Renaître ! - Renaître !

  • il y a 4 mois
La fin de la carrière sportive est un moment charnière pour les sportives et sportifs de haut-niveau, moment qui est régulièrement qualifié de « petite mort », et que les joueuses de football se doivent d’anticiper.

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Sport
Transcription
00:00Votre film avec Point P. Votre partenaire pour réussir tous vos projets de rénovation,
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00:10C'est une vie hors normes. C'est du courage. L'adrénaline. C'est vraiment intense. Tout
00:21ça, ça va s'arrêter. Je ne peux pas jouer au foot toute ma vie.
00:46Mes parents sont bouchers charcutiers.
00:48Ils ont toujours été là. Ils ont fait beaucoup de sacrifices.
00:53J'ai commencé à jouer au foot à l'âge de 5 ans. Avec mon frère,
01:01on a joué beaucoup de temps ensemble. On a cassé tous les carreaux de toutes les vides du garage.
01:05On voulait s'inscrire au foot, mais c'était réservé qu'aux garçons. L'entraîneur,
01:12tout simplement, il disait que les filles, il n'en voulait pas dans son équipe parce
01:15que ça ne faisait que pleurer sa mère. J'ai vraiment saoulé ma mère. L'entraîneur,
01:20il a dit OK, prends une licence à Sophie, mais je ne veux pas qu'elle pleure.
01:23Tu as une séance à faire aujourd'hui ? Oui, il faut que j'aille courir. C'est une séance
01:29de seuil. Ça veut dire qu'il faut qu'on fasse trois fois deux kilomètres à notre seuil VM1.
01:36Donc c'est une grosse séance aujourd'hui. Pourquoi tu veux venir avec moi ?
01:40Le premier match que j'ai fait, j'ai pris un ballon dans la tête. Je n'ai surtout pas pleuré.
01:44J'ai joué en mixité jusqu'à l'âge de mes 15 ans. J'ai signé au club d'Albi.
01:50Il fallait nous amener le lundi, venir nous chercher le vendredi. Il fallait qu'on se
01:56soude aussi avec mon frère, mais aussi avec ma famille. Il y a du monde à la caisse là.
02:03Je ne sais pas. Tu regardes ?
02:04Sans contact ? Oui, ça va.
02:18Ça, c'était à la mongie. Et là, c'est la seule robe que tu as accepté de mettre.
02:28Avec mon frère, on est très liés. On a un tatouage en commun. On a l'amour
02:34des jumeaux sur le bras ensemble. C'est tes premières sélections en foot et tout ça.
02:40Il n'y avait que là que vous étiez heureux d'aller au stade.
02:44J'ai commencé à jouer au foot quand j'avais 11 ans. C'était en Ukraine, en Odessa,
03:02la ville où j'étais née. Je suis arrivée en France en janvier 2017 à Reims.
03:12Je suis restée dans cinq ans et demi. Et maintenant, je suis joueuse de Saint-Étienne.
03:17J'y vais assez souvent à Reims quand j'ai le temps. Actuellement, il y a mon frère,
03:27ma belle-sœur et mon petit-nouveau.
03:30Ma mère est arrivée le 7 avril 2022 avec ma belle-sœur et mon nouveau. Il vient d'être
03:54né deux semaines après la guerre. Elle vient de repartir à Odessa parce que pour elle,
04:02mentalement, c'était dur. Mon père fait la guerre et ça fait déjà plus qu'un an.
04:10Ce n'est pas facile. On comprend que tout peut arriver. Tous les jours, à 8 heures du matin,
04:19je prends mon téléphone, je regarde s'il y a des SMS. Ça me soulage un peu, mais c'est comme ça.
04:26J'ai commencé à jouer au foot avec les garçons. Et après six mois, je suis partie en Russie. Je
04:36suis allée en Corée du Sud. Je pensais que ce serait pas mal de découvrir le monde et ça
04:42va me permettre d'ouvrir mon esprit. J'ai fait six mois en Italie. Et après, la France.
04:54J'ai joué pendant 15 ans comme attaquante. Il y a un an et demi, je suis descendue un peu. Je
05:11joue maintenant défenseuse droite. Il faut avoir des capacités physiques. Il faut avoir
05:20une bonne vision de jeu. On s'entraîne cinq fois par semaine, parfois deux fois par jour.
05:27Et on a le match le week-end. La situation des joueuses professionnelles aujourd'hui en France,
05:38elle est assez hétérogène. On a environ 280 joueuses qui jouent en première division et
05:45environ 80 % qui ont un contrat de travail et qui sont donc reconnus comme étant professionnels.
