui, il y a des choses à faire.
43:00À très court terme,
43:02vu qu'on était dans une phase où
43:04normalement, ça aurait dû être positif pour les small-cap
43:06parce qu'on a les taux qui baissent et donc ça baisse
43:08leur coût de financement, la question qui se pose
43:10aujourd'hui, c'est pourquoi on baisse les taux ?
43:12Est-ce qu'on baisse les taux
43:14pour des bonnes raisons, c'est l'inflation qui baisse,
43:16ou est-ce qu'on baisse
43:18un peu plus vite parce qu'en réalité, c'est l'économie
43:20qui ralentit ?
43:22Et là, on se pose
43:24un peu la question, mais si c'est l'économie
43:26qui ralentit, pour les
43:28petites sociétés, c'est la question de
43:30la capacité à retenir les résultats
43:32qui se posent. Et donc, je pense que c'est important
43:34de regarder...
43:35C'est la nature des baisses des taux qui fait qu'on
43:37reviendra ou pas sur ces chiffres-là.
43:39La publication des résultats
43:41va être intéressante,
43:43mais en tout état de cause,
43:45il y a des opportunités dans les small-cap
43:47et on le voit au travers des nombreux rachats qu'on a déjà eus.
43:49Dernière sortie en date annoncée, celle de
43:51Esquerre, par exemple, sur le marché français.
43:53Merci à vous trois d'avoir été les invités de Planète Marché ce soir.
43:55Nathalie Bénatia, BNP Paris
43:57Basset Management, Christophe Dehonde, CPR AM
43:59et Gilles Guibou, AXA IM.
44:11Le dernier quart d'heure de Smart Bourse
44:13chaque soir, c'est le quart d'heure thématique.
44:15Le thème ce soir, c'est un thème industriel
44:17au cœur de la gestion d'actifs.
44:19Comment bâtir une stratégie
44:21IA ? Nous en parlons avec Patrick Pensier,
44:23Responsable Data Digital Innovation
44:25de LBPM. Bonsoir Patrick.
44:27Merci d'être là.
44:29La question c'est comment on se forge une conviction
44:31sur l'intérêt
44:33et la stratégie IA
44:35qu'on peut mettre en place
44:37dans une organisation comme LBPM.
44:39J'ai oublié de regarder, je voulais avoir les
44:41encours globaux de LBPM. Vous avez le chiffre en tête ?
44:43Voilà, pour donner la perspective
44:45et l'ordre de grandeur.
44:47Dans un groupe qui gère 70 milliards d'euros
44:49d'encours, c'est quoi une stratégie IA ?
44:51Il faut nous rappeler peut-être un peu l'importance
44:53des données aussi dans ce métier, peut-être
44:55parce que qui dit données,
44:57dit besoin de raffiner,
44:59de comprendre ces données et de les traiter
45:01Patrick. Oui, tout à fait.
45:03Comme tu le sais,
45:05on a une méthodologie
45:07de gestion des données
45:09ISR, donc on est très
45:11axé ISR. On a notre propre promoteur de
45:13scoring qu'on exploite
45:15et qu'on exporte sur des
45:17plateformes digitales
45:19et donc on a construit effectivement
45:21tout un
45:23entrepôt de données ISR.
45:25On sait effectivement bien
45:27les traiter. C'est des données qui sont compliquées
45:29à manipuler
45:31de par leur exhaustivité,
45:33leur hétérogénéité,
45:35etc.
45:37Ça nécessite pas mal de technologies.
45:39C'est quoi le volume de données ? Il y a une mesure
45:41qui permet de se rendre compte du volume de données
45:43qui passent par ces outils-là ?
45:45Pour traiter ISR,
45:47on a la chance d'avoir
45:49une plateforme Big Data
45:51qui gère toute notre ISR.
45:53Elle a été primée plusieurs fois. On a reçu
45:55hier encore le prix
45:57de l'MTechD sur l'innovation
45:59ESG. Félicitations à l'équipe. Merci beaucoup.
46:01Je suis pas peu fier.
46:03On traite en gros
46:05ces 70 000 compagnies
46:07sur lesquelles on récupère des données
46:09ISR et
46:11à peu près 5000 points de données et 25
46:13sources de données différentes.
46:15Et maintenant,
46:17on crée nous-mêmes de la donnée aussi
46:19avec notre analyse ISR.
46:21Donc c'est 5000 points de données pour 70 000 entreprises
46:23avec 25 types de sources.
