Pascal Praud et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité dans #HDPros
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00:00:00 Bonjour à tous et bienvenue sur Europe 1 ce matin jusqu'à 9h30 et sur CNews jusqu'à 10h30 pour l'heure des pros.
00:00:06 Ce sont toujours les mêmes mots, la litanie des indignations.
00:00:10 "Inadmissible", dit l'un, "intolérable", rancherit l'autre.
00:00:15 "Nous veillerons", assurent-elles, "nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir,
00:00:20 nous mettrons en œuvre tous les moyens".
00:00:22 Et comme dans la chanson de Francis Cabrel, ça continue, encore et encore.
00:00:27 Ça continue parce que les mêmes causes produisent les mêmes effets.
00:00:30 40 policiers sont attaqués chaque jour et dimanche à la Courneuve, des jeunes gens, parfois mineurs,
00:00:35 âgés le plus souvent de moins de 25 ans, ont mitraillé à coups de tir de mortier un commissariat durant une heure.
00:00:42 Jeune Jean, pour certains, connu des services de police, est déjà interpellé au mois de juin dernier.
00:00:49 Que faire ? C'est assez simple.
00:00:51 Celui qui touche un policier qui attend à sa sécurité 10 ans de prison,
00:00:58 automatisité de la peine, pas de possibilité pour le magistrat d'adapter la sanction.
00:01:05 On me dira que c'est anti-constitutionnel, on me dira qu'il n'y aura pas de place de prison,
00:01:09 on me dira que la peine est trop lourde, on me dira tout ce qui fait que rien ne s'arrête.
00:01:15 La parole politique est décrédibilisée parce que chacun comprend que le chant des colères
00:01:20 est une romance sans effet.
00:01:22 Dans une société de plus en plus violente, il faut changer de braquet, changer de logiciel, si vous préférez.
00:01:30 Mais je crois déjà avoir dit tout ça.
00:01:32 Il est 9h, Chana Lusso.
00:01:34 Bonjour Pascal, bonjour à tous.
00:01:46 Gérald Darmanin et Eric Dupond-Moroti sont attendus aujourd'hui à Marseille.
00:01:50 Marseille qui est de plus en plus gangrénée par le trafic de drogue.
00:01:54 Une opération place nette a débuté hier dans la cité de la Castellane,
00:01:57 l'un des plus gros points d'île de la ville.
00:01:59 Et ce matin sur CNews, le policier Rudy Mana a tenu à défendre l'action des forces de l'ordre.
00:02:04 Les collègues y vont tous les jours, on a des policiers blessés tous les jours
00:02:09 parce qu'ils interpellent ces individus qu'ils ne se laissent pas faire.
00:02:12 On met à disposition de la justice.
00:02:14 C'est vrai que parfois on fait un peu la gueule parce que les condamnations ne sont pas assez fortes
00:02:18 et ça nous fout un peu les boules de voir qu'on s'est roulé par terre avec des mecs
00:02:22 et que le lendemain ils sont libérés.
00:02:23 Là on a des opérations qui sont mises en place, franchement ça frappe fort.
00:02:27 On ne peut pas reprocher au ministre de l'Intérieur de faire ça
00:02:29 parce qu'au moins il tente quelque chose, il fait des choses.
00:02:31 La fonction publique se met en grève.
00:02:34 8 syndicats appellent à se mobiliser pour obtenir de meilleurs salaires.
00:02:37 Ce mouvement devrait particulièrement toucher l'éducation nationale.
00:02:41 Et de nombreux rassemblements sont attendus partout en France,
00:02:44 notamment devant les préfectures.
00:02:46 Le CRIF, le Conseil représentatif des institutions juives de France,
00:02:50 a fêté ses 80 ans à l'occasion de cet anniversaire.
00:02:53 Une cérémonie a été organisée à l'Elysée hier soir.
00:02:56 Emmanuel Macron a pris la parole et a promis d'être intraitable contre l'antisémitisme,
00:03:01 notamment après ce qui est arrivé à Sciences Po Paris.
00:03:03 Nous avons été intraitables pour réprimer l'antisémitisme où qu'il soit.
00:03:09 Dans la rue, derrière les écrans, dans nos universités.
00:03:12 Des enquêtes ont été ouvertes pour faire la lumière sur les faits
00:03:15 que vous avez mentionnés, monsieur le Président, à Sciences Po.
00:03:18 J'ai eu des paroles très claires la semaine dernière en Conseil des ministres
00:03:22 et sous l'autorité du Premier ministre,
00:03:24 le gouvernement veillera à ce que l'ordre républicain soit respecté.
00:03:28 Voilà pour l'essentiel de l'information, c'est à vous Pascal.
00:03:31 Merci beaucoup Chana, Charlotte Darnella, Georges Fenech.
00:03:34 En escale à Paris exceptionnellement, Vincent Herfouette.
00:03:38 - Allez, c'est son club d'autoprogramme.
00:03:40 - Joseph Massé, d'abord on vous remercie de venir nous voir de temps en temps.
00:03:44 - Il est venu de la lumière.
00:03:46 - Joseph Massé Scarron et Gautier Lebret.
00:03:50 Je vous propose d'écouter d'abord Valérie Ailler,
00:03:53 qui était pour la première fois ce matin sur CNews.
00:03:55 C'est intéressant, c'est la députée Renaissance qui va porter...
00:03:57 - Aux européennes.
00:03:59 - Aux européennes, quoi. Futur députée Renaissance.
00:04:01 - Elle est déjà députée européenne, à mon avis, oui, elle va être réélue.
00:04:04 - Bien sûr, oui.
00:04:06 - Elle est tête de liste.
00:04:08 - Il n'y a pas de doute pour elle.
00:04:10 - Je vous propose de l'écouter pour évoquer le sujet de
00:04:14 "Est-ce que je viens ou non à CNews pour parler et faire un débat ?"
00:04:19 Écoutons.
00:04:21 - Je serais présente, je parle à tout le monde,
00:04:23 et la démocratie c'est le débat, donc présente avec plaisir.
00:04:26 C'est sa décision, c'est la décision personnelle des candidats.
00:04:28 Moi je pense qu'il faut parler à tout le monde,
00:04:30 et je répondrai favorablement à toutes les invitations
00:04:34 qui permettent un débat structuré dans les règles de la démocratie.
00:04:37 - Alors, Manon Aubry, a priori, est sur la même ligne de La France Insoumise,
00:04:43 puisqu'elle viendra à ce débat organisé sur CNews.
00:04:46 On peut rappeler la date, d'ailleurs ?
00:04:48 - C'est le 30 mai. C'est très intéressant,
00:04:50 puisque dans l'opinion ce matin, on peut lire un cadre de La France Insoumise
00:04:54 qui dit effectivement que Manon Aubry devrait venir à ce débat,
00:04:57 contrairement à Raphaël Glucksmann, parce que je cite,
00:04:59 en parlant de Raphaël Glucksmann,
00:05:00 "Tout le monde n'a pas la chance d'avoir France Inter
00:05:02 pour faire sa campagne à sa place."
00:05:04 - Non mais ce qui est une réalité...
00:05:06 - Voilà un cadre de La France Insoumise.
00:05:07 - Ce qui est une réalité, Raphaël Glucksmann.
00:05:08 - Et Léon Desfontaines du Parti Communiste sera aussi présent.
00:05:10 - On rappelle ce qu'a dit Raphaël Glucksmann,
00:05:12 qui ne souhaite pas venir, mais lui-même est tenu prisonnier.
00:05:15 Je ne suis même pas sûr qu'il pense ça.
00:05:17 - Il sait doser Colombe.
00:05:18 - Tout à fait, Raphaël Glucksmann, mais voilà,
00:05:20 il n'est pas habitué au courage, Raphaël Glucksmann.
00:05:23 Donc voilà, c'est un fils d'eux qui est arrivé là.
00:05:27 Évidemment, s'il ne s'appelait pas Glucksmann,
00:05:29 il ne serait évidemment pas là où il est aujourd'hui, forcément.
00:05:32 Il a baigné dans un environnement ultra favorable.
00:05:35 Il veut défendre aujourd'hui les classes défavorisées
00:05:37 en ayant grandi dans les plus beaux quartiers.
00:05:39 Pourquoi pas, d'ailleurs ?
00:05:40 C'est news n'est pas une chaîne d'information comme une autre.
00:05:42 C'est une chaîne d'opinion qui promeut des thématiques d'extrême droite,
00:05:45 dont je ne me compte pas m'y rendre.
00:05:48 Je ne suis pas sûr qu'il représente exactement la France populaire.
00:05:52 Mais si on les...
00:05:54 En revanche, il représente bien France Inter.
00:05:56 Je trouve que c'est assez bobolande.
00:05:58 C'est la caricature de bobolande.
00:06:00 Il a tout de bobolande.
00:06:01 - Et la semaine dernière, sur C8,
00:06:03 Jérôme Gage a dit que, député PS,
00:06:05 il essaierait de convaincre Raphaël Glucksmann de se rendre à ce débat.
00:06:08 Il a préféré écouter Marie Toussaint et les écologistes.
00:06:10 - Il est tenu ! C'est un garçon qui est tenu.
00:06:13 Il a même une sorte de complexe de là où il vient.
00:06:16 C'est normal.
00:06:17 Parce que, comment dire, il faut donner des gages.
00:06:20 Spingos, bien né.
00:06:22 - Il est bien né, mais ce n'est pas tout à fait les bons quartiers.
00:06:26 Pardonnez-moi, parce que j'ai très bien connu André Glucksmann.
00:06:29 Et justement, à ce propos, ça me fait penser que,
00:06:31 sur la phrase célèbre, ils suivent parfois d'une personne pour épuiser un nom.
00:06:34 Mais je reviens plus particulièrement à M. Glucksmann.
00:06:37 Je reviens plus particulièrement à M. Glucksmann.
00:06:39 Quand on a un mouvement qui s'appelle "Place publique",
00:06:42 qu'est-ce que signifie la place publique, sinon l'agora ?
00:06:44 C'est-à-dire le lieu où on discute.
00:06:46 Et voilà.
00:06:47 Et donc, il est en train de nier...
00:06:49 Donc je propose, au lieu de "Place publique",
00:06:51 qu'il rebâtisse son mouvement "Place fermée" ou "Place unique".
00:06:53 - Est-ce que je peux rajouter un coup de pied de l'âne
00:06:56 aux propos brillants de mon voisin ?
00:06:58 - De quel ?
00:06:59 - André Glucksmann était un grand intellectuel français.
00:07:02 Qui s'est trompé pratiquement toute sa vie.
00:07:05 D'ailleurs, dans toutes les années 70, il était...
00:07:07 - Comme beaucoup, hein.
00:07:09 - Non, il a commencé stalinien dans les années 50.
00:07:11 - À part Jean-François Revelle, il s'est beaucoup trompé.
00:07:13 - Pardon, non, je ne suis pas d'accord avec vous.
00:07:15 Il était stalinien dans les années 50.
00:07:17 Il était maoïste dans les années 60.
00:07:20 Après, il était néo-conservateur dans les années 90.
00:07:23 Vraiment, il a fait une sorte de bêtisier intellectuel fascinant,
00:07:27 en étant, en même temps, en gardant toujours les cheveux longs,
00:07:30 et quelque chose de très sympathique en lui.
00:07:33 Bon. Son fils a été...
00:07:36 Son engagement politique est tout à fait hors du commun,
00:07:39 puisque son premier engagement, c'est en Géorgie.
00:07:42 Il est auprès du président Saccagevilli,
00:07:45 après la révolution des roses.
00:07:47 Et il est le compagnon de la vice-ministre de l'Intérieur.
00:07:50 Je vous rappelle que Saccagevilli et son gouvernement
00:07:53 ont été accusés de toutes sortes de crimes
00:07:55 par l'actuel gouvernement géorgien,
00:07:58 et que l'itinéraire politique de Raphaël Glucksmann,
00:08:02 qui avait pris la nationalité géorgienne,
00:08:04 avant de partir en Ukraine,
00:08:06 elle est très étonnante.
00:08:08 Ce n'est pas du tout un candidat bobo, comme vous l'imaginez.
00:08:12 C'est un personnage éminemment romanesque.
00:08:14 Je trouve la position de Glucksmann très blessante.
00:08:17 Blessante à l'égard de CNews,
00:08:19 de tous ceux qui participent régulièrement à ses émissions,
00:08:23 blessante à l'égard de toutes les équipes qui font vivre CNews,
00:08:26 de traiter comme ça, de manière à jeter comme ça l'opprom,
00:08:29 une chaîne d'extrême droite, condamnée,
00:08:31 et blessante pour les très nombreux téléspectateurs
00:08:35 qui nous regardent.
00:08:37 Donc il y a un côté sectaire, donneur de leçons.
00:08:40 Je trouve ça vraiment assez insupportable, c'est mon sentiment.
00:08:43 - On verra si c'est récompensé ou pas par des élections,
00:08:46 mais je crois que la vraie phrase clé, c'est que tout le monde n'a pas la chance
00:08:48 d'avoir France Inter pour faire sa campagne.
00:08:50 - Et c'est la France Insoumise qui le dit.
00:08:52 - Voilà, mais ça c'est une réalité.
00:08:54 C'est le candidat de France Inter, vous le verrez sur le service public,
00:08:58 c'est le candidat de ce monde.
00:09:00 C'est pour ça que j'ai dit bobo.
00:09:02 C'est exactement ce petit monde qui vit ensemble,
00:09:04 et qui trouve que c'est un garçon très propre sur lui,
00:09:08 et qui est parfait pour défendre les idées qui sont les leurs.
00:09:12 - Et ce petit monde, on peut le rajouter aussi,
00:09:14 vit dans l'entre-soi et vit dans l'espérance peut-être
00:09:19 que François Hollande aura une lucarne à la prochaine présidentielle.
00:09:22 - Écoutez, évidemment, il est reçu en majesté partout, François Hollande.
00:09:28 Il est tellement drôle, il est tellement sympathique, il devrait faire du stand-up.
00:09:31 - Il est troisième dans les sondages de popularité, par remettre Ifop pour Paris Match.
00:09:34 - Mais allons-y, allons-y gaiement.
00:09:36 Sandrine Rousseau, elle veut interdire ces news.
00:09:39 - C'est pas rapide.
00:09:40 - On fait un débat où la seule question c'est l'immigration,
00:09:44 le grand remplacement, le danger de l'étranger.
00:09:47 Si la seule question c'est celle-ci, ça suffit en fait.
00:09:50 - Est-ce que ces news la disent là ?
00:09:52 - Ces news, c'est quand même sa ligne éditoriale première.
00:09:55 C'est-à-dire que 90% du temps d'antenne, c'est sur les dangers que représente l'autre.
00:09:59 Donc ça suffit en fait.
00:10:00 Non mais vraiment, on peut pas continuer dans une démocratie
00:10:04 à pointer un seul et même responsable de tous nos maux,
00:10:07 qui serait la figure de l'étranger.
00:10:09 Enfin, ouvrir ces news 5 minutes,
00:10:11 c'est entendre que les étrangers violent les femmes françaises,
00:10:14 que les étrangers sont là pour grand remplacer...
00:10:17 - Alors on supprime l'autorisation des maîtres de ces news ?
00:10:20 - Eh ben je pense que c'est actuellement en débat à l'Assemblée nationale,
00:10:24 où il y a des auditions.
00:10:25 Moi je pense qu'il y a un message extrêmement clair à passer à ces news,
00:10:29 qui est que ça ne peut pas être une ligne éditoriale.
00:10:33 Assumer que d'empêcher le pluralisme
00:10:37 et de marteler des informations comme celles qui sont martelées.
00:10:41 - Il faut interdire à ces news d'émettre aujourd'hui ?
00:10:43 - Moi je pense que la question se pose.
00:10:45 Oui, la question se pose.
00:10:46 - La question se pose ?
00:10:47 - La question se pose.
00:10:48 - C'est génial.
00:10:49 La définition du pluralisme, c'est celui qui pense comme moi.
00:10:52 - J'ai une nouvelle définition.
00:10:53 - Moi je pense qu'il faut la remercier Madame Rousseau.
00:10:55 Parce que je pense qu'en fait,
00:10:57 c'est une formidable attachée de presse de ces news.
00:11:00 Vraiment, ouvrir ces news 5 minutes,
00:11:03 c'est entendre que les étrangers violent des femmes françaises.
00:11:06 - Alors ça, il faut répondre là-dessus.
00:11:07 Il faut répondre là-dessus, parce qu'elle nous reproche quoi ?
00:11:09 En fait, elle nous reproche d'avoir parlé de Claire.
00:11:10 - Il ne faut même pas répondre.
00:11:11 - Elle nous reproche d'avoir parlé de Claire,
00:11:13 qui a été violée par une personne sous auQTF.
00:11:15 Parce que ce n'était pas le bon bourreau,
00:11:16 et ce n'était pas la bonne victime.
00:11:17 Donc c'est ça qu'elle nous reproche.
00:11:19 - Je vous assure...
00:11:21 - Elle n'est pas en train de parler de Claire.
00:11:22 - Je pense que c'est la meilleure attachée de presse.
00:11:24 Je répète à tous ces gens qui peuvent venir sur notre plateau,
00:11:27 même Madame Rousseau, je peux la recevoir en tête à tête,
00:11:29 si elle a peur des autres.
00:11:31 - Vous ferez une très bonne audience, je pense.
00:11:32 - Mais j'en suis convaincu.
00:11:33 C'est tellement contre-productif, parce que tout ça est faux,
00:11:36 tout ça n'est pas vrai.
00:11:37 - Et à gauche, on est quand même passé de mai 68 à "il est interdit d'interdire"
00:11:40 à "il faut tout interdire".
00:11:41 - Mais ils veulent tous interdire.
00:11:42 On parlera plus tard de Najat Vallaud-Belkacem.