05:51Il y a des clubs dans lesquels les joueuses ont aujourd'hui un salaire décent avec un contrat
06:00de travail à temps plein et une encore grosse moitié qui ont soit un contrat de travail à temps
06:05partiel et qui donc de fait touche un salaire qui est très souvent inférieur au SMIC, voire pour
06:12certaines pas de salaire du tout et qui pourtant ont le même investissement que les plus grosses
06:17joueuses les plus connues ou à la plus grande renommée dans notre championnat. En ce moment,
06:26les entraînements sont un peu chargés. Je pense que physiquement c'est bien ce qu'on fait. Parfois
06:37c'est un peu limite mais si on veut jouer en D1, on n'a pas le choix. Il faut travailler dur.
06:48La situation c'est celle de la D1. Donc si on va en D2, c'est encore moins structuré et encore
06:54moins professionnalisé. Donc on a encore moins de joueuses qui ont un contrat de travail et donc
06:58dans la même logique le sujet des rémunérations est encore moins sécurisé. Je sais qu'un jour ou
07:08l'autre je vais couper. C'est la vie.
07:31C'est là où je vais tous les jours presque. C'est notre deuxième maison.
07:36En plus on prépare un gros match dimanche.
07:42J'ai été à Rodez pendant trois ans pour mes années de licence management du sport.
07:48Ça fait huit ans que je suis au Paris FC, anciennement Juvisy. J'ai réalisé aussi un master management du sport en parallèle.
08:01Est-ce que j'avais mal aussi un peu à lui ? Moi nickel.
08:05Mais au tout début, genre vendredi.
08:07Juste, on explique la séance.
08:10Les filles, c'est très simple. On va faire trois exercices sur trois séries. Ça va être très court.
08:16Par contre, on ne néglige pas la qualité.
08:20Pour être performant, on souffre. Des fois on se met dans des états pas possibles.
08:24Mais on se dit que c'est pour le meilleur et pour atteindre nos objectifs quand on sera sur le terrain.
08:36Je joue au milieu de terrain. On est au cœur du jeu. On est entre la défense et l'attaque.
08:40On mouille le maillot, on se donne à fond.
08:42Voilà, on va chercher de la longueur. Départ trois quarts, pivot et retour.
08:47Est-ce que mon corps va tenir ? Est-ce que ma motivation va tenir ?
08:51Avec l'âge, tout ça en fait c'est des ingrédients qui vont dire est-ce que je continue ma vie footballistique ou est-ce que je l'arrête ?
08:59Souvent, on associe une fin de carrière à une liberté retrouvée.
09:03Oui et non, parce que parfois, la liberté n'a jamais même été vraiment connue pour les sportifs de très haut niveau et dans certains sports.
09:11Les sportifs sont accompagnés dès leurs dix ans.
09:14Ils ne sont pas maîtres de leur propre agenda. Ils ne sont pas maîtres de leur corps.
09:19Tous les jours, c'est des sacrifices, c'est de l'engagement.
09:23Et je sais qu'il y a une fin et il faut se préparer aussi à ça.
09:26Allez, vers l'avant, vers l'avant, une course vers l'avant !
09:30Allez, laisse passer avant, laisse passer avant, laisse passer avant !
09:33Et là, c'est le moment de faire la grève.
09:35Allez, c'est la grève !
09:37Allez, c'est la grève !
09:39Allez, on enlève !
09:41Allez, on enlève !
09:43Allez, vers l'avant, vers l'avant, une course vers l'avant !
09:46OK !
09:48J'ai l'espace avant, l'espace arrière,
09:50être de trois quarts, être capable d'avancer,
09:52de reculer, le ballon il circule,
09:53hop, je tourne les appuis.
09:55Les concerts centraux, il faut quasiment que ça.
09:57Pour faire une tête, il faut que j'empêche l'attaquante de l'avoir.
10:05La vie de footballeuse, c'est vraiment quelque chose de particulier.
10:09Quand t'es footballeuse, t'es née footballeuse.
10:12Ça va rester toujours à l'intérieur de toi.
10:20C'est devenu ma vie, c'est devenu la moitié de moi.
10:24Je ne peux pas vivre sans ça déjà.
10:28Tu te sens vivante.
10:34Pour de très nombreux sportifs de haut niveau,
10:36la fin de carrière peut avoir des impressions un petit peu anxiogènes
10:40parce que c'est l'inconnu.
