L'Heure des Pros (Émission du 18/04/2024)

  • il y a 5 mois
Pascal Praud et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité dans #HDPros

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00:00:00 [Générique]
00:00:06 Bonjour à tous et bienvenue sur Europe 1 ce matin et merci puisque vous êtes de plus en plus nombreux à écouter sur Europe 1 notre émission, l'heure des pros.
00:00:17 Et bienvenue évidemment à tous ceux qui nous suivent depuis 2016 sur l'heure des pros, cette fois sur CNews.
00:00:23 Deux touristes brésiliennes, elles se promenaient au Champ de Mars, une jeune femme de 25 ans qui rentrait chez elle dans le 8e arrondissement de Paris
00:00:32 ou une autre qui sortait de discothèque.
00:00:35 Des dizaines de femmes ont été violées en pleine rue à Paris en 2023.
00:00:40 La préfecture de police a supervisé les enquêtes.
00:00:43 77% des mises en cause dans ces affaires de viol sont des étrangers.
00:00:49 C'est une information Europe 1.
00:00:51 Sur 36 dossiers élucidés, 28 personnes ne sont pas françaises.
00:00:56 Un profil type du violeur se dégage, un homme, le plus souvent toxicomane, sans emploi et sans domicile fixe.
00:01:06 En 2023, 97 plaintes pour viol en pleine rue dans Paris ont été déposées.
00:01:13 Hier, et sans qu'il existe un rapport de cause à effet, Emmanuel Macron a lancé un Grenelle pour lutter contre la violence, cette fois des mineurs.
00:01:21 Il a aussi évoqué la décivilisation et l'ultra-violence.
00:01:25 Le Grenelle est la réponse fourre-tout qui est dégainée à chaque problème de société.
00:01:30 Le Grenelle précède généralement le numéro vert et rien ne change vraiment.
00:01:35 Qui agresse ? Qui viole ? Qui est en sauvage ? Qui ne respecte pas les lois de la République ?
00:01:41 Et interrogation peut-être plus intéressante, qui ne respecte pas ces lois non écrites
00:01:47 qui faisait hier de la France un pays où il faisait bon vivre ?
00:01:51 Voilà des questions essentielles qui méritent une réponse, des réponses,
00:01:55 et non pas un énième Grenelle ou un nouveau discours dont chacun sait qu'il sera oublié, à peine prononcé.
00:02:04 Il est 9h01, Chanel Houston.
00:02:07 [Générique]
00:02:18 Bonjour Pascal, bonjour à tous.
00:02:19 Gabriel Attal sera ce matin à Vérichâtillon, ville marquée récemment par le meurtre de Shem Sedin,
00:02:25 cet adolescent de 15 ans battu à mort près de son collège.
00:02:29 Le Premier ministre va lancer une grande concertation sur le thème de l'autorité à la demande d'Emmanuel Macron.
00:02:35 Mais selon Gerard Larcher, président LR du Sénat, ce déplacement symbolise avant tout l'échec du gouvernement.
00:02:41 « D'abord, Vérichâtillon, c'est un drame absolu vis-à-vis d'un jeune.
00:02:46 Mais aujourd'hui, être à Vérichâtillon pour le Premier ministre,
00:02:50 c'est en fond symboliser l'échec de la politique du président de la République depuis 7 ans dans notre société.
00:02:59 Échec. Une société qui est devenue plus violente. »
00:03:04 Toujours à propos de sécurité, plus de 9 Français sur 10, soit la quasi-totalité,
00:03:08 sont pour sanctionner plus durement les auteurs de rodéos urbains.
00:03:12 C'est ce que révèle notre dernier sondage CSA pour CNews Europe 1 et le JDD.
00:03:16 93% précisément, une tendance qui se confirme peu importe la proximité politique des sondés.
00:03:22 Et puis Gérald Darmanin ordonne un couvre-feu à pointe à pitre pour les mineurs.
00:03:26 Une décision prise cette nuit pour lutter contre la délinquance de plus en plus violente.
00:03:31 Il y a quelques jours, le maire menaçait de démissionner,
00:03:34 qualifiant sa propre ville de « coupe-gorge en faillite totale ».
00:03:37 Écoutez le ministre de l'Intérieur.
00:03:39 « J'ai demandé, suite à une discussion avec le monsieur le maire et avec la ministre des Outre-mer,
00:03:43 à monsieur le préfet de prendre un couvre-feu pour les mineurs,
00:03:47 qui va s'appliquer à partir du début de semaine prochaine, pendant les deux prochains mois.
00:03:51 Donc tous les mineurs de moins de 18 ans ne pourront pas circuler dans les rues de pointe à pitre après 20h.
00:03:57 Et la police nationale appliquera à la lettre évidemment ces demandes. »
00:04:02 Voilà pour l'essentiel de l'information, c'est à vous Pascal.
00:04:04 Merci beaucoup Chana Lusto.
00:04:07 Nous sommes ce matin avec Sabrina Medjéber, avec Philippe Bilger,
00:04:10 avec Olivier Dardigolle, avec Philippe Guibert et avec Gautier Lebret.
00:04:14 Et avec Udé Réhur.
00:04:15 Udé Réhur, une belle veste.
00:04:18 J'arrive encore à être étonné par l'actualité.
00:04:23 Et peut-être vous le serez également lorsque j'ai appris il y a quelques secondes ce dont je vais vous parler à l'instant.
00:04:29 On va revoir le jeune homme qui a percuté le policier à Scheltigem.
00:04:36 Vous allez revoir, et je le dis pour les auditeurs d'Europe 1,
00:04:41 nous allons voir ce jeune homme sur une moto qui fonce, qui fonce sur un flic,
00:04:50 qui a failli le tuer.
00:04:53 Donc évidemment, cette affaire, je me disais, je l'avais dit à l'antenne,
00:04:57 que va-t-il se passer ?
00:04:59 Donc j'ai demandé à Sandra Buisson.
00:05:01 Eh bien, ce jeune homme, ce jeune homme, entendez bien,
00:05:06 il est placé sous contrôle judiciaire.
00:05:08 Il est, à l'heure à laquelle je vous parle, dehors.
00:05:12 Dehors.
00:05:13 Donc, il faut arrêter en fait de nous prendre pour des imbéciles.
00:05:17 Il faut arrêter de nous prendre pour des imbéciles.
00:05:19 Il faut dire, il n'y a pas de souci, on peut foncer sur les flics,
00:05:24 et on ne les mettra pas, et celui qui fonce sur un flic,
00:05:26 il n'ira pas en taule, il n'ira pas en prison, pardonnez-moi.
00:05:28 Il faut le dire, il faut le dire clairement.
00:05:30 Il faut dire les choses.
00:05:31 Le mineur qui a blessé lundi à Scheltigem, près de Strasbourg,
00:05:35 un policier municipal en lui fonçant dessus en motocross,
00:05:38 a été placé mercredi sous contrôle judiciaire
00:05:41 et va comparaître devant un tribunal pour enfants en juin,
00:05:43 à temps appris de sources judiciaires.
00:05:45 Ce mineur de 17 ans et demi a été déféré mercredi,
00:05:49 en fin d'après-midi, à l'issue de sa garde à vue.
00:05:51 Le parquet l'a poursuivi pour violence sur personne
00:05:54 dépositaire de l'autorité publique avec arme,
00:05:56 refus d'obtempérer et rodéo.
00:05:58 Comment voulez-vous que cette société marche
00:06:01 si un jeune homme qui a 17 ans et demi
00:06:06 fonce sur un flic avec une moto
00:06:08 et qu'il est dehors deux jours plus tard ?
00:06:11 Après, vous pouvez faire tous les grenels que vous voulez.
00:06:12 Et je vous pose la question.
00:06:13 Et je demande à M. Dupont-Moretti s'il nous écoute,
00:06:16 et je demande à M. Attal s'il nous écoute,
00:06:18 et je demande à M. Macron s'il nous écoute,
00:06:20 est-ce qu'ils sont d'accord avec ça ?
00:06:22 C'est tout. Ni plus, ni moins.
00:06:25 Le pire, c'est qu'ils ne sont sans doute pas du tout d'accord.
00:06:28 C'est ça qui est incroyable.
00:06:29 Philippe Bilger.
00:06:30 Non, mais vous avez totalement raison, Pascal,
00:06:34 de vous indigner de cette liberté
00:06:37 qui est laissée à un mineur
00:06:40 pratiquement proche de la majorité.
00:06:44 Simplement, j'aimerais connaître les circonstances exactes
00:06:49 de cette décision judiciaire.
00:06:51 Et j'espère que d'ici juin,
00:06:54 le mineur ne disparaîtra pas en réalité.
00:06:57 Ce qui montre que la nouvelle loi sur les mineurs
00:07:00 est une aberration,
00:07:02 celle qui a été votée il y a quelques temps,
00:07:04 qui déclare la culpabilité
00:07:08 et qui fait patienter pour la sanction.
00:07:11 Moi, je ne dis pas comme vous que tout est fichu.
00:07:15 Non, je ne le dis plus.
00:07:16 Non, non, vous ne le dites plus.
00:07:17 Je ne veux plus le dire, je ne comprends rien.
00:07:20 Il y a des règles qu'il faudrait radicalement modifier.
00:07:24 Par exemple, je crois que M. Attal, ce soir, est interrogé.
00:07:30 Je crois qu'il est sur BFM.
00:07:32 Comment peut-on tenir un discours le matin d'autorité
00:07:38 comme il va le faire aujourd'hui ?
00:07:40 Et apprendre dans la même journée
00:07:43 que quelqu'un qu'il faut sur un flic est dehors ?
00:07:46 Mais qu'est-ce que vous voulez dire ?
00:07:47 La solution...
00:07:48 Il ne peut rien faire, donc il n'y a pas de solution.
00:07:50 Il faut suivre de près ce que dit aujourd'hui Béatrice Brugère,
00:07:55 qui est une magistrate,
00:07:56 qui intervient dans la presse et qui vient de signer un livre passionnant.
00:07:59 Elle dit une chose simple.
00:08:01 Elle dénonce d'ailleurs la réforme sur le Code pénal des mineurs
00:08:04 sur cette césure que vous avez évoquée.
00:08:06 D'abord la responsabilité, puis après la sanction.
00:08:08 La sanction arrive trop tard et elle perd son sens.
00:08:11 Elle dit simplement qu'à la première infraction,
00:08:13 là par exemple,
00:08:16 il faut une décision de justice extrêmement rapide et forte.
00:08:21 - Mais c'est toujours un vœu pieux.
00:08:22 - Et on peut le faire.
00:08:23 - Mais là déjà...
00:08:24 - La loi actuelle permettrait de le faire.
00:08:26 - Mais au-delà de ça, je vous assure, je rêverais...
00:08:30 Il y a un problème avec la justice en France parce que...
00:08:32 - Avec le juge.
00:08:34 - Le juge qui a pris cette décision, par exemple,
00:08:37 on ne sait pas, il ne communique pas.
00:08:39 Il y a des gens qu'on entend,
00:08:40 il y a des procureurs parfois qui parlent.
00:08:42 Le procureur de Crépole, il n'a jamais parlé, par exemple.
00:08:44 - Ce serait intéressant de connaître les motivations de cette décision.
00:08:46 - Mais bien sûr, je suis d'accord avec vous, ça serait intéressant.
00:08:49 Ça serait intéressant parce qu'effectivement,
00:08:53 peut-être que si nous avions d'autres explications,
00:08:56 on ne dirait pas ce que...
00:08:57 Mais ça serait difficile quand même.
00:08:59 Moi, je pense aux policiers qui font ce métier, qui voient ça.
00:09:03 - Il y a l'ensemble des policiers.
00:09:05 - En fait, on n'est pas...
00:09:06 - C'est leur souci numéro un.
00:09:07 Quand vous échangez avec eux, ils ne vous disent qu'une chose.
00:09:09 On les arrête, on se bat sur le terrain.
00:09:11 Et après, la justice fait relâche.
00:09:13 - Ce policier qui doit avoir, j'imagine, quelques jours d'été,
00:09:16 il se dit "mais on se fiche de moi".
00:09:18 - Bien sûr.
00:09:18 - Vous vous souvenez, je...
00:09:19 - Je ne suis pas défendu.
00:09:20 - Pour le procès en juin, il faudra suivre le procès.
00:09:22 - Je ne suis pas défendu.
00:09:23 - En juin, c'est trop loin.
00:09:25 - Ce n'est pas une question même de procédure,
00:09:26 c'est une question d'exemplarité.
00:09:27 Vous êtes très sensible à la ville de Nantes.
00:09:29 Souvenez-vous du policier qui a été traîné sur 20 mètres,
00:09:32 qui a pris la personne, 35 heures de tige.
00:09:33 - Je suis d'accord avec vous.
00:09:35 - Effectivement, ce n'est pas simplement le temps de la sanction,
00:09:37 c'est l'exemplarité de la sanction.
00:09:38 - Les peines existent, elles ne sont pas prononcées.
00:09:40 - Les progères, comme Maurice Berger d'ailleurs,
00:09:41 préconisent la butée, c'est-à-dire la sanction immédiate
00:09:44 pour éviter le mode de vie choisi et l'impunité totale.
00:09:48 Et d'ailleurs, ça fonctionne aux Pays-Bas.
00:09:49 - Ce que je souligne là-dedans, c'est qu'on n'y arrivera pas
00:09:52 parce qu'il y a une justice qui n'est pas du tout raccord,
00:09:55 manifestement, avec le pouvoir politique.
00:09:57 Il y a une justice qui fait ce qu'elle veut, qui est indépendante.
00:09:59 On ne vote pas pour des juges en France, que je sache.
00:10:02 Et c'est pour ça, d'ailleurs, qu'il y a sûrement des choses qu'il faut revoir.
00:10:06 - Mais parce qu'en réalité...
00:10:07 - Et après, on va parler de grande science.
00:10:09 - Il faut ne jamais oublier la démagogie judiciaire
00:10:13 dès lors qu'un mineur est en cause.
00:10:15 - 17 ans et demi.
00:10:16 - Oui, tout proche de la majorité.
00:10:18 - 17 ans et demi, à un moment, 17 ans et demi.
00:10:21 - Mais tant qu'on ne rétablira pas, d'une certaine manière,
00:10:25 les peines planchées sur un mode ou sur un autre,
00:10:29 on aura cette liberté judiciaire qui aboutira...
00:10:32 - La loi actuelle permet la sanction.
00:10:36 - Pas tous ensemble.
00:10:38 Philippe Guibert, pas tous ensemble.
00:10:39 - Pourquoi il n'y a pas comparution immédiate sur un cas d'une telle gravité ?
00:10:44 Je vous pose la question aux professionnels.
00:10:46 - Vous avez totalement raison, mais parce qu'elle n'est pas permise
00:10:49 pour les mineurs, si mes souvenirs sont bons, et d'autre part...
00:10:53 - Les juges n'en veulent pas.
00:10:55 Ils ne veulent pas de comparution immédiate.
00:10:57 Vous ne vous rendez pas compte.
00:10:58 Ils ne veulent pas.
00:10:59 - Ils en font, Pascal Bourdin.
00:11:00 - Oui, mais ils ne veulent pas.
00:11:01 - Pourquoi c'était le cas pendant les émeutes
00:11:03 et pourquoi ce n'est pas le cas dans une affaire comme ça ?
