Européennes J-2 : Marine Le Pen, présidente du groupe RN à l'Assemblée Nationale, est l'invitée de Amandine Bégot.
Regardez L'invité de RTL avec Amandine Bégot du 07 juin 2024
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00:00RTL 7h42, Amandine Bégaud a deux jours des élections européennes, vous recevez donc ce matin la présidente du groupe RN à l'Assemblée, Marine Le Pen.
00:10C'est la dernière ligne droite, on le disait, cette campagne officielle s'achève ce soir à minuit.
00:14Vous avez regardé Marine Le Pen, Emmanuel Macron hier soir, vous nous le disiez à l'instant.
00:18Il appelle les Français à aller voter dimanche, mais le président met en garde contre une poussée de l'extrême droite qui peut, dit-il, bloquer l'Europe. Que lui répondez-vous ce matin ?
00:27Emmanuel Macron, le pire, est toujours sûr. Il avait dit qu'il était un président sans limite. On le savait pour la dette, les déficits, l'insécurité, l'immigration, le mépris.
00:36On le sait maintenant que même la Constitution n'est pas en capacité de limiter Emmanuel Macron.
00:41Car la Constitution fait de lui non pas le chef de la majorité, mais l'arbitre.
00:46Il n'a donc pas à entrer dans les élections et à appeler à voter pour ou contre un tel ou un tel.
00:51Mais il fait fi de cela. Parfait.
00:55Donc moi je viens dire aux électeurs, mettez-lui des limites.
00:58Parce qu'en réalité, il n'y a que vous qui pouvez mettre des limites à Emmanuel Macron.
01:01Mettez-lui des limites le 9 juin.
01:03Et donc allez voter pour que Emmanuel Macron ne s'autorise pas tout, y compris à violer la Constitution du général de Gaulle.
01:11Il n'aurait pas dû prendre la parole hier soir ?
01:13Il aurait pu prendre la parole.
01:14Mais il n'aurait pas dû appeler à voter pour un tel, comme il l'a fait quasiment pour Mme Maillet sans la citer.
01:19Ou appeler à voter contre un tel, parce qu'il est le président de tous les Français.
01:24Et il doit être au-dessus, précisément, des considérations partisanes.
01:27Il annonce l'envoi de Mirage 2000 en Ukraine, des avions de combat que la France va céder à Kiev.
01:34Le président de la République dit par ailleurs vouloir former une brigade française.
01:37Ce sont ces mots, 4500 soldats ukrainiens, qui seront équipés et formés par la France.
01:42Est-ce que vous approuvez cette initiative ?
01:44Ce que je n'approuve pas, c'est qu'il en fasse ainsi la publicité.
01:48Après tout, aider l'Ukraine, bien entendu.
01:51Venir exposer de manière extrêmement précise le nombre de matériels, dans quelles conditions.
01:58C'est, je pense, mettre la France et ceux qui interviennent en danger.
02:03En revanche, je suis opposée à l'envoi d'instructeurs sur le sol ukrainien, c'est-à-dire sur le sol d'un pays en guerre.
02:10Nous formons déjà des soldats ukrainiens.
02:14Nous en avons formé beaucoup en France, 10 000.
02:16Nous en avons formé en Pologne, on aurait pu continuer à faire cela.
02:19Envoyer, encore une fois, des militaires sur le sol ukrainien, c'est évidemment prendre le risque qu'ils soient des cibles.
02:27Donc ça, c'est votre ligne rouge, Marie-Nathalie ?
02:28Je vous dis très clairement que j'ai été frappée par la légèreté avec laquelle Emmanuel Macron évoque la perte potentielle de militaires français.
02:36Vous souhaitez qu'il y ait un débat à l'Assemblée sur cette question-là ? Un débat avec vote ?
02:39Non. Encore une fois, je respecte la Constitution. Il a la capacité de décider ce qu'il décide.
02:46Mais on peut tout de même être en désaccord avec cela.
02:50Ce qui est sûr, c'est qu'on a le sentiment qu'il a envie d'une guerre, en fait.
02:54Il a envie d'une guerre ? Sérieusement ?
02:56C'est ça qui me pose un problème.
02:58En réalité, on a le sentiment qu'il souhaite entrer en guerre.
03:02Et qu'il fait tout pour essayer d'aggraver la pression qui pourrait entraîner demain une escalade.
03:09On vend des armes, Marine Le Pen, partout dans le monde.
03:12Ce n'est pas parce qu'on vend des armes qu'on est co-belligérant de tous les conflits du monde.
03:16Non, vous avez parfaitement raison.
03:18On vend des armes, mais on n'envoie pas de soldats sur les terrains de combat.
03:22Or là, c'est ce qu'il s'apprête à faire.
03:25Et ça change un tout petit peu, effectivement, la donne.
03:30Le président ukrainien prendra la parole tout à l'heure à l'Assemblée nationale.
