Tous les jours de la semaine, invités et chroniqueurs sont autour du micro de Pierre de Vilno pour débattre des actualités du jour. Ce soir, l'ancien député Renaissance Benjamin Haddad, est invité au micro d'Europe 1 pour débattre des élections législatives.
Retrouvez "Les débats d'Europe 1 Soir" sur : http://www.europe1.fr/emissions/l-invite-actu
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00:00Europe 1 soir. 19h21, Pierre de Villeneuve.
00:04Premier hors d'Europe 1 soir jusqu'à 20h, en compagnie de Jules Torres, bonsoir Jules.
00:08Bonsoir, bonsoir à tous.
00:09Journaliste politique au JDD, bonsoir.
00:11Maître Goldnadel.
00:12Bonsoir.
00:13Avocat, observateur de l'avis politique bien sûr, et bonsoir à vous Benjamin Haddad.
00:16Bonsoir.
00:17Merci d'être avec nous.
00:18Vous êtes député sortant Renaissance de Paris, vous avez donc moins de trois semaines
00:22pour vous faire réélire, j'imagine au même poste de député de Paris.
00:27Oui, je suis en campagne depuis dimanche soir, je sors d'un tractage à la muette, j'avais
00:32une réunion publique hier, on a imprimé notre acte, moi je ne peux pas me résoudre
00:37à voir le rassemblement national, à voir Marine Le Pen gouverner notre pays avec son
00:41programme économique désastreux pour notre pays, avec son isolationnisme sur les questions
00:46européennes, internationales, donc on est sur le terrain à la rencontre des électeurs.
00:5021h01, dissolution prononcée par Emmanuel Macron sur tous les écrans de télévision,
00:54sur tous les postes de radio, vous étiez préparé à cela ?
00:57Non, je ne le savais pas.
00:58Vous avez pris une douche froide ? Une claque ?
01:00C'est sa décision, c'est la prérogative du président de la République, c'est une
01:05décision risquée.
01:06Donc vous prenez acte parce que c'est le président de la République, mais ce n'était
01:11pas la meilleure des idées ?
01:12Moi j'en prends acte, c'est le président de la République, c'est sa prérogative constitutionnelle
01:16de dissoudre l'Assemblée nationale, j'ai adoré faire campagne il y a deux ans, je
01:20suis sur le terrain auprès de mes électeurs depuis deux ans, je suis aussi un député
01:24actif à l'Assemblée nationale, donc repartir en campagne, je le fais vraiment avec bonne
01:29humeur, avec positivité, avec énergie, mais c'est une décision risquée parce que
01:35je ne peux pas me résoudre, moi, de voir les clés du pays données pour les prochaines
01:38années à Marine Le Pen et à Jordan Bardilat.
01:41Parce que ça va être plus difficile ? Parce que vous avez un bilan ?
01:43Naturellement.
01:44Vous conduisez, Benjamin Haddad ? Vous avez une voiture ?
01:46Moi je n'ai pas de voiture.
01:47Non mais vous conduisez ?
01:48Oui.
01:49Si vous passez de 0 à 100 km heure, vous accélérez, ça va vite, mais de 90 à 140
01:54ou à 130, parce qu'on ne peut pas rouler à plus de 130, c'est plus difficile.
01:57C'est ce qui va vous arriver maintenant.
01:58Mais vous savez, Pierre, je viens souvent ici et vous savez très bien que je ne vous
02:02fais pas de langue de bois, c'est une campagne qui va être difficile, qu'on doit aborder
02:07avec beaucoup d'humilité.
02:08Moi j'entends les électeurs, aussi bien en France qu'à travers le pays, j'ai beaucoup
02:13voyagé pour les élections européennes et j'entends une colère qui est souvent légitime
02:17sur les questions de sécurité des délinquants, sur les questions d'immigration.
02:20Vous avez échoué là-dessus ?
02:22Je crois qu'on a peut-être entendu ça un peu tard, notamment au mandat précédent.
02:28Après, je crois qu'il y a eu des vrais avancées, il y a eu un réinvestissement massif sur
02:31les budgets de la police, de la justice, de la défense.
02:34Il y a la loi séparatisme en 2022.
02:36Pourquoi est-ce que les Français ne le voient pas ? Parce que finalement, le score de Jordane
02:39Bardelais par rapport à Valérie Heillet, c'est la moitié.
02:43C'est-à-dire que Valérie Heillet fait la moitié de Jordane Bardelais.
02:45Et on a bien compris que cette élection, au-delà d'être une élection européenne,
02:49c'est une sorte de mid-term, l'élection de mi-mandat en 2027.