10:43On parle plus de construction que de reconstruction d'ailleurs
10:46parce qu'on ne va pas être exactement la même personne que le sportif qu'on était.
10:52Et lorsqu'on arrête la carrière,
10:53on n'a plus grand-chose pour se sentir valorisé.
10:58On bouge beaucoup.
10:59Aujourd'hui, tu vis dans une ville comme Saint-Étienne,
11:03demain tu peux vivre, je ne sais pas moi, en Afrique.
11:09Le foot, ça restera toujours.
11:11C'est mon meilleur ami.
11:16Un match de foot, c'est être ensemble,
11:18préparer un projet commun,
11:20tout donner, mettre en place ce qu'on s'est dit.
11:26Une vie de footballeuse, c'est aussi prendre des risques,
11:29changer de vie, être loin de sa famille, loin de ses amis,
11:33et aussi avoir des moments de folie.
11:34Parfois, on parle de conflit intérieur,
11:36donc là, il y a un vrai travail à faire sur soi pour savoir qui on est
11:40et surtout qui on a envie d'être.
11:42Et là, il n'y a pas de réponse préétablie.
11:44Bravo pour la victoire, bravo pour la persévérance.
11:49On a souvent le coutume de parler de petites morts
11:51parce que tout s'arrête d'un coup.
11:53Tout ce qu'on a vécu avec le public, les médias, les familles, les fans,
11:58on a toujours eu des moments où on s'est dit
12:00avec le public, les médias, les familles, les fans,
12:04les supporters, les émotions, bonnes ou mauvaises,
12:07du jour au lendemain, on est à la maison,
12:09on se demande qui va vouloir de moi.
12:14Je me disais, mais qu'est-ce que je vais devenir ?
12:16Tant sur le plan matériel qu'émotionnel,
12:19j'avais peur de ça en fait.
12:21J'avais peur de m'ouvrir, tout simplement.
12:24Le traumatisme, c'est quelque chose d'assez courant
12:26pour les fins de carrière non anticipées.
12:28On a même des symptômes dépressifs qui arrivent régulièrement
12:32et voire même des tentatives de suicide qui arrivent aussi.
12:48Quand on arrive proche de la trentaine,
12:51on regarde en arrière, on se dit, on a fait pas mal d'années de foot,
12:55tous les week-ends, on bouge,
12:56on a beaucoup sacrifié des moments de vie,
12:59des moments de joie.
13:01On ne fait pas de mariage, on ne fait pas d'anniversaire,
13:03on est toujours loin de nos proches,
13:05on loupe beaucoup de choses.
13:08Je pense que c'est un âge charnière
13:09et il faut aussi se préparer à l'après.
13:13Tous ces moments libres, comment je vais les vivre ?
13:16Mais qu'est-ce que je vais faire ?
13:17Qu'est-ce que je vais penser ?
13:18Comment mes journées vont être organisées ?
13:20C'est sûr que ça sera une autre vie.
13:28J'ai annoncé que les Jeux Olympiques 2024
13:31seraient la finalité de ma carrière de joueuse.
13:35Donc il ne me reste plus qu'un an et quelques mois à jouer.
13:43Il y a des fois, des moments où je me dis,
13:45ça passe vite, ça passe vite, ça passe vite.
13:47C'est une étape dans ma vie.
13:51Le foot, comme tu le sais, c'est une véritable passion.
13:55C'est plutôt viscéral pour moi.
13:57Donc arrêter, c'est un vrai défi.
14:00C'est un peu une petite mort pour moi
14:01de mettre fin à ma carrière.
14:03Donc c'est une décision que j'ai prise
14:07en mettant beaucoup de réflexion,
14:09beaucoup de temps dans ma carrière.
14:10Je me suis dit que c'était une bonne décision.
14:12Je me suis dit que c'était une bonne décision.
14:14Je me suis dit que c'était une bonne décision.
14:15Et je me suis dit que comme ça allait être très difficile,
14:17il me fallait du temps pour la digérer
14:20et pour l'appréhender.
14:21Donc j'ai voulu un peu anticiper les choses
14:23en l'annonçant un an avant
14:26et en me donnant l'objectif de profiter
14:28de tous les moments présents.
14:36C'est bon ?
14:37Ouais, je vais me changer derrière.
14:38C'est sortir de cette zone de confort
14:41que tu as quand tu es jeune.
14:44C'est sortir de cette zone de confort
14:46que tu as quand tu es athlète de haut niveau
14:48où tu es adulé, où tout est organisé autour de toi,
14:51où tu as à suivre une feuille de route,
14:54à suivre le timing de cette feuille de route.
