La fin de carrière d’un sportif de haut niveau est appelée “la petite mort”. Une étape de vie qui implique une reconversion professionnelle pas toujours simple à gérer. C’est pour faciliter la transition des athlètes que Bouygues Construction lance un programme d’accompagnement en partenariat avec le Ministère des Sports et l’Agence nationale du Sport.
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00:00 [Générique]
00:12 Fenêtre sur l'emploi, les JO approchent et on va bien sûr parler du sport de haut niveau,
00:17 de ces champions qui se préparent depuis des années et on accueille Delphine Racinet.
00:20 Bonjour Delphine.
00:21 Bonjour.
00:22 Très heureux de vous accueillir.
00:23 Alors on va parler de l'intégration, en tout cas de la deuxième vie d'un sportif de haut niveau,
00:27 ce qui était votre histoire, parce qu'ancienne athlète olympique, championne olympique, médaille d'argent à Sydney,
00:33 en tir, en fosse et pour ceux qui ne le savent pas c'est le balgrappe en mot générique.
00:38 Et je crois que vous avez eu une deuxième médaille de bronze, c'est à Londres en 2012.
00:43 Et ensuite une carrière qui s'est ouverte aujourd'hui, vous êtes en charge du programme d'intégration des sportifs,
00:47 Bouygues Construction et ça c'est un vrai sujet.
00:51 Avant de démarrer notre échange, juste ce petit éclairage de Mireille Blesse,
00:55 elle est une experte, elle a sorti un livre chez l'Armattan.
00:57 Je sais que vous avez regardé cette interview et vous vous êtes dit "tiens ça fait un peu écho à mon travail".
01:03 Écoutez-la.
01:04 J'ai un sujet en France aussi sur l'importance systématique du diplôme,
01:08 sur pourquoi est-ce qu'on ne considère pas qu'un sportif de haut niveau,
01:11 finalement sa carrière de sportif de haut niveau,
01:13 est un diplôme ?
01:14 c'est une première expérience professionnelle.
01:16 J'ai vu des tas de choses sur l'INSEP, sur des référentiels de compétences dans tous les sens,
01:21 mais pourquoi est-ce qu'à un moment donné on ne valide pas l'expérience sportive comme un diplôme
01:26 plutôt que de les faire repartir après vers un diplôme ?
01:29 Ça n'a pas été fait ça aujourd'hui, c'est une première remarque.
01:32 Et ayant fait finalement pour 30-40% des études sportives,
01:37 ils sont néanmoins quasiment 70% à travailler ensuite dans les métiers du sport.
01:42 Donc il n'y a que 30% qui vont dans autre chose.
01:45 C'est votre boulot Delphine Racines, c'est-à-dire de conjurer le mauvais sort de ces sportifs.
01:51 On pense qu'ils rentrent dans l'entreprise comme on entre dans une boulangerie,
01:54 mais ce n'est pas le cas, ce n'est pas si simple.
01:56 Je rejoins totalement ce qui a été dit, et effectivement ce n'est pas si simple.
02:01 Il faut un peu les aider.
02:03 Moi en fait, pratiquant un sport peu médiatisé, je m'étais déjà mise en ordre de marge,
02:08 j'ai passé des diplômes, je m'étais déjà préparée à la précarrière très tôt,
02:11 liée à ce cas-là effectivement.
02:14 Et du coup je me suis dit, quand j'ai arrêté ma carrière,
02:16 ce serait bien que j'aide l'entreprise aussi à recruter de nouveaux talents,
02:22 et que j'aide les sportifs de haut niveau à aborder la précarrière,
02:26 même en étant encore en carrière sportive, de manière plus sereine.
02:30 Parce qu'en fait l'enjeu quand même, et vous l'avez été,
02:32 c'est que vous commencez à les éclairer sur les deux années de fin.
02:37 Ce n'est pas le moment où on prend la dernière, on se dit qu'est-ce que je vais faire.
02:40 C'est deux ans avant, on y pense, cinq ans avant.
02:43 En fait ça dépend des sportifs et des sportives.
02:45 Ça dépend vraiment de chaque athlète.
