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00:00Chaque 5 juin, le monde célèbre la journée internationale de l'environnement. Dans le
00:11but de relever les défis écologiques en Côte d'Ivoire, également de proposer des solutions
00:16idoines, cette info se donne les moyens de recevoir pour ce nouveau numéro de C'est à
00:21dire, M. Apatou Kouamé-Bertin, enseignant-chercheur à l'Université Félix-Souffret de Boigny d'Abidjan
00:27et par ailleurs président de l'ONG Action pour la conservation de la biodiversité en Côte d'Ivoire.
00:33C'est un plaisir de vous recevoir sur le plateau. Merci M. Kodjo, merci à cette info de nous donner
00:39l'occasion de nous adresser à la nation à l'occasion de cette journée consacrée à
00:45l'environnement. C'est nous. Alors vous êtes un acteur clé de l'écosystème environnemental,
00:52que revêt cette journée internationale pour vous? Alors cette journée qui est commémorée est une
01:00journée importante pour nous. Elle est importante parce que quand on parle de commémoration, on parle
01:06de fêter. En effet. Et on ne fête que ce qui nous honore. Alors cette journée pour nous est non
01:13seulement une journée qui nous donne l'occasion de mener des activités de sensibilisation à
01:19grande échelle, mais aussi de vanter toutes les actions positives qui ont été menées et qui ont
01:26concouru à la conservation de l'environnement. Nous aurons l'occasion de revenir sur les actions
01:31qui ont été menées, mais aujourd'hui, quel est l'état des sols en Côte d'Ivoire? Alors l'état des
01:38sols en Côte d'Ivoire, malheureusement il faut le dire, n'est pas différent de ce qu'on constate
01:44au niveau mondial. Tout simplement parce que nos sols subissent beaucoup de pression.
01:50Telles que? Nos sols subissent beaucoup de pression telles que les activités d'extraction
01:56minière, la déforestation, la pollution des sols et l'agriculture itinérante et bien d'autres
02:08pratiques qui ne sont pas trop recommandables. Selon la Convention des Nations Unies sur la
02:13lutte contre la désertification, jusqu'à 40% des terres de la planète sont dégradées. Est-ce
02:20que vous pensez aux plus grandes crises auxquelles nos écosystèmes sont confrontés aujourd'hui?
02:24Oui, Monsieur Kojo, les grandes crises sont récurrentes et on les trouve un peu partout.
02:32Ce sont des crises qui sont en grande partie dues à l'action humaine. Quand on voit la démographie
02:43galopante, il n'y a pas cette adéquation entre les besoins exprimés, les systèmes
02:51d'exploitation et tout ce qui est recommandé en termes de durabilité. D'accord. Depuis plusieurs
02:58années des actions sont entreprises par nos états pour faire face à ce phénomène de dégradation,
03:03de désertification et même de sécheresse. Pourquoi cette dégradation se poursuit malgré tout?
03:09Monsieur Kojo, je dirais que cette dégradation se poursuit parce que ce ne sont pas les tests
03:17réglementaires qui manquent. Ils existent. Les tests réglementaires existent et les tests se
03:24basent surtout sur les interdictions. Vous êtes en train de dire que les tests ne sont pas respectés?
03:30Je suis en train de dire que les tests ne sont pas suffisamment appliqués. D'accord. Les tests
03:36existent mais ce qu'on voit sur le terrain c'est plutôt des actions de correction. D'accord. Je
03:43prends les exemples du braconnage par exemple. Il y a des tests réglementaires mais les actions
03:49qu'on voit beaucoup plus sur le terrain c'est la sensibilisation, il faut un peu plus de
03:55cohésion. En Côte d'Ivoire comment est l'état des lieux? Alors l'état des lieux, je dirais que
04:03l'office ivoirien des paques et réserves qui gère tous nos espaces protégés fait
04:12les efforts mais aujourd'hui on ne peut pas se vanter d'avoir considérablement réduit le
04:18braconnage. Tout simplement parce que c'est dommage de le dire, le monde rural dépend encore
04:24fortement des ressources poniques du milieu naturel pour subvenir à ses besoins en protéines
04:31animales. Alors vous qui êtes président d'une ONG exerçant dans le domaine de la biodiversité,
04:36quelles solutions pouvez-vous proposer donc? Je dirais qu'il faut promouvoir l'élevage
04:45conventionnel, mais aussi il faut mettre en place un mécanisme d'accès facile à cette
04:53ressource. D'accord. Parce qu'une chose est de développer l'élevage de poulets ou bien de
04:59lapins, mais une autre aussi est de créer les conditions pour que les populations puissent
05:06procurer cette ressource. Et concernant la lutte contre le braconnage? Alors la lutte contre le
05:12braconnage, j'ai cité plus haut l'office ivoirien des paques et réserves. Qui fait des efforts? Qui fait
05:19des efforts? Et vous pensez qu'il y a encore à faire? Justement, qu'est-ce que vous proposez? Alors ce qu'on propose,
05:24c'est ce que je viens de dire, il faut que la population, il faut qu'il y ait la disponibilité
05:29de la ressource animale, la disponibilité de la protéine animale et il faut que cette
05:36disponibilité-là ne se limite pas aux centres urbains, mais que la zone rurale ait aussi accès
05:43à ces ressources-là. On entend beaucoup parler de dégradation des terres, de changement climatique
05:48et même de perte de biodiversité quand on veut parler de l'environnement en général. C'est quoi