14:56Et puis quand tu rentres dans cette nouvelle vie professionnelle,
14:59tu vas aller chercher les infos,
15:01tu vas chercher une place,
15:02tu vas prouver à nouveau que t'es capable
15:05d'endosser des responsabilités.
15:07Et puis ça va être pareil dans le schéma amoureux.
15:09Il va falloir séduire, prouver que tu peux aimer,
15:11que tu peux être aimé,
15:12que tu peux avoir un foyer.
15:13Donc tout ça, c'est sortir de cette belle zone de confort
15:16que tu as cultivée pendant plusieurs années
15:18pour aller vers ce monde totalement inconnu
15:21au final de la vie.
15:24Bizarrement, j'ai plus peur de m'ennuyer.
15:29De m'ennuyer de tout ce qui m'anime tous les jours.
15:32La vie de groupe, être avec du monde tout le temps,
15:36être contente quand je fais une bonne passe sur le terrain,
15:40jouer, juste jouer en fait.
15:44Je dirais qu'il y a deux vies.
15:45Quand on est athlète de haut niveau,
15:46il y a deux vies.
15:47Il y a l'athlète de haut niveau qui fait sa carrière.
15:51Et puis après, il y a tout ce qui est de l'après,
15:56c'est-à-dire trouver l'amour,
15:57fonder une famille, se poser, acheter, investir.
16:00Ça, c'est l'étape d'après.
16:02Et c'est au final une nouvelle vie qui commence.
16:06Si je pouvais, je jouerais encore dix ans.
16:08C'est aussi la possibilité, et non pas la fin,
16:11mais le début d'une nouvelle page qui s'écrit.
16:13Donc je me dis que c'est aussi quelque chose de nouveau.
16:17J'ai envie aussi peut-être d'avoir des enfants.
16:20J'ai l'âge qui tourne.
16:22Et je pense que c'est ma principale limite.
16:24Sinon, je continuerai à jouer, pouvoir créer une famille.
16:29J'ai déjà 37.
16:30Quand je vais arrêter, j'aurai 38 et j'irai sur mes 39.
16:34Le temps que je souffle un peu,
16:35et si derrière, je vais faire un projet,
16:38il y a cet horloge biologique qui est un peu notre plafond.
16:42Donc ça me permet de voir les choses comme ça.
16:45Et puis j'aurais quand même bien profité.
16:46J'avais 14 ans en D1.
16:48Ce n'est pas une partie de plaisir pour moi d'arrêter.
16:54J'ai vraiment cette volonté d'avoir des enfants.
16:56Et je pense que c'est mon moteur principal.
16:58Et quand je passe des moments en famille,
17:00je me dis que je ne peux pas me priver de ça sur les 40 ans d'après.
17:05Et j'ai besoin de ça.
17:08Peut-être que je n'arriverai pas à en avoir.
17:09Je ne sais même pas.
17:10Mais je vais me donner la chance de ne pas regretter.
17:16Il y a un risque de marginalisation.
17:18En tout cas, de se retrouver un peu sur le bord de la route.
17:22À un moment ou à un autre.
17:23Soit parce que ce sera la fin prévue de la carrière.
17:26Soit parce qu'un événement peut survenir au milieu.
17:32J'ai suivi l'évolution du foot féminin.
17:34Quand on a voué nos vies au football,
17:37et pour les filles,
17:38les portes de sortie ne sont pas nombreuses.
17:41Et je peux comprendre tout à fait cette angoisse.
17:43Et je pense qu'il faut en parler.
17:44Et je pense qu'il faut épauler, qu'il faut aider ces sorties-là.
17:47Parce que leur fin de carrière, à elles,
17:49malheureusement, elles sont, j'imagine, beaucoup moins drôles que celles des mecs.
17:54Il doit y avoir un système de solidarité.
17:57Il doit être mis en place pour que le foot féminin se développe.
18:01Et réduit cet écart.
18:04Juste un exemple tout simple,
18:05qui est faisable tout de suite.
18:06L'égalité salariale dans les sélections nationales.
18:10C'est l'équipe de France.
18:11L'équipe de France, c'est des sommes qui arrivent pour l'équipe de France.
18:15On peut les redistribuer équitablement.
18:17Ça n'appauvrira pas les footballeurs.
18:21Et ça permettra aux joueuses de recevoir de l'argent qu'elles méritent.
