Pascal Praud et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité dans #HDPros
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00:00:00Bonjour à tous et bienvenue pour une nouvelle semaine qui sera peut-être agitée sur Europe 1 de 9h à 9h30
00:00:08et sur CNews jusqu'à 10h30.
00:00:11Kylian Mbappé a pris un ton solennel et parlé de lui à la troisième personne pour annoncer à la France que le moment est grave,
00:00:20la séquence historique et que lui, Kylian Mbappé, devait parler au monde et à la ville.
00:00:26« Il faut combattre les extrêmes », a dit en substance le capitaine des Bleus,
00:00:31mais comme chacun sait, certains sont plus extrêmes que d'autres pour les attachés de presse du camp du bien dont M. Mbappé est une figure.
00:00:38Quand il parle de mixité, de tolérance ou de respect, chacun devine qu'il est graine le catéchisme des anti-RN
00:00:45qui accepte M. Poutou, candidat du Front populaire à l'élection législative de l'Aude,
00:00:52mais qui crie « no passaran » à Jordan Bardella et à ses amis.
00:00:56Mbappé rajoute qu'il est aligné sur la position de Marcus Thuram,
00:01:01autre international dans l'équipe de Didier Deschamps qui a déclaré « il faut se battre pour que le RN ne passe pas ».
00:01:08Mbappé et Thuram sont des citoyens et à ce titre, ils ont le droit d'exprimer leurs convictions.
00:01:14Sur CNews, la liberté d'expression n'a pas de prix et ce n'est pas moi qui leur ferai ce reproche.
00:01:20La Fédération française de football est tenue à une neutralité, elle l'a rappelé.
00:01:24En revanche, les joueurs sont libres, ils parlent en leur nom sans engager l'institution.
00:01:30Au moins, cette déclaration de Thuram fera-t-elle le bonheur de ceux qui combattent les trop grandes inégalités salariales ?
00:01:36Si le Front populaire passe le 7 juillet, les salaires au-dessus de 400 000 euros par an seront imposés à 90%.
00:01:44400 000 euros, c'est 20 fois moins que les revenus actuels de Thuram.
00:01:48Je suis certain qu'il acceptera de bon cœur cette diminution drastique de son salaire.
00:01:55Sauf qu'il n'est pas concerné, il joue en Italie.
00:01:57Il n'empêche, Noppa Sarane nécessite quelques sacrifices fut-il financiers.
00:02:03Mais qu'est-ce l'argent quand l'avenir de la patrie est en jeu ?
00:02:07Il est 9h08, Chanel Oust.
00:02:19Bonjour Pascal, bonjour à tous.
00:02:21Vous l'avez dit, Kylian Mbappé appelle les Français à faire barrage aux extrêmes pendant les élections législatives.
00:02:26Il l'a dit hier en conférence de presse.
00:02:28On pourrait traduire ça comme un appel à voter pour la majorité présidentielle.
00:02:32En tout cas, il demande aux Français de faire le bon choix face aux idées qui divisent.
00:02:36Kylian Mbappé est contre les extrêmes, contre les idées qui divisent.
00:02:40J'ai envie d'être fier de porter ce maillot, le 7.
00:02:45Je n'ai pas envie de représenter un pays qui ne correspond pas à mes valeurs, qui ne correspond pas à nos valeurs.
00:02:49Parce que je pense et j'espère qu'on est tous dans le même cas.
00:02:53C'est pour ça qu'il ne faut pas se cacher.
00:02:55On dit souvent qu'il ne faut pas mélanger politique et foot.
00:02:59Je suis d'accord quand ça concerne des broutilles.
00:03:01Mais quand c'est des situations comme celles-ci, c'est très important.
00:03:05En cas de duel, RN, LFI, Arnaud Clarsfeld votera Rassemblement National.
00:03:10Il l'a dit hier soir sur CNews, reprenant les mots de son père, Serge Clarsfeld.
00:03:14Connu pour sa lutte contre les nazis, Edwige Diaz, vice-présidente du RN, a réagi ce matin sur notre antenne.
00:03:20Elle affirme que le RN est le seul rempart à l'antisémitisme.
00:03:26Nous, avec Marine Le Pen et Jordan Bardella, nous sommes le vrai rempart vis-à-vis de l'antisémitisme.
00:03:34Donc oui, M. Clarsfeld a raison de se prononcer en faveur du RN.
00:03:39Et je tiens aussi à indiquer à nos compatriotes de confession juive
00:03:43que nous serons à leur côté pour lutter contre l'islamo-gauchisme.
00:03:47Parce qu'aujourd'hui, c'est l'islamo-gauchisme en France qui est le terreau de l'antisémitisme.
00:03:51Et puis on connaît la date pour la présidence de l'Assemblée nationale.
00:03:55Ça sera le 18 juillet prochain, une dizaine de jours après le second tour des élections législatives.
00:04:00C'est la présidente sortante de l'Assemblée nationale, Yael Braun-Pivet, qui l'annonce ce matin dans Le Parisien.
00:04:05Voilà pour l'essentiel de l'information. C'est à vous, Pascal.
00:04:08Merci beaucoup, Chana Lousteau. On est avec Elisabeth Lévy, Georges Fenech,
00:04:12Philippe Guibert, Nathan Devers et Gautier Lebray, qui est avec nous.
00:04:16Bonjour. On va écouter Mbappé. Vous l'avez entendu depuis ce matin.
00:04:19Simplement, je voulais vous faire... Il y a beaucoup de déclarations politiques ce matin.
00:04:22Il y en a une assez forte, c'est celle de Lionel Jospin à France Inter, il y a deux secondes. Écoutons-le.
00:04:27Le président, par cette décision imprévue, improvisée, non réfléchie,
00:04:34a plongé le pays dans un moment troublé et peut-être même dans un moment trouble.
00:04:43Et donc voilà ma définition du moment, avec un danger, bien sûr.
00:04:50C'est que pour la première fois dans l'histoire de la République,
00:04:56un parti d'extrême droite pourrait diriger la France.
00:05:03Jusque-là, ça n'était arrivé que sous la botte de l'étranger nazi,
00:05:13en 1940, avec le gouvernement du maréchal Pétain.
00:05:18Et donc c'est un moment extrêmement sérieux.
00:05:21Donc on en est encore là, c'est-à-dire que...
00:05:24Je trouve qu'ils devraient continuer. Ils ont vraiment bien compris ce qui se passe en France.
00:05:33– C'est pas lui qui parlait du petit théâtre antifasciste ?
00:05:36C'est lui, je crois que c'est Lionel Jospin qui a employé cette expression...
00:05:39– Sur 2002, il a fait un livre là-dessus, absolument.
00:05:41– À propos de la quinzaine anti-Le Pen, ça c'est Muray qui avait appelé ça la quinzaine anti-Le Pen.
00:05:45Il parlait de petit théâtre antifasciste et maintenant il y joue, c'est super.
00:05:50– C'est-à-dire qu'il faut attaquer le rassemblement national,
00:05:55bien sûr, comme tous les autres partis politiques, quand on est journaliste,
00:05:58sur leurs propositions, sur la faisabilité de leurs propositions,
00:06:03sur leur position géopolitique, sur tout ça.
00:06:06Mais d'expliquer que Jordan Bardella, c'est le maréchal Pétain,
00:06:09je crois que personne n'y croit.
00:06:11– Eh bien, vous avez tort. Eh bien, vous avez tort, je vous assure.
00:06:14– Certains feignent d'y croire, ça c'est autre chose.
00:06:17Mais personne n'y croit.
00:06:20Et en tout cas, il y a 33% des gens qui ont voté pour Jordan Bardella.
00:06:24– Oui, mais vous ne vous rendez pas compte à quel point, justement,
00:06:27je me suis rendu compte hier, j'ai vu des amis de gauche que j'aime beaucoup,
00:06:30qui sont très intelligents. Eh bien, je vous assure, beaucoup croient à cela.
00:06:36Ils croient sincèrement.
00:06:38– Mais Philippe Poutou dans l'Aude, qu'est-ce qu'ils disent,
00:06:40vos amis de gauche, comme vous dites ?
00:06:42– Ils disent que c'est juste une alliance électorale.
00:06:44– Mais entre Philippe Poutou, par exemple, dans l'Aude, et Jordan Bardella,
00:06:47ils votent Philippe Poutou.
00:06:49– Ce qui m'intéresse, en fait, c'est qu'ils sont sincères.
00:06:54C'est des gens intelligents qui croient sincèrement
00:06:57qu'en fait, le mot Le Pen n'empêche de penser, je pense.
00:07:00– Écoutez, on va écouter Mbappé, parce que Mbappé, c'est aussi intéressant.
00:07:04Et puis, on ne va pas rappeler M. Jospin.
00:07:08Je pense qu'il y a des gens, peut-être…
00:07:11– Il ne devait pas se retirer de la vie politique ?
00:07:13– Ça n'a pas été un mauvais Premier ministre.
00:07:16– Je ne dis pas ça, je dis que quand tu prends la parole
00:07:18pour expliquer que Jordan Bardella, c'est pétain…
00:07:20– Je suis bien d'accord avec vous.
00:07:22– Qu'est-ce que tu veux que je te dise ?
00:07:24– Ce n'est pas exactement ce qu'il a dit.
00:07:26– C'est la même chose.
00:07:28– Ce n'est pas exactement ce qu'il a dit.
00:07:30– Non, je ne vous dis pas qu'il le dit, mais c'est le sous-texte,
00:07:32tout le monde le comprend comme ça.
00:07:34D'abord, il faudrait expliquer ce qu'est l'extrême droite.
00:07:36Précisément, personne ne sait l'expliquer, ni vous, ni moi, ni personne.
00:07:39Je veux dire, il faudrait expliquer précisément ce qu'il y a dedans.
00:07:42Je devrais dire, M. Jospin, dans le programme du RN,
00:07:45il y a ça, et ça, c'est une mesure d'extrême droite.
00:07:48– La préférence nationale, par exemple.
00:07:50– Parce que vous trouvez que la préférence nationale,
00:07:52c'est une mesure d'extrême droite ?
00:07:54– En matière sociale, oui.
00:07:56– Donc les Danois sont d'extrême droite.
00:07:58– Mais la préférence nationale, elle a été dans le football pendant 50 ans.
00:08:00De quoi vous me parlez ?
00:08:02Les joueurs étrangers ne pouvaient pas jouer en équipe de football.
00:08:04– Ça n'a rien à voir avec…
00:08:06– Les Danois sont d'extrême droite, la gauche danoise est d'extrême droite.
00:08:08– Je peux expliquer ou je ne peux pas ?
00:08:11– La préférence nationale soit d'extrême droite ?
00:08:13– Non, il n'y a pas que moi.
00:08:15La préférence nationale, en matière sociale,
00:08:17c'est instaurer une discrimination
00:08:19entre étrangers, réguliers, travaillants, cotisants, et les Français.
00:08:24Donc c'est une mesure discriminatoire.
00:08:26C'est une idée à l'origine du FN,
00:08:28elle était déjà là dans les années 70.
00:08:30– Qui est vrai.
00:08:32Donc, tout, le Danemark est d'extrême droite,
00:08:34les États-Unis sont d'extrême droite,
00:08:36l'Allemagne est d'extrême droite, tout ça n'a pas de sens.
00:08:38– Vous me demandez ce que c'est que l'extrême droite ?
00:08:40– La France, justement.
00:08:42– Franchement, cette mesure, c'est dérisoire.
00:08:44– Mais c'est pas du tout dérisoire.
00:08:46– Si vous n'avez que ça, c'est dérisoire.
00:08:48– Ça existe déjà en France pour les prestations sociales.
00:08:50– C'est pas du tout dérisoire.
00:08:52– C'est tellement dérisoire que les Français…
00:08:54– C'est un principe fondamental de la République
00:08:56de considérer qu'il y a égalité entre des gens qui cotisent
00:09:00et qu'il y a égalité de droit et de droits.
00:09:02– Mais sur les prestations, il y a déjà un délai.
00:09:04– Monsieur Mbappé, et puis juste, écoutez au secondaire,
00:09:06une chose sur la préférence nationale.
00:09:08– Et c'est juste exercé pendant deux ans,
00:09:10c'est-à-dire que, en fait, c'est dire,
00:09:12pendant deux ans, celui qui vient ne bénéficie pas.
00:09:16Pendant deux ans, et au bout de deux ans,
00:09:18il bénéficie des mêmes droits.
00:09:20– C'est pas ça qui est dans le programme du RN.
00:09:22– Non, c'est ça qui existe aujourd'hui.
00:09:24Le RN, c'est réserver toutes les cotisations sociales
00:09:26aux Français, il n'y a pas de délai.
00:09:28– Contributif !
00:09:30– Juste une phrase sur la préférence nationale.
00:09:32Moi, c'est le fond du désaccord que j'ai avec le RN.
00:09:36La raison pour laquelle, à titre personnel,
00:09:38j'aime la France, j'aime la France profondément,
00:09:40c'est pas seulement parce que c'est mon pays,
00:09:42le pays dans lequel j'ai eu le hasard de naître,
00:09:44et le pays qui est mon identité, ma nationalité,
00:09:46mon héritage, mon patrimoine.
00:09:48– En plus, t'es créé en français quand même.
00:09:50– Oui, ou ma langue.
00:09:52C'est parce que je pense sincèrement que la France
00:09:54est un pays à part, un pays insigne.
00:09:56Et le RN, parce que c'est un parti,
00:09:58et qu'il se le revendique comme nationaliste,
00:10:00le nationalisme est un relativisme.
00:10:02Il aime son pays parce que c'est son pays.
00:10:04Si c'était l'Italie, ou si c'était la Hongrie,
00:10:06ou l'Espagne, il dirait la même chose.
00:10:08Pourquoi la France est un pays insigne ?
00:10:10Notamment parce qu'elle a fait la déclaration
00:10:12des droits de l'homme et du citoyen.
00:10:14Et les droits de l'homme et du citoyen,
00:10:16c'est juste le contraire de la préférence nationale.
00:10:18L'homme a des droits avant d'être citoyen.
00:10:20– On va écouter M. Mbappé.
00:10:22M. Mbappé, il donne des leçons.
00:10:24Il a été payé par le Qatar.
00:10:26Si vraiment, à géométrie variable,
00:10:28si vraiment, son éthique est le plus important,
00:10:32à ce moment-là, qu'il n'aille pas être payé
00:10:34dans un pays où les droits de l'homme
00:10:36ne sont pas toujours respectés.
00:10:38– Mais ce n'est pas là qu'il vit.
00:10:40Il vit en France et en Espagne.
00:10:42– Il était payé. – Et Thuram ?
00:10:44– Il était payé. Ça ne vous ennuie pas ?
00:10:46– Sur le Qatar, j'ai toujours été extrêmement critique.
00:10:48– Quand quelqu'un est payé par le Qatar,
00:10:50et qu'il vient après donner des leçons,
00:10:52vous pouvez souligner ça quand même ?
00:10:54Oui ou non ?
00:10:56– Oui, bien sûr.
00:10:58– Et M. Marcus Thuram, il est en Italie
00:11:00où il y a Giorgia Meloni.
00:11:02Ça ne l'ennuie pas d'être dans ce pays-là non plus ?
00:11:04– Mais il n'a pas dit qu'il allait quitter le pays.
00:11:06Il a juste donné son opinion.
00:11:08– Ça ne l'ennuie pas ?
00:11:10– Oui, il donne son opinion.
00:11:12Après, vous respectez la démocratie,
00:11:14mais vous pouvez donner votre opinion.
00:11:16– Loin de moi.
00:11:18– On a le droit de donner son opinion.
00:11:20Même si on perd les élections,
00:11:22on a le droit de dire qu'on n'a pas envie de ça.
00:11:24– M. Guybert, ce que je souligne,
00:11:26c'est l'indignation
00:11:28à géométrie variable.
00:11:30C'est ça que je voulais dire.
00:11:32– M. Mbappé a dit les extrêmes,
00:11:34il n'est pas variable, il n'est pas à géométrie.