00:11:44 Mais je l'ai dit hier soir, Najat Vallaud-Belkacem,
00:11:46 elle veut rationner, dit-elle, le débit internet.
00:11:50 Ces gens sont...
00:11:52 - C'est la Chine, c'est la Russie.
00:11:54 - Ils ont...
00:11:55 Comme ils n'ont rien à dire sur les classes populaires,
00:11:59 qui était leur électorat de base, il y a 40 ans,
00:12:04 Pierre Moroy parlait aux bases populaires.
00:12:06 - Ah, ça c'est sûr.
00:12:07 - Bien sûr.
00:12:08 Comme ils n'ont rien à dire, qu'ils sont tous effectivement
00:12:11 déconnectés d'une réalité populaire,
00:12:13 Mme Vallaud-Belkacem, il y a quelques semaines,
00:12:16 elle a voulu quitter l'engagement politique.
00:12:18 Et elle a fait des avances pour être directrice générale
00:12:21 d'une grande fédération de sport.
00:12:23 Donc, voilà.
00:12:24 Et puis, comme ça n'a pas marché,
00:12:26 elle s'est remise dans la politique.
00:12:29 Donc, bien sûr, bien sûr que ces gens-là
00:12:32 ont du mal à trouver un public à qui parler.
00:12:35 En revanche, je voudrais que nous écoutions
00:12:37 peut-être pour la première fois Mme Rima Hassan,
00:12:40 qui s'est exprimée sur France Inter, précisément.
00:12:43 Donc, elle est septième sur la liste de LFI.
00:12:46 - Absolument.
00:12:47 - Et elle a parlé du Hamas, pour le coup, sans ambiguïté,
00:12:51 en parlant d'organisation, terrorisme.
00:12:55 Qu'est-ce que le Hamas, selon Mme Hassan ?
00:12:57 Écoutons.
00:12:58 - Depuis le 7 octobre, sur une condamnation des attaques du Hamas,
00:13:02 qui, par ailleurs, j'ai qualifié très tôt d'attaque terroriste,
00:13:05 parce que ça aussi, il faut être très clair,
00:13:07 la manière, je pense, la plus honnête de définir le Hamas,
00:13:10 c'est un groupe, un mouvement religieux,
00:13:12 qui s'est structuré autour d'une branche politique
00:13:15 et d'une branche armée.
00:13:16 Et dans sa branche armée, il a assumé,
00:13:18 bien avant le 7 octobre, d'avoir recours à un mode opératoire
00:13:22 qui est un mode opératoire terroriste.
00:13:24 - Ah bah alors là, elle est en rupture quelque part avec la France insoumise.
00:13:27 - Là, il n'y a pas d'ambiguïté.
00:13:28 - Ah non, il n'y a pas d'ambiguïté.
00:13:29 - Là, il n'y a pas d'ambiguïté.
00:13:30 - C'est très clair ce qu'elle dit.
00:13:31 - Là, c'est pour ça qu'elle attendait...
00:13:32 - Mais il faut dire pourquoi elle sort de la polémique,
00:13:33 parce qu'elle avait dit, lors d'une interview,
00:13:35 quelques jours, un mois après l'attaque du 7 octobre, au Crion,
00:13:37 on lui posait la question "Le Hamas mène-t-il une action légitime ?"
00:13:40 Elle avait répondu "vrai".
00:13:41 C'est pour ça qu'elle était dans cette polémique depuis plusieurs jours.
00:13:43 - Non, non, non, mais deuxième passage, parce qu'on découvre Madame Hassan,
00:13:48 et vous connaissez l'honnêteté intellectuelle qui guide ici l'éditorial,
00:13:52 donc on l'écoute et effectivement nous disons "il n'y a pas de soucis".
00:13:57 Donc le rôle du Hamas s'exprime également sur les perspectives pour le peuple palestinien.
00:14:05 - Ce qui est en jeu, c'est d'abord une perspective politique pour le peuple palestinien,
00:14:10 et ce depuis 75 ans.
00:14:12 Donc la perspective politique, elle passe par des voies démocratiques.
00:14:17 Je pense que c'est aux Palestiniens de choisir par qui ils veulent être représentés.
00:14:21 Mais ce qui est très important aussi pour moi de dire,
00:14:24 c'est que si vous condamnez le Hamas, il faut aussi condamner ceux qui ont nourri le monstre.
00:14:27 Et ça je l'ai dit dans une interview pour Mediapart dès le mois d'octobre.
00:14:30 Et le régime de Netanyahou a joué un rôle très scénique sur cette question,
00:14:35 puisqu'il a voulu sciemment nourrir le Hamas pour déjouer la perspective politique,
00:14:39 qui a été quand même portée par la voie diplomatique de l'autorité palestinienne.
00:14:43 - Et le troisième passage, sauf si vous voulez commenter.
00:14:46 - C'est entendable, discutable.
00:14:49 On est plutôt sur une position, d'ailleurs, dans la lignée de la position française.
00:14:53 En fait, ce qu'elle nous dit, c'est qu'il faut deux États.
00:14:55 - Ah non, elle est contre les deux États.
00:14:57 Elle est pour un État binational.
00:14:58 C'est pas pareil.
00:15:00 Justement, elle a repris plusieurs fois le slogan "From the river to the sea",
00:15:03 du Jourdan à la mer Méditerranée.
00:15:04 Donc elle est contre l'existence de deux États.
00:15:07 - Alors là, il y a ambiguïté. - Elle dit "État binational".
00:15:09 Elle n'a pas changé de position. - Oui, mais là, elle ne l'a pas dit.
00:15:12 - Non, mais elle a dit "J'ai vu des extraits de France Inter ce matin",
00:15:14 elle le redit "État binational".
00:15:16 - C'est un rappel de Gauthier.
00:15:17 Vous avez raison de le faire.
00:15:19 - Donc, cohabitation totale.
00:15:21 - Oui, donc les Israéliens vous disent que c'est une façon de détruire l'État d'Israël,
00:15:26 en trompe l'œil.
00:15:28 - Et le dernier passage, c'est la colonisation d'Israël dont elle parle.
00:15:32 Je crois qu'on a le droit de continuer à critiquer une doctrine politique
00:15:37 qui est effectivement une dimension coloniale.
00:15:39 Ça, ça a été retracé, pas par Rima Hassan,
00:15:41 par des historiens israéliens, Ilan Papey, par Alain Gretsch en France.
00:15:46 Donc il y a une dimension coloniale dans le sionisme.
00:15:48 Quand Theodor Herzl précise qu'il faut se débarrasser de la population arabe,
00:15:53 cette population-là, ce sont les Palestiniens.
00:15:55 Donc il y a, je crois, un pan dans le sionisme qui nourrit cette doctrine coloniale.
00:16:01 Et je crois qu'Israël est malade de son colonialisme.
00:16:04 Et d'ailleurs même, je trouve assez incroyable d'être attaquée
00:16:09 pour une revendication politique qui consiste à dire que je veux une cohabitation totale.
00:16:14 Mon idéal, ce n'est pas d'avoir des frontières entre les Israéliens et les Palestiniens,
00:16:18 ce n'est pas d'avoir une logique démographique de séparation
00:16:20 entre les Israéliens et les Palestiniens pour ce qu'ils sont.
00:16:23 C'est une cohabitation totale.
00:16:25 - C'est l'État binational.
00:16:27 - Oui, vous avez parfaitement raison.
00:16:29 - Et nous demandons aux Coptes d'Egypte, parlons-leur de là aussi,
00:16:32 de la colonisation de l'islamisme.
00:16:35 - Joseph Macescaron.
00:16:37 - Pardonnez-moi, avec ce type d'argumentation historique qui ne tient pas la rampe.
00:16:41 - Bon, voilà ce qu'on pouvait dire sur l'aspect politique du matin.
00:16:47 Et la politique, c'est aussi ce qui se passe aujourd'hui à Marseille,
00:16:51 avec la visite de Gérald Darmanin.
00:16:54 C'est ce qui se passe également à la politique à la Courneuve.
00:16:57 Et c'est par là que je voulais commencer.
00:16:59 Parce que je disais tout à l'heure que ce sont toujours les mêmes mots,
00:17:03 la litanie des indignations.
00:17:05 Mais effectivement, rien ne change.
00:17:07 Et on va entendre Amaury Buco qui va nous donner des informations
00:17:11 sur ceux qui ont été interpellés.
00:17:13 Mais dans ceux qui ont été interpellés et qui mitraillaient la Courneuve,
00:17:17 il y avait des émeutiers du mois de juin.
00:17:19 C'est-à-dire que non seulement ils n'ont pas été sanctionnés,
00:17:21 mais ils sont déjà libres.
00:17:23 - C'est hallucinant.
00:17:25 - C'est hallucinant.
00:17:27 - C'est la fameuse absence de réponse pénale.
00:17:29 - Mais vous savez combien...
00:17:31 - Dissuasif, j'entends.
00:17:33 On nous a dit "oui, les émeutiers ont été condamnés,
00:17:35 la justice a montré que c'est la vérité".
00:17:37 La preuve, vous avez quelqu'un qui n'a pas été du tout dissuadé
00:17:41 par la condamnation qu'il a dû subir au mois de juin dernier.
00:17:45 - Mais c'est l'oisiveté, Georges.
00:17:47 - Vous n'avez pas compris, c'était le bac.
00:17:49 - C'est le bac, c'est le bac.
00:17:51 - C'est comme hier, on écoutera tout à l'heure Emmanuel Macron,
00:17:53 il parle de l'antisémitisme,
00:17:55 jamais il prononce le mot "islamisme".
00:17:57 Il parle de Maurras, il parle de Drummond,
00:17:59 il parle de la libre parole.
00:18:01 - Il fait de la politique pour viser le R.S.
00:18:03 - Il parle de l'antisémitisme il y a un siècle,
00:18:05 moi je voudrais qu'il parle de l'antisémitisme d'aujourd'hui.
00:18:07 Le mot "islamisme", il ne le prononce pas.
00:18:09 Alors, il vous dira, le président de la République,
00:18:11 que oui, il en parle tout en ne m'en parlant pas, etc.
00:18:13 Comme toujours.
00:18:15 Mais la vérité, c'est que l'islamisme,
00:18:17 menace, est une menace pour l'antiséminisme.
00:18:19 Ça, c'est une réalité.
00:18:21 La phrase que je viens de dire,
00:18:23 il ne l'a pas dit aussi clairement.
00:18:25 - Écoutons Amaury Bucot sur le profil de ces...
00:18:27 - Pourtant, il avait fait cette loi sur les séparatismes,
00:18:29 il avait évoqué lors de son discours,
00:18:31 je ne sais plus à quel endroit c'était,
00:18:33 dans les banlieues,
00:18:35 il avait évoqué cette question,
00:18:37 le discours numéro, effectivement,
00:18:39 cet islamisme politique,
00:18:41 il en avait parlé,
00:18:43 mais depuis le 7 octobre,
00:18:45 il n'en parle plus véritablement.
00:18:47 - Il n'a même pas manifesté.
00:18:49 - C'est Yacine Belatar qui a donné ses bons conseils.
00:18:51 - Bon, je ne suis pas sûr quand même que ce soit Yacine Belatar qui...
00:18:55 - Il n'y a pas besoin.
00:18:57 - J'espère pas.
00:18:59 - Ce n'est pas pour faire la polémique.
00:19:01 - Écoutons Amaury Bucot sur le profil de ces jeunes gens
00:19:03 qui ont été interpellés.
00:19:05 Ça va être intéressant de suivre le dossier.
00:19:07 - Les 9 personnes interpellées pour l'attaque
00:19:09 du commissariat de la Courneuve
00:19:11 dans la nuit de dimanche à lundi
00:19:13 sont toujours en garde à vue.
00:19:15 On en sait un peu plus sur leur profil.
00:19:17 2 d'entre elles sont mineures,
00:19:19 7 sont majeures,
00:19:21 âgées de 18 à 21 ans,
00:19:23 soit à peu près la tranche d'âge
00:19:25 du jeune Wanis
00:19:27 qui est mort après avoir percuté
00:19:29 une voiture de police mercredi soir
00:19:31 lors d'une course-poursuite et un refus d'obtempérer.
00:19:33 On sait aussi que ces jeunes assaillants interpellés
00:19:37 viennent du quartier des Maraîchers
00:19:39 à la Courneuve, comme le jeune Wanis.
00:19:41 Et on sait aussi qu'ils sont pour la plupart
00:19:43 connus des services de police
00:19:45 et notamment pour certains
00:19:47 pour avoir pris part aux violences urbaines
00:19:49 l'été dernier, violences qui avaient notamment
00:19:51 visé, là encore, le commissariat
00:19:53 de la Courneuve.
00:19:55 - Bon, Charlotte, que peut-on dire ?
00:19:57 Selon la célèbre question que je pose tous les jours,
00:19:59 que peut-on dire qu'on ne sache pas déjà ?
00:20:01 - Je pense que sur la question des émeutes
00:20:03 il y a une question particulière qui se pose.
00:20:05 Parce que c'est vrai qu'on a vu d'abord
00:20:07 une circulaire de politique pénale
00:20:09 qui n'était pas dans les habitudes d'Éric Dupond-Moretti
00:20:11 qui réclamait en effet de la fermeté.
00:20:13 Il y a eu des condamnations
00:20:15 qui par rapport à d'autres émeutes
00:20:17 étaient plus fortes de manière ciblée.
00:20:19 Mais là, ce que je ne sais pas,
00:20:21 c'est quand on dit qu'ils étaient connus pour avoir participé
00:20:23 aux émeutes, connus de qui ? De la police ou de la justice ?
00:20:25 Parce qu'il n'y a pas nécessairement
00:20:27 de condamnation, parce qu'il n'y a pas
00:20:29 nécessairement de preuve de participation.
00:20:31 C'est extrêmement compliqué de cibler
00:20:33 telle ou telle personne dans les émeutes.
00:20:35 Et donc, moi, je pense que
00:20:37 dans des émeutes comme ça, le vrai problème,
00:20:39 c'est qu'on a des années de retard sur la réponse,
00:20:41 sur le terrain. On recule, on recule,
00:20:43 on recule, et ils ne risquent jamais rien.
00:20:45 Ni sur le terrain, ni devant des tribunaux.
00:20:47 - Sur le plan judiciaire,
00:20:49 le fait
00:20:51 d'envoyer des
00:20:53 mortiers, des artifices contre
00:20:55 un commissariat de police,
00:20:57 ça devrait être qualifié aux criminels
00:20:59 et non pas aux correctionnels.
00:21:01 Il y a une volonté de s'en prendre
00:21:03 et de tuer des personnes. - C'est tentative d'assassinat.
00:21:05 - C'est pour ça. Et la peine encourue,
00:21:07 c'est effectivement la réclamation criminelle.
00:21:09 - C'est tentative d'assassinat, ça, Isabelle.
00:21:11 - Quand vous dites "dix ans", vous n'êtes pas
00:21:13 particulièrement sévère.
00:21:15 - C'est tentative d'assassinat.
00:21:17 - Or, la justice, malheureusement, qualifie ça
00:21:19 de manière délictuelle, c'est-à-dire destruction
00:21:21 de biens immobiliers, etc.
00:21:23 Donc, il faut voir au départ
00:21:25 cette qualification, il faut la retenir
00:21:27 telle qu'elle est. C'est une tentative
00:21:29 d'homicide.
00:21:31 - La drogue.
00:21:33 La drogue, tous les jours.
00:21:35 Ce que disait tout à l'heure M. Giron,
00:21:37 qu'on a entendu dans le
00:21:39 journal de 9h, c'est vrai qu'il faut saluer
00:21:41 la volonté
00:21:43 de Gérald Darmanin,
00:21:45 d'Éric Dupond-Moretti, qui sont sur place.
00:21:47 - Absolument, qui arrivent ce matin à Marseille, tout à fait.
00:21:49 - Et qui vont faire l'opération
00:21:51 Place Nette. - Place Nette, à la Castellane.
00:21:53 - Tu fais Place Nette,
00:21:55 mais quand tu t'en vas, on m'explique
00:21:57 qu'ils reconstruisent le point de deal
00:21:59 dans la seconde.
00:22:01 - Gérald Darmanin a multiplié les déplacements à Marseille,
00:22:03 Emmanuel Macron aussi, depuis qu'il est président.
00:22:05 En dehors de Paris, c'est la ville de France
00:22:07 où il a dû le plus se rendre. Rien n'a changé.
00:22:09 - Juliette Sada,
00:22:11 voyons le sujet de la Castellane.
00:22:13 - Une opération
00:22:15 Place Nette, menée par des dizaines
00:22:17 de policiers, deux compagnies
00:22:19 de CRS, des équipes
00:22:21 synophiles, appuyées par un hélicoptère.
00:22:23 Déployées dès 10h du matin, les forces
00:22:25 de l'ordre ont passé au peigne fin les caves,
00:22:27 les voitures et les parties communes
00:22:29 de cette cité sensible.
00:22:31 Un dispositif impressionnant pour une
00:22:33 opération d'envergure.
00:22:35 - On va dire ce pilonnage à travers
00:22:37 ces places nettes qui font qu'on peut
00:22:39 gêner considérablement les trafics
00:22:41 de stupéfiants. C'est pas pour autant qu'on va
00:22:43 résoudre le problème parce qu'il faut aller au-delà,
00:22:45 comme on le sait, mais déjà
00:22:47 la population a besoin de
00:22:49 voir sa police présente
00:22:51 sur ce genre d'opération. - L'opération
00:22:53 devrait durer plusieurs jours. Objectif,
00:22:55 frapper fort dans ce quartier miné
00:22:57 par le trafic de drogue.