00:11:04 - Et on ne peut pas répondre à cette question.
00:11:06 En revanche, Pierre Griner, qui était avec nous hier,
00:11:08 qui est le maire de la petite ville de 6 300 habitants,
00:11:13 qui Chevrin, qui était là hier, je ne sais pas si je le prononce bien d'ailleurs,
00:11:17 il m'envoie un petit texto, il dit "je suis venu hier
00:11:19 je regarde actuellement, le problème c'est l'indépendance des magistrats du siège,
00:11:22 le parquet fait souvent le job, il est sous tutelle du ministère de la Justice,
00:11:25 mais derrière cela, les juges qui rendent les décisions,
00:11:27 ici le juge en charge des libertés de l'application des peines,
00:11:29 qui applique les sanctions comme il le souhaite, sans rendre compte à qui que ce soit."
00:11:34 Bon, c'est l'avis du maire qui était hier.
00:11:37 Grande-Synthe, à présent, un homme de 22 ans a été frappé à mort sur un parking.
00:11:41 À Grande-Synthe, il avait été retrouvé roué de coups dans la nuit de lundi à mardi.
00:11:45 Certains d'ailleurs ont vu les images.
00:11:46 - Je les ai vues.
00:11:47 - Il ne faut pas les voir.
00:11:48 - Moi je les ai vues, c'est innommable.
00:11:50 - Exactement, deux mineurs de 14 et 15 ans étaient placés en garde à vue.
00:11:54 14 et 15 ans.
00:11:56 Une enquête a été ouverte par le parquet du tribunal judiciaire de Dunkerque
00:11:59 pour meurtre en bande organisée.
00:12:01 Vous voyez le sujet de Sarah Fenzary.
00:12:04 C'est dans la nuit de lundi à mardi que les pompiers ont donné l'alerte
00:12:08 après avoir découvert un jeune homme de 22 ans gisant sur un parking,
00:12:12 derrière un supermarché de Grande-Synthe.
00:12:14 Hospitalisé en réanimation, il est décédé mardi soir.
00:12:18 - Il présentait plusieurs traces de coups, notamment au visage.
00:12:22 Cet homme a été immédiatement transporté à l'hôpital dans un service de réanimation
00:12:26 avec un pronostic vital engagé.
00:12:28 Selon un témoin, il a été agressé par trois individus
00:12:31 qui lui auraient dérobé son téléphone avant de prendre la fuite.
00:12:34 Son frère est désemparé.
00:12:37 - Pour un téléphone, pour une sacoche, alors que mon frère,
00:12:40 il ne met pas de vêtements de luxe, il ne met pas de marque, il ne met rien.
00:12:44 C'est débile.
00:12:45 Une enquête a été ouverte pour meurtre en bande organisée
00:12:48 et confiée à la police judiciaire.
00:12:50 Deux mineurs de 14 et 15 ans ont été placés en garde à vue.
00:12:53 - C'est humain, c'est normal.
00:12:55 Colère, on veut se venger, c'est tout, la justice est là pour ça.
00:12:59 On va être plus intelligents, on n'est pas des animaux comme ces gens-là.
00:13:03 Le maire demande aujourd'hui à l'Etat plus de moyens pour assurer la sécurité.
00:13:07 - J'avais demandé d'avoir une brigade de prévention ici sur Grande-Synthe.
00:13:10 Malheureusement, je n'ai pas pu l'obtenir, faute de moyens.
00:13:13 En tout cas, c'est la réponse que les services de l'Etat m'ont fait.
00:13:15 Effectivement, on a besoin à Grande-Synthe de garantir la sécurité publique de nos concitoyens.
00:13:19 Si les circonstances de l'agression restent encore à confirmer,
00:13:22 le climat semble se tendre dans la commune.
00:13:24 L'élu a appelé les habitants à rester calmes,
00:13:27 affirmant laisser la justice faire son œuvre.
00:13:29 - Un coup de batte de baseball.
00:13:34 Écoutez le maire que vous avez vu dans le sujet, qui parle de violence inouïe.
00:13:39 - Aujourd'hui, c'est un drame qui s'est passé avec une violence inouïe,
00:13:42 apparemment sur un jeune qui était sur le chemin du retour
00:13:45 pour rentrer chez lui après une soirée chez des amis.
00:13:47 Il avait 200 mètres à parcourir, sur une avenue très fréquentée,
00:13:52 une avenue sur laquelle nous n'avons aucun problème.
00:13:55 Et le destin, la vie et l'atrocité, la folie de certains a fait que ce jeune homme est décédé.
00:14:03 - Et puis, le maire, je vous propose de l'écouter une deuxième fois,
00:14:07 avec des mots qui peuvent évidemment être étonnants dans sa bouche.
00:14:12 C'est des mots valises. Il parle de sentiments d'insécurité.
00:14:15 Ben non, c'est pas un sentiment, en fait.
00:14:18 - Il y a un sentiment d'insécurité qui augmente,
00:14:20 puisqu'il y a eu quelques faits ces derniers jours sur la ville de Grande-Synthe,
00:14:23 avec ou sans relation avec cet acte ignoble et ce fait divers, incroyable qu'on a vécu sur Grande-Synthe.
00:14:32 Je ne ferai pas de conclusion hâtive, mais effectivement,
00:14:35 mes concitoyens, aujourd'hui, me contactent parce que, tout simplement,
00:14:38 il y a un sentiment de peur, d'incompréhension.
00:14:41 - Il y a un sentiment de peur. Il faut peut-être en faire des conclusions, justement.
00:14:44 Il n'y a pas besoin qu'elle soit hâtive, précisément, parce que ça fait trop longtemps.
00:14:48 - Non, mais c'est normal que les gens aient peur.
00:14:50 C'est normal que les gens aient peur après un fait de violence de cette nature.
00:14:54 C'est naturel.
00:14:55 - Il a quand même dit que ça va être récupéré par la fachosphère.
00:14:58 Donc, pardon, il instrumentalise ce drame toujours pour des raisons...
00:15:01 - Je pense qu'il faut soutenir les maires, les élus locaux.
00:15:03 - Plutôt que d'être lucide sur la situation criminogène de sa ville.
00:15:06 Enfin, pardon, mais...
00:15:07 - Leur premier souci, ça ne doit pas être la récupération politique.
00:15:09 - C'est toujours ça.
00:15:10 - Le rôle du politique, c'est d'apporter des solutions pour que ces événements ne se reproduisent pas.
00:15:14 Donc, de fait, c'est le rôle du politique de récupérer ce qui se passe dans l'actualité.
00:15:17 - La parole publique d'un maire dans des moments comme ça est aussi d'envoyer des messages
00:15:23 pour que la terreur et la peur ne gagnent pas les esprits.
00:15:26 - Mais il ne faut pas...
00:15:27 - Olivier Dartigold !
00:15:28 - Il est en situation de responsabilité.
00:15:29 - Olivier Dartigold.
00:15:31 Faites attention.
00:15:33 Pensons à ne pas parler les uns sur les autres, parce que souvent,
00:15:37 notamment en radio...
00:15:39 - Olivier Dartigold qui prenait la parole, Sabrina Maitjeber, on me le rapporte.
00:15:43 Écoutons le frère, évidemment, qui était désespéré.
00:15:48 - Je ne comprends pas pourquoi on était à l'illumination.
00:15:51 Alors que Philippe, c'était une personne qui était vraiment souriante,
00:15:56 qui n'avait jamais de problème.
00:15:58 Il était toujours là pour aider les gens.
00:16:00 Tout le monde a servi, il n'y avait pas de souci.
00:16:03 Des fois, tu dis "je prends ma voiture, on va là-bas", maintenant, je vais à pied.
00:16:06 Il est toujours une personne connue, tout le monde, sans grand problème.
00:16:10 Donc on est là, on se dit "pourquoi lui ?
00:16:13 Et pourquoi ces hommes se sont acharnés comme ça dessus ?
00:16:16 C'est vraiment incroyable."
00:16:18 - Ce frère a évoqué le sort de ceux qui ont 14 et 15 ans,
00:16:23 et évidemment, qu'ils n'imaginent pas sortir un jour de prison.
00:16:28 - Tant de violence pour un téléphone, pour une sacoche,
00:16:32 alors que mon frère, il ne met pas de vêtements de luxe,
00:16:34 il ne met pas de marque, il ne met rien.
00:16:36 C'est débile. Vraiment, c'est débile.
00:16:40 Et moi, comme ils disent, ce que je souhaite,
00:16:43 c'est que la justice soit faite et qu'il y ait pris le père Pète.
00:16:45 J'essaie de garder la tête haute pour ma mère, surtout.
00:16:48 Puisqu'il y a longtemps, mon père est décédé.
00:16:51 Et là, aujourd'hui, c'est mon petit frère, du coup, c'est pas facile.
00:16:54 On essaie d'être fort pour elle.
00:16:56 Ça, c'est pas être libérable, ça. C'est pas libérable.
00:16:59 Tu veux faire un acte de... Parce que c'est de la barbarie,
00:17:01 c'est de la violence en meute, c'est de la violence en bande organisée.
00:17:04 C'est n'importe quoi. C'est de la folie.
00:17:08 Les gens sont pas très...
00:17:10 Ils ont soif de sang, je sais pas, pour impressionner quelqu'un.
00:17:16 -Mais Philippe Bilger, qu'est-ce qu'on fait de gosses de 14-15 ans
00:17:20 qui ont tué à coups de base de baseball un jeune homme de 22 ans ?
00:17:24 Qu'est-ce qu'on fait d'eux dans la vie ?
00:17:27 Je vous assure, c'est... On va pas les mettre en prison
00:17:30 jusqu'à la fin de leur vie, ça.
00:17:32 -Non, d'autant plus que dans la législation actuelle,
00:17:35 ils auront automatiquement l'excuse de minorité
00:17:39 et qu'il y a à l'évidence, derrière des destins malfaisants comme cela,
00:17:46 une responsabilité familiale, pas l'ombre d'une éducation.
00:17:52 On leur a pas appris à ne pas être violents.
00:17:56 -Vous l'avez dit, ce qui devient de plus en plus préoccupant,
00:18:00 c'est le fait qu'on n'a plus aucune limite
00:18:03 pour des mobiles totalement dérisoires, voire inqualifiables.
00:18:09 Là, il s'agit d'un portable.
00:18:11 Mais si les politiques ne prennent pas conscience
00:18:15 de l'absolue nécessité de cesser les vœux pieux
00:18:19 pour entrer dans une logique de métamorphose judiciaire
00:18:24 et policière totale, ça continuera.
00:18:27 -Le problème, c'est que la prison, c'est bien évidemment
00:18:30 protéger la société. -C'est ?
00:18:32 -Protéger la société.
00:18:34 C'est la sanction et c'est la réinsertion.
00:18:39 C'est vrai que cette 3e dimension, dans un cas comme celui-ci,
00:18:43 c'est aujourd'hui inaudible.
00:18:45 Et pourtant, c'est la réalité de ces 3 dimensions.
00:18:48 Il ne faut pas demander à la prison de réinsérer.
00:18:51 -Ah bon ? -Elle n'est pas faite pour ça.
00:18:53 Contrairement à ce qu'on prétend.
00:18:55 Déjà, si elle met, pendant un certain temps, à l'écart,
00:19:00 des gens dont on a la certitude que si on les libère trop vite,
00:19:04 ils seront à nouveau malfaisants,
00:19:07 la réinsertion, c'est une tarte à la crème.
00:19:10 La prison ne peut pas la réinsérer.
00:19:13 -Je l'ai terminé. -Il l'avait terminé.
00:19:16 -Monsieur, je sais que ça vous ennuie, ce qu'il dit.
00:19:19 Il se trouve que vous avez un professionnel du monde judiciaire.
00:19:22 Ce que vous n'êtes pas, ce que je ne suis pas, ce que nous ne sommes pas.
00:19:25 On peut écouter un professionnel.
00:19:27 Il dit une chose intéressante et on souscrit aujourd'hui à ça.
00:19:30 Attendez. On souscrit à ça.
00:19:32 C'est très bien la réinsertion, mais il faut d'abord protéger la société.
00:19:35 J'en ai assez qu'on parle de réinsertion, c'est très bien,
00:19:38 mais d'abord protégeons la société.
00:19:40 Et qu'aujourd'hui, ce n'est plus possible.
00:19:43 -Oui, Pascal Praud, à ce stade, notre société,
00:19:46 qui est présentée comme société développée et moderne,
00:19:49 intègre la troisième dimension dans ses lois
00:19:52 et dans son rapport à la prison.
00:19:54 Je pose la question aux professionnels de la justice.
00:19:57 Est-ce que vous jugez que des sorties sèches,
00:20:00 telles qu'on peut en connaître, sans que le travail de réinsertion
00:20:03 ait été fait, est une bonne chose ?
00:20:06 -Oui, parce qu'en réalité, ce refus des sorties sèches
00:20:11 fait qu'en réalité, on n'a aucune exécution
00:20:14 des peines cohérentes et efficaces.
00:20:17 Et d'ailleurs, je trouve que c'est de la mythologie
00:20:20 de constérer qu'une exécution de la peine
00:20:23 doit être incomplète, inachevée par principe.
00:20:26 Vous êtes dominant, Olivier, dans ce point de vue.
00:20:30 Beaucoup de gens pensent comme vous.
00:20:32 Moi, je crois que c'est une grande erreur.
00:20:34 On vit sur des fantasmes humanistes
00:20:38 qui ont révélé leur faiblesse.
00:20:41 -C'est la prison à vie.
00:20:44 Il y a des gens qui sont irrécupérables, oui.
00:20:47 Je ne peux pas vous dire autre chose, car c'est la vérité.
00:20:50 Mais il faut ajouter quelque chose, c'est que les pauvres,
00:20:53 ils n'y peuvent rien.
00:20:55 La chance que vous avez eue, la chance que j'ai eue,
00:20:58 c'est qu'on a été accompagnés quand on est né.
00:21:01 Que des gens se sont penchés sur nous, nous ont aidés,
00:21:04 nous ont accompagnés.
00:21:06 Des gens qui ont été dans l'enfance, sans doute,
00:21:09 qui ont été dans des telles conditions que les pauvres...
00:21:12 Evidemment, quand tu as 14 ans, 15 ans, c'est ça, le paradoxe,
00:21:15 que tu es avec une batte de baseball et que tu tues quelqu'un,
00:21:18 c'est qu'il y a quelque chose qui ne s'est pas bien passé.
00:21:21 Si ces deux gosses-là avaient été dans une autre famille,
00:21:24 sans doute, ils n'auraient pas fait la même chose.
00:21:27 Mais il faut protéger la société, c'est toute la difficulté.
00:21:30 -Je pense que c'est ça, le sujet.
00:21:32 -Je ne crois pas au mal à la naissance.
00:21:34 Il faut à la fois plus de fermeté et de répression,
00:21:37 mais il va falloir plus de prévention.
00:21:39 Vous avez raison, des gamins à 14-15 ans
00:21:42 qui tuent avec une batte de baseball pour un smartphone,
00:21:45 ils n'ont pas commencé à être violents 15 jours avant.
00:21:48 Il faut qu'on se pose la question.
00:21:50 A la fois, on réprime plus vite et plus fermement,
00:21:53 mais en même temps, il faut qu'on aille dépister ces jeunes
00:21:56 parce que ce n'est pas possible.