02:47 Et c'est vrai que c'est pour ça qu'il faut les aider à y voir un petit peu plus clair en amont,
02:50 effectivement minimum deux ans à l'avance, c'est vrai que c'est mieux.
02:53 - Bouygues Construction, et vous développez un programme d'ailleurs pour Bouygues Construction,
02:57 vous travaillez chez Bouygues Construction, il faut le préciser,
02:59 ce n'est pas prestataire, vous n'êtes pas intégrée à l'entreprise.
03:02 - Je suis intégrée à l'entreprise.
03:03 - Ça s'est bien passé, votre arrivée chez Bouygues Construction ?
03:05 - Ah oui, alors je suis arrivée chez Bouygues Construction en juin 2005.
03:08 Donc a priori, 19 ans plus tard, je suis toujours.
03:11 Donc oui, ça s'est très bien passé.
03:13 - Et là vous rendez ce que vous avez reçu à travers un programme.
03:16 Ça consiste en quoi ce programme ?
03:17 - Alors ce programme en fait, il est destiné effectivement à éclairer les athlètes de haut niveau,
03:22 à apporter de nouveaux talents à l'entreprise, donc du coup c'est un donnant-donnant.
03:25 Alors on se base pour cela sur deux dispositifs.
03:29 Donc soit quand les athlètes sont sur liste ministérielle,
03:33 donc avec certains critères de haut niveau, on les aide.
03:37 C'est-à-dire ils ont un contrat de travail, bien sûr avec des compétences,
03:40 et adossés à ce contrat de travail, en fait on leur aménage des horaires
03:44 et ce qu'on utilise comme contrat, c'est la convention d'insertion professionnelle.
03:48 Qui est signée, c'est un contrat où il y a 4 signataires,
03:51 l'Agence Nationale du Sport, la Fédération de l'Athlète, l'Athlète et l'Entreprise.
03:57 Donc là c'est vraiment un engagement à quatre.
03:59 - Donc les meilleures conditions pour s'entraîner et continuer à exercer son sport, on est bien d'accord.
04:02 - Tout à fait, c'est-à-dire qu'on dégage du temps à l'athlète pour pouvoir pratiquer son sport à haut niveau.
04:07 Alors en fonction de là où il en est dans sa carrière, plus ou moins de temps dédié au sport.
04:12 Et puis progressivement, alors du coup l'athlète il a un pied en entreprise,
04:15 et progressivement il met les deux pieds.
04:18 - Et ça permet à des sports, vous le disiez, peu médiatisés, mal rémunérés,
04:21 d'avoir une activité et d'être digne dans son activité, parce qu'on voit des sportifs qui galèrent quand même.
04:27 - A la fois digne et serein, parce que même en carrière,
04:30 même quand on a la tête dans son sport et qu'on est complètement immergé dans son sport,
04:35 le fait de se dire "demain si jamais j'ai une blessure, ça tout s'arrête", je ne suis pas sans rien.
04:41 J'ai un travail et je peux l'exploiter à fond.
04:44 - Merci Delphine Racinet, je rappelle que vous êtes en charge de ce programme
04:47 "l'intégration des sportifs chez Bouygues Construction",
04:49 avec d'ailleurs Bouygues Bâtiment France qui travaille aussi sur ce sujet.
04:53 Un dernier mot, parce qu'on est très en retard.
04:55 - D'accord, un dernier mot juste à dire, c'est que moi je travaille aussi avec Valérie Ferrand,
04:59 qui est RH, parce que j'ai besoin aussi de cette vision RH pour m'accompagner dans le développement de ce programme.
05:04 - Merci, c'est important que vous nous le disiez parce que les RH sont toujours impliqués.
05:07 Merci Delphine Racinet, ancienne athlète olympique et double championne Londres et Cymes,
05:13 médaille d'argent, précisons-le, à Cymes en tir, en fausse, balle trap.
05:17 C'est un vrai plaisir, merci à vous, merci de votre fidélité, je remercie toute l'équipe.
05:20 Évidemment l'émission est terminée, je vous dis à très bientôt,
05:23 merci pour vos messages et votre fidélité, bye bye.
05:26 - Bye bye.
05:27 - Bye bye.
05:28 - Bye bye.
05:30 - Bye bye.
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