00:22:59 Une offensive qui intervient dans un contexte
00:23:01 brûlant. Le 7 mars dernier, les plus
00:23:03 hauts magistrats de la ville ont poussé un cri
00:23:05 d'alarme dénonçant une perte de terrain
00:23:07 de l'Etat dans cette guerre menée
00:23:09 contre le narcobanditisme.
00:23:11 C'est dans ce contexte que Gérald Darmanin
00:23:13 et Éric Dupond-Moretti
00:23:15 se rendront dans la cité phocéenne ce mardi.
00:23:17 - On va évidemment continuer
00:23:19 ensemble
00:23:21 cette actualité.
00:23:25 Je précise que le 30 mai, le débat est sur CNews
00:23:27 mais il est également sur Europe 1.
00:23:29 Le débat, Valérie Hayet
00:23:31 disait tout à l'heure qu'elle serait présente.
00:23:33 Ça sera le 30 mai sur CNews et sur
00:23:35 Europe 1. C'est important de le signaler.
00:23:37 Et Christophe Carré
00:23:39 d'Europe 1 me le rappelle à l'instant.
00:23:41 On va marquer une pause. Je vais saluer
00:23:43 même si on a un problème technique ce matin
00:23:45 ce qui fait que... Et c'est dommage.
00:23:47 Vous ne verrez pas le visage de Thomas Hill
00:23:49 et peut-être même vous ne l'entendrez pas.
00:23:51 Mais je lui passe néanmoins
00:23:53 la parole parce que lui m'entend. Bonjour
00:23:55 Thomas ! C'est à vous.
00:23:57 Et nous allons marquer une pause à 9h23
00:23:59 et on va revenir effectivement avec
00:24:01 les 80 ans du CRIF
00:24:03 parce que ça c'est un sujet aussi important.
00:24:05 - Le discours d'Emmanuel Macron.
00:24:07 - On parlera de Vladimir Poutine avec vous.
00:24:09 - Si vous voulez.
00:24:11 - Merci.
00:24:13 - Pas si bas, on répond.
00:24:15 - Et puis
00:24:17 on est donc avec notre
00:24:19 ami qui est remonté aujourd'hui, Georges Fenech.
00:24:21 Mais hier soir aussi il est remonté
00:24:23 et il est revenu. - En pleine forme.
00:24:25 - Il vient la marque de l'automne bronzant.
00:24:27 - Non mais ça c'est naturel.
00:24:29 C'est le soleil de la Méditerranée.
00:24:31 La peau ? - Non.
00:24:33 - De l'Ouagis. - Ah il y a de l'huile !
00:24:35 - Un peu plus bas. - Il n'y a pas la mer où je suis allé.
00:24:37 - Oui, d'accord.
00:24:39 - Ah oui à Marrakech il n'y a pas la mer.
00:24:41 - Je salue les amis marocains.
00:24:43 - Oui alors vous avez par exemple qui nous écoutent beaucoup.
00:24:45 Il n'y a pas de décalage horaire avec le Maroc.
00:24:47 - Il y a une heure. - Il y a une heure quand même.
00:24:49 - Ils nous écoutent. - Ils nous écoutent le matin,
00:24:51 le soir, l'heure logique et parfois aussi le soir.
00:24:53 Et on salue,
00:24:55 c'est les Marrakech,
00:24:57 les habitants. - Ah vous m'avez collé.
00:24:59 - Voilà. - Les habitants de Marrakech s'appellent
00:25:01 les Marrakech. - Il vous a collé aussi
00:25:03 ce matin parce que vous n'avez pas vérifié entre temps.
00:25:05 - Et donc notre ami Georges
00:25:07 qui est de passage en escale à Paris
00:25:09 et qui nous fait l'amitié de venir nous voir.
00:25:11 A tout de suite.
00:25:13 Stéphane Manigold est arrivé, il a un coup de gueule
00:25:17 à passer, donc il le dira
00:25:19 dans quelques secondes, mais tout d'abord
00:25:21 Somaya Labidi. Bonjour Somaya, le rappel
00:25:23 des titres.
00:25:25 - Bonjour Pascal, bonjour à tous. Gérald
00:25:29 de Darmanin vient d'arriver dans la cité
00:25:31 phocéenne. Objectif de ce déplacement,
00:25:33 dresser le bilan des opérations
00:25:35 antidrogues quelques jours seulement
00:25:37 après des arrestations significatives
00:25:39 dans la DZ Mafia et le clan Yoda.
00:25:41 Gang qui se livre une guerre
00:25:43 sans merci pour le trafic.
00:25:45 Nouvelle polémique sur les bancs
00:25:47 universitaires cette fois. Distribution
00:25:49 de tracts à l'université d'Aix-Marseille
00:25:51 pour une conférence sur les attaques du
00:25:53 7 octobre. Terrorisme
00:25:55 ou résistance ? Interroge l'affiche provoquant
00:25:57 l'ire du syndicat étudiant
00:25:59 UMI. Et puis de quoi
00:26:01 tordre le cou aux nombreuses rumeurs qui
00:26:03 circulent outre-Atlantique. Une photo de
00:26:05 Kate Middleton vient d'être publiée.
00:26:07 Cliché qui montre la princesse de Galles
00:26:09 et son époux faisant des courses. Information
00:26:11 qui n'a pas encore été commentée
00:26:13 par le palais de Buckingham.
00:26:15 - Merci Sommayen.
00:26:17 En 2024, on ne change pas de logiciel.
00:26:19 C'est Asbine, me dit-on. On reprogramme
00:26:21 l'algorithme.
00:26:23 On va parler évidemment d'Arseille
00:26:25 dans une seconde. On va écouter notamment
00:26:27 des syndicats de police qui
00:26:29 sont sans doute excédés.
00:26:31 Mais Stéphane Manigold est
00:26:33 venu pour pousser un coup de gueule.
00:26:35 Alors pourquoi voulez-vous pousser un coup
00:26:37 de gueule ? - Je voulais...
00:26:39 Merci d'avoir Pascal de m'inviter. Ce message va s'adresser
00:26:41 à qui ? Il va s'adresser aux
00:26:43 consommateurs. Pourquoi ? Parce que
00:26:45 j'espère que vous,
00:26:47 nos téléspectateurs, vont
00:26:49 au restaurant. Eh bien, le
00:26:51 restaurant va être le seul
00:26:53 pan de l'économie française
00:26:55 où quand le consommateur vient et commande
00:26:57 quelque chose, il ne sait pas
00:26:59 s'il s'est fait maison ou
00:27:01 s'il ne s'est pas fait maison. Il n'a pas le droit de le savoir.
00:27:03 - Et je croyais que c'était quelque chose
00:27:05 qui allait être mis en place.
00:27:07 - Ah ben non seulement ça devait être mis en place,
00:27:09 mais je rappelle que c'est une promesse du président
00:27:11 de la République Emmanuel Macron. - Et pourquoi ça ne l'est pas ?
00:27:13 - Parce qu'en fait, les syndicats
00:27:15 qui sont en fait ni plus ni moins
00:27:17 aux bottes
00:27:19 des industriels, je parle notamment
00:27:21 du chef, le grand chef Thierry Marx,
00:27:23 qui est payé par des industriels,
00:27:25 eh bien, c'est opposé...
00:27:27 - Faites attention quand même aux propos
00:27:29 qui ne s'opposent sûrement pas sur la distribution.
00:27:31 - Je l'assume puisque... Non mais alors je
00:27:33 rappelle à Thierry Marx que
00:27:35 quand il parle à longueur de journée de bleu-blancœur
00:27:37 sur tous les plateaux de télé et dans toute la presse
00:27:39 écrite, qu'il est soumis par une réglementation
00:27:41 qui s'appelle la transparence.
00:27:43 Quand on est payé, on doit dire pourquoi on est payé.
00:27:45 Donc vous voyez, j'ai relevé en fait
00:27:47 des notions
00:27:49 stigmatisantes, notamment dans le vin.
00:27:51 Nos amis vignerons apprécieront puisque dans le vin,
00:27:53 vous devez marquer que
00:27:55 consommer de l'alcool est dangereux
00:27:57 pour la santé. Dans le tabac,
00:27:59 il y a marqué... - Non mais moi ce qui m'intéresse, c'est les restaurants. Pourquoi ça a changé ?
00:28:01 On devait savoir si c'était fait maison ou pas.
00:28:03 - Mais en fait c'est le manque de courage.
00:28:05 - Qu'est-ce qui a changé ? Donc ça a été
00:28:07 retiré de la loi ? - Oui, ça a été retiré
00:28:09 ce matin, là. Elle va être retirée ce matin.
00:28:11 - Cette proposition a été retirée. Mais pourquoi
00:28:13 elle a été retirée ? - Mais parce que le consommateur
00:28:15 ne doit pas savoir ce qu'il a dans ses assiettes.
00:28:17 - Et pourquoi ? - Mais parce qu'il y a des intérêts
00:28:19 financiers. Il y a
00:28:21 un rapporteur qui est un brillant...
00:28:23 - Il faut nous expliquer l'affaire. - Il y a un rapporteur
00:28:25 qui s'appelle Christopher Weisberg, qui a été nommé,
00:28:27 qui est député.
00:28:29 - Renaissance. - Renaissance.
00:28:31 Suppléant d'un
00:28:33 ministre de l'industrie
00:28:35 et qui lui-même a un restaurant
00:28:37 dans l'état de New York. Des fois que l'état de New York
00:28:39 se dise "Tiens, on va nous aussi mettre la
00:28:41 transparence dans l'assiette". - C'est lui qui est responsable ?
00:28:43 - Ah oui, clairement. - Ce monsieur que vous citez ?
00:28:45 - Bien sûr. - Le président de la République, on peut l'écouter
00:28:47 parce que je crois qu'il avait pris l'engagement...
00:28:49 - Public. - Public. Alors écoutons ce qu'a dit
00:28:51 le président de la République. C'était quand la vidéo
00:28:53 qu'on va entendre ? - Au mois de février
00:28:55 2023 à Rungis.
00:28:57 - Bon, écoutons ce que disait le président de la République.
00:28:59 - Monsieur le président de la République,
00:29:01 est-ce que dans la restauration
00:29:03 française, on va chercher cette première place
00:29:05 du classement mondial de la gastronomie
00:29:07 avec la transparence pour nos
00:29:09 clients ? - Pas le choix. De toute façon, on veut la première place
00:29:11 et beaucoup.
00:29:13 Merci à vous.
00:29:15 - Merci à vous. - Merci. - J'ai pas compris,
00:29:17 j'ai pas entendu. - Il a dit "beaucoup". - Oui, mais pour la
00:29:19 première place. - Pour la transparence. - Oui, mais
00:29:21 c'est vague. - Non, la transparence, c'est quoi ?
00:29:23 L'Italie a mis en place
00:29:25 depuis 2016 la transparence,
00:29:27 c'est-à-dire que quand le consommateur va
00:29:29 au restaurant, il y a un flocon
00:29:31 surgelé, et c'est pour ça qu'on mange bien
00:29:33 partout en Italie. Eh bien là, c'est une déclaration
00:29:35 de guerre. Contre l'artisanat de retirer
00:29:37 ce texte, c'est une déclaration de guerre contre nos agriculteurs.
00:29:39 Je rappelle que les agriculteurs, accessoirement, ils souffrent.
00:29:41 La restauration, c'est 90 milliards
00:29:43 de chiffres. On pourrait injecter
00:29:45 25 milliards dans l'agriculture française,
00:29:47 on le fait pas. Donc c'est un manque de courage politique.
00:29:49 - À faire suivre, et on pourra vous répondre à la personne
00:29:51 que vous avez citée, que je ne connaissais pas, c'est monsieur...
00:29:53 - Le chef Thierry Marx. D'ailleurs, vous vous appelez Thierry Marx,
00:29:55 mais vous êtes député en France. - Christopher Weisberg.
00:29:57 - Comment il s'appelle, ce monsieur ?
00:29:59 - Christopher Weisberg. - Bon, bah écoutez...
00:30:01 - Rayon député. Courageux !
00:30:03 - S'il veut répondre, il aura le droit de vous répondre,
00:30:05 bien évidemment. - Mais j'espère. Mais il peut même
00:30:07 venir débattre ici.
00:30:09 C'est de l'intérêt général. - Vraiment, s'il le souhaite,
00:30:11 mais vous me dites qu'il habite New York, c'est ça ?
00:30:13 - Il est député de l'État de New York, il a un restaurant
00:30:15 dans l'État de New York. - Oui. - Bon. Et puis vous nous avez
00:30:17 apporté le guide du chemin, dont...
00:30:19 - Ça, c'est la bonne nouvelle !
00:30:21 - Je vais vous offrir, Pascal. - Mais non, pas les moyens, nous,
00:30:23 d'aller dans ce genre de restaurant !
00:30:25 - Il y a des bib gourmands à moins de 37 euros,
00:30:27 vous mangez très bien, du bon fait maison.
00:30:29 - Bon. On revient sur la drogue.
00:30:31 Et on va écouter Bruno Bartossetti.
00:30:33 Place nette. - Explication, parce que c'est quand même...
00:30:35 Faut saluer...
00:30:37 - L'engagement des policiers. - Oui.
00:30:39 Mais faut peut-être saluer aussi...
00:30:41 Est-ce qu'il y a une volonté, là où il y a une... Comment c'est la phrase ?
00:30:43 - Un chemin. - Un chemin, il y a une volonté.
00:30:45 Bon, faut saluer
00:30:47 quand même de Gérald Darmanin,
00:30:49 de vouloir faire bouger les choses.
00:30:51 - Oui, après, quand vous allez dans ces quartiers-là, à Marseille,
00:30:53 que vous entendez la détresse des habitants, ils n'ont pas l'impression
00:30:55 que les choses aient beaucoup évolué. - Ce qui est terrible, c'est que la Castellane,
00:30:57 c'est le quartier historique
00:30:59 de Zinedine Zidane. Il est né
00:31:01 à la Castellane, et il y a 40 ans, il n'y avait pas de problème, en fait.
00:31:03 Il n'y avait pas de problème.
00:31:05 - La French Connection ? - Maintenant,
00:31:07 il y en a partout, dans le centre-ville de Marseille.
00:31:09 - Excusez-moi, la French Connection, elle a un problème.
00:31:11 - Vous allez dans le centre-ville de Marseille,
00:31:13 vous voyez sur les murs des impacts de balles.
00:31:15 - Écoutons Bruno Bartossetti, s'il vous plaît.
00:31:17 - La place Nette,
00:31:19 a vocation à contrôler, bien sûr,
00:31:21 à éventuellement interpeller,
00:31:23 et à contrôler tout ce qui peut se passer
00:31:25 dans des lieux très sensibles
00:31:27 de Marseille, puisque, en l'occurrence, c'est le cas
00:31:29 actuellement, mais
00:31:31 dans les autres
00:31:33 départements de la zone sud et au-delà,
00:31:35 comme on le sait. Donc, c'est vrai
00:31:37 que c'est ce pilonnage
00:31:39 à travers ces places Nettes, et qui font
00:31:41 qu'on peut gêner considérablement
00:31:43 les trafics de stupéfiants.
00:31:45 C'est pas pour autant qu'on va résoudre le problème, parce qu'il faut aller
00:31:47 au-delà, comme on le sait, mais déjà,
00:31:49 la population a besoin
00:31:51 de voir sa police présente
00:31:53 sur ce genre d'opération,
00:31:55 et c'est très sécurisant pour
00:31:57 cette population qui a grandement besoin
00:31:59 de voir du policier
00:32:01 agir dans des endroits très sensibles.
00:32:03 - Le problème, c'est que j'ai l'impression d'entendre
00:32:05 toujours la même chose, toujours les mêmes personnes,
00:32:07 et criant de change. Écoutez ce qu'il dit sur
00:32:09 ce que doit être police et justice,
00:32:11 et comment ça doit marcher ensemble.
00:32:13 - Je crois qu'aujourd'hui, le travail des faits à Marseille,
00:32:15 on fait vraiment le maximum
00:32:17 avec les moyens qu'on a, il nous faut d'autres moyens,
00:32:19 mais il va falloir aller beaucoup plus loin. C'est important
00:32:21 que le ministre de la Justice se déplace avec le
00:32:23 ministre de l'Intérieur, pour justement porter
00:32:25 cette demande,
00:32:27 c'est d'aller plus loin, avec des
00:32:29 magistrats spécialisés, avec des réponses pénales
00:32:31 adaptées. C'est ensemble,
00:32:33 c'est justice et police qu'on
00:32:35 pourra faire un état des lieux,
00:32:37 de la situation, qui est très préoccupante
00:32:39 à Marseille, pour aller beaucoup plus loin.
00:32:41 - En fait, tous ces éléments de langage, et je lui
00:32:43 en veux pas, monsieur, mais réponses pénales
00:32:45 adaptées, j'en ai tellement assez, parce que
00:32:47 je sais que ça ne changera pas.
00:32:49 Je le sais, tu le sais,
00:32:51 nous le savons, ils le savent.
00:32:53 - Est-ce qu'on peut faire juste... - Pourquoi ça change pas ?
00:32:55 - Non, mais il y a une sorte de...
00:32:57 Comment dire ? Il y a une sorte de
00:32:59 soumission à la fatalité, je parle pas
00:33:01 de vous, en général, qui est
00:33:03 profondément scandaleux. Aujourd'hui, on célèbre,
00:33:05 en ce qui est d'une initiative qui a été créée
00:33:07 par une association, les morts dans la rue.
00:33:09 Il y a, en France, 656
00:33:11 personnes qui sont mortes
00:33:13 dans la rue, au cours
00:33:15 de l'année écoulée. Il y a beaucoup de
00:33:17 Pascal, de 50 et de 60 ans, d'ailleurs,
00:33:19 et c'est pas à Marseille, hein,
00:33:21 c'est partout dans la rue. Alors,
00:33:23 les gens qui meurent dans la rue, deux par jour,
00:33:25 quand même, je rappelle que le président Macron,
00:33:27 quand il a été élu, a annoncé que
00:33:29 avec lui, il n'y aurait plus aucun
00:33:31 SDF dans la rue.