00:21:58 -Il faut les sortir à l'âge de 8 ans, 9 ans, 10 ans
00:22:01 dans un environnement familial.
00:22:03 -Vous avez peut-être raison.
00:22:05 -Quand tu sens que les parents sont défaillants,
00:22:08 tu mets des structures d'Etat, tu les sors.
00:22:10 -E. Macron parle d'émergence de l'ultra-violence.
00:22:13 -Ca ne va pas être simple.
00:22:15 -Je crois qu'on est obligés.
00:22:17 -Ca n'existe pas.
00:22:19 -Sur quels critères ?
00:22:21 "Monsieur, vous n'êtes pas capables d'élever vos enfants,
00:22:24 "je vous les enlève."
00:22:26 -Il y a des comportements des gamins
00:22:28 qui peuvent se repérer assez tôt.
00:22:30 -Il y a un problème économique.
00:22:32 A 14-15 ans, je pense que ce n'est pas 6 mois avant
00:22:35 qu'il a commencé à avoir des comportements violents.
00:22:38 -Ecouter des comportements violents chez des jeunes,
00:22:41 des très jeunes, il faut...
00:22:43 -Et lui retirer son portable et son écran ne suffira pas.
00:22:46 On parlait de tarte à la crème sur la réinsertion,
00:22:49 ça aussi, c'est une bonne tarte à la crème.
00:22:52 Tout est à cause des écrans.
00:22:54 -On fait le même constat, mais les solutions ne sont pas simples.
00:22:58 -Je ne fais pas le même constat.
00:23:00 -Les solutions ne sont pas simples.
00:23:02 Ce qui m'intéresse, c'est de prévenir
00:23:04 que ça ne se reproduise pas, et ça ne va pas être simple.
00:23:07 En revanche, écoutons à Grande-Synthe
00:23:09 des habitants de la ville qui ont été interrogés
00:23:12 par les équipes de CNews.
00:23:14 -C'est quand même triste d'apprendre
00:23:16 que dans une petite ville comme Grande-Synthe,
00:23:19 on a des accidents aussi graves.
00:23:21 C'est quand même anormal.
00:23:23 Je pensais qu'on était quand même à l'abri
00:23:26 de cette ville où on est très bien
00:23:28 et où il n'y a jamais eu de gros problèmes.
00:23:31 -Pourquoi lui, pourquoi cet acharnement ?
00:23:34 C'est incompréhensible. C'est du jamais vu.
00:23:37 -On ne se sent même pas en sécurité dans notre propre quartier.
00:23:41 On a vraiment beaucoup de problèmes
00:23:43 par rapport aux petits jeunes qui sont ici.
00:23:46 Moi, ça fait 4 mois que je viens d'habiter dans le quartier.
00:23:50 Tout ce qui est police, tout ce qui est intervention, c'est zéro.
00:23:54 Contre l'identité, ils repartent.
00:23:56 Alors qu'il y a des jeunes qui roulent avec des quads, des buggys.
00:23:59 Ils ont fait écraser des enfants.
00:24:01 C'est toujours le même cinéma, en fait.
00:24:03 -Il est 9h23 et nous allons saluer notre ami Jean-Pierre Foucault.
00:24:06 L'arrivée de Jean-Pierre Foucault sur Europe 1 lundi
00:24:08 est déjà saluée par des audiences exceptionnelles sur la chaîne.
00:24:11 J'y vois un rapport de cause à effet immédiat.
00:24:14 Bien évidemment, cher Jean-Pierre,
00:24:16 votre présence a boosté les audiences.
00:24:19 -Les sondages se sont arrêtés au mois de mars
00:24:21 et moi, je suis arrivé il y a 3 jours.
00:24:23 -Félicitations à vous, en tout cas.
00:24:25 -Bonne émission à vous.
00:24:26 Je sais que vous allez recevoir Dave dans quelques instants.
00:24:29 9h23 sur CNews également.
00:24:31 On va marquer une pause.
00:24:32 Et nous allons revenir avec cette actualité
00:24:35 à Viry-Châtillon également,
00:24:37 où le Premier ministre prendra la parole.
00:24:39 Et puis, restez avec nous entre 10h et 10h30
00:24:44 parce que nous allons recevoir Judith Magre.
00:24:47 Et Judith Magre est une actrice iconique.
00:24:51 C'est une icône du théâtre et du cinéma français.
00:24:54 -Et elle dit ce qu'elle pense.
00:24:55 -Et elle dit ce qu'elle pense.
00:24:57 Elle a connu tellement d'acteurs et tellement de scènes de théâtre.
00:25:04 J'ai vu tout à l'heure, on a sélectionné notamment
00:25:07 une pièce qu'elle avait jouée avec Robert Hirsch en 1974.
00:25:11 Et puis, pour ceux qui aiment Claude Lelouch,
00:25:14 elle est dans un film qui s'appelle "Le voyou",
00:25:18 où elle est la femme de Charles Déner.
00:25:23 -C'est Belmondo, le voyou ?
00:25:24 -Non, c'est pas Belmondo, le voyou.
00:25:27 -Ah non, pardon.
00:25:28 -Non, non, c'est Jean-Louis Trintignant, le voyou.
00:25:31 -Merci, Simca.
00:25:33 -C'est le film "Le voyou" où Charles Déner a imaginé,
00:25:38 avec son épouse, l'enlèvement de son propre fils.
00:25:42 Et il va à l'Olympia.
00:25:44 Et Judith Magre est la femme de Charles Déner.
00:25:48 -Donc, elle nous parlera de ce passé tout à l'heure.
00:25:51 Et je pense que ça vous fera plaisir de voir,
00:25:53 de découvrir cette femme en pleine forme aujourd'hui,
00:25:57 qui est toujours sur scène, puisqu'elle est Judith Prends Racine,
00:26:01 aux poches d'eau entre Olivier Barraud et Judith Magre,
00:26:04 autour des héroïnes de tragédie chez Racine,
00:26:06 sous le regard de Thierry Harcourt.
00:26:08 On en parlera tout à l'heure.
00:26:09 A tout de suite.
00:26:10 ...
00:26:15 -M. le maire de Béziers est présent avec nous.
00:26:18 Robert Bénard, bonjour. -Bonjour.
00:26:20 -Merci d'être avec nous.
00:26:21 Vous ne vous présentez pas à l'élection présidentielle ?
00:26:24 -C'est pas l'ordre du jour.
00:26:26 -Et vous y pensez ?
00:26:27 -On va voir.
00:26:29 -Ah !
00:26:30 -C'est pas pour ça que je viens ici.
00:26:32 -Sachez que les gens qui viennent ici
00:26:34 ne savent pas pourquoi ils viennent ici.
00:26:36 -Je sais, malheureusement.
00:26:38 -C'est le principe de l'émission.
00:26:40 Et après, ils se disent "eh, je viens fait de venir ici".
00:26:43 -C'est pour ça que...
00:26:45 -Je ne peux pas dire que vous y pensiez en vous rasant,
00:26:48 puisque vous ne vous rasez pas.
00:26:50 -Parce que vous ne vous rasez pas, moi, je me rase.
00:26:53 -Oui, mais moi, je ne pense pas
00:26:55 me présenter à l'élection présidentielle.
00:26:57 -Peut-être qu'il y a eu d'autres vedettes de la télévision
00:27:00 qui y ont pensé.
00:27:01 -Point. Point.
00:27:02 Mais en revanche, vous, votre réponse, évidemment, fait sens.
00:27:06 -Non, je sais pas.
00:27:08 Ça se pose pas comme ça.
00:27:10 Ça se pose que...
00:27:12 Regardez, je vous ai écouté tout à l'heure
00:27:15 sur les histoires de la violence pour les enfants.
00:27:18 Je me dis qu'il y a tellement quelques petites choses
00:27:21 de bon sens qu'on pourrait commencer à faire.
00:27:24 -Vous allez le dire après Soumaya Labidi.
00:27:27 -Je m'arrête.
00:27:28 -Exactement, parce que j'imaginais que ça allait être long.
00:27:31 Et Soumaya Labidi, en revanche,
00:27:33 doit nous rapporter les informations du moment.
00:27:36 Bonjour, Soumaya, et pardonnez-moi pour ces secondes de retard.
00:27:39 Nous, on n'a plus parlé.
00:27:41 -Bonjour, Pascal. Bonjour à tous.
00:27:43 Un couvre-feu pour les mineurs à point tapitre,
00:27:46 décision de Gérald Darmanin
00:27:48 dans le cadre de l'opération PlastNet menée en Guadeloupe.
00:27:51 Un couvre-feu à partir de 20 h et qui sera effectif
00:27:54 dès la semaine prochaine pour une durée de 2 mois,
00:27:57 précise le ministre de l'Intérieur.
00:27:59 Deux plaintes déposées après la violente agression
00:28:02 d'une directrice d'école à Marseille.
00:28:04 La grande sœur d'un élève s'en est prise à elle
00:28:07 lors d'un différend au sujet d'une autorisation de sortie non signée.
00:28:10 Une scène qui a fortement perturbé les jeunes écoliers présents.
00:28:13 Et puis une réponse, mais différente de ce qui était prévu
00:28:16 selon les médias israéliens.
00:28:18 Benyamin Netanyahou aurait fait marche arrière.
00:28:21 Les frappes en Iran ne seraient plus d'actualité.
00:28:24 Décision prise après des pressions exercées par Joe Biden.
00:28:27 -Robert Ménard est avec nous.
00:28:29 Et bien avant de vous écouter sur ce que vous appelez
00:28:32 les mesures de bon sens, je voulais qu'on revoie,
00:28:35 parce que ça nous a mis un peu en colère en tout cas,
00:28:38 moi surtout visiblement, l'affaire de Shilti Games,
00:28:41 que vous connaissez peut-être, je ne sais pas si vous étiez là
00:28:43 à 9h ce matin.
00:28:45 Vous connaissez ce mineur, 17 ans et demi.
00:28:48 Et il a foncé donc sur un policier, sur un flic.
00:28:52 L'image est incroyablement choquante, évidemment.
00:28:56 Et j'apprends ce matin, et j'avais demandé à Sandra Buisson,
00:28:59 parce que ça m'intéressait vraiment d'avoir un suivi de cela.
00:29:03 Et j'apprends ce matin, et je répète ce que je disais tout à l'heure,
00:29:06 le mineur qui a blessé lundi à Shilti Games près de Strasbourg,
00:29:08 un policier municipal en lui fonçant dessus en motocross,
00:29:11 a été placé mercredi sous contrôle judiciaire.
00:29:13 Et va comparaître devant un tribunal pour enfants en juin,
00:29:16 a-t-on appris, de source judiciaire.
00:29:18 Ce mineur de 17 ans et demi a été déféré mercredi en fin d'après-midi.
00:29:22 Donc c'était hier, à l'issue de sa garde à vue.
00:29:24 Le parquet l'a poursuivi pour violence sur personne dépositaire
00:29:27 de l'autorité publique avec armes, refus d'obtempérer et rodéo.
00:29:30 Donc ce jeune homme est dehors.
00:29:32 Ce jeune homme est dehors, il a 17 ans et demi.
00:29:34 Donc moi je trouve ça invraisemblable.
00:29:37 Donc je le dis puisque je trouve ça invraisemblable.
00:29:39 - Je vais vous donner un exemple.
00:29:40 - Mais vous, vous en pensez quoi ?
00:29:42 - J'en pense exactement comme vous.
00:29:43 On a eu les émeutes l'an dernier, c'était quoi ?
00:29:46 Fin du mois de juin, il y a des gamins chez moi à Béziers,
00:29:49 moi je vous parle des choses que je connais,
00:29:50 qui ne sont toujours pas jugés.
00:29:52 Ils le seront en septembre prochain.
00:29:54 Comment tu peux expliquer aux voisins à côté,
00:29:57 comment moi je peux aller dire aux gens du quartier,
00:30:00 on va le punir, ils le voient tous les jours.
00:30:02 Mais vous rigolez ou quoi ?
00:30:04 Le type il se dit tu te fous de la gueule ?
00:30:05 - Mais comment vous expliquer ?
00:30:06 Là, là, même j'ai envie de dire, c'est ça qui est extraordinaire.
00:30:11 Ces gens savent bien que ça a été médiatisé, qu'on va en parler.
00:30:15 C'est incroyable, tu fonces sur un flic, t'es dehors.
00:30:19 Comment cette société peut-elle tenir debout ?
00:30:21 Elle ne tient plus debout.
00:30:23 Et en plus, là, vous voyez ça.
00:30:25 Mais moi, le nombre de policiers, je me retourne vers toi,
00:30:28 parce que tu as été magistrat et tout,
00:30:30 mais enfin, le nombre de policiers qui n'interviennent plus
00:30:33 parce qu'ils ont tellement peur que dans un rodéo urbain,
00:30:37 ça se passe mal pour le type qui est l'auteur de ça,
00:30:40 et que les premiers emmerdes, ça leur arrive sur la figure.
00:30:43 Mais moi, ça me revient.
00:30:44 Il y a 120 policiers avec qui j'en discute tous les jours.
00:30:47 - Alors qu'est-ce qu'on fait ?
00:30:48 - Mais j'en sais rien, ce qu'on fait.
00:30:49 Hier, je vous donne un exemple, puisque hier, dans le Gard,
00:30:54 un type, un gamin, un adulte, tue son oncle.
00:30:58 L'oncle, il a 25 ans, tu vois, pas un oncle tout ça.
00:31:00 Il le tue, vous savez pourquoi ?
00:31:02 Parce qu'il lui doit 30 euros.
00:31:04 Est-ce que... Je vous redis la somme.
00:31:06 30 euros. Pour une dette de 30 euros, il le tue.
00:31:10 Qu'est-ce que vous pouvez faire ?
00:31:12 Qu'est-ce que je peux faire ?
00:31:13 Ce que je peux faire, c'est arrêter systématiquement
00:31:17 avec l'excuse de minorité.
00:31:19 Pardon, mais même ça, c'est un truc de faux cul que je dis là.
00:31:22 Parce que l'excuse de minorité, un juge, il peut s'en...
00:31:25 - Il peut la lever. - La lever.
00:31:27 Le problème, il a le droit de le faire, qu'il le fasse.
00:31:31 J'entends qu'on m'explique, par exemple, sur le couvre-feu.
00:31:36 Attendez, en 2014, j'arrive à la mairie,
00:31:40 et je prends une mesure, pardon, vous vous moquez de moi,
00:31:43 mais de bon sens.
00:31:44 Un gosse de moins de 13 ans, pourquoi je choisis moins de 13 ans ?
00:31:47 Puisque à moins de 13 ans, tu vas plus en prison.
00:31:50 Après, 11h du soir, il n'est pas tout seul dans la rue.
00:31:54 Enfin, vous avez des gosses, tu te vois les mettre dans la rue
00:31:58 à 2h du matin.
00:31:59 Qui me poursuit ? La Ligue des droits de l'homme.
00:32:02 C'est vrai qu'ils ont...
00:32:03 - Toujours du bon côté. - Toujours, voilà.
00:32:05 Alors il va y avoir un appel.
00:32:07 Je gagne au tribunal administratif, je gagne en appel.
00:32:10 Je perds, Pascal, en Conseil d'Etat,
00:32:13 et je suis condamné à 5 000 euros d'amende
00:32:16 pour avoir proposé un truc qui est le bon sens même.
