Les invités d'Olivier de Keranflec'h débattent de l'actualité dans #PunchlineWE du vendredi au dimanche
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00:00:00Chers amis, bonjour à tous. Bienvenue dans Punchline Week-end. Nous sommes ensemble jusqu'à 19h avec nos invités.
00:00:07Ils ont déjà commencé à débattre hors antenne. Vous allez les entendre dans un instant. Je vais vous les présenter.
00:00:12Mais avant, au sommaire de l'émission cet après-midi, cette information inquiétante.
00:00:16A quelques jours du début des Jeux olympiques, un jeune homme a été mis en examen.
00:00:20Soupçonné de préparer un attentat contre des juifs, avec lui un mineur, pour des actions violentes visant notamment des cibles juives.
00:00:27Il signe une nouvelle fois que le conflit israélo-palestinien s'est invité sur notre sol.
00:00:31Les précisions au début de l'émission.
00:00:33Les fonctionnaires en marche contre le RN, ministère de l'éducation nationale.
00:00:38Quai d'Orsay, journaliste de France Télévisions.
00:00:41Dans la sphère publique, les pétitions s'inquiétant d'une potentielle arrivée du Rassemblement national,
00:00:46elles se multiplient. Un fonctionnaire payé par les Français peut-il s'engager ainsi ?
00:00:50L'avis de nos invités à suivre.
00:00:52Une situation politique inédite. Signe-t-elle la fin de la Macronie ?
00:00:57C'est en tout cas l'avis de François Hollande.
00:00:59Alors que le chef de l'État est de plus en plus isolé, plus généralement,
00:01:02est-ce que nous vivons l'aboutissement de 40 années de déclin de la France ?
00:01:07Le bloc central est-il amené à disparaître ?
00:01:09Nous en parlerons à 18h, notamment avec le sociologue Michel Maffesoli.
00:01:14Il sera avec nous sur ce plateau.
00:01:16Pour vous accompagner cet après-midi pendant 2h, Sarah Salmane, avocate, est avec nous.
00:01:20Ma chère Sarah, bonsoir.
00:01:21Bonsoir Olivier.
00:01:22A vos côtés, Kévin Bosmeup, professeur d'histoire-géographie en banlieue parisienne.
00:01:26Est-ce que vous avez signé la pétition ? Ne nous répondez pas.
00:01:28Ne m'insultez pas Olivier.
00:01:30Vous nous direz tout cela tout à l'heure.
00:01:31Florian Tardif, journaliste politique CNews est également avec nous.
00:01:34Bonjour mon cher Florian.
00:01:35Bonjour Olivier.
00:01:36Elliot Mamann, chroniqueur politique. Bonjour Elliot.
00:01:38Bonjour.
00:01:39Et le général Bertrand Cavalier. Bonjour mon général.
00:01:41Bonjour.
00:01:42La parole à vous dans un instant. Cette information inquiétante.
00:01:45Un attentat déjoué avant les Jeux Olympiques.
00:01:47On va y revenir.
00:01:48Mais tout de suite, il est 17h.
00:01:49Le point sur les toutes dernières informations.
00:01:51Avec vous, Mathieu Devese.
00:01:52Bonsoir Olivier.
00:01:53Bonsoir à tous.
00:01:54C'est à la une.
00:01:55Un chef indépendantiste calédonien bientôt placé en détention.
00:01:58Christian Théens, c'est son nom, est soupçonné par les autorités d'avoir orchestré les émeutes en Nouvelle-Calédonie.
00:02:04Il avait été arrêté le 19 juin et devrait être incarcéré à Mulhouse.
00:02:08Des images impressionnantes en Suisse.
00:02:10Le sud-est du pays est touché par des inondations.
00:02:13Trois personnes sont portées disparues.
00:02:15Plusieurs dizaines d'habitants ont été évacués.
00:02:17Des routes ont été coupées et des lignes de train interrompues.
00:02:21Et puis ce samedi est la journée nationale de réflexion sur le don d'organes.
00:02:25En France, 80% de la population est favorable au don.
00:02:28Et pourtant, chaque année, des milliers de personnes attendent une greffe d'organes.
00:02:32Bon nombre de Français n'ont pas informé leur entourage de leur décision.
00:02:36Merci mon cher Mathieu.
00:02:38Mathieu Devese, que nous retrouverons à 17h30 pour un nouveau point complet sur l'actualité.
00:02:42Ce n'est pas rassurant à quelques jours du début des Jeux Olympiques à Paris.
00:02:47Soupçonné de préparer un attentat contre des cibles juives, un jeune homme a été mis en examen.
00:02:52Il est soupçonné, avec un mineur, d'avoir envisagé de commettre une action violente.
00:02:56On voit les précisions de Donia Tengour. Nous en parlons ensuite.
00:03:00Ce vendredi, à Paris, un homme âgé de 19 ans a été mis en examen et placé en détention provisoire.
00:03:07Il est soupçonné, avec un autre homme mineur, d'avoir envisagé de commettre une action violente,
00:03:12visant notamment des cibles juives.
00:03:14Le suspect est mis en cause pour association de malfaiteurs terroristes,
00:03:18en vue de préparer des crimes d'atteinte aux personnes,
00:03:21et pour acquisition et détention d'armes en relation avec une entreprise terroriste.
00:03:26Les deux suspects, tous deux domiciliés en Ile-de-France, seraient en lien via les réseaux sociaux.
00:03:32Le 13 juin dernier, le mineur suspecté a lui aussi été mis en examen et placé en détention provisoire.
00:03:38Plus tôt dans la semaine, le procureur antiterroriste avait jugé préoccupant
00:03:43l'implication croissante de jeunes individus dans des projets d'action violente.
00:03:47Le parquet national antiterroriste doit désormais déterminer la nature du projet des deux hommes mis en cause.
00:03:54Pour l'heure, aucune information n'a été communiquée sur leur profil ou encore sur les cibles visées.
