• il y a 2 semaines
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Chaque matin dans son édito, Vincent Trémolet de Villers, revient sur l'actualité politique du jour. Ce vendredi 6 décembre, il revient sur la crise politique en France.
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Transcription
00:00Europe 1 Matin. L'édito politique sur Europe 1 avec Le Figaro. Bonjour Vincent Trémolet de Villers. Bonjour Dimitri, bonjour Anissa, bonjour à tous.
00:07Vincent, hier soir à la télévision, Emmanuel Macron a tenté de rassurer les Français sur la situation politique et économique. Il a aussi refusé
00:15d'endosser la responsabilité de la crise politique.
00:17Oui, à l'entendre, il est innocent et tout le monde est coupable de ne pas l'avoir compris.
00:22Pourtant tous les chemins de la crise mènent à Emmanuel Macron. Il y a le chemin des oppositions d'abord, celles qui ont renversé le gouvernement Barnier,
00:29qui font du chef de l'État la cause première de l'instabilité.
00:32Mais il y a aussi les Français. Dans le sondage au Doxa Backbone que publie Le Figaro ce matin,
00:3746% d'entre eux pensent que le chef de l'État est responsable de la crise politique que nous vivons.
00:42Ils sont seulement 1 sur 10 à accuser le RN ou la France insoumise. Et puis une lecture honnête des faits nous montre que, oui,
00:49cette instabilité ne date pas de la censure. En 12 mois, Dimitri, nous avons consommé trois premiers ministres et nous attendons le quatrième.
00:58Nous en sommes déjà à quatre ministres de l'éducation nationale.
01:02Nos enseignants doivent en avoir le tournis. En un an, ils ont eu Gabriel Attal qui a fait le contraire de Papendiaï,
01:07Amélie Oudéa Castera qui a fait le contraire de tout ce qu'il faut faire, Nicole Belloubet qui a fait le contraire
01:12de Gabriel Attal et Anne Jeuneté qui, pour seule compétence, avait présidé l'association de parents d'élèves de l'école de ses enfants.
01:23Hier soir, à la fin de son allocution,
01:25le Président a parlé comme Saint-François d'Assise, vous savez, là où est la haine, que je mette l'amour.
01:29Pourtant, en sept ans, il a plutôt mis la confusion là où il y avait de l'ordre à tel point que
01:35l'instabilité est devenue l'état naturel du macronisme.
01:38Emmanuel Macron s'en est aussi pris à l'extrême droite et l'extrême gauche qui veulent une présidentielle anticipée.
01:43En fait, Emmanuel Macron s'en est pris frontalement à un nouveau courant,
01:47l'accélérationnisme. Alors, l'accélérationnisme, c'est la volonté d'avancer le plus possible le calendrier électoral.
01:52Mais c'est un peu facile d'accuser uniquement LFI et l'ERN. Dans le nuancier de l'accélérationnisme, on trouve en effet la forme criarde de Jean-Luc Mélenchon,
02:01celle plus feutrée de Marine Le Pen. Mais il ne faut pas oublier l'accélérationnisme soudain de Jean-François Copé,
02:07assumé d'Hervé Morin, ou plus sournois d'Édouard Philippe et même de Gabriel Attal.
02:11Puis il y a les Français, qui toujours dans notre sondage d'Oxabagbone, sont 60% à vouloir la démission du chef de l'État.
02:18Donc, cette question apparemment insensée s'est installée dans l'atmosphère politique, mais en fait, c'était écrit qui perd la dissolution
02:25récolte des demandes de démission.
02:27Bon, vous pensez que c'est possible, que c'est souhaitable, la démission du président ?
02:31La Constitution protège absolument le chef de l'État, qui selon ses mots, exercera son mandat jusqu'au bout.
02:36Vous me demandez ensuite si c'est souhaitable. Je vous répondrai qu'il faut tout faire pour l'éviter.
02:42D'abord, parce que cela ajouterait du désordre au désordre. Ensuite, parce que cela créerait un dangereux précédent.
02:49Ceux qui s'opposent aujourd'hui,
02:51gouverneront peut-être demain. Ils auront des périodes d'impopularité.
02:55S'ils succèdent à un président démissionnaire, on leur demandera de faire de même.
02:59Enfin, Dimitri, vous pouvez en témoigner, je n'épargne pas Emmanuel Macron à votre micro, mais je crois qu'il serait
03:05enfantin de croire que la crise que nous vivons, avec sa dimension économique, sa dimension culturelle, sa dimension sécuritaire,
03:11sa dimension presque métaphysique,
03:13disparaîtra avec le chef de l'État.
03:15Emmanuel Macron n'est pas la clé de nos malheurs. Comme il a échoué à les atténuer, qu'il a pu même les amplifier,
03:20il peut en être le bouc émissaire, mais le défoulement vengeur n'a jamais fait une politique.
03:26La vraie cause de l'angoisse collective qui nous étreint, c'est moins la personne d'Emmanuel Macron que le champ de ruines
03:33politique qu'il nous laisse derrière lui. La question est moins de savoir s'il doit partir,
03:38que de trouver qui pourrait avantageusement
03:41le remplacer. Et pour le moment, on peine à trouver le projet et la personne capables de réveiller l'enthousiasme et l'espérance.
03:48L'édito politique sur Europe. Merci Vincent Trémolet de Villers, Alain Dufigaro, ce matin dans la tourmente, Emmanuel Macron cherche une issue.
03:55Merci Vincent, beau week-end à lundi.

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