Élections européennes, culture, Jeux Olympiques... Rachida Dati, la ministre de la Culture, est l'invitée de Amandine Bégot.
Regardez L'invité de RTL avec Amandine Bégot du 04 juin 2024
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00:00 RTL Matin
00:02 RTL 7h43, Amandine Bégaud, vous recevez ce matin la ministre de la Culture Rachida Dati.
00:07 Rachida Dati, avant d'évoquer les dossiers liés à votre ministère, un mot des européennes.
00:13 Je vous demandais si vous aviez fait votre choix pour dimanche. Ce sera ?
00:17 La liste de la majorité présidentielle.
00:20 Valérie ?
00:21 Oui, parce que l'enjeu majeur aujourd'hui c'est d'avoir un vote utile pour la France et pour l'Europe.
00:25 C'est un vote qui défend la souveraineté.
00:29 Et notamment notre souveraineté industrielle, qui défend aussi notre économie, qui défend aussi notre sécurité.
00:35 Moi je trouve que tout autre vote serait soit inutile, soit incohérent.
00:40 Le vote LR c'est un vote inutile par exemple ?
00:42 Je vais vous dire, j'ai toujours eu de la cohérence.
00:44 J'ai pas le sentiment d'avoir quitté mes idées ou changé de conviction.
00:48 Sur le pacte Asile-Immigration, qui a porté le texte à l'origine ?
00:51 Nous en sommes à l'origine. On a porté ce texte dès la présidence française de l'Union Européenne en 2008.
00:58 Puis au Parlement Européen avec Brice Hortefeux, il en était rapporteur pour le groupe politique.
01:03 Aujourd'hui il a été voté. Est-ce que c'est normal que les députés LR aient voté contre quelque chose qu'on a porté depuis des années ?
01:09 Est-ce qu'il est normal de voter contre le plan de relance ?
01:13 800 milliards d'euros qui ont sauvé des entreprises françaises au moment du Covid.
01:19 Est-ce que c'est normal de voter contre ça ?
01:21 Il faut de la cohérence. Sinon je vais vous dire, soit un vote inutile, soit de l'incohérence, soit de la radicalité dangereuse.
01:28 D'ailleurs, moi je m'étonne que quelqu'un comme Glucksmann, d'ailleurs je reprends l'expression de Jean-Yves Le Drian,
01:33 il avait raison, il a dit "il y a des planqués sur sa liste". Oui, parce qu'il y a toute une incohérence sur sa liste.
01:39 Il y a ceux qui sont pro-Elefi, pro-Nupes, il y a d'ailleurs ceux qui ont fait l'accord, celui qui est à l'origine de l'accord avec la Nupes.
01:48 Ils ont voté contre le pacte vert, ils ont voté contre la reconnaissance du nucléaire comme une énergie verte,
01:54 ils ont voté contre le pacte asile-immigration, alors que les sociodémocrates au Parlement le votaient.
02:00 Ils ont voté contre le plan de relance, donc contre l'économie française et contre évidemment tous ces commerçants,
02:07 toutes ces petites entreprises qui ont été sauvées par cela.
02:10 Moi je dis toujours, quelles sont, vous l'avez interrogé, quelles sont les propositions concrètes de M. Glucksmann ?
02:16 Dites-moi une seule proposition concrète et je vous réponds.
02:19 - Le vote il a lieu dans 5 jours. - Non mais, vous voyez...
02:21 - Non mais, c'est pas à moi de vous défendre le programme de Raphaël Glucksmann.
02:26 - Heureusement que vous ne le défendez pas. - Non mais, c'est pas là pour faire son avocat ou quoi ?
02:30 - Non, c'est pas faire son avocat. - Dans ces mesures...
02:32 - Vous êtes journaliste. Je vous dis... - Il a un certain nombre de positions par rapport à l'Ukraine, par rapport à la guerre au Proche-Orient.
02:39 - Oui, alors allez-y. - Il vante par exemple la reconnaissance de l'État palestinien.
02:42 - Ah bon ? C'est la position française. - On ne va pas détailler, par nom à Chyderes, le programme de Raphaël Glucksmann.
02:47 - Non, une campagne électorale. Vous votez pour des gens qui ont des convictions, qui ont des idées, des propositions concrètes pour les Français.
02:54 - Donc, lui n'en a pas. François-Xavier Benavides non plus d'abord.
02:57 - Je vous dis, le vote utile, c'est de voter dans l'intérêt des Français et dans l'intérêt de l'Europe.
03:02 Si c'est chacun pour soi ou énoncer des principes, moi aussi, je suis pour la paix, je suis contre la guerre. Voilà.
03:08 Ça, c'est pas un programme. Et les Français attendent beaucoup.
