Législatives 2024 : retour sur la candidature de François Hollande et la confusion qui règne à droite

  • il y a 3 mois

Chaque jour, Céline Géraud et ses invités font un point complet sur l'actualité.
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00:00Europe 1 Trésor, la suite sur Europe 1 avec vous Céline Giraud et les débats continuent avec vos deux chroniqueurs du jour
00:05Jenny Bastier, séiste et journaliste au Figaro Vox, et le chroniqueur politique Olivier Tartigolle
00:10Et vous chers auditeurs d'Europe 1, 0180 20 39 21, si vous souhaitez réagir, Europe 1 Trésor vous donne la parole.
00:18Alors on en parlait juste avant cette courte pause, François Hollande se présente en Corrèze sous la manière du Front Populaire
00:25Et Gabriel Attal a d'ailleurs apporté ce matin son soutien à son concurrent, le député sortant LR, Francis Dubois
00:32François Hollande, donc il ne verra pas sa candidature en Corrèze entravée en quelque sorte par un candidat macroniste
00:38Oui, même si les macronistes effectivement ont décidé de soutenir le candidat Dubois
00:41Donc c'est plutôt un accord entre LR et Renaissance qu'un accord entre Renaissance et l'EPS
00:48Cela dit en passant d'ailleurs, accord qui n'est pas assumé aujourd'hui par les instances dirigeantes des Républicains
00:54Mais qui se fait en douce, alors même que la semaine dernière ils ont chassé Eric Ciotti
01:00Qui avait décidé de faire un accord avec LR, donc tout ça est effectivement très confus
01:04Mais il y a quelque chose d'assez surréaliste à voir François Hollande, qui a quand même nommé Emmanuel Macron à Bercy, rappelons-le
01:11Désormais faire acte de candidature
01:14Comment vous interprétez cette candidature ?
01:15Et bien moi je l'interprète pour une chose très simple, c'est que ce qu'il fait l'unité de la gauche, l'unité de la gauche est négative
01:21Elle s'unit face à un ennemi, un ennemi qui est l'extrême droite en tout cas dans ses mots
01:26Et qui permet de faire tous les compromis, toutes les compromissions possibles
01:29C'est-à-dire la même chose dans le wokisme si vous voulez, où vous avez l'alliance de combats complètement contradictoires
01:35Mais qui se fait contre un ennemi commun qui est le mal blanc occidental en gros
01:38Et c'est pareil, il y a une espèce d'ennemi qui est absolument érigé en menace suprême
01:45Et l'unité négative de la gauche se met en branle, et cela en dépit même des contradictions abyssales internes
01:51Parce que je rappelle tout de même qu'entre la gauche modérée et l'extrême gauche et les filles, les désaccords sont abyssaux
01:56Ils sont d'ordre moraux, on parle de la question de l'antisémitisme qui n'est pas un point détail
02:00Alors qu'entre l'extrême droite et la droite modérée, aujourd'hui les désaccords sont essentiellement économiques
02:06Puisque sur l'immigration ils pensent peu ou prou la même chose
02:08Sur cet aspect de contradiction abyssale, on a ça assez largement répandu sur les jours qu'on vient de traverser
02:18Si vous prenez le dernier projet sur la réforme des retraites d'Eric Ciotti, j'ai du mal à faire un copier-coller avec le projet du RN
02:28Concernant l'affaire François Hollande, d'abord c'est un joli coup, un jarnac
02:32Puisqu'il semblerait que le premier secrétaire du PS Olivier Faure était mis devant le fait accompli
02:37Puisque l'investiture est en effet une circonscription ciblée pour le PS
02:42Avec le maire de Tubes, Bernard Combe, qui est très proche de François Hollande
02:45Qui au dernier moment a laissé la main au président
02:49Moi je pense qu'il y a d'abord, bien sûr, on sait très bien que François Hollande est quand même un manœuvrier politique
02:57C'est pas le premier à tenter un retour, Valéry Giscard d'Estaing a retrouvé l'Assemblée Nationale
03:02Trois ans après sa défaite de 81
