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Mardi 22 octobre 2024, SMART BOURSE reçoit Alexandre Drabowicz (Directeur des investissements, Indosuez Wealth Management) , Christian Parisot (Président, Altaïr Economics) et Adrien Dumas (Directeur des investissements, Mandarine Gestion)

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00:003 invités avec nous chaque soir pour décrypter les mouvements de la planète, marché.
00:13Adrien Dumas est avec nous, le directeur des investissements de Mandarine Gestion.
00:16Bonsoir Adrien.
00:17Bonsoir Grégoire.
00:18Christian Parizeau nous accompagne également, économiste et président d'Altaïr Economics.
00:21Bonsoir Christian.
00:22Bonsoir.
00:23Et Alexandre Drabovitch est avec nous également, le directeur des investissements d'Indos
00:26US Wealth Management.
00:27Bonsoir Alexandre.
00:28Bonsoir Grégoire.
00:30Le 18 septembre dernier, la Réserve fédérale américaine baissait ses taux de 50 points
00:34de base.
00:35Le disant américain avant cette décision était à 3,70%, un mois après ou quasiment,
00:41on se retrouve avec un disant américain à 4,2%, 4,20% autour aujourd'hui et un S&P
00:48sur la période qui a progressé de 4%.
00:50Est-ce qu'on peut revenir sur cette séquence et expliquer pourquoi les taux longs notamment
00:54sont plus élevés aujourd'hui qu'ils ne l'étaient avant la baisse de taux directeur
00:58de la Réserve fédérale américaine ?
01:00Moi j'y vois en fait finalement deux explications assez simples.
01:04La première c'est que depuis l'été où on s'est vraiment inquiété sur l'économie
01:09américaine, notamment sur le front de l'emploi, on a quand même eu une amélioration à la
01:13fois des chiffres du chômage qui finalement montrent que l'économie américaine va bien.
01:17On a même eu le taux de chômage qui est repassé de 4,25% à 4,05% donc on est sur
01:21les décimales.
01:22C'est vrai mais néanmoins c'est une belle amélioration.
01:26Première chose, l'emploi s'améliore.
01:27Deuxième chose, même les ventes au détail se sont améliorées.
01:30Donc on voit bien finalement que le consoleur américain se porte plus au bien.
01:34On a toujours cette résilience au niveau de la consommation.
01:37Et puis quand on regarde aujourd'hui les prévisions du PIB pour le troisième trimestre
01:41qui vont bientôt sortir, on est pratiquement à 3%.
01:44Donc on est quand même très très loin d'une situation de peur de récession.
01:47Donc finalement peut-être que le marché était allé trop loin dans son pessimisme
01:52et non dans son anticipation des baisses de la taux FED.
01:56Parce que finalement la FED n'a jamais bougé dans l'histoire.
01:58Elle a toujours dit que ça serait entre 3 et 4 baisses.
02:00Mais le marché est allé dire que les taux vont aller en dessous de 3% fin 2025.
02:06Et puis deuxième effet, il y a un peu plus récent, c'est la remontée dans les sondages
02:10de Trump.
02:11Et là sur l'histoire de Trump, le marché joue un petit peu ce qu'on appelle la réflation.
02:16C'est-à-dire un peu plus d'inflation avec peut-être une reprise économique derrière.
02:21Et donc ça doit se refléter un peu plus dans les taux longs.
02:25C'est pour ça qu'on a vu sur la courbe des taux une repontification cette fois-ci,
02:29mais qui s'opère par les taux longs.
02:31Donc on a un système d'équilibre.
02:33Maintenant si on fait un parallèle historique entre les élections en 2020,
02:45c'est que 6 mois avant, 6 mois après l'élection, les taux longs étaient à une montée de
02:50100 BP.
02:51Donc finalement, on a fait la moitié du chemin aujourd'hui.
02:54Si toutefois la trajectoire se confirme avec une victoire Trump, le marché évidemment
02:59s'ajuste.
03:00Ou peut-être qu'on a plus d'inquiétude aujourd'hui sur les taux longs que sur la trajectoire
03:05boursière.
03:06Le marché et la Fed sont réconciliés aujourd'hui de ce point de vue-là ?
03:10Ou sur les baisses de taux encore à suivre potentiellement de la réserve fédérale
03:16américaine ?
03:17Le marché s'est réajusté au message de la Fed ou est-ce qu'il y a encore unatus ?
03:22Moi je pense qu'il s'est réajusté aujourd'hui.
03:24Le marché s'est réajusté à peu près à 3,5 % fin 2025.
03:28C'est également nos anticipations chez Indos US.
03:30On avait même plutôt accentué nos baisses de taux pour 2025 à 3,5 %, mais pas allé
03:35jusqu'à 3 %, justement parce qu'on est toujours sur un scénario d'atterrissage
03:40en douceur de l'économie, voire même un redécollage de l'économie américaine.
03:44Donc là, c'est également quelque chose qu'il faut surveiller.
03:46Je pense que de manière générale, le marché a beaucoup hésité entre l'atterrissage
03:50en douceur et un atterrissage dur, mais on voit aujourd'hui se dérouler potentiellement
03:54de plus en plus un scénario de non-atterrissage, de no-landing, redécollage, je ne sais pas
04:00comment on peut le dire en français.
04:01Et je pense que globalement, beaucoup d'agents d'économistes, de stratégistes restent
04:08encore pessimistes sur les perspectives américaines et que le marché n'est pas réellement positionné
04:13aujourd'hui dans cette configuration en économie américaine, comme en début 2023.
04:19On a des attentes qui sont très basses en début d'année et puis finalement l'année
04:23avance et on se rend compte que tout va bien et le marché doit se réajuster à cette réalité.
04:27La dernière fois qu'on est passé par cette idée ou ce narratif de no-landing, c'était
04:31en première partie d'année 2024, on a vu des taux américains, des taux longs, monter
04:37jusqu'à 4,70.
04:38C'était le point haut de l'année.
04:41Quand on avait effacé toutes les baisses de taux de la Fed et que certains commençaient
04:45même à imaginer que le premier ou le prochain mouvement de la Fed pourrait être une hausse
04:49de taux.
04:50On a eu cette petite discussion à un moment dans le marché.
04:52Alors là, je pense qu'aujourd'hui, on en est pas loin.
04:54D'accord, on ne revient pas à ce niveau de discussion.
04:56Maintenant, c'est le taux de combien la Fed va pouvoir baisser.
04:59Ce qu'on sait, c'est que quand elle était à 5,5, elle était de toute façon trop réceptive.
05:04Quand on regarde l'inflation aujourd'hui, même à ce niveau actuel, elle est encore
05:08réceptive.
05:09Je rappelle que la Fed a un double mandat, elle en sait statut, elle le dit, c'est maximiser
05:14l'emploi avec une stabilité des prix.
05:16Mais maximiser l'emploi vient en premier.
05:18Christian, qu'est-ce qui se joue sur les marchés obligataires en ce moment entre la
05:23décision de la Fed le 18 septembre dernier et évidemment l'élection présidentielle
05:27du 5 novembre ?
05:28Non, ça a été dit, c'est-à-dire que les statistiques américaines nous ont surpris.
05:32C'est vrai qu'on était sur le mois de juillet qui était un peu en deçà des attentes avec
05:36des révisions à la baisse de l'emploi qui avaient été assez importantes de la part
05:39du BLS.
05:40Parce que le BLS aime bien réécrire un peu les histoires et donc on avait des éléments
05:44assez négatifs.
