• il y a 4 mois
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Chaque matin dans son édito, Vincent Trémolet de Villers revient sur l'actualité politique du jour. Ce mercredi, il revient sur les incohérences et les contradictions du programme des différents partis pour les élections législatives. Alors qu'Emmanuel Macron a décidé lui-même de la dissolution, la Macronie tente de se faire passer pour le parti de la raison.
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Transcription
00:007h-9h, Europe 1 Matin
00:02L'édito politique sur Europe 1 avec Le Figaro, bonjour Vincent Trémolet de Villers
00:07Bonjour Dimitri, bonjour Anissa, bonjour Alex
00:09Depuis trois jours, la majorité se concentre sur les programmes de ses concurrents, notamment économiques,
00:14pour essayer d'apparaître comme le parti raisonnable entre deux forces aux propositions dangereuses.
00:18Vincent, est-ce que selon vous c'est une stratégie efficace ?
00:21En fait, c'est la seule stratégie. Face au RN, les arguments moraux ne fonctionnent plus.
00:26Le Front Républicain, fondé sur la lutte contre l'antisémitisme ou la dénonciation de la violence,
00:31se dresse aujourd'hui contre le Nouveau Front Populaire.
00:34Les Français ont changé d'ennemis prioritaires, dit l'historien Jean Garrigue,
00:40et il a raison. Pour les électeurs de la droite et du centre,
00:43la nouvelle hiérarchie qui se dessine est celle établie par François Fillon ce matin dans Le Figaro.
00:47L'ancien Premier ministre y en substance, le RN ne peut pas redresser le pays.
00:51Mais pire encore, le Nouveau Front Populaire menace l'unité du pays.
00:56Donc, face au RN, la majorité a raison de se concentrer sur les arguments économiques,
01:00d'autant que le programme du Rassemblement National a l'air d'inquiéter le RN lui-même,
01:04puisque Jordan Bardella ne cesse de le corriger.
01:07Le problème, c'est que deux contradictions internes rendent les arguments du président quasiment inaudibles.
01:13Alors, quelles sont ces contradictions ?
01:15La première, c'est évident, c'est le bilan.
01:16Après sept ans de pouvoir, toute critique vous expose à un retour de bâton immédiat.
01:21Si vous dites « le RN, c'est la dette », on vous rappelle la dette Himalayes contractée pendant le mandat d'Emmanuel Macron.
01:26Mais si vous dites « le RN, c'est le déclassement »,
01:28on vous renverra la dégringolade du commerce extérieur ou la récente dégradation de la note de la France.
01:33Renvoyer le pouvoir à son bilan, c'est un vieux classique de la politique.
01:37Ce qui l'est moins, c'est la seconde contradiction du macronisme.
01:41Incarner le cercle de la raison alors qu'on a perdu la raison.
01:46Je vous rappelle que le chef du camp des raisonnables a pris la décision la plus déraisonnable de la Ve République,
01:53la dissolution à fragmentation.
01:56Cette dissolution, c'est la faute originelle qui désarme tous les arguments de la majorité.
02:01Si l'on s'en tient à la sémantique, qu'est-ce que l'on entend, Dimitri, depuis dix jours ?
02:05La peur des extrêmes, d'abord.
02:06Mais y a-t-il une décision plus extrême que cette dissolution sous impulsion ?
02:11On entend aussi « attention, le RN, c'est un saut dans l'inconnu, ce n'est pas faux ».
02:15Mais qui a mis le peuple français dans la carlingue sans parachute le 9 juin à 21h ?
02:20François Bayrou, de son côté, proclame « nous sommes la force d'équilibre ».
02:24Mais qui a choisi de tout déséquilibrer dans un geste institutionnel
02:29que les grandes démocraties du monde ont regardé avec un mélange de sidération et d'inquiétude ?
02:34Au fait, Édouard Philippe, Gabriel Attal, Bruno Le Maire doivent protéger le pays d'une double menace
02:39auquel le président a choisi sans y être obligé d'exposer les Français.
02:43Ils sont un peu comme les pirates d'Astérix qui doivent sauver leur navire
02:46alors que le chef a décidé de le saborder.
02:49Abyssum, Abyssum invocate, dirait le personnage de la BD, avant de couler.
02:53Ça veut dire « l'abîme appelle l'abîme ».
02:55Mais alors, je reprends ma question, Vincent.
02:57Quelle peut être la bonne solution, le bon axe de campagne pour la majorité ?
03:00Sur le papier, c'était la rupture.
03:01C'est-à-dire au lendemain, la dissolution, une prise de parole solennelle d'Édouard Philippe ou de Gabriel Attal
03:05désavouant la décision d'Emmanuel Macron pour entraîner le Bloc central dans une bataille pour sa survie.
03:10Sur le papier, ça marche.
03:12Mais dans la réalité, la première dissonance aurait été interprétée comme une division voire une trahison
03:17faisant le jeu des fameux extrêmes.
03:19En fait, tous les ponts de la majorité sont tenus par la décision du président.
03:24Ils doivent afficher leur loyauté tout en essayant de ne pas être emportés dans le naufrage.
03:29Emmanuel Macron veut croire qu'il a plongé son camp dans un drame.
03:32C'est-à-dire que dans un drame, il y a un bien, lui, et un mal, les extrêmes.
03:36Mais son camp ne vit pas un drame, il vit une tragédie.
03:39C'est-à-dire qu'il n'y a pas de bonne solution.
03:41Et comme dit la chanson, les histoires tragiques finissent mal en général.
03:45L'édito politique sur Europe 1. Merci Vincent Trémolet.

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