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00:00Bonjour, je suis Aurélie Pallude, professeure en culture générale en prépa ECT et ECG
00:11au lycée Ozen de Toulouse.
00:12Je ne sais pas si c'est plus facile qu'un verbe, c'est peut-être moins déroutant
00:21pour les collègues parce que la tradition veut qu'on convoque des termes, des noms.
00:29Pour ce qui est de la violence, je pense qu'il va falloir vraiment prendre en compte la diversité,
00:34la polysémie de ce terme, donc à savoir évidemment la violence physique,
00:38mais aussi la violence psychologique, la violence symbolique.
00:43Et puis, ça va une fois de plus embrasser un grand nombre de domaines.
00:47Ça va être effectivement le domaine politique, le domaine philosophique et moral,
00:53le domaine du spectacle et donc de la création.
00:56Donc je crois qu'il va falloir vraiment à chaque fois prendre en compte tous ces aspects
01:00pour proposer une réflexion qui soit aussi riche que possible.
01:08C'est un thème qui est stimulant, mais mon inquiétude personnelle,
01:14c'était plutôt lié à justement la pénibilité, la difficulté à tenir toute une année sur un thème
01:21qui est quand même lourd, qui est pesant.
01:23Donc il va falloir aussi, c'est la stratégie que je vais adopter, trouver d'autres voies.
01:27Par exemple, la violence des passions, on pourra un peu aussi parler de passion amoureuse.
01:32Trouver des thèmes comme violence et plaisir, violence et rire, la violence dans le sport,
01:37pour ne pas être en permanence confronté à des problématiques aussi lourdes que le meurtre, le génocide.
01:44Pour les étudiants, la difficulté va de se confronter à des formes de violence
01:53qui vont peut-être résonner en eux de façon très intime.
01:56Il va falloir gérer cette question des sensibilités multiples.
02:00Pour ce qui est des dissertations, le problème est toujours le même.
02:05Il va falloir aussi brasser littérature, philosophie et cinéma,
02:09embrasser les différents aspects d'une question,
02:11et puis, face à un sujet, toujours prendre en compte la singularité du sujet, sa formulation,
02:19et être peut-être aussi attentif aux nuances entre la violence et peut-être la contrainte, par exemple.
02:28Il va falloir être attentif aux nuances entre des termes qui pourraient paraître équivalents.
02:33Il me semble que la violence peut être associée à ce qu'on appelle « bia », en grec, c'est-à-dire la force.
02:47Dans la violence, il y a une portée destructrice, mais il y a peut-être aussi un élan vital, une énergie.
02:55Et ça, ça peut être intéressant, cette réversibilité de la violence.
02:59Il va falloir aussi accepter que la violence soit peut-être nécessaire,
03:03inhérente à l'être humain, et qu'elle soit parfois féconde.
03:07On voit aussi beaucoup d'œuvres d'art qui naissent d'une violence qu'il va falloir purger,
03:12qu'il va falloir se délivrer, et qui va donner lieu aussi à des créations.
03:16Donc ça, cet aspect ambigux, il est intéressant, il est séduisant, il va falloir aussi le creuser.
03:21Pour avoir une bonne copie, il y a quelques recettes possibles.
03:30D'abord, comme je disais, ne pas chercher à plaquer le cours de façon artificielle.
03:35Il faut que l'étudiant soit sensible au choix du sujet, au choix des mots.
03:41Ça, c'est très important, se battre avec chaque mot, et puis essayer de problématiser.
03:46Deuxième chose aussi, et ça, ça me paraît fondamental,
03:50il faut que les références mobilisées ne s'inscrivent pas dans un espèce de catalogue
03:54de listes de références, il faut qu'elles soient vraiment l'objet d'une appropriation.
03:58Que les étudiants aient vraiment vu les films, et vraiment lu certains livres,
04:03et ensuite qu'ils puisent des ressources dans des œuvres qui soient maîtrisées.
04:08Ça, c'est très important, qu'on n'ait pas des références approximatives ou un peu vagues.
04:12Il faut vraiment que l'étudiant puisse analyser une séquence et un épisode littéraire de façon
04:19très précise, et qu'il nous prouve justement qu'il a été attentif à la subtilité de la violence
04:25qu'il pouvait s'y jouer.