05:45Ce qui a fait penser à certains membres du FOMC, a priori, du comité de politique monétaire
05:52de la Banque centrale américaine, ça leur a fait même penser qu'il y avait un risque
05:54de retournement du marché de l'emploi.
05:56C'est ce qui explique en grande partie cette précipitation d'une baisse de 50 points de
06:00base.
06:01Alors, ils ne sont pas seulement responsables de la remontée des taux, c'est surtout avant
06:04tout les indicateurs économiques qui restent très forts aux Etats-Unis, il faut quand
06:07même le souligner.
06:08C'est peut-être pour ça aussi que les marchés d'action réagissent si peu à cette remontée
06:11des taux.
06:12Parce que si je vous dis que la croissance est plus forte, même si les taux remontent,
06:15ce n'est pas du tout la même chose si je vous dis qu'il y a un ralentissement et que
06:18les taux montent.
06:19Là, on n'est pas du tout sur le même effet en termes de valorisation pour les marchés.
06:21Après, il y a quand même un élément qui est aussi un élément de soutien, quoi qu'il
06:26arrive pour les marchés d'action face à cette remontée des taux, c'est le fait que la Banque
06:30centrale américaine, maintenant, doit prendre en compte une inflation beaucoup plus faible.
06:33Ça veut dire qu'aujourd'hui, elle a des taux réels qui ont beaucoup remonté.
06:37C'est-à-dire qu'aujourd'hui, le niveau des taux directeurs, même baissé de 50 points
06:42de base, sont beaucoup plus élevés en termes réels qu'au début d'année.
06:46Donc, ça permet quand même de dire que la Banque centrale n'a pas besoin de remonter
06:50les taux.
06:51Ce qu'on n'avait pas au début d'année.
06:52Parce qu'au début d'année, si on avait eu une réaccélération de l'économie et de
06:55l'inflation, on pouvait se dire qu'à ce moment-là, la politique monétaire, ça faisait des baissées
06:59de taux réels.
07:00Ce n'était pas assez restrictive.
07:01On pouvait méditer.
07:02Là, on n'est plus du tout dans cette optique.
07:03Au pire, ils ne font rien.
07:04Si vous êtes vraiment très boule pour l'économie américaine, tant que l'inflation ne marque
07:08pas de reprises très marquées, et je ne parle pas de l'inflation globale, je parle plutôt
07:12du noyau dur, de ce qui est vraiment lié à l'équilibre offre-demande, tant qu'on n'a
07:16pas de réaccélération de l'inflation, il n'y a aucune raison pour que la Banque centrale
07:19remonte ses taux.
07:20Donc, pour l'instant, ça donne aussi une bonne visibilité.
07:22On peut imaginer un stop-and-go dans le cycle de baisse de taux de la Fed ?
07:27Ils étaient là-dessus il y a encore quelques mois.
07:29Il y a quelques mois, ils avaient dit qu'on baissera les taux, pas forcément de manière
07:32continue, progressive.
07:33La BCE était aussi sur ce côté-là, mais la BCE, on voit que les plus colombes sont
07:38sur eux.
07:39Maintenant, ils nous reparlent sans vraiment prononcer le mot de déflation.
07:42Donc, la BCE est un peu plus inquiète que la Banque centrale américaine parce que ça
07:46a été dit, 3% de croissance.
07:47Est-ce que vous vous inquiétez sur la croissance que vous avez 3 ? Après, est-ce qu'on ajuste
07:52? C'est nécessaire parce qu'il ne faut pas laisser les taux réels trop élevés
07:54et risquer de casser la machine, mais ça veut dire qu'on va rester au-dessus du taux
08:00neutre.
08:01Alors, toute la question, quel est le niveau du taux neutre ? Alors, ça, c'est un gros
08:03débat.
08:04Ils nous l'ont remonté parce qu'il était à peine à 2,5, il y a encore quelques temps.
08:08Maintenant, sur le dernier step, on est à 2,8, mais il y a encore un membre hier qui
08:15nous a dit qu'on pourrait même dépasser les 3.
08:17Donc, ça veut dire que plus on se rapprochera du taux neutre, plus il y aura un débat,
08:21mais on est à 5.
08:22Donc, on a encore largement des baisses à attendre sans trop de risques.
08:27Encore une fois, la plus mauvaise nouvelle, ce serait si l'inflation noyaudure serait
08:31accélérée.
08:32Mais tant qu'on est dans ce processus-là, la Banque centrale peut relativement baisser.
08:36Et accompagner donc la baisse de l'inflation.
08:37Après, il faut quand même… Je mettrais juste un petit bémol sur les taux longs.
08:40Si les taux longs commencent à remonter beaucoup trop rapidement, n'oubliez pas que l'économie
08:44américaine est quand même très sensible au taux d'intérêt, notamment l'immobilier
08:48et notamment ça pourrait aussi entraîner quand même des effets, tout dépend de la
08:52réaction des taux longs.
08:53Mais si c'est trop violent, on aura de nouveau des anticipations quand même assez négatives
08:56sur l'économie américaine.
08:57Mais pour l'instant, c'est largement supportable ce qui s'est passé.
09:00Il ne faut pas non plus tirer la salaméne d'Aram un peu trop tôt.
09:04On n'a pas encore revu 5% sur le disant américain.
09:064,20, ça reste un monde connu pour les investisseurs aujourd'hui.
09:11Le rôle de Trump dans tout ça, dans cette baisse des marchés obligataires et cette
09:16remontée des taux, c'est très important.
09:19J'entends effectivement que les indicateurs économiques américains étaient plutôt
09:21bons.
09:22L'indicateur de surprise économique est en hausse régulière depuis le mois de juillet,
09:26ça c'est sûr.
09:27Mais on est quand même passé d'un scénario où on a anticipé un sweep démocrate à
09:32un sweep républicain qui est d'une probabilité assez importante.
09:34Et avec entre-temps quand même Donald Trump qui a tenu des propos sur le protectionnisme
09:39un peu nouveau.
09:40On connaît le Trump protectionnisme vis-à-vis de la Chine, en tout cas avec un ennemi déclaré
09:46qui est la Chine.
09:47On l'a entendu de manière très véhémente sur l'Europe, sur le Canada, sur le Mexique
09:51qui sont quand même des partenaires économiques importants des Etats-Unis et avec des risques
09:55inflationnistes importants si on remet en cause un peu les accords commerciaux qu'on
09:59a avec ces pays-là.
10:00Donc oui, je pense que ça a clairement accentué la trajectoire sur les taux.
10:04Je rappelle que dans l'histoire des 30 dernières années, il n'y a eu que deux sweeps républicains.
10:10Donc vague rouge en l'occurrence, républicaine, au Congrès.
10:13Le deuxième mandat de George Bush fils et le premier mandat de Donald Trump, à chaque
10:16fois c'est 50 bips de taux minimum sur les 6 premiers mois de hausse sur les 10 ans.
10:21Donc je ne sais pas quels seront les résultats et je ne sais pas comment réagiront les marchés
10:25le 6 novembre.
10:26Mais des taux, le 10 ans américain qui réagit assez violemment à un sweep rouge le 6 ou
10:32le 7 novembre, ça serait un scénario pas tout à fait...
10:34Sur quelles considérations ? C'est les tarifs en premier lieu ? Toute la sphère économique
10:39s'accorde pour dire que des tarifs, c'est inflationniste par nature ?
