• il y a 4 mois
Mercredi 12 juin 2024, SMART BOURSE reçoit Jean-Jacques Friedman (Directeur des investissements, Vega IM) , Thierry Guille (Président, Raymond James France) et Gustavo Horenstein (Responsable Recherche Macro et Allocation d'Actifs, Dorval AM)

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00:003 invités avec nous chaque soir pour décrypter les mouvements de la planète marché.
00:13Jean-Jacques Friedman est à nos côtés, directeur des investissements de Vega IM.
00:16Bonsoir Jean-Jacques.
00:17Bonsoir Grégoire.
00:18Gustave Ornstein est également avec nous, le responsable de la recherche macro et de
00:21l'allocation d'actifs de Dorval Asset Management.
00:23Bonsoir Gustave.
00:24Bonsoir.
00:25Et Thierry Guil nous accompagne.
00:26Bonsoir Thierry.
00:27Bonsoir.
00:28Et Thierry Guil nous accompagne avec nous, le président de Raymond James France.
00:30Commençons peut-être par le chiffre du jour, ce rapport mensuel de l'inflation américaine
00:35pour le mois de mai.
00:36Gustavo, je le disais, c'est vrai que depuis décembre dernier, on avait une série de
00:41rapports, de mauvais rapports dans le sens où l'inflation américaine se mettait à
00:45nouveau à surprendre à la hausse.
00:47Le rapport d'avril avait offert une non-surprise aux investisseurs qui étaient déjà plutôt
00:53bienvenus.
00:54Ce rapport du mois de mai offre visiblement à nouveau une vraie surprise à la baisse.
00:58Oui, je crois que c'est un rapport qui surprend à la baisse à peu près de manière symétrique
01:03par rapport à la surprise dans l'autre sens des tout premiers rapports de l'année.
01:07Et je crois que la principale raison, c'est que précisément, la surprise au début d'année
01:11était beaucoup de choses techniques, beaucoup de choses spécifiques.
01:14Probablement des difficultés à corriger les variations saisonnières après l'énorme
01:20volatilité des prix qu'il y a eu suite au Covid.
01:23Donc là, on a plutôt une normalisation.
01:25Et je crois qu'il ne faut pas non plus passer complètement de l'autre côté en imaginant
01:28que ça y est, on a un plongeon des prix et une désinflation extrêmement rapide.
01:33Je crois que c'est surtout la correction des anomalies du début d'année.
01:38Donc finalement, avec le recul, ce qu'on a simplement, c'est une poursuite de la même
01:42tendance de désinflation qu'on avait, avec une inflation vraisemblablement aux Etats-Unis
01:47qui est stabilisée autour des 3%, on va dire, selon comment la mesure pour la partie
01:53CPI est un petit peu en dessous peut-être pour la partie des PCE, ce que la Fed cible
01:58effectivement.
01:59Donc on a des prix finalement qui sont légèrement au-dessus des cibles, mais pas très très
02:03loin des cibles.
02:04Et donc, toutes les réflexions qu'on peut avoir sur ces questions-là restent toujours
02:08je pense d'actualité, c'est-à-dire fondamentalement, la question massive de l'inflation est passée.
02:14Et effectivement, ça ressemble quand même étrangement à un soft landing ou un scénario
02:18quand même assez effectivement positif de ce côté-là.
02:20Mais ça confirme l'idée effectivement que la tendance des inflationnistes est toujours
02:25en place, qu'elle n'a pas été cassée, voire renversée au cours des derniers mois,
02:30quand bien même cette désinflation finale est peut-être un peu trop lente au goût
02:34de certains.
02:35Est-ce qu'elle permet quand même à la Fed ce soir d'avoir une communication qui reste
02:40là aussi, alors en ligne avec les précédentes, peut-être ajustée à la marge, mais en ligne
02:45avec l'idée que oui, la Fed pourra à un moment suivre l'inflation en abaissant le
02:53réglage de sa politique monétaire ?
02:54Oui, je crois que la communication de Powell a été quand même plutôt confirmée.
03:00Il avait déjà dit, quand les chiffres étaient sortis un peu plus mauvais, qu'il pensait
03:03que c'était plutôt technique et que ça allait reprendre une trajectoire de désinflation
03:07précédente.
03:08Les faits lui donnent plutôt raison, mais ce n'est pas pour autant qu'on va s'attendre
03:13à des très fortes baisses de taux.
03:14Je pense que ça ne change pas radicalement la question des taux aux Etats-Unis.
03:18Des petites baisses, un petit réglage, une ou deux baisses, c'est ce qui est anticipé
03:22aujourd'hui.
03:23Pour accompagner la désinflation.
03:24Pour accompagner la désinflation, c'est une chose, mais ça maintient quand même des
03:26taux plus élevés qu'auparavant.
03:29Et c'est quand même ça l'idée, c'est que globalement les taux d'intérêt restent
03:33quand même plus élevés maintenant, on ne revient pas à des niveaux de taux aussi
03:37bas qu'on a pu avoir par le passé.
03:38Alors est-ce que c'est ça le higher for longer ? Je ne sais pas.
03:42Mais en tout cas, il y a bien des taux un peu plus élevés et on peut imaginer dans
03:46les dots de ce soir, pourquoi pas, un relèvement non pas de la partie très courte, mais plutôt
03:52de la partie très longue, sur qu'elle est éventuellement dans l'esprit de la Fed,
03:57le taux d'équilibre, le taux de long terme.
03:59Jusque maintenant, il a toujours été autour de 2,5%, ça a toujours été le median des
04:03dots.
04:04Et il pourrait y avoir un déplacement vers des taux un peu plus élevés à long terme.
04:08Pourquoi ? Parce qu'il y a bien de la désinflation, mais il y a aussi une croissance américaine
04:11qui reste toujours très forte.
04:13Et ça, c'est quand même la principale raison, selon nous en tout cas, pour que les taux
04:17ne baissent pas beaucoup aux Etats-Unis.
04:19Ce n'est pas parce que l'inflation persiste, c'est parce que la croissance persiste.
04:22Et du coup, c'est un environnement effectivement où les taux d'équilibre sont effectivement
04:27plus élevés.
04:28Donc voilà, on a une économie avec de la désinflation, avec du plein emploi, avec
04:33un marché du travail qui semble effectivement se normaliser, ralentir, le taux de démission
04:37qui est revenu à ses niveaux de 2019, mais c'est quand même une économie en croissance
04:44toujours rapide.
04:45Les taux d'années nowcast de la fête d'Atlanta sont revenus autour, au-dessus de 3%.
04:49Ils étaient passés en dessous, autour de 1,8% il y a quelques semaines avec les publications,
04:55les mauvaises qu'il y avait eues, notamment l'ISF, etc., les enquêtes, et tout d'un
04:59coup, avec une série de publications des derniers jours, on est revenu au-dessus de
05:023%.
