Vos droits : les parents ont-ils le droit de fouiller dans le téléphone de leurs enfants ?

il y a 3 mois

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00:00 *Générique*

00:06 - Bon, alors allons-y. On commence par quoi ?

00:09 - Alors vous savez que Sabrina Agresti Roubache, secrétaire d'état chargé de la ville et de la citoyenneté,

00:16 a été interrogée sur l'éducation des enfants et elle a conseillé elle-même aux parents de faire preuve d'autorité

00:23 et les a même sollicité et incité à fouiller dans les téléphones et les chambres des adolescents.

00:30 D'où cette question effectivement qu'on pose aujourd'hui. A-t-on le droit de le faire ?

00:33 A-t-on le droit de fouiller dans le portable de ces enfants ?

00:36 Alors je vous pose la question. Tu n'as pas encore d'enfants Alexandra, toi non plus Anthony.

00:39 - Non, il n'y a que moi quoi.

00:40 - Toi tu en as. William évidemment.

00:42 - Moi je vais pour les mettre. Si je devais fouiller, je ferais avec ça moi.

00:46 - Alors je te pose la question.

00:48 - Je dirais que légalement on a le droit. Après ça dépend où on met les règles nous avec nos enfants.

00:54 - Et vous aussi vous aviez des enfants. Est-ce que vous pensez que ce serait légitime ?

00:58 - Ça dépend de l'âge.

00:59 - Moi je le ferais en fait.

01:00 - Ça dépend de l'âge.

01:01 - Toi je me doutais de ta réponse.

01:02 - Ça dépend de l'âge.

01:03 - Ça dépend de l'âge.

01:04 - De l'âge de l'enfant.

01:05 - Alors en fait ça veut dire que si on le fait, nos adolescents, nos enfants, on parle des adolescents surtout

01:11 parce que nos enfants n'ont a priori pas de téléphone portable, en tout cas je l'espère, n'ont plus de vie privée.

01:16 Et il est vrai que comme l'explique la secrétaire d'Etat, un adolescent est un mineur.

01:23 On représente le mineur dans tous les actes de sa vie, que ce soit son éducation, que ce soit ses choix, en tout cas son orientation scolaire, sa santé.

01:32 - Il va m'être puni en tant que parent.

01:33 - Ah oui, oui, oui, exactement.

01:35 - Vous avez la responsabilité.

01:36 - Exactement. Donc santé, sécurité, loisirs, fréquentation.

01:41 Si on se doute que son enfant se drogue, on n'a pas envie qu'il prenne ce chemin, qu'il ait une addiction qui le secrète, on n'a pas envie, on fait attention aux fréquentations.

01:49 Donc tout ça fait qu'on se dit, oui c'est un petit peu légitime de regarder un peu de plus près la chambre de son enfant ou peut-être le téléphone portable.

01:59 Est-ce qu'il n'a pas une arme planquée, alors j'exagère un peu, mais une arme planquée sous son lit, ça dépend encore une fois des fréquentations et du milieu dans lequel il évolue.

02:07 - Ce qui est gênant, c'est de faire ça sans qu'il le sache. Je trouve qu'il y a comme une sorte de trahison.

02:12 - C'est pour ça qu'on parle de la teinte, elle a dit que...

02:14 - Oui, c'est ça. On ne lui dit pas.

02:16 - Et Sabrina Agresti Roubach, ça pourrait être ma mère, Sabrina, mamie Sabrina, ça pourrait être tout à fait ma mère parce qu'elle dit très exactement, non seulement je surveille, non seulement je me mêle et non seulement je protège et je sanctionne.

02:30 Je vous dis, c'est tout ma mère.

02:31 - Oui.

02:32 - Alors...

02:33 - Ça va, ça vous a pas trop mal réussi.

02:35 - Non, ça m'a pas trop mal réussi, mais du coup, moi, je fais très attention avec mes enfants.

02:38 - Ah oui ?

02:39 - Je ne regarde pas, je ne fouille pas le téléphone portable. Je ne dis pas que je n'en ai pas envie parfois, mais je ne le fais pas.