00:11:36– Il n'a pas dit les extrêmes,
00:11:38il a ciblé le rassemblement.
00:11:40– Non, il a dit les extrêmes.
00:11:42– Non, il a dit justement les extrêmes.
00:11:44– Alors, écoutons le deuxième passage,
00:11:46je le dis pour Marine Lenson.
00:11:48Écoutons le deuxième passage,
00:11:50qu'on devait passer en premier,
00:11:52de M. Mbappé.
00:11:54Et vous me direz de qui il parle.
00:11:56Quelle est sa position ?
00:11:58Écoutons le deuxième passage.
00:12:00– Kylian Mbappé est contre les extrêmes,
00:12:02contre les idées qui divisent.
00:12:04Comme j'ai dit,
00:12:06on a l'opportunité de choisir
00:12:08le futur de notre pays.
00:12:10C'est une tâche qu'il faut souligner,
00:12:12c'est très important.
00:12:14Je pense que vous, vous en avez pleinement conscience ici,
00:12:16mais peut-être qu'il y a plein de jeunes
00:12:18qui n'en ont pas forcément conscience,
00:12:20pas consciemment mais inconsciemment,
00:12:22quand on voit le taux d'abstention,
00:12:24j'essaie de donner la voix pour vraiment
00:12:26parler à ces gens de ma génération,
00:12:28parce que j'étais dans cette caractéristique-là
00:12:30étant plus jeune, de se dire
00:12:32ma voix elle ne va pas changer.
00:12:34Si, si, si, la voix elle va changer
00:12:36et l'importance et l'urgence de la situation
00:12:38fait qu'aujourd'hui, comme j'ai dit,
00:12:40j'ai envie d'être fier de porter ce maillot,
00:12:42le 7. J'ai pas envie de représenter
00:12:44un pays qui ne correspond pas à mes valeurs,
00:12:46qui ne correspond pas à nos valeurs,
00:12:48parce que je pense et j'espère
00:12:50qu'on est tous dans le même cas.
00:12:52Il ne faut pas se cacher.
00:12:54On dit souvent qu'il ne faut pas mélanger politique et foot.
00:12:56Je suis d'accord
00:12:58quand ça concerne des broutilles,
00:13:00mais quand c'est des situations comme celles-ci, c'est très important.
00:13:02Alors ça, effectivement,
00:13:04c'était un son intéressant.
00:13:06Moi ce que je vous propose d'écouter,
00:13:08c'est ce qu'a dit Mbappé
00:13:10quand il a dit j'ai les mêmes valeurs que Marcus Thuram
00:13:12et Marcus Thuram,
00:13:14lui a dit le Rassemblement National
00:13:16ne doit pas passer, donc par transitivité,
00:13:18je pense que Mbappé
00:13:20cible le Rassemblement National
00:13:22davantage que Front Populaire.
00:13:24Ecoutons cette prise de parole
00:13:26de Kylian Mbappé.
00:13:28Je partage les mêmes valeurs
00:13:30que Marcus.
00:13:32Je parlais de valeurs de mixité, de tolérance,
00:13:34de respect. Bien sûr
00:13:36que je suis avec lui.
00:13:38Pour moi, il n'est pas allé trop loin.
00:13:40On a ce qu'on appelle la liberté
00:13:42d'expression, donc je pense qu'on est
00:13:44toujours dans un pays où il y a la liberté d'expression.
00:13:46Et il a donné son avis
00:13:48et moi, je me range avec lui.
00:13:50Je me range avec lui.
00:13:52En fait, ce qui est tuant
00:13:54dans nos discussions, c'est la mauvaise soie parfois.
00:13:56Comment pouvez-vous dire que Mbappé
00:13:58ne cible pas le Rassemblement National
00:14:00puisqu'il dit je partage, que vient de dire
00:14:02Marcus Thuram, mais je me range avec lui.
00:14:04Il a dit, il y a un autre passage où il le dit clairement.
00:14:06Il l'a diffusé.
00:14:08Mais on l'a diffusé les deux, mais ensuite
00:14:10vous avez bien compris
00:14:12qu'il y en a un qui
00:14:14nuance le premier
00:14:16quand même.
00:14:18Evidemment.
00:14:20Il ne veut pas le dire.
00:14:22Il ne veut pas le dire clairement.
00:14:24Parce qu'il sait que ça va lui être reproché.
00:14:26Evidemment.
00:14:28L'intérêt dans cette affaire, ce n'est pas de savoir
00:14:30nous ce que pense Mbappé ou Thuram.
00:14:32C'est est-ce qu'ils sont dans une position
00:14:34quand vous avez le maillot de l'équipement.
00:14:36Oui, c'est l'expression.
00:14:38Se mélanger le sport et la politique
00:14:40quand vous allez en plus ce soir
00:14:42jouer un match pour l'euro,
00:14:44je me pose quand même un problème.
00:14:46Est-ce qu'ils n'ont pas quelque part une obligation de réserve ?
00:14:48C'est la question que je me pose.
00:14:50En Sophie, c'est ce que disait Jacques Vandrouw ce matin.
00:14:52C'est ce que disait la FFF.
00:14:54Il va y avoir une position commune de l'équipe de France
00:14:56ce soir.
00:14:58Ça risque d'arriver.
00:15:00Tout cela, ce n'est pas bon pour le sport.
00:15:02Il aurait pu envoyer juste les gens voter.
00:15:04Il aurait pu dire que les jeunes allaient voter.
00:15:06C'était très frappant ce week-end.
00:15:08Vous rencontrez des amis.
00:15:10Vous allez à une terrasse de café.
00:15:12Tout le monde ne parle que de ça.
00:15:14Tout le monde ne parle que de ça.
00:15:16D'ailleurs, ça va amener une grande participation
00:15:18à ces élections.
00:15:20Comment imaginer
00:15:22que des joueurs de l'équipe de France
00:15:24qui sont sous les projecteurs
00:15:26ne donnent pas leur opinion ?
00:15:28Je trouve que c'est le rôle de Philippe Gallo
00:15:30et Didier Deschamps.
00:15:32Ils ont commencé de dire
00:15:34qu'on se consacre à la compétition.
00:15:36C'est tout à fait le rôle de leur dire.
00:15:38Mais vous ne pouvez pas empêcher des joueurs
00:15:40dans un moment de passion politique
00:15:42très forte pour un pays
00:15:44de dire ce qu'ils pensent.
00:15:56Je crois profondément que les jeunes
00:15:58qui parlent aux jeunes
00:16:00qui sont des modèles pour eux
00:16:02sont dans leur rôle quand ils les appellent
00:16:04à accomplir un devoir civique
00:16:06qui est celui du vote.
00:16:08Il y a des gens qui ont dit
00:16:10qu'ils refusaient les extrêmes
00:16:12qui sont le carburant de la division,
00:16:14de la haine de l'autre.
00:16:16En tout cas, je pense que beaucoup de jeunes
00:16:18se retrouvent derrière Kylian Mbappé.
00:16:20Après, je pense que les jeunes
00:16:22vont regarder les programmes, les idées
00:16:24et puis se prononcer.
00:16:26Évidemment que le Premier ministre est content.
00:16:28C'est un appel à voter Macron,
00:16:30la première partie du discours de Kylian Mbappé.
00:16:32Si un joueur avait dit
00:16:34comme Marcus Thuram,
00:16:36j'appelle les gens à faire barrage
00:16:38au Nouveau Front Populaire,
00:16:40je pense que là, on serait déjà en émeute.
00:16:42Personne.
00:16:44C'est pour ça que notre job, me semble-t-il,
00:16:46c'est de décrypter les choses.
00:16:48Donc, mixité, tolérance, respect.
00:16:50Il faut décrypter les choses.
00:16:52Il ne faut pas parler ici avec de mauvaises voix.
00:16:54Très clairement, Kylian Mbappé
00:16:56s'engage contre l'ERN
00:16:58et pour Emmanuel Macron. C'est tout.
00:17:00Un peu moins clairement.
00:17:02Il dit contre les extrêmes.
00:17:04Contre la France insoumise.
00:17:06En l'occurrence, vous parliez de 2002.
00:17:08Mais aujourd'hui, un sportif qui prend position
00:17:10contre les extrêmes, c'est-à-dire
00:17:12contre plus de 40% des électeurs
00:17:14qui se font voter.
00:17:16C'est quand même courageux.
00:17:18Ça veut dire qu'aujourd'hui, un sportif
00:17:20a évidemment des conseils de communication.
00:17:22Il n'y a aucun courage.
00:17:24Le courage, ce serait précisément
00:17:26de dire je vote
00:17:28pour le Rassemblement National.
00:17:30S'ils le veulent.
00:17:32Ça, ce serait courageux.
00:17:34Mais ça, c'est du faux courage.
00:17:36Parce que c'est du courage qui, dans l'espace médiatique,
00:17:38représente 99%
00:17:40de la tonalité.
00:17:42Tout le monde sera d'accord
00:17:44avec lui dans l'espace médiatique.
00:17:46Et au contraire, c'est l'exact contraire.
00:17:48Mais en dehors de l'espace médiatique,
00:17:50évidemment qu'ils ont des conseils de communication
00:17:52qui leur disent d'être consensuels,
00:17:54de plaire au plus grand nombre, etc.
00:17:56C'est une phrase d'une banalité affligeante.
00:17:58Tu connais quelqu'un qui va dire
00:18:00je suis pour les extrêmes.
00:18:02Non, ils ne se considèrent pas comme extrêmes.
00:18:04En tout cas, ils visent leur parti.
00:18:06Mais pardonnez-moi,
00:18:08en quoi
00:18:10le Rassemblement National est-il extrême
00:18:12selon vous ?
00:18:14Mais attendez, extrême.
00:18:16Quand on dit extrême gauche, extrême droite, etc.
00:18:18En politique, ces termes sont positionnels.
00:18:20Prouvez-vous les positions du Rassemblement
00:18:22National extrême.
00:18:24Parce que moi, je peux vous dire
00:18:26que les positions de la France insoumise
00:18:28à son extrême, par exemple dans certains sujets,
00:18:30en fiscalité, au-dessus de 400 000 euros,
00:18:32c'est une position extrême.
00:18:34Le Rassemblement National,
00:18:36moi je le définis comme une sorte
00:18:38de parti attrape-tout,
00:18:40populiste, un peu démago,
00:18:42qui n'aura beaucoup de mal
00:18:44à appliquer par exemple la retraite à 60 ans
00:18:46et de revenir dessus
00:18:48parce que ce n'est pas possible.
00:18:50Mais je ne le classe pas parmi un parti
00:18:52avec des propositions dites extrêmes.
00:18:54Ce dont on parlait tout à l'heure,
00:18:56c'est la priorité nationale.
00:18:58Je le relisais encore ce week-end et la semaine dernière
00:19:00dans le programme actuel du Rassemblement National.
00:19:02Vous avez quasiment une proposition
00:19:04sur deux ou sur trois qui parle de priorité nationale
00:19:06et qui l'applique absolument comme une priorité nationale.
00:19:08Mais Nathan, comme vous en avez déjà parlé,
00:19:10cette fois-ci, je vous réponds.
00:19:12Le fait qu'un pays existe, repose sur une priorité nationale.
00:19:14Avoir un passeport, c'est une priorité nationale.
00:19:16Il ne parle pas d'enlever
00:19:18les prestations contributives.
00:19:20Vous cotisez, vous avez le droit à vos prestations,
00:19:22ça c'est tout à fait normal.
00:19:24C'est un pays démocratique aux Etats-Unis.
00:19:26Les Etats-Unis, c'est aussi
00:19:28une grande démocratie messianique.
00:19:30C'est aussi une déclaration des droits de l'homme.
00:19:32C'est aussi une révolution, etc.
00:19:34Je suis désolé, vous n'avez pas le droit
00:19:36à des subsides de l'Etat
00:19:38quand vous arrivez dans un pays.
00:19:40Là, on dit juste qu'il faut attendre
00:19:42qu'ils soient intégrés. Est-ce que c'est si grave ?
00:19:44Alors, on va reprendre le fil, peut-être,
00:19:46des interventions des uns et des autres.
00:19:48Il y a eu beaucoup d'interventions.
00:19:50Mais de toute façon, ça va être très intéressant,
00:19:52ils vont... Moi, le sentiment que j'ai,
00:19:54c'est que toutes ces prises de parole sont contre-productives.
00:19:56Parce qu'elles sont en décalage,
00:19:58une nouvelle fois,
00:20:00avec la demande
00:20:02des Français, qui en ont marre
00:20:04qu'on leur fasse leur leçon.
00:20:06Qui en ont marre qu'on leur dise
00:20:08quoi voter, comment voter, pour qui voter,
00:20:10etc. Et c'est bien facile, quand vous êtes
00:20:12M. Mbappé ou M. Thuram,
00:20:14que vous n'êtes pas confrontés à la réalité
00:20:16de certaines choses.
00:20:18C'est très facile.
00:20:20Je suis d'accord avec vous. Vous avez sans doute vu cette étude
00:20:22qui disait que, parmi les électeurs du Rassemblement
00:20:24national, il y avait plus de colère
00:20:26contre les élites culturelles que les élites économiques.
00:20:28Et je pense qu'évidemment, il faut tous
00:20:30se remettre en question sur ce point
00:20:32et la carte des résultats...
00:20:34Mais quand je dis ça, ça veut dire que
00:20:36je me remets aussi en question.
00:20:38C'est le problème de la déclaration de M. Mbappé.
00:20:40Il le fait en tant que capitaine de l'équipe de France.
00:20:42Donc, il exclut 50%
00:20:44des électeurs aux européennes, si j'accumule
00:20:46RN reconquête la France insoumise.
00:20:48C'est quand même un souci, quand vous allez jouer
00:20:50le premier match de l'équipe de France
00:20:52ce soir, d'exclure comme ça
00:20:54une partie du cours électoral.
00:20:56Il n'est pas d'accord.
00:20:58Il dit qu'il ne serait pas fier
00:21:00de porter le maillot le 8 juillet
00:21:02en cas de victoire du RN
00:21:04ou de la France insoumise.
00:21:06Je vous propose de reprendre le fil des déclarations
00:21:08parce qu'on a un peu bouleversé
00:21:10notre conducteur,
00:21:12si j'ose dire, notre chapitre.
00:21:14Je voulais vous faire écouter une première fois ce qu'avait dit
00:21:16Kylian Mbappé
00:21:18lorsqu'il avait dit
00:21:20que les extrêmes sont aux portes du pouvoir.
00:21:22Je le dis pour Marine Lenson, c'est le premier
00:21:24passage que nous avions prévu d'écouter
00:21:26dans l'émission et qui n'arrive que maintenant.
00:21:30Oui, j'ai eu écho
00:21:32de ce communiqué. Maintenant,
00:21:34je pense qu'on est dans un
00:21:36moment crucial dans l'histoire de notre pays.
00:21:38Il faut savoir faire la part des choses
00:21:40et avoir le sens des priorités.
00:21:42L'euro a une place
00:21:44très importante dans nos carrières
00:21:46mais je pense qu'on est des citoyens avant tout
00:21:48et je pense qu'on ne doit pas être déconnecté
00:21:50du monde qui nous entoure et encore moins
00:21:52quand ça concerne notre pays.
00:21:54On sait qu'on est dans un moment
00:21:56très important de l'histoire
00:21:58de notre pays, une situation inédite.
00:22:00C'est pour ça que j'ai vraiment envie
00:22:02de m'adresser à tout le peuple français
00:22:04et surtout à la jeune génération.
00:22:06Je pense qu'on est une génération
00:22:08qui peut faire la différence.
00:22:10Aujourd'hui, on voit très bien que les extrêmes sont aux portes
00:22:12et on a l'opportunité
00:22:14de choisir le futur
00:22:16de notre pays.
00:22:18C'est pour ça que j'appelle à tous les jeunes
00:22:20d'aller voter, de vraiment prendre conscience
00:22:22de l'importance de la situation.