05:03Donc c'est quand même une économie qui reste forte, et c'est ça, selon nous, la principale
05:06raison pour laquelle les taux longs, dans le fond, restent relativement élevés et
05:09vont rester relativement élevés.
05:10Non.
05:11Il est possible que la croissance potentielle américaine ait augmenté à travers ce qui
05:16s'est passé ces dernières années et les réponses de politiques publiques qui ont
05:21été apportées ?
05:22C'est difficile à dire si c'est quelque chose de structurel.
05:24La productivité, par exemple, c'est très très dur de la mesurer à court terme, c'est
05:28relativement volatile, j'aurais pas une grande fiabilité sur ces chiffres-là.
05:32Par contre, ce qu'on sait, c'est qu'il y a une forte hausse de l'offre de travail
05:35aux Etats-Unis, notamment, ça a été beaucoup commenté, une forte hausse de l'immigration,
05:39qui a effectivement, au moins temporairement, augmenté la croissance potentielle.
05:43Ce qui est de la croissance potentielle à vraiment long terme, c'est extrêmement difficile,
05:46en tout cas en temps réel, d'en dire quelque chose.
05:48Mais il est clair que l'intelligence artificielle, dont on pourra parler sur les marchés, il
05:51est très peu probable que ça ait un impact sur la productivité maintenant aux Etats-Unis.
05:55Non, mais vous dites, voilà, ce qu'on regardera, c'est le long terme, dans les projections
06:00qui sont faites par les différents membres du comité de politique monétaire de la FED,
06:04pour savoir si le taux d'équilibre neutre, réel, effectivement, à long terme, a, selon
06:08eux, évolué à la hausse ou pas.
06:10Exactement.
06:11La chose, c'est que le marché, aujourd'hui, ne prend que deux mouvements, et le grand
06:14débat aux Etats-Unis, c'est surtout, est-ce qu'ils vont baisser avant ou après l'élection ?
06:17Oui.
06:18Est-ce qu'en septembre, juste avant l'Election Day, en novembre, est-ce qu'ils vont baisser
06:23les taux ? Est-ce que du coup, il y a toute une question, voilà, d'un débat politique
06:26tactique, autour de, est-ce que Biden va pouvoir aller à l'élection avec une baisse
06:29de taux ?
06:30Forcément.
06:31Forcément.
06:32La question un peu tactique est de savoir si le meeting de juillet, qui se tiendra 30
06:35et 31 juillet, sera un meeting live, ouvert à un potentiel mouvement, ou au signal d'un
06:40mouvement, ou est-ce que ça restera fermé jusqu'à septembre, voire novembre ou décembre.
06:45Je ne sais pas, qu'est-ce qu'on en pense, chérie, mon James France, Thierry, de la
06:49situation de la FED ? Regarde les dernières données, c'est vrai que l'emploi donne toujours
06:53des signes de forte résilience, mais bon, il y a quand même un faisceau d'indications
06:57qui montrent une forme de rééquilibrage du marché du travail, et puis l'inflation qui
07:01reste sur la trajectoire de baisse souhaitée par la FED, aujourd'hui.
07:07C'est compliqué, aujourd'hui, ça a été souligné à l'instant, d'avoir une vision
07:11totalement certaine, dans les prochains mois, on va avoir pas mal de données entre-temps,
07:18sur la position de la FED, on en saura plus ce soir, et effectivement, on rejoint dans
07:21l'analyse ce qui a été dit actuellement sur les conclusions du DOT, et on verra ce
07:26qui se met en place à ce niveau-là, mais globalement, nous, on table un peu comme le
07:31consensus sur une à deux baisses des fonds fédéraux fin d'année, donc rien de nouveau
07:35là-dessus.
07:36Le sujet qui est évoqué aussi à l'instant, qu'est-ce qui sera fait avant l'élection
07:39présidentielle de novembre, c'est également aussi un sujet, aujourd'hui, les marchés
07:44de futures prices à 60%, une baisse de 25 BP en septembre, on verra, entre-temps, on
07:49aura les chiffres de cet été, on verra ce qu'ils nous révèlent, c'est compliqué
07:53à dire, c'est comme sur l'enjeu des élections, beaucoup de gens nous interrogent en tant
07:57que spécialistes américains, si on a un petit peu, qu'est-ce qui se dégage comme
08:00tendance, c'est là aussi excessivement difficile, du fait de la spécificité de l'élection
08:04américaine, on sait qu'il y a six états clés, aujourd'hui, dans lesquels, pour faire
08:08simple, dans la plupart de ces états, Trump a une légère avance, mais par contre, là,
08:13il y a une redistribution des cartes, on le voit du côté des deux candidats, il y a
08:17ce fameux débat sur le droit à l'avortement aux Etats-Unis, qui est un espèce de, je
08:22ne sais pas si c'est un game changer, mais qui est un vrai sujet, sur lequel Trump est
08:26en train un petit peu de rétro-pédaler, et il courtise un petit peu, ou en tout cas
08:30il revoit son jugement qui était assez tranché à un moment donné, de la même manière
08:34que Biden, qui sait que sur le problème de l'immigration, c'est un véritable sujet,
08:39lui-même est en train aussi d'être un petit peu plus dur, donc chacun bat un petit peu
08:42de...
08:44Oui, c'est le jeu, donc les deux conventions, vous l'avez dit, auront lieu en juillet et
08:49août prochain, et notre analyse politique sera apparue d'ailleurs dans une dizaine de
08:53jours, il va nous apporter un petit peu des éléments nouveaux, mais il est un petit
08:58peu sur ce qu'on appelle un sweepstakes, c'est-à-dire qu'en fait, pour l'instant, c'est difficile
09:01un petit peu, il risque d'y avoir un partage un peu des pouvoirs, je trouve que les sondages
09:05aujourd'hui ne diraient pas grand-chose, il faut vraiment attendre cet été, probablement
09:08la fin août, pour avoir des sondages.
09:10C'est une situation qui peut vraiment faire hésiter la Fed, si jamais, encore une fois,
09:14les planètes et les étoiles sont alignées pour accompagner le mouvement de désinflation
09:20par quelques baisses de taux, est-ce que la politisation du débat, au fur et à mesure
09:26qu'on s'approche du 5 novembre, est-ce que c'est le genre de facteur qui peut rendre
09:31la Fed plus hésitante, voire la retenir ?
09:33La Fed, elle s'est souvent montrée accommodante au fil du temps, avec le Président sortant,
09:37quand vous avez un nouveau candidat, qui est Trump, qui envisage éventuellement de
09:40changer Powell dès qu'il en aura l'occasion, donc, loin de moi l'idée que de dire que
09:46Powell fera le jeu de Biden, mais il est probable qu'ils auront une attitude soit neutre, soit
09:52plutôt accommodante.
