• l’année dernière
Mercredi 25 septembre 2024, SMART BOURSE reçoit Jean-Denis Bachot (Responsable de l'Europe de l'Ouest, Fidelity International)

Category

🗞
News
Transcription
00:00Nous sommes donc avec Jean-Denis Bachot, le responsable pour l'Europe de l'Ouest de Fidélité Internationale, ici depuis ce Salon Patrimonia édition 2024.
00:18Jean-Denis Bachot, bonjour.
00:19Bonjour Grégoire.
00:20Avant de devenir responsable pour l'Europe de l'Ouest de Fidélité Internationale, ça date d'il y a quelques semaines à peine, je crois, Jean-Denis,
00:26vous avez été très longtemps le responsable de Fidélity pour la France, qui vient de marquer ses 30 ans, qui vient de célébrer ses 30 ans de présence sur le territoire français.
00:34Vous avez accompagné une bonne partie de ces 30 ans, Jean-Denis.
00:38Qu'est-ce qui a changé entre votre arrivée au départ et le 30e anniversaire de Fidélity en France ?
00:45Beaucoup de choses, forcément, parce que ça date de 1994.
00:48À l'époque, on faisait partie d'une des plus grandes sociétés de gestion internationale à s'installer dans l'Hexagone.
00:55C'était un peu une révolution, il faut bien le reconnaître.
00:58Et puis, on s'est installé sérieusement parce que quelques années plus tard, on a obtenu notre agrément auprès de notre autorité de tutelle, l'AMF,
01:04et on est devenu une société de gestion à part entière, société de gestion que nous avons conservée et qui continue de croître aujourd'hui.
01:10Donc, effectivement, les évolutions, elles ont été importantes.
01:13Mais je dirais qu'il y a à la fois une rupture et à la fois une forme de continuation.
01:17La continuation, c'est le service auprès des clients, l'accompagnement qui est nécessaire.
01:22Toujours cette forme d'éducation auprès de nos différents segments de clientèle, parce que le domaine financier est un domaine relativement complexe
01:32sur lequel on se doit d'être clair et de bien les accompagner.
01:36Donc, je dirais une forme de continuité là-dedans et une forme de rupture aussi dans les solutions financières à apporter.
01:42Pour moi, aujourd'hui, on cherche peut-être un peu moins à s'exposer à une classe d'actifs qu'à proposer des solutions financières,
01:49une sorte de package qui répond à un besoin spécifique et qui correspond à des objectifs de vie aussi pour les gens et pour le client final.
01:57À ce titre là, comment vous regardez le marché de l'épargne aujourd'hui en France, Jean-Denis?
02:03Et où est-ce que vous voyez des enjeux spécifiques?
02:05Je veux parler notamment de l'enjeu autour de l'épargne salariale, de l'épargne retraite, qui sont évidemment des sujets brûlants.
02:13On va le dire aujourd'hui et qui sont des marchés peut-être intéressants à adresser quand on est fournisseur de solutions financières.
02:23Pour répondre à ce point là, je pense qu'il y a deux choses.
02:26D'abord, l'épargne financière, ça présente quand même 6000 milliards aujourd'hui, à peu près en France, avec une grosse proportion qui est toujours en actifs à très faible risque.
02:34On pense évidemment aux solutions financières fonds euro, mais également aux produits monétaires, etc.
02:39Alors certes, on a des taux d'intérêt qui sont un petit peu plus attractifs.
02:43Mais disons qu'il y a cet équilibre aujourd'hui qui est toujours à revoir où on doit aller sur une épargne un peu plus longue.
02:50Et ça me permet de rebondir sur le point intéressant de l'épargne salariale et de l'épargne retraite globalement, où je pense que c'est un des grands,
02:57grands défis de notre société aujourd'hui. C'est passionnant pour nous gérants d'actifs, pour Fidelity en particulier.
03:03Parce que je le dis toujours, Fidelity aux Etats-Unis, c'est un des grands acteurs de ce sujet là au travers du 401K, qui est l'épargne,
03:12l'épargne retraite collective, l'équivalent de notre paire collective aujourd'hui et sur lequel Fidelity a quasiment un tiers du marché.
03:22Et donc, c'est quelque chose qui nous touche et sur quelque chose. Je pense qu'on a beaucoup, beaucoup de choses à faire parce qu'il y a beaucoup de travail
03:29pour accompagner les particuliers à la fois en retraite individuelle, mais aussi les entreprises en retraite collective.
03:38En discutant avec les spécialistes de l'épargne salariale, en l'occurrence, un point qui m'a ouvert les yeux, c'est que pour beaucoup de Français,
03:46c'est souvent le premier contact et peut-être même le seul contact qu'ils auront avec la logique d'épargne financière, d'investissement de long terme,
03:55de préparation à des objectifs de vie qui peuvent être la retraite ou autre. Je n'avais pas pris conscience de ça, en fait.
04:02C'est vrai et je pense qu'on a beaucoup à apprendre de nos voisins aux Etats-Unis dans cette forme de décomplexer, en fait, cette approche
04:12et de la rendre un peu plus lisible, un peu plus simple aussi au travers d'outils digitaux aujourd'hui, d'accompagnement, de formation, d'éducation.
04:20C'est un énorme sujet aujourd'hui. Et voilà, collectivement, chez Patrimonia, beaucoup de nos concurrents également travaillent sur ce sujet-là.
04:29C'est une bonne chose.
04:30Mais comment on adresse ce marché ? C'est quoi les grands critères, les grands facteurs clés pour vous pour répondre à la demande des entreprises ?