00:33:33 Il y en a 656 qui sont morts
00:33:35 au cours de l'année écoulée,
00:33:37 et vous vous rendez compte que, quand vous regardez
00:33:39 les listes des noms, des prénoms qui sont dressés
00:33:41 aujourd'hui dans la Croix, parce qu'il y a un hommage
00:33:43 qui est rendu ce matin aux arènes de Lutèce,
00:33:45 il y a des gens qui viennent du monde entier,
00:33:47 mais il y a aussi beaucoup de Français. Et quand vous
00:33:49 interrogez, en fait, les gens
00:33:51 qui s'occupent des SDF,
00:33:53 vous réalisez deux choses. Un, qu'il y a
00:33:55 énormément de gens qui sont des
00:33:57 drogués, qui sont des toxicodépendants,
00:34:00 qui vivent d'expédients et qui finissent
00:34:02 par mourir, comme ça, à nos pieds,
00:34:04 et on les voit plus, ils deviennent transparents.
00:34:06 On les devient totalement transparents.
00:34:08 Il y en a un, c'est la drogue. Il n'y a pas
00:34:10 que l'alcool, il y a la drogue, avec
00:34:12 tout son cortège de misère. - Je ne partage
00:34:14 pas votre fatalisme. - C'est effarant !
00:34:16 Dans un pays développé comme la France, il y a 46 ans.
00:34:18 - C'est dans certains pays nordiques, par exemple,
00:34:20 où ils ont réussi... - Non, mais là, on parlait...
00:34:22 - Il y a des vieux de plus de 80 ans.
00:34:24 - Vous voulez que je vous dise... - Il y a des enfants de moins de 10 ans.
00:34:26 - Il faut rétablir. - Des enfants de moins de 10 ans.
00:34:28 Ça ne vous paraît pas invraisemblable que les enfants
00:34:30 de moins de 10 ans, il y en ait une dizaine qui soient
00:34:32 morts de moins de 4 ans, pardon.
00:34:34 Une dizaine de moins de 4 ans. - Vous avez parfaitement raison, Vincent.
00:34:36 - T'es ment ! - Marine Lanson revient
00:34:38 de Copenhague. - Oui. - C'est formidable
00:34:40 de voyager. - Ben oui. - Qu'est-ce qu'elle m'a dit,
00:34:42 la première chose ? C'est d'une propreté
00:34:44 incroyable. Paris, c'est dégueulasse.
00:34:46 C'est sale, c'est immonde
00:34:48 aux gens, quand tu reviens à Paris.
00:34:50 Première chose qu'elle m'a dit. Deuxième
00:34:52 chose qu'elle m'a dit. Sécurité
00:34:54 maximum. Elle a vu, à 23 heures,
00:34:56 des jeunes femmes tourner
00:34:58 et faire leur jogging
00:35:00 à 23 heures dans la ville. Et
00:35:02 Marine m'a dit, c'est comme si moi,
00:35:04 je faisais mon jogging au bois de boulogne
00:35:06 à minuit. Ou à,
00:35:08 oui, à 23 heures, ce qui est évidemment pas possible.
00:35:10 Donc tous ceux qui reviennent de certains
00:35:12 pays, pas tous, hein, Copenhague, c'est intéressant,
00:35:14 ils reviennent ici, ils ouvrent
00:35:16 grand les yeux et ils disent "mais,
00:35:18 où sommes-nous ? Où sommes-nous ?"
00:35:20 - Dans les pays nordiques, on a un monde.
00:35:22 - C'est la guerre mondialisation du pays,
00:35:24 vous avez parfaitement raison. C'est la guerre mondialisation
00:35:26 de la France. Mais tout le monde dit ça.
00:35:28 Sauf ceux qui dirigent,
00:35:30 qui ne veulent pas voir et dire les choses.
00:35:32 Mais non, ils savent bien.
00:35:34 Mais comme ils n'arrivent pas
00:35:36 à agir sur le réel, bah, ils font
00:35:38 du sociétal, ils font l'IVG, ils font des choses comme ça.
00:35:40 - Non, ils promènent à Marseille. Est-ce qu'on peut
00:35:42 revenir sur Marseille ? - Oui, revenons sur Marseille.
00:35:44 - Si j'avais la possibilité de poser une question
00:35:46 à Éric Dupond-Moretti,
00:35:48 qui aujourd'hui se déplace avec le ministre de l'Intérieur,
00:35:50 est-ce que vous avez l'intention,
00:35:52 tôt ou tard, mais plutôt tôt,
00:35:54 de rétablir les courtes peines
00:35:56 d'emprisonnement, comme l'ont fait les pays nordiques ?
00:35:58 - Mais oui, mais je vous connais.
00:36:00 - Je vous donne déjà sa réponse. Il n'y a pas de place.
00:36:02 - Oui, mais alors, c'est pas la peine d'aller se pencher à Marseille.
00:36:04 - Mais c'est ce que je vous dis, que ça ne sert à rien.
00:36:06 Je passe mon temps à vous dire que ça ne sert à rien.
00:36:08 - Moi, je pose la question.
00:36:10 - Et vous me dites que je suis fataliste.
00:36:12 - Mais tôt ou tard, il y aura
00:36:14 un gouvernement qui rétablira
00:36:16 les courtes peines. - Tôt ou tard, je n'en sais rien.
00:36:18 - Tôt ou tard. - Ça ne sert à rien.
00:36:20 - Juste sur un point, on revient sur Marseille.
00:36:22 - Oui, ça sert à rien. - Si on peut revenir sur Marseille,
00:36:24 deux secondes. - Oui, allons-y.
00:36:26 - Vous vous souvenez qu'en septembre
00:36:28 2021, le président Macron
00:36:30 avait fait tout un route, était descendu
00:36:32 avec tout un aéropage. Il avait fait
00:36:34 un grand discours devant le palais du pharaon.
00:36:36 - Marseille en grand. - Marseille en grand, c'était ça.
00:36:38 Il avait promis 1,5 milliard.
00:36:40 C'était vraiment le grand plan
00:36:42 pour Marseille. Où est-ce qu'on en est
00:36:44 aujourd'hui ? La Chambre régionale des Comptes
00:36:46 va publier bientôt un rapport, mais
00:36:48 vraiment, on lance flamme.
00:36:50 Où est-ce qu'on en est ? Il n'y a rien. Il n'y a même pas
00:36:52 un cinquième du budget qui a été fait.
00:36:54 Il n'y a personne dans l'État réellement
00:36:56 pour le suivre. Ça, c'est
00:36:58 juste. Pardonnez-moi.
00:37:00 Là, on parle de place nette, pas place publique
00:37:02 pour une fois, mais place nette XXL
00:37:04 des deux duétistes, de nos deux duétistes,
00:37:06 charmantement. Mais
00:37:08 quand on voit que Macron,
00:37:10 lui-même Emmanuel Macron, est descendu
00:37:12 pour une ville qu'il affectionne particulièrement,
00:37:14 qu'il a débloqué des fonds et qu'il n'y a rien, il n'y a même pas un cinquième
00:37:16 du budget qui a été dépensé, pardonnez-moi,
00:37:18 mais on peut s'y trouver. - Nous sommes d'accord.
00:37:20 Moi, je n'ai qu'une déclaration
00:37:22 dans l'oreille, c'est celle de Nicolas Besson,
00:37:24 procureur de la République,
00:37:26 qui a dit il y a quelques jours ce que vous allez
00:37:28 réentendre.
00:37:30 - Il faut être clair, la bataille est perdue,
00:37:32 sans stigmatiser la profession,
00:37:34 avec l'administration pénitentiaire, on sait
00:37:36 que drogue,
00:37:38 téléphone
00:37:40 mobile rentre tout à fait
00:37:42 facilement.
00:37:44 On commence parce que les moyens
00:37:46 de ces réseaux criminels sont
00:37:48 infinis à avoir de plus en plus
00:37:50 de problématiques de corruption
00:37:52 de fonctionnaires de police
00:37:54 et nous entamons
00:37:56 une réflexion avec
00:37:58 le procureur général
00:38:00 sur des cabinets
00:38:02 qui
00:38:04 seraient sujets à beaucoup
00:38:06 d'annulations de procédures.
00:38:08 Ça peut être dû à l'incompétence,
00:38:10 mais ça peut également être dû à la corruption,
00:38:12 donc on va essayer d'avoir des actions proactives
00:38:14 et nous avons actuellement
00:38:16 deux enquêtes en cours en Marseille sur des fonctionnaires
00:38:18 de greffe qui sont effectivement suspectés
00:38:20 de renseigner
00:38:22 des membres du crime organisé.
00:38:24 - La bataille est perdue, voilà ce que dit M.Besson
00:38:26 et le reste... - Les clés sur les fesses.
00:38:28 - Sa bataille ?
00:38:30 C'est lui qui en est le responsable finalement.
00:38:32 L'action publique, elle est dirigée par le procureur de la République.
00:38:34 Il vient nous dire "on est impuissants".
00:38:36 - Non, excusez-moi,
00:38:38 le procureur, comme tous les magistrats,
00:38:40 sont quand même encadrés par la loi qui est votée par le législateur.
00:38:42 Là, en l'occurrence, moi j'ai écouté les deux heures
00:38:44 totales de cette audition des magistrats.
00:38:46 Ils décrivent une situation
00:38:48 qui est la pure conséquence
00:38:50 de choix politiques.
00:38:52 Là, en l'occurrence, ils parlent de la question de la corruption
00:38:54 liée évidemment à l'argent qui est en jeu.
00:38:56 Mais sur la question de la prison, ils nous disent quoi ?
00:38:58 Récemment, par le biais d'écoutes en prison,
00:39:00 il y a un, il y a des règlements de compte
00:39:02 à l'intérieur de la prison désormais,
00:39:04 à l'arme, très directement.
00:39:06 Bah non, mais c'est nouveau, là en l'occurrence à Marseille.
00:39:08 Sur le trafic de drogue,
00:39:10 bah je sais pas, eux disent que c'est nouveau en tout cas.
00:39:12 Et la deuxième chose, c'est qu'ils ont sur écoute
00:39:14 des mecs qui, depuis leurs cellules
00:39:16 avec des téléphones portables
00:39:18 qui sont interdits, lancent des gos
00:39:20 pour aller tuer
00:39:22 à tel endroit, dans tel quartier,
00:39:24 telle personne, sur tel point de deal.
00:39:26 Donc, eux réclament, et il faut quand même le souligner
00:39:28 parce qu'on tape tout le temps sur les magistrats,
00:39:30 mais là, en l'occurrence, dans cette,
00:39:32 comment dire, dans cette audition,
00:39:34 ils parlent notamment de la nécessité urgente
00:39:36 de mettre en place un régime carcéral
00:39:38 particulier pour le trafic de drogue
00:39:40 et particulièrement dur
00:39:42 notamment, pour éviter ça.
00:39:44 Déjà, et pour couper, au moins quand vous prenez
00:39:46 des têtes, que vous les coupiez
00:39:48 du trafic qu'ils sont en train de mettre en place.
00:39:50 Mais je note que Place Nette, là, le gros problème
00:39:52 de Place Nette, c'est que, y a quand même
00:39:54 une chose qui est très bonne, c'est que ça
00:39:56 soulage les habitants, c'est indiscutable
00:39:58 quand vous les sortez de la rue.
00:40:00 Alors, pour quelques temps et pour quelques jours,
00:40:02 mais quand vous vivez au milieu de ça, même quelques jours, vous les prenez.
00:40:04 Seulement le problème, c'est que devant la justice,
00:40:06 on n'est pas au Salvatore, on n'est même pas
00:40:08 avec des lois anti-mafia italiennes
00:40:10 aujourd'hui en France, donc quand vous prenez
00:40:12 sur le terrain, pour que la procédure
00:40:14 tienne devant la justice, il faut des preuves
00:40:16 matérielles de votre implication dans le trafic.
00:40:18 Quand vous attrapez un gamin avec une sacoche
00:40:20 et qu'il n'y a rien qui prouve,
00:40:22 il est sur le point de deal, d'accord, mais que rien
00:40:24 ne le prouve, vous ne pouvez pas aller.
00:40:26 Et le problème, c'est que ça se fait au détriment,
00:40:28 quand vous êtes super présents sur le terrain,
00:40:30 au détriment de l'enquête.
00:40:32 Donc, c'est compliqué.
00:40:34 Je ne dis pas que c'est mauvais
00:40:36 en soi, mais par contre, c'est compliqué,
00:40:38 ça rend le travail policier sur le long terme
00:40:40 et donc celui de la justice compliqué.
00:40:42 - Bon.
00:40:44 Voilà ce qu'on pouvait dire en tout cas sur ces sujets.
00:40:46 Et je ne doute pas qu'on en parle
00:40:48 ...
00:40:50 On en parle encore
00:40:52 ces prochains jours. Je voulais qu'on parle de Sciences Po
00:40:54 également, parce que tout est extraordinaire.
00:40:56 Vous avez une ministre, Premier ministre, qui...
00:40:58 - C'est hallucinant, Sciences Po. - Mais Sciences Po, réellement, tout de suite...
00:41:00 - Les doyens sont hallucinants. - Mais les doyens, bien sûr, parce qu'en fait,
00:41:02 ils sont là. Ils sont très ennuyés
00:41:04 des ingérences de Gabriel Attal,
00:41:06 mais ils ne sont pas du tout ennuyés de l'ingérence
00:41:08 de... - Des militants
00:41:10 palestiniens ? - Exactement, des militants palestiniens
00:41:12 dans leur amphi. C'est-à-dire que c'est des gens que tu n'as jamais
00:41:14 entendus, les doyens. Mais en fait,
00:41:16 on voit bien que, quand je dis qu'il faut tout
00:41:18 changer, mon Dieu,
00:41:20 mais mon Dieu, les doyens de Sciences Po,
00:41:22 mais tu les vires tous, voilà,
00:41:24 d'un coup. - Mais... - Parce que
00:41:26 tu n'y arriveras pas. En fait,
00:41:28 vous riez, mais tu n'y arriveras plus.
00:41:30 Tu n'y arriveras
00:41:32 plus dans aucun domaine si tu ne changes
00:41:34 pas tout. - Mais ils viennent de se piéger tout seuls, c'est un aveu
00:41:36 magnifique. - Alors, écoutons les doyens
00:41:38 qui, effectivement, les patrons des
00:41:40 enseignements, des enseignants et chercheurs de Sciences Po,
00:41:42 déplorent une visite inopinée du
00:41:44 Premier ministre Gabriel Attal.
00:41:46 - C'est quand je dis qu'il faut les virer, mais... - Je vous assure,
00:41:48 c'est ça, en fait. - Par contre, les témoignages des étudiants du EGF,
00:41:50 alors, c'est pas grave. - Il faut leur dire au revoir, en fait. Au revoir.
00:41:52 Au revoir, parce que si le ministre
00:41:54 de l'Éducation supérieure
00:41:56 avait vraiment du courage, il les
00:41:58 convoquerait dans le bureau et il leur dirait "au revoir", en fait.
00:42:00 Au revoir. - En fait, c'est un État dans l'État.
00:42:02 - Mais bien sûr, mais ces gens,
00:42:04 il n'y a aucune sanction.
00:42:06 C'est pour ça qu'ils parlent,
00:42:08 d'ailleurs, ces gens-là. - Ils sont sur la liste de la France insoumise.
00:42:10 Pour eux, ça n'a pas existé, ce qui s'est passé à Sciences Po.
00:42:12 - Ils savent qu'ils ne seront pas sanctionnés. Et comme
00:42:14 personne ne dit rien dans ce pays,
00:42:16 sauf parler,
00:42:18 ils sont forts pour parler.
00:42:20 Mais autrement, il n'y a rien derrière.
00:42:22 - C'est l'administrateur qui ne doit pas leur faire plaisir aussi. Vous savez,
00:42:24 c'est l'administrateur qui va être nommé par l'État.
00:42:26 Ça ne doit pas leur faire plaisir. - Mais c'est comme, je vous assure,
00:42:28 je fais juste une parenthèse,
00:42:30 je me demande qui est ministre de l'Éducation nationale.
00:42:32 Entre Belloubet et Attal,
00:42:34 mais tu te tiens les côtes. - C'est hallucinant. Sur les groupes de niveau,
00:42:36 c'est hallucinant. - Tous les jours, tu te tiens les côtes.
00:42:38 Il y en a un qui dit quelque chose et l'autre qui est son ministre qui dit le contraire.
00:42:40 - Exactement. Et à chaque fois,
00:42:42 Gabrielle Attal essaye de faire preuve d'autorité,
00:42:44 de redire "non, on va faire les groupes de niveau", et elle reparle derrière
00:42:46 pour dire "non, on ne va pas les faire". - Mais en fait, tu la fais venir
00:42:48 dans ton bureau et tu la vires.
00:42:50 - Ça ferait quand même beaucoup de ministres de l'Éducation nationale en peu de temps.
00:42:52 - Au revoir, madame.
00:42:54 - On va avoir un rasteau de ministres de l'Éducation nationale.
00:42:56 - En fait, dans le privé, ça se passe comme ça.
00:42:58 Tu n'es pas content, tu n'es pas d'accord,
00:43:00 eh bien, au revoir.
00:43:02 - Oui, mais l'actionnaire ne peut pas.
00:43:04 - Donc, rien ne change.
00:43:06 - Il ne peut pas parce qu'il a eu quand même
00:43:08 le courage par deux fois de dire non à Macron.
00:43:10 - Oui, mais écoutez.
00:43:12 - Il ne pouvait pas dire non une troisième fois.
00:43:14 - Je vais te dire quelque chose sur Sciences Po, parce que c'est tellement...