10:43C'est inflationniste.
10:44Les politiques migratoires contrôlées, c'est aussi inflationniste.
10:47Donc ça apporte effectivement un nouveau scénario qui n'était pas celui qu'on avait
10:50en tête il y a deux mois où on avait un candidat démocrate plutôt en avance et pas ces débats
10:56autour de toutes ces politiques inflationnistes.
10:59Donc ça change fondamentalement quand même la perspective sur les taux à court et à
11:03moyen terme.
11:04C'est vrai que les dernières attaques, c'était la semaine dernière, il était à l'Economy
11:06Club de Chicago, je crois, rediffusé par Bloomberg, il parle, moi je l'ai entendu
11:12beaucoup parler, comme vous dites, de l'Europe, des Mercedes allemandes, etc., enfin il revient
11:17sur cette obsession de voir trop de Mercedes sur la 5e avenue à New York.
11:22Le Mexique, s'il faut mettre des tarifs jusqu'à 2000%, il n'y aura pas une voiture assemblée
11:26au Mexique chinoise qui passera la frontière.
11:31Et même pour être bien dans le monde de Trump, il le dit aussi clairement que ça.
11:35Nos alliés ont plus profité de nous sur le plan commercial que nos ennemis.
11:39Oui, c'est une vraie posture.
11:44Après, on connaît Donald Trump, il a des mots toujours très forts, et puis après
11:46on arrive à quelque chose d'un peu plus pragmatique, ça a été quand même sa méthode entre
11:492016 et 2020.
11:50En tout cas, là, quand on pose fondamentalement les faits, il y a quelques estimations qui
11:55ont été faites.
11:56On estime que l'impact sur le BPA aux Etats-Unis, ça pourrait être de l'ordre de 3-4% de
11:59ces mesures tarifaires.
12:00Par contre, on a les impacts potentiels sur la trajectoire d'inflation, il y a les économistes
12:04qui parlent de 60-70 billes, 80 billes supplémentaires sur le 10 ans, donc ce n'est pas neutre.
12:09Et donc pour le marché de l'action, ce ne sera pas forcément une bonne nouvelle.
12:122016 avait été, au-delà des premières heures, un peu agité, le marché de l'action
12:17avait trouvé ensuite un sens assez directionnel à la hausse.
12:21Tout à fait, après c'est aussi beaucoup de relatifs, on a dans la même période qu'on
12:24analyse là depuis le mi-septembre, on a quand même un marché américain qui a nettement
12:27superformé tous les autres marchés, avec en plus un dollar qui s'est renforcé, donc
12:31l'Europe a pris du retard, le Japon a pris du retard, on parlera de la Chine, il y a
12:35eu un peu d'embellie, mais dans l'ensemble ça a pris du retard par rapport au marché
12:38américain.
12:39Donc on voit bien cette prépondérance de, oui aux Etats-Unis on va mettre tout en place
12:42pour relocaliser, recréer une dynamique, accentuer, le Make America Great Again qui
12:46a quand même donné de bons effets entre 2016 et même qui continue à perdurer jusqu'à
12:49aujourd'hui.
12:50Donc est-ce que c'est très négatif pour les actions américaines, à court et à
12:53loin terme, que l'ETO et que cette politique très protectionniste soit mise en place ? La
12:59question est ouverte.
13:00On est toujours dans l'idée que l'exceptionalisme américain permet tout, permet encore Trump,
13:05demain à la Maison-Blanche avec potentiellement un congrès républicain ou est-ce qu'il
13:09y a quand même des limites à cette idée-là pour le marché aujourd'hui, Alexandre ?
13:13Ce qu'on peut dire aussi c'est que bon, sur l'histoire des tarifs, il va y avoir
13:16beaucoup beaucoup d'annonces, je pense que Trump aime évidemment choquer l'opinion
13:21et faire un peu le buzz sur les réseaux, là-dessus il est très très bon, mais il
13:27y a quand même des forces de rappel aux Etats-Unis, donc je rappelle quand même que le président
13:30américain a quand même un congrès et qu'il y a quand même beaucoup beaucoup de tarifs
13:34douaniers qu'il faut faire passer par le congrès.
13:36Pour ça qui sera aussi très important dans ces élections américaines, c'est où va
13:41être le pouvoir au congrès ? On réélit entièrement la Chambre, un tiers du Sénat,
13:46on sait que le Sénat va rester chez les Républicains, on verra en fait pour la Chambre des représentants,
13:51mais c'est vrai qu'il peut voter sur des tarifs douaniers importants en évoquant une
13:56compétition de la Chine qui est au détriment des règles internationales, il peut invoquer
14:03une menace également sur la sécurité nationale, mais en dehors de ça, il va quand même être
14:08très très limité et challenger, il ne peut pas tout faire non plus, donc attention entre
14:11les effets d'annonce et ce qu'il peut réellement faire, il y a quand même une démocratie
14:15aux Etats-Unis, il y a quand même des institutions, donc Trump ne peut pas en faire ce qu'il
14:19veut non plus sur les tarifs douaniers.
14:21Mais il est certain que le marché va beaucoup se centrer en fait sur ce narratif actuellement.
14:27Maintenant si on prend un tout petit peu de recul aussi, parce qu'il y a ce court terme,
14:32il y aura un après 5 novembre, je ne sais pas si ce sera le 5 novembre sinon, ce qu'il
14:38va falloir attendre, moi je dis toujours, la macro et les fondamentaux des entreprises
14:43reprendra un petit peu le dessus aussi.
14:47Et de ce point de vue-là, on revient à la discussion précédente, mais le cycle économique
14:52américain reste quand même pour l'instant sur une dynamique porteuse.
14:55Il est très très bon, prévision de croissance même sur 2025, sur la croissance américaine
15:00et autour encore de 2%.
15:022,2%, c'est la dernière projection du FMI pour 2025, Etats-Unis, 2,2%.
15:09Donc on reste toujours sur l'exceptionalisme américain, on reste encore sur des investisseurs
15:15qui, et notamment les investisseurs américains qui restent quand même très investis sur
15:19leur marché, à commencer par les entreprises elles-mêmes.
15:22Ce chiffre qui est quand même incroyable, je le disais encore ce matin, c'est que sur
15:26l'année 2024, le chiffre global des rachats de titres aux Etats-Unis, c'est 1000 milliards.
15:32On n'a jamais vu.
15:33Il va y en avoir 100 milliards qui vont être exécutés ce mois-ci au mois de novembre.
15:37Le mois de novembre c'est le mois où le programme de partenariat est le plus important
15:40dans la liste des entreprises, parce qu'elles sont peut-être un petit peu en retard et
15:43donc il faut accélérer les rachats.
15:44Et puis l'investisseur privé américain, le retail, est toujours en manette.
15:48Sur la logique de tarifs, je vois des estimations, je crois que le FMI estime que si on est vraiment
15:55dans un monde où les tarifs fleurissent à nouveau, ça peut coûter jusqu'à 0,6 points
16:00de croissance.
16:01Croissance mondiale annoncée à 3,2% encore l'an prochain, avec en plus en Europe un peu
16:08de consolidation budgétaire ici et là, qui risque quand même d'amputer la dynamique
16:12de croissance.
16:13Est-ce qu'on peut se retrouver avec un scénario macro 2025 complètement chamboulé par l'élection
16:18du 5 novembre, de ce point de vue-là, Christian ?