46:25C'est assez important.
46:27On laissera faire le calcul.
46:29Comment on bâtit une stratégie
46:31quand on a effectivement
46:33ce volume de données à traiter ?
46:35Autour des enjeux ISR, bien sûr.
46:37Mais le sujet, c'est le volume de données
46:39et la stratégie
46:41liée à l'usage
46:43de l'intelligence artificielle.
46:45Quels sont les axes que vous avez définis ?
46:47J'aime bien citer Philippe Sedbon
46:49qui a dit récemment
46:51les sociétés de gestion seront digitales
46:53ou ne seront pas.
46:55Président de l'FG.
46:57Ça a été repris
46:59par le BCG récemment aussi.
47:01Et plus particulièrement sur l'IA
47:03et l'IA générative.
47:05On sait qu'il y a une stratégie à bâtir.
47:07Il y a des choses à mettre en place.
47:09Pour bâtir sa stratégie,
47:11nous, on estime
47:13qu'il y a trois grands sujets qu'il faut aborder.
47:15Il y en a d'autres, mais nous, c'est les principaux.
47:17Déjà, tu parlais des données.
47:19On parle aussi de la sécurité
47:21des données, parce que c'est notre patrimoine.
47:23Et la sécurité des données, c'est quoi ?
47:25Déjà, c'est un nouveau canal,
47:27l'IA générative, c'est un nouveau canal de fuites de données.
47:29On en accable beaucoup avec le mail.
47:31C'est un risque.
47:33Vous dites que c'est un risque.
47:35Il faut se protéger.
47:37C'est vrai qu'on coupait le chat GPT
47:39gratuit pour leurs collaborateurs.
47:41Nous aussi, c'est vrai que c'est quelque chose
47:43où on ne peut pas laisser
47:45des documents importants,
47:47classifiés, sensibles,
47:49partir sur
47:51une IA générative
47:53qu'il y a à prendre avec.
47:55Nous, ce qu'on a défini
47:57pour cette partie
47:59fuite de données,
48:01j'ai un exemple tout bête
48:03qu'on m'a reporté.
48:05C'était Côté qui doit publier
48:07ses résultats semi-annuels.
48:09Le traducteur
48:11attrape le Covid.
48:13Comment on fait pour traduire en moins de deux jours
48:15le rapport annuel ? On s'est dit
48:17chat GPT, c'est pas mal.
48:19Effectivement, c'est pas mal puisque le rapport annuel
48:21n'a jamais été aussi bien traduit.
48:23En moins de deux jours, j'imagine.
48:25Il y a quand même quelqu'un qui s'est dit
48:27est-ce qu'en mettant notre rapport annuel
48:29sur chat GPT, ça ne lui a pas permis
48:31d'apprendre des choses ?
48:33Ils ont regardé et tous les résultats étaient en ligne.
48:35Comment faire ?
48:37Là, ils ont appris à faire ce qu'on appelle
48:39l'hallucination, c'est-à-dire
48:41à envoyer plusieurs versions
48:43du rapport annuel avec
48:45des données complètement farfelues
48:47pour que le moteur ne soit plus capable
48:49de donner la bonne réponse.
48:51Mais ça, c'est les choses qui arrivent.
48:53Pareil sur les IA
48:55plus sécurisées comme une IA
48:57copilote de Microsoft
48:59que de nombreuses compagnies ont adopté
49:01qui est le compagnon
49:03qui est fourni avec Office
49:05le compagnon IA. Même là,
49:07c'est-à-dire que les documents,
49:09tout ce qui est donné maintenant,
49:11l'IA sait tout ce que le collaborateur
49:13a accès dans le système d'information.
49:15Aujourd'hui, je ne suis pas sûr
49:17de connaître tout ça, tous les documents
49:19auxquels j'ai accès.
49:21Il y a des cas d'usage par exemple
49:23des sociétés où les personnes ont regardé
49:25est-ce que je peux
49:27accéder au salaire du président ?
49:29Est-ce que je peux accéder par exemple
49:31à des données liées
49:33à des mots de passe ?
49:35Et l'IA générative va chercher
49:37sur tous les documents auxquels le collaborateur a accès
49:39que lui-même ne sait pas
49:41et trouve des mots de passe sur des serveurs
49:43des choses comme ça.
49:45Premier pilier de stratégie 1, c'est la sécurité.
49:47Il faut qu'on avance un peu Patrick.
49:49Oui, je vois bien, mais moi je vois l'heure.