00:43:16 - C'est lui qui doit partir, en fait.
00:43:18 - Tu te rends compte que dans tous les domaines, c'est un tel bordel,
00:43:20 pardonnez-moi de cette expression un peu triviale,
00:43:22 que tu te dis "rien ne peut changer".
00:43:24 - Moi, j'ai demandé "les inscriptions à Sciences Po,
00:43:26 la saison prochaine, est-ce que ça va chuter ou pas ?"
00:43:28 - Voyez, Sciences Po, le sujet...
00:43:30 - C'est le radeau, Jean-Franck.
00:43:32 - Le sujet à Sciences Po.
00:43:34 - Il déplore une visite inopinée du Premier ministre.
00:43:36 Les patrons des enseignants et chercheurs
00:43:38 de Sciences Po Paris mettent en garde
00:43:40 contre toute ingérence et récupération politique.
00:43:42 - Rappelons que la liberté académique
00:43:44 garantit le droit d'enseigner
00:43:46 et de mener des recherches en toute indépendance,
00:43:48 sans ingérence de quelque autorité extérieure que ce soit,
00:43:50 y compris l'État.
00:43:52 - Un message ferme,
00:43:54 avec pour objectif la défense de la liberté universitaire.
00:43:56 - Les allusions à une éventuelle reprise en main
00:43:58 de notre établissement
00:44:00 lors du conseil d'administration du 13 mars
00:44:02 contreviennent ostensiblement
00:44:04 à ce principe cardinal.
00:44:06 - Depuis le 12 mars et l'occupation d'un amphithéâtre
00:44:08 par environ 300 militants pro-palestiniens,
00:44:10 Sciences Po est plongée dans la tourmente.
00:44:12 Selon la direction,
00:44:14 une étudiante de l'Union des étudiants juifs de France
00:44:16 a été empêchée d'accéder à l'amphithéâtre.
00:44:18 L'association dénonce des propos antisémites.
00:44:20 - À l'heure où cet événement
00:44:22 fait l'objet de désinformation
00:44:24 et de récupération politique,
00:44:26 il est indispensable de laisser
00:44:28 les instances compétentes
00:44:30 mener à bien cette mission
00:44:32 sans ingérence extérieure.
00:44:34 - Une enquête administrative interne
00:44:36 est en cours, ainsi qu'un signalement
00:44:38 au procureur de la République.
00:44:40 - Ingérence extérieure,
00:44:42 mais c'est précisément,
00:44:44 on est obligé de venir à Sciences Po,
00:44:46 parce qu'eux qui géraient ça
00:44:48 étaient incapables de le gérer.
00:44:50 Donc c'est ça qui est...
00:44:52 Bon, c'est invraisemblable,
00:44:54 mais bon, peu importe.
00:44:56 On va vous remercier, M. Manigault,
00:44:58 d'être venu pousser votre coup de gueule,
00:45:00 mais vous voulez peut-être ajouter
00:45:02 quelque chose sur l'actualité
00:45:04 des restaurants, des guides Michelin ?
00:45:06 - Oui, c'est ça.
00:45:08 - C'est-à-dire qu'on a le droit
00:45:10 de savoir si les enfants
00:45:12 sont en train de manger
00:45:14 dans les cantines scolaires,
00:45:16 le droit de savoir si les parents
00:45:18 ont le droit de savoir
00:45:20 ce que leurs gamins mangent.
00:45:22 À 4h du matin, quand vous sortez
00:45:24 d'une boîte de nuit et que vous avez faim,
00:45:26 vous avez le droit de savoir
00:45:28 si le kebab est fait maison ou pas.
00:45:30 - À 4h du matin, vous n'êtes pas
00:45:32 capable de voir si le kebab est fait maison ou pas.
00:45:34 - C'est aussi une question
00:45:36 de justice sociale, parce que, cher Pascal,
00:45:38 on creuse sa tombe avec ses dents.
00:45:40 Et donc, Christophe Herweisberg
00:45:42 vient d'enlever la possibilité...
00:45:44 - Ah, vous êtes notre nouveau ami.
00:45:46 - J'ai déjà plein de messages de grands chefs
00:45:48 qui me disent "bravo, merci, enfin",
00:45:50 mais on ne comprend pas.
00:45:52 - Je n'avais jamais entendu ce nom.
00:45:54 - Il a parlé de vous récemment.
00:45:56 Il a été très élogi à votre regard d'ailleurs.
00:45:58 - Vous n'êtes pas dégoûté des tannures,
00:46:00 comme vous avez dit.
00:46:02 - Et dans le guide du chemin...
00:46:04 - Ah, alors ça, c'est quand même la série des bonnes nouvelles.
00:46:06 Vous aimez le sport,
00:46:08 juste pour faire un parallèle.
00:46:10 Ce n'est pas parce qu'on joue en Champions League
00:46:12 que le football amateur, on ne doit pas le réglementer.
00:46:14 Dans la restauration, c'est pareil.
00:46:16 Ce n'est pas parce qu'on joue dans la haute compétition
00:46:18 qu'en bas, le consommateur ne peut pas s'en voir.
00:46:20 - Il y a un type, je ne sais pas bien ce que je dis,
00:46:22 un chef qui est devenu directement 3 étoiles,
00:46:24 ce n'était jamais arrivé dans l'histoire.
00:46:26 - On tient à le féliciter,
00:46:28 ça veut le Fabien Ferret au Castelet.
00:46:30 Il a eu l'occasion d'aller tester sa table.
00:46:32 Franchement, c'est exceptionnel.
00:46:34 Il a 35 ans, il est bourré de talent.
00:46:36 Je tiens encore à le féliciter, mais je tiens à le féliciter également
00:46:38 Jérôme Bantel à Paris,
00:46:40 qui a obtenu 3 étoiles, et puis tous les nouveaux promus
00:46:42 de cette sélection,
00:46:44 que ce soit les étoiles vertes,
00:46:46 les premières 1 étoile,
00:46:48 les premiers 2 étoiles, etc.
00:46:50 Franchement, c'est une très belle sélection.
00:46:52 - Yannick Halenau aussi.
00:46:54 - Chef-mentor.
00:46:56 - Il est 3 étoiles, Yannick Halenau.
00:46:58 - Il a un point qui lui touche particulièrement.
00:47:00 - Chef-mentor,
00:47:02 c'est-à-dire qu'aujourd'hui,
00:47:04 les jeunes se reconnaissent.
00:47:06 - On a une tendresse particulière pour Yannick Halenau.
00:47:08 - Il vous embrasse chaleureusement. J'étais avec lui hier soir.
00:47:10 - Vous étiez à Paris ?
00:47:12 - Oui, on était à la cérémonie, on était ensemble.
00:47:14 Je ne pouvais pas rester au cocktail.
00:47:16 Je reprenais la route
00:47:18 pour venir ce matin vous voir.
00:47:20 - C'était où la cérémonie ?
00:47:22 - C'était à Tours, dans cette belle ville de Tours.
00:47:24 De belles cathédrales, de beaux châteaux.
00:47:26 Très belle ville de Tours.
00:47:28 Merci en tout cas. Vive la gastronomie.
00:47:30 Vive la transparence.
00:47:32 - Et puis, abonne-toi.
00:47:34 - Dernier coup de gueule.
00:47:36 Et vive la France.
00:47:38 Dernier coup de gueule.
00:47:40 - C'est fini.
00:47:42 - Le dernier coup de gueule.
00:47:44 Il faut soumettre les leaders syndicaux
00:47:46 à la haute autorité de la transparence de la vie publique.
00:47:48 Ce texte l'a démontré. Il n'y a pas de raison.
00:47:50 - On va arrêter avec la haute autorité.
00:47:52 - On a orienté de l'argent public pendant le Covid
00:47:54 des milliards, sans qu'on soit soumis
00:47:56 à aucune réglementation.
00:47:58 - Arrêtez avec vos règles.
00:48:00 - Les syndicats, croyez-moi,
00:48:02 un syndicat ce n'est pas une mafia.
00:48:04 Donc il faut les soumettre à la HTVP.
00:48:06 - Merci.
00:48:08 - J'ai fait plein de copains chez vous ce matin.
00:48:10 - On va recevoir un philosophe, un vrai.
00:48:12 Nathan Devers, notre ami.
00:48:14 Pensez contre soi-même.
00:48:16 - Je vais vous dire quelque chose.
00:48:18 Je trouve cette formule
00:48:20 tellement convenue.
00:48:22 - Par définition,
00:48:24 penser c'est contre soi-même.
00:48:26 C'est idiot comme phrase.
00:48:28 Dès que tu penses...
00:48:30 - Ça commence bien.
00:48:32 - C'est un ami, il est au courant.
00:48:34 - A partir du moment où tu penses...
00:48:36 - Il y a un saboteur en vous.
00:48:38 - Mais non.
00:48:40 Le mot "penser" induit cela.
00:48:42 - Pas chez tout le monde.
00:48:44 - Vous êtes d'accord ?
00:48:46 - Il va être bien reçu.
00:48:48 - Je vous offre le Guinness.
00:48:50 - Que des belles tables.
00:48:52 Vive la France et vive la gastronomie.
00:48:54 - Salut les copains.
00:48:56 - On y remet une dose midi.
00:48:58 - On m'en fout.
00:49:00 - Je vais à la cantine, c'est européen.
00:49:02 - Vous avez le droit de savoir ce que vous mangez.
00:49:04 Est-ce que c'est industriel ou pas ?
00:49:06 - On ne mange pas, on déjeune ou on dîne.
00:49:08 C'est des animaux qui mangent.
00:49:10 - La pause, à tout de suite.
00:49:12 - Il est 10h01.
00:49:16 Gautier Lebret s'en est allé.
00:49:18 C'est notre ami Bertrand Descartes qui est là.
00:49:20 Parce qu'on pourra parler bien sûr
00:49:22 de ce qui se passe au Royaume-Uni.
00:49:24 Et puis, nous avons un garçon
00:49:26 qui vient régulièrement nous voir,
00:49:28 que vous connaissez, qui a la grâce.
00:49:30 Nathan Devers. "Penser contre soi-même".
00:49:32 Alba Michel.
00:49:34 Qui va parler de son livre et de cette philosophie.
00:49:36 Parce que vous êtes un philosophe.
00:49:38 Et je disais tout à l'heure que "Penser contre soi-même" était idiot.
00:49:40 Comme le titre.
00:49:42 Puisque, par définition, "Penser" c'est "contre soi-même".
00:49:44 Autrement, on ne pense pas.
00:49:46 Je vais essayer de vous convaincre.
00:49:48 - Quelle est la différence entre "Penser" et "Penser contre soi-même" ?
00:49:50 Quelqu'un qui pense, par définition,
00:49:52 c'est quelqu'un qui met en place
00:49:54 tous les arguments, les contre-arguments.
00:49:56 - On vit dans une époque où on nous demande
00:49:58 de penser par nous-mêmes.
00:50:00 La modernité a été inaugurée par ça.
00:50:02 C'est Kant dans "Qu'est-ce que les Lumières".
00:50:04 "Serre-toi de ton propre entendement".
00:50:06 Or, évidemment, les gens, quand ils pensent par eux-mêmes,
00:50:08 ne pensent jamais en situation d'autonomie.
00:50:10 Ils pensent toujours à partir d'un horizon.
00:50:12 À partir d'un arrière-plan.
00:50:14 À partir de nos héritages,
00:50:16 de nos conditionnements culturels, religieux, intellectuels,
00:50:18 philosophiques, de nos amitiés.
00:50:20 Bref, de tout ce qu'on n'a pas choisi dans la vie.
00:50:22 "Penser contre soi-même", c'est évidemment
00:50:24 une sorte d'exigence impossible, difficile,
00:50:26 inhumaine, en quelque sorte.
00:50:28 Et je suis d'accord avec vous sur un point.
00:50:30 C'est que c'est ça le vrai travail de la pensée.
00:50:32 Et le vrai travail de la philosophie.
00:50:34 - "Penser qu'à soi".
00:50:36 - C'est ce qu'on sait depuis Montaigne.
00:50:38 Notamment en France, depuis Montaigne.
00:50:40 Ou à Montaigne, on considère qu'il ne faut pas simplement douter,
00:50:42 il faut apprendre à douter de son propre dos.
00:50:44 - Mais M. Pirouette est content,
00:50:46 parce qu'il aime cela, Vincent Herouet.
00:50:48 - Non, mais non !
00:50:50 - Il dit que dans la télé, on ne pense qu'à soi.
00:50:52 Mais à la base, ce n'est pas vrai.
00:50:54 - Non, non, ce n'est pas vrai.
00:50:56 Je vais essayer de penser contre moi-même.
00:50:58 - Et puis, c'est comme dans tous les univers, dans le sport,
00:51:00 tu ne penses qu'à toi, dans les vagues, dans le samba,
00:51:02 tu es en politique.
00:51:04 - Si vous pensez comme moi, parfois, je ne sais même pas
00:51:06 ce que je pense moi-même.
00:51:08 - Oui, oui, il y a ce problème.
00:51:10 - Je suis persuadé, ce serait intéressant de vous poser la question,
00:51:12 je suis sûr que parfois, quand vous présentez les émissions,
00:51:14 vous pouvez savoir par avance
00:51:16 ce que les gens vont dire
00:51:18 parmi vos chroniqueurs.
00:51:20 Et ce qui est intéressant, c'est quand peut-être vos chroniqueurs vous surprennent.
00:51:22 Quand ils disent des trucs que vous n'avez pas prévus.
00:51:24 Et bien là, ils pensent contre eux-mêmes.
00:51:26 - Et moi-même, j'aime dire parfois quelque chose, je me surprends.
00:51:28 Je suis d'accord avec vous.
00:51:30 - Donc je vous ai fait changer d'avis sur ce titre ?
00:51:32 Ou vous le trouvez toujours aussi...
00:51:34 - Je trouve qu'il est un peu bateau.
00:51:36 Alors que l'autre,
00:51:38 "Quand je me suis suicidé" était bien meilleur.
00:51:40 Celui que vous aviez imaginé.
00:51:42 Simplement les éditeurs qui sont frileux,
00:51:44 ils vont vous dire "ah non, on se suicide, ça fait peur aux gens".
00:51:46 Enfin toutes les bêtises qu'on entend toujours,
00:51:48 parfois, il ne faut jamais écouter les éditeurs.
00:51:50 - Non, mon éditeur est formidable.
00:51:52 - Vous n'êtes pas très l'audatif ce matin.
00:51:54 - L'audatif ? Non, pourquoi ? Sur qui ?
00:51:56 - Globalement.
00:51:58 - J'ai dit qu'il avait la grâce, c'est un garçon pour la grâce.
00:52:00 - Mais oui !
00:52:02 - C'est bien intéressant.
00:52:04 - D'abord, Somaïa,
00:52:06 je vous demande de me pardonner.
00:52:08 On est en retard.
00:52:10 10h04.
00:52:12 - Matignon avant l'Elysée.
00:52:14 La FNSEA et les jeunes agriculteurs
00:52:16 reçus par Gabriel Attal.
00:52:18 Ils entendent, je cite,
00:52:20 "secouer le cocotier"
00:52:22 et disent ne plus croire à la parole publique
00:52:24 vu la lenteur de la mise en oeuvre
00:52:26 des mesures promises par le gouvernement.
00:52:28 Les blouses blanches dans la rue,
00:52:30 les infirmiers libéraux sont appelés
00:52:32 à manifester aujourd'hui leur charge absorbante.
00:52:34 La moitié de leurs revenus,
00:52:36 ils réclament une revalorisation
00:52:38 de leurs actes.
00:52:40 Et puis, nouvelle tournée au Moyen-Orient
00:52:42 pour Antony Blinken.
00:52:44 Le chef de la diplomatie américaine
00:52:46 sera en Arabie Saoudite demain, jeudi en Égypte.
00:52:48 Objectif de ces deux déplacements,
00:52:50 obtenir une trêve et la libération
00:52:52 des otages.
00:52:54 - Nathan Deverey, là,
00:52:56 Bertrand Deckerce aussi.
00:52:58 Avant de parler avec vous,
00:53:00 j'aimerais évoquer les 80 ans du cri.
00:53:02 La fameuse phrase de Camus,
00:53:04 "mal nommer les choses", etc.
00:53:06 J'ai l'impression qu'elle s'applique vraiment à ce que j'ai entendu hier soir.
00:53:08 Écoutons M. Harfi d'abord
00:53:10 sur l'antisémitisme.
00:53:12 - Cet antisémitisme libéré
00:53:16 par le pogrom du 7 octobre,
00:53:18 c'est en France le visage tuméfié de
00:53:20 Marco, ce sexagénaire d'un
00:53:22 quartier populaire parisien,
00:53:24 coupable de porter une kippa.
00:53:26 C'est cette atmosphère parfois
00:53:28 irrespirable pour les étudiants juifs
00:53:30 jusqu'aux amphithéâtres Sciences Po.
00:53:32 C'est pourquoi
00:53:34 nous demandons la mise en place
00:53:36 d'une commission d'enquête parlementaire
00:53:38 sur l'antisémitisme dans les universités.
00:53:40 - Bon, ça, je veux bien
00:53:42 l'entendre, mais il va renvoyer
00:53:44 dos à dos l'extrême droite,
00:53:46 ce qu'il appelle l'extrême droite,
00:53:48 et l'extrême gauche. Que je sache,
00:53:50 le danger antisémitisme,
00:53:52 ou antisémite, plus exactement,
00:53:54 ne me paraît pas tant
00:53:56 venir de la droite
00:53:58 que de l'extrême gauche,
00:54:00 me semble-t-il. Écoutons M. Arfi.
00:54:02 - L'extrême droite frappe à la porte du pouvoir,
00:54:06 l'extrême gauche
00:54:08 joue les provocations en attisant
00:54:10 l'antisémitisme et le communautarisme,
00:54:12 et l'islamisme
00:54:14 nous déclare ouvertement la guerre.