00:04:01Claude Moniquet, spécialiste de renseignement et des questions terroristes,
00:04:04intervenait sur nos trentaines à propos de cet attentat déjoué.
00:04:08Il y a toujours eu d'une part une menace terroriste sur la France,
00:04:11et une partie de cette menace, comme ailleurs en Europe, a toujours visé la communauté juive.
00:04:17Mais il est évident que depuis sept octobre 2023, il y a eu une explosion d'une part dans le schématisme,
00:04:25et donc il y a un corollaire qui est une explosion de la menace terroriste contre la communauté juive.
00:04:31Et d'ailleurs, ce n'est pas seulement en France, c'est en Europe.
00:04:36Donc les missions israéliennes, mais aussi les communautés juives,
00:04:40c'est-à-dire les écoles, les synagogues, simplement les gens dans la rue,
00:04:45qui sont identifiables parce que, par exemple, ils portent une kippa,
00:04:48redeviennent des cibles importantes, voire prioritaires pour les terroristes islamistes.
00:04:56Preuve une fois de plus que le conflit entre les terroristes du Hamas et Israël
00:05:01s'est invité sur le territoire français, général Bertrand Cavalier.
00:05:04Nous avons également en tête les attentats de Munich en 1972.
00:05:08Pendant, là encore, les JO, est-ce qu'on peut comparer le contexte de 1972 à celui d'aujourd'hui,
00:05:13notamment sur le sol français ?
00:05:15Non, le contexte est très différent.
00:05:17La menace terroriste était beaucoup moins forte à l'époque,
00:05:20alors que maintenant, elle est devenue structurelle,
00:05:23de part notamment la présence de populations qui sont quand même travaillées par le frérisme,
00:05:29le wahabisme, également, qui sont tout à fait sensibles aux discours des grands théoriciens,
00:05:35du djihad, Al-Souri, etc.
00:05:38Donc, comme le disait Kepel, il ne faut plus parler de loups solitaires,
00:05:42il faut parler d'individus qui sont mieux motivés par une idéologie,
00:05:47qui est l'idéologie salafiste, et qui existe sur le territoire.
00:05:51Et bien entendu, ce qui se passe à Gaza donne une autre dynamique,
00:05:59une autre cinétique à cette présence, à cette menace.
00:06:03Donc, on est vraiment dans une situation qui est très complexe,
00:06:06et où la menace est au plus haut niveau.
00:06:08Cela est affirmé par les autorités gouvernementales depuis des mois, voire des années.
00:06:12Effectivement, Gérald Darmanin, Florian Tardif,
00:06:14qui a alerté à de nombreuses reprises sur cette menace terroriste qui plane en France,
00:06:18notamment pendant les JO.
00:06:20Le ministre de l'Intérieur qui s'est dit serein, malgré tout.
00:06:23On peut rappeler que le 26 mai dernier, c'était un Tchétchène de 18 ans
00:06:26qui avait été mis en examen et écroué.
00:06:28Il préparait un attentat, là encore, à Saint-Etienne.
00:06:30Quel est l'état d'esprit, justement, dans les hautes sphères,
00:06:32à quelques jours des Jeux olympiques, dans ce contexte ?
00:06:34Alors, j'ai eu l'occasion de m'entretenir il y a peu avec Gérald Darmanin à ce sujet,
00:06:38qui m'expliquait qu'il était effectivement assez serein concernant la situation.
00:06:42Serein ne veut pas dire qu'il n'est pas prudent.
00:06:45Il a des réunions quotidiennement, malgré la campagne éclair qu'il doit également mener
00:06:52aux alentours de Tourcoing, dans sa circonscription,
00:06:5510e circonscription du Nord, il me semble.
00:06:57Donc voilà, tout sera prêt pour les Jeux olympiques.
00:07:00Ça ne veut pas dire que la menace, qui est réelle,
00:07:04on le voit depuis plusieurs années maintenant,
00:07:07ne va pas perdurer durant cette période-là.
00:07:11Malgré le dispositif important qui va être déployé,
00:07:15avec tout un système qui a été pensé et qui sera mis en place
00:07:20à partir de la mi-juillet, pour justement éviter
00:07:23que des personnes qui souhaitent commettre des attentats
00:07:28qui va être finalement une bulle sécuritaire autour des Jeux olympiques.
00:07:32La vraie question, c'est est-ce que ces mêmes personnes
00:07:36qui souhaitent commettre potentiellement des attentats sur notre sol
00:07:40ne vont pas cibler d'autres localités ?
00:07:43C'est ça la vraie question, en fait.
00:07:45Plus que l'atteinte à cette bulle de sécurité,
00:07:48il va y avoir des endroits autour des manifestations olympiques
00:07:52qui vont être ultra sécurisés, avec un dispositif de sécurité
00:07:56qui va être mis hors norme, avec toutes les forces de l'ordre,
00:08:00que ce soit les policiers ou les gendarmes, des militaires.
00:08:03On a parlé bien évidemment des militaires de l'opération Sentinelle
00:08:07qui vont être bien plus nombreux autour de ces différents dispositifs.
00:08:11La vraie question, c'est dans les autres localités de France,
00:08:15est-ce qu'il va y avoir ces personnes-là potentiellement dangereuses
00:08:18qui vont penser justement à frapper d'autres endroits peut-être moins sécurisés
00:08:22en fait de cette redisposition des personnes qui assurent notre sécurité ?
00:08:26Voilà, c'est peut-être toute la question et peut-être la faiblesse
00:08:30finalement peut-être de notre dispositif.
00:08:32Un terrible scénario comme le 7 octobre en Israël,
00:08:35c'est envisagé en France, général Bertrand Cavalier ?
00:08:38Je crois que les mesures vont être prises vraiment pour protéger
00:08:42les centres de gravité, les lieux où vont se concentrer les épreuves.
00:08:46Bien entendu, la première journée sera très encadrée.
00:08:51Avec des dispositifs de sécurité extrêmement denses, des bulles, antidrones, etc.