04:38Et derrière les entreprises, les salariés des entreprises, ils ont la même demande que tout le monde ? C'est des demandes différentes ?
04:44C'est des demandes différentes. Je dirais, d'abord, il y a la retraite individuelle. Et ici, c'est le sujet de la retraite individuelle auprès de nos partenaires
04:51conseillers en gestion de patrimoine parce que le PER est quand même une très belle réussite. Et au travers de solutions telles que ce qu'on propose chez Fidelity,
04:59les solutions de fonds à horizon, de fonds Target qui fonctionnent extrêmement bien parce que c'est simple, c'est lisible et c'est packagé.
05:08En fait, ce sont des solutions et on a repris le concept aux Etats-Unis. On a inventé ce concept-là aux Etats-Unis. Vous savez, quand vous partez à la retraite,
05:19vous avez une date de maturité et on gère vos actifs de façon optimale jusqu'à cette maturité en ayant une approche dégressive du risque au fil du temps.
05:30Et en fait, ce genre de solution dans le cadre de la retraite individuelle, elle sera peut-être un petit peu différente de ce qu'on peut revoir dans la retraite collective
05:37ou pour les entreprises. On sera sur des approches plus de fonds diversifiés sous des formats FCPE dans le cadre de l'épargne salariale, etc.
05:48Donc, les solutions sont un peu différentes, mais la finalité est la même. Il y a un autre sujet qui vous anime en ce moment chez Fidelity International.
05:57Vous êtes une maison de stockpiqueurs. Vous mettez en avant toujours l'analyse fondamentale, vos équipes d'analystes qui sont partout dans le monde
06:05et qui font de la remontée de terrain depuis le bilan des entreprises. Et dans le même temps, vous êtes aussi promoteur de ce qu'on appelle les ETF actifs aujourd'hui,
06:15Jean-Denis Bachaud. Comment est-ce qu'on vient du monde du stockpicking, de l'analyse fondamentale ? Comment est-ce qu'on se retrouve aujourd'hui également
06:23promoteur d'instruments qui viennent quand même de la gestion passive, même si on appelle ça aujourd'hui des ETF actifs ? Il faut peut-être d'ailleurs un peu caractériser
06:32ce que sont ces produits d'ailleurs. Il n'y a rien d'antinomique là-dedans, mais effectivement, je suis d'accord Grégoire, ça demande une petite explication.
06:38Alors, de façon extrêmement simple, notre définition des ETF actifs, car il y en a plusieurs sur le marché. Notre définition des ETF actifs aujourd'hui chez Fidelity,
06:47c'est effectivement, comme vous le disiez, de s'appuyer sur ce qui fait notre ADN, c'est-à-dire cet ADN de recherche, de sélection de valeurs, de sélection d'entreprises
06:57qui vont former un portefeuille, mais où on va réduire le risque au travers d'une tracking error plus faible. Et ça, aujourd'hui, c'est une demande de beaucoup de nos clients.
07:07C'est une demande de nos clients d'avoir une approche où on s'appuie sur de la gestion active, mais on va prendre un niveau de risque relativement faible avec des tracking error
07:17d'environ 2 points maximum, de manière à pouvoir créer de l'alpha au-dessus du benchmark de façon régulière sans prendre des risques factoriels trop importants.
07:27En gros, ce sont des gestions systématiques. Et c'est effectivement dans une enveloppe ETF. Et en fait, pourquoi est-ce que ça paraît un peu antinomique ?
07:37C'est parce que les gens voient l'ETF comme un véhicule purement passif. C'est vrai. C'est aujourd'hui la grande majorité des actifs. Mais il y a aujourd'hui un développement très fort
07:46qu'on a vu aux États-Unis et qui commence à se développer en France et en Europe globalement de ces ETF à plus faible tracking error qui permettent à beaucoup d'investisseurs
07:54d'avoir des approches core satellites.
07:56C'est pour une nouvelle clientèle ? C'est une prolongation de la gestion ou un complément à de la gestion active traditionnelle ? Ou est-ce que ça vient remplacer une partie de la gestion active demain en tout cas ?
08:09Les deux, mon général. Je pense que ça vient remplacer une partie de la gestion passive pour une raison simple.
08:19Pour une raison simple parce qu'il y a à la fois des composantes ESG qu'on arrive à intégrer et qui répondent à des problématiques ESG pour beaucoup de nos investisseurs.
08:28Donc, ça permet de tiquer la box ESG. Il y a un autre élément où les prix sont beaucoup plus faibles de la gestion active traditionnelle parce que le niveau de risque est plus faible.
08:39La tracking error est plus faible. Et du coup, par rapport à de la gestion pure passive, c'est un peu plus cher, mais pas si cher que ça au regard de l'alpha créé.
08:45Et donc, ça prend un peu de place sur la gestion passive. Et ça prend de la place aussi sur la gestion active pour deux raisons principales.
08:51D'abord parce que la gestion active, dans certains cas, a pu un peu décevoir. Et il y a pas mal de clients qui peuvent se dire j'ai envie de réduire ma partie core de mon portefeuille en allant sur ces véhicules-là.
09:03Et ma partie satellite, là, je vais y aller plus franchement avec des solutions plus gestion active. Donc, ça permet aussi de rebalancer un peu des portefeuilles à la fois sur la partie passive, mais aussi sur la gestion active à plus faible tracking error.
09:17Merci beaucoup, Jean-Denis. Merci d'être venu nous voir pour ce salon Patrimonia. Jean-Denis Bachel, responsable pour l'Europe de l'Ouest de Fidelity International.

Recommandations