49:51Pour qu'on ait le temps
49:53d'aller au bout de cette stratégie.
49:55Le deuxième, c'est le LLM.
49:57On a beaucoup parlé
49:59sur les LLM
50:01qu'on a beaucoup cité
50:03l'année dernière.
50:05Aujourd'hui, on a fait pas mal de prototypages
50:07et on s'aperçoit que ce n'est pas
50:09l'alpha et l'oméga de l'IAGN.
50:11C'est plutôt comment
50:13on va réussir à connecter
50:15plusieurs moteurs
50:17à la demande en fonction des cas d'usage.
50:19Des fois, il y en a un qui est devant l'autre
50:21il y en a un qui consomme plus de données
50:23de capacité GPU
50:25et donc on va plutôt avoir
50:27besoin d'une plateforme qui va
50:29intermédier entre l'infra
50:31la sécurité, les LLM
50:33le RAG, le corpus documentaire
50:35qu'on va sécuriser
50:37ce corpus documentaire qu'on va mettre
50:39à disposition du LLM.
50:41Ce sont des choses qu'on va plutôt
50:43travailler, c'est la plateforme IA.
50:45C'est quelque chose d'assez flexible
50:47qui permet un peu du sur-mesure
50:49si j'essaye de comprendre.
50:51Ce sont des plateformes qui vont connecter
50:53ces composants et qui vont fournir
50:55une plateforme qui est facile d'usage
50:57où le ticket d'entrée sera beaucoup plus
50:59simple, on n'aura pas besoin de mettre en place
51:01un moteur, une base de données
51:03vectorielle
51:05c'est pour
51:07transformer le texte en chiffres
51:09et c'est plus facile pour un process
51:11d'aller comparer des chiffres entre eux
51:13pour voir les similitudes.
51:15C'est la base de ce
51:17qu'on va donner en apprentissage
51:19et le corpus documentaire
51:21qui va servir au LLM.
51:23Le deuxième aspect, c'est
51:25la plateforme IA, c'est comment
51:27je simplifie et
51:29j'accélère mes projets.
51:31Le troisième point, c'est l'infra.
51:33C'est un peu connecté au deuxième.
51:35L'infra, c'est les fameux GPU.
51:37Oui, les processeurs !
51:39Je connais Nvidia depuis très longtemps.
51:41Pour ceux qui font du jeu vidéo.
51:43J'allais dire quand même
51:45quand j'ai entendu que tout le monde
51:47découvrait Nvidia, il y a quand même toute une
51:49communauté de gens qui ont vécu avec Nvidia
51:51à travers les jeux.
51:53Nvidia, c'était sur les PC comme Intel.
51:57On est d'accord.
51:59Maintenant, c'est les GPU.
52:01L'accès aux GPU, tout le monde ne peut pas se payer
52:03des GPU.
52:05Plusieurs dizaines de milliers de dollars.
52:07Il faut les renouveler, etc.
52:09C'est un vrai investissement.
52:11Maintenant, le modèle, c'est plutôt un modèle locatif.
52:13Il faut trouver des GPU.
52:15Ces plateformes-là vont
52:17permettre d'accéder on-demand
52:19et de ne payer qu'à l'usage.
52:21Ce sont les trois points
52:23qu'il faut surveiller pour
52:25contenir ses coûts.
52:27C'est quoi les cas d'usage que vous pouvez développer
52:29chez LBPM, partant de ce
52:31socle que vous avez décrit ?
52:33Pour définir
52:35ce socle-là, on a fait
52:37un prototype sur
52:39les appels d'offres, sur la réponse à l'appel d'offres.
52:41C'est un sujet
52:43qui est hyper intéressant.
52:45On en a tout le temps, ça prend des heures.
52:47Les gens finissent à minuit.
52:49C'est un peu rébarbatif, j'imagine.
52:51Ce qu'on s'est dit, c'est qu'on va finalement
52:53emmagasiner tous nos appels
52:55d'offres passés dans notre base de données,
52:57les vectoriser pour les transformer
52:59en chiffres,
53:01pour que la machine sache.
53:03Dès qu'un nouvel appel d'offres arrive,
53:05on récupère les questions.
53:07Dans les présents appels d'offres, on a bien
53:09découpé le document pour isoler
53:11les réponses et les questions.
53:13On n'a plus qu'à comparer les vecteurs
53:15entre eux, c'est-à-dire les questions avec les questions.