05:53les liens entre ces différentes thématiques? Monsieur Kojo, le lien est tout établi parce que
06:02la biodiversité prend en compte la diversité des espèces, la diversité des écosystèmes et la
06:14diversité des gènes. Et tout cela, il y a un support qui est l'écosystème qui est composé des
06:20biotopes et puis des biocénoses. Le biotope qui prend en compte tout ce qui est élément vivant
06:26et puis la biocénose qui prend en compte le support et les éléments vivants. Alors je dirais
06:34que le lien est tout établi parce que la biodiversité, on la trouve dans les milieux
06:41aquatiques, on la trouve sur les terres émergées et dans les airs. Et donc quand ces écosystèmes-là
06:49sont perturbés, bien évidemment l'écosystème est perturbé. Quand on prend le sol, lorsqu'il est
06:54perturbé, la végétation est perturbée et le sol perd sa capacité de captation du carbone et donc
07:04de rétention de tout ce qui est élément qui va concourir à la pollution, sinon à la dégradation
07:14de la couche de zone. Donc lorsque la couche de zone est dégradée, cela va conduire à des perturbations
07:23climatiques et on parlera du changement climatique. Le changement climatique va agir, donc on rentre
07:30dans un cercle vicieux. D'accord. Et ces phénomènes-là n'existent pas sans consistance sur les
07:36humains. Quels en sont les impacts socio-économiques sur la communauté? Alors les impacts sont
07:43nombreux. On entend souvent dire que c'est les pays en voie de développement qui sont
07:50plus exposés, certes, mais les impacts se retrouvent au niveau mondial. En effet. Les impacts se
07:56retrouvent au niveau mondial. On le ressent beaucoup plus ici dans les pays en voie de
08:02développement tout simplement parce que nous sommes encore fortement liés aux ressources
08:06naturelles. Ok. Et donc vu que l'impact de ce phénomène sur les ressources naturelles, nous qui
08:13en dépendons, nous sommes beaucoup plus liés. Cela entraîne la migration des populations parce que
08:19lorsque la ressource se raréfie, on a tendance à aller là où on peut. En effet. Et lorsqu'on se
08:25déplace, qu'on va en compétition sur les ressources avec d'autres peuples, il y a des conflits
08:36qui naissent, conflits liés à l'utilisation, l'accès à l'utilisation des ressources naturelles. Donc
08:42vous voyez tous ces phénomènes-là qui qu'on vit du fait de la dégradation des sols. M. Chapateau,
08:50en tant que président de l'ONG Action pour la conservation de la biodiversité,
08:54quelles sont jusque-là les actions que vous avez pu mener pour lutter contre l'ensemble de ces
09:00phénomènes? Alors comme le nom de notre organisation le dit, Action pour la conservation
09:05de la biodiversité en Côte d'Ivoire. Donc nous travaillons sur toute l'étendue de la Côte d'Ivoire
09:10mais nous avons des sites de prédilection j'ai envie de dire. Et surtout nous sommes beaucoup
09:17plus présents depuis plus d'une quinzaine d'années à l'est de la Côte d'Ivoire où nous accompagnons
09:22les populations à être plus résilientes vis-à-vis des dégradations de l'environnement. Et donc nous
09:30développons l'économie verte, les chaînes de valeur verte. Nous les accompagnons à être plus
09:39outillés dans la préservation de leur environnement. Et nous les organisons également
09:46à mettre en place des structures endogènes qui permettent de mieux poursuivre toutes les actions
09:56de conservation que nous faisons. Puisque nous ne sommes pas tout le temps sur les sites mais
10:00en place des organisations qui sont formées, qui sont ensuites sur le leadership. Et ça permet à
10:08ces personnes-là de poursuivre nos actions de conservation. Alors la chose est urgente,
10:13protéger l'environnement doit être un devoir de tous. Nous sommes à la fin de l'émission et on
10:18permet de vous adresser à l'ensemble des citoyens ivoiriens, à toutes ces personnes qui vivent en
10:22Côte d'Ivoire pour leur donner des recommandations quant à la protection de l'environnement. Merci
10:28monsieur Kojo, je pense qu'on parle si constamment, si on ne parle pas beaucoup, on va tout droit au
10:32but. Allez-y. Notre environnement c'est ce qui nous fait. Et nous devons tous nous mobiliser pour
10:39avoir un environnement dans lequel nous menons nos activités de façon conviviale. Qu'est-ce qu'il
10:44faut faire concrètement ? Concrètement il faut arrêter toutes les pratiques qui dégradent
10:51l'environnement. En exemple ? Alors il faut développer une agriculture responsable, il
10:59faut promouvoir la sédentarisation de l'agriculture, diversifier les activités et puis éviter de
11:11sur-exploiter certaines ressources. Monsieur Akpatou Kwame Bertin, enseignant-chercheur à
11:17l'Université Philosophie et Tempoigny, vous êtes également président de l'ONG Action pour la
11:21conservation de la biodiversité en Côte d'Ivoire. Je tiens à vous dire merci d'avoir répondu à nos
11:25questions. Je vous dis également merci au nom de notre organisation et nous espérons avoir d'autres
11:32occasions où nous viendrons parler d'autres sujets aussi intéressants que celui que nous avons abordé
11:37aujourd'hui. Et on sera tout ouvert. Mesdames et messieurs, cette émission est terminée. Merci
11:41de nous avoir suivis. Restez sur cetteinfo et sur cetteinfo.ci. Les programmes se poursuivent.