00:22:24J'espère que ma voix va porter
00:22:26un maximum parce que
00:22:28le pays, on a besoin de s'identifier à ce pays.
00:22:30On a besoin de s'identifier à nos valeurs
00:22:32qui sont des valeurs de mixité, de tolérance,
00:22:34de respect.
00:22:36C'est indéniable.
00:22:38Je fais confiance à tous les Français.
00:22:40Il y a pas mal de jeunes qui se disent
00:22:42une voix va rien changer, au contraire, chaque voix compte.
00:22:44C'est pas à négliger.
00:22:46J'espère vraiment qu'on va faire le bon choix
00:22:48et j'espère qu'on sera encore fiers
00:22:50de porter ce maillot, le 7.
00:22:52Je le répète, c'est très bien que les jeunes gens
00:22:54et que tout le monde prennent la parole.
00:22:56Ce que je souligne
00:22:58simplement depuis le début de l'émission,
00:23:00c'est les indignations
00:23:02à géométrie variable.
00:23:04C'est tout ce que je souligne.
00:23:06Effectivement,
00:23:08quand il y a une Coupe du Monde au Qatar,
00:23:10tous ces jeunes gens y vont.
00:23:12Quand tu joues au Paris Saint-Germain,
00:23:14tu es payé par un pays dont les droits
00:23:16de l'homme sur son sol peuvent poser problème.
00:23:18Et à ce moment-là,
00:23:20c'est tout ce que je souligne.
00:23:22Ni plus, ni moins.
00:23:24Sur ce point,
00:23:26je suis d'accord avec vous.
00:23:28Cette parole à mes yeux,
00:23:30je suis d'accord avec vous.
00:23:32Je ne discute même pas,
00:23:34je suis d'accord avec vous.
00:23:36Je suis sensible au fait que Mbappé
00:23:38n'ait justement pas fait une déclaration
00:23:40juste contre le Rassemblement national.
00:23:42Moi, je suis très sensible
00:23:44au fait qu'il ait dit les extrêmes.
00:23:46C'est-à-dire qu'il n'est pas tombé
00:23:48justement dans le panneau
00:23:50de la dénonciation unilatérale
00:23:52et qu'il a mis dans les extrêmes
00:23:54il met aussi l'autre bord.
00:23:56C'est ce qui énerve la France Insoumise.
00:23:58Regardez les réseaux sociaux,
00:24:00ce que la France Insoumise
00:24:02dit de cette déclaration.
00:24:04Je suis d'accord avec Philippe sur ce point.
00:24:06La seule question que je pose,
00:24:08c'est est-ce le rôle d'un capitaine
00:24:10de l'équipe de France
00:24:12qui doit représenter tout le monde ?
00:24:14Surtout quand la FFF
00:24:16demande un peu de réserve.
00:24:18Je leur souhaite de gagner.
00:24:20Bien sûr, tout le monde souhaite
00:24:22que l'équipe de France gagne.
00:24:24Oui, je leur souhaite vraiment de gagner.
00:24:26Parce qu'autrement,
00:24:28les gens feraient mieux de s'occuper
00:24:30du football que de donner
00:24:32de l'argent à l'élection.
00:24:34La phrase qui est dérangeante,
00:24:36c'est quand même qu'il ne sera pas fier
00:24:38de porter le maillot de l'équipe de France
00:24:40au lendemain des élections
00:24:42si LFI ou le RN l'emportent.
00:24:44Ce sera le choix des Français,
00:24:46démocratiquement.
00:24:48On peut être très démocrate
00:24:50et estimer sans aucun mépris
00:24:52que l'opinion publique peut s'égarer.
00:24:54Pendant le coronavirus,
00:24:56quand on critiquait les mesures sanitaires,
00:24:58on critiquait des mesures qui émanaient
00:25:00de la France le 8 juillet.
00:25:02Il arrête la compétition avec l'euro le 8 juillet.
00:25:04Il s'en va.
00:25:06Il s'en va.
00:25:08Mais cette séquence,
00:25:10les 15 jours que nous allons vivre...
00:25:12Je pense que vous pouvez aller au-delà.
00:25:14Le mois, même les deux mois qui vont venir.
00:25:16On va parler tout à l'heure du Front Populaire.
00:25:18François Hollande, il est sous la bannière
00:25:20Front Populaire. Philippe Poutou aussi.
00:25:22Que ça ne lui pose pas de problème.
00:25:24D'accord. Très bien.
00:25:26Il n'y a pas de soucis.
00:25:28Il a fait un coup politique énorme, François Hollande,
00:25:30parce qu'il n'avait pas l'investiture.
00:25:32Il a tordu le bras du Parti Socialiste
00:25:34pour avoir l'investiture.
00:25:36Là encore, ce que je souligne,
00:25:38c'est toujours la même chose.
00:25:40Les indignations à géométrie variable.
00:25:42François Hollande, ça ne l'est jamais.
00:25:44C'est quand même dingue
00:25:46que M. Hollande concourre
00:25:48sous la même bannière
00:25:50que Philippe Poutou.
00:25:52C'est dingue.
00:25:54Ça passe crème, comme on dit.
00:25:56Philippe Poutou se présente dans l'aude.
00:25:58Je précise, il se présente à Trèbes.
00:26:00Trèbes, le colonel Bertram.
00:26:02Victime de l'islamisme.
00:26:04François Hollande a été un chef de guerre
00:26:06contre l'islamisme et contre l'État islamique.
00:26:08Et il va associer son nom à Poutou
00:26:10qui n'a pas condamné
00:26:12les attentats du...
00:26:14Allons-y avec Thomas Hidde.
00:26:16On est en retard. Il est 9h25.
00:26:18Gardez-en un peu de côté quand même.
00:26:20Vous en avez encore pour 15 jours, Pascal.
00:26:22Oui, mais c'est ça.
00:26:24Le débat, c'est la vie.
00:26:26On en a sur la vie.
00:26:28Un ami d'une autre chaîne.
00:26:30Bon, à tout de suite.
00:26:34Et donc là, c'est la pub ?
00:26:36Vous avez terminé, vous.
00:26:38Il est 9h32.
00:26:40La discussion est vive ce matin.
00:26:42La discussion, c'est la vie.
00:26:44Mathieu Devese nous rappelle des titres.
00:26:50La campagne des élections législatives
00:26:52est officiellement lancée deux semaines
00:26:54avant le premier tour du 30 juin.
00:26:56Les candidats pour les 577
00:26:58circonscriptions sont désormais connus.
00:27:00Les Républicains ont investi
00:27:02près de 400 candidats.
00:27:04Pour la première fois dans l'histoire de la République,
00:27:06un parti d'extrême droite pourrait diriger
00:27:08la France. Ce sont les mots de Lionel Jospin
00:27:10ce matin. Il ajoute que
00:27:12cela est déjà arrivé sous la botte de l'étranger
00:27:14nazi. Et selon l'ancien Premier ministre,
00:27:16la dissolution de l'Assemblée est une
00:27:18décision imprévue, improvisée
00:27:20et non réfléchie.
00:27:22Un déshonneur. Voilà comment Éric Dupond-Moretti
00:27:24qualifie la candidature de François Hollande.
00:27:26Le ministre de la Justice pointe
00:27:28notamment du doigt l'alliance avec Philippe
00:27:30Poutou qui, je cite,
00:27:32« applaudit des deux mains quand on brûle un commissariat
00:27:34de police ».
00:27:36Merci cher Mathieu. Et c'est vrai que ce qui est intéressant
00:27:38et c'est ce que je souligne simplement,
00:27:40c'est l'incohérence.
00:27:42C'est ça qui me chagrine.
00:27:44Le reste, on a le droit
00:27:46d'être extrême gauche, je vous l'assure.
00:27:48C'est une vue de la société. On a tout à fait le droit.
00:27:50On a le droit, pourquoi pas, de vouloir une société
00:27:52complètement différente.
00:27:54On a vu globalement les résultats
00:27:56depuis des années.
00:27:58Mais en revanche, je demande un peu
00:28:00de cohérence aux uns et aux autres.
00:28:02Alors reprenons le fil
00:28:04de ce que nous n'avons pas écouté pour terminer
00:28:06le chapitre Équipe de France. Je crois qu'on n'a pas écouté
00:28:08Didier Deschamps qui intervenait.
00:28:10Donc c'est intéressant quand même d'écouter Didier Deschamps
00:28:12sur une première fois,
00:28:14une première question qui lui est posée.
00:28:16On a entendu sur le terrain politique
00:28:18la position de vos joueurs et ce que vous pensiez
00:28:20de leur prise de position.
00:28:22Vous, de votre côté, vous déclariez en 1996
00:28:24comme d'habitude, Le Pen raconte n'importe quoi.
00:28:26Je l'attendais celle-là. Je m'en rappelle.
00:28:28Non, mais c'est pas pareil. Mélangez pas.
00:28:30Là, à ce moment-là,
00:28:32c'était
00:28:34une personne politique qui s'était
00:28:36permis d'attaquer directement
00:28:38en frontal les joueurs.
00:28:40Excusez-moi que ce soit vous
00:28:42ou
00:28:44la presse politique ou pas.
00:28:46Moi, je suis déconnecté.
00:28:48Donc, s'il y a
00:28:50X, Y, Z, je ne vais pas
00:28:52réagir à tout.
00:28:54Si on m'attaque en frontal, si vous voulez m'attaquer en frontal,
00:28:56je vais vous répondre. Là, il n'y a pas de soucis.
00:28:58Mais je ne vais pas répondre à des personnes
00:29:00que je ne connais pas qui peuvent être
00:29:02avec une étiquette de n'importe
00:29:04quel
00:29:06bord politique.
00:29:08Voilà.
00:29:10Nous, on est unis et on fera tout pour le rester
00:29:12et pour faire en sorte que les gens
00:29:14qui sont derrière nous, avec le soutien populaire,
00:29:16puissent
00:29:18être aussi dans cette
00:29:20union et
00:29:22partager de belles émotions.
00:29:24La question du journaliste fait référence à une déclaration
00:29:26à l'époque de Jean-Marie Le Pen
00:29:28que je vous propose de réécouter. C'était en 1996
00:29:30où il soulignait que
00:29:32tous les joueurs de l'équipe de France, manifestement,
00:29:34n'étaient pas...
00:29:36auraient préféré peut-être d'autres profils.
00:29:38C'est ce qu'on comprend avec cette intervention.
00:29:40Je trouve que c'est tout de même un peu artificiel
00:29:42de faire venir des joueurs de l'étranger
00:29:44et de les baptiser
00:29:46équipe de France. Je constate que
00:29:48les joueurs des autres équipes
00:29:50chantent leur hymne national
00:29:52de grand cœur et à pleine voix.
00:29:54Alors, je constate que la plupart
00:29:56des joueurs de l'équipe de France
00:29:58ne le chantent pas ou
00:30:00visiblement ne le savent pas.
00:30:02Là, effectivement, il dit n'importe quoi
00:30:04puisqu'on ne fait pas venir des joueurs de l'étranger
00:30:06pour être en équipe de France.
00:30:08Oui, c'est la couleur de peau qui le dérangeait.
00:30:10Oui, bien sûr.
00:30:12Parce qu'ils ne comprenaient pas pourquoi
00:30:14et on l'a dit 50 fois, pourquoi
00:30:16y a-t-il ou y avait-il,
00:30:18il y a toujours d'ailleurs plus de Noirs
00:30:20dans l'équipe de France parce que le sport
00:30:22traditionnellement recrute dans
00:30:24les milieux sociaux les plus
00:30:26défavorisés, là où les Noirs sont
00:30:28surreprésentés. C'est aussi bête
00:30:30que ça. Donc, là,
00:30:32il dit vraiment n'importe quoi,
00:30:34Jean-Marie Le Pen.
00:30:36C'est la seule raison.
00:30:38Si vous recrutez dans un sport comme le golf,
00:30:40là, les Blancs sont
00:30:42surreprésentés parce que c'est généralement un sport
00:30:44qui s'adresse plus à des
00:30:46classes riches
00:30:48et aisées. Donc, c'est uniquement
00:30:50un problème social.
00:30:52Si on arrêtait de regarder la couleur de peau...
00:30:54Ah oui, ça serait...
00:30:56Comme c'est...
00:30:58J'ai d'accord avec vous.
00:31:00L'ensemble du pays...
00:31:02J'ai d'accord avec vous.
00:31:04Il faudrait aussi que des gens arrêtent de s'en prévaloir.
00:31:06Les couleurs de peau...
00:31:08Il faudrait aussi que des gens arrêtent de la brandir.
00:31:10Vous avez raison.
00:31:12Il y a des gens qui la brandissent.
00:31:14Il se trouve que
00:31:16Delphine Ernath a dit un jour que
00:31:18le mâle blanc de plus de 50 ans fallait le sortir
00:31:20de la société.
00:31:22De la société, n'exagérez pas.
00:31:24De la société.
00:31:26Mais vous avez raison. Je suis d'accord avec vous.
00:31:28Bonne remarque, Georges Fenech.
00:31:30C'est agréable.
00:31:32Votre engagement sur les joueurs ?
00:31:36Par rapport aux joueurs,
00:31:38vous ne les avez pas tous eus.
00:31:40Un, c'est
00:31:44reconnaître
00:31:46le fait que
00:31:48évidemment, ce sont des
00:31:50footballeurs, des immenses footballeurs.
00:31:52Mais ce sont avant tout des citoyens français.
00:31:56Ils ne sont pas en dehors de la situation
00:31:58que peut vivre
00:32:00la France.
00:32:02Et pour ceux qui en doutaient,
00:32:04il n'y a pas de
00:32:06de mon côté
00:32:08ou du côté de la fédération d'ailleurs.
00:32:10Je ne vais pas parler au nom de mon président.
00:32:12Mais il n'y a pas de conseils
00:32:14à donner. Ils viennent. Il y a la liberté
00:32:16de pouvoir dire
00:32:18les choses avec leurs mots,
00:32:20leur propre sensibilité.
00:32:22Moi, il a plutôt raison.
00:32:24La liberté d'expression n'a pas de prix.
00:32:26C'est notre slogan.
00:32:28Je ne vais pas critiquer ceux qui y parlent.
00:32:30Pareil pour Marcus Thuram, que vous allez
00:32:32écouter. Marcus Thuram,
00:32:34qui lui a le mérite, à mes yeux, d'être
00:32:36cohérent. Il est cohérent
00:32:38Marcus Thuram.
00:32:40Quand il renvoie les deux extrêmes d'eau à l'eau de son point de vue.
00:32:44Il est cohérent
00:32:46sauf qu'en Italie,
00:32:48il ne dit rien.
00:32:50En Italie, c'est Marcus Thuram pour le coup.
00:32:52Donc il n'est pas cohérent.
00:32:54Oui, je module.
00:32:56Sauf quand il dit qu'il est avec Thuram.
00:32:58Là, il est plus cohérent.
00:33:00Il défend son camarade.
00:33:02La triste réalité
00:33:04de notre société aujourd'hui,
00:33:06je pense qu'il y a des messages
00:33:08qui sont véhiculés tous les jours à la télé
00:33:10pour aider ce parti
00:33:12à passer. Je pense que,
00:33:14comme l'a dit Ousmane,
00:33:16il faut aller voter.
00:33:18Il faut dire à tout le monde d'aller voter.
00:33:20Et surtout,
00:33:22en tant que citoyen, que ce soit vous,
00:33:24que ce soit moi,
00:33:26il faut se battre au quotidien
00:33:28pour que ça ne se reproduise pas
00:33:30et pour que le RN ne passe pas.
00:33:32Vincent Deluc, une grande voix de l'équipe
00:33:34et qui est peut-être
00:33:36un des journalistes les plus en vue
00:33:38et les plus remarquables de l'équipe,
00:33:40a pris la parole pour dire la manière dont Marcus Thuram
00:33:42vient expliquer et assumer ses convictions
00:33:44en conférence de presse est remarquable et rare.
00:33:46Voilà un jeune homme formidable.