00:32:20 Un gosse, il n'a pas...
00:32:21 - Vous avez perdu ?
00:32:22 - Mais bien sûr que j'ai perdu !
00:32:24 Bien sûr que j'ai perdu !
00:32:26 Mais vous le présentez, mais vous vivez...
00:32:28 Attendez, mais il est là !
00:32:29 Demandez, oui, j'ai perdu devant le Conseil d'Etat.
00:32:32 Alors je vais faire un truc, je suis tellement exaspéré
00:32:34 d'entendre aujourd'hui tout le monde dire
00:32:36 "Tiens, on va mettre un couvre-feu."
00:32:38 Alors je ne sais pas si je suis le seul maire à avoir essayé de le faire.
00:32:41 Tantôt, je suis le seul maire à faire un certain nombre de choses.
00:32:43 Mais donc, le faire, moi, je me dis,
00:32:45 est-ce qu'aujourd'hui, si je reprends le même arrêté,
00:32:48 ou à peu près le même,
00:32:50 est-ce que je vais être à nouveau condamné ?
00:32:52 Si je le suis, ça veut dire qu'on se fout du monde !
00:32:55 Vous avez compris ? Moi, je ne demande pas...
00:32:56 Pascal, ce n'est pas une révolution !
00:32:58 - Et quelles étaient les attentes de la décision du Conseil d'Etat ?
00:33:00 - Quelle était la tentatoire aux libertés des gens ?
00:33:03 - Aux libertés d'un gamin de 12 ans ?
00:33:05 - T'as une liberté, toi, à 12 ans, d'être tout seul dans la rue à 2h du matin ?
00:33:09 Comment tu fais ça ?
00:33:10 Mais je peux vous en citer d'autres, d'exemple.
00:33:12 - Mais c'est pourquoi je dis en permanence qu'il faut renverser la table et changer de logiciel.
00:33:16 Il y a un vrai problème avec le Conseil d'Etat,
00:33:19 il y a un problème avec le Conseil constitutionnel,
00:33:21 il y a un problème...
00:33:22 D'ailleurs, c'est très intéressant,
00:33:23 Conseil d'Etat piloté par un homme de gauche,
00:33:25 Conseil constitutionnel piloté par un homme de gauche,
00:33:28 toutes ces grandes structures sont pilotées,
00:33:30 non seulement par des gens de gauche,
00:33:32 mais par une idéologie de gauche.
00:33:34 - La composition du Conseil constitutionnel, c'est pas la fête de l'humain, quand même !
00:33:36 - La composition du Conseil constitutionnel et du Conseil d'Etat, elle est pas particulièrement de gauche.
00:33:40 - Oui, oui, c'est ce que...
00:33:41 - C'est pas particulier.
00:33:42 - Oui, mais à la tête !
00:33:43 - À le Conseil d'Etat, vous rigolez !
00:33:44 - Moi, je suis plus sévère que vous !
00:33:46 - Dans un pays qui est à 80%, non pas à 80%,
00:33:49 dans un pays qui est à 60% à droite,
00:33:51 tous ces grands organismes sont pilotés par une idéologie de gauche,
00:33:56 par des fonctionnaires et des fonctionnaires unis.
00:33:59 - Dans ma carrière administrative, des conseillers d'Etat de droite, j'en ai rencontré beaucoup.
00:34:03 - Je vais pas citer mes sources sur les conseils d'Etat,
00:34:06 parce que je mettrais ces gens-là trop en difficulté.
00:34:09 - Non, mais...
00:34:10 - Trop en difficulté.
00:34:11 - Prenez les 9 salles du Conseil constitutionnel, c'est pas la gauche !
00:34:14 - L'homme, le rapporteur sur le hijab, dans le football,
00:34:17 qui expliquait que les jeunes femmes devaient porter le hijab...
00:34:21 - D'accord, mais il n'a pas été suivi, il n'a pas été suivi par l'Assemblée.
00:34:24 - Et vous savez pourquoi il n'a pas été suivi ?
00:34:26 Parce que l'affaire a été médiatisée. Point.
00:34:28 Mais aujourd'hui, toutes les affaires qui sont médiatisées,
00:34:30 ils ont un peu peur quand c'est médiatisé.
00:34:32 Parce qu'ils disent "ça va se voir".
00:34:34 - Mais Pascal, moi je suis plus pessimiste que vous là-dessus.
00:34:37 - C'est difficile d'être plus pessimiste que moi,
00:34:39 parce qu'il m'arrive de dire que c'est fichu.
00:34:41 - Non, non, sur un point...
00:34:43 - Mais je veux plus le dire !
00:34:44 - Non, non, Pascal, sur un point, je pense qu'il y a toute une partie de la droite
00:34:48 qui pense exactement le contraire de nous.
00:34:50 - Merci.
00:34:51 - Toute une partie. Moi je les connais, honnêtement.
00:34:54 - Les adeptes.
00:34:55 - Je pense que vous vous trompez.
00:34:56 - Georges Fenech !
00:34:57 - Quoi ?
00:34:58 - Non, non, non !
00:34:59 - Que j'aime beaucoup, il est pas là !
00:35:00 - Non mais ça dépend lequel, Georges Fenech !
00:35:02 Il y en a un qui pense ça, de fin...
00:35:04 - C'est lui du mardi.
00:35:05 - Je pense qu'ils ont pensé comme ça, je peux tout vous dire.
00:35:07 - Alors peut-être qu'ils pensent moins.
00:35:08 - Et que Laurent Wauquiez n'est pas sur cette ligne-là,
00:35:11 et Laurent Wauquiez va incarner sans doute une ligne...
00:35:14 - Mais moi, j'ai juste à le juger.
00:35:16 - Une ligne LR qui sera sans doute plus...
00:35:19 - Il est en réserve de la République, là !
00:35:21 Qu'est-ce qu'il dit, qu'est-ce qu'il fait ?
00:35:22 - Laissez terminer, Jean-Marc.
00:35:23 - Il arrive en 2028.
00:35:24 - Mais vous...
00:35:25 Si vous allez à une présidentielle avec ce que vous dites,
00:35:27 vous allez être écouté, hein ?
00:35:29 - J'ai juste un peu de mémoire.
00:35:31 La droite, une partie de la droite qui nous dit aujourd'hui ta-ta-ta.
00:35:35 Mais nom de Dieu, ils ont été au pouvoir, ceux-là !
00:35:37 - Oui, mais ils n'ont pas qu'à faire !
00:35:38 - Est-ce que j'en ai gardé un souvenir incroyable ?
00:35:42 Il y a une lâcheté, regarde...
00:35:43 - Mais ils sont toujours au pouvoir, qui est à Beauvau ?
00:35:46 Qui est à Bercy ?
00:35:47 - Il y a une mise en scène.
00:35:48 - Mais il ne fait pas seul, le vieux.
00:35:50 - Les gens...
00:35:51 - Laissez terminer !
00:35:52 - Il y a une mise en scène.
00:35:53 Les gens, ils te disent,
00:35:54 on va prendre un certain nombre de mesures différentes.
00:35:58 Mais aujourd'hui, ils te disent, il faut, par exemple,
00:36:01 prenons un exemple, allez, il faut sanctionner les parents,
00:36:04 les parents qui, en gros, qui ne font pas leur boulot de parent,
00:36:07 qui ne font pas ce qu'ils ont à faire.
00:36:09 Mais Pascal, il y a une loi pour ça !
00:36:11 - Bien sûr.
00:36:12 - Et attendez, il y a...
00:36:13 Alors, ils l'appliquent un peu plus maintenant,
00:36:15 mais pendant des années, personne ne l'a appliqué.
00:36:18 Ça veut dire, ce que j'essaie de vous dire, Pascal Praud,
00:36:20 c'est que souvent, il n'y a pas besoin de mise en scène.
00:36:23 Alors, on va faire un Beauvau, un Grenelle, je ne sais pas quoi.
00:36:26 Mais s'ils commençaient à appliquer ce qu'ils ont sous la main...
00:36:31 - L'article 227-17.
00:36:32 - Oui.
00:36:33 - Mais dans des conditions très exigées.
00:36:34 - Et c'est ça qui me désespère.
00:36:37 C'est qu'on a l'impression toujours de découvrir des questions
00:36:41 que moi, comme maire depuis 10 ans, auxquelles je me frotte tous les jours.
00:36:45 - Je suis d'accord.
00:36:46 On va parler de Viry-Châtillon.
00:36:47 Je peux vous poser une petite question politique ?
00:36:49 - Oui, bien sûr.
00:36:50 - Vous votez pour qui aux européennes ?
00:36:51 - Mais j'avais imaginé au départ,
00:36:53 voter pour mes amis chasseurs et défenseurs de la ruralité.
00:36:57 - Jean Lassalle.
00:36:58 - Oui.
00:36:59 Avant qu'il y ait Jean Lassalle, parce que c'est des potes à moi et tout,
00:37:01 et que je les aime plutôt, ils aiment la tourmachie, enfin bref, ce que j'aime.
00:37:04 - Des macronistes, quoi.
00:37:05 - Non, ça va, on a...
00:37:06 Ce n'est pas besoin de regarder comme ça, parce que j'ai dit le mot "tourmachie".
00:37:10 Ce n'est pas...
00:37:11 - Ah non, non, moi, j'aime pas ça.
00:37:12 - Ce n'est pas un gros mot.
00:37:13 On a le droit de penser que des gens...
00:37:14 - Mais vous m'attendez.
00:37:15 Donc, vous allez voter pour qui ?
00:37:16 - Je me dis que je vais voter pour...
00:37:17 - Je ne vous dis pas pour...
00:37:18 - Ils se sont disputés comme des pâles de poêle.
00:37:20 - Je ne vous demande pas pour qui...
00:37:21 - Je ne sais pas, je ne sais pas.
00:37:22 - Mais pourquoi vous ne votez pas RN ?
00:37:24 Pourquoi vous ne votez pas pour les Mardelins ?
00:37:26 - Mais parce que, vous plaisantez, je ne voterai pas pour des gens
00:37:29 qui font des promesses sur le terrain social dont ils savent pertinemment...
00:37:34 - Donc, vous ne voterez pas...
00:37:35 Alors, pour qui vous ne votez pas ?
00:37:36 - ... qu'ils ne les tiendront pas.
00:37:37 - Non, mais c'est intéressant.
00:37:38 - Sur l'Ukraine, il faut les prendre comme ça.
00:37:40 - Mais enfin, il est élu tout nouveau, là.
00:37:42 - Ça nous fait une blème.
00:37:44 - Que ce n'est quand même pas un régime si sympa.
00:37:48 - D'accord, mais c'est intéressant que vous...
00:37:51 - Pas lutter à la Russie.
00:37:52 - C'est le cas il y a quelques années, vous ne disiez pas ça.
00:37:54 - Il n'y avait pas de guerre il y a quelques années.
00:37:56 - Aujourd'hui...
00:37:57 - Ça ne vous a pas échappé non plus.
00:37:58 - Aujourd'hui, j'en peux plus.
00:37:59 J'ai envie d'une droite qui dise les choses qu'elle va faire.
00:38:03 - D'accord.
00:38:04 - Et qui ne sera pas fascinée par ça.
00:38:05 - Vous ne voterez pas pour Jordan Bordela.
00:38:07 Donc, si je comprends bien, vous ne voterez pas pour les chasseurs.
00:38:10 A priori, vous ne voterez pas pour Jean-Luc Mélenchon.
00:38:12 Donc, il reste deux solutions, si j'ai bien compris.
00:38:15 François-Xavier Benalami ou Marion Maréchal.
00:38:18 - Non, je n'ai pas voté en contre-thrète.
00:38:20 - Et entre les deux, votre cœur balance peut-être.
00:38:22 - Non, je ne voterai pas pour...
00:38:24 Alors, j'allais dire Marion, mais en même temps,
00:38:27 elle a de tels désaccords manifestement avec Éric Zemmour.
00:38:30 J'entendais Éric, Éric, il faut qu'il se calme sur ce qui...
00:38:33 On va s'en rigoler.
00:38:34 Il faut juste qu'il se calme quand il parle à propos de...
00:38:38 Comment s'appelle ? Qu'est-ce qu'il a dit à propos de Bruxelles ?
00:38:42 - Le califat. - Le califat.
00:38:44 - Le califat. - Non, on s'en déconne, Éric.
00:38:46 Calme-toi.
00:38:47 Ce n'est pas un califat, c'est plein de choses, mais sans ça...
00:38:50 Sinon, qu'est-ce que tu vas...
00:38:51 Comment, demain, quel mot tu vas trouver plus fort ?
00:38:54 Tu vas dire quoi ? Que c'est un enfer...
00:38:57 En enfer vert ? Enfin, je ne sais pas, je vais imaginer.
00:39:00 Tu ne peux pas faire ça.
00:39:01 Mais Marion, je pense qu'elle est sur une position plus...
00:39:05 Pas plus ronde, parce que je n'aime pas ça,
00:39:08 mais plus proche de la réalité des gens, vous voyez ce que je veux dire ?
00:39:12 - Tout à fait. - Moi, je suis sur...
00:39:15 - Et elle est fonctionnaire. - Ça fait un peu con, là,
00:39:17 parce que j'ai l'impression de faire un espèce d'examen des uns et des autres.
00:39:20 - Il faut bien voter. - En même temps, on fait comme ça.
00:39:22 Vous allez voter Bellamy.
00:39:24 Honnêtement, Bellamy, je le trouve d'une intelligence, d'une culture.
00:39:29 C'est vrai.
00:39:30 Je suis...
00:39:32 Il y a des gens que j'aime bien,
00:39:33 il y a des gens que je respecte, à droite, à Ciotti, à je ne sais pas quoi.
00:39:38 Il y a un ethos chez Bellamy qui est séduisant.
00:39:41 Il y a un point d'incarnation.
00:39:42 - Je le trouve... - Mais non, justement, peut-être.
00:39:44 - Alors pourquoi ça ? - Je le trouve...
00:39:46 - Non, mais après, il y a... - Je le trouve d'y couder au-dessus des autres.
00:39:49 Et puis, je le trouve d'une rectitude.
00:39:52 Puis des fois, vous le jugez par rapport à vous.
00:39:54 Moi, quand personne, y compris de droite,
00:39:56 n'aurait mis les pieds à Béziers, il est venu, parce que je le connais,
00:39:59 parce qu'on est copain et qu'il te dit oui.
00:40:01 Le problème, c'est que...
00:40:03 Mais je lui ai dit, alors, ce que je dis là, je lui ai dit, donc y a pas...
00:40:06 Je lui ai dit, il faut être un peu plus voyou.
00:40:08 - Exactement. - Ah, vous lui avez dit ça ?
00:40:10 - Mais vous, vous êtes voyou ? - Il est trop bien.
00:40:12 - Vous, vous êtes voyou ? - Il est pas assez vulgaire.
00:40:14 - Vous êtes un peu voyou ? Il est pas assez...
00:40:16 - Il est... Il est trop... Il est trop bien.
00:40:20 C'est-à-dire que... - Il y a trop de notes.
00:40:22 - Non, pas du tout, pas du tout. - C'est comme Mozart.
00:40:24 - Il est gentil avec ses opposants.