00:54:16 Avons-nous oublié
00:54:20 que la paix n'est jamais acquise,
00:54:22 et que la liberté reste
00:54:24 toujours un combat ?
00:54:26 - Évidemment, j'imagine
00:54:28 qu'au moment où il écrit sa phrase,
00:54:30 pour qu'on ne lui reproche pas forcément
00:54:32 tout, il pense...
00:54:34 Mais la vérité, c'est que ce qu'il dit
00:54:38 est... Comment dire ?
00:54:40 Ou est faux,
00:54:42 ou n'est pas précis.
00:54:44 Renvoyer l'extrême droite et l'extrême gauche,
00:54:46 et dire plus loin "l'islamisme
00:54:48 nous menace". Mais l'islamisme,
00:54:50 il vient d'où ?
00:54:52 Il vient d'où, l'islamisme ?
00:54:54 Il vient d'où, de la droite ou de la gauche ?
00:54:56 - L'islamo-gauchisme.
00:54:58 - Non, mais c'est pas qu'il vient de la gauche,
00:55:00 c'est que... - C'est ça !
00:55:02 Il n'ose pas dire... En fait, ça les ennuie
00:55:04 de dire "l'antisémitisme à droite
00:55:06 n'existe pas, ou n'existe plus".
00:55:08 Ça les ennuie.
00:55:10 Donc, ils ne le disent pas. Et vous allez voir
00:55:12 ce que dit Emmanuel Macron, lui qui parle de généalogie,
00:55:14 il préfère parler de l'affaire Dreyfus,
00:55:16 de la libre parole,
00:55:18 de Drummond, que de parler de ce qui se passe
00:55:20 aujourd'hui. Moi, je veux bien qu'on parle de
00:55:22 l'antisémitisme d'il y a 100 ans,
00:55:24 parlons de l'antisémitisme d'aujourd'hui.
00:55:26 - Mais il a une campagne électorale à mener, quand même.
00:55:28 C'est beaucoup plus important.
00:55:30 - Écoutons le président de la République.
00:55:32 - L'antisémitisme en France, oui,
00:55:34 a une histoire. Et cette année,
00:55:36 plus particulièrement, nous nous souviendrons encore
00:55:38 inlassablement de ces crimes.
00:55:40 Au camp du Strouthof, libéré
00:55:42 le 25 novembre 1944,
00:55:44 l'antisémitisme français
00:55:46 dispose d'une généalogie,
00:55:48 de Drummond à Maurras, de Faurisson à Dieudonné,
00:55:50 et il nous appartient de le rappeler,
00:55:52 de s'en souvenir, de ne jamais être dupe
00:55:54 de ceux qui voudraient escamoter
00:55:56 ses racines. - Quel est le rapport
00:55:58 entre le camp du Strouthof et l'antisémitisme
00:56:00 français ? Je vous assure, j'ai posé déjà
00:56:02 la question hier, je n'ai toujours pas compris.
00:56:04 Qu'est-ce que le camp du Strouthof
00:56:06 vient faire dans cette phrase ? - Mais c'est même pas ça.
00:56:08 Si on veut parler de l'affaire Dreyfus, d'accord.
00:56:10 Alors, parlons de l'affaire Dreyfus. Parlons de la
00:56:12 position de Jaurès. Parlons de la position de Jaurès.
00:56:14 - De la gauche. - Il y a quelques années,
00:56:16 oui, de la gauche, de Jaurès. Il y a quelques
00:56:18 années, Alexis Lacroix, que
00:56:20 vous connaissez, avait publié un
00:56:22 livre remarquable qui s'appelait, l'antisémitisme,
00:56:24 "Le socialisme des imbéciles". Voilà. Où il épinglait
00:56:26 Jaurès, toutes les gens autour
00:56:28 de Jaurès, d'accord, qui n'avaient pas eu,
00:56:30 excusez-moi, une position par rapport à Dreyfus
00:56:32 extrêmement claire. C'est le moins
00:56:34 qu'on puisse dire. Je suis euphémistique là-dessus.
00:56:36 Donc, en plus, choisir dépend
00:56:38 "ça oui" sur l'affaire Dreyfus, "ça oui",
00:56:40 "ça non", "ça oui", "ça non". Excusez-moi,
00:56:42 c'est un crachat à la figure de l'histoire.
00:56:46 Non, mais c'est pour ça qu'il y a simplement
00:56:48 une dimension électorale là-dedans,
00:56:50 qui est plus qu'usée
00:56:52 avec la force des années. Il y a évidemment
00:56:54 aussi une généalogie de l'antisémitisme à gauche.
00:56:56 C'est renseigné
00:56:58 et possiblement, enfin,
00:57:00 il est possible de l'expliquer. Mais simplement,
00:57:02 est-ce qu'il veut être efficace aujourd'hui ?
00:57:04 Or, aujourd'hui, il y a en effet un antisémitisme
00:57:06 qui tue, c'est celui de l'islamisme,
00:57:08 et qui est excusé, voire relativisé
00:57:10 par une partie du spectre politique
00:57:12 qui n'est pas, ni à droite, ni à l'extrême droite.
00:57:14 C'est quand même,
00:57:16 là, aujourd'hui, la réalité et qu'ils ont du mal à dire,
00:57:18 ça c'est sûr. - Oui, mais moi je suis d'accord avec vous,
00:57:20 que si on fait la généalogie de l'antisémitisme,
00:57:22 il y a incontestablement une grande tradition
00:57:24 antisémite à gauche, dans la gauche française,
00:57:26 européenne, c'est le point commun entre Proudhon et Marx.
00:57:28 - D'où vient Drumond ? - C'est en désaccord surtout.
00:57:30 - D'où vient Drumond, tout simplement ? - Sur cette question-là.
00:57:32 - Ce qui m'intéresse, est-ce qu'on pourrait... - Il existe aujourd'hui,
00:57:34 bien sûr. - Est-ce qu'on pourrait,
00:57:36 dans ce pays,
00:57:38 parler de ce qui se passe aujourd'hui
00:57:40 et arrêter de parler du maréchal Pétain,
00:57:42 de l'affaire Dreyfus,
00:57:44 etc. L'islamisme
00:57:46 est-il un danger
00:57:48 pour les juifs ? Voilà une bonne question.
00:57:50 - Personne ne répondrait non.
00:57:52 Donc ça, on est d'accord,
00:57:54 qu'il y ait de l'antisémitisme à gauche, je crois qu'on est tous d'accord.
00:57:56 - Mais c'est même pas à gauche, là, c'est autre chose.
00:57:58 - Oui, d'accord, il y a l'islamisme,
00:58:00 l'antisémitisme qui existe à gauche,
00:58:02 et l'antisémitisme
00:58:04 qui existe à l'extrême droite,
00:58:06 c'est pas parce qu'il y a eu une stratégie de dédiabolisation
00:58:08 qu'il aurait mystérieusement disparu.
00:58:10 Éric Zemmour lui-même racontait dans son livre
00:58:12 que pendant la campagne présidentielle,
00:58:14 dans l'entourage de Marine Le Pen, les gens disaient
00:58:16 "un juif ne peut pas se présenter à la présidentielle".
00:58:18 C'est lui-même qui le racontait, je ne fais que le citer.
00:58:20 Je ne cite pas
00:58:22 quelqu'un d'extrême gauche pour dire ça.
00:58:24 - Ecoutons Macron, deuxième passage, "L'ombre de la mort".
00:58:26 - Vous pensez contre vous-même, là ?
00:58:28 - L'ombre de la mort, chacun l'a
00:58:30 ressenti ce 7 octobre dernier,
00:58:32 jour du plus grand massacre
00:58:34 antisémite de notre siècle.
00:58:36 L'ombre des armes
00:58:38 et des drones du Hamas au Proche-Orient,
00:58:40 sur les villages et les visages d'Israël.
00:58:42 L'ombre
00:58:44 de ces prisons
00:58:46 où, pire encore,
00:58:48 où sont encore retenus
00:58:50 trois otages français,
00:58:52 Ofer Calderon,
00:58:54 Orion Hernandez-Radou,
00:58:56 Oad Yalomi.
00:58:58 Et la France œuvre et œuvrera
00:59:00 sans relâche pour leur libération
00:59:02 comme celle de tous les otages
00:59:04 encore détenus par le Hamas.
00:59:06 - Si certains
00:59:08 pensent que l'extrême gauche et l'extrême droite
00:59:10 sont à
00:59:12 mettre dos à dos,
00:59:14 je pense qu'ils se trompent
00:59:16 et je précise ceux qu'ils appellent
00:59:18 l'extrême droite, parce que j'aimerais qu'on me définisse.
00:59:20 - Ah bah non, mais là c'est très clair dans son propos,
00:59:22 il dit "ils sont aux portes du pouvoir", donc ici,
00:59:24 clairement, le Rassemblement National, il parle pas de...
00:59:26 - Et dernier passage d'Emmanuel Macron sur l'antisémitisme.
00:59:28 - Nous avons été
00:59:30 intraitables pour réprimer
00:59:32 l'antisémitisme où qu'il soit,
00:59:34 dans la rue, derrière les écrans,
00:59:36 dans nos universités.
00:59:38 Les enquêtes ont été ouvertes pour faire la lumière
00:59:40 sur les faits que vous avez mentionnés, monsieur le Président,
00:59:42 à Sciences Po.
00:59:44 J'ai eu des paroles très claires
00:59:46 la semaine dernière en Conseil des ministres,
00:59:48 et sous l'autorité du Premier ministre,
00:59:50 le gouvernement veillera à ce que l'ordre républicain
00:59:52 soit respecté.
00:59:54 - Alors c'est ce que je disais en début d'émission, intraitable,
00:59:56 intolérable, c'est toujours les mêmes mots. Est-ce que
00:59:58 vraiment le gouvernement était intraitable sur ce qui
01:00:00 se passe dans les universités ? Je ne le crois pas.
01:00:02 Hélas. Je ne le crois pas.
01:00:04 Hélas. Aller à l'université
01:00:06 UT de Montaigne,
01:00:08 pas UT, l'université de Bordeaux-Montaigne
01:00:10 où vous avez fait vos études, aller dans
01:00:12 certaines universités françaises, hélas non.
01:00:14 Hélas non, monsieur le Président.
01:00:16 - Oui, mais il y a surtout quelque chose qui
01:00:18 contrevient un peu à cette lecture très
01:00:20 relativiste, on va dire, de la menace,
01:00:22 c'est que Emmanuel Macron, c'est le comportement
01:00:24 d'Emmanuel Macron lui-même, c'est-à-dire que quand il
01:00:26 s'agit de taper notamment, en accusant
01:00:28 d'antisémitisme, l'extrême droite, qu'il appelle
01:00:30 l'extrême droite, il le fait sans aucun
01:00:32 problème, sans avoir peur de diviser quoi que ce soit,
01:00:34 quand il s'agit de marcher,
01:00:36 de rejoindre cette marche contre
01:00:38 l'antisémitisme au lendemain du 7 octobre,
01:00:40 il n'y va pas parce qu'il a peur
01:00:42 de diviser dans le pays, et c'est pas
01:00:44 vis-à-vis de l'extrême droite a priori, parce que ça ne le dérange
01:00:46 pas du tout de diviser le pays sur la question de l'extrême droite.
01:00:48 Donc c'est bien que la menace qui lui
01:00:50 fait réellement peur n'est pas celle-ci.
01:00:52 - CQFD.
01:00:54 Il est 10h12, Bertrand Descaires.
01:00:56 Comment ça va ?
01:00:58 - Ça va, ça va, merci.
01:01:00 - Comment va l'histoire ?
01:01:02 - Elle semble aller mieux, puisque vous voyez,
01:01:04 elle s'est laissée photographier. Je pense qu'elle a
01:01:06 tout fait pour être photographiée.
01:01:08 Si on remonte à l'histoire, pour que nos téléspectateurs
01:01:10 comprennent bien, ça date de samedi.
01:01:12 Donc la photo et la mini-vidéo ont été
01:01:14 diffusées. - Il y a une vidéo ?
01:01:16 - Une petite vidéo sur le sun, qui a été dealée
01:01:18 sur le sun, qui en a l'exclusivité,
01:01:20 mais ça remonte à samedi. Alors, elle faisait
01:01:22 ses courses, elle faisait ses emplettes, dans un endroit
01:01:24 qui est merveilleux, qui s'appelle
01:01:26 Windsor Farm Shop.
01:01:28 Windsor Farm Shop,
01:01:30 pardon, et c'est un petit peu la boutique
01:01:32 officielle des Windsor. Ils vendent leurs
01:01:34 œufs, leur crème, leur yaourt.
01:01:36 Et alors, elle était au rayon pas, voyez-vous.
01:01:38 Et elle achetait du pas. Lorsqu'un homme
01:01:40 de 40 ans, un anglais, a dit "mais cette dame
01:01:42 ressemble très fort à Kate Middleton".
01:01:44 Il a eu le temps de dégainer son téléphone, de la photographier,
01:01:46 de la filmer. Elle était déjà partie.
01:01:48 - Et ça, c'est une photo volée, vous dites ?
01:01:50 C'est pas une photo de la paradisée ? - C'est pas une photo
01:01:52 officielle. C'est une photo qui a été prise par un
01:01:54 anglais qui faisait ses emplettes, lui aussi,
01:01:56 au même endroit. Mais ce qu'on peut
01:01:58 dire, Pascal, si on interprète un peu,
01:02:00 c'est que si elle s'est rendue là-bas,
01:02:02 à une heure de forte fréquentation,
01:02:04 c'est qu'elle souhaitait quand même qu'on la photographie.
01:02:06 - Ah, je pense. Je pense que sans être
01:02:08 l'inspecteur Colombo, on peut... - C'est d'accord.
01:02:10 - Bon, on l'a. - On l'a. - Ou Charles Colson.
01:02:12 - Pour faire tête, c'est... - On l'a, la vidéo,
01:02:14 Marine Lençon, je demande à Marine Lençon.
01:02:16 Non, on l'a pas, la vidéo, d'ailleurs, parce qu'elle doit pas être
01:02:18 libre de droit. - Elle n'est pas libre de droit. Elle a été achetée,
01:02:20 dit-on, une fortune par le Sun,
01:02:22 qui culmine déjà en tête des filles. - Ah oui, parce que
01:02:24 le monsieur-là, ce monsieur, donc, il a vendu,
01:02:26 en plus. - Ah, il a vendu, évidemment. Il a vendu tout ce deal.
01:02:28 Alors, ce qui est intéressant à dire, Pascal,
01:02:30 vous vous souvenez, la dernière fois, on a parlé de cette
01:02:32 photopaparadisée dans un magazine américain.
01:02:34 Et les tabloïds anglais s'étaient mis
01:02:36 ensemble d'accord, comme un accord,
01:02:38 pour ne pas diffuser ce cliché. Or,
01:02:40 vous voyez là, le Sun n'a pas hésité
01:02:42 à sortir ce cliché pour
01:02:44 acheter la vidéo. Donc, les rapports de force
01:02:46 avec la presse ont changé. En tout cas,
01:02:48 elle va mieux. Moi, je suis convaincu que
01:02:50 la grande réapparition de Gaëlle, ce sera pour la messe
01:02:52 de Pâques, le 31 mars.
01:02:54 C'est symbolique, c'est la résurrection,
01:02:56 c'est le retour, un peu, en quelque
01:02:58 sorte. Et Windsor adore ça.
01:03:00 - Mais elle n'est pas catholique ?
01:03:02 - Elle est... Non, non,
01:03:04 c'est l'église anglicane. Oui, mais Pâques
01:03:06 a la même symbolique. - Mais les Anglais résurgent.
01:03:08 - Oui, la même symbolique. - Ils résuscitent
01:03:10 également chez les Anglais.
01:03:12 - Et alors, comme elle va mieux,
01:03:14 elle se dit qu'elle résuscite. - Non, mais la messe,
01:03:16 c'est le même jour. Parce que Pâques,
01:03:18 c'est-à-dire qu'il est incroyablement tôt, d'ailleurs.
01:03:20 - Ce sera le 31 mars, dans la Chine.
01:03:22 - 31 mars. Parce que Pâques peut être entre le 20 mars
01:03:24 et le 10 mai.
01:03:26 C'est en fonction de la lune.
01:03:28 - Il n'y a que les orthodoxes, pour les Anglicans.
01:03:30 C'est en effet Pâques.
01:03:32 - Ce sera le 31 mars.
01:03:34 - Une petite info intéressante, elle pourrait,
01:03:36 je pense, peut-être, réserver
01:03:38 son premier voyage
01:03:40 officiel à l'étranger, à la France.
01:03:42 Puisque, vous savez, le roi ne va pas
01:03:44 être là, Charles III. - Et vous pourriez
01:03:46 venir avec elle à l'heure des pros ? - Si vous voulez,
01:03:48 on va essayer. On peut tenter.
01:03:50 Charles III, petite parenthèse, qui ne va pas bien,
01:03:52 on pense bien, ne se rendra pas les 5, 6 et
01:03:54 7 juin prochain, pour le 80e anniversaire du débarquement.
01:03:56 Ça pourrait être William,
01:03:58 accompagné de Kate. Donc, on croise les deux.
01:04:00 - Et d'en haut, quand on est à Paris, à l'ambassade de Grande-Bretagne ?
01:04:02 - L'ambassade de Grande-Bretagne, absolument.
01:04:04 Qui est du palais de l'Elysée.
01:04:06 - Qui est la plus belle.
01:04:08 Vous, vous connaissez toutes les ambassades, j'imagine.
01:04:10 En tant que journaliste
01:04:12 de politique étrangère.
01:04:14 Moi, je connaissais tous les stades de foot. Vous, c'est les ambassades.
01:04:16 - Les stades de chocolat, oui.