09:53Voilà, maintenant, ce qui est très compliqué pour Biden, et je disais encore un article
09:58tout à l'heure, c'est que finalement, son bilan économique, il n'est pas si mauvais
10:02que ça, sa lutte contre la pression, mais la perception de la personne de la rue qui
10:08en veut terriblement aux politiques, on a le même souci en France, on pense que ça
10:11émane des choix politiques, et nous qui sommes dans ce monde de l'économie, on sait que
10:17c'est pas toujours le cas, c'est très souvent d'ailleurs pas le cas, mais Biden doit battre
10:23avec ça, sur le prix élevé de l'essence, sur le prix élevé de...
10:26C'est pas l'économie qui fera le résultat ?
10:29Si, elle fait toujours au final le résultat, mais la question c'est quelle sera la perception
10:35des gens, et encore une fois, dans ce système électoral américain qui est très spécifique,
10:41et avec encore une fois ce qu'on retrouve dans beaucoup de pays aujourd'hui, il y a
10:45une espèce de débat politique qui est excessivement malsain, avec des discussions qui sont parfois
10:53très dures, qui rend la lecture des sondages un peu compliquée.
10:58Je me souviens récemment, Donald Trump commentait les records du stock market américain, lui
11:05il spigne le truc en disant, si le stock market américain est au plus haut, c'est parce
11:09que les investisseurs anticipent mon élection le 5 novembre, c'est pas du tout évidemment,
11:14ni grâce à Biden, ni grâce aux entreprises, ni grâce à qui que ce soit d'autre quoi.
11:18Je reviens à la Fed quand même, cette idée que quand même la désinflation reste en
11:24place, qu'il y aura peut-être quand même un accompagnement de cette désinflation par
11:29quelques baisses de taux, ça veut dire aussi que le degré de divergence qu'on pouvait
11:32craindre entre la BCE et la Fed, ou entre la Fed et les banques centrales G7, c'est
11:37un peu réduit quand même dans l'intervalle aujourd'hui Jean-Jacques.
11:40Oui, exactement, il y a quelques mois on voyait qu'ils étaient très chauds pour
11:45entamer, il aurait fallu le moindre signal, ils étaient prêts, la communication avait
11:49déjà amené le fait qu'ils étaient prêts à baisser.
11:51Alors est-ce qu'ils étaient prêts à baisser justement pour sortir de ce débat électoral
11:54possible et du manque finalement d'objectivité, ou alors est-ce qu'ils étaient simplement
11:59prêts parce qu'ils jugeaient que la situation économique était possible ? Donc moi je
12:02crois que là le risque c'est que s'il y avait eu un mauvais chiffre, on pouvait tomber
12:05dans les dots de 3 à une seule fois, une seule baisse.
12:08Un mauvais chiffre supplémentaire, la Fed venait à gêner encore.
12:11Tandis que là, il y a quand même je pense une forte probabilité, les membres du FOMC
12:17ont eu les infos précédemment, ils ont pu se préparer hier soir, je pense que ce sera
12:22deux baisses qui seront mentionnées, donc le marché peut croire encore à deux baisses
12:26en septembre et novembre, et donc plutôt que de tirer des plans sur la comète assez
12:30lointain, je pense qu'il se focalisera là-dessus et que ce sera bien perçu, c'est ça je
12:33pense l'élément important.
12:34Mais avec l'idée qu'on peut continuer aussi en 2025, parce qu'on est tous focalisés
12:37sur le calendrier 2024, mais le marché continue d'anticiper quand même que les banques
12:44centrales en général, G7, continueront quand même ce mouvement d'accompagnement de la
12:49désinflation en 2025.
12:50C'est un peu un scénario qu'on avait en disant que c'est peut-être plus facile
12:52d'anticiper en 2024 qu'en 2025 où il y a un gros point d'incertitude en effet.
12:57Post 5 novembre quoi.
12:58Post 5 novembre, post aussi croissance, c'est vrai que les éléments à la fois d'immigration
13:03importante, de productivité, qui peuvent naître de l'IA mais qui naissent aussi,
13:07d'ailleurs c'est une des raisons pourquoi malgré les hausses de salaires de 4%, les
13:10entreprises arrivent à gagner de l'argent, c'est qu'il y a une productivité de 2%
13:14et qu'on le voyait même avant l'histoire du Covid, donc c'est pas lié seulement à l'IA.
13:17Donc tous ces éléments là semblent indiquer une croissance un peu plus forte aux Etats-Unis,
13:21peut-être aussi des avantages compétitifs par rapport à l'Europe qui elle souffre
13:24des problèmes liés à l'énergie.
13:28Donc tout ça peut être fait un potentiel de baisse des taux, pas extrêmement suffisant,
13:33mais ce qui est important c'est que le marché aime toujours bien se projeter, finalement
13:37c'est quand le phénomène de baisse des taux se produit parfois que le marché a des
13:40doutes et souvent il y a un peu quelques mois de doutes au moment où la baisse des taux
13:44se produit pour savoir si le marché bascule dans la récession ou pas, et s'il bascule
13:49pas dans la récession et c'est un simple ralentissement, théoriquement pour les marchés
13:52ça reste encore bon, donc cette situation là, un peu médiane, semble assez favorable
13:57malgré tout.
13:58T'es d'accord avec l'idée que peut-être le cycle d'ajustement ou de recalibrage des
14:04politiques monétaires sera peut-être un peu moins brouillon, un peu moins désorganisé
14:07que ce qu'on pouvait craindre il y a quelques temps, le Canada y est allé, la baisse aussi,
14:14la Banque d'Angleterre va sans doute suivre, les Suisses etc. et la Fed ira à son propre
14:22rythme, mais ira quand même également.
14:24On avait peur de quelque chose d'assez messis comme disent les anglo-saxons, assez désorganisé
14:29qui partent dans tous les sens et qui génèrent de la volatilité sur les devises ailleurs
14:32etc.
14:34En ce qui concerne les marchés financiers et comment ils appréhendent tout ça, je
14:36crois que ce qui s'est passé depuis le début de l'année c'est quand même intéressant,
14:38il y a eu un énorme repricing du nombre de baisse de taux qui était anticipé, ce qui
14:43n'a pas du tout empêché un énorme rallye globalement des marchés.
14:46Et la raison c'est que ce repricing ne change pas fondamentalement ce qui était selon
14:51nous l'élément porteur, qui était le côté poutre des banques centrales, c'est-à-dire
14:54l'inflation de toute façon aujourd'hui est suffisamment faible pour que s'il devait
14:57y avoir un ralentissement, alors il y aurait une baisse de taux, et cette conditionnalité
15:01suffit de toute façon à rassurer.
15:02Il y a eu un doute à un moment, il y a quelques semaines, en se disant tout d'un coup à
15:06essayer de monter les taux, bon ça a duré 2-3 jours, comme ça, en se disant finalement
15:10non ça n'a pas de sens, on sait que encore une fois, et encore plus aujourd'hui, on
15:14voit bien que l'inflation ne pose pas vraiment de problème, que l'économie reste forte,
15:18mais malgré tout on voit aussi des éléments, ça a été mentionné, de rééquilibrage
15:23et de stabilisation de l'économie, donc ça fait quand même un mélange qui reste
15:28très très favorable.