00:40:26 - Non, mais même pas quand il entend systématiquement
00:40:29 la part de vérité qu'il y a dans celui qui est en face de lui,
00:40:33 sauf qu'il tombe sur des mecs qui, alors, sont pas sur ce terrain-là.
00:40:36 - C'est l'altérité, c'est bien politique.
00:40:38 - Il a besoin de... J'en parlais, mais c'est comme...
00:40:41 C'est ça, numéro 2, là, que je trouve formidable.
00:40:43 Céline... - Imart.
00:40:45 - Imart. Elles lui ressemblent, c'est un duo formidable.
00:40:48 Mais elle aussi, je lui ai dit... - Vous votez pour eux.
00:40:50 - Je lui ai dit, de temps en temps... - Donc vous votez pour eux.
00:40:52 - Il faut quand même qu'il y ait des gens d'aller se faire voir, quoi, de temps en temps.
00:40:54 - D'accord. Il faut quand même qu'il se méfie.
00:40:56 - Mais est-ce que je dis ça... - Non, mais il faut qu'il se méfie,
00:40:59 parce que, généralement, quand vous aimez quelqu'un, vous le trahissez assez vite.
00:41:02 - C'est dégueulasse de dire ça. - Non, je vous taquine un peu.
00:41:05 Mais c'est vrai que, de temps en temps, de temps en temps, je dis ce que...
00:41:10 - Mon cher Pascal, on se connaît depuis 10 ans. - Voilà, ceux qui ont été proches de vous.
00:41:14 - Pascal, je sais bien, je le prends comme ça, moi, je vais pas me fâcher avec vous.
00:41:18 Pascal, j'essaie... - Non, mais c'est vrai que vous étiez proches d'Éric un moment, de Zemmour.
00:41:21 - Mais parce que j'essaie de faire la part des choses. - Vous avez fait preuve de lui.
00:41:24 - Mais les gens vous déçoivent, de temps en temps.
00:41:26 - À la fois, je dis tout ce que je viens de dire sur Bellamy, sauf qu'il a deux choses.
00:41:33 Un, je vous dis, en rigolant, mais c'est vrai qu'il faut être un peu plus pugnace, il faut...
00:41:38 - Je suis pas sûr, honnêtement, je suis pas sûr, parce que les gens, aujourd'hui, décodent tout, justement.
00:41:42 Et il est possible que ce que vous dites... - Peut-être que ce sera son atout demain.
00:41:46 - Voilà, il est possible que ce que vous dites soit perçu par le plus grand nombre,
00:41:50 parce qu'on n'est plus en 74, on n'est plus en 84, on n'est plus en 94,
00:41:55 les gens décodent tout, ils ont tellement été "us", si j'ose dire,
00:41:59 qu'ils ont peut-être envie d'y croire à travers quelqu'un qui a un supplément d'âme,
00:42:04 qui n'est pas atteint des mêmes... - Bellamy, il joue sa survie, il y a un risque pour qu'il fasse -5 %,
00:42:09 c'est lui ou reconquête, en gros. - Bellamy, il faut aussi...
00:42:11 Ce que je vous dis là, je ne dis pas dans le dos du mec, c'est pour ça que je reprends sur...
00:42:17 Je lui ai dit, il faut arrêter avec les citations, par exemple.
00:42:20 Les citations, c'est insupportable. - Ah non, moi, j'adore.
00:42:22 - Parce qu'il fait des citations ? - Vous savez pourquoi c'est insupportable ?
00:42:24 - Il fait des citations ? - Non, non, non, pas du tout, pour tout le monde.
00:42:26 Éric Zemmour étant le spécialiste mondial de la citation, mondial de la citation...
00:42:30 - Et finit quel gros de bon. - Non, mais oui, mais parce que...
00:42:33 - Mais il est pas convaincant. - Mais pourquoi je vous dis ça ?
00:42:35 Parce que les gens qui entendent ça, quand Bellamy te dit, Eric, te dit,
00:42:40 "comme tout le monde connaît tel historien", mais coco, mais non, les gens, ils connaissent pas.
00:42:45 Et ça renvoie aux gens une espèce d'ignorance qui est à leur...
00:42:49 Les gens, ils ont besoin que... - Le fait qu'il est connu.
00:42:51 - Oui, les gens, ils ont besoin que tu dises pas que tout le monde a lu Michelet.
00:42:55 Non, non. - Non.
00:42:57 - Pardon, je vous fais beaucoup de peine, mais non, tout le monde...
00:43:00 Même Michelet, les gens, ils le savent pas. Et c'est rien.
00:43:03 Et tu peux vivre heureux, tu peux être un type bien, tu peux être un type exemplaire
00:43:07 sans jamais avoir lu Michelet. Et tu vas plus avoir du bon sens,
00:43:11 tu peux comprendre le monde, tu peux dire des choses sans jamais avoir lu une ligne de Michelet.
00:43:17 Tu peux être très bien. Et il faut arrêter, arrêter de parler comme ça aux gens.
00:43:21 Les gens, ils ont juste besoin, peut-être, de gens attentifs à eux,
00:43:25 qui parlent... Pas parler le même langage un peu démago, tu vois, genre, poil et même mot.
00:43:29 Parler dans un vocabulaire... Attends, il y a tout un tas de mots.
00:43:33 Moi, je suis maire. Je le dis tout le temps parce que ça m'exaspère.
00:43:36 Les gens, ils te disent le territoire, l'attractivité du territoire.
00:43:40 Moi, je peux, je hurle. Dis, est-ce que tu, une fois dans ta vie, t'as rencontré un mec,
00:43:44 à Béziers, moi, chez moi, ou chez vous, qui dit "Ah, l'attractivité du territoire,
00:43:49 c'est pas suffisant chez moi, hein ?" D'un coup, ça vous fait rire.
00:43:54 Mais la moitié des élus parlent comme ça. La moitié, les 9, 10e, il faut arrêter.
00:43:59 - Ça s'appelle les petits hommes gris ? - Comment ?
00:44:01 - Non, c'est des élus. - Oui, mais c'est pareil.
00:44:03 C'est-à-dire que c'est un infralangage. Je suis d'accord avec vous.
00:44:06 Pourquoi cette émission marche ? Parce que...
00:44:08 - Parce qu'on peut y dire des choses normales, dans des mots normaux.
00:44:12 - Je suis d'accord. - Voilà.
00:44:13 Tu peux dire des choses... Et puis, ça veut pas dire que t'es démago, ça veut pas dire...
00:44:16 Tu peux dire des choses intelligentes en employant un vocabulaire que les gens comprennent.
00:44:21 Moi, je suis bluffé. Alors, ça m'empêche pas de voir...
00:44:25 Moi, j'aimerais avoir le 10e, le 100e de la culture de Bélamy, de François-Xavier.
00:44:32 Je l'ai pas, mais je sais ce que... Non, non, non, non, non, c'est pas de la démagogie.
00:44:35 - C'est pas le pic de l'ami Randol non plus.
00:44:38 - Attends, il est capable... Il a fini son discours.
00:44:42 - Il est cultivé. - Oui, mais il est cultivé, comme vous l'êtes sans doute aussi.
00:44:46 - Ah non, mais non. - Non, mais...
00:44:48 - Attendez. Pascal, Pascal. Je fais pas de la... Honnêtement, j'aimerais être capable...
00:44:54 - On va faire un trivial poursuite. - Vous citiez Alain Finkielkraut.
00:44:57 - Justement, c'est pas la culture trivial poursuite.
00:44:59 - Alain Finkielkraut ou Régis Debré. - Ah, Régis Debré, oui.
00:45:03 - Je prends deux mecs qui pensent pas pareil. Je suis... Tu sais, tu les as en face de toi,
00:45:07 moi je les ai eus plein de fois en face de moi et tout. C'est l'intelligence qui s'incarne.
00:45:11 - Je suis d'accord. - Le type qui parle, comme on dit, il parle comme un livre,
00:45:13 mais au bon sens du terme. - Oui, tout à fait.
00:45:15 - Moi, je fais des fautes de français, les phrases ont pas une logique,
00:45:19 je suis pas capable de parler un quart d'heure avec un début et une fin comme ça.
00:45:22 J'ai d'autres qualités, mais j'en ai, d'autres qualités, mais pas celle-là.
00:45:25 - Vous êtes journaliste, quoi. - Mais vous, vous parlez...
00:45:29 On parle comme des journalistes. - Mais c'est ce que je vous dis,
00:45:31 je m'amuse, évidemment. - Moi, je vous lis, je vous...
00:45:33 Non, vous, vous écrivez bien, c'est pas pareil. - Ah, c'est gentil.
00:45:36 - Mais il y a plein de journalistes qui écrivent comme des journalistes.
00:45:38 Moi, j'écris comme un journaliste, c'est pas mal, mais c'est comme un journaliste.
00:45:42 Tu te prends pas pour un écrivain. - Je suis d'accord.
00:45:44 - Il faut que les hommes politiques arrêtent... Ils veulent toujours avoir écrit un bouquin,
00:45:48 ils veulent toujours parler avec des citations, ils veulent toujours,
00:45:51 auprès des leurs, paraître pour un type intelligent. On te demande pas.
00:45:54 On te demande pas ça, on te demande juste de sortir du pétrin des gens qui y sont,
00:45:59 dans le pétrin, et sans leur raconter des crânes. C'est pas très compliqué, quand on fait ça.
00:46:03 - Je peux vous poser une petite question ? - Ouais.
00:46:05 - Vous avez pris quoi, ce matin, au petit-déjeuner ?
00:46:07 - Je suis un mec qui ne boit pas d'alcool. - Jamais, vous buvez ?
00:46:13 - Jamais. - Jamais ?
00:46:14 - Je ne bois pas une goutte de café, j'en arrive au café, et j'ai tant...
00:46:18 - Et alors, vous prenez des... des rosans ou quelque chose ?
00:46:21 - Imaginez si jamais je me mettais au café, le matin, dans quel étage...
00:46:24 - Mais non, mais... je vous l'ai dit 50 fois, et c'est pour ça, votre succès,
00:46:30 c'est pour ça que vous êtes réélu à Béziers. Il y a quelque chose d'authentique chez vous,
00:46:34 de sincère, d'émouvant. Vous êtes évidemment de lucide sur ce que vous êtes, etc.
00:46:40 Et s'il y avait davantage d'hommes politiques comme vous, la France irait mieux,
00:46:46 parce que vous êtes engagé, vous faites quelque chose que je serais incapable de faire,
00:46:49 me mettre au service des autres comme vous le faites. Je serais incapable de faire ça, Robert.
00:46:53 Je vous assure. Votre générosité, votre empathie, d'être au service des uns et des autres,
00:47:00 pour se faire parfois insulter, pas pour des raisons financières,
00:47:03 mais parce que vous pensez que c'est votre "émission", moi, je vous tire mon chapeau.
00:47:07 Je ne peux pas vous dire autre chose. Il y a tous les maires de France,
00:47:10 ou en tout cas, beaucoup de maires de France, qui sont comme vous, pas tous comme ça.
00:47:14 - Non, Thoré, non. - Vous étiez confortablement,
00:47:18 je veux dire, positionné dans le journalisme, vous pourriez faire des émissions,
00:47:22 vous pourriez sans doute gagner mieux votre vie que vous ne le faites,
00:47:25 et vous êtes au service des gens et vous aimez les gens.
00:47:28 Moi, je vous tire mon chapeau. Je ne peux pas vous dire autre chose, parce que je le pense.
00:47:31 Quelles que soient les idées, vous êtes un homme de bonne volonté, et c'est quand même l'essentiel.
00:47:36 Et je veux bien partir à la guerre avec vous, alors que je ne partirai pas...
00:47:39 Vous savez, il n'y a qu'une question dans la vie, c'est Olivier de Kersauzon qui m'a dit ça plusieurs fois.
00:47:44 Est-ce que tu montes avec lui dans le canot de sauvetage ?
00:47:46 Il y a des gens avec qui je ne monte pas, en fait.
00:47:48 - Merci. Merci. - Bon.
00:47:52 - Juste, c'est le dernier mot. - Oui.
00:47:54 - C'est pour ça qu'il y a 35 000 maires dans ce pays. - Oui.
00:47:57 - Il y a tout un tas de gens absurdes, de façon absurde, qui vous disent "il y a trop de maires".
00:48:01 C'est une chose. C'est des centaines de milliers de gens. - Mais bien sûr.
00:48:03 - Vous restez avec nous, là ? Non, on doit faire la pub, malheureusement.
00:48:06 Mais vous devez rester avec nous ou vous deviez partir ?
00:48:08 - Là, je vais partir. Je rentre chez moi. - Eh bien, rentrez chez vous à Béziers.
00:48:11 Je ne vais jamais aller à Béziers de ma vie et je vais y aller. Je le sais bien.
00:48:14 - C'est pour ça que j'insiste beaucoup. - Il faut y aller au monde, il ne fait rien.
00:48:18 - Mais venez à la Feria. - Eh bien, j'irai à la Feria.
00:48:21 J'ai deux... Je dois aller au Puy du Fou et je dois aller à la Feria.
00:48:25 - Tu n'es jamais allé au Puy du Fou, non plus ? - Jamais.
00:48:26 - Ça, c'est quand même une petite faute professionnelle. - Ah, ben, tu fautes professionnel.
00:48:29 - Mais je sais. Je sais. Je sais. - On n'est pas à le Puy du Fou, mais...
00:48:31 - Est-ce que je peux simplement vous faire écouter une petite musique avant que vous partiez ?
00:48:36 Une petite musique. Écoutez.
00:48:40 Une petite musique et après, on part. On sera un peu en retard, mais ce n'est pas grave.
00:48:46 Une petite musique. Une petite musique ? Bon, on la verra tout à l'heure.
00:48:50 Alors, allons-y. Une petite musique. Écoutez.
00:48:53 [Musique]
00:48:59 - Si on pouvait voir Monsieur Lebrecht, ça serait peut-être... - Lebrecht ?
00:49:03 - À mon avis. Voilà.
00:49:06 - Là, il y avait le mono.
00:49:10 - Vous êtes Roxy, Freddy. Bravo. Ça va, Lola ?
00:49:14 - Bon, il a le costume de... - Vous savez que "Claude Lelouch", une partie de son film,
00:49:17 qui sort en novembre, a été tournée à Béziers.
00:49:20 - Mais je l'ai vue. Il est formidable, le film de Lelouch.
00:49:23 Je l'ai vue en avant-première. Il est formidable.
00:49:25 - Et pourquoi vous avez cette avant-première ? - Mais parce que je l'ai vue.
00:49:28 - Vous dites à Claude Lelouch qu'il a la carte. - Il a la carte.
00:49:30 - Oui. Je l'ai... Voilà.
00:49:33 - On va faire la pause et on revient avec Judith Magre. À tout de suite.
00:49:37 - Vous savez que nous aimons faire de temps en temps un pas de côté dans cette émission
00:49:41 et parler d'autre chose que de cette actualité rude.
00:49:43 Et aujourd'hui, nous sommes avec Judith Magre.
00:49:46 Et c'est un bonheur très grand de vous recevoir. Bonjour.
00:49:50 - Oh, ben bonjour. Moi aussi, ça me fait plaisir. Je vous regarde tous les jours.
00:49:54 Je suis très contente de vous voir en vrai.
00:49:57 - Comment allez-vous ? - Hein ? Comment je vais ?