01:04:18 - L'ambassade anglaise est merveilleuse.
01:04:20 - Oui, oui. C'est le même
01:04:22 immeuble que l'ambassade américaine.
01:04:24 - Oui. - C'est la même.
01:04:26 - C'est l'ancienne. - C'est la chambre de la reine. - C'est le particulier
01:04:28 de la princesse Pauline.
01:04:30 Mais, Pascal, ce n'est pas certain qu'elle dorme à Paris
01:04:32 à l'heure qu'ils doivent se rendre en Normandie.
01:04:34 Donc, là, il faut encore... Bon. Le débarquement,
01:04:36 c'est en Normandie. - Vous feriez l'interview en anglais ?
01:04:38 - Ah, mais moi, je...
01:04:40 Je parle couramment anglais.
01:04:42 Comme chacun ça, mais je n'ai pas l'occasion d'exercer ce...
01:04:44 - Parfait, bien.
01:04:46 - Nathan,
01:04:48 pensez contre soi-même.
01:04:50 Pourquoi la philosophie ? Qu'apporte-t-elle à l'existence ?
01:04:52 Que change-t-elle à nos vies ?
01:04:54 D'abord, on peut traverser la vie sans être...
01:04:56 D'abord, c'est quoi la philosophie ? On peut être un philosophe
01:04:58 sans le savoir. Il y a plein de gens que je connais
01:05:00 qui n'ont pas théorisé la philosophie, puis tu les écoutes
01:05:02 et tu te dis, ben, lui, il a tout compris.
01:05:04 - Exactement. C'était vraiment l'idée
01:05:06 de mon livre, c'était de ne pas définir
01:05:08 la philosophie seulement comme
01:05:10 une discipline intellectuelle, abstraite,
01:05:12 scientifique,
01:05:14 qui se pratiquerait à l'université, dans des bibliothèques,
01:05:16 dans des cologues, dans des congrès, mais
01:05:18 comme un art de vivre. Ça veut dire comme une métamorphose
01:05:20 intérieure. Alors ensuite, évidemment,
01:05:22 il faut lire, faire de l'histoire de la philosophie,
01:05:24 s'intéresser aux philosophes, etc., mais que
01:05:26 fondamentalement, c'est une aventure
01:05:28 vécue en première personne et que, à partir
01:05:30 de là, c'est quelque chose qui est fondamentalement
01:05:32 universel, c'est-à-dire qui concerne tout le monde
01:05:34 et il y a des gens qui peuvent vivre
01:05:36 de manière philosophique sans pratiquer
01:05:38 le métier de la philosophie. Et
01:05:40 en effet, c'est très difficile
01:05:42 de définir la philosophie, parce que chaque philosophe
01:05:44 donne sa définition
01:05:46 différente. Celle de Deleuze est très connue,
01:05:48 l'art de créer des concepts, mais enfin,
01:05:50 Kant en a une autre, Platon
01:05:52 en a une autre, etc., etc. - Et c'est quoi
01:05:54 votre philosophie ? - Alors, moi, ce que j'ai essayé de faire,
01:05:56 justement, c'est de m'intéresser pas tellement
01:05:58 à la philosophie, mais au verbe
01:06:00 de philosophie, un peu le dénominateur commun
01:06:02 de chaque philosophe, c'est-à-dire un verbe qui peut
01:06:04 nous mener dans des directions totalement différentes,
01:06:06 croire en Dieu, ne pas y croire, penser que l'homme est libre,
01:06:08 penser qu'il ne l'est pas, etc., etc.
01:06:10 Mais le philosophie, je le définis
01:06:12 comme l'art de ce que j'appelle "penser contre soi-même",
01:06:14 ça veut dire de commencer
01:06:16 par une rupture,
01:06:18 par un suicide, puisque vous
01:06:20 aimez plus le mot, intérieur,
01:06:22 consistant à avoir une sorte de vertige,
01:06:24 de se dire,
01:06:26 le drame, en quelque sorte,
01:06:28 de l'existence, c'est que personne n'a choisi
01:06:30 sa naissance, personne n'a choisi
01:06:32 le point par lequel on va entrer dans le monde,
01:06:34 personne n'a choisi, moi, j'ai pas choisi de naître
01:06:36 à la fin des années 90, en France,
01:06:38 dans une famille juive, etc., etc.
01:06:40 Et tous ces conditionnements, et tout ce
01:06:42 non-choix, et tout ce qui nous est
01:06:44 imposé, va évidemment déterminer
01:06:46 ce qu'on va penser. Et après, on va
01:06:48 devenir la marionnette intellectuelle de
01:06:50 ces idées politiques, sociales, métaphysiques.
01:06:52 La philosophie commence,
01:06:54 et à mon avis, c'est l'art d'essayer de faire cela,
01:06:56 de prendre de la distance, on ne peut jamais
01:06:58 totalement renier, et l'enjeu n'est pas cela,
01:07:00 mais d'essayer de ne pas être, si vous voulez,
01:07:02 l'otage ou la continuation
01:07:04 automatique de sa naissance.
01:07:06 - Écrire ce livre m'a permis de comprendre quel était le déclic
01:07:08 qui m'a empêché de devenir rabbin.
01:07:10 Le vertige qui m'a fait rompre avec la religion
01:07:12 et m'a engagé dans la philosophie.
01:07:14 Ce n'était pas un événement précis, ni un malheur ou une tentation,
01:07:16 mais un sentiment aussi flottant que vif,
01:07:18 le sentiment de ma naissance.
01:07:20 - Non, je n'ai pas choisi de naître, ce que vous venez de dire.
01:07:22 - Vous vouliez devenir rabbin jusqu'à quel âge ?
01:07:24 - Jusqu'à la fin du lycée.
01:07:26 Donc, 16-17 ans.
01:07:28 J'ai été passionnément fasciné
01:07:32 par la religion juive.
01:07:34 Mes parents sont pratiquants, mais enfin, ils ne sont pas
01:07:36 juifs orthodoxes.
01:07:38 J'ai eu une enfance et une adolescence vraiment
01:07:40 de juifs orthodoxes. Je priais trois fois par jour,
01:07:42 j'avais une kippa sur la tête en permanence,
01:07:44 je respectais toutes les lois,
01:07:46 même ne pas faire la bise aux filles,
01:07:48 aller à la synagogue quasiment tous les matins,
01:07:50 et puis je me destinais, et puis j'étudiais
01:07:52 la Bible tout le temps, l'hébreu, c'était la langue
01:07:54 de mes premières émotions poétiques,
01:07:56 celle des prières, celle des psaumes de la Bible,
01:07:58 et puis donc je me destinais à devenir rabbin,
01:08:00 et j'aimais cela, j'aimais fondamentalement
01:08:02 cet avenir, j'étais dans une synagogue incroyable,
01:08:04 une sorte de merveille
01:08:06 de judaïsme français,
01:08:08 qui était la synagogue de Lévinas,
01:08:10 qui était un mélange des cultures,
01:08:12 qui tenait beaucoup
01:08:14 à intégrer la culture française
01:08:16 dans la religion juive,
01:08:18 et puis j'ai tout envoyé...
01:08:20 - Et à votre avis, ce premier choix
01:08:22 de rabbin précisément, c'est parce que vous étiez
01:08:24 dans le désir de votre famille,
01:08:26 de votre père, de votre mère ?
01:08:28 - Non, je pense pas, mes parents,
01:08:30 enfin ils étaient contents
01:08:32 de cette idée, mais c'est pas eux du tout qui me l'ont
01:08:34 imposée... - Donc c'était quand même quelque chose
01:08:36 de personnel que vous revisitez, comme quelque chose
01:08:38 de personnel, ou quelque chose
01:08:40 qui était le produit ? - C'était
01:08:42 les deux, ça veut dire que si la vie est une quête
01:08:44 de sens, une quête sur le sens de la vie,
01:08:46 moi j'ai grandi dans une famille
01:08:48 où le sens de la vie correspondait
01:08:50 à la religion juive, et je suis allé vers là.
01:08:52 - Et qu'est-ce qui a fait que
01:08:54 vous avez renoncé ?
01:08:56 - Plusieurs choses, mais je dirais, si je devais résumer
01:08:58 en un mot, c'est le doute. Le doute
01:09:00 qui commence à prendre de plus en plus de place
01:09:02 par rapport à la foi. Donc je vous donne
01:09:04 un exemple très simple. J'ai eu la chance d'étudier avec
01:09:06 des rabbins extraordinaires, des grandes
01:09:08 sommités, et il y avait
01:09:10 un truc qui m'a très vite gêné,
01:09:12 c'était que souvent leurs cours commençaient
01:09:14 par des questions, où on se disait
01:09:16 qu'on pouvait aller dans toutes les directions, que la pensée
01:09:18 allait être libre. Je sais pas, le rabbin pouvait commencer
01:09:20 par dire "peut-être bien que Dieu n'existe pas,
01:09:22 peut-être bien que la Bible a été écrite par des hommes,
01:09:24 peut-être bien que ceci, cela". Et puis
01:09:26 plus la pensée avançait dans le cours,
01:09:28 et puis plus, à travers des raisonnements, mais qui
01:09:30 étaient pré-guidés, ça veut dire que la solution, elle était là depuis
01:09:32 le départ, c'était évident qu'ils allaient finir par retomber
01:09:34 sur leurs pattes, ça retombait sur ses pattes.
01:09:36 Et je me suis rendu compte que ce qui m'intéressait dans la
01:09:38 religion, c'était plus la dimension
01:09:40 philosophique, enfin involontairement philosophique
01:09:42 de questionner le monde, de se poser des questions,
01:09:44 que le paquet de certitudes vers lequel
01:09:46 on voulait aller jusqu'au bout.
01:09:48 - On a lu ce livre
01:09:50 avec les gens
01:09:52 avec qui nous travaillons, et j'étais
01:09:54 frappé qu'un jeune homme qui s'appelle
01:09:56 Félix Pérola m'a dit
01:09:58 "c'est un des livres les plus formidables que j'ai lu".
01:10:00 Et je me demande si
01:10:02 ce que vous êtes,
01:10:04 et comme vous écrivez,
01:10:06 ne déclenche pas quelque chose auprès
01:10:08 d'un public peut-être
01:10:10 très jeune ou assez jeune, parce que Félix
01:10:12 est un jeune journaliste qui commence, comme si
01:10:14 vous aviez les codes
01:10:16 pour s'adresser précisément
01:10:18 à cette jeune génération.
01:10:20 - Ah ben ça me touche beaucoup qu'il ait
01:10:22 dit ça. Je sais pas.
01:10:25 En fait c'est la première fois
01:10:27 que j'écrivais un livre, c'est pas mon
01:10:29 premier, sans me dire que j'écrivais un livre.
01:10:31 C'était pas du tout
01:10:33 un texte que j'avais prévu d'écrire. Moi même,
01:10:35 pour vous dire les choses, l'autofiction
01:10:37 ça me dérangeait, ou l'écriture de soi, qu'on voit
01:10:39 beaucoup aujourd'hui s'imposer.
01:10:41 C'était un truc dans lequel je ne voulais pas aller.
01:10:43 - Oui mais quand on parle de soi, on parle de l'universel.
01:10:45 - Oui, bien sûr. Mais je veux dire, c'est la
01:10:47 première fois que, en fait,
01:10:49 ce livre il a commencé sur un hasard fou,
01:10:51 c'est qu'un jour je suis à Bordeaux, j'enseigne,
01:10:53 c'est le début de l'année, et je passe la journée
01:10:55 à appeler mes proches,
01:10:57 et personne répond au téléphone, je comprends pas pourquoi.
01:10:59 Le soir je prends une petite chambre d'hôtel, parce que
01:11:01 j'avais une réunion le lendemain, et qui était un peu
01:11:03 crado, tout ça, et il y avait une cour intérieure.
01:11:05 Et j'ouvre la fenêtre pour fumer une cigarette,
01:11:07 et en face de la cour, je vois une femme dans la fenêtre d'en face,
01:11:09 qui était très belle, et qui
01:11:11 chantait en hébreu la prière de Kippour.
01:11:13 Et je me rends compte que c'était le jour
01:11:15 du grand pardon, que tous les juifs,
01:11:17 si vous voulez, célèbrent, et ceux
01:11:19 qui veulent pas le célébrer par provocation, ils savent quand même
01:11:21 que c'est le jour du grand pardon. Et moi j'avais oublié
01:11:23 que c'était le jour de Kippour, et j'étais
01:11:25 en train de faire mes cours de philosophie sans même me rendre
01:11:27 compte de ça. Et ça m'a fait un tel choc,
01:11:29 que je me suis mis à écrire ce texte,
01:11:31 et pendant quelques semaines comme ça, et sans me dire
01:11:33 "je fais un livre", et puis au bout, je sais pas, d'une centaine
01:11:35 de pages, quelque chose comme ça, là j'ai compris que c'est...
01:11:37 Mais donc je pense que j'ai trouvé une voix, enfin ma voix,
01:11:39 que j'avais sans doute pas dans les précédents.
01:11:41 - Mais c'est quand même pas un hasard que celui
01:11:43 qui voulait être rabbin oublie le jour de Kippour.
01:11:45 - C'est fou ! - Oui.
01:11:47 - Oui c'est fou ! - Ça si vous me permettez, c'est...
01:11:49 - Oui. Et quand j'ai fait lire
01:11:51 d'ailleurs mon manuscrit
01:11:53 à mon éditeur, au début il pensait que le premier
01:11:55 chapitre était fictif, tellement ça avait l'air
01:11:57 complètement fou comme un vrai semblant.
01:11:59 - Je suis convaincu que la philosophie débute ainsi
01:12:01 par un son intérieur en élan immédiat et lointain
01:12:03 qui tient tantôt à des hasards,
01:12:05 souvent à des logiques,
01:12:07 qu'est-ce que le hasard bien sûr, toujours à des
01:12:09 orages, bonjour autant
01:12:11 qu'adieu, rupture et aube mêlée,
01:12:13 un cheminement intime qui se raconte
01:12:15 plutôt qu'il ne s'explique,
01:12:17 une quête, un instinct, peu importe le nom,
01:12:19 pourvu que cette recherche soit éprouvée
01:12:21 avant toute analyse.
01:12:23 Est-ce qu'il faut être intelligent pour philosophier ?
01:12:25 - Ah ! C'est une bonne question.
01:12:27 Je dirais
01:12:29 qu'il faut être volontairement
01:12:31 naïf. Alors pas la naïveté
01:12:33 de celle
01:12:35 de penser par soi-même en étant
01:12:37 dans les automatismes, répéter ce qu'on nous a dit,
01:12:39 etc. Mais la naïveté
01:12:41 travaillée d'essayer de voir,
01:12:43 de sentir les choses, de questionner
01:12:45 les choses telles qu'elles nous apparaissent
01:12:47 en refusant les forces du mensonge.
01:12:49 Et une certaine forme d'intelligence
01:12:51 peut servir à faire écran,
01:12:53 c'est le propre de l'idéologie qu'on a tous,
01:12:55 que j'ai sans doute aussi, probablement,
01:12:57 enfin même très certainement,
01:12:59 et que c'est pas tout à fait la même chose
01:13:01 de dire l'intelligence. On peut être éminemment
01:13:03 intelligent et éminemment anti-philosophe.
01:13:05 En revanche, s'imposer
01:13:07 l'art de la naïveté,
01:13:09 voir les choses à un moment, précisément,
01:13:11 quand j'étais dans mes cours de religion
01:13:13 et qu'à un moment je me disais "ça suffit l'intelligence
01:13:15 des textes, le côté, le commentaire de la Bible,
01:13:17 de Talmud, etc." Là je suis
01:13:19 volontairement naïf et je me dis, je vois en face de moi
01:13:21 un type qui est un rabbin passionnant,
01:13:23 très intelligent, mais qui veut absolument
01:13:25 se persuader que Dieu existe. C'est très naïf,
01:13:27 c'est même très con de dire ça, on peut estimer que c'est très bête,
01:13:29 mais à mon avis c'est ça, fondamentalement,
01:13:31 la tonalité qui anime la
01:13:33 philosophie.
01:13:35 - C'est passionnant de vous écouter. "Penser contre soi-même,
01:13:37 devenir un autre, pour émerger en soi,
01:13:39 cet idéal ne constitue pas seulement la méthode
01:13:41 d'une recherche intellectuelle, il fournit les fondements
01:13:43 d'une éthique minimale, d'une manière
01:13:45 de vivre ouverte sur l'altérité,
01:13:47 altérité des autres, bien sûr
01:13:49 tous ceux qui diffèrent de moi,
01:13:51 mais à la place desquels j'aurais pu
01:13:53 exister, altérité des points de vue,
01:13:55 des perspectives plurielles, des systèmes
01:13:57 de valeurs, des façons de
01:13:59 penser." Vous venez de
01:14:01 dire en quelques mots l'éditorial
01:14:03 de l'Eurodépro, et je vous en
01:14:05 remercie grandement, contrairement à ce que
01:14:07 certains disent, bien évidemment parce qu'il y a
01:14:09 de la place justement pour la dérision,
01:14:11 pour la distance, et
01:14:13 vous le savez puisque vous êtes avec nous.