03:04Rappelez-vous la candidature de Nicolas Sarkozy sur les primaires à droite
03:11Il y a le virus de la politique, avec peut-être concernant le profil de François Hollande
03:16Dans une Assemblée Nationale post-élection dont on voit qu'elle pourrait être marquée par de la complexité
03:24Peut-être François Hollande a dans ce dispositif-là un rôle qu'on ne devine pas encore très bien
03:34Il y a du clair-obscur, ça peut être une personne charnière pour permettre de parler à différentes sensibilités
03:39Il justifie son choix, François Hollande, en disant se présenter par le danger que représente l'extrême droite
03:45qui n'a jamais été aussi proche du pouvoir
03:47Si j'ai pris cette décision, c'est parce que j'ai estimé que la situation était grave
03:51Il peut le penser, il y a quand même des gens dans ce pays, je vais vous faire une révélation
03:55Il y a quand même des gens dans ce pays qui ne souhaitent pas l'accession au pouvoir du Rassemblement National
04:00Qui ne le souhaitent pas
04:05Pour eux, cette réalité-là est supérieure à toutes les autres
04:10On peut partager ou pas, mais ça fonctionne comme ça
04:13Comme il y a aussi des gens pour qui l'accession au pouvoir de l'extrême gauche coalisée autour de l'LFI
04:19n'est pas non plus souhaitable et qui sont prêts à des concessions
04:24Mais est-ce que le thème du barrage va continuer à fonctionner longtemps comme ça à gauche ?
04:29Parce que c'est ça en fait, on essaie de faire barrage à l'extrême droite
04:31Je pense qu'il y a quand même une discipline de la gauche qui arrive encore
04:34Si cette rhétorique-là fonctionne, c'est encore dans l'électorat de gauche
04:38Ce qui va permettre une mobilisation maximum
04:40Ils ont raison de l'utiliser d'un point de vue stratégique
04:44C'est évident que ce qui fait aujourd'hui l'unité entre ces formations totalement hétéroclites
04:48C'est le refus de l'extrême droite, et d'une extrême droite à mon sens assez fantasmée
04:53C'est le ciment de cette unité, c'est un théâtre antifasciste qui se met en branle
05:01Une chose intéressante, c'est que alors qu'Emmanuel Macron avait théorisé en 2017
05:06La fin du clivage droite-gauche et une certaine forme de dépolitisation
05:10Nous avons une repolitisation spectaculaire du pays, et tant mieux
05:15Un retour du clivage droite-gauche, et tant mieux
05:18Reste à savoir comment ce pôle central va résister à ça
05:23D'après moi, ce pôle central, on verra s'il y a des triangulaires ou pas
05:27Il peut y en avoir, s'il y a un haut niveau de participation
05:29Va être la victime principale de cette repolitisation et de ce nouveau clivage
05:34Avec une chose d'étonnant, une culture de la coalition
05:37Qui n'existait pas véritablement dans notre pays, qui se met en place dans les deux pôles
05:41Et vous constatez d'ailleurs vous qu'il y a une appétence, en tout cas pour ces élections, au journal Le Figaro
05:46Oui, le journal Le Figaro, nous avons eu des scores assez spectaculaires la semaine dernière
05:51En termes d'audience et d'abonnement, des scores qui ne s'étaient pas vus depuis le Covid
05:56Donc vraiment un intérêt des gens pour cette élection
05:59Des gens qui s'abonnent tous les jours
06:00Des gens qui s'abonnent, énormément de gens qui s'abonnent
06:02500 abonnés par jour la semaine dernière pour Le Figaro
06:04Ce qui est énorme, et je pense qu'il y a une appétence
06:06Et on prédit d'ailleurs un taux de participation très très élevé
06:10Ce qui pourrait d'ailleurs donner lieu à énormément de triangulaires
06:12Puisque vous savez que plus la participation est haute, plus le seuil est bas
06:17Pour se qualifier au second tour
06:20Et alors là, c'est la grande incertitude en cas de triangulaire
06:23Que va-t-il se passer ?
06:24Y aura-t-il des désistements de la Macronie en faveur du Front Populaire ?