15:29Ce côté poudre reste là, même si on ne s'attend pas effectivement à de très fortes
15:33baisses de taux, mais si c'est nécessaire, il y en aura, mais nous nous pensons qu'elles
15:37ne sont pas vraiment nécessaires parce que le ralentissement, pour l'instant, est extrêmement
15:41faible.
15:42Et l'idée qu'il y a quelque chose d'assez synchronisé quand même de ce point de vue-là ?
15:46Chaque situation reste très spécifique, locale, domestique ?
15:53Le fait déjà qu'on exclue complètement une hausse des taux aux Etats-Unis, alors
15:56que ça avait été imaginé à un moment, et que donc on aura simplement une ou deux
16:00baisses effectivement, et peut-être autant d'ailleurs dans le reste du monde.
16:03Dans le reste du monde finalement c'est à peu près pareil, la Banque Centrale Européenne,
16:06on attend une ou deux baisses, pas grand-chose.
16:08Oui, on n'attend pas cinq, oui, non mais bien sûr.
16:09Pas grand-chose qui est attendue.
16:10Et la principale raison de ces attentes, c'est pas, bon il y a peut-être un petit peu que
16:14l'inflation n'est pas encore revenue à sa cible, mais c'est essentiellement la sensation
16:19que le cycle mondial, finalement, la croissance mondiale n'est pas si faible que ça, elle
16:23n'est pas si faible que ça.
16:24C'est-à-dire qu'il y a une croissance mondiale qui est assez profonde, c'est-à-dire qu'on
16:25a une croissance mondiale qui est assez profonde, on a une croissance mondiale qui est assez
16:26profonde, on a une croissance mondiale qui est assez profonde, on a une croissance mondiale
16:27qui est assez profonde, on a une croissance mondiale qui est assez profonde, on a une
16:28croissance mondiale qui est assez profonde, on a une croissance mondiale qui est assez
16:29profonde, on a une croissance mondiale qui est assez profonde, on a une croissance mondiale
16:30qui est assez profonde, on a une croissance mondiale qui est assez profonde, on a une
16:31croissance mondiale qui est assez profonde, on a une croissance mondiale qui est assez
16:32profonde, on a une croissance mondiale qui est assez profonde, on a une croissance mondiale
16:43qui est assez profonde, on a une croissance mondiale qui est assez profonde, on a une
16:48croissance mondiale qui est assez profonde, on a une croissance mondiale qui est assez
16:49profonde, on a une croissance mondiale qui est assez profonde, on a une croissance mondiale
16:50qui est assez profonde, on a une croissance mondiale qui est assez profonde, on a une
16:51croissance mondiale qui est assez profonde, on a une croissance mondiale qui est assez
16:52profonde, on a une croissance mondiale qui est assez profonde, on a une croissance mondiale
16:53qui est assez profonde, on a une croissance mondiale qui est assez profonde, on a une
16:54croissance mondiale qui est assez profonde, on a une croissance mondiale qui est assez
16:55profonde, on a une croissance mondiale qui est assez profonde, on a une croissance mondiale
16:56qui est assez profonde, on a une croissance mondiale qui est assez profonde, on a une
16:57croissance mondiale qui est assez profonde, on a une croissance mondiale qui est assez
16:58profonde, on a une croissance mondiale qui est assez profonde, on a une croissance mondiale
16:59qui est assez profonde, on a une croissance mondiale qui est assez profonde, on a une
17:00croissance mondiale qui est assez profonde, on a une croissance mondiale qui est assez
17:01profonde, on a une croissance mondiale qui est assez profonde, on a une croissance mondiale
17:02qui est assez profonde, on a une croissance mondiale qui est assez profonde, on a une
17:03croissance mondiale qui est assez profonde, on a une croissance mondiale qui est assez
17:04profonde, on a une croissance mondiale qui est assez profonde, on a une croissance mondiale
17:19qui est assez profonde, on a une croissance mondiale qui est assez profonde, on a une
17:28croissance mondiale qui est assez profonde, on a une croissance mondiale qui est assez
17:35profonde, on a une croissance mondiale qui est assez profonde, on a une croissance mondiale
17:39qui est assez profonde, on a une croissance mondiale qui est assez profonde, on a une
17:44croissance mondiale qui est assez profonde, on a une croissance mondiale qui est assez
17:47profonde, on a une croissance mondiale qui est assez profonde, on a une croissance mondiale
17:50qui est assez profonde, on a une croissance mondiale qui est assez profonde, on a une
17:53croissance mondiale qui est assez profonde, on a une croissance mondiale qui est assez
17:56profonde. Donc c'est pas évident que tout ça fasse baisser les taulons. Et donc ça
17:59crée quelques conséquences évidemment sur les marchés et les portefeuilles.
18:02Est-ce qu'il y a entre Trump et Biden, à ce stade, et après j'arrête de vous embêter
18:06avec ça, Thierry on parlera d'Apple… Non mais est-ce qu'il y a un résultat qui
18:11est plus favorable pour ceux qui s'inquièteraient, les bonds vigilantes par exemple, ceux qui
18:16s'inquièteraient d'une dérive budgétaire américaine au delà de ce qu'on a déjà
18:20observé, c'est-à-dire vraiment une dérive sur plusieurs années encore ?
18:23Encore, est-ce qu'un des deux candidats aujourd'hui a une vision ou un discours qui est plus à même de rassurer que l'autre ?
18:32Je dirais, prime en sortant, Biden, on connaît sa politique, on sait ce qu'il a mis en place, et je pense que les marchés...
18:39C'est sous son mandat justement qu'on a aussi 6% de déficit sur le pible.
18:42Oui, mais pas d'inquiétude sur les devises elles-mêmes, c'est-à-dire que pour y avoir une sanction, c'est toujours un petit peu, c'est toujours un peu le paradoxe,
18:47c'est que si demain les marchés devaient partir en vrille, encore une fois, ça serait la recherche du dollar.
18:52Et c'est pour ça que les Américains, c'est ce qu'on a toujours un petit peu appris sur la bourse américaine,
18:57je dis pas qu'ils se moquent de leur déficit, mais c'est pas l'enjeu aujourd'hui, jusqu'à un certain stade.
19:03Moi je m'étais interrogé, j'avais une discussion un jour avec mon économiste, par rapport à un autre sujet qui était la taille du bilan de la Fed.
19:09J'ai dit, est-ce qu'il y a un point de rupture à un moment donné ?
19:11Au début des années 2000, la taille du bilan de la Fed, c'était un trillion...
19:14Une rupture de confiance, quoi, qui créait une rupture de confiance.