00:49:59 - Oui. - Ben, je suis ici. Je suis avec vous. Je suis contente.
00:50:02 - Vous êtes sur scène chaque lundi à 19h. Judith prend Racine aux poches.
00:50:09 C'est un duo entre Olivier Barraud et Judith Magre.
00:50:13 Et vous revisitez, si j'ose dire, les héroïnes de tragédie chez Racine.
00:50:18 Est-ce que vous trouvez que vous êtes une héroïne de Racine ?
00:50:22 - Je suis une héroïne de rien du tout.
00:50:26 Non, mais moi, je trouve que c'est très bien.
00:50:30 D'abord, ça m'a fait travailler la mémoire.
00:50:33 Je les ai appris parce que moi, j'ai jamais joué la tragédie.
00:50:36 Si j'ai joué une fois Fèdre en tournée en Allemagne
00:50:40 et une fois Majazé à la télévision,
00:50:44 j'ai découvert Agrippine, qui est une bonne femme absolument extraordinaire,
00:50:50 une salope épouvantable.
00:50:52 Quand il y a quelque chose qui ne va pas, elle couche avec tout le Sénat,
00:50:56 elle dit sous la loi, pouf, ça l'arrange.
00:50:59 C'est très marrant, Agrippine.
00:51:01 On croit que c'est un truc embêtant, mais pas du tout.
00:51:04 Je l'ai découverte.
00:51:06 - Vous allez rester avec nous pendant une demi-heure.
00:51:08 Vous n'avez pas, chacun le comprend immédiatement, votre langue dans la poche.
00:51:12 Vous n'êtes pas vraiment "me too".
00:51:14 Ça vous agace de temps en temps ?
00:51:17 - "Me too" ? - Oui.
00:51:19 - Écoutez, moi, que les dames soient "me too", ça ne me dérange pas.
00:51:25 Moi, je n'ai jamais eu de problèmes qui font que j'ai dû m'engager pour quoi que ce soit,
00:51:32 surtout pas dans "me too".
00:51:34 Donc, les gens font ce qu'ils veulent, moi aussi.
00:51:38 Donc, non, je ne fais pas de...
00:51:41 - Et vous avez une vie particulière, parce qu'on peut le dire,
00:51:44 vous êtes une grande amoureuse, comme on dit.
00:51:46 - J'ai eu de la chance, j'ai rencontré des hommes que j'aimais et qui m'aimaient.
00:51:49 - Oui, mais avec des... On en parlera tout à l'heure,
00:51:51 mais avec quand même des rencontres particulières,
00:51:54 comme M. Zanuck, par exemple.
00:51:56 - J'ai eu de la chance. - Oui ? Vous allez nous raconter votre chance.
00:51:58 - Peut-être qu'eux, ils en ont eu aussi.
00:52:00 - C'est ce qu'on imagine, en fait.
00:52:04 C'est ce qu'on imagine, et qu'ils étaient très attachés à vous.
00:52:07 Sommeil à la midi, les titres.
00:52:09 - Un discours sur l'autorité qui marque son centième jour à Matignon.
00:52:16 Gabriel Attal, attendu d'une minute à l'autre à Viry-Châtillon,
00:52:20 deux semaines après le décès de Shem Seddin,
00:52:22 adolescente abassée à mort à la sortie de son collège.
00:52:25 Prise de parole du Premier ministre à 11h,
00:52:27 un événement à suivre, évidemment, en direct, sur notre antenne.
00:52:31 Deux mineurs toujours en garde à vue
00:52:33 après l'agression mortelle de Philippe à Grande-Synthe.
00:52:35 L'enquête a été requalifiée en meurtre en bande organisée.
00:52:38 Une marche blanche se tiendra demain.
00:52:40 De son côté, le maire a demandé de ne céder ni à la peur,
00:52:43 ni à l'esprit de vengeance.
00:52:46 Et puis, c'était il y a 50 ans déjà,
00:52:49 l'écrivain et cinéaste provençal Marcel Pagnol s'est éteigné à Paris.
00:52:53 Différents hommages vont lui être rendus,
00:52:55 comme à Aloches et Aubagne, en présence de son petit-fils Nicolas.
00:53:00 - C'est évidemment Marcel Pagnol.
00:53:03 Judith Magre qui est avec nous ce matin.
00:53:06 Cette vie assez particulière.
00:53:08 Daryl Zaneuc, par exemple, qui était un immense producteur d'Hollywood.
00:53:13 Je crois que vous l'avez vu en pyjama, vous l'avez rencontré.
00:53:17 Daryl Zaneuc. - Ah oui, oui.
00:53:20 - Qu'est-ce qui s'est passé avec lui?
00:53:22 - J'avais beaucoup d'admiration pour lui.
00:53:25 Je trouve que c'était un grand producteur, qu'il était très beau, très séduisant.
00:53:29 Un jour, je devais tourner un film avec mon grand ami Michel Kakoyadis.
00:53:36 Le producteur était Daryl Zaneuc.
00:53:38 J'ai dû aller le retrouver dans sa suite à 10 heures du matin.
00:53:43 Il marchait en robe de chambre. Ce n'était pas indécent.
00:53:47 Je lui ai dit "Habillez-vous". Je suis revenu 10 minutes après.
00:53:50 Il était toujours en robe de chambre. Je suis parti. Je n'ai pas fait le film.
00:53:53 Je suis une conne.
00:53:55 - Dans le livre sur les frères Malraux, les fils d'André Malraux,
00:54:03 Dontin a eu un accident évidemment mortel.
00:54:10 Il avait 18 ans.
00:54:13 - Gautier? - Oui. Il avait 18 ans.
00:54:17 Vous étiez un peu plus âgé que lui.
00:54:20 - Oui, moi ça ne me gêne pas qu'on soit plus vieux, plus jeune.
00:54:22 On peut aimer les gens de n'importe quel âge.
00:54:25 - Et vous avez eu une aventure avec lui.
00:54:28 - J'ai eu une histoire d'amour.
00:54:32 - Et Madame de Gaulle était furieuse, paraît-il. C'est vrai?
00:54:36 - On s'en foutait pas mal.
00:54:39 - Qu'est-ce que vous voulez que Madame de Gaulle vienne faire dans mes histoires d'amour?
00:54:43 Gautier s'en foutait, moi aussi.
00:54:45 - Mais c'est aussi toute une époque.
00:54:47 Vous venez d'une époque où la légèreté, la liberté apparaît plus grande.
00:54:51 La liberté sentimentale, notamment aujourd'hui, elle paraît plus codifiée.
00:54:56 Quel regard vous portez sur cette société d'aujourd'hui?
00:54:59 - Je dis que quand on a envie d'être libre, on est libre.
00:55:02 Et puis quand on se laisse coincer, on se laisse coincer.
00:55:05 Moi, je ne m'aimais pas à la place des autres.
00:55:07 J'ai toujours fait ce que je voulais.
00:55:09 Que les autres en fassent autant, s'ils ne peuvent pas, tant pis pour eux, je regrette.
00:55:14 - Mais ces mots qui sont employés aujourd'hui, notamment quand il y a une différence d'âge,
00:55:18 on parle parfois d'emprise, quand un homme de 45 ans, 50 ans, sort avec une jeune femme,
00:55:23 ou sortait avec une jeune femme.
00:55:25 - Moi, je m'en fous, j'ai eu de grands amours avec des hommes qui avaient 20 ans de plus que moi
00:55:29 et d'autres qui en avaient 20 ans de moins.
00:55:31 Ça ne m'a jamais gêné, ça ne les a pas gênés non plus.
00:55:34 Qu'on fasse ce qu'on veut, qu'on foute la paix aux gens, il n'y a pas de loi,
00:55:38 ce n'est pas une histoire de morale.
00:55:42 Qu'est-ce que ça a à voir avec l'âge ?
00:55:44 On peut être amoureux de qui on veut.
00:55:48 - J'entends ce que vous dites, mais c'est quelque chose aujourd'hui, précisément,
00:55:54 qui n'a plus cours, c'est-à-dire qu'on considère...
00:55:56 - Tant pis pour les pauvres femmes.
00:55:58 Tant pis.
00:56:00 Moi, je ne peux pas me mettre à leur place, j'ai 97 ans.
00:56:03 - C'est vous qui l'avez dit.
00:56:05 - Et alors ?
00:56:07 C'est très facile de savoir l'âge de tout le monde, même celui d'Arielle Dambal.
00:56:11 On a caractérisé Internet, on sait l'âge de tout le monde.
00:56:17 Moi, ça ne m'amuse pas du tout d'avoir mon âge, pas du tout.
00:56:23 Mais bon, c'est comme ça, c'est comme ça.
00:56:25 Je ne veux pas dire que 18 ans, personne ne me croira,
00:56:28 ni même que j'en ai 50.
00:56:30 En effet, j'étais assez en forme pendant assez longtemps.
00:56:34 - Mais vous l'êtes toujours.
00:56:36 - Oh, il ne faut pas exagérer.
00:56:38 - Ce que vous venez de dire, votre âge, je pense qu'il y a beaucoup de gens qui vous écoutent.
00:56:42 - Oui, à mon âge, à mon âge, on me regarde comme la Venus au Tentôt,
00:56:46 ou la femme à barbe, quand on vient voir une vieille bite comme moi qui joue encore.
00:56:50 (Rires)
00:56:53 - Il y a des souvenirs, évidemment.
00:56:55 Je parlais tout à l'heure du voyou, avec Charles Déner.
00:56:58 - Oui.
00:56:59 - Et de la rencontre avec Lelouch et de tous.
00:57:03 - Oui, j'ai adoré. J'ai tourné beaucoup de films avec Lelouch,
00:57:07 des grands rôles, des petits rôles.
00:57:09 Et Charles Déner, ça a été mon partenaire chéri.
00:57:12 Enfin, pas du tout.
00:57:14 Ce n'était pas du tout un homme que j'ai eu dans ma vie.
00:57:17 Mais on s'aimait beaucoup.
00:57:19 On a joué beaucoup de pièces à Avignon, à Chaillot.
00:57:25 Et j'ai toujours adoré jouer avec lui.
00:57:28 Je crois qu'il aimait bien jouer avec moi.
00:57:30 Et quand Lelouch lui a demandé qui il voulait comme femme pour jouer le voyou,
00:57:34 on avait déjà fait des tas de pièces ensemble.
00:57:36 On s'aimait beaucoup. On s'entendait bien.
00:57:38 On n'avait pas une histoire d'amour du tout.
00:57:41 C'était une grande amitié.
00:57:43 Il a dit Judith Mark.
00:57:44 Donc, j'ai fait le film de Lelouch et j'étais très contente.
00:57:47 - C'est vrai qu'il y a beaucoup de...
00:57:50 On peut le dire, il y a beaucoup d'hommes qui ont traversé votre vie.
00:57:53 Ce n'est pas si fréquent à votre époque.
00:57:55 - À 97 ans, j'ai eu le temps d'en voir.
00:57:57 Il y en a eu beaucoup qui sont morts.
00:57:59 - Ils sont morts parce qu'ils étaient avec eux ?
00:58:02 - Non, ce n'est pas moi qui les ai tués.
00:58:05 - Non, mais ce que je veux vous dire, c'est que dans votre génération,
00:58:09 ce n'était pas si fréquent d'être aussi libre de choisir sa vie,
00:58:14 de refuser pourquoi pas les contraintes
00:58:19 et d'avoir cette liberté d'esprit.
00:58:22 C'est ce que je veux dire.
00:58:23 - Écoutez, chacun fait ce qu'il veut, comme il veut.
00:58:26 - J'entends bien, mais est-ce que vous avez conscience
00:58:28 qu'à cette époque, vous étiez un cas, si j'ose dire ?
00:58:31 - J'étais un cas, je ne me suis pas vécue comme un cas.
00:58:34 J'ai fait ce que je voulais, avec les hommes que j'aimais,
00:58:37 avec les partenaires que j'aimais, avec des metteurs en scène que j'aimais.
00:58:41 Je n'ai jamais eu d'histoire, sauf avec une ordure,
00:58:45 M. Bernard Sobel, que je cite,
00:58:49 qui, après m'avoir promis un rôle,
00:58:51 on a travaillé ensemble pendant trois mois,
00:58:53 j'ai appris un jour, par hasard, que le rôle venait de distribuer
00:58:56 à une autre dame, une amie à moi que j'aimais beaucoup.
00:59:01 C'est la seule saloperie que j'ai vécue dans ma vie de comédienne.
00:59:06 - Mais c'est vrai que là où aussi vous portez une voix qui est différente,
00:59:12 vous aviez envie de défendre Gérard Depardieu, envie de parler de...
00:59:16 - Gérard Depardieu est un homme merveilleux.
00:59:19 C'est un ami, c'est un grand comédien,
00:59:23 qui l'a mis la main aux fesses de beaucoup de bonnes femmes.
00:59:27 Oui, ça, il l'a toujours fait sur tous les plateaux.
00:59:29 Moi, j'estime que faire ça à une bonne femme, c'est pas la violer.
00:59:32 Alors, oui, je l'ai défendue.
00:59:35 Gérard n'est pas un violent, Gérard n'est pas un violeur.
00:59:38 Il a été très bien défendu par Carole Bouquet,
00:59:41 qui a vécu avec lui pendant dix ans et qui le connaît très bien.
00:59:44 Moi, je les ai vus ensemble.
00:59:46 Et tout ce que je sais de lui me permet de dire
00:59:52 que c'est pas un violeur, mais qu'il a la main aux fesses facile.
00:59:56 - Mais il y a des... - Il est pas un drame épouvantable.
01:00:00 - Mais, madame, il y a des...
01:00:02 - Moi, on m'a jamais mis la main aux fesses.
01:00:04 Pourtant, elles étaient très jolies, mes fesses.
01:00:06 Mais...
01:00:07 Puis si on faisait quelque chose qui me plaisait pas,
01:00:11 bon, ben... pouf!
01:00:13 - Ça repartait.
01:00:14 - Ben, ça partait, ça partait.
01:00:16 J'ai des bras pour m'en servir et des jambes aussi.
01:00:19 - Alors, je voulais vous montrer un extrait.
01:00:22 - Contre Gérard Depardieu.
01:00:24 - Comment vous...
01:00:26 Il y a des plaintes, je veux dire, pas pour des mains aux fesses.
01:00:29 Madame, il y a... - Comment?
01:00:31 - Les plaintes contre Gérard Depardieu, c'est pas pour des mains aux fesses.
01:00:34 - Je ne veux pas m'en mêler, ça ne me regarde pas.
01:00:37 Gérard est un ami, ce n'est pas un violeur.
01:00:40 Et je ne veux pas m'en mêler, ça ne me regarde pas.
01:00:43 - D'accord.
01:00:44 - Euh...
01:00:45 Je vous...
01:00:46 Je vois Philippe Bidjerre.
01:00:48 - Ah ben, moi, je suis passionné par ce que dit Judith Magre.
01:00:52 J'ai l'impression que la vertu que vous préférez,
01:00:56 c'est tout de même la liberté.
01:00:59 - Oui, mais la liberté n'exclut pas la vertu.
01:01:02 - Bien sûr, non, non, mais...
01:01:04 Je voulais dire que c'était une vertu fondamentale.
01:01:07 - Et la vertu, la vertu...
01:01:10 La qualité à laquelle vous attachez le plus d'importance,
01:01:15 c'est la liberté.
