SMART IMPACT - Un sac isotherme éco-responsable

  • il y a 4 mois
La jeune entreprise Le Mouton Givré propose des sacs isothermes alliant laine, chanvre et lin – des plantes peu gourmandes en eau. Les salariés fabriquent les sacs de A à Z dans un atelier du Lot, notamment pour éviter les gestes répétitifs du travail à la chaîne. Éco-responsables et zéro plastique, les sacs ont déjà séduit Maison Thiriet, un spécialiste des produits surgelés.

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Transcription
00:00 (Générique)
00:06 - Smart Ideas, c'est notre rubrique consacrée aux startups éco-responsables.
00:10 Et la bonne idée du jour, elle est signée Cynthia Bore. Bonjour.
00:14 - Bonjour. - Bienvenue.
00:15 Vous êtes la cofondatrice présidente de Moutons Givrés.
00:19 Vous l'avez créée en 2019 avec Élodie Madebosse.
00:22 C'était quoi l'idée de départ ?
00:23 - L'idée de départ, déjà, c'était de revaloriser notre laine locale
00:26 puisqu'aujourd'hui, la laine, on sait qu'elle est considérée comme un déchet
00:30 par les éleveurs et elle n'est plus du tout bien payée.
00:33 Donc, nous, c'est de la valoriser parce que dans le lot,
00:36 on a beaucoup de moutons et on ne sait plus quoi en faire.
00:39 Donc, il fallait retrouver une ressource.
00:43 Cette ressource est tellement inépuisable qu'il fallait en faire quelque chose.
00:46 Et nous, en fait, on en a fait un sac isotherme, zéro plastique.
00:50 Voilà, on a vraiment spolié l'aluminium, spolié le plastique
00:53 et on en a fait vraiment un sac éco-responsable.
00:55 - Et alors comment ? Parce que c'est bien d'avoir l'idée de départ
00:58 et ensuite, il faut trouver les partenaires, il faut trouver...
01:00 Peut-être, il y a un petit défi technique, je ne sais pas.
01:02 Comment on crée des sacs isothermes sans plastique ?
01:04 - C'est ça. Il y a un défi technique parce qu'il faut faire des tests, clairement.
01:08 Il faut voir si le maintien est bon.
01:09 Donc, aujourd'hui, on sait que le maintien est bon
01:11 puisqu'il maintient aussi bien qu'un sac isotherme classique.
01:15 Donc, on fait ces tests, on monte un produit, on met des sondes.
01:19 Au début, on fait ça dans notre cuisine.
01:21 Puis après, on le fait valider par un laboratoire.
01:23 Et puis après, on dessine des modèles.
01:27 On commence par un financement participatif.
01:30 On regarde si ça matche.
01:31 Ça a super bien matché puisqu'on a fait Ulule en 2019.
01:35 Et après, on continue, on développe d'autres produits.
01:37 - Et donc là, on a par exemple un sac.
01:40 Alors, il est fait de quoi ?
01:41 - Alors, à l'intérieur, vous avez de la laine.
01:44 Voilà, ici, ça, c'est la laine qui permet de faire l'isolation.
01:48 Et sur l'extérieur, vous avez le laine et le chambre.
01:52 Voilà, donc on l'a associé avec les deux autres matières
01:54 qui sont les plus écoresponsables qui existent.
01:56 - Ce sont des plantes qui demandent peu d'eau ?
01:57 - Peu d'eau, qui demandent peu d'engrais, pas de pesticides aussi.
02:02 Donc, c'est le plus écoresponsable et surtout, c'est local.
02:07 On peut l'avoir sur l'Europe.
02:08 Le laine, c'est sur la France.
02:10 Le chambre vient de Roumanie.
02:11 Et puis, la laine vient du Lot.
02:13 Donc, on a vraiment tout à proximité.
02:15 - Et le chambre, on en a produit beaucoup en France il y a des décennies.
02:19 On devrait être capable de recommencer.
02:20 - On peut revenir.
02:21 - On peut revenir.