16:21Ah oui, ça fait partie des incertitudes, en gros il y a deux grosses incertitudes pour
16:24l'année prochaine.
16:25Ce sera ce qui va se passer au niveau des politiques budgétaires.
16:28On oublie la monétaire, on passe maintenant aux budgétaires, parce que le monétaire,
16:33quoi qu'il arrive, on n'a pas trop de risques, à part véritablement s'il y avait une reprise
16:37d'inflation très forte aux Etats-Unis.
16:39Et puis derrière, ce que je voulais dire aussi, c'est qu'on mesure mal comment va réagir
16:43l'économie américaine à toutes ces politiques budgétaires aussi, et européennes aussi,
16:47mais ça c'est sur un autre angle.
16:49Mais aux Etats-Unis, je vous prends un exemple, là il y a une enquête qui a été faite
16:52par la FED de Richemond, qui nous indique que 30% des entreprises américaines ont gelé
16:58leurs investissements, leurs embauches, en attendant les résultats des élections et
17:01elles réagiront en fonction.
17:03Alors, dans le bon côté des choses, on pourrait dire que ça peut rebondir très vite, parce
17:06que ces 30% peuvent de nouveau embaucher et investir s'ils sont contents, mais à l'inverse,
17:11ce qui les inquiète beaucoup, c'est que la hausse des droits de douane ne pourra pas
17:16être répercutée aux consommateurs.
17:17Et ça, c'est la grosse différence qu'on a par rapport à il y a quelques mois.
17:21Il y a quelques mois, quand on avait des hausses de coûts, on le passait aux consommateurs,
17:24et on voit que maintenant, ça ne passe plus du tout.
17:26C'est vrai que le consommateur, il a touché le chèque du trésor et il a accepté les
17:29hausses de prix.
17:30Il avait des cartes bancaires, c'était facile d'utiliser la carte bancaire, et maintenant
17:35ils ont des taux d'intérêt à 20% sur leurs cartes bancaires, et donc c'est très
17:38difficile de creuser encore plus l'utilisation des crédits à la consommation.
17:43Et le levier du pricing power est épuisé.
17:45Il est épuisé.
17:46Donc, ça veut dire que derrière ces politiques, on peut avoir des réactions assez étonnantes
17:51qu'on n'anticipe pas de l'économie américaine, parce que si véritablement il y a un durcissement
17:56et une hausse des coûts pour les entreprises, certaines entreprises vont se dire « je
17:59vais commencer à licencier, je vais commencer à réduire mes effectifs ». Et là, on pourrait
18:02avoir paradoxalement un double effet de l'inflation et de l'autre récessif, parce
18:08qu'on aurait le marché du temps bas.
18:09Alors, bon courage pour la Banque Centrale Américaine.
18:11Donc, c'est juste pour vous dire un petit exemple de comme quoi la politique budgétaire
18:15en Europe…
18:16Combien ça peut perturber ?
18:17En Europe, naturellement, ça sera en fonction de l'impact du durcissement des politiques,
18:20mais ça viendra aussi en supplément comme élément.
18:22Moi, je ne crois pas du tout à notre cher gouvernement français qui nous dit qu'il
18:25peut lever les impôts et que ça ne changera rien dans la prévision de croissance qu'on
18:28a pour l'année prochaine.
18:29Donc, forcément, on le paiera aussi.
18:31Sur l'évaluation budgétaire pour les pays en Europe qui le font, j'ai vu des
18:34estimations jusqu'à 9 points de PIB en moins sur l'ensemble de la zone.
18:40Si tout est fait comme ce qui est annoncé à peu près en termes de hausse d'impôts,
18:44on peut estimer qu'on aura, si tout va bien, une croissance nulle en France l'année
18:49prochaine.
18:50Je pense qu'on est plus sur ce scénario-là que sur le 1% de croissance.
18:53Donc, on est clairement sur des effets qui vont quand même entacher un petit peu nos
18:57prévisions pour l'année prochaine et qui ne sont pas forcément encore totalement
19:00intégrées parce qu'on n'a pas encore tous les éléments de budget, on n'a pas
19:03tous les éléments de réponse.
19:05En gros, on a trois éléments qui peuvent tout changer pour l'année prochaine.
19:08Est-ce que la Chine redémarre réellement ? On va en discuter.
19:12Qu'est-ce que donneront les élections en termes de politique budgétaire aux Etats-Unis
19:17et quelle sera l'ampleur des durs cissements de politique budgétaire en Europe ? Ces trois
19:20éléments aujourd'hui, on n'a pas de visibilité encore pour nos projections 2025.
19:23C'est pour ça que c'est très difficile à faire pour l'année prochaine en termes
19:27de projections économiques.
19:28Est-ce que vous êtes d'accord avec le comportement des entreprises face à l'idée ou l'hypothèse
19:34d'une résurgence inflationniste, sans même aller jusqu'à une inflation qui remonterait
19:39jusqu'à 10% Adrien, mais d'accord avec l'idée que le levier du pricing power a été épuisé
19:44dans la première vague d'inflation et que le consommateur, pour plein de raisons, supportera
19:48plus de hausses de prix à l'avenir ? Enfin, dans un avenir proche.
19:51Oui, en tout cas, effectivement, c'est un levier qui a extrêmement bien fonctionné.
19:54Après, il y a beaucoup d'industries dans lesquelles ça a recomposé la chaîne de
19:58valeur.
19:59Ce n'est pas forcément que des arbitrages par rapport à des produits ou des matières
20:01premières qui vont être imposées par les tarifs douaniers.
20:04Je prends la chaîne de valeur du semi-conducteur, aujourd'hui, elle s'est complètement refondée
20:09autour d'un axe américain-japonais qui a complètement changé la donne.
20:14Pourquoi est-ce qu'ASML a publié des très mauvais chiffres ? C'est parce qu'ASML a
20:16perdu pas mal de parts de marché par rapport à d'autres fabricants de machines, soit
20:19américains, soit japonais, qui sont en dehors des restrictions sur le déploiement de certaines
20:26technologies.
20:27Je trouve que les entreprises se sont très bien adaptées.
20:29Elles ont effectivement un peu le pied sur le frein par rapport aux élections, ce qu'elles
20:33font traditionnellement quand on regarde ce qui se passe les six mois précédant une
20:36élection.
20:37Toujours, on a un petit ralentissement de la vague d'investissement.
20:38On était sur un rythme de capex extrêmement important, en très forte accélération sur
20:43le remanufacturing, la relocalisation.
20:45C'était vrai aux Etats-Unis, c'était vrai aussi au Japon, dans d'autres zones géographiques
20:48où il y avait une vraie accélération.
20:49Je ne suis pas étonné qu'il y ait un petit coup de frein, mais je trouve que les entreprises
20:53se sont déjà préparées et adaptées, parce que l'arrivée de Donald Trump peut commencer
20:57à être probable et que la recomposition des chaînes de valeur est complètement en
21:02cours.
21:03Sur la Chine, Alexandre, vrai ou faux signal ? Il y a eu un signal de marché.
21:08Est-ce qu'il peut être huilli ? Et est-ce que ça peut devenir aussi un signal macro
21:14pour la suite, au moins pour l'histoire de 2025 ?
21:18On a plutôt une vue assez positive de ces dernières mesures en Chine.
21:24Je pense qu'il faut vraiment le prendre cette fois-ci au sérieux.
21:27Dit autrement, on avait cette situation en 2023 où chaque mesure incrémentale décevait
21:32le marché et que chaque rebond sur le marché chinois, les investisseurs en profitaient
21:37pour alléger ou en sortir.