00:08:56Le vrai sujet, c'est dans la profondeur.
00:08:59C'est-à-dire comment aujourd'hui pouvoir prévenir une action dans la périphérie
00:09:05qui aurait un impact médiatique aussi puissant,
00:09:08puisqu'elle se durera pendant l'événement.
00:09:11Parce qu'ils cherchent également d'avoir cet effet d'amplification médiatique.
00:09:15Il faut frapper les opinions.
00:09:18Vraiment, notre extrême fragilité, c'est que n'importe quel individu
00:09:23disposant d'armements qui se trouvent facilement, de couteaux,
00:09:27peut provoquer un attentat qui aura une répercussion médiatique de niveau mondial.
00:09:32En tout cas, ce que nous constatons, c'est que ce sont les Français de confession juive
00:09:36qui depuis le 7 octobre sont pris pour cible.
00:09:40Et tout un pays encore sous le choc après ce viol antisémite absolument épouvantable
00:09:44d'une enfant de 12 ans.
00:09:46Je vous rappelle, les suspects sont des mineurs de 13 ans.
00:09:49C'est effet qui provoque l'effroi, qui interroge également Muriel Wagnin-Melki.
00:09:53L'avocate de la victime était sur le plateau de leur dépôt hier chez Eliott Deval.
00:09:59Un témoignage poignant, vous allez le voir,
00:10:01qui soulève une montée de la violence décomplexée à l'encontre de la communauté juive.
00:10:05Nous ferons ensuite avec Oudibloc, avocat de la famille de la jeune enfant.
00:10:10C'est une prise de parole sans filtre, remplie de sidération et de colère.
00:10:15L'avocate de la petite fille de 12 ans a pris la parole pour la première fois.
00:10:18Elle dénonce une justice laxiste face à une parole antisémite libérée.
00:10:23On a imploré nos magistrats de mettre un rempart entre cette haine verbale
00:10:31et le futur passage à l'acte criminel qu'on voyait arriver.
00:10:34On les a implorés de cela.
00:10:36C'est pas une fois, c'est pas deux fois, c'est je ne sais combien de fois depuis le 7 octobre.
00:10:41Et aujourd'hui cette petite qui a été victime de ce qui s'est passé,
00:10:45c'est le résultat direct de ce laxisme.
00:10:49Des actes d'une extrême violence commise sur un enfant par d'autres enfants.
00:10:53L'avocate alerte sur une haine décomplexée contre la communauté juive.
00:10:57Cette petite a vécu un cauchemar, véritablement un cauchemar,
00:11:01et je n'ai pas de mots suffisants parce que je considère
00:11:05que ce qui lui a été infligé, presque de l'ordre de la torture,
00:11:11uniquement parce qu'elle était juive, ce n'est pas venu de n'importe où.
00:11:14Une vie brisée pour une enfant âgée de seulement 12 ans.
00:11:17Une petite qui a des flashbacks, des scènes de viol qu'elle a subies par ses garçons,
00:11:26qu'elle ne comprend toujours pas comment ça a pu se passer,
00:11:29qu'elle ne comprend pas cette haine qui s'est exprimée
00:11:33et dont elle a été si durement la cible.
00:11:41Deux des trois suspects arrêtés pour le viol et les violences ont été écrouées.
00:11:45Le troisième, âgé de seulement 12 ans, a été placé sous le statut de témoin assisté.
00:11:50Nous allons prendre des nouvelles de cet enfant dans un instant
00:11:54avec l'avocat de la famille de cette petite fille.
00:11:57Mais avant, Sarah Salman, on entendait la colère de votre consoeur,
00:12:02Muriel Wagnin-Melkin, depuis le 7 octobre.
00:12:04Nous le savons, nous en parlons régulièrement.
00:12:06Les actes antisémites ont explosé.
00:12:08Au début, il y a eu des menaces, puis après, des agressions physiques.
00:12:11Aujourd'hui, c'est absolument horrible, le viol de cet enfant.
00:12:15Est-ce que les autorités ont finalement entendu les multiples alertes ?
00:12:20Malheureusement, je crois que même avec ce viol, même avec ce crime,
00:12:23les autorités n'ont toujours pas entendu.
00:12:26Emmanuel Macron a apporté une réponse et la réponse qu'il a apportée,
00:12:29c'est qu'on va discuter du racisme et de l'antisémitisme
00:12:32pendant une heure à l'école, fin juin.
00:12:34Voilà ce qu'Emmanuel Macron a dit.
00:12:36Là, nous avons des politiques qui sont tous en train de penser à leur poste.
00:12:41Qui a été investi ? Qui a eu sa circo ?
00:12:43Ce qui se passe en Israël, c'est beaucoup plus grave
00:12:45que la tambouille politique des uns et des autres.
00:12:48Moi, ce que je vois, et c'est objectif,
00:12:50Emmanuel Macron, le 12 novembre dernier,
00:12:53a refusé d'assister à la marche pour lutter contre l'antisémitisme.
00:12:57Comme Jean-Luc Mélenchon.
00:12:59Mais Jean-Luc Mélenchon, je ne suis pas surprise.
00:13:01D'autres membres de la France Insoumise, je ne suis pas surprise.
00:13:04Marine Le Pen était présente.
00:13:05Éric Zemmour était présent.
00:13:07Éric Ciotti était présent.
00:13:09Emmanuel Macron a donc acté que l'antisémitisme n'était pas sa priorité.
00:13:14Et mes propos sont corroborés par le fait que, cette semaine,
00:13:17un enfant a été violé parce qu'on n'a pas pris tous les signaux en compte.
00:13:21Et donc, il dit, on va faire une heure pour débattre du racisme et de l'antisémitisme.
00:13:25Justement, Kévin Bossuet, vous êtes professeur d'histoire en région parisienne.
00:13:29Cette heure, on le sait très bien, c'est un sparadrap sur une jambe de bois.
00:13:33Si je peux me permettre cette expression, effectivement, ça ne va ne servir à rien.