00:33:48On comprend à demi-mot
00:33:50qu'il partage la position de Marcus Thuram.
00:33:52C'est ce que je comprends.
00:33:54C'est probable.
00:33:56Et Vincent Deluc,
00:33:58je lui avais demandé d'ailleurs de venir ce matin avec nous,
00:34:00il illustre ce que
00:34:0299% des journalistes français pensent.
00:34:04Et à l'équipe,
00:34:06qui est devenue un journal assez engagé,
00:34:08disons-le aussi, sur ces sujets-là.
00:34:10Assez engagé.
00:34:12Et disons-le aussi,
00:34:14assez à gauche.
00:34:16Je ne peux pas le dire autrement.
00:34:18Bien sûr que l'équipe a une position.
00:34:20Je ne suis pas dans l'urne avec eux.
00:34:22Mais je sais qu'ils ne votent pas à droite.
00:34:24Dans l'isoloir.
00:34:26Parce que dans l'urne, c'est très serré.
00:34:28Si vous êtes dans l'urne avec eux...
00:34:30Moi, je n'ai encore jamais fait un électeur dans l'urne.
00:34:32Je ne suis pas dans l'isoloir avec eux.
00:34:34Je ne suis pas dans l'isolaire avec eux.
00:34:36Parfois, d'ailleurs,
00:34:38ils m'envoient certains des petits textos.
00:34:40J'ai eu beaucoup d'amitié pour eux.
00:34:42Ce qui est vrai, c'est que ça se tend.
00:34:44Comme vous dites, ça se tend aujourd'hui.
00:34:46Vous racontiez que votre mariage,
00:34:48votre cousine n'a pas voulu venir.
00:34:50Vous balancez ma vie privée.
00:34:52Oui, mais c'est intéressant.
00:34:54Parce qu'aux Etats-Unis,
00:34:56avec Trump, les familles ne se parlaient plus.
00:34:58Et ça va venir ici en France.
00:35:00C'est très important.
00:35:02Et la jeunesse se polarise beaucoup.
00:35:04C'est pour ça que la grille de lecture
00:35:06jeunes-vieux ne fonctionne plus.
00:35:08Au sein même de la jeunesse,
00:35:10ça se polarise énormément.
00:35:12Première partie chez les jeunes,
00:35:14Rassemblement National.
00:35:16Et sur l'attention,
00:35:18vous avez vu le papier dans Le Monde ?
00:35:20Pardon, je finis.
00:35:22Le papier dans Le Monde
00:35:24qui interroge des hauts fonctionnaires
00:35:26pour leur faire dire qu'il ne servirait pas
00:35:28à un éventuel gouvernement Bardella.
00:35:30Est-ce que vous avez lu ce papier ?
00:35:32Non.
00:35:34Je pense à votre propos sur Bichy.
00:35:36Eux, ils sont dans cet imaginaire
00:35:38et en gros, ils encouragent la haute fonction publique
00:35:40à se comporter de façon non républicaine.
00:35:42Chère Elisabeth,
00:35:44on verra qu'il n'y en aura pas beaucoup.
00:35:46Régis Debray, que nous partageons,
00:35:48Philippe était plus ami avec lui,
00:35:50mais Régis Debray
00:35:52disait toujours qu'il faut voir
00:35:54ce qui se passe aux Etats-Unis
00:35:56puisqu'il arrive en France avec un petit temps de latence.
00:35:58Par exemple, il remarquait que Barack Obama
00:36:00arrivait sur son pupitre en courant
00:36:02et il disait bientôt on verra un président courir en France
00:36:04et Emmanuel Macron était arrivé à l'Elysée en courant aussi.
00:36:06Là, on est en train d'assister,
00:36:08avec quelques années de retard,
00:36:10à ce qui s'est passé aux Etats-Unis
00:36:12et la scène qu'on a vue avec Ciotti
00:36:14aux Républicains, qu'est-ce que c'était ?
00:36:16Sinon, une sorte de remake
00:36:18complètement caricaturé, complètement burlesque,
00:36:20mais de la manière dont
00:36:22Donald Trump s'est emparé du parti éponyme
00:36:24aux Etats-Unis. Ce qu'on voit
00:36:26dans une partie de la gauche, qu'est-ce que c'est ?
00:36:28Sinon, une importation des méthodes qu'on voit sur certains
00:36:30campus américains et je pense qu'on voit
00:36:32aux Etats-Unis une démocratie
00:36:34qui était une grande démocratie, qui est en train d'imploser,
00:36:36qui est en train d'arriver dans un niveau
00:36:38lamentable et voir
00:36:40c'est trop facile de dire ça.
00:36:42Ces démocraties explosent
00:36:44parce que les gens ont le sentiment
00:36:46de ne pas être représentés
00:36:48par ceux qui les gouvernent.
00:36:50Est-ce que vous pouvez entendre cela ?
00:36:52Oui, bien sûr.
00:36:53Qu'en 2005, les Français...
00:36:55Non, ça, c'est pas possible.
00:36:57Ils avaient fait vie, franchement.
00:36:59Désolé.
00:37:01Qui vous appelle ?
00:37:02Un vieil ami, pour l'occurrence,
00:37:04qui ne doit pas regarder la télé.
00:37:06Est-ce que vous pouvez entendre cela ?
00:37:08Que ceux qui sont responsables
00:37:10de l'état du pays, c'est d'abord
00:37:12ceux qui dirigent.
00:37:14Et c'est pas arrêter de culpabiliser
00:37:16ceux qui votent. Si en 2005,
00:37:18on avait écouté les Français, on n'en serait pas là.
00:37:20Est-ce que ça, ça s'entend ?
00:37:22Alors arrêtez en permanence
00:37:24de culpabiliser les gens.
00:37:26La démocratie explose parce qu'effectivement
00:37:28ceux qui gouvernent ne sont pas à la hauteur.
00:37:30Mais là, ceux que j'ai mis en cause, c'était des élites politiques.
00:37:32Désolé de vous le dire.
00:37:34Bon, on termine.
00:37:36C'est ça le grand tournant de la vie politique française.
00:37:38C'est-à-dire que le fait qu'on n'ait pas
00:37:40entendu les Français à ce moment-là
00:37:42et que tous les gouvernements qu'on suivit, de droite
00:37:44comme de gauche, les fait comme si ça n'avait pas existé,
00:37:46est un tournant
00:37:48dans la vie politique française.
00:37:50Écoutons, parce qu'il y a une tribune
00:37:52par exemple des sportifs.
00:37:54Ça, c'est dans l'équipe, évidemment. On disait que l'équipe
00:37:56a une position très à gauche. Bon, n'oublions jamais
00:37:58les leçons du passé. Le nazisme et l'antisémitisme
00:38:00ont conduit à des atrocités inimaginables, y compris
00:38:02des génocides.
00:38:04Je ne vois pas le rapport avec
00:38:06ce que nous vivons aujourd'hui.
00:38:08Le Rassemblement national puise ses racines
00:38:10dans ses idéologies et continue aujourd'hui de se nourrir
00:38:12du racisme et de xénophobie. Il exploite nos souffrances
00:38:14et détourne nos espoirs.
00:38:16C'est Serge Tarsfeld qui leur répond le mieux.
00:38:18C'est Serge Tarsfeld qui explique que l'antisémitisme
00:38:20est passé de l'extrême droite à l'extrême gauche.
00:38:22Alors, ça, qui a
00:38:24signé ça ? Yannick Noah,
00:38:26Marie-José Pérec.
00:38:28Vous avez Marion Bartoli.
00:38:30Vous avez François Gabart.
00:38:32Si,
00:38:34effectivement, et on en est
00:38:36toujours à la même chose, si ces gens pensent
00:38:38que le Rassemblement national, c'est le nazisme
00:38:40et que ça va conduire à des
00:38:42atrocités inimaginables, je ne pense pas
00:38:44que ce soit la bonne position.
00:38:46Moi non plus.
00:38:48Ce qui me frappe, c'est que depuis 20 ans,
00:38:50depuis le deuxième tour avec Jean-Marie Le Pen,
00:38:52l'argumentaire n'a absolument pas
00:38:54évolué. Or, il y a
00:38:56beaucoup de choses à dire sur
00:38:58le programme ou le non-programme du
00:39:00RN. On a un peu de mal à s'y retrouver.
00:39:02De prendre cette position dans des milieux.
00:39:04Les gens arrivent. Ils se rendent.
00:39:06Oui, bravo, tout ce que tu as fait.
00:39:08Le problème, c'est qu'ils
00:39:10prétendent lutter
00:39:12contre le RN, mais en fait, ils lui rendent
00:39:14service.
00:39:16L'entre-soi de ce monde culturel,
00:39:18de notoriété,
00:39:20de gloire, d'argent. On est entre nous.
00:39:22Mais surtout, il n'y a aucune logique.
00:39:24Il faut qu'ils soient interdits
00:39:26si c'est un parti nazi. Il faut leur dire.
00:39:28Écoutons.
00:39:30Il y avait une intervention d'Amélie Houdier
00:39:32à Castera, je crois, mais
00:39:34elle n'a pas tweeté.
00:39:36Elle a retweeté simplement
00:39:38ce qu'avait dit Vincent Duluc,
00:39:40me dit Marine Lanson.
00:39:42Elle a retweeté le Parisien avec
00:39:44Michel Mbappé. C'est normal, il appelle à voter Macron.
00:39:46Il appelle à voter Macron.
00:39:48Éric Dupond-Moretti.
00:39:50Écoutons-le sur Kylian Mbappé.
00:39:52Mais c'est bien
00:39:54que l'on veuille mobiliser la jeunesse.
00:39:56Excité,
00:39:58tolérance.
00:40:00On se plaint en permanence que
00:40:02les jeunes ne votent pas, ou ne votent plus,
00:40:04ou ne votent pas assez.
00:40:06Et voilà quelqu'un qui est suivi
00:40:08par la jeunesse
00:40:10qui décide de dire
00:40:12ce qu'il peut dire comme citoyen,
00:40:14parce qu'il est citoyen. Vous le remerciez ?
00:40:16Je le remercie
00:40:18de dire aux jeunes
00:40:20qu'il faut qu'ils aillent voter.
00:40:22Vous avez raison, auprès des jeunes,
00:40:24sa voix porte plus
00:40:26que la mienne, et peut-être
00:40:28porte plus que la mienne
00:40:30tout court, j'en sais rien.
00:40:32Il y a beaucoup de réactions, évidemment, tous azimuts.
00:40:34Je vous propose d'écouter M. Chenu du Rassemblement
00:40:36National qui s'exprime sur Kylian Mbappé.
00:40:38Quand on a la chance,
00:40:40l'honneur de porter le maillot de l'équipe de
00:40:42France, on a un peu de retenue.
00:40:44Beaucoup de nos électeurs
00:40:46supportent l'équipe de France, c'est le moins qu'on
00:40:48puisse dire, et aiment bien Mbappé. Moi j'aime bien
00:40:50Mbappé en tant que joueur, mais je
00:40:52n'attends pas de lui qu'il me fasse la leçon
00:40:54politique. Il a le droit d'avoir un avis,
00:40:56et ça ne me choque pas qu'il s'exprime.
00:40:58Je n'attends pas que des gens fassent la leçon aux Français.
00:41:00Les Français sont des gens adultes,
00:41:02ils l'ont montré, ils font des choix
00:41:04politiques, éclairés, ils choisissent,
00:41:06ils n'ont pas besoin que
00:41:08certaines personnes qui sont, tout à l'heure
00:41:10je parlais du système, ou très éloignées
00:41:12en tous les cas de leurs soucis du quotidien,
00:41:14viennent leur dire comment voter.
00:41:16Les Français voteront exactement
00:41:18comme ils le souhaiteront.
00:41:20Emmanuel Roussel a pris la parole également,
00:41:22nous devons nous mobiliser, il a écrit
00:41:24à l'équipe, nous devons nous mobiliser afin de faire
00:41:26obstacle à l'arrivée au pouvoir
00:41:28du RN. Je sais qu'il n'est pas facile de prendre
00:41:30position, vous avez plus à perdre qu'à y gagner,
00:41:32a-t-il écrit au joueur de l'équipe de France,
00:41:34sur le terrain et en dehors, vous nous représentez,
00:41:36vous incarnez mieux que nul autre
00:41:38la fraternité humaine,
00:41:40vous êtes l'un des reflets les plus emblématiques de notre pays,
00:41:42c'est aux citoyens que je m'adresse, leur
00:41:44est trop grave. On va écouter Vincent Moscato
00:41:46qui lui a pris une position peut-être
00:41:48un peu différente, donc je vous propose
00:41:50de l'écouter, ancien rugbyman,
00:41:52et c'est intéressant de l'écouter.
00:41:54Depuis
00:41:5650 ans, quand t'es de gauche,
00:41:58c'est le fameux privilège rouge,
00:42:00en fait, léniniste,
00:42:02frostiste,
00:42:04les mecs, c'est tous des assassins,
00:42:06mais c'est pas grave, ça passe,
00:42:08c'est anglais, c'est sa ville,
00:42:10c'est comme ça. Vous n'avez pas trop les artistes
00:42:12un peu engagés ? Il n'y a pas d'artistes
00:42:14engagés, il n'y a que du playback,
00:42:16il n'y a que du playback. L'engagement,
00:42:18je ne connais pas beaucoup qui mettent
00:42:20leur vie au bout
00:42:22de leur compot, quand même.
00:42:24Les résistants, quand il n'y a pas de guerre,
00:42:26c'est quand même un peu pénible.
00:42:28Les guerriers qui font la guerre,
00:42:30quand il n'y a aucun risque,
00:42:32mais engager le quoi ?
00:42:34On raconte toujours les mêmes conneries.
00:42:36Il y a des artistes qui s'engagent, je n'aimais pas ça.
00:42:38Donne-moi un exemple.
00:42:40C'est des pommes, pour la plupart.
00:42:42Tu parles toujours des qualités que t'as pas,
00:42:44tu le sais très bien.
00:42:46Quand tu parles de générosité, t'as des mecs
00:42:48qui te donnent même pas la montre.
00:42:50Je connais quelques acteurs, ils font des films
00:42:52toujours sur la société,
00:42:54sur les migrants
00:42:56qui s'en battent.
00:42:58Les mecs dans la vie se comportent
00:43:00comme des porcs, le plus.
00:43:02C'est le métier
00:43:04de comédien. Ils sont comédiens aussi dans la vie.
00:43:06On les connaît depuis 40 ans, on les connaît tous.
00:43:08Ils sont tous à gauche.
00:43:10Il souligne une chose qui est très juste,
00:43:12c'est comment
00:43:14se comportent les uns et les autres
00:43:16dans leur vie privée
00:43:18par rapport
00:43:20à la prise de position publique.
00:43:22Et comme moi,
00:43:24je suis dans ce monde-là
00:43:26depuis 40 ans et que je les connais tous,
00:43:28je sais
00:43:30comment ceux qui sont dans
00:43:32le camp du bien se comportent parfois
00:43:34dans l'entreprise,
00:43:36avec leurs collègues,
00:43:38avec leur assistante, quand ils ont une assistante,
00:43:40etc.
00:43:42Et ça peut m'agacer.
00:43:44Parce que dans notre milieu,
00:43:46tout le monde sait qui est qui.
00:43:48C'est une phrase que je répète souvent.
00:43:50Tout le monde sait qui est qui.
00:43:52Et M. Moscato, manifestement, qui est dans ce milieu-là,
00:43:54qui connaît à peu près tout le monde aussi,
00:43:56sait comment les uns et les autres
00:43:58se conduisent.
00:44:00C'est intéressant quand même. La patte humaine, c'est important.
00:44:02Vous avez raison.
00:44:04Un patron de gauche,
00:44:06c'est quelqu'un qui aime la terre entière,
00:44:08des migrants et de tout le monde,
00:44:10mais qui traite sa secrétaire
00:44:12de façon très déplorable.
00:44:14Partage patron de gauche,
00:44:16j'en ai connu.