06:28Y aura-t-il au contraire le Ni-Ni qui a été prôné par Emmanuel Macron cette semaine
06:33Mais est-ce qu'il tiendra au soir du premier tour ?
06:35Tout ça est une grande incertitude
06:37Je pense personnellement qu'une participation forte tendrait à favoriser le RN
06:43Parce qu'en cas de triangulaire, s'il n'y a pas de désistement, il l'emporterait
06:46Vous êtes d'accord Olivier, en cas de forte participation et on se dirige vers ce cas de figure qui s'approfiterait
06:51C'est un peu la technique électorale mais c'est bon à savoir
06:53Pour se qualifier à un second tour, il faut faire douze et demi des inscrits
06:57Donc il est vrai que si la participation grimpe, ça peut nous mettre dans des configurations de triangulaire
07:04De quoi ?
07:06Un peu plus rare mais triangulaire à coup sûr
07:11Et là, il est vrai qu'il faut avoir bac plus dix en sciences politiques
07:15Dans certains circos, pour savoir comment cela peut se passer
07:19Regardez la situation de LR aujourd'hui
07:22Sur les trois sensibilités de LR, selon les trois couleurs de LR aujourd'hui
07:27Leur positionnement de second tour serait, moi je trouve passionnant à suivre
07:32Mais difficile pour les électeurs
07:34Petite schistéra, j'allais aborder justement le sujet de la droite
07:39Et justement de cette droite fracturée aussi avec le pacte noué par Eric Ciotti
07:43Qui avait beaucoup parlé la semaine dernière, assacré des fractures, des tensions
07:48Le patron de LR présente 62 candidats avec l'étiquette Les Républicains
07:53Et du côté de l'opposition, ses opposants présentent 400 candidats
07:58Dont Virgile Vanier face au président Ciotti dans les Alpes-Maritimes
08:02Jenny Bastier entre les alliances et les dissidences
08:05Là aussi, pas simple pour les électeurs de droite de s'y retrouver
08:08Ça va être très compliqué, ça pose même un problème juridique
08:12D'ailleurs de tromperie des électeurs, est-ce qu'ils vont savoir quelle étiquette est acquis
08:16Comment ça va être visible sur les affiches électorales
08:20C'est très complexe, ça pourrait même conduire à des recours en justice
08:22Et peut-être des annulations d'élections, ça va être très compliqué
08:25Certains le disent en effet
08:27Après moi ce que j'observe, c'est quand même un deux poids deux mesures à l'intérieur de l'appareil LR
08:31Qui faisait semblant la semaine dernière d'avoir une ligne indépendante
08:35Et de refuser de récuser tout accord, soit avec le RN, soit avec Emmanuel Macron
08:39Qui a effectivement chassé Eric Ciotti pour avoir fait cette transgression
08:44D'avoir fait un accord avec le RN et qui aujourd'hui tolère
08:47Un certain nombre d'accords au niveau local entre des LR et des membres de la Macronie
08:51Puisqu'il y aura dans un certain nombre de circonscriptions
08:54Il n'y aura pas de candidats à renaissance face au LR
08:56C'est exactement ce qu'a dit Eric Ciotti avec le RN
08:59Je trouve qu'il y a un deux poids deux mesures qui fragilise complètement
09:03La position des barons LR la semaine dernière
09:07Je ne sais pas quand quelqu'un comme François-Xavier Benhammy ou Ali Gennevard
09:11Qui était sur une ligne ni-ni
09:13On doit garder notre nominomie, notre indépendance au premier tour
09:15On doit exister absolument tout seul au premier tour
09:18On ne fera aucun compromis avec le macronisme
09:20Comment ils vont réagir à ces accords en sous-main
09:23Qui sont quand même une trahison de ce qu'ils avaient éprouvé
09:27Et qui brouillent véritablement la capacité de perception des électeurs
09:31Avec reconquête, LR est très certainement le parti politique
09:35Le plus secoué par ce qui vient de se passer
09:40Depuis dimanche soir dernier