00:13:36Quel est l'état d'esprit de cette jeunesse aujourd'hui en France, de vos élèves ?
00:13:39Ils sont en vacances, non ?
00:13:41Non, pas encore.
00:13:42Bientôt, ils seront bien en vacances.
00:13:43C'est vrai que les vacances, c'est dans 15 jours.
00:13:45L'utilité, on en doute.
00:13:46Quel est votre avis ?
00:13:48Si vous voulez, je suis désespéré.
00:13:522002, les territoires perdus de la République.
00:13:55Georges Bensoussan alertait sur le fait que des enfants juifs
00:14:01fuyaient les écoles publiques de Seine-Saint-Denis et fuyaient la Seine-Saint-Denis tout court.
00:14:06Qu'est-ce qui s'est passé entre-temps ?
00:14:08Absolument rien.
00:14:10Nous avons un président de la République qui prétend lutter contre l'antisémitisme.
00:14:16Évidemment.
00:14:17Sauf qu'il ne va pas à la marche contre l'antisémitisme au nom de l'unité nationale.
00:14:22Sauf qu'il refuse de citer les causes de ce nouvel antisémitisme.
00:14:29On ne peut pas lutter contre un phénomène si on met sciemment de côté les causes qui alimentent le phénomène.
00:14:36La vérité, c'est qu'on a dans notre pays une forme de culture antisémite,
00:14:43ou au moins une culture qui relève de l'antijudaïsme,
00:14:46et qui a trouvé finalement une trajectoire politique depuis le 7 octobre.
00:14:52Parce qu'il y a beaucoup de gamins, beaucoup de gens qui avant se taisaient,
00:14:57ne disaient pas qu'ils n'aimaient pas les juifs.
00:14:59Et depuis le 7 octobre, c'est open bar.
00:15:02À cause notamment d'une extrême gauche qui a fait un pari électoral,
00:15:06qui a jeté nos compatriotes juifs en pâture.
00:15:10Aujourd'hui, vous avez des gamins qui pensent réellement que les juifs, c'est le mal,
00:15:14que les juifs sont méchants, que les juifs en effet sont responsables d'un génocide,
00:15:18et ne font même plus la différence entre des Israéliens ou Netanyahou et les juifs.
00:15:23Et on a aujourd'hui des gamins qui deviennent peu à peu antisémites,
00:15:28et vous allez voir que les menaces contre les juifs vont se multiplier.
00:15:32Dernière chose aussi que j'aimerais dire, j'ai un ami qui a grandi en France,
00:15:37qui aime profondément la France, et qui me dit, je vais faire mon alia.
00:15:41Je ne me sens pas en sécurité aujourd'hui sur notre territoire.
00:15:44Je me sens davantage en sécurité dans un pays en guerre que dans un pays en paix.
00:15:48Où est la République ? Où est la France ? Qu'a-t-elle fait ?
00:15:51Je ne peux vous dire pas grand-chose.
00:15:53Oudibloc, l'avocat de la famille de cet enfant, est en liaison avec nous.
00:15:57Oudibloc, bonjour, merci d'avoir accepté notre invitation.
00:16:00Déjà, pour commencer, est-ce que vous pouvez nous donner des nouvelles
00:16:03de cet enfant, de sa famille aujourd'hui ?
00:16:07Écoutez, vous ne serez pas étonné de l'entendre.
00:16:10Cet enfant va mal, et sa famille aussi.
00:16:13Sa famille est dévastée, bouleversée, et cette pauvre enfant de 12 ans
00:16:21va mal, physiquement et psychologiquement.
00:16:24Ce qu'elle a subi, c'est le pire, et c'est tout le pire en même temps.
00:16:29Elle a été véritablement kidnappée, séquestrée, injuriée, humiliée,
00:16:35battue, violentée, violée, et elle a cru qu'elle allait mourir
00:16:42dans ce bâtiment désaffecté.
00:16:45Aujourd'hui, elle doit subir la batterie habituelle de tests
00:16:52aux unités médico-judiciaires, les UMJ, qui sont, lorsque l'on a été violé,
00:16:58pour une femme, la pilule du lendemain.
00:17:01Les tests et les traitements contre les maladies sexuellement transmissibles,
00:17:06les expertises médico-légales, les expertises psychologiques.
00:17:11Évidemment, elle ne va pas bien, mais qui irait bien dans un cas pareil ?
00:17:17Elle est heureusement très bien entourée par des parents formidables
00:17:22qui ont eu l'intelligence et le sang-froid de réagir immédiatement,
00:17:27et elle avait eu le courage, en sortant, en quittant les lieux,
00:17:32d'aller tout raconter à ses parents pour que la police puisse intervenir rapidement,
00:17:40et c'est ce qu'elle a fait.
00:17:42Les premiers actes d'investigation ont eu lieu le soir même.
00:17:45– Nous avons entendu, il y a un instant, la colère de votre consoeur,
00:17:49Muriel Wagnin-Melki, colère également de Sarah Salman sur ce plateau.
00:17:53Est-ce que ça fait depuis le 7 octobre que ça dure que vous alertez,
00:17:57notamment Maître Wagnin-Melki ?
00:18:00Qui sont les responsables ?
00:18:02Est-ce que l'État a pris sérieusement ces alertes selon vous ?
00:18:05Quel est votre état d'esprit aujourd'hui ?
00:18:08– Les responsables, ce sont tout d'abord ceux qui déversent leur haine antisémite
00:18:14et antisioniste à longueur de journée sur les réseaux sociaux,
00:18:18parce qu'il faut rappeler quand même, si l'on en croit les éléments
00:18:22qui sont parus dans la presse, qui semblent bien informés,
00:18:25qu'on a retrouvé dans, parait-il, le téléphone de l'un des agresseurs,
00:18:30un drapeau israélien en flamme,
00:18:33qu'elle a été battue et elle a subi toutes ces horreurs
00:18:38parce qu'elle aurait mal parlé de la Palestine.