00:44:18Je peux te faire la liste.
00:44:20C'est un peu caricatural, mais j'en ai connu.
00:44:22Par ailleurs, il y a un supplément d'âme.
00:44:24Les gens de gauche se sentent investis
00:44:26d'une supériorité morale.
00:44:28Moi, quand je les entends parler des électeurs
00:44:30du Rassemblement National,
00:44:32au mieux c'est des plus...
00:44:34Les patrons de gauche, il y a un très bon exemple.
00:44:36Il y a eu l'apologie du terrorisme
00:44:38dans les rues de Paris,
00:44:40et une pancarte où il était mis
00:44:42« Infectué, égal, un électeur du RN en moins ».
00:44:44Et tous ces gens-là avaient l'impression
00:44:46d'être dans le camp du bien,
00:44:48de faire une manifestation antifasciste.
00:44:50On termine, parce qu'on parlera
00:44:52du Front Populaire tout de suite après,
00:44:54par ce monde de la culture qui s'engage.
00:44:56Il y a effectivement
00:44:58Mme Cotillard aussi qui s'est engagée.
00:45:00Elle se positionne publiquement
00:45:02contre le Rassemblement National
00:45:04et Mme Lactrice a partagé le 17 juin au soir
00:45:06une photo d'elle
00:45:08portant une veste en jean, décorée de nombreux
00:45:10pins et badges. Mais c'est vrai,
00:45:12la formule de Moscato, elle est géniale.
00:45:14« Dérésistante quand il n'y a pas de guerre ».
00:45:16Je veux dire, c'est vrai
00:45:18que c'est...
00:45:20Vous savez, les comédiens,
00:45:22on a eu un exemple de comment
00:45:24les Français se sont comportés
00:45:26en 1940. Les comédiens, ils ont joué
00:45:28à Paris. Il y a Jean Gabin qui s'est engagé.
00:45:30Ils ont joué.
00:45:32Ils étaient à Paris.
00:45:34Pas tous, vous avez raison, mais beaucoup.
00:45:36Les magistrats, ils ont tous signé.
00:45:38Ils ont tous signé les pleins pouvoirs.
00:45:40Les députés.
00:45:42Donc voilà, on a un exemple chimiquement pur
00:45:44si j'ose dire. A Jean Gabin, il est parti.
00:45:46Et puis il y a des gens qui sont partis aussi.
00:45:48Tous les marins de l'Île-de-Sein.
00:45:50Ils ont rejoint...
00:45:52Juste un petit mot peut-être là-dessus.
00:45:54L'image qui m'a le plus marqué depuis une semaine,
00:45:56c'est la carte des résultats électoraux
00:45:58aux européennes avec, si vous voulez,
00:46:00un peu comme dans Astérix, les centres-villes
00:46:02qui sont des villages qui résistent.
00:46:04Et sinon, la France qui est entièrement,
00:46:06à Jordan Bardella, le restant de la France.
00:46:08Ce que je veux dire par là, c'est qu'il faudra
00:46:10dans les années qui viennent, que tout le monde
00:46:12se remette en question. Je parle chez les opposants
00:46:14au RN. Se dire à un moment,
00:46:16qu'est-ce qui s'est passé.
00:46:18Ça aurait dû commencer il y a 20 ans.
00:46:20Non, mais les autres, ça aurait dû commencer il y a 20 ans.
00:46:22Ça fait 20 ans qu'ils se foutent de comprendre
00:46:24pourquoi des gens votent pour le RN.
00:46:26Ariane Mouchkine a dit des choses très justes.
00:46:28Je pense que nous, en partie responsables,
00:46:30nous gens de gauche, nous gens de culture,
00:46:32on a lâché le peuple.
00:46:34On n'a pas voulu écouter les peurs, les angoisses.
00:46:36Quand les gens disaient ce qu'ils voyaient,
00:46:38on leur disait qu'ils se trompaient,
00:46:40qu'ils ne voyaient pas ce qu'ils voyaient.
00:46:42Ce n'était qu'un sentiment trompeur,
00:46:44leur disait-on. Puis, comme ils insistaient,
00:46:46on leur a dit qu'ils étaient des imbéciles.
00:46:48Puis, comme ils insistaient de plus belles,
00:46:50on les a traités de salauds.
00:46:52Ariane Mouchkine, c'est une femme de conviction gauche.
00:46:54Mais elle ne méprise pas le peuple.
00:46:56Mais la gauche à l'ancienne,
00:46:58la gauche de Victor Hugo.
00:47:00La gauche romantique.
00:47:02La gauche qu'on aime.
00:47:04Que vous avez aimé.
00:47:06Et que j'aime.
00:47:08On doit se remettre en question.
00:47:10Nous sommes tous responsables de cette carte électorale.
00:47:12On n'est pas tenus à arrêter ça.
00:47:14Ce que je disais sur le collège des électeurs
00:47:16contre les élites culturelles.
00:47:18Là, il y a une chose sur laquelle
00:47:20les Français sont responsables, c'est qu'on a les dirigeants
00:47:22parfois qu'on mérite. C'est-à-dire que quand Raymond Barre
00:47:24leur a dit
00:47:26ça va être dur, ils préfèrent voter
00:47:28pour des vendeurs de rêve.
00:47:30Et c'est pour ça que Raymond Barre était formidable.
00:47:32Il disait la vérité.
00:47:34Et il n'a pas été vu.
00:47:36Et on va parler de Serge Tarsfeld ?
00:47:38Oui. A tout de suite.
00:47:42Il est 9h59.
00:47:44Vous savez qu'on aime recevoir des écrivains
00:47:46et parler d'autres choses.
00:47:48Eric-Emmanuel Schmitt est avec nous, la lumière du bonheur.
00:47:50Et je le remercie.
00:47:52Hier soir à 18h,
00:47:54lorsqu'on a imaginé l'émission
00:47:56avec Nicolas Dissime,
00:47:58vous étiez prévus de venir
00:48:00et j'ai dit qu'il serait inconvenant
00:48:02et incorrect de décommander
00:48:04M. Schmitt, qui vient
00:48:06de loin, pour
00:48:08parler de ce livre.
00:48:10Mais en même temps, l'actualité étant
00:48:12forte, peut-être consacrerons-nous
00:48:14moins de temps qu'on l'aurait fait
00:48:16habituellement à ce livre.
00:48:18Mais, mais, je lis
00:48:20comment guérir des violences du monde et de l'amour
00:48:22dans votre livre.
00:48:24Faut-il choisir la solitude ou risquer
00:48:26de se brûler à la lumière du bonheur ?
00:48:28Bon, c'est vrai que
00:48:30d'une certaine manière, ce livre...
00:48:32Cela dit, c'est presque un livre d'actualité.
00:48:34Mais c'est ce que j'allais vous dire !
00:48:36Parce que je raconte la naissance de la démocratie
00:48:38qui aujourd'hui nous divise
00:48:40mais au contraire qu'il faut soutenir
00:48:42puisque mon héros
00:48:44qui n'a connu que des régimes
00:48:46basés sur la force
00:48:48est absolument étonné de découvrir
00:48:50l'Athènes du Vème siècle avant Jésus-Christ
00:48:52où tout d'un coup un groupe d'hommes
00:48:54renonce à être le plus fort
00:48:56pour partager le pouvoir.
00:48:58Et donc, moi j'avais envie de
00:49:00ressusciter l'étonnement
00:49:02devant la démocratie et la merveille
00:49:04qu'est la démocratie. Parce qu'on l'oublie.
00:49:06Bon, vous votez, monsieur Schmitt ?
00:49:08Oui, je vote dans deux pays.
00:49:10En Belgique et en France.
00:49:12Sauf pour les européennes où je dois voter que dans un seul pays, bien sûr.
00:49:14Et peut-être que vous nous direz un mot
00:49:16de cette situation politique
00:49:18telle que vous la vivez.
00:49:20C'est vrai qu'on sent que
00:49:22ça se radicalise, ça se polarise.
00:49:24Vous êtes dans l'académie concours
00:49:26sans faire de parallèle évidemment
00:49:28mais en 40 par exemple dans l'académie concours
00:49:30elle s'est divisée.
00:49:32Oui, mais tout à fait.
00:49:34Et ça va conduire à des exclusions
00:49:36même de certains membres
00:49:38dont celui qui avait mon couvert
00:49:40Sacha Guettri.
00:49:42Qui après la libération
00:49:44lui va être très injustement viré
00:49:46de l'académie concours.
00:49:48Alors, il était resté à Paris
00:49:50mais évidemment...
00:49:52Et qu'il avait aidé beaucoup de monde.
00:49:54Bien sûr, il a été formidable
00:49:56mais il avait fait un bouquin d'ailleurs
00:49:58où il était resté je crois 60 jours à Fred
00:50:00où ils sont venus le chercher un matin
00:50:02il l'a emmené jusqu'au...
00:50:04Il habitait dans le 7ème arrondissement
00:50:06dans un hôtel particulier, il l'a emmené à la mairie
00:50:08à pied et en pyjama
00:50:10Guettri aussi...
00:50:12Guettri, oui.
00:50:14Sartre aussi, pardon, était resté à Paris.
00:50:16Il y a eu moins de conséquences pour Sartre.
00:50:18Non, il était dans un réseau de résistance.
00:50:20Sartre, il faut pas...
00:50:22Sartre était dans un réseau de résistance.
00:50:24Sartre était dans un réseau de résistance.
00:50:26Ah oui, bien sûr.
00:50:28Bien sûr, bien sûr.
00:50:30Mais je crois qu'il a écrit à Paris
00:50:32il a publié ses...
00:50:34Monsieur Mathieu Devese, et après on va parler
00:50:36du Front Populaire parce qu'on a beaucoup d'informations
00:50:38aussi d'avoir à vous donner.
00:50:42Sébastien Chenu appelle
00:50:44Kylian Mbappé à un peu de retenue
00:50:46après sa prise de position contre
00:50:48les extrêmes. Selon le vice-président
00:50:50du Rassemblement National, on n'attend pas
00:50:52du footballeur qu'il nous donne une leçon politique.
00:50:54Sur notre antenne, Sabrina Agresti-Roubach
00:50:56dit que Kylian Mbappé a raison
00:50:58et d'après Gabriel Attal, le joueur
00:51:00est dans son rôle quand il appelle à
00:51:02accomplir un devoir civique.
00:51:04Les soulèvements de la terre menacent de bloquer
00:51:06le pays en cas de victoire du Rassemblement National.
00:51:08Dans un communiqué, le collectif
00:51:10envisage notamment de monter
00:51:12des barrages physiques à l'exercice
00:51:14du pouvoir et d'empêcher, je cite,
00:51:16que les Jeux Olympiques assurent
00:51:18sous les regards du monde entier la consécration
00:51:20d'un gouvernement fasciste.
00:51:22L'heure est aux répétitions pour la grande cérémonie
00:51:24d'ouverture des Jeux Olympiques. Ce matin,
00:51:26une cinquantaine de bateaux effectuent le parcours
00:51:28sur la Seine. L'objectif est de réaliser
00:51:30des tests de vitesse, de manœuvre
00:51:32et de visibilité pour le jour J.
00:51:34Ce sera le 26 juillet.
00:51:36On a beaucoup de choses, je ne sais pas si tout va tenir dans cette
00:51:38dernière demi-heure.
00:51:40Philippe Poutou, merci Mathieu,
00:51:42le deux poids deux mesures,
00:51:44ce sur quoi nous insistons
00:51:46souvent chaque matin.
00:51:48Je rappelle que François Hollande va concourir
00:51:50sous la même bannière
00:51:52que Philippe Poutou, sans que ça gêne
00:51:54ni François Hollande, ni l'espace
00:51:56médiatique. Manuel Valls,
00:51:58c'est des mots très très durs sur François Hollande.
00:52:00Voyons le sujet de Marine
00:52:02Sabourin.
00:52:04L'ancien candidat
00:52:06à l'élection présidentielle se présente
00:52:08dans l'aude sous les couleurs du nouveau
00:52:10Front populaire. L'NPA sera
00:52:12candidat et fera partie de tout
00:52:14ce dispositif. Une candidature polémique
00:52:16alors que le NPA est visé par une
00:52:18enquête pour apologie du terrorisme
00:52:20après avoir publié un communiqué
00:52:22défendant les actions du Hamas le 7 octobre.
00:52:24Le NPA rappelle son
00:52:26soutien aux Palestiniens et aux moyens
00:52:28de lutte qu'ils et elles ont choisis pour
00:52:30résister. Aujourd'hui comme hier,
00:52:32nous sommes toutes et tous Palestiniens.
00:52:34Intifada.
00:52:36Sa candidature dans la circonscription de Trèbes ne passe
00:52:38pas car c'est ici, en 2018,
00:52:40qu'a été assassiné le colonel
00:52:42Arnaud Beltrame lors d'une attaque
00:52:44terroriste dans un supermarché.
00:52:46Nous ne pouvons accepter que quelqu'un qui soutient
00:52:48les terroristes du Hamas soit candidat
00:52:50dans la commune de Trèbes qui a tant souffert
00:52:52de l'islamisme. Philippe Poutou est également
00:52:54connu pour ses positions contre la police.
00:52:56Dans son programme présidentiel en
00:52:582022, il proposait de désarmer
00:53:00les forces de l'ordre. Monsieur Poutou,
00:53:02depuis de nombreuses années, s'est inscrit
00:53:04dans la grande lignée de ceux
00:53:06qui prônent la haine antiflique. On se souvient
00:53:08l'attaque d'un commissariat à la Courneuve avec
00:53:10des mortiers d'artifice où il avait déclaré notamment
00:53:12que c'était un très joli feu d'artifice.
00:53:14Et je crois que s'il y avait une médaille de la haine
00:53:16antiflique aux Jeux olympiques, il serait largement
00:53:18sur le podium. Le candidat du NPA
00:53:20a également proposé sa candidature
00:53:22pour le poste de Premier ministre.
00:53:24Bon, qui ne dit mot
00:53:26qu'on sent ?
00:53:28Ceux qui vont interroger François Hollande
00:53:30ces prochains jours, ils vont lui dire
00:53:32vous voteriez pour qui
00:53:34au premier tour de cette circonscription ?
00:53:36Mais ils ne vont pas lui poser cette question.
00:53:38Alors, moi je ne peux pas lui poser cette question parce que si j'invite,
00:53:40il ne viendra pas. Donc, qui ne
00:53:42dit mot qu'on sent ?
00:53:44Mais c'est pire que ça, parce que
00:53:46ces gens-là, dès que quelqu'un de droite
00:53:48approche de quelqu'un du RN,
00:53:50pardon Philippe,
00:53:52vous avez vu comment ils se sont fait
00:53:54insulter depuis 20 ans, dès qu'un type
00:53:56de droite s'approchait de ce qu'ils appelaient
00:53:58des extrémistes, c'était un
00:54:00traître, un salaud,
00:54:02et là...
00:54:04Sur ce point, je suis d'accord avec vous, vous parliez tout à l'heure
00:54:06de cohérence. Il y a un personnage
00:54:08qui manque, à mon avis, à la vie politique française
00:54:10qu'on a enterré en lui rendant
00:54:12hommage, président le plus populaire, etc.
00:54:14et dont on abandonne complètement l'héritage,
00:54:16c'est Jacques Chirac. On a parlé
00:54:18des Républicains tout à l'heure et de Ciotti,
00:54:20mais sur la question de la cohérence, j'aimerais juste citer une chose.
00:54:22Non, non, mais sur la question de la cohérence.
00:54:24La cohérence de Jacques Chirac, vous voulez nous en parler
00:54:26entre l'appel de Cochon, la fraiture sociale...
00:54:28Non mais bien sûr, mais
00:54:30sur ce point-là...