02:22 - Vous êtes implantée près de Fijac, dans le Lot, on l'a compris,
02:25 dans une pépinière d'entreprise.
02:27 Ça veut dire quoi ?
02:28 Vous vous appuyez sur des expertises des partenaires locaux ?
02:30 Il y avait aussi cette dimension dans le projet ?
02:32 - Oui, alors nous, un pépinière d'entreprise,
02:35 c'est surtout pour être entourée de tout ce qui est notre com com,
02:42 donc voilà, notre communauté des communes,
02:44 qui nous accompagne sur notre business, qui regarde un petit peu.
02:47 Et puis après, on s'appuie sur nos éleveurs lotois,
02:51 puisqu'on va chez les éleveurs au moment de la tonte, récolter la laine.
02:56 On la trie à ce moment-là.
02:57 Là, on vient de finir notre saison de cette année.
03:00 Et après, on la paye surtout à un juste prix,
03:02 c'est-à-dire qu'aujourd'hui, le prix, c'est 5 centimes du kilo à l'éleveur.
03:05 Nous, on la paye 1 euro du kilo.
03:08 Donc, c'est 20 fois le prix, parce qu'aujourd'hui, 5 centimes,
03:11 ça ne couvre plus du tout les frais de tonte.
03:12 C'est un déchet et c'est une charge pour l'éleveur.
03:15 - Qu'est-ce qu'elle devient, cette laine, si vous, vous la récupérez pas ?
03:18 Elle est détruite ?
03:19 - Elle est ou brûlée ou enterrée ou récoltée, mais ça ne leur couvre rien du tout.
03:23 Il y a des endroits, c'est pas du tout récolté.
03:25 Il y a des endroits, c'est encore récolté.
03:27 Ou sinon, c'est brûlé ou enterré.
03:28 - Comment vous avez eu l'idée ?
03:30 Parce que c'était un produit isolant dans le temps et on l'a oublié.
03:34 C'est quoi, le principe ?
03:35 - C'est ça. C'est ça. C'est un très bon produit isolant.
03:38 On s'en servait...
03:39 Pour les yourtes, tout simplement, c'est ça.
03:41 C'est un feutre de laine qui est dessus, qui permet de faire l'isolation.
03:44 C'est imperméable, en plus.
03:45 Donc voilà. Et en fait, c'est ça qui fait qu'on se rappelle de nos cours de couture
03:51 que c'était un très bon isolant.
03:53 Et on se dit, allez, on essaye.
03:54 On verra bien si ça marche ou si ça marche pas.
03:56 - Alors, vous en êtes où, vous l'avez créé, donc, il y a 5 ans, maintenant.
03:59 Donc l'entreprise, elle est bien posée.
04:01 Vous êtes encore à un stade un peu artisanal, pré-industriel.
04:05 Vous en êtes où ?
04:06 - Alors, en pré-industrie, on va dire qu'on est un semi-artisanal, chez nous.
04:10 C'est-à-dire que chez nous, tout le monde fera tout le temps le sac de A à Z.
04:15 Elles prennent le temps de pièce, elles le font de A à Z.
04:18 Parce que c'est pour le côté aussi du bien-être au travail, de pas faire toujours les mêmes gestes.
04:23 Voilà. Et d'avoir la gratification de faire le produit jusqu'au bout.
04:26 Mais par contre, aujourd'hui, on s'est associés avec...
04:30 Il y a les surgelés Thirier qui sont rentrés au capital chez nous.
04:33 Et surtout, qui nous ont fait une très grosse commande.
04:35 Et on est distribués chez Maison Thirier depuis décembre.
04:38 Donc ça nous a fait un gros sang-volet.
04:40 On est 6 dans la boîte.
04:41 Donc c'est pas énorme non plus.
04:43 Mais en tout cas, on est dans le but d'aller plus loin.
04:46 – Merci beaucoup Cynthia Bord.
04:48 Et bon vent à vos moutons givrés.
04:51 Quel bon titre, quel bon nom d'entreprise.
04:54 Voilà, c'est la fin de ce numéro de Smart Impact.
04:57 On est un peu givrés ici aussi.
04:59 Salut.
05:00 [Musique]

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