19:16Ben non, parce qu'il me dit, tant qu'il n'y a pas d'inquiétude sur la signature de la dette,
19:19on a parlé tout à l'heure aussi de la dette française, qui ne se tient pas si mal que ça, c'est un peu le sujet.
19:25Donc, Trump peut amener plus d'incertitude, les marchés n'aiment pas l'incertitude, voilà.
19:29Donc on sait que dans son programme, il y a baisse des impôts, comme toujours,
19:32mais un certain nombre de mesures, on vient de l'évoquer à l'instant, qui arrivent à échéance, seront reconduites.
19:36Ah ben oui !
19:37Voilà, il faudra un peu plus d'efforts, peut-être sur les entreprises, c'est difficile à indiquer.
19:41Le véritable enjeu, c'est probablement sur toutes les politiques, je dirais, ISR,
19:45parce que là, on sait qu'il y a un dogmatisme, un peu du côté de Trump, et d'une grande partie de l'électorat républicain.
19:51Ça, ça peut remettre en cause des choses. Sur le reste, il est quand même plutôt business-friendly, Trump.
19:56Donc...
19:572016-2019 n'a pas été une mauvaise période pour, ni les marchés, ni le business.
20:03On est toujours un peu dans ce système boursier, où ce que moi j'explique souvent, c'est qu'on est dans la perception des choses.
20:08Il y a les faits, mais parfois, c'est dans la perception des choses.
20:12On parlera d'Apple, tout à l'heure, ce qu'il y avait le soir-même de la publication.
20:16Allons-y, oui !
20:17Alors, pour dire un mot d'Apple, première réaction, parce que vous vouliez qu'on en parle...
20:21Un bon exemple de perception, qui peut changer et varier très très vite !
20:25C'est-à-dire que la conférence des développeurs, elle a eu lieu pendant que le marché n'était pas clôturé,
20:29et la première réaction, c'était une déception des investisseurs, qu'il n'y ait pas d'annonce, d'une puce chez Apple,
20:35qui aurait permis un petit peu de dire, voilà, ils s'engagent vraiment dans l'IA.
20:40Ils ont fait un certain nombre de mesures sur Siri et d'autres, que je pense que vous avez déjà évoquées.
20:47Mais, moi, j'avais une analyse un peu différente.
20:49Je me dis que le simple fait qu'ils y aillent, peut-être pas de manière pleine avec une puce ad hoc,
20:56mais avec des accords avec OpenAI, avec le chat GPT, dont je rappelle que OpenAI est détenu à 49% par Microsoft,
21:03je ne dis pas qu'ils ont pactisé avec l'ennemi, parce que c'est quand même deux modèles qui se regardent beaucoup
21:09entre le monde Windows et le monde iOS, mais ça a été fait quand même.
21:13Et ça, je pense que c'est quelque chose que le marché a priceé hier avec la hausse d'Apple,
21:18et qui a permis de redevenir numéro un en repassant la barrière des 3 trillions de dollars de capi.
21:23Après, il faudra savoir ce que donneront les lendemains.
21:25Il y aura sûrement des phénomènes d'annonce, mais l'impact pour Apple est important.
21:31On dit que sur chaque variation de 1% des gens qui ont un iPhone,
21:36il y a à peu près 2,2 milliards d'utilisateurs d'iPhone dans le monde.
21:40Donc, 1%, ça vous fait à peu près 22 millions de gens qui changent leur iPhone 13 ou 14 ou 12 pour passer à la nouvelle génération.
21:48Ça aura un impact de 20 centimes de bénéfices par action sur Apple, qui sont à peu près de 6 dollars.
21:531% de la base installée qui se renouvelle, c'est 20 centimes ?
21:56C'est 20 centimes, ce qui fait à peu près 3%.
21:58Donc, vous imaginez, alors, moi, je suis convaincu qu'à l'automne prochain, qu'on va sortir l'iPhone 16,
22:05vous avez beaucoup de gens qui, juste pour avoir plus de sensations et d'avoir cette perception de toucher le graal qu'il y a avec des produits ad hoc,
22:12parce qu'on parle de l'univers de la téléphonie, mais le système est le même sur le PC.
22:16Nos PC ne sont pas équipés aujourd'hui.
22:18On l'avait déjà évoqué il y a quelques mois, je crois.
22:20Super cycle de renouvellement.
22:22Voilà.
22:22Et ça, vous y croyez toujours ?
22:23J'y crois énormément.
22:24On dirait comme fait, absolument.
22:27Non, mais c'est fascinant.
22:28OpenAI, qui a cette capacité quand même de travailler, évidemment, pour Microsoft, c'est leur...
22:35Mais pas que.
22:36Et d'aller également pouvoir nouer des partenariats avec d'autres géants de la tech.
22:41C'est quand même...
22:42Ça ruisselle partout.
22:43Vous avez vu l'annonce...
22:43Une hurraille de Chine, normalement, entre des groupes de cette taille-là et...
22:47Et c'est arrivé chez Oracle.
22:48Vous avez vu l'incidence.
22:49Très clairement, pour faire très court, l'IA, ça démarre.
22:52On commence à en parler en novembre 22.
22:54La première étape, c'était de développer toutes les...
22:56Enfin, c'était surtout le monde des semis avec Nvidia.
22:59Et on a essayé de trouver d'autres sociétés qui pourraient bénéficier.
23:01AMD, Microchip, Marvel Tech.
23:04Puis après, on a essayé de charger du côté des boîtes de logiciels.
23:06Et moi, je suis intimement convaincu que la prochaine vague,
23:09ce sont les devices et ce sont les appareils.
23:11Donc, c'est le PC et c'est la téléphonie.
23:13Mais pour optimiser le produit, il faut les puces ad hoc.
23:16Voilà. Et ce qui n'est pas le cas aujourd'hui.
23:17C'est le grand retour de la hard tech, là.
23:19Des équipements, etc.
23:21Enfin, Apple, c'est un vrai beau comeback, quand même.
23:25Oui. Alors, le seul élément un peu embêtant, c'est que...
23:28On revient un peu à la situation de l'année dernière,
23:30où un des éléments de soutien qu'on visait,
23:32c'était l'élargissement de la base de valeur qui montait.
23:35Alors, aujourd'hui, le chiffre, justement, il serait intéressant.
23:36C'est-à-dire qu'est-ce qu'au moment où on peut revenir
23:40dans une configuration, peut-être, de baisse des taux, etc.
23:43De nouveau, on va avoir une base de valeur qui réaugmente ou pas.
23:47Ça, c'est une question.
23:49Parce que la concentration n'a jamais été aussi forte.
23:51On s'est interrogé.
23:52C'est vrai qu'il y a eu, sur quelques périodes très courtes,
23:55quelques jours, quelques semaines, un rattrapage.
23:57Le S&P écoupondéré commençait à donner des signaux, etc.
24:01Et puis, en fait, le ratio écoupondéré S&P est tombé au plus bas du plus bas.
24:06Ce qui n'est pas un bon élément.