01:01:17 - Absolument.
01:01:18 - Vous avez bien raison.
01:01:20 - Absolument.
01:01:21 - Vous avez bien raison.
01:01:23 Alors, je voulais vous montrer...
01:01:25 Je ne sais pas si vous avez des souvenirs très précis.
01:01:28 Je ne connaissais pas cette pièce, pour vous dire.
01:01:31 Je crois qu'elle n'a jamais été remontée.
01:01:33 On aime bien, de temps en temps, montrer des images d'archives.
01:01:36 Vous avez joué, il y a 50 ans,
01:01:38 M. Amilcar, qui est une pièce de Yves Jamiac.
01:01:43 Personne n'a jamais remonté cette pièce dans Paris.
01:01:47 Alors, je ne sais pas si le texte est intéressant,
01:01:50 très intéressant, si on pourrait...
01:01:52 - C'est des souvenirs allemands.
01:01:54 Je vous parle de M. Amilcar.
01:01:55 - Alors, on voit d'abord l'archive,
01:01:57 parce que Robert Hirsch parle de vous.
01:01:59 On est dans 1974, il vient de quitter le français.
01:02:02 Et il y a tout le talent de Robert Hirsch
01:02:05 dans l'extrait que vous allez voir.
01:02:07 - C'est un magistère.
01:02:08 - Non seulement il parle de vous, mais il joue.
01:02:10 Comédien extraordinaire, Robert Hirsch,
01:02:12 qui a joué, qui était encore sur scène.
01:02:14 Il est mort il y a très peu de temps.
01:02:16 - Le père de Florian Zeller.
01:02:17 - Exactement.
01:02:18 Mais vraiment, c'est un comédien formidable.
01:02:20 Mais l'extrait que vous allez voir,
01:02:21 j'espère, va vous faire plaisir.
01:02:23 - Dans cette pièce, M. Amilcar,
01:02:26 vous avez Judith Magre pour partenaire.
01:02:28 C'est à votre demande.
01:02:29 - C'est-à-dire que ça s'est fait...
01:02:31 Alors, ça a été aussi un coup de foudre.
01:02:33 Un coup de foudre pour Judith, il y a longtemps que je l'ai,
01:02:35 mais c'est une amie de longue date,
01:02:37 et c'est une actrice.
01:02:39 Et puis, on s'est rencontrés dans la loge de Jacqueline Maillan,
01:02:43 histoire de la générale de Mme Sangène,
01:02:45 et on s'est croisés.
01:02:46 Et Judith, entre deux têtes, m'a dit,
01:02:48 "Alors, t'es libre maintenant,
01:02:49 "peut-être qu'on va pouvoir jouer ensemble."
01:02:51 C'est mon rêve.
01:02:52 Et puis bon, c'est comme ça.
01:02:53 Et quatre jours après, Charon me donnait la pièce.
01:02:55 Et au bout de huit pages, je me suis dit,
01:02:57 "Ca y est, c'est Judith."
01:02:59 - Depuis 40 ans.
01:03:00 - Ah non, c'est pareil, je dis.
01:03:01 - Hein?
01:03:02 - C'est pareil, oui.
01:03:03 - C'est pareil.
01:03:04 - À toute fin d'utile, je vous signale
01:03:06 que vous m'avez déjà servi votre anxiété hier soir.
01:03:09 - Certainement pas.
01:03:10 - Je m'en viens pas.
01:03:11 - Hier soir, il était question de mon inquiétude.
01:03:13 - C'est pareil.
01:03:14 - Depuis Richelieu, 40 académiciens se penchent
01:03:16 en permanence sur chaque mot de la langue française.
01:03:18 Et si inquiétude et anxiété avaient le même sens,
01:03:20 un de ces messieurs aurait tout de même fini par s'en apercevoir.
01:03:23 - Peut-être un timide qui n'a pas osé le dire.
01:03:27 Bonsoir, mon ange.
01:03:29 - Ah, on te prend?
01:03:31 - Disons qu'on améliore.
01:03:33 (toc-toc!)
01:03:35 - Bonsoir, toi.
01:03:42 - C'est entendu, mon ange, nous nous coucherons tôt.
01:03:44 - Ah, qu'est-ce que...
01:03:45 - Non, mais ne proteste pas.
01:03:46 Ta façon de me dire bonsoir prouve bien
01:03:48 que tu n'as pensé qu'à ça toute la journée.
01:03:50 - Et quand bien même.
01:03:52 Plutôt flatteur pour un mari, non?
01:03:54 Depuis 20 ans de mariage.
01:03:56 - Certes, mais nettement insuffisant
01:03:58 quant à ce qui devrait meubler l'esprit de sa ligne épouse.
01:04:01 - Il y a dans cet extrait, je trouve, d'abord une autorité
01:04:05 que vous avez, une sensualité et une modernité.
01:04:11 - Quelle voix!
01:04:12 - Dans le jeu, exactement.
01:04:14 Et une voix, effectivement, mais quelque chose
01:04:17 d'incroyablement naturel et moderne.
01:04:19 Ça, c'est un extrait qu'à 50 ans, c'est une manière de jouer...
01:04:21 - Ah oui, je suis naturel, je ne me suis jamais forcé
01:04:23 pour quoi que ce soit.
01:04:25 - Oui.
01:04:26 Mais cette pièce, alors, je ne la connaissais pas.
01:04:28 Je ne sais pas si elle a été...
01:04:29 J'ai regardé, je crois qu'elle a été montée
01:04:31 qu'une seule fois à Paris, cette pièce avec Robert Hirsch.
01:04:34 - D'abord, Robert n'était plus là.
01:04:37 Et puis...
01:04:39 C'est un souvenir merveilleux, monsieur Amilcar.
01:04:42 D'abord à cause de Robert, avec qui je m'entendais
01:04:45 merveilleusement bien, qui a été toujours un grand,
01:04:48 grand, grand ami jusqu'à sa mort.
01:04:51 Ensuite, ce qui m'a permis de rencontrer Nouraïef.
01:04:54 Et ça, ça a été une grande aventure.
01:04:57 Nouraïef était dans la salle le jour de la première.
01:05:00 Et l'habilleuse vient me dire,
01:05:03 "Nouraïef est dans la salle, il veut te voir
01:05:06 à la fin de la représentation."
01:05:08 Ah! Oh là là!
01:05:10 Alors, à la fin de la représentation,
01:05:12 c'était le jour de la première, il y avait toujours
01:05:14 les journalistes, on va dans une loge.
01:05:16 Attends, j'arrive dans ma loge.
01:05:18 Nouraïef venait de partir, il avait attendu 20 minutes.
01:05:21 Je pleure.
01:05:23 J'embrasse la chaise sur laquelle il avait posé
01:05:26 ses fesses, c'était mon adoration.
01:05:29 Le lendemain, j'arrive, c'est mon grand ami
01:05:32 Yves Davard, qui, je vois arriver,
01:05:35 qui fonce sur moi, Nouraïef.
01:05:38 Et on est devenus amis.
01:05:41 C'est une histoire formidable.
01:05:43 C'est pas formidable d'être ami avec Nouraïef?
01:05:45 - Ah, c'est absolument formidable, bien évidemment,
01:05:48 d'être ami avec lui, comme vous avez été ami avec,
01:05:51 j'ai envie de dire, beaucoup de gens dans le cinéma français
01:05:54 qui vous ont toujours considéré comme quelqu'un d'un peu...
01:05:57 - À part. Et tout le monde est à part.
01:06:00 - Bah, pas tout le monde.
01:06:02 - Bah, si. Chacun de nous, on est à part.
01:06:05 - Cette pièce que vous faites aujourd'hui
01:06:09 au Théâtre de Poche, avec ses héroïnes de racine,
01:06:14 chaque lundi, comment l'idée est venue
01:06:17 de jouer ces héroïnes?
01:06:20 - Je sais pas, c'est mon ami Anita Aurel
01:06:23 qui était productrice de théâtre, avec qui j'ai beaucoup travaillé,
01:06:26 qui en a parlé, qui en a parlé à Stéphanie.
01:06:29 Je lui ai dit, bon, ouais, ouais, bon, d'accord, pourquoi pas?
01:06:33 Et...
01:06:36 Bon, puis c'est parti comme ça, puis...
01:06:39 Puis j'ai pensé, oh là là, il faut que j'apprenne tous ces vers.
01:06:42 Je les ai appris, ça m'a fait faire un petit effort de mémoire.
01:06:46 Et puis...
01:06:49 Ça marche. Ça marche.
01:06:52 - Et c'est chaque lundi, c'est à 19h, c'est donc les héroïnes...
01:06:55 - Et avec Olivier Barraud, qui est devenu un ami,
01:06:58 qui est un personnage merveilleux,
01:07:01 intelligent, cultivé, adorable avec moi,
01:07:04 qui me... qui a de la considération
01:07:08 et de la tendresse pour moi, ce qui m'étonne toujours,
01:07:11 et qui me fait plaisir. Et je suis très content
01:07:14 de le retrouver tous les lundis. Quand c'est pas lui, d'ailleurs,
01:07:17 c'est Stéphanie Tesson qui le remplace pendant quelques jours,
01:07:20 ma grande amie, comme... C'est une Tesson,
01:07:23 la famille Tesson, ça, c'est... c'est ma famille.
01:07:26 - Olivier Barraud qui a longtemps présenté un livre,
01:07:29 un jour, notamment, sur François. Alors, parmi toutes ces héroïnes,
01:07:32 quelle est, chez Racine,
01:07:35 l'héroïne, la tragédienne que vous trouvez
01:07:38 la plus proche de vous?
01:07:41 - Ha! Ha! Ha!
01:07:44 Vous savez, elles sont toutes...
01:07:47 "Je l'aime, il m'aime,
01:07:50 on peut pas s'aimer, y a la raison d'état, c'est affreux."
01:07:53 Alors, y a une vieille salope, Agrippine,
01:07:56 alors, elle, quand elle a pas ce qu'elle veut, quand y a une loi
01:07:59 qui lui plaît pas, elle se tape tout le Sénat,
01:08:02 on change la loi, elle obtient ce qu'elle veut.
01:08:05 Et c'est comme ça, d'ailleurs, qu'elle a réussi à faire nommer
01:08:08 son fils roi.
01:08:11 Quand son mari est mort,
01:08:14 comme ça l'arrangeait pas que le fils soit roi tout de suite,
01:08:17 elle a caché la mort, elle a fait brûler de l'encens
01:08:20 pour la santé du roi qui était déjà mort,
01:08:23 et puis quand le fils a été bien prêt pour prendre...
01:08:26 - On rappelle qui est le fils d'Agrippine, quand même.
01:08:29 - Hein? - On rappelle qui est le fils d'Agrippine, c'est Néron.
01:08:32 - Oui, oui. Et quand elle l'a bien préparé, quand tout allait bien,
01:08:35 elle a annoncé
01:08:38 la mort de son mari et le règne de son fils.
01:08:41 Elle était très contente.
01:08:44 - Bon, et c'est celle... Je reprendrai pas comment vous la qualifiez,
01:08:47 mais c'est d'elle dont vous vous trouvez la plus proche?
01:08:50 - Oh, la plus proche, la plus proche...
01:08:53 Non, mais elle me fait rigoler. Elle est drôle.
01:08:56 - C'est vrai que Phèdre est moins drôle, peut-être.
01:08:59 - Les autres, elles sont toujours très, très malheureuses.
01:09:02 Alors, on a tous été malheureux dans sa vie,
01:09:05 de temps en temps, pour une histoire d'amour.
01:09:08 Vous avez été malheureux, quelquefois?
01:09:11 - Oui, vous allez pas me le dire là, mais...
01:09:14 - J'en parle le dimanche, parfois, quand j'écris.
01:09:17 - Ça crée beaucoup de choix et ça fait beaucoup souffrir.
01:09:20 - Non, mais est-ce que l'amour est fait pour souffrir?
01:09:23 C'est une bonne question que vous posez là.
01:09:26 Moi, souvent, j'ai dit à mes filles, c'est une histoire d'amour
01:09:29 te faire souffrir, tu l'arrêtes. Bon. Est-ce que j'ai raison ou pas?
01:09:32 Je n'en sais rien. Est-ce que l'amour, c'est fait pour souffrir en même temps?
01:09:35 - Non, elle le fait pas exprès. - Mais est-ce qu'il faut arrêter...
01:09:38 - C'est bien des propos de père, mon Dieu. - C'est vrai.
01:09:41 Mais est-ce qu'il faut arrêter une histoire d'amour quand elle fait souffrir?
01:09:44 C'est une bonne question.
01:09:47 - Écoutez, il n'y a pas deux histoires d'amour qui se ressemblent.
01:09:50 C'est pas les pères qui peuvent s'en mêler.
01:09:53 On se débrouille comme on peut.
01:09:56 - Oui, mais parfois, tes filles, elles viennent t'en parler.
01:09:59 Donc, qu'est-ce qu'il faut leur dire? - Comment?
01:10:02 - Quand elles viennent t'en parler. - Aux filles?
01:10:05 - Oui, parfois, ça peut arriver, forcément.
01:10:08 - Vous dites aux filles que quand elles sont malheureuses, elles viennent pleurer dans votre giron
01:10:11 et que vous les consolerez.
01:10:14 On ne peut pas faire grand-chose.
01:10:17 - A votre avis, vous avez été plus malheureuse en amour
01:10:20 ou que vous avez rendu les gens malheureux
01:10:23 que les hommes malheureux?
01:10:26 - Non, j'ai été très heureuse, très malheureuse. Les autres aussi.
01:10:29 Ça dépend.
01:10:32 - Non, dans la question, c'est vous qui avez plus quitté que vous n'avez été quitté.
01:10:35 C'est ça, la question?
01:10:38 - Vous savez, en 97 ans, on a le temps de voir beaucoup de gens mourir.
01:10:41 Moi, j'ai eu des histoires d'amour qui se sont terminées.
01:10:44 Une fois, j'étais dans une île,
01:10:47 j'attendais l'arrivée de mon grand amour.
01:10:50 Et bien, c'est pas lui qui est arrivé.
01:10:53 C'est une lettre m'annonçant qu'il venait de mourir.
01:10:56 Ah ben oui.
01:10:59 Il y a des trucs comme ça dans la vie.
01:11:02 C'est pas drôle.
01:11:05 - Et quand une histoire d'amour se termine,
01:11:08 qu'est-ce qu'il faut dire?
01:11:11 Qu'est-ce que vous disiez?
01:11:14 - Il n'y en a pas deux qui se ressemblent.
01:11:17 Il n'y a pas deux hommes qui se ressemblent.
01:11:20 Je ne sais pas, ça ne me regarde pas.
01:11:23 - Quand vous en aviez assez d'un homme, qu'est-ce que vous faisiez?
01:11:26 Partiez?
01:11:29 - Il n'y a pas deux histoires qui se ressemblent.
01:11:32 Il n'y a pas deux hommes qui se ressemblent.
01:11:35 Il n'y a pas deux femmes qui se ressemblent.
01:11:38 On ne peut pas donner de conseils.
01:11:41 - On ne peut pas donner de conseils?
01:11:44 - Non.
01:11:47 - Donc, il ne faut pas?
01:11:50 - Il faut pas.
01:11:53 - Je n'ai pas de neveu et de nièce que j'adore.