18:26Il y a une économie qui s'est créée et développée
18:29depuis plus de 50 ans dans le football professionnel masculin en France.
18:33Cette économie est naissante dans le football féminin.
18:35Quand on voit tous les pays européens qui sont en train de se développer,
18:39en train de progresser énormément,
18:41et qu'on voit que nous, ça régresse,
18:44que la Coupe du Monde qui a eu lieu en France n'a pas eu d'effet,
18:48peut-être sur le court terme,
18:50mais finalement, à l'arrivée aujourd'hui,
18:51personne ne veut les droits de la Coupe du Monde féminine en France.
18:54On voit bien que ça n'avance pas.
18:56C'est compliqué, c'est difficile.
18:58Je pense qu'il faut aller se battre beaucoup plus.
19:03Je n'ai pas vraiment senti ce vide,
19:04parce que pendant toute ma carrière,
19:05j'ai mené le double projet sportif et professionnel.
19:08Pourquoi ? Parce qu'une carrière est très précaire,
19:11on peut se blesser,
19:12on peut, du jour au lendemain,
19:13ne plus être un élément important au sein d'un dispositif sportif.
19:17Et moi, je ne voulais pas me retrouver sans rien,
19:20sans avoir d'argent, sans manger, sans foyer.
19:24Donc toute ma vie, j'ai mené ce double projet,
19:27même quand j'étais professionnelle,
19:28où j'avais toujours une petite activité pour m'occuper.
19:3116 ans après, j'ai un regard qui est bienveillant
19:37de l'accompagnement de la réconversion
19:39du statut d'athlète de haut niveau
19:42au salarié, tout simplement au salarié.
19:50J'ai vite compris,
19:51et j'ai vu comment les autres jeunes,
19:54à la fin de sa carrière,
19:56sont un peu en galère.
20:01Pour moi, la réconversion,
20:02on peut le voir comme une renaissance,
20:03parce que c'est vraiment l'arrêt d'une vie antérieure
20:07pour commencer une nouvelle vie,
20:09parce qu'on va repartir de zéro.
20:16Passe décisive,
20:17c'est l'UNFP qui est venu nous présenter
20:19ce dispositif au sein des clubs.
20:24C'était vraiment allier le professionnel et le foot
20:28et je me suis dit,
20:29pourquoi pas, ça pourrait m'intéresser.
20:33J'ai déposé mon dossier de candidature,
20:35ma lettre de motivation.
20:37Mon dossier a été retenu.
20:40Je suis sur un 20 heures,
20:41donc ça me permet de travailler le matin
20:43et d'aller à l'entraînement l'après-midi.
20:47Il est globalement reconnu
20:48que les sportifs professionnels
20:50ont développé pendant leur carrière
20:51des compétences qui amènent un dynamisme haut
20:53et qui permettent d'avoir une carrière
20:55des compétences qui amènent un dynamisme autre
20:57et des valeurs et du savoir-être
20:59qui sont probablement, j'imagine,
21:01quelque chose qui est recherché dans une équipe.
21:04Ça va bien et vous ?
21:05Vous avez passé un beau week-end ?
21:07Je suis chargée de communication
21:08au service marketing,
21:10aux réseaux sociaux.
21:13C'est à gauche.
21:16C'est à droite.
21:21On va commencer notre petit point de dos.
21:23J'espère que vous allez bien.
21:25Vous avez passé un bon week-end ?
21:31J'ai fait partie de l'organisation de l'UNFP.
21:34Il nous a expliqué qu'il y a un projet
21:36avec une entreprise.
21:38C'est un projet de réconversion
21:39pour les joueuses plus âgées.
21:42C'est une opportunité d'avoir une expérience.
21:47Ça, c'est mon chance.
21:51Au travail, j'ai fait conseiller de vente.
21:55Val ?
21:57Il faut être exigeant avec soi-même
21:59et aller au fond.
22:01Apprendre.
22:03Apprendre, apprendre.
22:05Il y en a quatre personnes
22:06qui travaillent avec moi actuellement.
22:08C'est des gens que j'apprécie trop
22:10parce qu'ils m'apprennent tous les jours
22:12des choses que je ne vais jamais apprendre.
22:16Bonjour madame,
22:17en quoi je peux vous aider ?
22:18On doit accueillir des clients,
22:21présenter les produits,
22:24on doit faire les devis, les commandes,
22:29expliquer aux clients
22:30ce qu'est le carrelage,
22:32nous prendre pour leur projet.
22:36Ça donne la luminosité de la pièce.