24:07L'élément, c'est que la base s'élargit.
24:09Et c'était un des éléments de soutien, un peu, de ce début d'année.
24:13Il y avait aussi le fait que c'était sur le marché européen qu'il faisait jeu égal.
24:16Enfin, voilà, il y avait un élargissement.
24:17Ça, c'est un peu un élément de faiblesse ponctuelle.
24:20Donc là, c'est à surveiller si, de nouveau, avec ce chiffre,
24:22on a un petit peu une amélioration à la matière.
24:24Ça va nous amener à parler de l'Europe, effectivement.
24:26Là, il y a le choc d'incertitude qui a quand même coupé un peu l'herbe
24:29sous le pied des indices des actifs européens depuis quelques jours,
24:32alors que Wall Street continue de battre des records.
24:34Comment vous regardez ces records indiciels à Wall Street aujourd'hui, Gustavo ?
24:39Et le manque de participation, le manque de diffusion, quand même, de ce rallye américain.
24:46Le ratio S&P écoupondéré versus S&P 500 est tombé au plus bas depuis 2009, je crois.
24:53Oui, oui, effectivement.
24:55La question que peut-être sous-jacente, c'est le rôle de la macro dans cette histoire-là.
24:59Il semble quand même que ce soit des choses très liées aux entreprises elles-mêmes.
25:02Et ça, j'ai envie de dire, en tant qu'économiste,
25:04il n'y a pas grand-chose à rajouter, à savoir si Nvidia fait ceci ou cela, ou Apple.
25:09Il est clair que ce sont des entreprises énormes, très innovantes,
25:12et qui ont été capables de générer des profits dignes d'un monopole.
25:17On a discuté, ça fait des années qu'on discute de ces questions monopolistiques, quasi monopolistiques.
25:21La seule chose qui peut les arrêter, dans le fond, ce n'est pas une histoire de bulles,
25:25c'est une bulle de profits. Les profits sont énormes.
25:27Donc, ce qui peut les arrêter, c'est simplement des changements réglementaires,
25:31ou des questions de politique publique, et tout ça n'est pas le mieux.
25:34Et voilà, donc tout ça, c'est resté des vagues débat.
25:37Et au final, voilà, ça c'est quelque chose, mais c'est complètement microéconomique.
25:41Donc, il n'est pas sûr que c'est un rapport quelconque, vraiment,
25:43avec les taux d'intérêt, ou avec...
25:45C'est très difficile de faire des rapports.
25:47Parfois, on a l'impression qu'il y a un rapport.
25:49Effectivement, parfois, il n'y en a aucun.
25:50Donc, j'ai beaucoup de mal, en tant qu'économiste, à dire quelque chose là-dessus,
25:55à part la question globale des monopoles, et puis des lois anti-trust, on va dire.
26:00Mais comment on appréhende le marché américain en tant qu'investisseur,
26:03avec ces phénomènes-là de très forte concentration aujourd'hui ?
26:06Difficilement, parce que, par exemple, nous, typiquement,
26:08on essaie justement d'avoir une approche très équipondérée,
26:11où on essaie de ne pas être trop exposé à des risques spécifiques.
26:15Eh bien, nous tendons à souffrir,
26:18versus les indices qui sont pondérés par les capitalisations.
26:21Et ça a été dit, effectivement, il faut voir que depuis octobre 2022,
26:25en fait, les indices européens font jeu égal avec les indices américains.
26:29Depuis octobre 2022, oui, c'est ça, le point bas, effectivement.
26:32Ils font jeu égal, pas du tout avec le même moteur, effectivement.
26:34Ce n'est pas l'IA.
26:35En Europe, il n'y a pas exactement les mêmes entreprises technologiques,
26:38mais il y a les banques.
26:40Alors, il y a quand même les champions internationaux.
26:44On a les équivalents.
26:48Par contre, la tech, c'est intéressant d'ailleurs,
26:50c'est que la tech dans les small cap,
26:52et c'est une des raisons pour lesquelles les small cap en Europe ont fait très mal,
26:54c'est que la tech small, en Europe, a fait très très mal.
26:57Les solid tech et autres ont énormément souffert.
26:59Bon, tout ça, ça semble se stabiliser maintenant,
27:01et c'est une des raisons pour lesquelles les small cap font beaucoup mieux,
27:04en tout cas, ces dernières semaines.
27:07Mais oui, effectivement, les bancaires, c'est quand même l'anti-IA,
27:11c'est quand même rien à voir.
27:12Les raisons pour lesquelles ça rallie sont complètement différentes.
27:14C'est un rallye, en plus, relativement silencieux et assez détesté des investisseurs,
27:18parce que, bon, les bancaires, c'est vraiment le truc qu'on n'a pas envie de toucher.
27:21Et ça a été énorme, très fort, très puissant,
27:24et d'autant plus puissant qu'effectivement, personne n'y est.
27:27Et donc ça, c'est un des thèmes, effectivement, qui nous intéresse en Europe,
27:31et qui, effectivement, depuis lundi, on a mis un peu en pause,
27:35parce qu'effectivement, il faut reconnaître que c'est aussi le secteur
27:39le plus sensible aux questions de primes de risque d'État,
27:43de primes de risque politique, etc.
27:45Allons-y. Qu'est-ce qui a changé, qu'est-ce qui n'a pas changé depuis lundi ?
27:48Quel est le rationnel des réactions de marché qu'on a pu voir sur l'euro,
27:51sur les actifs, vous avez parlé du secteur financier en première ligne,
27:55sur le spread ? 60, 65 Bp d'écart de primes de risque
27:59entre la dette française à 10 ans et la dette allemande à 10 ans,
28:02est-ce que c'est faire ? Est-ce que c'est correctement pricé
28:05au regard du risque qu'on peut imaginer ?
28:07Quand je dis risque, c'est incertitude, je ne le caractérise pas
28:11ou négatif ou positif, le marché est assez agnostique de ce point de vue-là.
28:16Ou est-ce que c'est un risque montant qui peut nous emmener
28:19un peu plus loin encore dans le stress et l'incertitude ?
28:2260 points de base, effectivement, c'est déjà un spread,
28:25c'est le double de ce qu'on avait il y a encore quelques semaines,
28:28et c'est un spread relativement élevé, historiquement,
28:30pour la dette française versus la dette allemande.
28:33Après, on a été plus loin, on a été jusqu'à 80 points de base,
28:36effectivement, au moment de la première élection en 2017.
28:42J'exclus la crise européenne, la crise de l'euro.
28:46On est à 181 peut-être, quelque chose comme ça, au-delà de 150 en tout cas.
28:49Il y a vraiment des risques de rédélimination, des problèmes de fragmentation.
28:52C'est ça qu'il est important quand même de retenir,
28:54pour se rassurer un petit peu dans cette histoire-là,
28:56c'est que quand même, ces risques de fragmentation,
28:58les pires moments qu'a pu connaître la crise, la zone euro,
29:03on n'imagine pas les revivre,
29:06parce que la Banque Centrale Européenne, effectivement, est là,
29:08les instruments sont là, l'ETPI.