00:18:41Je rappelle que, toujours si l'on en croit cette presse,
00:18:44qu'il y a eu une vidéo des viols, d'une partie des viols qu'elle a subis,
00:18:51et ça, je ne peux pas, moi, ne pas voir le lien avec les vidéos
00:18:56qui ont été tournées par le Hamas dans l'équibousse le 7 octobre 2023.
00:19:01Donc, encore une fois, que les choses soient claires,
00:19:06l'antisionisme est un antisémitisme,
00:19:10et tant qu'on n'aura pas clairement compris cela,
00:19:14tant qu'on n'aura pas dénoncé,
00:19:17depuis dix ans, à l'OGE, l'Organisation Juive Européenne,
00:19:20nous plaidons contre l'antisémitisme,
00:19:24et nous plaidons que, après les maux,
00:19:26viennent les actes et les passages à l'acte.
00:19:28Ces passages à l'acte sont de plus en plus violents,
00:19:30ils touchent tout le monde, c'est-à-dire les adultes,
00:19:35mais aujourd'hui aussi les mineurs, on peut le voir,
00:19:38et les très jeunes mineurs.
00:19:40Donc, on a un vrai problème,
00:19:42un problème dont il faut se saisir
00:19:46pour éviter que ces drames, ces tragédies,
00:19:51ces abjections ne se reproduisent aujourd'hui en France, en 2024.
00:19:56Et des suspects de 13 ans, vous avez des éléments,
00:19:58quelques éléments à partager sur leur profil,
00:20:00ou pas, qu'est-ce qu'on sait de ces suspects aujourd'hui ?
00:20:03Je n'ai pas d'éléments à vous partager,
00:20:06les éléments qui sont au dossier, vous savez,
00:20:09je ne peux pas vous les donner,
00:20:12parce que pour être soumis en tant qu'avocat de partie civile
00:20:16au secret de l'instruction stricto sensu,
00:20:18il y a un secret professionnel,
00:20:20donc je ne vous donnerai pas les éléments,
00:20:22mais il y a beaucoup d'éléments qui ont déjà fuité dans la presse,
00:20:27et l'enquête, les rapports d'expertise
00:20:34sur les téléphones portables des mises en examen
00:20:38permettra d'en savoir plus sur le profil,
00:20:40sur qui ils sont, sur les sites qu'ils ont visités,
00:20:43les sites internet qu'ils ont visités,
00:20:45les photos qu'ils ont prises,
00:20:47et comment à 13 ans, à 12 ans,
00:20:50on peut en arriver à tendre un guet-apens
00:20:54à une jeune enfant de 12 ans,
00:20:56l'abattre et la violer.
00:20:58Oudi Bloch, je vous propose de rester avec nous,
00:21:01on va écouter le chef de l'État,
00:21:03puisqu'hier il a pris la parole lors de la fête de la musique,
00:21:05et il est revenu sur l'antisémitisme,
00:21:07justement, qui gangrène notre société,
00:21:09on l'écoute.
00:21:11On ne veut pas d'un pays qui se fait dos à dos,
00:21:13on ne veut aucun communautarisme,
00:21:15aucun séparatisme, aucun discours de haine,
00:21:18et il n'y a aucun racisme qui justifie l'antisémitisme,
00:21:21et il n'y a aucun antisémitisme qu'on peut justifier par quoi que ce soit.
00:21:25Eliott Mamann, il n'y a aucun racisme qui justifie l'antisémitisme,
00:21:29et il n'y a aucun antisémitisme que l'on peut justifier par quoi que ce soit,
00:21:33qu'est-ce que vous comprenez derrière cette phrase ?
00:21:35Est-ce que le chef de l'État a pu être plus clair ?
00:21:37En tout cas, en novembre, lorsque Emmanuel Macron avait fait le choix
00:21:41de ne pas se rendre à la manifestation contre l'antisémitisme,
00:21:43l'Élysée expliquait que le rôle du chef de l'État
00:21:47était de représenter l'intégralité des Français,
00:21:49et qu'il pouvait y avoir un caractère clivant
00:21:51quant à la possibilité pour le Président de la République
00:21:54de se rendre à cette manifestation.
00:21:56En un sens, il actait la partition de la France
00:21:59qui, évidemment, préexiste au 7 octobre.
00:22:02En 2002, dans les territoires perdus de la République,
00:22:05que mentionnait Kévin Bossuet, on comprenait en un sens
00:22:08qu'il pouvait y avoir des phénomènes d'alias internes,
00:22:10c'est-à-dire des familles qui ne se sentant plus en sécurité
00:22:13du fait de leur confession juive dans certains quartiers de France,
00:22:15qui décidaient de partir dans d'autres quartiers,
00:22:18mais toujours en France.
00:22:19Dans la dernière décennie, on a eu des phénomènes d'alias tout court,
00:22:22c'est-à-dire la possibilité pour des personnes de confession juive
00:22:26de se rendre en Israël et d'y trouver refuge.
00:22:29Refuge qui a été attaqué par le Hamas le 7 octobre,
00:22:32et je me mets à la place de ces personnes
00:22:34qui ont choisi d'immigrer en Israël
00:22:36et qui, malgré le traumatisme du 7 octobre,
00:22:39regardent leur ancien domicile français
00:22:42où des responsables politiques de premier plan
00:22:45ne condamnent pas le Hamas en tant qu'organisation terroriste.
00:22:49Et donc, c'est en réalité dans ce contexte-là
00:22:52que survient cette hausse des actes antisémites.
00:22:55Le 7 octobre n'a pas déclenché une vague d'antisémitisme,
00:22:58il a simplement révélé l'ampleur de la progression
00:23:01des sentiments et des convictions antisémites
00:23:04sur le territoire français.
00:23:06Maintenant, il y a tout de même une chose
00:23:08sur ce viol absolument abominable.