03:33Vous y serez ?
03:34Bien sûr.
03:35Tous les députés du Rassemblement national y seront ?
03:37Je ne sais pas si tous les députés y seront.
03:38Il n'y a pas de consigne, en tout cas, ce que je n'ai pas.
03:40Nous avons été informés il y a deux jours, puisque ça n'était pas prévu, cette prise de parole.
03:44Et nous sommes le dernier jour utile de l'élection européenne.
03:48Donc, il y a un certain nombre de députés qui, très certainement, n'ont pas pu libérer leur agenda pour pouvoir venir à l'Assemblée.
03:54Mais moi, j'y serai, et il y aura évidemment des députés du Rassemblement national.
03:59Si vous aviez été président de la République, vous n'auriez pas invité Volodymyr Zelensky ?
04:04Le sujet n'est pas là.
04:05Le sujet, c'est que cette prise de parole n'était pas prévue.
04:08Le sujet, c'est qu'elle rentre dans une opération d'instrumentalisation du conflit ukrainien par Emmanuel Macron.
04:13Je veux dire, on a eu deux pôles dans cette campagne.
04:16Elfi n'a eu de cesse que d'instrumentaliser le conflit israélo-palestinien.
04:20Et Emmanuel Macron n'a eu de cesse d'instrumentaliser l'Ukraine.
04:25Et donc, en réalité, le Rassemblement national reste le seul mouvement qui a parlé de la France, des Français, de l'Union Européenne,
04:32et des politiques qui devaient être changées au sein de l'Union Européenne pour qu'on vive mieux.
04:37Voilà, c'est ça la réalité et le résumé de cette campagne européenne.
04:40Ça veut dire que vous n'étiez pas contre le fait qu'il soit hier présent aux cérémonies du débarquement ?
04:45Ce qui vous gêne, c'est l'Assemblée aujourd'hui ?
04:46Oui, mais ce qui me gêne, c'est que tout est fait, encore une fois, pour capter l'ensemble de l'information dans les trois derniers jours.
04:54Bon, en même temps, à chaque fois qu'Emmanuel Macron parle, je pense qu'il crée des électeurs pour le Rassemblement national.
04:59Donc, je ne vais pas vous mentir, ça ne nous pose pas un problème majeur.
05:03Je pense que hier soir, l'utilisation des arguments du Président, qui a quand même réussi à dire qu'il ne faut pas voter Rassemblement national,
05:10parce qu'avec eux, vous auriez eu de la chloroquine, c'est tellement indigent,
05:13que ça ne peut que renforcer notre électorat dans son désir de venir sanctionner non seulement Emmanuel Macron,
05:21non seulement la politique nationale d'Emmanuel Macron, mais évidemment la politique européenne d'Emmanuel Macron.
05:25Le Président a aussi dit que si le Rassemblement national avait été au pouvoir, ou en tout cas en force au niveau européen,
05:35il n'y aurait pas eu de plan de relance.
05:36Ce n'est pas complètement faux, les députés RN se sont abstenus sur ce plan de relance européen.
05:40Oui, d'accord, un plan de relance où on vous donne 40 milliards et on vous demande de rembourser 87.
05:46Non, effectivement, ce n'est pas une très bonne opération financière pour les Français,
05:50surtout quand Emmanuel Macron a, entre temps, fait 1000 milliards d'euros de dettes supplémentaires en 7 ans.
05:55Donc, on défend les Français toujours, on ne pense qu'à eux, on ne pense qu'à leur intérêt,
06:01et quand quelque chose est proposé et que ça ne va pas dans le sens de l'intérêt des Français,
06:05effectivement, on s'y oppose. Mais c'est tout à fait légitime et naturel.
06:09Alors, venons-en justement à la pré-européenne. Quel que soit le score du Rassemblement national,
06:13vous nous le confirmez, vous demanderez la dissolution de l'Assemblée ?
06:15Non, pas quel que soit le score. C'est l'importance du score du Rassemblement national,
06:19qui est le seul score qu'Emmanuel Macron va regarder.
06:22Il ne va pas regarder le score de M. Bellamy, ou de Reconquête, ou je ne sais quoi.
06:28Il va regarder le score du Rassemblement national.
06:30Et la différence qui existera entre la liste du Rassemblement national et la liste de sa candidate Valérie Hayé,
06:36c'est cela qui sera pour lui un problème politique.
06:42Et si cette différence est très importante, alors ça ouvre quand même une crise politique
06:48que la Constitution règle en proposant la dissolution de l'Assemblée nationale.
06:53Mais ça veut dire quoi ? Si le Rassemblement national fait deux fois plus que la liste de Valérie Hayé,
06:58si vous êtes au-delà des 30% ?
07:00Non mais, excusez-moi, on n'est pas là. Il n'y a pas une science mathématique qui dit
07:04si vous faites plus de la moitié...