01:11:56 Si on vient pleurer dans votre giron,
01:11:59 il faut les consoler, les emmener en voyage.
01:12:02 Je ne sais pas.
01:12:05 Je ne peux pas vous donner des conseils de père.
01:12:08 Je ne sais pas ce que c'est.
01:12:11 Je ne suis pas mère.
01:12:14 Vous traitez bien vos enfants.
01:12:17 - Manifestement, ça a été au centre de votre vie, l'amour.
01:12:20 - Dans beaucoup de vies.
01:12:23 En 97 ans, on a le temps.
01:12:26 - Il y a des centres d'intérêt dans la vie.
01:12:29 Il y en a qui sont intéressés par le pouvoir.
01:12:32 Il y en a d'autres qui vont être intéressés par l'art.
01:12:35 Il y en a d'autres qui vont être intéressés par l'amour.
01:12:38 Tout le monde est inégal sur ces centres d'intérêt.
01:12:41 - Oui, c'est vrai.
01:12:44 C'est...
01:12:47 Et par les hommes que j'avais dans ma vie et par mon métier.
01:12:50 Il fallait que j'aie les deux.
01:12:53 Quand il y avait un des deux qui n'allait pas,
01:12:56 ça n'allait pas, non.
01:12:59 Je m'arrangeais pour que...
01:13:02 J'attendais que ça s'arrange.
01:13:05 Ça ne s'arrange pas toujours.
01:13:08 Il y a des gens qui meurent et on est malheureux.
01:13:11 - Vous avez toujours été dans la béatitude ?
01:13:14 - Toujours.
01:13:17 C'est exactement le mot qui convient.
01:13:20 - Vous me faites rire.
01:13:23 - C'est exactement le mot qui convient.
01:13:26 Le portrait idéal d'un homme.
01:13:29 C'est quoi un homme idéal ?
01:13:32 - Du quoi ?
01:13:35 - L'homme idéal, c'est qui ?
01:13:38 C'est l'homme et qui m'aime.
01:13:41 En général, je suis tombé sur des gens qui n'étaient pas cons.
01:13:44 Qui n'étaient pas trop moches.
01:13:47 Mais la beaucheté, ça aussi, ça ne veut rien dire.
01:13:50 On peut trouver beau des gens que d'autres ne trouvent pas beau.
01:13:53 - Vous nous raffurez.
01:13:56 - Ce qui compte, c'est...
01:13:59 Toutes mes histoires d'amour
01:14:02 ont toujours commencé au premier coup d'oeil.
01:14:05 J'ai toujours su, à la première seconde,
01:14:08 que j'aurais une histoire d'amour.
01:14:11 Ça a toujours été comme ça.
01:14:14 - C'est vrai ?
01:14:17 - Toujours, toujours.
01:14:20 - Il faut que ça aille vite, tout de suite ?
01:14:23 - Non, pas forcément.
01:14:26 Mais j'ai toujours su, au premier regard,
01:14:29 qu'il allait se passer quelque chose.
01:14:32 Bon.
01:14:35 Chacun son truc.
01:14:38 - L'homme idéal.
01:14:41 Voilà une question intéressante.
01:14:44 - Il y a beaucoup de questions à vous poser.
01:14:47 - Il y a Marine Lançon qui me dit...
01:14:50 Évidemment, il y a beaucoup de jeunes gens qui nous écoutent.
01:14:53 Le pire défaut d'un homme,
01:14:56 c'est de ne pas m'aimer si je l'aime.
01:14:59 - Mais ça n'est pas arrivé, ça ?
01:15:02 - Je ne sais plus.
01:15:05 Non, mais j'ai été comme tout le monde.
01:15:08 Il y a eu des moments tristes.
01:15:11 Oui, des ruptures provoquées par moi,
01:15:14 par l'autre, des morts.
01:15:17 Vous savez, en 97 ans,
01:15:20 on a le temps d'avoir passé à l'école.
01:15:23 On a le temps de se faire des affaires.
01:15:26 - Est-ce qu'il y a des hommes
01:15:29 qui vous ont résisté,
01:15:32 qui ont résisté à votre charme ?
01:15:35 - Des hommes qui quoi ?
01:15:38 - Qui ont résisté à votre charme ?
01:15:41 - Oui, c'est la question que pose Philippe Guibert.
01:15:44 - On n'est pas responsables.
01:15:47 - Je n'ai jamais résisté à faire du charme.
01:15:50 Ou ça se passait instantanément.
01:15:53 - C'est vrai ce que vous dites.
01:15:56 - Oui, c'est vrai.
01:15:59 - La fulgurance du premier regard.
01:16:02 - J'avais un homme à court...
01:16:05 - Est-ce que sur la jeunesse...
01:16:08 - Mon regard, ça marche ?
01:16:11 J'ai toujours fonctionné comme ça.
01:16:14 - Au feeling, à l'instinct ?
01:16:17 - D'accord.
01:16:20 - Il faut l'espérer.
01:16:23 - Sur la jeune génération,
01:16:26 quel regard vous portez sur les jeunes comédiens ?
01:16:29 Est-ce que vous avez toujours un enthousiasme
01:16:32 pour des films que vous découvrez,
01:16:35 pour des pièces de théâtre,
01:16:38 pour ces jeunes acteurs qui vont prolonger la vie
01:16:41 que vous avez eue, la vie artistique ?
01:16:44 - Il y a des acteurs formidables.
01:16:47 Ne me faites pas citer de nom.
01:16:50 C'est tôt le matin, je perds la tête.
01:16:53 - Là, vous ne perdez pas la tête.
01:16:56 Ce qui est intéressant, c'est qu'il y a toujours
01:16:59 un enthousiasme, un émerveillement possible,
01:17:02 même dans le grand âge, pour aimer des choses nouvelles.
01:17:05 - Oui, pour aimer...
01:17:08 Pour aimer de nouveaux acteurs,
01:17:11 pour aimer de nouvelles pièces,
01:17:14 pour aimer de nouveaux tableaux,
01:17:17 pour aimer des gens nouveaux.
01:17:20 On n'est pas là comme un vieux crouton
01:17:23 à rien voir, à rien faire,
01:17:26 à ne pas parler, à ne pas rencontrer des gens.
01:17:29 Je suis contente de vous voir,
01:17:32 je suis contente de rencontrer tout le monde.
01:17:35 Ça me fait plaisir.
01:17:38 Eux, ils s'en foutent, mais moi, je m'en fous pas.
01:17:41 - Il est ravi.
01:17:44 - Il est menteur, c'est pas grave.
01:17:47 - Il est 10h30,
01:17:50 et ça nous fait plaisir que vous soyez là.
01:17:53 - Moi aussi, ça me fait plaisir.
01:17:56 - Les gens sont heureux de vous voir.
01:17:59 Ils iront peut-être au Théâtre de Poche,
01:18:02 Andromaque, Bérenice, Fèdre,
01:18:05 Attali, Britannicus, que le jour commence
01:18:08 et le jour finisse, Bajazay.
01:18:11 C'est vrai que c'est
01:18:14 un moment vraiment intéressant,
01:18:17 un moment suspendu peut-être
01:18:20 que ce rendez-vous du lundi soir.
01:18:23 Quand j'avais 7 ans, écrivez-vous,
01:18:26 j'avais appris par cœur le songe d'Attali,
01:18:29 parce que les histoires de rêve, de fantômes me fascinaient.
01:18:32 Je me mettais devant la glace dans la chambre de mes parents
01:18:35 en tenant des frissons. Je ne l'ai jamais joué.
01:18:38 Le seul texte que je connaisse par cœur.
01:18:41 - C'est vrai. - Et vous pouvez nous dire quelques...
01:18:44 (rires)
01:18:47 - Oh, un songe...
01:18:50 "Mais de vraies inquiétudes, un songe,
01:18:53 "entretient dans mon cœur un chagrin qui le ronge.
01:18:56 "Je l'évite partout, partout qu'il me poursuit.
01:18:59 "C'était pendant l'horreur d'une profonde nuit.
01:19:02 "Je me suis emparé. Ça suffit comme ça. Venez me voir jouer."
01:19:05 (rires)
01:19:08 - Bravo. - "Sommeil à la midi", les titres à 10h31.
01:19:11 ...
01:19:14 - Un discours sur l'autorité qui marque son 100e jour à Matignon.
01:19:17 Vous le voyez sur ces images en direct,
01:19:20 arrivée de Gabriel Attali à Viry-Châtillon,
01:19:23 2 semaines après le décès de Shem Seddin,
01:19:26 adolescente abassée à mort à la sortie de son collège.
01:19:29 Prise de parole du Premier ministre à 11h.
01:19:32 Un événement à suivre, évidemment, en direct, sur notre antenne.
01:19:35 Un sondage CSA pour ces news sans appel.
01:19:38 "Vous êtes 93% à penser qu'il faut durcir
01:19:41 "les sanctions pénales à long compte des auteurs de Rodéo Sauvage
01:19:44 "contre 7% de non.
01:19:47 "Un phénomène qui s'intensifie en France et qui inquiète
01:19:50 "riverains et forces de l'ordre."
01:19:53 Et puis, le Conseil de sécurité doit se prononcer dans la journée
01:19:56 pour la révision palestinienne à l'ONU,
01:19:59 une initiative qui, sauf surprise, semble vouer à l'échec
01:20:02 en raison de l'opposition américaine.
01:20:05 - Je vais vous faire écouter une musique
01:20:08 et vous allez me dire, alors, si vous connaissez
01:20:11 l'auteur de cette musique.
01:20:14 Peut-être que vous n'allez pas jouer,
01:20:17 cher Gauthier, parce que comme vous êtes...
01:20:20 Pourquoi ? Parce qu'il est possible que vous connaissiez...
01:20:23 - Vous allez dire plus cultivé que les autres ?
01:20:26 - Non, ça, je suis pas cultivé, non, mais...
01:20:29 C'est intéressant, parce que, écoutez cette musique
01:20:32 et vous allez me dire qui chante ou qui produit cette musique.
01:20:35 - Je suis dans le game en claquette sur bête
01:20:38 Je fucke les poles qui parlent de moi sur net
01:20:41 Je suis sous potion, asture 2-3 sur le pet
01:20:44 Au fait, on grimpe, on voit les ébouts sur le check
01:20:47 Un, un, on toquait pas ça Un, un, à la cabeza
01:20:50 J'avoue que c'est trop peu articulé pour moi.
01:20:53 (rires)
01:20:56 - C'est pas le son de Nathalie.
01:20:59 - Non, c'est correct. - Je vous l'accorde.
01:21:02 - C'est intéressant. Sabrina ? - Jul.
01:21:05 - Jul, exactement. Alors, pourquoi, Jul, vous connaissiez...
01:21:08 - Il a rendu le Vélodrome et le Sat de France en quelques heures.
01:21:11 - C'est ça qui est intéressant. Pourquoi je vous fais écouter cette musique ?
01:21:14 - En quelques minutes. - Pourquoi je vous fais écouter cette musique ?
01:21:17 - Parce que la musique, c'est souvent générationnel.
01:21:20 Donc, nous, on est un peu éloignés de cette musique et on a tort
01:21:23 parce qu'on devrait l'écouter. C'est ce que j'ai fait pour ma nouvelle amie
01:21:26 Aya Nakamura. Et quand tu écoutes, tu peux trouver des choses intéressantes.
01:21:31 Alors que, évidemment, si tu n'écoutes pas, tu ne peux pas savoir ce que c'est.
01:21:34 Et ce qui m'intéresse chez Jul, c'est qu'il a rempli le Sat de France et le Vélodrome...
01:21:40 - En quelques minutes. - En combien ?
01:21:42 - Je ne sais pas, je n'ai pas le temps. - En 30 minutes, hier.
01:21:45 - En 30 minutes, hier. Et les serveurs ont explosé.
01:21:48 Et on n'en parle jamais, nous. Parce qu'effectivement, les gens même
01:21:51 qui nous écoutent, qui ont souvent plus de 50 ans, c'est souvent la moyenne d'âge
01:21:56 qui est donnée pour une chaîne d'info, eh bien, ces gens-là, ils ne connaissent pas Jul.
01:22:01 Ils ne savent pas qui est Jul. Et c'est intéressant de s'intéresser...
01:22:05 - S'ils ont des enfants, ils peuvent savoir. - Oui, mais c'est intéressant
01:22:08 de s'intéresser à ce qui intéresse les autres, par définition,
01:22:11 de ne pas être complètement déconnecté de la vie.
01:22:14 - Le Vélodrome, ça va être une folie, parce qu'il est marseillais.
01:22:17 - C'est votre article de dimanche prochain ? - Comment ?
01:22:19 - Jul, c'est l'article pour dimanche. - Non, dimanche prochain, c'est d'autre chose.
01:22:22 - Bon, je vais remercier... - On a hâte de vous voir dans la foule
01:22:25 pour un concert d'Ayana Kamoura dans la France.
01:22:28 Vous pouvez y aller avec Georges Fenech, parce qu'il se déhanche aussi,
01:22:30 Georges Fenech, sur Ayana Kamoura, maintenant.
01:22:32 - Je préfère... - Tu as vu des vidéos exclusives, je peux vous dire ?
01:22:34 - Bon, moi, je vais remercier, comment dire, Judith Mag.
01:22:38 On va passer un message de sympathie à Nathalie Dupuis, qui nous écoute.
01:22:43 - Oui. - Cette chère Nathalie, évidemment,
01:22:46 qui est journaliste à elle, et qui est très proche de vous.
01:22:50 - Je n'ai pas d'enfant, mais j'ai des neveux et nièces absolument formidables.
01:22:53 - Et qui s'occupe de vous. - Enfin, qui m'aime bien,
01:22:56 qui me téléphone, qui viennent me voir, avec qui je rigole,
01:22:58 avec qui je bois des coups, c'est formidable.
01:23:00 - Ce qui est bien aussi, c'est qu'on peut arriver à un certain âge
01:23:04 et être quand même joyeuse, ne pas ratiociner tout le temps,
01:23:08 ne pas toujours parler du passé. - Quand je suis avec les autres...
01:23:12 - Par exemple. - Je ne vais pas leur raconter
01:23:14 que j'en ai marre, non ? - Vous en avez marre ?
01:23:17 - Je suis avec vous, je suis contente. - Mais vous en avez marre, non ?
01:23:20 - Ça ne vous regarde pas. - Bonne réponse.
01:23:23 Vous avez parfaitement raison. Je suis d'accord avec vous.
01:23:25 - Il faut venir plus souvent pour le recadrer. - Exactement.
01:23:28 Mais n'en baille pas. C'était un plaisir, en tout cas.
01:23:31 - Merci, Pascal. - Non, vraiment, c'était un grand plaisir.
01:23:34 Et puis je rappelle que vous êtes donc au Théâtre de Poche.
01:23:39 Judith prend racine au Poche et c'est bien de vous avoir écouté longuement ce matin.
01:23:45 Je vais remercier Nicolas Bayet qui était à la réalisation,
01:23:49 Rémi qui était à la vision, Yannick qui était au son,
01:23:51 Marine Lanson était avec nous, Félix Pérolas comme tous les matins,
01:23:54 Jean-Marc Morandini dans une seconde,
01:23:57 toutes ces émissions sont retrouvées sur cnews.fr, bien évidemment,
01:24:00 et nous on se retrouve ce soir. Bonne journée.

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