00:23:11Depuis longtemps, les pédopsychiatres nous expliquent
00:23:14que la nouvelle génération, la très jeune génération,
00:23:17a un rapport à la sexualité extrêmement précoce
00:23:20et extrêmement violent.
00:23:22Et d'une certaine manière, on en a la matérialisation légale.
00:23:25Et je crois que c'est aussi quelque chose
00:23:27qu'il va falloir mettre sur le premier plan de l'agenda.
00:23:30Ce que Nicole Belloubet a demandé d'ailleurs également
00:23:33au professeur d'aborder cette question.
00:23:35Ça fera une heure de plus à faire.
00:23:37Une heure sur l'antisémitisme, une heure sur la sexualité.
00:23:40Oudi Bloch, justement, pour conclure,
00:23:42vous êtes encore en liaison avec nous,
00:23:44nous allons marquer une très courte pause,
00:23:46mais peut-être le mot de la fin, effectivement,
00:23:48quand vous entendez le président Emmanuel Macron
00:23:50proposer une heure pour les jeunes
00:23:52pour parler de la question de l'antisémitisme,
00:23:54est-ce que c'est un mot relativement léger ?
00:23:56Oui, évidemment, ce n'est pas une heure sur l'antisémitisme
00:23:59qui va changer quoi que ce soit.
00:24:01Ce qu'il faut faire, parce que c'est à plusieurs...
00:24:06Le problème est purifactoriel.
00:24:08Il y a la justice, les lois, on les a.
00:24:11Il faut que les sanctions, lorsqu'elles sont prononcées,
00:24:17soient mises à exécution, ce qui n'arrive pas tous les jours.
00:24:20Et puis il y a un autre point extrêmement important.
00:24:22Et là, l'initiative du président de la République
00:24:26va dans le sens qu'il faut,
00:24:28mais c'est sur l'éducation en réalité.
00:24:30Comme a dit l'un de vos invités très justement aujourd'hui,
00:24:34il y a 50% des enfants de CN2 en primaire
00:24:40qui ont déjà vu un film pornographique
00:24:43lorsque les réseaux sociaux, qui sont une immense poubelle,
00:24:46permettent à des adolescents qui sont connectés H24
00:24:50d'avoir accès à l'antisémitisme débridé et à la pornographie
00:24:55sans aucune limite, sans aucune modération.
00:25:00D'abord, c'est un marqueur très inquiétant
00:25:04sur l'état de notre société
00:25:06et sur l'image qu'on a de la femme et du corps de la femme
00:25:09et de la possibilité de la chosifier et de l'humilier.
00:25:12Mais quand vous ajoutez l'un à l'autre,
00:25:14vous avez des viols antisémites.
00:25:17C'est malheureusement ce qui s'est passé.
00:25:19Oudy Bloch, un grand merci d'avoir accepté notre invitation ce soir.
00:25:23Bien évidemment, tout notre soutien à la famille et à cet enfant
00:25:27de la part de tous les invités autour de ce plateau.
00:25:29On va marquer une très courte pousse,
00:25:31mais avant, Général Bertrand Cavalier,
00:25:33vous nous le disiez hors antenne,
00:25:35avant même l'arrivée des réseaux sociaux,
00:25:37finalement, quand vous étiez sur le terrain,
00:25:39jeune lieutenant, vous avez vu ce phénomène
00:25:41finalement de Français de confession juive
00:25:43et obligé de quitter certains quartiers.
00:25:45J'en ai évoqué, bien entendu, Georges Bensousan,
00:25:47il y a plus de 20 ans,
00:25:49et le problème a surgi depuis plus de 40 ans
00:25:51avec l'émergence d'une immigration musulmane.
00:25:55Alors, tous les musulmans ne sont pas antisémites,
00:25:57mais comme le disait Kepel,
00:25:59le monde musulman comporte intrinsèquement
00:26:02une part d'antisémitisme.
00:26:05La haine du juif, comme elle a été ancrée
00:26:07dans le christianisme pendant 2000 ans,
00:26:09elle fait partie de la mentalité et de la culture musulmane.
00:26:13Donc, l'enjeu, le défi va être considérable
00:26:16d'amener ces jeunes à sortir d'un environnement culturel
00:26:20qui, de ce point de vue, est très prégnant.
00:26:22Il faut dire les choses telles qu'elles sont.
00:26:24Mais pourtant, on a vu quand même cette France de blague blanche
00:26:26où tout fonctionnait bien, on se souvient de 1998.
00:26:28C'est vrai que l'état de la société à cette époque
00:26:30ce n'était pas ce qu'il y avait aujourd'hui.
00:26:32Le fait que des gens de confession israélite
00:26:34aient dû quitter certains territoires,
00:26:36c'est un fait.
00:26:38Et ce fait, il va s'amplifier, malheureusement,
00:26:40s'il n'y a pas une réaction très forte
00:26:43qui doit être une réaction idéologique et culturelle.
00:26:46Marqueur, effectivement, très inquiétant.
00:26:48Merci, on se retrouve dans un instant.
00:26:50On marque une très courte pause.
00:26:52Nous allons prendre la direction de Montpellier.
00:26:54Vous allez voir où la nuit a été agitée.
00:26:56Et puis, nous reviendrons sur la situation politique
00:26:59à quelques jours des élections législatives
00:27:01et des cadres de l'éducation nationale
00:27:03qui refusent d'obéir en cas de victoire du RN.
00:27:06Est-ce que c'est normal ?
00:27:08Je vous poserai la question.
00:27:11Et de retour sur le plateau de Punchline Week-end.
00:27:14Nous sommes le samedi 22 décembre.
00:27:16C'est la journée nationale de réflexion
00:27:18sur le don d'organes.
00:27:20On est en juin, en fait.
00:27:22C'est peut-être en voyant le temps à l'extérieur.
00:27:24On attend les vacances, Olivier.
00:27:26Si tu dis qu'on est en décembre, je n'ai pas d'idée.
00:27:2822 décembre, c'est tout à fait révélateur.
00:27:30Le temps est tellement épouvantable ces derniers jours.