21:38Je pense qu'aujourd'hui, tout le monde est sorti de la Chine.
21:41Je pense que le monde entier aujourd'hui n'est plus investi en Chine, sauf une partie
21:45de l'Asie et des Chinois.
21:47Là aujourd'hui, quand on voit les effets d'annonce, je pense qu'il y a un changement
21:50fondamental dans ce que j'ai essayé de nommer les Chinomix, en référence à Abenomics,
21:58ce qu'a fait le Japon en 2014 avec son premier ministre, avec les fameuses trois flèches.
22:02Donc là, on a eu la première, la flèche monétaire, qui est relativement puissante
22:06et qui est vraiment cette fois-ci dans le but de restaurer la confiance.
22:09Peut-être différent dans le message d'aujourd'hui, ce n'est pas forcément d'augmenter la croissance,
22:14c'est d'abord restaurer la confiance.
22:16Et puis il y a cet accompagnement fiscal, donc on a commencé à avoir les premières
22:19mesures.
22:20Je pense que la communication est graduelle, on sent bien que les autorités chinoises
22:23voyaient en fait…
22:24Quel compte-gouttes ? La stratégie du compte-gouttes ?
22:25Non, je ne pense pas qu'elle soit du compte-gouttes, c'est vraiment qu'on va les détailler
22:29au fur et à mesure, qu'on va les mettre en place et on ne va pas faire un effet d'annonce,
22:33on fait 10% de PIB, one shot.
22:35Non, il y a vraiment cet aspect, je veux redonner confiance.
22:38Quelque chose de maîtrisé, donner l'impression de maîtriser, de contrôler.
22:41Et puis surtout, redonner confiance en recréant de la richesse, parce qu'on sait que les
22:44ménages chinois ont perdu beaucoup de richesse par l'immobilier, ils en étaient beaucoup
22:49trop dépendants.
22:50Donc il faut recréer de la richesse, la confiance, créer de la richesse.
22:53C'est pour ça qu'il y a beaucoup de mesures aujourd'hui qui sont directement dirigées
22:56vers le marché boursier.
22:57Je redonne ce chiffre qui est quand même phénoménal pour le niveau de la Chine.
23:00Ils ont donc donné la possibilité aux entreprises chinoises, aux institutions chinoises, d'aller
23:05emprunter jusqu'à 70 milliards pour faire des rachats de titres.
23:09Des rachats de titres, donc même en Chine, on commence à procéder à des rachats de
23:14titres.
23:15Et on a eu des annonces, par exemple, le vendredi, il y a déjà 20 grandes entreprises chinoises
23:19qui ont dit « Ok, on va commencer à prendre cette facilité et procéder à du rachat
23:25de titres.
23:26»
23:27Ça c'est nouveau, dans le paysage chinois, c'est nouveau ça ?
23:28On va dire qu'en termes de mesures capitalistes, c'est vraiment la mesure la plus extrême
23:33de ce qu'on opère et qui est très décriée, même en France, vous voyez, on va faire des
23:37taxes aujourd'hui pour le rachat de titres, la Chine va même dans cette direction-là.
23:41Donc il y a une vraie volonté de créer un flore, un plancher sur le niveau des valorisations
23:48des entreprises chinoises, redonner confiance et c'est là aujourd'hui où on a cet aspect
23:52fiscal qui rentre en compte.
23:54Maintenant, il manque quelque part cette troisième flèche qui est plutôt des réformes un peu
23:57plus structurelles, notamment l'inclusion financière, le développement de l'épargne
24:01qui manque crucialement encore sur le marché chinois pour créer finalement une vraie culture
24:06d'investissement sur le marché.
24:07Et quand vous dites que vous êtes positif, ça veut dire que vous attendez cette troisième
24:11flèche ou que les deux premières vous suffisent ?
24:12Je pense qu'aujourd'hui, ça a enclenché, je pense que c'est difficile d'aller contre
24:18le mouvement.
24:19Nous-mêmes, chez Indosuez, on est relativement positif depuis un bon bout de temps sur les
24:23émergents avec beaucoup de frustration quand même depuis quelques temps.
24:27Aujourd'hui, ces mesures, c'est bon pour la Chine mais c'est bon pour le reste de l'Asie.
24:31Donc en fait, on voit tous les émergents qui commencent à redécoller.
24:35On a même vu des flux sortant du Japon parce qu'on voyait à une certaine époque, les
24:39gens investissaient plutôt sur le Japon.
24:41Non, pas la Chine, on investissait tout ce qui n'était pas Chine en Asie, le Japon,
24:45l'Inde, etc.
24:46Il y avait l'Inde, mais ça c'est vraiment une histoire à part.
24:49Je pense que personne n'a envie de sortir dans l'Inde.
24:51Donc aujourd'hui, si on veut se réexposer sur les émergents, qu'est-ce que j'ai en
24:54portefeuille que je pourrais arbitrer ? Je vais peut-être sortir du Japon qui a très
24:58bien performé et je vais peut-être mettre un peu plus d'émergents.
25:01Alors, il y a beaucoup de flux sur les actions chinoises mais ce sont des actions, ce sont
25:04des flux qui viennent des fonds domestiques, ça ne vient pas des flux internationaux.
25:08Les fonds émergents qui, globalement, sont encore très sous-exposés à la Chine en
25:12grande majorité, ils vont devoir réduire en fait cette sous-pondération.
25:16Donc ça va créer une purement vague.
25:18Ce qu'on n'a pas encore vu, par contre, c'est un retour au sens général des investisseurs
25:22sur les fonds émergents et notamment les investisseurs américains qui restent encore
25:26en retrait.
25:27Mais ça, vous l'anticipez.
25:28Il y aura ce retour de flux à un moment possible vers la Chine ?
25:31Si on y réfléchit bien, les émergents, c'est 11% des indices globaux.
25:36Donc, vous êtes un investisseur américain et vous voulez commencer à diversifier en
25:40dehors des Etats-Unis.
25:41Est-ce que vous allez sur l'Europe ? Peut-être pas parce qu'on a quand même beaucoup de
25:45problèmes en Europe.
25:46Est-ce que vous allez sur les émergents où vous avez 50% de décote dans les valorisations
25:51et vous avez deux fois plus de croissance des bénéfices ? Vous n'allez pas aller
25:54forcément sur la Chine en direct mais vous allez prendre des émergents et vous embarquez
25:5820% de Chine à l'intérieur.
25:59Je reviens sur les émergents mais je ne vais pas spécifiquement sur la Chine.
26:04Est-ce que la Chine va arrêter d'exporter de la déflation ? Est-ce que c'est ça
26:07l'histoire des prochains mois de 2025 ? Après 12 mois de déflation en Chine, est-ce
26:14que cette mécanique-là peut être stoppée ?
26:16En tout cas, c'est ce qui a fait à mon avis le plus réagir le gouvernement chinois.
26:20Parce qu'encore en juillet, il nous vendait une reprise par les exportations.
26:24L'idée était relativement simple.
26:25Je stimule mon industrie, je les aide, ils en demandent leurs exportations, ils embauchent
26:36et du coup ça va relancer la demande intérieure.
26:38Ce n'était pas du tout l'idée, je résous mes problèmes internes, je stimule ma demande
26:42intérieure, c'était l'idée, je relance par l'exportation et on voit que ça atteint
26:46les limites.