07:06Vous me dites que ça dépendra du score, c'est le seul score qu'il regardera.
07:08Si il y a un différentiel important, madame, un différentiel important, il est au pouvoir,
07:12ça veut dire que les Français ne sont plus d'accord avec la politique qu'il mène.
07:15Or, il a un agenda caché derrière les Européennes.
07:18Derrière les Européennes, il y a la désindexation des retraites qui est prévue.
07:22Il y a peut-être d'ailleurs la désindexation de toute une série d'autres prestations,
07:28type RSA, type allocations adultes handicapés, puisqu'on a révélé...
07:33Tout ça, c'est démenti.
07:35Non, madame, pardon.
07:37Moi, je fais mon travail, faites le vôtre.
07:39Il y a une lettre de mission qui a été envoyée par madame Borne en novembre,
07:42pour demander précisément de faire la liste des économies qui pourraient être faites
07:47si on désindexait l'allocation adultes handicapés, l'allocation invalidité, les retraites, etc.
07:54Sauf que pour l'instant, rien n'a été acté. Il faut bien étudier des listes pour trancher, non ?
07:58Mais c'est bien le problème. Avant les élections, on ne parle de rien.
08:01Et on réserve toutes les mauvaises nouvelles pour après.
08:03C'est exactement ce que je viens de vous expliquer.
08:06Je dis donc aux Français, pour l'empêcher de faire cela,
08:09il faut évidemment que le score du Rassemblement National soit très important,
08:13parce que du coup, les réformes qu'il envisage de faire seront illégitimes, à mon sens.
08:17Dissoudre l'Assemblée Nationale, ça veut dire organiser des élections dans les six semaines ?
08:22Non, mais il n'est pas obligé de dissoudre demain matin.
08:25On lui accorde qu'il peut dissoudre en mois de septembre,
08:29pour laisser les Jeux Olympiques se dérouler.
08:32Nous ne sommes pas la France insoumise.
08:34Nous ne souhaitons pas le chaos et la désorganisation.
08:39Marine Le Pen, je voudrais qu'on parle de la première préoccupation des Français dans cette campagne,
08:42c'est le pouvoir d'achat. Ce n'est pas le vote de dimanche qui va régler quoi que ce soit
08:45pour ceux qui ont des fin de mois difficiles ?
08:47Ah bon ?
08:48Qu'est-ce que peut faire l'Europe ? Qu'est-ce que vous pouvez faire ?
08:50Qu'est-ce qu'elle a fait pour effondrer le pouvoir d'achat des Français ?
08:52Elle a mis en place une multiplication de normes
08:55qui pèsent sur les agriculteurs et qui pèsent sur les entreprises.
08:57Vous croyez que les normes, ça ne fait pas augmenter les prix ?
08:59Evidemment que oui !
09:01Plus vous mettez de normes absurdes,
09:03et plus vous augmentez les prix des productions.
09:06Le logement, quand elle impose un diagnostic de performance énergétique,
09:11vous ne croyez pas que ça pose des problèmes au pouvoir d'achat
09:14des gens qui demain ne pourront plus ni vendre, ni louer leurs biens immobiliers ?
09:18Et les factures thermiques, c'est aussi des factures d'électricité et de gaz très chers.
09:21Lorsqu'elle vous impose en 2035 d'acheter une voiture électrique
09:25parce que vous n'aurez plus le droit d'acheter une voiture thermique
09:27alors que les voitures électriques sont évidemment beaucoup plus chères
09:29que les voitures thermiques,
09:31vous ne croyez pas que ça agit directement sur le pouvoir d'achat ?
09:33Quand Emmanuel Macron envisage de créer des impôts européens,
09:36vous ne croyez pas que ça va avoir une influence sur le pouvoir d'achat des Français ?
09:39Donc si, bien sûr, c'est en partie au niveau de l'Union Européenne
09:44que se détermine demain le pouvoir d'achat de nos compatriotes,
09:47c'est donc là-bas aussi qu'il faut aller le défendre.
09:50Le vote, on le rappelle, Marine Le Pen, c'est dimanche.
09:52On le rappelle, surtout c'est une élection à un tour,
09:54et ça les Français ne le savent pas.
09:56Bien sûr, et moi j'appelle tous mes électeurs,
09:58notamment ceux qui m'ont fait confiance à la présidentielle,
10:00à venir renforcer cette victoire
10:03pour qu'elle soit implacable, incontestable, massive,
10:06et que personne n'envisage de la relativiser.
10:08On a besoin de tous les électeurs
10:10pour pouvoir, encore une fois, poser les limites nécessaires à Emmanuel Macron.
10:16Et on va surveiller bien sûr tout ça.
10:18Tous ces scores se votent dimanche donc, édition spéciale sur RTL,
10:22ce sera dès 18h.
10:24Merci beaucoup Marine Le Pen.