03:11 Vous avez remarqué que leur première préoccupation, c'est la maîtrise des flux migratoires.
03:16 Pourquoi n'ont-ils pas voté ce pacte asile-immigration ? Je m'interroge. Voilà. C'est tout.
03:21 Donc, les Français doivent être au clair sur ce que propose la liste Glucksmann ou les autres.
03:26 Et donc, aujourd'hui, l'intérêt, c'est le vote utile pour les Français.
03:30 La réindustrialisation, la souveraineté en termes de sécurité, la maîtrise des flux migratoires. Je peux continuer, si vous voulez.
03:37 - Et ce sera donc dans cinq jours. Les Français ont cinq jours encore pour faire leur choix.
03:41 Et on continue d'ailleurs à recevoir les têtes de liste ou les représentants de chacune des listes.
03:45 - Et les listes d'ici, propositions concrètes pour les Français. Vous leur poserez des questions en fonction de cela.
03:50 - Ce sera Valérie Ayé demain et ce sera Raphaël Glucksmann jeudi.
03:55 Vote donc, je le disais, dans cinq jours. Il y a un certain nombre de candidats à Rachid Haddati qui accusent Emmanuel Macron,
03:59 mais aussi Gabriel Attal, d'accaparer les médias. Il y a bien sûr cette histoire de temps de parole,
04:04 mais il y a aussi cette scène qui a été très largement commentée hier, l'irruption de Gabriel Attal,
04:09 en pleine interview de Valérie Ayé, c'était sur France Info.
04:12 François-Xavier Bellamy dénonce une forme de mépris, un petit côté macho.
04:16 La patronne des Verts, elle y voit une volonté d'invisibiliser les femmes.
04:20 Vous leur répondez quoi ? Ça vous a choqué, vous ?
04:22 - D'abord, Gabriel Attal, il n'a pas défoncé la porte du studio. On l'a laissé entrer.
04:26 Donc les journalistes étaient bien contents d'avoir Gabriel Attal, qui est arrivé au moment, évidemment, de l'interview de Valérie Ayé.
04:32 Moi, je m'associe aux propos de Ségolène Royal.
04:34 Je veux dire, s'il y a bien quelqu'un qui a été victime de sexisme, de machisme et d'attaques misogynes,
04:42 et lorsque il y avait la campagne électorale de 2007,
04:45 moi, de 2007, quand elle a été candidate, moi je vais vous dire,
04:48 et j'étais son adversaire, j'étais porte-parole de Nicolas Sarkozy.
04:52 Je l'ai défendue et soutenue parce que sa famille politique l'a très maltraitée.
04:56 Elle l'a rappelée. Elle dit quand on fait une campagne électorale,
04:59 on veut les soutiens de tout le monde, et notamment les soutiens des plus hauts niveaux.
05:02 On est content quand le président de la République vient vous soutenir.
05:05 On est content quand le Premier ministre vient vous soutenir.
05:07 On est content quand il... - Mais sincèrement, il l'aurait fait avec Bruno Le Maire, par exemple, s'il avait été tête de liste.
05:11 - Mais évidemment. - Il était tête de liste ? - Franchement, et moi, alors, dans le genre soutenir les femmes,
05:16 je suis bien une des premières. Je dis, il n'y a pas eu de machisme.
05:20 Comme je vous ai dit, il n'a pas défoncé la porte, il est arrivé, les journalistes étaient contents.
05:23 Ensuite, est-ce que ça invisibilise ? Je crois que l'interview s'est bien passée.
05:27 Elle a pu donner, évidemment, son point de vue et dérouler son programme.
05:31 Mais le sujet, il n'est pas là. Quand vous êtes une femme politique,
05:35 et que vous menez des campagnes, moi j'ai mené des campagnes en vent contraire.
05:38 J'étais bien contente de pouvoir avoir des soutiens à un moment donné.
05:41 Rappelez-vous la campagne municipale de 2020.
05:43 Personne ne veut me soutenir dans ma famille politique. J'appelle Claude Guesguen.
05:47 Je lui dis, j'ai besoin de toi pour m'aider dans cette campagne.
05:50 Paix à son âme. Est-ce qu'il m'a invisibilisée ? Je ne crois pas.
05:54 Donc là, on a deux débats différents.
05:57 Aujourd'hui, les campagnes électorales,
06:00 nous, on est bien content, évidemment, d'avoir des soutiens, des soutiens de plus haut niveau.
06:03 Et si le président de la République, demain, vient la soutenir, je m'en réjouirais.
06:07 Et je serais évidemment à leur côté.
06:09 De la même manière, moi j'ai mené des campagnes, j'ai toujours fait appel
06:12 à des ministres, à des militants, à des responsables politiques,
06:16 qu'ils soient premiers ministres, qu'ils soient présidents ou autres.