26:47Et les principales limites, c'est peut-être le fait qu'on met des barrières douanières
26:51mais je pense que ce n'est pas ce qui a fait le plus peur au gouvernement chinois,
26:55c'est le recul des profits des entreprises chinoises.
26:58Et ça, ça les a beaucoup inquiétés parce que les entreprises chinoises n'ont pas réussi
27:02à exporter autant que ça, elles ont des taux d'utilisation et une capacité de production
27:05très très basse.
27:06Alors ça, ça pénalise lourdement l'Allemagne puisqu'il ne leur vende plus de biens d'investissement
27:11parce qu'il n'y a pas de nécessité pour l'instant et derrière, ils se sont aperçus
27:14que les profits baissant, un mouvement de déflation s'installant, là ils étaient
27:20dans un risque majeur sur leur économie.
27:24Je pense que c'est ça qui les a fait changer de stratégie, c'est pour ça que je suis
27:28assez d'accord, il y a un changement profond de stratégie à prendre en compte, c'est-à-dire
27:33que ce n'est pas un effet d'annonce seulement, il y a un changement profond de stratégie
27:37et je pense qu'un des éléments qui est peut-être passé un peu inaperçu, c'est
27:41le fait que le gouvernement s'est engagé à atteindre son objectif de croissance quel
27:45qu'en soit le prix.
27:46Il y a un peu de ça quand même dans leur communication et donc ça veut dire qu'ils
28:03feront des chiffres qui montrent qu'il y a 5% de croissance, mais on ne se met pas
28:06en face parce qu'ils ont quand même la flexibilité budgétaire nécessaire.
28:09Par contre, peut-être l'élément qui déçoit les marchés, c'est qu'ils n'ont pas dit
28:13« je vous dis tout ce que je fais pour le faire ». Je sens qu'ils vont y aller
28:17pour vraiment atteindre cet objectif, mais ils ne veulent pas nous annoncer à l'avance
28:22combien ils vont mettre, combien ils vont faire, parce qu'ils ne veulent pas non plus
28:26faire une surréaction de l'économie et ce n'est pas ce qui est recherché.
28:30On fait nos 5% de croissance, on fera autant de déficit que nécessaire pour faire les
28:355%, la Banque Centrale est déjà prête encore à baisser les réserves obligatoires, ils
28:38nous ont dit vendredi, si nécessaire au quatrième trimestre, si on voit que ça, qu'on ne va
28:41pas atteindre, on fera.
28:42Donc je pense qu'on peut acheter ça.
28:45Mais ils ne veulent pas recréer la bulle.
28:47Je crois que le gouverneur de la Banque Centrale chinoise…
28:49Ils ne veulent pas recréer une surréaction de l'économie derrière qui pourrait faire
28:50du 10% et puis derrière rechuter aussitôt.
28:53Il a dit qu'on veut une croissance économique stable et un rebond modéré des prix.
28:59Voilà, tout est dans le modéré des prix.
29:01Ils ne veulent pas basculer non plus dans l'excès inverse qui a été abordé.
29:05C'est là où je n'y crois pas.
29:06Non, non, j'entends bien.
29:07Sur la Chine, qu'est-ce que vous dites et qu'est-ce que ça peut avoir comme impact
29:11sur les marchés globaux ?
29:12Est-ce que c'est une histoire de 2025 et est-ce que ça peut être une histoire pour
29:16des entreprises européennes qui ont beaucoup souffert, qui ont beaucoup été pénalisées
29:21par ce facteur chinois ces dernières années, Adrien ?
29:23Oui, je pense que ça peut être une histoire de 2025.
29:26Je pense quand même que dans la volonté d'égrener progressivement les réformes,
29:31il y a aussi l'attente de savoir qui sera de côté administration américaine parce
29:35que ça change quand même un peu la donne.
29:37Même si l'administration Biden comme l'administration Trump ont progressivement monté les barrières
29:43d'honneur vis-à-vis de la Chine, je pense qu'ils ont quand même plus à craindre
29:45d'une administration républicaine qu'une administration démocrate.
29:47Je pense que la puissance du bazooka dépendra aussi un peu de qui est côté américain.
29:53Après, les moteurs d'innovation, de différenciation et d'export ne sont pas là.
29:59La vague de l'IA qui est la nouvelle grande innovation qui est en train de se déployer
30:04sur les planètes, pour l'instant la Chine est en dehors du jeu.
30:07Ils ont en tout cas des difficultés à accéder aux matières premières, aux puces de NVIDIA
30:13même si NVIDIA en fabrique certaines à destination de la Chine.
30:16Donc on sent même qu'en tout cas ils sont en retard.
30:18Tous les grandes réussites industrielles sur le véhicule électrique, toutes les technologies
30:23liées à la transition écologique, les barrières d'honneur sont là et pour l'instant
30:26ils ont du mal à les exporter aux Etats-Unis, progressivement l'Europe met aussi des barrières
30:28d'honneur.
30:29Donc j'allais dire que l'attrait pour le marché chinois reste très centré sur l'indice
30:33de la tech chinoise, c'est celui qui a été historiquement le plus volatile et qui a eu
30:36le mieux performé.
30:37On a du mal à voir quels seraient les composants aujourd'hui, les industries qui naîtraient
30:41de cette innovation et qui permettraient à la Chine de retrouver une autre activité.
30:45Je rajoute à ça que je pense que les investisseurs internationaux et particulièrement les investisseurs
30:48américains considèrent aujourd'hui que la Chine est quasiment non investissable.
30:51C'est-à-dire que ce qu'on a vécu pendant l'entrée de la Chine dans l'OMC jusqu'à
30:562020, j'ai du mal à le voir se répéter.
30:58L'attrait de manière générale pour la Chine, c'est aujourd'hui un pays qui est
31:04d'un point de vue militaire, autrement plus armé que ce qu'il était avant, avec une
31:07volonté d'expansion géopolitique et qui change un peu la donne sur la perception qu'on a
31:11en tant qu'investisseurs américains, que les fonds de pension américains par exemple
31:14ont vis-à-vis de la Chine.
31:15Donc je ne vois pas le même attrait pour les investisseurs internationaux d'investir
31:18sur la Chine.
31:19On a politisé l'investissement en Chine, c'est pas juste l'idée d'une embellie
31:23conjoncturelle qui va complètement modifier cette façon de penser des investisseurs globaux
31:27aujourd'hui.
31:28Pour gérer les fonds globaux et la Chine depuis de nombreuses années dans mes portefeuilles,
31:29je pense qu'il y a des discussions permanentes avec les investisseurs qui se disent un minimum
31:32responsables et qui font ce sujet en tête dans leur allocation.
31:36Après, que 2025 soit une fenêtre d'opportunité, oui c'est possible.
31:40De nouveau, je pense qu'il y a encore quelques questions qui sont sur la table et notamment
31:44qui sera à la tête de l'administration américaine.
31:46Oui, il y a plusieurs plans possibles, j'imagine peut-être pour l'après 5 novembre côté
31:52chinois.
31:53Mais quand vous avez vu le luxe rebondir de 30% parce que Pékin multiplie les annonces,
31:59qu'est-ce que vous dites ? Le marché fait fausse route ? D'ailleurs, on a vu que les
32:01valeurs du luxe ont très vite rendu la performance.
32:03D'accord.
32:04C'est pas le bon plai, c'est pas cette manière-là qu'il faut offrir la Chine.