09:42Avec trois sensibilités, LR canal historique
09:45C'est-à-dire dans l'asilière gaulliste-chiracienne-sarkoziste
09:49C'est-à-dire une autonomie, un projet
09:51Un LR donc ciottiste
09:56Mais la vente d'Angers maigre
09:5862 circonscriptions, on s'attendait
10:01Venant du président de LR
10:03A quelque chose de beaucoup plus installé dans le paysage politique
10:06On parlait de 100 au départ
10:08Donc là, l'arrivée n'est quand même pas brillante
10:12Et en effet, ces pactes qu'on commence à voir de non-agression
10:16Ou alors installés dans un paysage politique
10:18Par exemple départemental dans les Hauts-de-Seine
10:20Je vois que Carl Olive sera soutenu dans les Yvelines
10:24Par le président du Sénat, Larcher
10:28Qui est quand même l'un des grands chapeaux à pub d'une ligne autonomiste
10:32Donc il y a vraiment, moi je vous assure, dans certaines circonscriptions
10:37L'électeur LR doit vraiment se dire
10:39Là il faut que c'est une série Netflix
10:41Il faut que ça s'arrête, on rembobine tout
10:43Je veux revenir au point de départ
10:45J'ai pas bien suivi
10:47Moi je trouve qu'il y a quelque chose
10:49Aujourd'hui qu'il y a un scénario qui se dessine
10:51Et qui est notamment porté par Edouard Philippe
10:53Qui serait de faire une grande coalition du LR au PS
10:55Personnellement moi je pense que c'est une catastrophe
10:57Parce que si nous en sommes arrivés là précisément aujourd'hui
10:59C'est parce qu'il y a une espèce de gouvernance centriste
11:01Et on a récusé le clivage droite-gauche au profit d'un en même temps
11:06Qui irait de la gauche à la droite
11:08Et c'est précisément ça qui fait monter les extrêmes
11:10Donc repartir dans un pacte politique
11:14Qui prendrait à la fois le centre droit et le centre gauche
11:16C'est la garantie de faire monter davantage les extrêmes
11:18Et comme la démocratie c'est l'alternance
11:20Il n'y a pas de démocratie sans alternance
11:22Ça veut dire mécaniquement
11:24Que ce ne sera peut-être pas cette fois-ci mais la suivante
11:26Mais les extrêmes finiront par gagner
11:29Parce qu'on ne peut pas éternellement gouverner au centre
11:31Dans un en même temps permanent
11:33Dans la négation des grands clivages qui structurent la politique
11:36D'autant plus qu'on est dans une époque polarisée
11:38Aujourd'hui il y a une polarisation très très forte
11:40Sur des enjeux identitaires
11:42Sur des enjeux d'immigration
11:44De qui sommes-nous
11:46Et on ne peut pas gouverner au centre dans ce cadre-là
11:48Dans ce contexte-là
11:50En tout cas c'est ma conviction
11:52Politiquement en Europe
11:54Quand des gouvernements centristes
11:56Il n'y a pas d'autres politiques que celles que nous proposons
11:58Systématiquement ça a donné de la polarisation derrière
12:00Et un dernier élément
12:02Petit caillou dans la chaussure pour Eric Ciotti
12:04Une enquête pour détournement de fonds public
12:06Visant Eric Ciotti lors de sa campagne
12:08Pour les élections législatives de 2022
12:10A été ouverte le 31 mai par le parquet de Nice
12:12L'utilisation
12:14Il serait question de l'utilisation détournée
12:16De cartes de parking au port de Nice
12:18Mise à disposition gratuitement par la chambre de commerce et d'industrie
12:20A des proches du député LR
12:22En lien avec le conseil départemental
12:24A suivre
12:27On se retrouve dans quelques instants
12:29On va parler maintenant de la majorité
12:31Aussi avec Emmanuel Macron qui est prêt
12:33A mettre la gauche devant ses responsabilités
12:35Pour contrer Jordan Bardella
12:37Et puis Kylian Mbappé qui prend la parole
12:39Et ça fait beaucoup réagir
12:41A tout de suite sur Europe

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