00:54:32Sur un point,
00:54:34quand il avait débattu avec Laurent Fabius dans les années 80,
00:54:36il avait dit à Laurent Fabius
00:54:38« Moi Jacques Chirac, je m'engage à ne jamais faire d'alliance
00:54:40avec le Front National, mais vous,
00:54:42vous ne regardez pas les alliances
00:54:44que vous pouvez faire de temps à autre
00:54:46avec des individus qui ont des prises de position,
00:54:48qui soutiennent parfois des régimes totalitaires. »
00:54:50Et c'est vrai qu'aujourd'hui, on se retrouve
00:54:52dans une situation analogue.
00:54:54Très vite.
00:54:56Non, moi j'ai passé 30 ans
00:54:58dans le Parti Socialiste,
00:55:00je n'ai jamais vu d'alliance.
00:55:02Et franchement, il n'y a jamais eu
00:55:04d'alliance avec des gens comme El-Effi,
00:55:06a fortiori NPA. Il faut quand même le rappeler,
00:55:08c'est la première fois
00:55:10que...
00:55:12Le Parti Communiste en 1972,
00:55:14il soutenait Georges Marchais,
00:55:16il soutenait Brejnev.
00:55:18Vous êtes sérieux ?
00:55:20Bilan globalement positif.
00:55:22Sur les 30 dernières années,
00:55:24depuis les années 80,
00:55:26je parle de ce que j'ai vécu,
00:55:28je vous parlais de mon vécu là.
00:55:30Je vous dis que le Parti Socialiste
00:55:32ne s'est jamais allié avec des gens comme ça.
00:55:34Et donc pour François Hollande,
00:55:36je trouve que c'est formidable.
00:55:38C'est le contraire
00:55:40de tout ce qu'il a fait
00:55:42pendant son quinquennat,
00:55:44et avec une souplesse
00:55:46vraiment d'échine remarquable.
00:55:48Il attend juste d'essayer de se glisser dans le trou de souris
00:55:50pour essayer d'être premier ministre.
00:55:52Il a bien joué, parce qu'il n'était même pas investi par le PS au début.
00:55:54Je trouve ça grossier.
00:55:56Raphaël Arnaud, alors, autre personnalité
00:55:58que vous ne connaissez peut-être pas,
00:56:00mais c'est sous la bannière Front Populaire.
00:56:02Candidat lors des dernières élections législatives,
00:56:04Raphaël Arnaud a été investi par la France Insoumise.
00:56:06Il est fiché S.
00:56:08Il est militant Tifa.
00:56:10Candidature de l'homme de 29 ans.
00:56:12Il a 29 ans, alors évidemment ça fait un peu polémique.
00:56:14Proximité avec la mouvance d'ultra-gauche
00:56:16radicale et susceptibilité de se livrer
00:56:18à des actions violentes.
00:56:20Considéré comme un individu dangereux
00:56:22par les services de police.
00:56:24Fait l'objet de plusieurs accusations d'agression,
00:56:26notamment par un militant de droite et de menaces de mort.
00:56:28Par Alice Cordier, la présidente
00:56:30du collectif féministe identitaire.
00:56:32Il a été appelé à s'expliquer devant la police.
00:56:34Sur son compte X,
00:56:36il a également tenu des propos légèrement
00:56:38conspirationnistes, en accusant notamment
00:56:40l'organisation juive européenne d'être responsable
00:56:42de la convocation de policiers.
00:56:44Autre personnalité,
00:56:46Ali Diouara.
00:56:48Lui, il a été investi en Seine-Saint-Denis
00:56:50par la France Insoumise à la place de Raquel Garrido.
00:56:52Ses propos sur les réseaux sociaux
00:56:54font régulièrement référence aux Juifs
00:56:56et aux Blancs.
00:56:58Ali Diouara
00:57:00est impliqué dans la vie associative de son département.
00:57:02Il est également cofondateur et président du collectif
00:57:04citoyen La Seine-Saint-Denis au coeur.
00:57:06Et est-ce que nous avons...
00:57:08Non, on n'a pas de petite séquence.
00:57:10On peut écouter
00:57:12Manuel Bompard sur
00:57:14Ali Diouara. Écoutons-le.
00:57:16Les caractérisations
00:57:18sont des caractérisations politiques.
00:57:20Elles ne dépendent bien évidemment
00:57:22jamais pour aucun
00:57:24candidat de la France Insoumise,
00:57:26jamais de l'orientation religieuse
00:57:28de telle ou de la confession
00:57:30de telle ou telle personne.
00:57:32On parle de leur prise de position politique.
00:57:34Et on peut considérer qu'il y a eu
00:57:36des mots qui étaient par exemple des mots
00:57:38trop durs, mais il y en a eu effectivement
00:57:40dans la séquence précédente. Nous étions en compétition
00:57:42électorale dans les élections européennes
00:57:44et effectivement, il y a eu parfois
00:57:46des caractérisations qui sont allées
00:57:48sans doute trop loin.
00:57:50Notre responsabilité aujourd'hui
00:57:52dans cette période-là, c'est tout simplement
00:57:54de passer à autre chose.
00:57:56Ils ont été pris notamment
00:57:58à Raphaël Glucksmann, ce candidat...
00:58:00Cyaniste !
00:58:02Vous vous rendez compte ? C'est pour ça
00:58:04qu'on parlait du deux poids, deux mesures.
00:58:06Tenir des propos
00:58:08implicitement antisémites
00:58:10pendant une campagne et dire on passe à autre chose
00:58:12maintenant que les choses sont finies, c'est absolument
00:58:14hallucinant. En fait, je pense que le deux poids, deux mesures
00:58:16est devenu la loi de l'époque.
00:58:18La norme. Non pas une anomalie.
00:58:20En général, on dénonce quelqu'un
00:58:22qui fait du deux poids, deux mesures comme si c'était une erreur.
00:58:24Aujourd'hui, c'est devenu presque
00:58:26l'algorithme sur lequel se règle,
00:58:28sur lequel se programme
00:58:30le débat public, si bien qu'on ne s'en étonne
00:58:32même plus. Vous parliez de vous étonner
00:58:34du miracle de la démocratie,
00:58:36mais c'est vrai qu'aujourd'hui, sa dissolution
00:58:38n'est même plus étonnante.
00:58:40Il est toujours du même côté.
00:58:42Il est toujours... Je voudrais que vous me trouviez
00:58:44un exemple à droite du deux poids,
00:58:46deux mesures.
00:58:48Non, il y a aussi des
00:58:50exemples. Oui, lesquels ?
00:58:52Je peux vous en donner. Quand vous avez
00:58:54quelqu'un comme M. Ciotti
00:58:56qui disait il y a quelques
00:58:58années, encore quelques mois, qu'il était ennemi
00:59:00du Rassemblement National. Mais c'est pas deux poids, deux mesures ça.
00:59:02Il a changé d'avis.
00:59:04Il est président d'un parti politique
00:59:06qui a une ligne qui a été
00:59:08fixée depuis Jacques Chirac,
00:59:10depuis Nicolas Sarkozy, etc.
00:59:12Mais c'est pas deux poids, deux mesures.
00:59:14Le deux poids, deux mesures, c'est dans l'espace médiatique.
00:59:16C'est comment une
00:59:18information est traitée par l'espace
00:59:20médiatique. Quand elle vient de gauche,
00:59:22elle n'est pas traitée comme elle vient de droite. C'est ça le
00:59:24deux poids, deux mesures. Et M.
00:59:26Poutou, c'est un exemple. Vous imaginez
00:59:28s'il y avait un candidat
00:59:30qui soit l'équivalent à l'extrême droite
00:59:32de M. Poutou. C'est Raphaël Arnault
00:59:34le meilleur exemple, vu que c'est un antifa. Imaginez
00:59:36s'il y avait un candidat du GUD
00:59:38investi par le Rassemblement National. Mais ça serait la lune
00:59:40de tout l'espace médiatique.
00:59:42On dirait, regardez-les, montrons-les
00:59:44des doigts, regardez qui sont ces gens.
00:59:46Là, vous n'avez pas du tout, regardez-les, montrons-les des doigts.
00:59:48Parce que c'est pas du tout la même chose.
00:59:50C'est sale deux poids, deux mesures, me semble-t-il.
00:59:52Bon, dernier, alors
00:59:54François Hollande, j'ai pas envie de
00:59:56dire grand-chose sur François Hollande, mais
00:59:58qu'on sache déjà, en tout cas. Mais Aurélien
01:00:00Rousseau, c'est quand même extraordinaire.
01:00:02Voilà quelqu'un qui était au plus
01:00:04haut niveau de l'État. Directeur
01:00:06de cabinet. Pendant la réforme des retraites.
01:00:08Pendant la réforme des retraites de
01:00:10Mme Borne. Et qui va à la France
01:00:12insoumise. Mais enfin, ça pose
01:00:14même un problème. Il remet en cause la réforme des retraites.
01:00:16Quand il était... Ca me pose
01:00:18un problème du directeur de cabinet qu'il était.
01:00:20Et l'adjératant de la réforme des retraites.
01:00:22Bien sûr. Alors, voyons le sujet de Mathieu Zibanez.
01:00:24Et comme Eric Ciotti, il a dû changer d'avis.
01:00:26Oui, vous avez raison.
01:00:28C'est pas deux points de mesure. Vous avez raison. Il a changé d'avis.
01:00:30Mathieu Zibanez.
01:00:32Mais bien sûr. Mathieu Zibanez.
01:00:34Voyons le sujet.
01:00:36Mathieu Zibanez.
01:00:38C'est une candidature que
01:00:40personne n'avait vue venir. Celle d'Aurélien
01:00:42Rousseau, ex-ministre de la Santé.
01:00:44Il représentera le nouveau Front Populaire
01:00:46dans la troisième circonscription des Yvelines.
01:00:48Cette figure de l'aile gauche de la Macronie
01:00:50avait quitté le gouvernement après l'adoption
01:00:52de la loi Immigration.
01:00:54Au sommet du G7 en Italie, le président
01:00:56de la République a réagi à cette annonce.
01:00:58Ça montre toute sa cohérence.
01:01:00Mais je ne vais pas commenter les choix des uns des autres.
01:01:02L'annonce est d'autant plus surprenante
01:01:04qu'Aurélien Rousseau a été l'ancien directeur
01:01:06de cabinet d'Elisabeth Borne à Matignon.
01:01:08Il a donc travaillé en longueur
01:01:10sur le projet de la réforme des retraites
01:01:12que le Front Populaire souhaite abroger.
01:01:14Réaction immédiate du ministre
01:01:16de la Justice sur les réseaux sociaux.
01:01:18Courage à Aurélien Rousseau qui va devoir expliquer
01:01:20pourquoi la réforme des retraites qu'il a
01:01:22particulièrement négociée doit être supprimée.
01:01:24Une campagne intense annonce,
01:01:26dit Aurélien Rousseau sur ses réseaux sociaux.
01:01:30Quand je parle de cohérence quand même...
01:01:32Monsieur Fenech ?
01:01:34Oui ?
01:01:36Merci, c'était une bonne intervention.
01:01:38Je suis un modèle de cohérence, oui.
01:01:42Je suis d'accord avec vous.
01:01:44Vous êtes très cohérent.
01:01:46Je défends les LR indépendant
01:01:48qu'un L historique depuis toujours.
01:01:50Entre vents et marées.
01:01:52Je ne sais pas, les Français...
01:01:54Il est semblable, enfin.
01:01:56Qu'est-ce qu'il a ?
01:01:58Je vous appelle.
01:02:00Je vous fais un petit coup de fil.
01:02:02La position de monsieur
01:02:04de changer d'avis à ce point,
01:02:06c'est plus changer d'avis.
01:02:08Si on est totalement honnête intellectuellement,
01:02:10puisque c'est la ligne conductrice de cette émission,
01:02:12on doit dire que sur la réforme des retraites,
01:02:14Eric Ciotti a aussi changé d'avis.
01:02:16Il était pour la réforme des retraites
01:02:18et maintenant il va soutenir le RN qui veut l'abroger.
01:02:20En repassant la chanson de Jacques Dutronc.
01:02:22C'est drôle.
01:02:24L'opportuniste.
01:02:26Il propose d'écouter Lionel Jospin
01:02:28qui a parlé à la fois de la candidature Hollande
01:02:30et de la candidature Poutou.
01:02:32Mais pas de la candidature Rousseau.
01:02:34Écoutons ce que dit l'ancien Premier ministre
01:02:36qui ne s'était pas qualifié au deuxième tour de la présidence.
01:02:38Je ne pense pas que Félix Poutou
01:02:40va peser considérablement
01:02:42dans le rassemblement
01:02:44qui s'opérera
01:02:46dans le Parlement futur.
01:02:48Et François Hollande ?
01:02:50Et François Hollande.
01:02:52Je le rappelle quand même.
01:02:54Le seul socialiste qui a été en mesure
01:02:56de devenir président de la République
01:02:58après François Mitterrand.
01:03:00Moi ça m'a été refusé en raison de la division.
01:03:02Et donc je sais ce qu'est la division.
01:03:04Je sais ce qu'est l'unité.
01:03:06Ça a été la victoire de 1997
01:03:08et nous avons bien gouverné pendant 5 ans.
01:03:10L'extrême gauche n'était pas dans votre gauche pluriale.
01:03:12Et je sais.
01:03:14La présence de Poutou
01:03:18un singulier
01:03:20dans un ensemble de députés
01:03:22de plusieurs centaines
01:03:24ne paraît pas véritablement un problème.
01:03:26C'est ça qui est formidable.
01:03:28Vous voyez le deux poids deux mesures.
01:03:30Là c'est pas grave.
01:03:32Mais dans le FN
01:03:34au moment où ça a été fondé
01:03:36si vous avez un ancien
01:03:38qui n'est pas conforme
01:03:40alors là ça...
01:03:42Donc c'est ça le deux poids deux mesures.
01:03:44On est au cœur de ça.
01:03:46Et qu'est-ce qu'il dit M. Jospin ?
01:03:48C'est formidable. Il dit j'ai pas perdu.
01:03:50C'est pas à cause de moi. C'est jamais de leur faute.
01:03:52C'est à cause de la division.
01:03:54C'est toujours les mêmes choses.
01:03:56Tu exclus ta responsabilité.
01:03:58C'est vrai que la candidature de Christiane Taubira
01:04:00et Jean-Pierre Clavénant l'avaient plombée.
01:04:02Quand il a dit dans un avion
01:04:04que Jacques Chirac était vieilli
01:04:06ça a peut-être un peu bougé.
01:04:08Il est peut-être un peu responsable M. Jospin.
01:04:10Alors M. Sciotti.
01:04:12Comment ?
01:04:14Parce que c'est intéressant Sciotti.
01:04:16Oui. Très intéressant.
01:04:18Je trouve qu'il part avec...
01:04:20Il a 62 candidats d'après les décomptes
01:04:22qui ont été faits sur les dépôts
01:04:24de candidatures.
01:04:2662 gagnables ?
01:04:28Je sais pas comment les électeurs vont se retrouver dans les bureaux de vote.
01:04:30Et sur les 62
01:04:32ce ne sont pas que des LR
01:04:34si j'ai bien compris.
01:04:36C'est-à-dire qu'il y a des ralliements.
01:04:38Et donc pour quelqu'un qui pensait
01:04:40en est la base. C'est pour ça que je trouve que l'analyse
01:04:42qu'il avait la base avec lui
01:04:44me semble devoir être non.
01:04:46Parce que je pense que sur les 62 candidats
01:04:48estampillés Sciotti, RN
01:04:50il n'y en a qu'une trentaine ou quarantaine
01:04:52de LR.
01:04:54Une autre intervention par honnêteté intellectuelle.
01:04:56Si je peux me permettre. C'est-à-dire qu'on a beaucoup critiqué
01:04:58Eric Sciotti qui va s'allier avec le Rassemblement
01:05:00national. On entend beaucoup moins
01:05:02vu que les Républicains voulaient rester indépendants
01:05:04les LR qui sont en train de dealer avec Renaissance.
01:05:06Alors justement, ça c'est intéressant.