32:08De manière générale, toutes les industries européennes très exposées à la Chine
32:10aujourd'hui sont soit très dans le manufacturing et on l'a dit tout à l'heure, la relocalisation,
32:14le remanufacturing se fait au détriment de la Chine en faveur des Etats-Unis, du Japon,
32:18de la Corée et peut-être même de l'Inde qui devient une plateforme potentielle de
32:21production pour les pays occidentaux.
32:24Et la consommation, il y a un vrai message de favoriser la consommation locale.
32:29Oui, j'ai du mal à voir en quelle mesure ça va être un soutien pour des industries
32:31européennes qui ont très longtemps bénéficié du débouché marché chinois et aujourd'hui,
32:35j'ai du mal à voir à quel point elle va être le driver et le moteur.
32:38Un mot des résultats d'entreprise ? Vous évoquiez l'IA, je veux bien qu'on dise un
32:43mot de SAP.
32:44C'est quand même peut-être aujourd'hui la plus grosse tech européenne, alors je crois
32:46que ça se bataille à quelques milliards près entre ASML, après le décrochage d'ASML,
32:51et SAP aujourd'hui qui a été un rouleau compresseur boursier tout au long de l'année,
32:55ça va le prendre 30% ou peut-être plus au plus haut historique sur l'ensemble de cette
32:59année.
33:00Est-ce que c'est le signe que la dimension logicielle dans la grande thématique IA prend
33:04de plus en plus de place ? Il y a eu les GPU, l'infrastructure, l'énergie qui va avec.
33:09Est-ce que le marché est en train de basculer vers d'autres dimensions autour de l'IA ?
33:13Oui, bien sûr, le côté applicatif est certainement la prochaine vague de déploiement de l'IA.
33:17C'est effectivement, est-ce que dans tous nos outils quotidiens, dans la gestion d'une
33:21entreprise, on va pouvoir déployer effectivement des solutions intégrant nativement l'IA ?
33:24Et on a suffisamment de pistes, et j'allais dire même un peu plus que de pistes pour
33:28se dire que oui, il y a des applicatifs qui vont être monétisés, qui vont être rentables,
33:33qui vont pouvoir permettre de créer de la rentabilité pour ceux qui déploient ces
33:36applications ?
33:37Non, la question est encore sur la table, c'est un peu la question qui a animé les
33:40marchés dans le courant du mois de juillet où s'est posée la question de la monétisation
33:42et de tous ces investissements, de la course menée par les 5 grands leaders de la tech
33:46qui pour l'instant visent à avancer leur pion et à matérialiser un leadership, mais
33:51la monétisation viendra dans les années à venir.
33:54Donc c'est encore un acte de foi ?
33:55Pour l'instant oui, et on attendait beaucoup, on en avait parlé ici je crois il y a un
33:59mois le lancement de l'iPhone 16, qui était celui intégrant des premières solutions
34:06d'IA, bon pour l'instant ce n'est pas vraiment là, et à la fois les applicatifs
34:12d'IA sont un peu décevants, et les applications de l'iPhone sont plutôt décevantes, donc
34:16oui ça reste une question ouverte, mais oui le sens de l'histoire c'est que cette technologie
34:19se déploie par les applicatifs et par les logiciels, et effectivement SAP a plutôt
34:23bien réussi sa migration vers le cloud, c'est quand même une entreprise qui a été
34:28beaucoup challengée entre 2020 et 2022, avec un tout nouveau management très jeune
34:33dont le marché n'attendait plus grand chose, et l'exécution est remarquable depuis
34:373 ans, donc c'est un retour sur le devant de l'œil, je ne savais pas encore que c'était
34:41un leader de l'IA.
34:42Non, mais partant d'un positionnement qui était un peu dépassé il y a quelques années
34:48maintenant, sur l'IA, les logiciels, SAP, SAP versus ASML.
34:53On n'a pas beaucoup de choix d'investissement en Europe sur ce secteur-là, donc c'est
34:57vrai que les gérants n'ont pas le choix, c'est-à-dire que si vous ne pouvez pas jouer
35:01sur Microsoft et que vous êtes obligé d'investir en Europe, et que vous voulez jouer la thématique
35:05de l'IA, vous êtes un peu obligé de surpayer peut-être ces valeurs-là, ASML était très
35:10clairement survalorisé, parce que c'était le seul moyen de jouer le Nvidia, entre guillemets,
35:16et on a vu que ce n'était pas la même chose.
35:18ASML se retrouve pénalisé parce qu'elle est la seule valeur à pouvoir apporter de
35:26l'IA dans les portefeuilles européens.
35:27Et clairement, on s'est aperçu qu'il y avait aussi d'autres problèmes, d'autres
35:31problématiques qu'on avait un peu sous-estimées derrière tout ça, et je pense que SAP, c'est
35:34un peu la même chose.
35:35Oui, SAP profite très clairement de l'IA, mais ça reste une petite partie de son activité,
35:41et ce n'est pas du tout la même chose par rapport à la partie Amazon Web Services,
35:47ou à la partie Microsoft, qui est nettement au niveau de Facebook, donc ce n'est pas
35:56du tout la même chose quand on investit sur ces valeurs américaines qui sont beaucoup
36:00plus exposées, beaucoup mieux pointues sur ce segment-là, qui profitent beaucoup plus
36:07de l'IA.
36:08Par exemple, je vous prends l'exemple de Meta, là on a quand même au moins, vous
36:13y croyez ou vous n'y croyez pas, de l'IA, mais au moins Meta a montré que par l'IA,
36:19ils contournaient le gros problème qu'ils avaient eu, c'est-à-dire que l'interdiction
36:22de tout ce qui était tracking, notamment via Apple, et maintenant ils ont un modèle
36:28d'IA qui permet de cibler en fonction de votre comportement que vous avez sur les
36:32réseaux sociaux, et donc ils savent votre âge, votre sexe, et tout ça, en fonction
36:37de ce que vous regardez.
36:38Oui, mais il n'a plus besoin de vous traquer, il n'a plus besoin de savoir qui vous êtes,
36:41grâce à l'IA, il peut de nouveau cibler la publicité.
36:45Donc on peut dire que pour Meta, l'IA a un élément, parce que tout le monde…
36:50Il y a une application.
36:51Voilà, il y a une application et qui rapporte, puisque ça lui permet de cibler.
36:54Et ça, c'est même un avantage aujourd'hui, parce que tout le monde pouvait mettre un
36:57petit tracker sur votre ordinateur avant, et parce que c'était facile, ce n'était
37:01pas coûteux.
37:02Là maintenant, il faut avoir tout le background de cette IA, et donc Meta dit voilà, mes
37:06concurrents, je n'en ai plus, parce que je suis en train de les écraser grâce à
37:09ça.
37:10Donc c'est quand même un investissement qui est porteur.
37:11Donc ça, avant qu'en Europe, on ait des sociétés qui offrent la même chose, on
37:15voit que ce sera très compliqué.
37:16Bon, après, il y a d'autres manières, l'énergie, Schneider, c'est peut-être
37:21une entreprise IA, Schneider, Vistra est la première performance boursière du S&P 500,
37:28Vistra, ils font de l'énergie propre et du nucléaire.
37:30Vous jouez la thématique Nvidia, c'est-à-dire que vous avez soit la thématique, je joue
37:34l'investissement pour mettre les centres de données, la capacité de calcul, et après
37:40vous avez la deuxième phase qui sera la thématique, je joue les éditeurs de logiciels qui profitent
37:44de cette capacité de calcul pour le monétiser.