00:27:32Qu'est-ce que c'est le 22 juin ?
00:27:34C'est la journée nationale de réflexion
00:27:36sur le don d'organes et de grève.
00:27:38Voilà pourquoi aujourd'hui,
00:27:40les présentateurs de CNews,
00:27:42nous portons ce petit ruban.
00:27:44On se le dit, c'est le slogan.
00:27:46Pour se rappeler l'importance d'aborder le sujet
00:27:48avec sa famille et ses proches
00:27:50pour faire respecter sa décision
00:27:52au moment de sa mort.
00:27:54La journée nationale de réflexion sur le don d'organes
00:27:56et de la grève.
00:27:58Je vous présente mes invités.
00:28:00Il est 17h33.
00:28:02Nous avons perdu un peu de temps.
00:28:04Mathieu Devese est là.
00:28:06Vous avez ce ruban
00:28:08pour cette journée nationale de réflexion
00:28:10sur le don d'organes et de la grève.
00:28:12Le point sur les toutes dernières actualités.
00:28:14Et à la une, un homme de 19 ans
00:28:16a été arrêté pour un projet
00:28:18d'action violente contre des juifs.
00:28:20Il est soupçonné, avec un mineur,
00:28:22d'avoir envisagé de commettre une action violente
00:28:24visant notamment des cibles juives.
00:28:26Il a été placé hier en détention provisoire
00:28:28et mis en examen pour association
00:28:30de malfaiteurs terroristes.
00:28:32Il ne restera à Emmanuel Macron
00:28:34aucune démission en cas de blocage politique.
00:28:36Ce sont les mots de Marine Le Pen
00:28:38en déplacement dans le Pas-de-Calais.
00:28:40Selon elle, quand il y a une crise politique,
00:28:42il y a trois possibilités.
00:28:44Il y a le remaniement, la dissolution
00:28:46ou la démission du président.
00:28:48La Chine et la France ont lancé
00:28:50un satellite pour étudier l'histoire de l'univers.
00:28:52Il a été élaboré par des ingénieurs
00:28:54des deux pays.
00:28:56Le décollage de la fusée s'est effectué
00:28:58sans encombre depuis une base spatiale
00:29:00dans le sud de la Chine.
00:29:02On se retrouve à 18h.
00:29:04Nous allons nous intéresser dans un instant
00:29:06à cette pétition qui circule au sein du
00:29:08ministère de l'éducation nationale.
00:29:10Petition pour affirmer que
00:29:12ses enseignants, ses cadres du ministère
00:29:14de l'éducation nationale, désobéiront
00:29:16si le rassemblement national
00:29:18arrive à Matignon. Nous en parlerons dans un instant.
00:29:20Je ne sais pas vous, mon cher Kevin,
00:29:22si vous avez, oui ou non, signé
00:29:24cette pétition. Vous nous direz.
00:29:26Mystère.
00:29:28Mais avant, nous allons faire
00:29:30un détour par Montpellier où, visiblement,
00:29:32la fête de la musique a été
00:29:34plus qu'agitée avec plusieurs
00:29:36agressions, notamment,
00:29:38là encore, avec des coups de couteau.
00:29:40Pour en parler, Bruno Mangibar,
00:29:42secrétaire départemental
00:29:44unité 34, est en liaison
00:29:46avec nous. Bruno Mangibar, merci d'avoir accepté
00:29:48notre invitation, puisque
00:29:50la police nationale, visiblement,
00:29:52a été particulièrement
00:29:54sollicitée cette nuit dans les rues
00:29:56de Montpellier avec des agressions au couteau.
00:29:58C'est bien cela ?
00:30:00Alors,
00:30:02concernant le service d'ordre,
00:30:04nous, nous avons à déplorer,
00:30:06principalement, sur le département,
00:30:08et je dis bien sur le département, pas seulement sur Montpellier,
00:30:10de deux faits marquants.
00:30:12Un, sur Béziers, où
00:30:14une jeune fille a été molestée par
00:30:16un individu alcoolisé.
00:30:18Il l'a insultée, puis
00:30:20ensuite, lui a asséné un coup de poing.
00:30:22Et donc,
00:30:24sous la menace d'une arme blanche.
00:30:26L'individu a aussitôt été
00:30:28interpellé. Le deuxième fait
00:30:30marquant, pour nous, c'est
00:30:32sur Frontignan, où
00:30:34là, une bagarre a éclaté,
00:30:36pareil, sous fond
00:30:38d'alcool.
00:30:40Et donc,
00:30:42un individu a été
00:30:44mordu à l'oreille, on lui a arraché un morceau d'oreille.
00:30:46Il a été rapporté
00:30:48plusieurs attaques au couteau,
00:30:50également, cette nuit, des attaques
00:30:52de plus en plus récurrentes, Bruno Mangibar.
00:30:54Alors,
00:30:56oui, effectivement, souvent,
00:30:58des couteaux sont sortis.
00:31:00Là, nous n'avons pas,
00:31:02à notre niveau,
00:31:04concernant le service d'ordre,
00:31:06à déplorer de blessés au couteau.
00:31:08Peut-être que des plaintes sont
00:31:10à venir, et on comptabilisera, à ce
00:31:12moment-là, les incidents qu'il y a pu y avoir.
00:31:14Mais, dès lors qu'il y a des
00:31:16incidents, et c'est de plus en plus,
00:31:18effectivement, des couteaux sont sortis.
00:31:20Pourquoi ? Parce que, le couteau, en fait, tout le monde
00:31:22en a. C'est l'arme du pauvre. Tout le monde en a
00:31:24dans le tiroir de sa cuisine.
00:31:26Et, évidemment, lorsque
00:31:28l'alcool et le cannabis, souvent,
00:31:30viennent se mêler
00:31:32à la fête, eh bien, ça finit
00:31:34souvent comme ça. Mais ce n'est pas
00:31:36un phénomène nouveau.