53:17On récupère les questions les plus proches.
53:19On les propose à l'utilisateur
53:21qui va nous dire que celles-là sont
53:23pertinentes pour un nouvel appel d'offres.
53:25Et là, je sais que
53:27c'est ces réponses-là qu'il faut que je mette
53:29dans mon LLM pour qu'il puisse faire
53:31la réponse la plus pertinente possible.
53:33Ensuite, je n'ai plus qu'à appeler mon moteur.
53:35Il va me générer une réponse complètement
53:37nouvelle. Et on peut le faire en toutes les langues.
53:39Exactement.
53:41C'est super. On l'a prototypé.
53:43Notre réponse d'appel d'offres l'utilise.
53:45Cela nous a permis
53:47de définir cette architecture
53:49technique qu'il faut.
53:51Un autre exemple.
53:53On a des chatbots
53:55qu'on pourrait mettre en place
53:57dans l'entreprise. Il suffit de mettre
53:59tous les documents de l'entreprise à un endroit.
54:01Ensuite, le collaborateur, pour des
54:03problématiques RH, juridiques, compliance,
54:05peut poser toutes les questions qu'il veut.
54:07Cela soulage les équipes
54:09de tous ces mails
54:11qu'ils reçoivent tous les jours.
54:13Est-ce qu'on en a déjà
54:15pour son argent, quand on pilote des projets
54:17comme ça ? Est-ce que cela reste du test
54:19avec des équipes un peu
54:21pionnières, avant-gardistes sur ces sujets-là ?
54:23Ou est-ce qu'on est déjà au moment
54:25où cela vaut le coup de déployer
54:27au maximum et au plus grand nombre
54:29ces outils ?
54:31Dans un groupe comme LBPM ?
54:33Oui, tout à fait. On sait
54:35qu'il y a
54:37un ROI, c'est sûr.
54:39Il est difficile à mesurer, ce ROI.
54:41Mais on sent qu'il y a un retour sur l'investissement
54:43intéressant, quand même.
54:45Les études parlent. J'ai lu une
54:47dernière étude, je ne sais plus si c'est du BCG
54:49ou de Deloitte, mais c'est autour de
54:5110-20 %, et il y en a d'autres
54:53c'est plutôt 10-45 %.
54:55La dispersion, oui, c'est ça.
54:57L'évaluation est assez large.
54:59La clé, là-dedans,
55:01c'est vraiment, parce que c'est le collaborateur,
55:03ce n'est pas l'IA qui va travailler, c'est le
55:05collaborateur qui va être assisté par
55:07une IA, donc on parle de collaborateur
55:09augmenté, quelque part.
55:11Il faut qu'il soit d'accord pour ça ?
55:13Il faut qu'il soit d'accord. Je fais le parallèle
55:15avec la robotisation il y a quelques années,
55:17la RPA.
55:19Tout de suite, on voit que c'est assez intéressant.
55:21Mais on voit qu'il y a un problème
55:23d'adhésion, il y a un problème, l'utilisateur
55:25est un peu sceptique par rapport à ces nouveautés
55:27qui empiètent un petit peu
55:29sur leur travail,
55:31leur manière de travailler.
55:33C'est vrai qu'il y a une acculturation à prévoir.
55:35Je pense que ça, c'est vraiment la clé. Acculturation,
55:37détecter un petit peu
55:39les champions, les ambassadeurs de demain,
55:41donc ceux qui vont venir toquer à la porte avec des
55:43cas d'usage. Et là, il faut prévoir un
55:45dispositif pour les aider, c'est-à-dire une sorte
55:47de support IA. On appelle
55:49ça un peu comme le Genius Bar
55:51de l'IA, comme les Apple Store
55:53avec le Genius Bar. Là, c'est un peu pareil.
55:55Le collaborateur va arriver
55:57avec ses use case et va se faire supporter par
55:59une équipe performante.
56:01Vous pouvez expliquer ça normalement.
56:03Tout à fait.
56:05Merci beaucoup Patrick. Merci d'être venu nous voir
56:07pour évoquer cette stratégie.
56:09C'est dans le monde de la gestion
56:11d'actifs parce qu'on est dans Smart Bourse, mais
56:13vous voyez bien que tout ça est applicable et réplicable
56:15à différentes industries. Patrick Pensier,
56:17responsable Data Digital Innovation de l'LBPM
56:19est avec nous l'invité de ce dernier quart d'heure de Smart Bourse.
56:21Merci.

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