01:05:08On a sorti les informations avec mon collègue
01:05:10Jules Torres dans le JDD vendredi. On s'est pris un démenti
01:05:12du Président du Sénat Gérard Larcher
01:05:14en disant qu'il n'y a aucun deal. Je peux vous faire la liste
01:05:16depuis ce matin des deals.
01:05:18Ah oui, il y a des accords locaux.
01:05:20Alors je vais prendre le VAR. Deux circonscriptions
01:05:22dans le VAR. Et après, parce que hier j'avais
01:05:24une représentante importante des Républicains
01:05:26anti-Sciotti qui me disait que c'est par manque de moyens.
01:05:28C'est par manque de moyens et manque de temps. On ne peut investir que 400 candidats
01:05:30sur 577. Après vous allez
01:05:32tendre le micro au Président de Fédération.
01:05:34Ils ne vous disent absolument pas que c'est par manque de moyens.
01:05:36Ils vous disent que c'est pour faire barrage au Rassemblement National.
01:05:38Deux circonscriptions dans le VAR.
01:05:40Pas de LR face à Renaissance puisqu'il y a
01:05:42un danger du RN. Sabrina Agristi-Roubach
01:05:44qui était ce matin sur ce plateau. Candidate
01:05:46dans les bouches du Rhône. Elle dit non, je n'ai pas de LR face à moi.
01:05:48C'est Martine Vassal, Présidente
01:05:50de la Métropole LR qui s'est battue
01:05:52pour que je n'ai pas de LR face à moi.
01:05:54Michel Tabarro,
01:05:56candidat député LR.
01:05:58Elle n'a pas de Renaissance face à elle.
01:06:00Pourquoi Christian Estrosi
01:06:02et Renaud Muselier, par danger du RN,
01:06:04se sont battus pour qu'il n'y ait pas
01:06:06de Renaissance face à elle.
01:06:08Philippe Juvin, député LR sortant,
01:06:10n'aura pas de Renaissance face à lui non plus.
01:06:12Et je peux égrener la liste comme ça.
01:06:14Et on vous a dit qu'il n'y avait pas de LR.
01:06:16Je vais vous prendre pour des canards sans tête.
01:06:18Je crois qu'il a dit Félix Poutou.
01:06:20Félix Potin.
01:06:22Il croyait Félix Poutou.
01:06:24Vous étiez sur le terrain ce week-end
01:06:26j'imagine. Non.
01:06:28Je pensais que vous alliez nous faire remonter.
01:06:30Je vais le week-end prochain sur le terrain.
01:06:32Qu'est-ce qu'on vous dit parce que vous êtes
01:06:34de cette sensibilité ?
01:06:36Qu'est-ce qu'on vous dit sérieusement ?
01:06:38Ça va être très compliqué si on parle des LR.
01:06:40Qu'est-ce que vous disent
01:06:42les militants sympathisants LR ?
01:06:44Si tentez, qui vous parle ?
01:06:46Moi, ceux que je connais.
01:06:48Ils n'ont pas apprécié du tout
01:06:50l'action
01:06:52très solitaire
01:06:54d'Éric Ciotti
01:06:56d'avoir emmené la ligne du parti
01:06:58sur un rassemblement,
01:07:00sur une coalition avec le RN.
01:07:02C'est ce qu'ils me disent.
01:07:04Il y en a d'autres qui pensent autrement.
01:07:06J'ai remarqué que Nicolas Sarkozy
01:07:08disait à peu près la même chose que Georges.
01:07:10Absolument.
01:07:12Il a fortement
01:07:14critiqué l'action d'Éric Ciotti.
01:07:16Et il dit aussi,
01:07:18si c'est moi qui dis que Nicolas Sarkozy
01:07:20a raison,
01:07:22c'est que
01:07:24l'alliance LR-Macroniste
01:07:26est en route.
01:07:28Et que tout ça, quand les gens
01:07:30s'en rendront compte
01:07:32dans les bureaux de vote,
01:07:34ça fera beaucoup plus que ce qu'on donne
01:07:36aujourd'hui au camp des modérés,
01:07:38des centristes.
01:07:40C'est une élection à trois,
01:07:42pas une élection à deux.
01:07:44Vous allez voir.
01:07:46C'est votre analyse.
01:07:48Généralement, vous ne vous trompez pas.
01:07:50On prend un pari, Pascal.
01:07:52La marque LR est morte
01:07:54le 8 juillet.
01:07:56Il y a ceux qui partiront vers le macronisme
01:07:58et les autres qui partiront vers l'Assemblée nationale.
01:08:00L'enjeu, c'est de savoir
01:08:02si la Macronie va disparaître.
01:08:04Je peux vous faire un petit pari sur le nombre
01:08:06de la future répartition.
01:08:08Adrien Quatennens.
01:08:10Non, je pense que
01:08:12le centre ne va pas disparaître.
01:08:14Je pense même qu'il ne sera pas loin d'être au niveau
01:08:16des deux autres blocs.
01:08:18Le problème, c'est que quand vous dites quelque chose,
01:08:20il arrive le contraire.
01:08:22Adrien Quatennens.
01:08:24Il a été au chig.
01:08:26Oui, bien sûr.
01:08:28Jamais un Premier ministre n'a été aussi bas
01:08:30quand il conseillait.
01:08:32C'est lui-même qui le dit.
01:08:34Vous avez remarqué,
01:08:36j'interviens quand la situation est vraiment catastrophique.
01:08:38C'est là où je donne le maximum de mon efficacité.
01:08:40Je le dis pour Eric Emmanuel Schmitt, Philippe Guybert,
01:08:42pour qui on a beaucoup d'affection.
01:08:44Lui-même a un peu de dérision sur lui-même.
01:08:46Il conseillait Jean-Marc Ayrault
01:08:48au moment où c'était le Premier ministre
01:08:50de la 5ème République.
01:08:52J'avais le mauvais rôle, celui d'apporteur de mauvaises nouvelles.
01:08:54Vous nous écoutez, vous êtes sage.
01:08:56Qu'est-ce que vous en pensez ?
01:08:58Moi, ce que j'en pense, d'abord,
01:09:00cette dissolution m'a vraiment choqué.
01:09:02J'ai pensé à la phrase de Bismarck
01:09:04qui disait faire une guerre préventive,
01:09:06c'est se suicider
01:09:08pour éviter la mort.
01:09:10Donc, je n'ai pas du tout compris
01:09:12cette dissolution hâtive.
01:09:14Et puis ensuite,
01:09:16je vais poser un regard de Belge
01:09:18sur la question.
01:09:20Il me semble qu'il y a deux choses
01:09:22qui pourrissent un peu
01:09:24la vie démocratique en France.
01:09:26C'est ces institutions
01:09:28qui poussent à la victoire de l'un ou la victoire de l'autre.
01:09:30Si on avait
01:09:32un scrutin législatif
01:09:34représentatif,
01:09:36on serait dans une toute autre logique
01:09:38et peut-être aussi dans une toute autre parole.
01:09:40Moi, je propose deux choses.
01:09:42De la vraie représentation
01:09:44et non pas une victoire.
01:09:46La Belgique est restée presque deux ans
01:09:48sans gouvernement.
01:09:50Oui, mais non.
01:09:52C'est deux pays tellement différents.
01:09:54Non, mais ça, c'est une vision française.
01:09:56C'était son gouvernement fédéral
01:09:58mais le gouvernement des régions
01:10:00était là et fonctionnait.
01:10:02Donc, finalement, elle n'a pas sombré.
01:10:04Et la deuxième chose, le vote obligatoire.
01:10:06Je pense que vraiment le vote obligatoire...
01:10:08C'est belge parce que sinon, en Belgique,
01:10:10personne n'irait voter.
01:10:12Soyez pas méprisants.
01:10:14Il n'y a pas deux pays plus différents politiquement
01:10:16que la France et la Belgique.
01:10:18Vous avez un pays où tout est politique, la France,
01:10:20et vous avez un pays, la Belgique, où rien n'est politique
01:10:22et où tout le monde s'en fiche.
01:10:24Tout le monde ne s'en fiche pas.
01:10:26Le vote obligatoire et la proportionnelle
01:10:28font que chaque citoyen
01:10:30ne peut pas s'en prendre au pouvoir
01:10:32en général puisqu'il a voté
01:10:34et qu'il se sent en partie représenté
01:10:36dans des gouvernements arc-en-ciel.
01:10:38Je sais que c'est choquant
01:10:40par rapport à l'histoire politique française
01:10:42qui est une histoire d'affrontement.
01:10:44Ce n'est pas du tout la même histoire.
01:10:46Mais je trouve qu'on peut parfois essayer de voir
01:10:48qu'il y a des solutions parce qu'ici,
01:10:50il y a eu des dénis de démocratie.
01:10:52Après le vote contre Maastricht,
01:10:54les gens ont perdu
01:10:56leur confiance.
01:10:58Ça, ce n'est pas lié à la proportionnelle.
01:11:00Ça, c'est des discussions qu'on peut avoir jusqu'au bout de la nuit.
01:11:02La Vème République, c'est une réponse à la IVème.
01:11:04Elle permet de dégager
01:11:06des majorités fortes.
01:11:08Le président de la République de l'époque l'a voulu comme ça, Charles de Gaulle.
01:11:10Ce n'est plus cette époque-là.
01:11:12Mais le problème de la proportionnelle,
01:11:14c'est qu'après, tu as des alliances qui peuvent être contre-nature
01:11:16et qui échappent au vote des électeurs.
01:11:18C'est ce qui s'est passé sous la IVème République.
01:11:20C'est pour ça qu'on peut en parler.
01:11:22Je trouve que les deux ont des avantages.
01:11:24Parce que l'alliance crée une intelligence
01:11:26et permet de voir ce que
01:11:28Michel Rocard appelait la noblesse du compromis.
01:11:30J'entends bien, mais ce n'est pas notre culture.
01:11:32Les Allemands savent faire ça.
01:11:34Ils savent faire ça, les Allemands.
01:11:36Et le scrutin majoritaire
01:11:38a deux tours.
01:11:40Il a une grande qualité.
01:11:42Il dégage des majorités fortes.
01:11:44Mais vous avez raison.
01:11:46Terminons avec M. Katnas.
01:11:48Il nous reste 11 minutes.
01:11:50Je veux parler de votre livre.
01:11:52Ecoutons M. Katnas qui se retire.
01:11:54Je sais que cette décision
01:11:56va décevoir beaucoup de monde.
01:11:58Mais il me semble
01:12:00qu'elle va en soulager encore davantage.
01:12:02Par conséquent,
01:12:04je renonce à ma candidature
01:12:06aux élections législatives
01:12:08des 30 juin et 7 juillet prochains.
01:12:10En septembre 2022,
01:12:12en pleine procédure de divorce,
01:12:14mon ex-épouse
01:12:16a déposé une main courante.
01:12:18Alors qu'elle avait insisté
01:12:20auprès des autorités pour que celle-ci
01:12:22ne fuite pas dans la presse,
01:12:24sa parole de femme n'a pas été respectée.
01:12:26Cette gifle,
01:12:28datée d'un an auparavant,
01:12:30je l'ai immédiatement regrettée,
01:12:32sans avoir attendu
01:12:34d'être mise en cause.
01:12:36Alors pourquoi l'aurai-je donc niée
01:12:38un an plus tard,
01:12:40une fois celle-ci rendue publique ?
01:12:42Il n'a pas le choix, ça aurait été impossible.
01:12:44D'ailleurs, c'est assez intéressant
01:12:46que lui se retire et M. Poutou ne se retire pas.
01:12:48Ce qui est intéressant, c'est que lui
01:12:50soit investi par la France Insoumise
01:12:52et que Raquel Garrido, Alexis Corbière
01:12:54ne le soit pas pour avoir critiqué la ligne de Jean-Luc Mélenchon.
01:12:56Je suis d'accord sur la pure,
01:12:58c'est vraiment stalinien pour le coup,
01:13:00même les mots et les méthodes.
01:13:02En revanche,
01:13:04la question que pose
01:13:06ce retrait d'Adrien Quatennens,
01:13:08c'est est-ce que la justice sert à quelque chose dans ce pays ?
01:13:10Est-ce qu'une fois qu'on a purgé sa peine,
01:13:12on est condamné à vie ?
01:13:14Je suis sidéré
01:13:16et effrayé, si vous voulez,
01:13:18par tous ces gens qui pensent que quelqu'un a fauté
01:13:20une fois, eux n'ont jamais bien surfauté,
01:13:22jamais, jamais, eux ils sont parfaits,
01:13:24purs, merveilleux,
01:13:26et donc en conséquence,
01:13:28ils se permettent d'annuler des gens.
01:13:30Je me fiche de Quatennens,
01:13:32il a quel âge ? 40 ans, c'est normal qu'à 40 ans,
01:13:34ta vie t'arrête parce que t'as fait une faute.
01:13:36Je suis d'accord.
01:13:38Ce que vous dites s'entend.
01:13:40C'est intéressant et c'est vrai que
01:13:42en plus c'est un grand combat de gauche,
01:13:44c'est le début des misérables, vous sortez du bagne,
01:13:46on vous refuse de vous...
01:13:48Victor Hugo critique cette logique du passeport,
01:13:50du bagnard, où vous êtes essentialisé
01:13:52parce que vous avez été puni par la justice.
01:13:54Et c'est intéressant qu'une partie de la gauche reprenne
01:13:56une sorte de pulsion pénale dont les individus
01:13:58ne sortiraient jamais, alors qu'elle le critique
01:14:00par ailleurs sur d'autres cas.
01:14:02L'envie du pénal, disait Muriel.
01:14:04Alors évidemment, je l'ai dit tout à l'heure,
01:14:06La traversée des temps, Eric Emmanuel Schmitt,
01:14:08La lumière du bonheur, c'est un roman d'Athènes à Olympie,
01:14:10un fabuleux voyage aux sources de notre civilisation.
01:14:12J'aurais aimé qu'on en parle plus longuement,
01:14:14mais l'actualité elle est là, mais en même temps,
01:14:16elle est très politique.
01:14:18Ce livre, en tout cas, il y a des phrases
01:14:20qui prennent un certain écho.
01:14:22Athènes inventait le présent, car au rebours
01:14:24de la Mésopotamie ou de l'Egypte,
01:14:26elle ne prenait pas le passé pour référence.
01:14:28Aux yeux des despotes
01:14:30mésopotamiens ou des pharaons,
01:14:32gouverner correctement consistait
01:14:34à rejoindre la source, à remonter
01:14:36au temps des dieux. Il fallait reproduire
01:14:38le passé, voire le réinstaurer au cas
01:14:40fâcheux où l'on s'en serait éloigné.
01:14:42On marchait avec l'avenir
01:14:44dans son dos. Une nostalgie
01:14:46de l'origine attribuait au présent les couleurs
01:14:48d'un passé dévalué. Au contraire, les Grecs
01:14:50pensaient qu'au départ sévissaient le chaos,
01:14:52le désordre, les combats.
01:14:54C'est incroyable que ça nous parle
01:14:56comme ça.
01:14:58Il y a un changement de paradigme
01:15:00avec les Grecs qui inventent
01:15:02l'avenir linéaire et qui sortent
01:15:04d'un temps circulaire.
01:15:06Nous vivons là-dedans.
01:15:08On dit souvent que c'est le judéo-christianisme
01:15:10qui a créé ça.
01:15:12Non, c'est l'âge grec.
01:15:14Cette idée que même les dieux
01:15:16sont en train de... Les hommes sont en train
01:15:18de se polisser, de devenir meilleurs,
01:15:20d'inventer la démocratie, etc.
01:15:22Mais les dieux eux-mêmes, selon les Grecs,
01:15:24se polissent. C'est-à-dire entre
01:15:26le Zeus qui a des colères
01:15:28et qui
01:15:30fait n'importe quoi, et le Zeus
01:15:32qui finalement devient le roi des dieux
01:15:34et le représentant de l'ordre,
01:15:36il y a aussi un polissage de dieux.