02:53Mais rappelons tout de même que par définition, les élections mid-term, les élections de
02:57mi-mandat, quand vous avez un gouvernement en plus qui, dans des circonstances difficiles
03:00à l'Assemblée nationale, fait des réformes, qu'il a été vraiment courageuse et nécessaire
03:05comme la réforme de retraite pour garantir l'équilibre des finances de notre système
03:08de retraite, et bien évidemment, ce n'est pas toujours les réformes les plus populaires.
03:10Vous pensez que le RN, par exemple, n'aurait pas fait la réforme ?
03:13Le RN était contre la réforme !
03:15Le RN propose de revenir...
03:16Peut-être pour les termes de la réforme, mais est-ce qu'il n'aurait pas fait la réforme
03:19en elle-même avec d'autres termes ?
03:20Ce n'est pas sûr.
03:21Mais attendez, le RN a un programme économique marxiste.
03:23C'est 100 milliards d'euros de déficit, mais 100 milliards d'euros de déficit en plus.
03:27À chaque fois qu'il faut augmenter des impôts, qu'il faut augmenter des dépenses, le RN
03:32est au rendez-vous.
03:33Le RN est pour le retour à la retraite à 60 ans.
03:35Donc sur les questions économiques, le RN n'a absolument pas de questions, de leçons,
03:39de rigueur et de sérieux à nous donner.
03:42Mais moi, je voudrais aussi dire qu'à l'Assemblée nationale, ce n'est pas le RN qui nous a manqué
03:45sur la réforme de la retraite, c'est les Républicains.
03:47C'est les Républicains qui avaient mis la retraite à 65 ans dans leur programme.
03:52Et qui ne voulaient pas de celle à 64.
03:53Moi, je suis un homme de droite.
03:54J'étais à l'UMP, je suis un libéral.
03:56Je crois qu'il faut réformer notre pays, qu'il faut investir dans la croissance, soutenir
04:00nos entreprises et avoir une fiscalité compétitive.
04:02Effectivement, pour avoir des comptes publics équilibrés, il fallait réformer nos retraites.
04:06Et les Républicains, là, ils ont disparu.
04:08Et de la même façon, on voit aujourd'hui les Républicains qui sont prêts à trahir
04:12leur âme, à trahir l'héritage de Nicolas Sarkozy, de Jacques Chirac, pour aller se
04:16vendre au RN.
04:17Ça, ce n'est pas ma droite.
04:18Oui, alors justement, Édouard Philippe fait du fishing en bon français, encore tout à
04:23l'heure.
04:24Il tend la main.
04:25Mais il dit une autre chose, puisque Emmanuel Macron tiendra une grande conférence de presse
04:28demain sous forme de clarification et Gabriel Attal sera tout à l'heure au 20h de TF1.
04:32Il dit, ce n'est pas sûr qu'il soit complètement sain, S-A-I-N, que le Président de la République
04:37fasse une campagne législative.
04:39C'est un acteur de la vie politique, dit Édouard Philippe, mais il est aussi Président
04:41de la République.
04:42Est-ce qu'on ne mélange pas tout ?
04:43Alors déjà, première réaction sur ce qu'a dit Édouard Philippe au sujet des Républicains.
04:47Édouard Philippe a raison et moi, je le soutiens dans cet appel aux Républicains qui veulent
04:52continuer à être des vrais Républicains et donc à s'opposer aux extrêmes, la bordélisation
04:57violente de LFI à l'extrême gauche et l'incompétence du RN à l'extrême droite.
05:02Les Républicains qui veulent nous rejoindre, construire avec nous et continuer à faire
05:05avancer le pays.
05:06Moi, je leur tend la main.
05:07Mais qu'est-ce que vous ferez de mieux avec les Républicains ou de moins bien ?
05:10Je veux qu'on construise, qu'on construise des majorités.
05:12Vous avez eu 7 ans pour construire, les Français vous ont sanctionné au dernier coup d'état.
05:16Qu'on continue de réformer en profond dans notre pays parce qu'on a besoin d'un pays
05:19compétitif, on a besoin de soutenir nos entreprises, on a besoin de continuer à réduire le chômage
05:23et à réindustrialiser.
05:24Qu'on investisse massivement dans le régalien et je vous l'ai dit, on a augmenté les budgets
05:28de la police, de la justice, de la défense, mais moi je ne vous dis pas que tout est parfait.
05:31Il faut qu'on ait une réponse pénale extrêmement forte.
05:34Après, sur ce dernier point, c'est une campagne législative.
05:38Laissons les députés faire campagne.
05:40On a un Premier ministre qui est le chef de la majorité, Gabriel Attal.
05:42Moi, je vois que ce soir, il va s'exprimer, il va s'engager.
05:45On a des députés qui sont soudés derrière lui.
05:48Merci beaucoup Benjamin Attal d'avoir été l'invité d'Europe 1 Soir.