06:18 Nous sommes toujours contents d'être renforcés dans une campagne électorale.
06:21 On n'est pas invisibilisés, tout le monde sait qui est la tête de liste
06:25 de la majorité présidentielle, c'est Valérie Ayé, que tout le monde soutient.
06:29 - On a bien compris que la mobilisation était totale
06:31 de la part de l'ensemble du gouvernement, de l'ensemble de la majorité.
06:34 On a beaucoup parlé ces derniers jours de ce qui pourrait se passer après.
06:38 Il faudra bien, à un moment ou à un autre, tirer les leçons de ce scrutin.
06:41 Vous allez me dire "on va attendre Dimanche soir".
06:43 Sauf qu'on a beaucoup parlé d'un gouvernement...
06:46 On a beaucoup parlé d'un gouvernement de coalition de droite.
06:49 Je vous pose la question juste parce que vous connaissez, Rachida Dati, les deux côtés.
06:53 Est-ce que ces deux familles peuvent travailler ensemble ?
06:55 Ça vous semble crédible ? - Mais avant même de rentrer au gouvernement...
06:58 On était avec Jean-François Copé et d'autres d'ailleurs,
07:01 à dire "il faut un projet de gouvernement".
07:03 On a un socle commun.
07:05 Moi, par exemple, sur la réforme du droit du travail,
07:09 on y était favorable.
07:10 Pour une fois, on remet le travail...
07:12 - Et par exemple, Gérard Larcher, Premier ministre.
07:14 C'est possible, ça ? - Non, mais là, vous ne me parlez de personne.
07:16 Je vous parle d'un projet politique.
07:18 Donc, il est important que nous ayons un projet politique dans l'intérêt de la France.
07:22 Et donc, moi, j'ai toujours, évidemment,
07:24 prenait qu'il y ait un accord de gouvernement sur un projet politique.
07:28 Comme un certain nombre de mes camarades.
07:30 - Donc, quand François-Denis Bellamy ne dit jamais de la vie, il se trompe.
07:33 - Mais c'est sa position.
07:35 Mais ce n'est pas la position de l'ensemble des Républicains.
07:39 Et d'ailleurs, de l'ensemble des restaurants politiques de droite ou du centre.
07:45 - Il se fera, ce gouvernement de coalition.
07:46 - Mais non, mais...
07:48 Franchement, est-ce que j'ai dit ça ?
07:50 Faites un raccourci.
07:51 Je vous dis que ça a été ma position et ma conviction profonde.
07:54 Parce que je vous parle du pacte... - Vous souhaitez qu'il se fasse.
07:56 - Je vous parle du pacte Asile-Immigration.
07:58 Je vous parle de la souveraineté et de la réindustrialisation.
08:01 Est-ce que ça n'a pas été nos combats ?
08:02 Monsieur l'Anglais est encore là.
08:04 Est-ce que la droite, ça n'a pas été son combat depuis toujours ?
08:06 De dire qu'il faut réindustrialiser, il faut de la souveraineté,
08:09 il faut une recherche scientifique et technologique importante en France
08:13 et au niveau européen.
08:14 Ce sont nos combats.
08:15 On a quand même des combats communs.
08:16 À un moment donné, il faudrait penser l'intérêt de la France.
08:19 - Venons-en au dossier du ministère de la Culture.
08:22 Un mot, d'abord de ce tableau qui a été pris pour cible le week-end dernier
08:27 par des militants écologistes, les coquelicots de monnaie au musée d'Orsay.
08:30 Vous avez dit, Madame la Ministre, vouloir une politique pénale
08:32 adaptée à cette nouvelle forme de délinquance.
08:34 Très concrètement, ça veut dire quoi ?
08:35 Des peines plus sévères ?
08:37 - Les œuvres d'art, c'est le patrimoine des générations futures.
08:43 C'est notre patrimoine commun, collectif.
08:46 Ces dégradations, à un moment donné, il y aura une dégradation irréversible.
08:51 Parce qu'une œuvre d'art, elle est unique.
08:53 Moi, ce qui me choque,
08:54 quelle est la cause qui légitime de dégrader une œuvre d'art ?
08:58 Quels sont les pays aujourd'hui qui dégradent les œuvres d'art
09:00 ou qui empêchent les musées d'ouvrir ?
09:03 Je vous renvoie... - Les totalitaires.
09:05 - Voilà. Et donc, moi, je m'oppose à ça.
09:07 Je vous l'ai dit, comme ministre de la Culture,
09:09 je veux que la culture soit accessible au plus grand nombre.