01:15:38Donc il y a cette idée du progrès
01:15:40qui arrive dans la pensée
01:15:42humaine. Il n'y avait jamais eu cette idée
01:15:44avant les Grecs. Mais est-ce que vous trouvez
01:15:46que
01:15:48c'est vrai ? Est-ce qu'au fond,
01:15:50au XXIe siècle, on est plus
01:15:52intelligent, plus tolérant ?
01:15:54Non.
01:15:56Non, non, je pense que...
01:15:58Au XVIIIe siècle, on allait voir les exécutions publiques,
01:16:00on se réjouissait, c'était...
01:16:02Ça peut revenir. Non, non, moi je suis pas...
01:16:04Vous pensez que
01:16:06ça peut revenir ? Moi je suis un optimiste
01:16:08tragique. C'est-à-dire que je... Vous n'êtes pas très optimiste
01:16:10si vous pensez que ça peut revenir. Si vous pensez qu'il y a des
01:16:12exécutions et que les gens vont aller les voir
01:16:14en public et trouver... Ça existe toujours.
01:16:16Ah oui, ça existe. Les réunions sociales !
01:16:18Non mais...
01:16:20Sous une forme un peu symbolique...
01:16:22Dans une société qui avance,
01:16:24est-ce qu'il y a un moment des reculs
01:16:26de ce type ? Oui, bien sûr.
01:16:28Regardez, la démocratie grecque, elle s'invente
01:16:30au Ve siècle, au IVe siècle,
01:16:32et elle disparaît. C'est plus qu'un souvenir
01:16:34dans nos mémoires jusqu'au XVIIIe siècle.
01:16:36Non, non, l'histoire fait des mouvements
01:16:38de balancier absolument incroyables. Jamais rien
01:16:40n'est acquis. Et encore moins
01:16:42des libertés
01:16:44ou des adoucissements des mœurs, ça je n'y crois
01:16:46pas du tout. Quand je disais que je suis optimiste
01:16:48tragique, c'est-à-dire que je crois que l'humanité
01:16:50avance à travers des catastrophes.
01:16:52Ce n'est pas la volonté du bien
01:16:54qui pousse les hommes,
01:16:56c'est la volonté du moins pire,
01:16:58une fois qu'une horreur est arrivée.
01:17:00Il faut des guerres mondiales pour que,
01:17:02tout d'un coup, il y ait des Nations Unies,
01:17:04qu'il y ait des accords internationaux,
01:17:06qu'il y ait l'Europe, tout simplement.
01:17:08Il faut des catastrophes
01:17:10sanitaires pour que l'OMS
01:17:12puisse avoir un peu plus de pouvoir, etc.
01:17:14On ne progresse qu'à travers le mal, c'est jamais
01:17:16la volonté du bien, c'est la volonté du moins pire.
01:17:18La séquence que nous vivons
01:17:20aujourd'hui, vous pensez qu'elle est
01:17:22inquiétante, très inquiétante,
01:17:24peu inquiétante, légère ?
01:17:26Comment vous l'analysez ?
01:17:28Je ne l'analyse pas du tout comme une séance inquiétante,
01:17:30parce que je crois que la crise, et j'en parle
01:17:32dans le livre, la crise
01:17:34est au principe même de la démocratie.
01:17:36Il y a deux regards
01:17:38sur la crise. Il y a soit ceux qui
01:17:40veulent la supprimer, soit ceux qui
01:17:42disent que la crise, c'est la dynamique
01:17:44même d'une société où
01:17:46il y a forcément des antagonismes.
01:17:48Et donc, dans la Grèce ancienne, vous avez
01:17:50des penseurs de la démocratie qui disent
01:17:52que la politique, c'est la gestion
01:17:54de la crise. La politique, c'est la
01:17:56gestion de groupes qui ne sont pas d'accord
01:17:58et on essaye de trouver un équilibre
01:18:00entre des forces antagonistes.
01:18:02Et puis, vous avez à voir, toujours en Grèce,
01:18:04mais comme aujourd'hui, des gens qui disent
01:18:06qu'on va en finir avec la crise.
01:18:08Platon, par exemple, puisqu'il
01:18:10est traumatisé par la mort de Socrate,
01:18:12son maître, victime de la
01:18:14démocratie, d'un vote démocratique.
01:18:16Et bien, Platon va
01:18:18produire un totalitarisme.
01:18:20Et les gens qui veulent supprimer
01:18:22la crise vont toujours fabriquer
01:18:24des totalitarismes. Donc, il faut savoir
01:18:26vivre avec la crise.
01:18:28C'est la dynamique même, c'est l'essence
01:18:30même de la démocratie.
01:18:32Socrate s'opposait-il à la démocratie ? D'après mon
01:18:34expérience, il la critiquait, mais ne la remettait
01:18:36pas en question et n'envisageait jamais
01:18:38de la supprimer. Aussi perfectible
01:18:40qu'un être humain, elle était susceptible d'amélioration.
01:18:42Socrate parlait toujours en éducateur.
01:18:44Il dénonçait la démocratie telle
01:18:46qu'elle fonctionnait ou non, d'une autre
01:18:48façon de la réaliser.
01:18:50Vous avez un festival,
01:18:52je crois qu'on...
01:18:54Oui, moi je dirige un magnifique festival,
01:18:56unique en France, qui est le festival de Grignan.
01:18:58Le festival de la correspondance.
01:19:00Alors, Grignan,
01:19:02c'est une ville qui m'est très chère.
01:19:04C'est effectivement
01:19:06où Madame de Sévigny envoyait ses lettres,
01:19:08puisque sa fille, sa chère fille, avait épousé le seigneur
01:19:10de Grignan. C'est là où elle est enterrée.
01:19:12Et l'idée géniale a été
01:19:14de fabriquer un festival.
01:19:16Bruno Durieux,
01:19:18le maire, a fait
01:19:20ce festival de la correspondance, où pendant une
01:19:22semaine, on
01:19:24crée des spectacles à partir
01:19:26de grandes correspondances. C'est quand ?
01:19:28C'est du 2 au 6 juillet.
01:19:30Et cette année, le thème, c'est lettres de héros.
01:19:32J'avais envie
01:19:34de mettre en avant, plutôt que des victimes,
01:19:36des héros.
01:19:38Parce que je pense qu'il est bon de se retremper parfois
01:19:40dans l'héroïsme. C'est quoi un héros ?
01:19:42Un héros, c'est quelqu'un qui pense que
01:19:44des valeurs sont plus importantes
01:19:46que son bonheur, sa vie.
01:19:48Par exemple, on va lire
01:19:50la correspondance de Mandela en prison.
01:19:52On va lire les lettres de l'abbé Pierre.
01:19:54Vous en connaissez, des héros ?
01:19:56Non.
01:19:58Vous êtes un héros ?
01:20:00Non. Non, non.
01:20:02Vous ne mettriez pas
01:20:04des valeurs au-dessus de votre...
01:20:06Par exemple, vous êtes aujourd'hui
01:20:08un écrivain
01:20:10très connu, respecté,
01:20:12mais vous pourriez mettre tout ce
01:20:14confort par terre au nom d'une idée ?
01:20:16Je sers mes
01:20:18idées à travers mes écrits.
01:20:20Je m'accomplis, je travaille comme un fou.
01:20:24Ce n'est pas vraiment ma question.
01:20:26Je pensais être intègre, mais pas héroïque.
01:20:28En plus, j'ai du bonheur à le faire.
01:20:30C'est la chanson de Goldman.
01:20:32Si j'étais né en 1917...
01:20:34Chacun peut...
01:20:36Je trouve qu'on a besoin de se retremper
01:20:38en lisant ou en écoutant
01:20:40des êtres qui auraient été capables
01:20:42de dévouer
01:20:44leur vie
01:20:46à des valeurs universelles.
01:20:48Qui est un héros autour de la table ?
01:20:50Un héros ?
01:20:52Vous, Pascal.
01:20:54Je me disais que quelqu'un m'allait le dire.
01:20:56Vous, Pascal, vous savez bien.
01:20:58C'est quand on est confronté à la réalité.
01:21:00C'est facile d'être sur notre siège.
01:21:02C'est quand on est confronté à la réalité.
01:21:04Mais votre définition, je la reprends,
01:21:06elle est vraiment très belle.
01:21:08Mathieu Devesse, très rapidement,
01:21:10est-ce que je voudrais qu'on reste
01:21:12avec M. Schmitt, qui est venu spécialement pour nous ?
01:21:14Je ne veux pas dire que j'ai honte
01:21:16de vous accorder si peu de temps,
01:21:18mais l'actualité est ainsi faite.
01:21:20Quel éditeur ?
01:21:22Justement, je vais le dire après.
01:21:24Alba Michel.
01:21:26En 2022, candidats aux législatives
01:21:28pour l'alliance entre Éric Chautier
01:21:30et le Rassemblement National.
01:21:32Les Républicains ont investi près de 400 candidats.
01:21:34Les deux semaines avant, le 1er tour du 30 juin,
01:21:36les candidats pour les 577 circonscriptions
01:21:38sont désormais connus.
01:21:40Une réunion des 27 à Bruxelles.
01:21:42Aujourd'hui au menu, l'attribution
01:21:44des plus hauts postes de l'Union Européenne,
01:21:46l'Allemande Ursula von der Leyen
01:21:48semble en bonne posture pour un nouveau mandat
01:21:50à la tête de la Commission.
01:21:52En fin du football, la France affronte ce soir l'Autriche.
01:21:54Le premier match des Bleus dans 7 euros.
01:21:56La rencontre aura lieu à Düsseldorf en Allemagne.
01:21:58Coup d'envoi à 21h.
01:22:00Alors ça,
01:22:02Éric-Emmanuel Schmitt est avec nous.
01:22:04Merci beaucoup Mathieu.
01:22:06C'est aux éditions Alba Michel,
01:22:08la lumière du bonheur, la traversée des temps.
01:22:10Et c'est le tome 4.
01:22:12Donc c'est une oeuvre.
01:22:14C'est une folie. Il était temps qu'on se rende compte
01:22:16que je suis un peu fou.
01:22:18C'est-à-dire que j'écris un cycle romanesque
01:22:20dont le héros Noam
01:22:22traverse les temps
01:22:24puisqu'il est affecté d'immortalité.
01:22:26Parce que je ne pense pas que ce soit un cadeau
01:22:28d'être immortel.
01:22:30C'est sympa.
01:22:32Le jour où vous tournerez la dernière page
01:22:34du roman, vous vous direz
01:22:36quel bonheur d'être mortel.
01:22:38On n'est pas pressé.
01:22:40Non, non plus.
01:22:42Mathieu Traversy, on vous demandait
01:22:44d'être immortel. Tiens, quelqu'un arrive
01:22:46maintenant, vous dites M. Schmitt, vous êtes immortel.
01:22:48Qu'est-ce que vous dites ? Non.
01:22:50Evidemment, en pleine forme
01:22:52comme vous êtes aujourd'hui.
01:22:54Non mais sérieusement, si une fée arrive
01:22:56et vous dit M. Schmitt, vous restez tel que vous êtes
01:22:58et vous serez immortel.
01:23:00Je le vois à travers mon personnage.
01:23:02Vous dites non.
01:23:04Vous vivez d'ici.
01:23:06Vous êtes couturé de chagrin.
01:23:08Vous êtes couturé de perte.
01:23:10Vous ne comprenez pas plus de choses
01:23:12que quand vous étiez mortel.
01:23:14Mais vous connaissez la fin de l'histoire.
01:23:16Même pas.
01:23:18Sauf que la vie est là.
01:23:20J'adore.
01:23:22Mais s'il n'y a plus de mort,
01:23:24il n'y a plus de naissance.
01:23:26Nous sommes des véhicules de vie
01:23:28et nous sommes des véhicules de vie
01:23:30aussi grâce à la mort.
01:23:32La sagesse,
01:23:34c'est d'accepter la condition humaine.
01:23:36Je déteste le transhumanisme
01:23:38qui est une négation de la condition humaine.
01:23:40Donc oui, c'est un cycle romanesque
01:23:42avec un héros qui traverse
01:23:44les grands moments où notre humanité
01:23:46bascule et fabrique aujourd'hui.
01:23:48Donc le premier tome était
01:23:50effectivement au néolithique,
01:23:52le deuxième en Mésopotamie,
01:23:54le troisième en Égypte ancienne
01:23:56et maintenant c'est la Grèce.
01:23:58Et ça c'est le dernier, non ?
01:24:00Non, il y en a quatre encore à venir.
01:24:02Vous viendrez jusqu'à nous, forcément.
01:24:04Noam, il sera au XXe siècle.
01:24:06J'ai hâte d'analyser le présent.
01:24:08Merci, parce qu'on vous reçoit
01:24:10à chaque fois que vous sortez
01:24:12et que vous écrivez un livre,
01:24:14je repars pour la Belgique.
01:24:16Et là vous commencez à lire tous les romans pour la rentrée du Goncourt ?
01:24:18Exactement.
01:24:20Mais vous ne lisez pas tout ?
01:24:22Non. Ceux que je préfère, c'est ceux qui sont tellement mauvais
01:24:24qu'au bout de quatre pages, je me dis
01:24:26celui-là je ne le lis pas.
01:24:28Au bout de quatre pages, vous le voyez ?
01:24:30Vous avez lu Nathan Dever,
01:24:32vous l'avez lu, il aurait pu être au Goncourt.
01:24:34Attendez, je crois même que
01:24:36j'ai beaucoup influé pour que son livre
01:24:38soit dans la première liste du Goncourt.
01:24:40Là il y a des grands noms
01:24:42cette année.
01:24:44Ecoutez, je ne vais pas en parler à l'avance,
01:24:46parce que franchement j'arrive du Canada,
01:24:48j'ai vu la pile hier soir chez moi,
01:24:50j'ai eu un petit instant de découragement.
01:24:52Combien d'heures vous lisez par jour ?
01:24:54Je lis le soir, uniquement le soir,
01:24:56parce que j'écris toute la journée.
01:24:58Donc de 20h à 2h du matin ?
01:25:00Je lis vite.
01:25:02C'est l'avantage.
01:25:04Vous lisez combien de pages à l'heure ?
01:25:06Non, je ne sais pas, mais je sais que j'évite.
01:25:08Ecoutez, merci.
01:25:10Vraiment, c'était un plaisir d'être avec vous,
01:25:12comme à chaque fois.
01:25:14Mais bien sûr, c'est pour ça que j'ai vraiment
01:25:16voulu que vous soyez avec nous,
01:25:18M. Schmitt, et c'est toujours un bonheur
01:25:20de vous écouter.
01:25:22Et puis c'est vraiment un livre
01:25:24de saison,
01:25:26j'ai envie de dire.
01:25:28Oui, parce qu'il parle aussi des Jeux Olympiques.
01:25:30C'est pour ça que c'est un livre de saison dans tout.
01:25:32François Lemoyne
01:25:34était à la réalisation, Nicolas était à la vision.
01:25:36Merci à Grégory qui était au son,
01:25:38merci à Marine Lançon et à Briac Japiot.
01:25:40Toute la semaine, évidemment,
01:25:42on va être dans cette actualité politique.
01:25:44Passez une excellente journée.
01:25:46On est là ensemble ce soir
01:25:48avec M. Morandini dans une seconde.
01:25:50Qu'est-ce que vous voulez dire ?
01:25:52Vous voulez dire quelque chose ?
01:25:53Absolument pas, je n'ai rien à dire.
01:25:54J'ai l'impression que vous étiez prêt à dire quelque chose.
01:25:56Audrey. Ah bon, Audrey, M. Sirac a été avec nous.
01:25:58Je la salue, je l'embrasse tendrement.
01:26:00Audrey, elle vit des périodes difficiles,
01:26:02vous le savez, c'est une réalisatrice dont on parle
01:26:04régulièrement. Elle est venue nous voir aujourd'hui
01:26:06et vraiment,
01:26:08toutes nos ondes positives, toute notre affection,
01:26:10toute notre tendresse va pour elle
01:26:12parce qu'elle est formidable.
01:26:14Jean-Marc Morandini dans une seconde.