22:38C'est exactement ce que je cherchais.
22:41Donc cet après-midi,
22:42on se fait un petit point,
22:43un bilan, ok ?
22:46Ambre, et puis Sophie aussi.
22:48Moi, pour mon expérience,
22:49j'ai adoré.
22:50J'ai adoré parce que je me suis découvert
22:53des facettes que je ne soupçonnais pas.
22:56Et puis aussi une résilience
22:57que je ne me connaissais pas
22:58dans la vie personnelle.
23:02Sur le terrain,
23:03je sais que j'étais capable
23:04de bousculer des montagnes,
23:06mais dans la vie,
23:07je n'étais pas convaincue
23:08que je sois capable
23:09de faire ce genre de choses.
23:11Donc aujourd'hui,
23:12c'est important de savoir que,
23:14même si au début,
23:15ça risque d'être difficile,
23:16qu'il y aura un moment
23:17où on va trouver un équilibre
23:19entre la fin de carrière
23:21et l'apaisement familial,
23:22professionnel,
23:23personnel, amoureux.
23:27Là, ça va ?
23:28Tu te sens bien ?
23:29Oui, je me sens bien.
23:32Pour moi,
23:33c'est complètement possible
23:34et c'est surtout une évidence
23:35parce qu'on sait
23:36que l'économie des femmes
23:37n'est pas la même
23:38que celle des hommes.
23:43Les femmes,
23:44dans la société,
23:45forcément,
23:46elles se battent plus
23:47que les hommes
23:48pour le même salaire.
23:49Dans le foot,
23:51c'est la même chose.
23:54Le salaire du Paris FC,
23:55ça me permet de vivre
23:56mais on ne gagne pas des sommes
23:57non plus à dire
23:58quand j'arrête le foot,
23:59je peux ne pas travailler.
24:01Je fais attention.
24:04Moi, quand je parle
24:05du combat des femmes,
24:06c'est parce que aussi
24:07je suis un homme
24:08d'origine indienne
24:09donc je fais partie
24:10d'une minorité.
24:11Comme d'autres minorités,
24:12on est discriminés
24:13et donc il faut se battre
24:14quand on se bat
24:15pour les femmes,
24:16quand on se bat
24:17pour les droits
24:18des homosexuels,
24:19quand on se bat
24:20pour le droit des Noirs,
24:21on se bat contre
24:22toutes les discriminations.
24:23C'est le même combat.
24:24C'est le combat
24:25qui se rejoint
24:26avec les mêmes problèmes
24:27dans la société.
24:32Je ne sais pas
24:33qui est mon avenir,
24:34je peux juste imaginer.
24:40Je sais que
24:41dans l'avenir qui est proche,
24:42je vais faire
24:43juste le travail.
24:46Je ne peux pas
24:47abandonner la conscience.
24:50Parfois la vie
24:51te met en place
24:52et tu te dis
24:53c'est ça ta route
24:54et je vais la prendre
24:55et si c'est mon destin,
24:56sinon on verra.
25:07Mon premier rêve
25:08et j'espérais que ma mère
25:09et mes parents me disent
25:10oui je voulais jouer au foot.
25:11J'en ai encore
25:12forcément des rêves.
25:13On essaye de mener
25:14des actions
25:15pour aider les jeunes.
25:16On est en train
25:17de mettre en place
25:18une action
25:20pour la lutte
25:21contre le harcèlement.
25:22C'est quelque chose
25:23qui me tient à cœur
25:24et c'est aussi
25:25le rôle de joueuse
25:26de faire bouger les choses.
25:32Odessa pour moi
25:33représente
25:34une ville incroyable.
25:37C'est vraiment une ville
25:38qui me manque énormément.
25:40C'est ma maison
25:41et il y a toujours
25:42moitié de ma famille
25:43qui sont là-bas.
25:47Mon dernier match,
25:48déjà j'espère
25:49qu'il y a ma famille
25:50dans les tribunes.
25:51Je pensais profiter
25:52de toutes les minutes
25:53que procure le bonheur
25:54de ce rectangle vert
25:55tout simplement.
26:02Ça sera le début
26:03d'une nouvelle vie.
26:07Ça sera une belle vie.
26:19J'espère que j'y arriverai.
26:49C'était votre film
26:50avec Point P.
26:51Votre partenaire
26:52pour réussir
26:53tous vos projets
26:54de rénovation,
26:55carrelage,
26:56parquet,
26:57terrasse.
26:58Point P.
26:59Votre réussite
27:00commence ici.

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