37:46Et c'est là ce qui a été dit, c'est-à-dire que ça, on est encore dans un point d'interrogation,
37:50est-ce que ça sera rentable ? Mais de toute façon, la première partie, elle est là,
37:53parce qu'il y a des investissements massifs.
37:54Donc vous pouvez jouer déjà le fait qu'on vend les pelles, on verra si on trouve de
37:59l'or, ça sera autre chose.
38:00Vistra, plus de 150% depuis le 1er janvier, alors que Nvidia ne fait que plus de 180%.
38:05Ce n'est pas la même taille d'entreprise, je pense que Vistra doit être 100 fois plus
38:09petit qu'Nvidia aujourd'hui.
38:13Comment on se positionne en termes d'investissement pour le compte des clients privés aujourd'hui,
38:19Alexandre ? Est-ce qu'on reste dans une logique pro-risques, ou est-ce qu'on a envie d'être
38:24exposé, d'organiser ou de réorganiser les portefeuilles peut-être aujourd'hui ?
38:28Nous restons effectivement aujourd'hui chez un dossier plutôt pro-risques, dans un scénario
38:32qui reste très constructif pour la macro-économie.
38:35Le but du jeu pour des clients privés n'est pas non plus de débrayer et de rembrayer
38:39à quelques semaines près, donc on essaie de garder le cap quelque part dans ces marchés.
38:44Il faut garder un petit peu la tête froide, je pense, l'histoire a montré qu'on peut
38:48avoir effectivement beaucoup de volatilité, en fait déjà tous les pronostics ont été
38:51déjoués, tout le monde avait dit septembre-octobre, la saisonnalité est très mauvaise, ça va
38:56pas mal passer sur les marchés, il y aura la volatilité sur les élections, c'est l'inverse
39:00qui s'est passé.
39:01On a un petit peu ce phénomène aujourd'hui, et moi je le sens même sur certains clients,
39:05quand le marché commence à baisser, ils disent « ah enfin, c'est normal que ça baisse »,
39:08et puis quand ils commencent à remonter, ils disent « mais j'en ai pas assez ».
39:10Ce n'est pas possible, ça remonte déjà.
39:12Ça remonte déjà, donc…
39:14Ah bah cet été, la recoeurie en V du marché a été spectaculaire.
39:19Il fallait m'attraper.
39:20Ah oui.
39:21Il fallait être là le 5 août.
39:22Très très court.
39:23D'où le fait que quelquefois, finalement, la décision de ne rien faire et de garder
39:25la société, c'est peut-être finalement la meilleure.
39:27Maintenant, il faut garder effectivement toujours en tête que sur les élections américaines,
39:33il y aura certainement beaucoup de chamboulements au niveau sectoriel, ce sera peut-être plus
39:36que la direction du marché, c'est plus la décomposition sectorielle, et puis c'est
39:41surtout aussi entre les grandes capilles et les petites capilles.
39:44Ça, c'est un deuxième axe que nous avons pris en fait sur nos gestions de portefeuille.
39:48C'est pas qu'on a sorti ce qu'on avait sur les grandes capitalisations, c'est-à-dire
39:52qu'est-ce que j'ai en portefeuille aujourd'hui que je n'ai pas ou qui est sous-évalué et
39:58qui a un potentiel de rattrapage ? On sait que les petites capitalisations aux Etats-Unis
40:03sont en très très fort des cotes.
40:05Il y a une raison aussi.
40:06Il y a 40% de la cote qui n'est pas profitable, mais vous avez quand même beaucoup de valeurs
40:10de qualité au sein des petites capitalisations et nous pensons qu'elles sont attractives.
40:15On voit une diffusion de cette performance aujourd'hui.
40:17Donc c'est une façon de jouer la diversification au sein des Etats-Unis en repondérant un
40:23petit peu les secteurs, les petites capitalisations, et nous pensons que la meilleure diversification
40:29après les Etats-Unis, ça reste les émergents, donc on a ce moteur émergent qui est en train
40:34de s'allumer.
40:35Il nous manquait l'Etat-Chine.
40:36On arrive à la fin de l'émission, on n'aura pas beaucoup parlé de l'Europe avec tout ça.
40:40La logique action, je ne sais pas, peut-être que c'est bon signe pour demain, je ne sais
40:45pas, si plus personne n'en parle.
40:46Peut-être qu'à un moment, le stock 600 est au plus haut historique, malgré tout.
40:51Logique action, est-ce qu'il y a des choses qui changent là, un peu en profondeur et
40:54qui méritent d'être réajustées peut-être dans les stratégies ?
40:57Non, vous avez parlé du nucléaire, c'est un sujet qui malheureusement quand même est
41:02en termes de non coté d'entreprise avec de la vraie rentabilité et peu européen.
41:07Il y en a beaucoup aux Etats-Unis, il y en a beaucoup des nouvelles aux Etats-Unis aussi
41:10avec toutes ces technologies autour des réacteurs nucléaires.
41:13C'est Google je crois qui va produire, fabriquer lui-même ces petits SMR je crois.
41:17Avec Aéros.
41:18Oui, non mais, je vais très vite dans l'histoire, je vais très vite dans l'histoire, mais...
41:23Le premier est prévu pour 2026, c'est une technologie générale électrique Toshiba,
41:28donc en France c'est l'historique du nucléaire, il va être dans l'Ontario, on verra si ça
41:32fonctionne, mais ça arrive.
41:33Donc les GAFA vont relancer le nucléaire dans le monde ?
41:37Ça répond à un besoin de demande d'électricité.
41:39Aujourd'hui il n'y a pas un projet de centre de données dont la première contrainte c'est
41:43s'assurer que la production électrique soit au rendez-vous, c'est d'ailleurs ce qui fait
41:46certainement l'attractivité de l'Espagne, aujourd'hui en Europe, qui a une capacité
41:50de production électrique extrêmement importante avec des panneaux solaires...
41:53Et des projets de data centers qui se comptent en dizaines de milliards d'euros en Espagne
41:57aujourd'hui.
41:58L'Espagne est devenue extrêmement attractive, le marché espagnol est à plus de 20% depuis
42:00le début de l'année.
42:01Booming.
42:02Exactement, c'est devenu un pays où on a eu fait un peu de réforme et en plus un peu
42:05d'activité industrielle.
42:06Un exemple à suivre, c'est le Bon élève espagnol en Europe, et juste pour conclure
42:09sur l'énergie, on me donnait ce chiffre, quand Microsoft a contracté sur 20 ans pour
42:15récupérer l'énergie produite par la centrale de Stream Island, qui va être ouverte pour
42:19cette occasion, ils ont contracté, coût de transmission compris, à 130 dollars du
42:25mégawatt-heure.
42:26Aux Etats-Unis, le prix de marché c'est entre la côte Est et la côte Ouest, c'est à 40,
42:3050, 60 dollars.
42:31Ils payent deux, trois fois le prix du marché pour accepter à cette énergie propre pendant
42:3520 ans.
42:36Propre et stable surtout.
42:37Et bien oui, bien sûr, on connaît les avantages du nucléaire je crois.
42:42C'est ça qui est joué de plus en plus.
42:43Merci beaucoup messieurs, merci d'avoir été les invités de Planète Marché ce soir.
42:46Adrien Dumas, Mandarine Gestion, Christian Parizeau, Altair Economics et Alexandre Rabovitch,
42:51Indos US Wealth Management.

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