09:12 Ceux qui font ça considèrent finalement que la culture, c'est un luxe,
09:16 que ça ne sert à rien. Pourquoi ?
09:17 Parce que quand vous avez la destruction d'une œuvre d'art, ça oblige quoi ?
09:20 Ça oblige à fermer le musée.
09:22 Et il y a des gens qui ont besoin d'aller au musée.
09:24 Et donc, ce sont des délinquants.
09:26 Et donc, j'ai saisi mon collègue Eric Dupont-Moretti,
09:29 qui est très sensible à ces questions,
09:31 parce que c'est devenu une délinquance récurrente
09:33 pour qu'il donne des consignes...
09:35 - Donc avec des peines adaptées, qu'on ferme...
09:38 - Au parquet, il l'a fait d'ailleurs,
09:39 parce qu'il est très sensible aussi à cette question.
09:42 Nous en avons parlé pour qu'évidemment, il y ait une fermeté contre cette délinquance.
09:46 C'est de la délinquance.
09:47 Ce n'est pas du militantisme.
09:49 Ça n'a rien à voir.
09:50 - Un mot, le temps nous est compté de la réforme de l'audiovisuel public.
09:53 On a appris hier qu'elle serait débattue à partir du 24 juin à l'Assemblée.
09:56 Réforme qui ne fait pas l'humanité, on va le dire, au sein de la majorité.
10:01 Je pense notamment à Clément Beaune, qui il y a quelques jours a dit
10:03 qu'il n'était pas convaincu.
10:05 J'ai deux petites questions très concrètes.
10:06 - Il a peut-être d'autres enjeux en tête.
10:08 - Il a d'autres enjeux, la mairie de Paris, c'est ça ?
10:09 - Non, voilà.
10:10 - Est-ce que ça suppose, vous avez dit, mutualisation des moyens,
10:15 il s'agit de remettre toutes ces entités sous la même direction.
10:18 Est-ce que ça veut dire faire des économies, des suppressions de postes ?
10:22 - Non mais il faut reprendre la question sur de bonnes bases.
10:25 L'audiovisuel public, moi je l'ai toujours dit, avant d'être ministre de la Culture,
10:28 je suis une enfant de l'audiovisuel public.
10:30 Je vais vous dire, mes parents ne savaient pas lire et écrire.
10:32 On avait en tous les cas l'audiovisuel public qui permettait de nous cultiver,
10:36 de nous inspirer, de nous ouvrir sur les autres,
10:39 de nous ouvrir aussi à d'autres cultures.
10:41 Et donc aujourd'hui, l'audiovisuel public,
10:43 moi j'y suis très attachée, comme d'ailleurs les Français.
10:46 Mais nul ne peut nier qu'il y a une concurrence du privé très vive.
10:51 Regardez votre groupe, les groupes privés sont de plus en plus nombreux,
10:55 ils se structurent et ils s'organisent.
10:58 La révolution technologique, elle met à rude épreuve l'audiovisuel public.
11:03 Et moi je considère que les chaînes de radio et les chaînes de télé de l'audiovisuel public,
11:07 ce ne sont pas des chaînes comme les autres.
11:09 Et donc, quel est le bilan ?
11:11 - Ça ne veut pas dire, mais mutualiser, est-ce que ça veut dire faire des économies ?
11:13 - Il y a une concurrence très vive, révolution technologique,
11:17 et aujourd'hui, le vieillissement des audiences en atteste.
11:20 Donc il est urgent de rassembler ces forces,
11:22 pour évidemment, pour avoir une information de plus grande qualité, mettre...
11:26 - Est-ce qu'il y aura des économies ? Oui ou non ?
11:28 - Mais si vous voulez... - Des suppressions de postes ? Oui ou non ?
11:29 - Non mais c'est... Non, parce que ça c'est l'organisation interne.
11:32 Vous rassemblez les forces pour avoir une stratégie commune,
11:35 pour avoir des centres de décision plus forts,
11:37 pour affronter justement cette concurrence vive,
11:40 mais aussi pour s'adapter à cette révolution technologique.
11:44 Et tout l'enjeu de la réforme, il est là,
11:46 et c'est rien d'autre que cela.
11:48 Et donc, d'ailleurs,
11:50 les dirigeantes y sont favorables,
11:52 je reçois tous les jours des organisations syndicales, encore hier,
11:56 et donc, j'explique cette réforme en toute transparence.
12:00 Elle n'est pas si contestée que ça.
12:02 - Il y a eu deux jours de grève la semaine dernière.
12:04 - Oui, mais qu'il y ait des inquiétudes, c'est tout à fait légitime,
12:07 et donc, je l'explique.
12:09 On en débat,
12:10 et évidemment, cette réforme, aujourd'hui, elle est urgente et nécessaire.