29:10Tout ça fait qu'on peut avoir un élargissement jusqu'à 80 points de base,
29:15ce qui serait déjà beaucoup,
29:17mais ce n'est pas évident de voir ça au-delà,
29:19parce qu'on a du mal à imaginer une crise vraiment systémique européenne.
29:22Par contre, forcément, tous les morceaux de la cote,
29:26il y en a quelques-unes qui sont les plus proches des questions politiques,
29:29et notamment des politiques françaises.
29:31Ce sont ceux qui ont le plus souffert,
29:33ce qu'on a vu avec évidemment les banques, les banques françaises notamment,
29:36et toutes les entreprises utilities et autres,
29:40qui ont des contrats publics ou qui sont proches...
29:42Concessions, appareil des chaînes privées, de télévision également.
29:47Pour l'instant, notre analyse, c'est plutôt qu'il y a beaucoup d'incertitudes,
29:50que le spread, effectivement, sans aucun problème, continuait de monter.
29:5480 points de base, ça donne une idée un peu de ce que c'est les craintes politiques.
30:00Ce n'est pas forcément comparable exactement, mais ça donne une idée.
30:02Je rappelle, 80 points de base, donc avril 2017,
30:04c'est sur la foi de derniers sondages avant le premier tour
30:08qui commencent à donner une probabilité presque majoritaire
30:11d'avoir un second tour Marine Le Pen, Jean-Luc Mélenchon.
30:14Et c'est là où le marché commence à se dire
30:17ça peut basculer dans quelque chose qu'on ne connaît pas.
30:21C'est clairement au niveau déjà très stressé.
30:23Voilà où on en est aujourd'hui.
30:26Est-ce que risque systémique, nous ne pensons pas.
30:28En revanche, bien sûr, du point de vue des finances publiques françaises,
30:30de chaque point de base, c'est des millions d'euros de coûts supplémentaires
30:33et du coup, de l'argent en moins pour d'autres dépenses plus intéressantes.
30:37Même si on ne va pas émettre forcément...
30:39Oui, effectivement, pour l'instant, c'est un signal.
30:41Mais effectivement, si on translate le niveau des taux aujourd'hui
30:45aux prochaines émissions, oui, ça augmente forcément le coût de la dette.
30:50Le problème, c'est que là, c'est une prime de risque qui s'installerait.
30:53Du coup, définitivement, ce serait là, durablement.
30:56C'est-à-dire que, quelque part, l'OAT, la dette française
30:59qui a toujours été une sorte de moyenne pondérée
31:01entre l'Italie et l'Allemagne, on va dire,
31:03au fur et à mesure, se rapproche de plus en plus de l'Italie,
31:05s'éloigne de l'Allemagne, ça coûtera donc plus cher à se financer.
31:09Et encore une fois, c'est de l'argent en moins pour l'éducation
31:11et pour d'autres dépenses bien plus utiles que la charge de la dette.
31:14Il y a un risque sur le statut de l'OAT.
31:17Là, on n'est pas dans le bon camp.
31:19Enfin, je veux dire, le cœur, c'est l'Allemagne,
31:22peut-être les Pays-Bas, etc.
31:26On parle de semi-cœur, déjà, pour des pays comme la France et la Belgique,
31:30depuis quelque temps.
31:32Là, l'OAT française bouge plutôt de concert
31:35avec, effectivement, l'Italie, l'Espagne, le Portugal, la Grèce,
31:39qui ont vu, là aussi, leur spread s'écarter un petit peu depuis lundi.
31:43C'est pas très cher payé par rapport à, quand même, cette surprise-là.
31:48Donc, de perdre deux points, on peut perdre plus.
31:52L'idée qu'on avait, donc nous, on a été surexposé,
31:55il y a deux mois qu'on était revenu à la neutralité,
31:57ces marchés avaient monté.
31:58Et là, s'il ne l'a pas fait, on aurait bien vendu un peu plus.
32:01Mais bon, on n'achète pas tout de suite, bien sûr.
32:03Et je pense que...
32:05Alors, l'idée, c'est justement...
32:07Voilà, c'est le vrai baromètre, bien sûr, ce spread-là.
32:09Revenir à 80, oui, c'est tout à fait possible.
32:11Je trouve que le marché va trop vite, très vite, dans l'idée
32:15« Ah, ben, ça sera un peu comme ce qui s'est passé en Italie. »
32:18Mais les Italiens n'ont pas de soucis.
32:20C'est peut-être l'arrivée in fine,
32:22mais d'ici-là, le chemin peut être long.
32:24Il y a une campagne électorale.
32:26Donc, on n'imagine pas, pendant les campagnes électorales,
32:28que le RN commence déjà à mettre de l'eau dans son vin,
32:35à demander son programme, etc.
32:37C'est plutôt, dans une campagne absolument pas préparée,
32:40le fait qu'il peut bien y avoir quelques petits accidents de parcours.
32:43Oui, avant de se rassurer avec Mélanie,
32:45le spread a fait fois deux, voire fois deux et demi,
32:48passant de 100 à 250 points de base sur l'Italie,
32:51avant de constater effectivement que...
32:54Oui, et puis Mélanie, avec l'expérience politique malgré tout,
32:57avec le fait de prendre M. Draghi comme conseiller,
32:59il y a eu beaucoup de choses avant d'y arriver.
33:01Donc, on peut penser que dans les quelques...
33:03Mélanie, c'est la version rassurante.
33:05Après, il y a la version un peu plus stressante,
33:07qui est évidemment agitée, mise sur le devant de la scène.
33:10C'est la version Truss.
33:11C'est la version Truss.
33:12Il y a peut-être eu à chaque fois des jurisprudences successives.
33:14C'est-à-dire que Truss, le risque,
33:16on parlait du retour du marché,
33:18ça a peut-être provoqué l'attitude de Mme Mélanie.
33:21Aujourd'hui, peut-être qu'on oublie
33:22et que c'est la jurisprudence, alors que ça peut se...
33:24Donc nous, on pense qu'il peut y avoir encore quelques pourcents.
33:26Par contre, il faut bien voir que s'il n'y avait pas eu cet élément-là,
33:29alors c'est vrai, le marché ne bougeait plus depuis deux mois,
33:32mais on voyait notamment sur le marché européen,
33:34à la fois la certitude de l'initiation de la baisse des taux
33:38et plutôt des nouvelles un peu en amélioration sur l'économie
33:42et toujours le baromètre des résultats des boîtes qui était positif.
33:45— Le risque macro était plutôt en baisse, quoi.
33:47— Voilà. Donc c'était... Donc on part d'une situation qui...
33:50Et c'est pour ça qu'on ne s'était pas mis encore sous le pont d'Éric,
33:52qui pouvait donner un peu d'allant.