02:44 - Oui, mais la loi, je disais, Yann Assan, la loi, elle dit quelque chose là-dessus. Et qu'est-ce qu'elle dit justement à propos de la vie privée des mineurs ?

02:51 - Alors, il y a plusieurs textes qui évoquent, curieusement, ne pensez pas, mais qui évoquent cette question cruciale de la vie privée des mineurs.

02:57 Vous avez d'abord l'article 16 de la Convention internationale relative aux droits de l'enfant, qui dit et qui garantit que nul enfant ne fera l'objet d'immixion arbitraire ou illégale dans sa vie privée, sa famille, son domicile, ou sa correspondance, ni d'atteinte illégale à son honneur et à sa réputation.

03:16 Donc, ça va très loin. Donc, aujourd'hui, sa correspondance, on n'écrit plus. La correspondance, c'est le téléphone portable ou l'ordinateur.

03:21 Donc, c'est exactement ça qui est visé. Vous avez également l'article 9 du Code civil qui dit que toute personne a droit au respect de sa vie privée.

03:31 Mais quand on dit toute personne, c'est majeur et mineur. Donc, évidemment, là aussi, le Code civil s'est intéressé à la vie privée, on peut le dire, de nos enfants.

03:40 La Commission nationale de l'informatique et des libertés dit qu'il faut qu'il existe un équilibre entre le contrôle parental et le respect des droits des mineurs.

03:50 – Mais écoutez, on vit dans une société qui est compliquée, avec le cyber harcèlement, le harcèlement à l'école.

03:57 Je veux dire, aller regarder ce qui se passe dans le téléphone de son enfant qui est mineur, c'est aussi, à mon sens, faire preuve quand même d'une protection.

04:04 – Oui, le protéger. – Est-ce qu'il ne faut pas le faire avec son consentement ?

04:07 – Oui, mais dans ces cas-là, on est pas concentrant. – Et l'ADN de nos enfants et l'ADN du majeur qui va venir.

04:13 – Ma mère a toujours fouillé ma chambre, elle a toujours fouillé mes sacoches et c'est OK, quoi.

04:17 – Je le referai aujourd'hui à mes enfants. – Les pédopsychiates vous disent qu'il faut qu'ils aient leur jardin privé.

04:22 Il faut qu'on puisse préserver une sphère personnelle et intime dans le quotidien de l'enfant.

04:29 C'est vrai qu'on fouille pas la chambre, on essaye de pas fouiller, on parle à l'arrangé, on essaye de pas fouiller la chambre de ses enfants.

04:34 – Pour autant, il faut pas les négliger. Je veux dire, par là, il faut exercer une surveillance assez régulière.

04:40 – C'est le juste équilibre. – C'est ça, c'est de se dire, et en cas de doute…

04:43 – Si on pense que les fréquentations sont telles, et peut-être que son fils peut être aussi à l'origine, lui, d'emmener avec lui tout un groupe de personnes,

04:52 mais si on pense que les fréquentations sont telles et sont très mauvaises et peuvent induire à la commission, par exemple, d'infraction,

04:59 je pense que, et vraiment, les parents, comme tu le disais, ont une responsabilité dans ce cas-là,

05:03 et ils doivent agir et être un peu plus intrusifs pour surveiller ce que fait son enfant.

05:10 Mais c'est vrai que c'est un juste équilibre à trouver. En tout cas, la loi, elle protège l'enfant,

05:14 mais enfin, on n'a jamais vu un enfant faire un procès à son père, sauf pour lui demander de l'argent.

05:18 – Oui, parce que… – Pas encore !

05:19 – Il doit ses parents, il faut trouver un avocat, il faut aller en justice, donc après, c'est des conflits sans fin.

05:24 Mais encore une fois, ça va surtout sur le terrain psychologique.

05:28 – Aux États-Unis, ça existe ? Il y a des enfants qui portent plainte parfois contre leur père ?

05:33 – Aux États-Unis, tout existe. – Tout est possible.

05:35 – Tous ces procès sont tout à fait possibles.

05:37 – Grâce à vous, voilà où nous en sommes aujourd'hui, sur le plan de la légalité.