01:14:15 - Exactement, et c'est vraiment pour ça que
01:14:17 moi je suis ici avec bonheur, je me souviens de la première
01:14:19 fois où j'étais venu et Charlotte était
01:14:21 là, et en effet je pense qu'on a
01:14:23 beaucoup de désaccords,
01:14:25 nous deux, avec Charlotte,
01:14:27 avec Georges, etc. Moi ça m'intéresse
01:14:29 beaucoup d'être dans un
01:14:31 espace de dialogue, de conversation,
01:14:33 avec des gens dont je sais que j'ai plus de chance
01:14:35 d'être intellectuellement
01:14:37 plus éloigné que si j'étais avec des gens avec qui je
01:14:39 serais par avance d'accord. Une conception
01:14:41 de l'amitié ou de la conversation
01:14:43 ou du dialogue qui consisterait à dire "ah
01:14:45 t'as totalement raison", non non c'est toi qui as raison,
01:14:47 non non, ça n'a aucun intérêt, c'est
01:14:49 la mort intellectuelle. - Alors en même temps,
01:14:51 et ça c'est une vraie question, et c'est une question
01:14:53 dans les couples, est-ce que
01:14:55 est-ce qu'il faut partager
01:14:57 le plus
01:14:59 de points communs, intellectuels
01:15:01 et une manière de voir la vie
01:15:03 pareillement, ou est-ce
01:15:05 qu'il faut être extrêmement
01:15:07 différent, et de ces différences
01:15:09 se nourrir pour
01:15:11 faire un chemin
01:15:13 ensemble ? Grande question
01:15:15 à laquelle chacun
01:15:17 peut réfléchir, et parfois on pense
01:15:19 comme ça, et puis le lendemain, pourquoi
01:15:21 vous riez ? - On a perdu
01:15:23 - On a perdu - Je te demande
01:15:25 l'esprit de contradiction, je pense contre vous-même, voilà
01:15:27 - Mais non mais c'est une vraie question
01:15:29 est-ce que tu ne peux t'entendre qu'avec des gens
01:15:31 qui pensent comme toi,
01:15:33 qui voient les choses comme toi ?
01:15:35 Voilà, je pourrais
01:15:37 citer à travers de nombreux exemples
01:15:39 et c'est une bonne question me semble-t-il. Est-ce que vous êtes
01:15:41 un philosophe ? - Pardon ?
01:15:43 - Voilà, bon d'accord. Est-ce que vous philosophez
01:15:45 vous-même ? - Oui, je suis un tout nouveau
01:15:47 philosophe - Non mais vous n'aimez
01:15:49 pas parler de vous,
01:15:51 vous vous cachez derrière des pirouettes
01:15:53 et derrière l'esprit et l'humour
01:15:55 mais je vois qu'il y a une sensibilité
01:15:57 - Oui, l'esprit
01:15:59 qui est toujours dit non
01:16:01 - Non mais chacun - Je suis l'esprit qui est toujours dit non
01:16:03 - C'est très intéressant d'être à la fois
01:16:05 à avoir pensé contre soi-même
01:16:07 au point de vivre
01:16:09 sa vie contre sa vocation
01:16:11 - Oui, c'est
01:16:13 vraiment ça et
01:16:15 c'est une question de... Il y a des gens
01:16:17 je pense qui font de la philosophie mais qui savent pas
01:16:19 forcément ce qui les a amenés. Moi
01:16:21 quand je suis rentré
01:16:23 en quelque sorte dans la philosophie, j'ai perdu
01:16:25 avant mes croyances
01:16:27 ma pratique. C'est pas la même chose de vivre
01:16:29 quand vous avez un texte qui vous dit ce que vous devez faire
01:16:31 à chaque instant, mon style vestimentaire
01:16:33 etc. Tous les détails, mes amis, mon
01:16:35 avenir et donc la philosophie
01:16:37 - C'est une transgression confortable quand même
01:16:39 C'est une transgression confortable et plus facile
01:16:41 au plateau de Céniouz que d'être
01:16:43 seul dans sa synagogue
01:16:45 - Oui, j'ai pas fait le saut de la synagogue au plateau
01:16:47 de Céniouz. Il y a eu un moment. Mais je raconte pas ça
01:16:49 comme une souffrance pour me larmoyer
01:16:51 ou pour me victimiser. Mais pour dire
01:16:53 c'est pas du tout ça. Mais c'est pour dire que
01:16:55 à la première personne, ce que j'ai vécu
01:16:57 pour moi, ce qu'a signifié la philosophie en premier
01:16:59 c'est l'art de s'orienter
01:17:01 dans un monde qui n'a plus de boussole
01:17:03 qui n'a plus de carte, où vous êtes complètement perdus
01:17:05 et où vous avez tous les possibles
01:17:07 qui sont ouverts à égalité
01:17:09 - C'est une chose bête, mais par exemple
01:17:11 - Avec cette définition, la religion peut être une philosophie aussi
01:17:13 - Oui - C'est une réponse
01:17:15 Non mais moi, il y a deux choses, en tout cas que j'aborde
01:17:17 pas de la même manière, on va dire, c'est que moi je pense que le scandale
01:17:19 ou l'interrogation, c'est moins la naissance
01:17:21 que la mort. Je pense que c'est cette question-là
01:17:23 qui fonde la philosophie et la mort
01:17:25 beaucoup plus que la naissance, beaucoup plus que le don
01:17:27 en réalité. C'est vrai que nous avons beaucoup de dons à la naissance
01:17:29 Je sais que la modernité ne supporte
01:17:31 pas l'idée d'avoir des dons et qu'elle interroge ça
01:17:33 Moi j'interroge plus la mort
01:17:35 Et la deuxième chose, c'est que le rapport
01:17:37 à ce qui a précédé, à l'intelligence
01:17:39 qui a précédé, j'ai pas le même non plus
01:17:41 C'est pas parce que d'autres ont
01:17:43 posé les questions que je me pose avant
01:17:45 et qu'ils y ont répondu. Moi je peux y voir
01:17:47 aussi un gain de temps et je pense que cette
01:17:49 confiance faite à des intelligences que j'admire
01:17:51 par ailleurs, ce qui m'empêche pas de me poser des questions
01:17:53 sur ce qu'ils ont écrit, je pense que d'autres
01:17:55 ont répondu avant nous et
01:17:57 qu'il y a une sorte d'apaisement aussi à leur faire confiance
01:17:59 C'est un rapport
01:18:01 qui est différent, on va dire à la fois
01:18:03 - C'est très intéressant ce que tu dis, et notamment
01:18:05 dans l'expression du gain de temps
01:18:07 - Non mais c'est vrai ! - Ils ont réfléchi pour moi
01:18:09 - Bah oui c'est vrai ! - Ils ont
01:18:11 arrivé aux conclusions, mais c'est très intéressant
01:18:13 - Parfois vous identifiez une intelligence soit dans un livre
01:18:15 soit dans des écrits, quand même, en face de vous
01:18:17 - Je suis d'accord, mais parfaitement d'accord avec vous
01:18:19 - Et vous identifiez immédiatement que vous pouvez
01:18:21 que vous êtes apaisé par la confiance que vous pouvez
01:18:23 donner à quelqu'un - Je suis d'accord avec vous
01:18:25 Marine me parle
01:18:27 Marine Lançon voulait me dire quelque chose, elle ne me parle plus
01:18:29 Ah, Emmanuel Macron
01:18:31 se rend à Marseille
01:18:33 Emmanuel Macron est à Marseille, me dit Marine Lançon
01:18:35 C'est extrêmement important
01:18:37 Il se rend à Marseille avec
01:18:39 Gérald Darmanin
01:18:41 et avec Dupond-Moretti
01:18:43 Bon, mais ils auraient pu emmener Gabriel Attal
01:18:45 en même temps, mais ils ont pas
01:18:47 - Juste un mot
01:18:49 Juste un mot sur Nathan, parce que
01:18:51 la démarche
01:18:53 de Nathan, son livre
01:18:55 pour moi s'inscrit, enfin je suis un gros
01:18:57 lecteur de Montaigne et je pense
01:18:59 pas mal connaître Montaigne, il s'inscrit
01:19:01 exactement là-dedans
01:19:03 c'est-à-dire non pas aussi un philosophe qui
01:19:05 théorise, mais un philosophe qui écrit
01:19:07 il y a deux types de philosophes, ceux qui théorisent
01:19:09 ceux qui écrivent, comme Nietzsche
01:19:11 et qu'est-ce qu'il nous dit là ? Il nous dit que
01:19:13 être juif
01:19:15 en France, c'est aussi participer
01:19:17 au cours le plus intérieur
01:19:19 de notre pensée, de notre histoire
01:19:21 - Bon, moi j'aime bien l'idée
01:19:23 quand même que la philosophie
01:19:25 serve à quelque chose, si ce n'est que
01:19:27 du jus de crâne - Mais non
01:19:29 il faut que la philosophie ne serve à rien
01:19:31 - Mais non, moi j'ai
01:19:33 exprimé mon avis, maintenant vous
01:19:35 n'avez rien moi - On est dans l'utilitarisme
01:19:37 - Je veux qu'elle
01:19:39 te rende plus intelligent
01:19:41 plus tolérant, pourquoi pas, plus humain
01:19:43 plus bienveillant, plus tout ce que tu veux
01:19:45 mais qu'elle t'apporte quelque chose
01:19:47 plus libre, si vous voulez, mais qu'elle
01:19:49 ait un effet, si c'est simplement
01:19:51 manier les concepts
01:19:53 comme un intellectuel
01:19:55 pur et dur, il me semble
01:19:57 - Oui, vous avez raison - C'est en cela que je
01:19:59 lui souhaite quelque chose - Vous avez raison, vous êtes d'accord avec vous
01:20:01 - Mais peut-être que c'est parce que je suis un esprit
01:20:03 plus concret que d'autres - Non, non, je suis d'accord avec vous, j'en
01:20:05 verrais peut-être deux, à l'échelle individuelle
01:20:07 encore une fois, définir la philosophie
01:20:09 non pas comme un art des concepts
01:20:11 mais comme un art de vivre - Voilà, art de vivre
01:20:13 - Moi ce que j'aime quand je commence mes
01:20:15 cours en L1, mes étudiants, ils me disent qu'ils font
01:20:17 de la philosophie, souvent, parce qu'après ils veulent
01:20:19 faire de la médecine, du cinéma, de la politique
01:20:21 de l'associatif, donc si vous voulez
01:20:23 c'est des choses qui sont extrêmement complexes, et dans le
01:20:25 débat public, je pense que si on devait donner une fonction
01:20:27 à la philosophie, je dirais que c'est
01:20:29 d'essayer d'augmenter la quantité
01:20:31 de questions qu'une société peut
01:20:33 se poser, et vous voyez moi quand je
01:20:35 viens, quand je participe dans des émissions, quand je
01:20:37 viens pour donner des réponses, ce qui m'arrive
01:20:39 je me dis, c'est pas ce que je fais de plus intéressant
01:20:41 parce que finalement, donner des réponses
01:20:43 être dans un dogmatisme, alors évidemment c'est le jeu
01:20:45 du débat public, mais là où je suis content de moi
01:20:47 c'est quand je pose une question qui à mon avis
01:20:49 est
01:20:51 elle-même sa propre réponse
01:20:53 - Je vous pose la question, non pas au 30 de 10
01:20:55 mais je pose la question
01:20:57 et Somaïa Labidi, je vous pose la question
01:20:59 des infos
01:21:01 de 10h
01:21:03 - Présente surprise du chef Pascal
01:21:07 vous en parliez il y a quelques minutes
01:21:09 Emmanuel Macron à Marseille avec 3 de ses
01:21:11 ministres pour dresser le bilan
01:21:13 de la lutte anti-drogue, déplacement
01:21:15 quelques jours seulement après des arrestations
01:21:17 dans la DZ Mafia et le
01:21:19 clan Yoda, gang qui se livre une guerre
01:21:21 merci pour le trafic
01:21:23 la transidentité des mineurs
01:21:25 au coeur des préoccupations des sénateurs
01:21:27 après la publication d'un rapport alarmant
01:21:29 la droite sénatoriale va déposer
01:21:31 une proposition de loi
01:21:33 pour interdire la transition avant la majorité
01:21:35 proposition qui sera déposée
01:21:37 avant l'été
01:21:39 et puis cantines, transports co-scolaires
01:21:41 ou encore éducation, mobilisation
01:21:43 nationale dans la fonction publique
01:21:45 plus de 5 millions d'agents
01:21:47 sont appelés à battre le pavé pour réclamer
01:21:49 de meilleures conditions
01:21:51 salariales. Est-ce que vous avez
01:21:53 conscience sans doute Nathan
01:21:55 du scandale que vous représentez
01:21:57 scandale d'inégalité
01:21:59 vous êtes très intelligent
01:22:01 vous êtes beau garçon, vous avez une
01:22:03 forme de grâce
01:22:05 dans votre berceau
01:22:07 des fées vous ont donné des choses
01:22:09 que d'autres n'ont pas
01:22:11 mais c'est vrai je le dis parce que je le pense
01:22:13 moi je vous connais et
01:22:15 vous traversez la vie avec une élégance
01:22:17 pour le moment et
01:22:19 une... comment dire
01:22:21 oui une grâce
01:22:23 qui fait que le monde est
01:22:25 inégal
01:22:27 et il y a les salirés
01:22:29 il y a les Mozart et
01:22:31 effectivement
01:22:33 tout ce que vous avez reçu
01:22:35 de dons, de dons purs
01:22:37 parce que ça c'est pas culturel pour le coup
01:22:39 c'est ce que vous êtes, ce qui vous a permis d'ailleurs de faire
01:22:41 normal sup, c'est pas
01:22:43 si fréquent
01:22:45 et ça interroge évidemment pourquoi
01:22:47 vous et pas d'autres
01:22:49 - Bah d'abord ça me... - Je sais pas si ça rend
01:22:51 heureux ou pas d'ailleurs mais
01:22:53 - Bah je dirais quand même que
01:22:55 j'ai des parents qui sont absolument
01:22:57 extraordinaires et formidables
01:22:59 et je dis pas ça du tout parce que c'est mes parents
01:23:01 et je crois que je le raconte dans le
01:23:03 livre, j'ai voulu aussi
01:23:05 leur rendre hommage et puis rendre hommage à tous les gens moi
01:23:07 que j'ai rencontrés, des gens qui m'ont
01:23:09 un philosophe qui s'appelle Jean-Pierre Osier
01:23:11 ma compagne, 'fin voilà donc
01:23:13 je pense que c'est pas des dons
01:23:15 naturels, génétiques, tombés du ciel
01:23:17 qui me seraient rentrés dans ma tête, c'est aussi
01:23:19 c'est une histoire et une histoire on choisit pas
01:23:21 la manière dont elle s'écrit
01:23:23 le point, parce que je disais, le point par lequel on rentre dans le monde
01:23:25 pour le meilleur et pour le pire et j'en suis très
01:23:27 je suis
01:23:29 conscient du bonheur
01:23:31 et de la... je sais pas si le mot chance
01:23:33 est le bon mais du bonheur que j'ai
01:23:35 oui
01:23:37 - Tout est dit
01:23:39 - Oui mais quand on a
01:23:41 autant de dons, c'est peut-être là aussi
01:23:43 qu'on a envie de remercier
01:23:45 et quand on a envie de remercier, c'est là aussi se pose la question
01:23:47 de la foi
01:23:49 - Remercier qui ? - Mais oui !
01:23:51 - Moi je vais remercier les téléspectateurs
01:23:53 parce que c'est quand même le... - Parce qu'ils ont la foi !
01:23:55 - Pour moi c'est quand même le plus important
01:23:57 parce qu'ils ont la foi en nous
01:23:59 et je les remercie grandement
01:24:01 Nicolas Bayet, il était
01:24:03 à la réalisation, Guillaume était à la vision
01:24:05 Marc Fontaine était au son, merci à Marine Lanson
01:24:07 à Félix Pérola, moi j'aime bien travailler avec
01:24:09 les plus jeunes et être très attentif
01:24:11 à ce qu'ils disent et à l'écoute
01:24:13 parce que c'est toujours pareil
01:24:15 peu importe qu'ils aient raison ou tort quand ils disent
01:24:17 quelque chose, ils le disent et ils le pensent
01:24:19 il y a que ça qui m'intéresse, il dit ça
01:24:21 il a forcément raison pour lui
01:24:23 il ne s'agit pas de contester ce qu'il dit, il le pense
01:24:25 c'est comme ça
01:24:27 merci grandement à Marine Lanson qui était donc de retour
01:24:29 de Copenhague, merci également à
01:24:31 notre ami
01:24:33 Georges Fenech en escale à Paris
01:24:35 exceptionnellement aujourd'hui
01:24:37 quand j'ai une plaisanterie je la ressors
01:24:39 comme ça ça fait des économies
01:24:41 de plaisanterie, est-ce que tiens
01:24:43 je vais vous offrir un cadeau, le guide Michelin
01:24:45 vous étiez
01:24:47 vous n'étiez pas
01:24:49 vous ne vouliez pas lire des choses désagréables
01:24:51 mais par exemple dans le Figaro ce matin
01:24:53 il y a un papier très dur de M. Durand en soufflant
01:24:55 oui mais je ne sais pas, moi je suis
01:24:57 plus l'école
01:24:59 ou Perico Légaz, François Simon, etc.
01:25:01 je préfère les lire plutôt que de...
01:25:03 pardon, voilà, merci en tout cas
01:25:05 et je rappelle votre bouquin parce que c'est toujours
01:25:07 d'abord je vous remercie tellement d'être avec nous Nathan
01:25:09 Nathan pensé contre soi-même
01:25:11 ils ont mis une photo de vous
01:25:13 c'est pas moi qui ai choisi
01:25:15 oui ben c'est pas vous, mais ils ont bien compris quand même que
01:25:17 votre visage
01:25:19 est un argument de vente
01:25:21 c'était pas du, je sais pas
01:25:23 mais c'était pas du narcissisme de mon part
01:25:25 je suis bien
01:25:27 d'accord avec vous, donc c'est chez Albin Michel
01:25:29 Nathan Devers et c'est un bonheur
01:25:31 d'être avec vous, de vous connaître
01:25:33 c'est gentil
01:25:35 et merci grandement
01:25:37 et Jean-Marc Morandini dans une seconde
01:25:39 et nous nous retrouvons ce soir
01:25:41 soir.
01:25:43 *Bruit de clavier*