33:54Il y a un autre élément qui était mentionné, qu'on évoquait,
33:56c'était sur la masse des liquidités sur les taux courts,
34:00monstrueuses, tous les comptes à terme, le support euro.
34:04Et tout ça, à un moment donné, quand les taux baisseront,
34:06ils devront bien se repositionner quelque part.
34:08Donc il y a ces éléments-là qui, pour moi, empêchent un décrochage fort du marché.
34:13Mais il y a quelques jours, il faudra trouver le bon timing.
34:16Et ça sera sans doute au pic de la campagne ou du premier tour
34:19que là, on revient.
34:21Et je pense que ça vaut le coup de revenir surexposé à ce moment-là,
34:24en choisissant sans doute les dossiers qui ont le plus souffert,
34:26Corel et Otto.
34:28Donc on parlait des Vinci, des boîtes comme ça, qui ont le plus souffert,
34:30ou des bancaires.
34:31Donc là, ça sera, je pense, assez intéressant.
34:33Mais je trouve que c'est pas cher payé.
34:35Et là, avec le mouvement, finalement, la sympathie qu'on a eue
34:37avec le chiffre du CPI, on est presque revenus à la case départ.
34:40Oui, ça remporte.
34:42L'inflation américaine revient sur le devant de la scène
34:45et le mouvement est généralisé de détente obligataire.
34:48Il peut y avoir quelques crispations.
34:51Ça, c'est le scénario rose, le scénario quasi-mélanie.
34:55Avant ça, il y aura un peu d'agitation.
34:58Peut-être que s'il y a...
34:59Alors après, c'est des choses politiques qu'on connaît mal, nous.
35:01Oui, non, c'est des faits que personne ne maîtrise.
35:03C'est un sentiment qu'à un moment donné, il y aura quelque chose d'un peu plus construit.
35:07Mais le marché ne se trompe pas sur le signal qu'il envoie.
35:09Ah oui, oui, non, non, il ne se trompe pas.
35:11C'est important, ce qui s'est passé, bien sûr.
35:13Avec, bon, à voir, quel niveau de répercussion pour l'Europe,
35:19pour les politiques européennes ?
35:20Vous dites que ce n'est pas systémique Europe.
35:21Aujourd'hui, évidemment, plus personne ne veut sortir de l'euro.
35:24Mais dans quelle mesure ça fait bouger des lignes sur des enjeux forts ?
35:28Il y a des efforts considérables qui sont en train d'être déployés
35:32pour financer la défense européenne.
35:34Il y a des compromis, des consensus qui sont difficiles à obtenir,
35:37qui sont quand même en cours de travaux aujourd'hui,
35:41sur les questions de transition énergétique, etc.
35:43Enfin, voilà, même si le bloc central au Parlement européen
35:46reste largement dominant et majoritaire,
35:49il y a quand même un équilibre du consensus qui a un peu bougé.
35:52Et malgré l'abaissement de la note récente,
35:54la note française est encore au-delà, finalement,
35:57de la réalité économique française.
36:00Et justement, un des éléments, c'est justement cette stabilité politique,
36:03cette capacité à alléger l'impôt, tous ces éléments-là,
36:06la force des institutions, qui peut quand même être mis en cause.
36:09Ce n'est pas que les métriques financières et budgétaires.
36:11Ce qui s'est passé, demain, on peut contester l'élection du Président.
36:15Enfin, voilà, il peut y avoir une pression de la rue
36:17qui était plus difficile à imaginer que...
36:19Là, ça crée un précédent quand même très néfaste.
36:21La solidité des institutions, je pense même que c'est un actif clé,
36:24effectivement, au-delà des métriques financières.
36:26Tous les budgets sont explosés, les déficits, etc.
36:29Donc, ça devient effectivement un atout clé.
36:32Qu'est-ce que ça vous inspire, Thierry ?
36:34Thierry, c'est un peu loin du marché américain.
36:36Mais quand même, pour la première fois, je vois la presse anglo-saxonne,
36:39financière, des gens qui remettent le nez sur les spread zone euro.
36:42Alors, attends, l'OAT, le bount, etc.
36:45Il y en a certains, je ne dis pas qu'ils ne regardaient plus ça depuis dix ans,
36:48mais je rigole un peu.
36:50Peut-être que le dernier moment où ils ont vraiment regardé,
36:52c'était avril 2017, avec la première élection d'Emmanuel Macron.
36:56Oui, alors, du côté des Américains, c'est toujours perçu de manière très lointaine
37:00tout ce qui se passe ici.
37:01Ça, c'est clair, je dirais.
37:02Oui, ça resterait compliqué.
37:04Vous pouvez leur confirmer, Thierry.
37:06Non, mais je me garderais bien de porter un jugement quelconque.
37:09Encore une fois, les Américains ne tournent que sur leur marché,
37:14sur leur économie, sur leurs élections à venir.
37:17Je n'ai pas de vrais commentaires à faire là-dessus.
37:20Et les marchés en tiennent aujourd'hui.
37:22Je ne lis pas dans la presse anglo-saxonne américaine,
37:24aujourd'hui, d'inquiétudes majeures sur les événements qu'il y a actuellement ici.
37:29Moi, j'ai l'impression que le truc qu'ils voulaient comprendre,
37:31c'est est-ce que Macron va démissionner ou pas ?
37:33Parce que, pour un anglo-saxon, quand il réfléchit à la France,
37:37le régime politique, c'est Macron, quoi.
37:39Oui, alors là aussi, peut-être la presse britannique, je ne sais pas,
37:43la presse américaine, ça n'a pas été évoqué.
37:46Biden a dit que, d'ores et déjà, il était prêt à travailler avec les personnes
37:52qui seront en charge du pouvoir.
37:53Il ne peut pas dire autre chose, de toute façon.
37:55Après, je pense qu'il préférait travailler avec quelqu'un qui le connaît.
37:58Et il était assez proche de Macron.
38:02La donne sera sûrement différente si, demain, c'est Bardella ou quelqu'un d'autre.
38:06Ça, c'est certain.
38:08Bon, ben voilà ce qu'on pouvait dire sur la situation.
38:10C'est vrai que, de ce point de vue-là, en tout cas,
38:12après le choc d'incertitude des deux derniers jours,
38:14la situation est stabilisée, mais absolument pas corrigée.
38:17Voilà, le marché rebondit un peu aujourd'hui,
38:19mais le spread, effectivement, s'est installé autour de 60 points de base et plus
38:23entre la France et l'Allemagne, à ce stade.
38:25Merci beaucoup, messieurs, d'avoir été les invités de Planète Marche.
38:27Thierry Guille, président de Raymond James France.
38:29Gustave Orenstein, responsable de la recherche macro et de l'allocation d'actifs de Dorval Asset Management.
38:33Et Jean-Jacques Friedman, directeur des investissements de VegaIM,
38:36étaient les invités de Planète Marche ce soir.

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