00:31:38Les gens, de plus en plus, ont des
00:31:40couteaux sur eux. Mais, déjà,
00:31:42depuis toujours, il y avait
00:31:44toujours une bonne raison. Je travaille sur un chantier,
00:31:46je fais des déménagements, j'ai un couteau sur moi,
00:31:48ce n'est pas pour m'en servir, c'est pour me
00:31:50défendre. C'est l'arme du pauvre. Tout le monde en a.
00:31:52Merci, Bruno Mangibar,
00:31:54d'avoir accepté
00:31:56notre invitation pour faire un point sur cette
00:31:58nuit agitée à Montpellier
00:32:00et dans sa région. Général Bertrand
00:32:02Cavalier, reste que le fléau
00:32:04des attaques au couteau, il faudrait
00:32:06faire urgentement un état des lieux. Cela n'existe
00:32:08pas, aujourd'hui. On peut le rappeler.
00:32:10Depuis 2020, il y avait un observatoire,
00:32:12mais les attaques au couteau, 2017.
00:32:14Depuis 20...
00:32:16En fait, ce chiffre de 120 attaques au couteau par
00:32:18jour, c'est un chiffre qui date, à ma connaissance,
00:32:20de 2017 et qui, depuis, n'a pas été
00:32:22actualisé. Donc, on peut légitimement
00:32:24penser que ce chiffre a augmenté
00:32:26par rapport à 2017, mais on reste bloqué
00:32:28sur ce chiffre qui est énorme,
00:32:30mais en réalité, je pense que c'est beaucoup plus que 120
00:32:32par jour. Et c'était l'Observatoire national
00:32:34de la délinquance et des réponses pénales
00:32:36qui a été dissous en 2020, c'est ça, qui fournissait
00:32:38ces chiffres. Alors, il serait peut-être intéressant
00:32:40effectivement de faire un état des lieux. Mais entre 2017 et 2020,
00:32:42il n'avait pas rendu de rapport sur ce
00:32:44sujet précis. Voilà, et en 2020, il a été
00:32:46dissous, ce qui interroge.
00:32:48Ça en dit long. Ça en dit long et ça interroge,
00:32:50puisque effectivement, ce phénomène d'attaques
00:32:52au couteau, Général Bertrand Cavalier,
00:32:54on en entend de plus en plus
00:32:56parler, on le voit de plus en plus.
00:32:58Je crois qu'on a changé de société.
00:33:00Il y avait des attaques au couteau, les voyous,
00:33:02des années 50-60,
00:33:04mais c'était très limité.
00:33:06S'agissant du port du couteau,
00:33:08comme je l'avais dit, tu vois, ce plateau,
00:33:10nos paysans du Gers ou
00:33:12de la Haute-Garonne ont toujours porté un couteau. C'est pas
00:33:14pour ça qu'ils allaient se battre au couteau.
00:33:16Donc il y a un fait culturel, d'abord,
00:33:18parce qu'il y a des populations qui sont adeptes
00:33:20de l'usage. Il y a une fascination pour l'arme blanche
00:33:22et ça fait partie des moyens
00:33:24utilisés pour régler
00:33:26les contentieux. On est
00:33:28sur, je vous dis, une mutation culturelle
00:33:30sous l'effet de l'arrivée de nouvelles populations
00:33:32pour lesquelles c'est
00:33:34quelque chose de tout à fait normal.
00:33:36Et puis également,
00:33:38un environnement culturel,
00:33:40notamment sous l'effet de certains
00:33:42médias, etc., on va vers une violence
00:33:44de plus en plus accrue et systémique dans ce pays
00:33:46et qui, notamment,
00:33:48marque
00:33:50les adolescents.
00:33:52Donc ça
00:33:54devient un véritable sujet central
00:33:56mais de
00:33:58manière plus générale. Observez quand même
00:34:00que la tenue des gens, des policiers
00:34:02a muté en 15-20 ans, c'est-à-dire que
00:34:04avant, ils étaient en chemisette
00:34:06l'été. Bon, il y avait une
00:34:08arme de service, mais il n'y avait pas
00:34:10ces gilets de pare-balles, tous ces dispositifs,
00:34:12ces équipements. C'est vrai que là aussi, c'est un signe.
00:34:14C'est un signe
00:34:16évident d'une société
00:34:18qui mute et qui évolue
00:34:20vers une radicalisation,
00:34:22ce que j'appelle la violence globale. Alors, dans ce contexte-là
00:34:24et qui montre aussi, peut-être, la déconnexion
00:34:26du politique avec la réalité,
00:34:28cette phrase d'Anne-Sophie Frigou.
00:34:30Anne-Sophie Frigou, Renaissance.
00:34:32Ah non, non, c'est pas elle.
00:34:34Anne-Sophie Frigou, c'est la candidate Rassemblement National
00:34:36et Laure Miller, c'est la candidate Renaissance.
00:34:38Vous avez entièrement raison.
00:34:40Merci, mon cher Kevin.
00:34:42Laure Miller, justement, qui a estimé
00:34:44que, par rapport
00:34:46à cette question de 120 attaques au couteau
00:34:48par jour, que
00:34:50ces attaques au couteau ne prenaient pas en compte
00:34:52les gens qui se coupent avec leur couteau
00:34:54quand ils cuisinent. Alors, voilà.
00:34:56Effectivement, peut-être,
00:34:58Florian Tardif, là, le signe
00:35:00d'une certaine déconnexion.
00:35:02Je ne sais pas si ça vaut un commentaire, personnellement.
00:35:04Voilà.
00:35:06Ce qui devrait
00:35:08nous intéresser, c'est
00:35:10les causes de
00:35:12cette multiplication des faits de violence
00:35:14dans notre société. Elles sont multiples.
00:35:16Et c'est vrai qu'on a toujours tendance à s'attacher
00:35:18à une cause plutôt qu'à une autre.
00:35:20On a parlé notamment de la cause culturelle.
00:35:22On pourrait parler de la cause familiale
00:35:24également, où on a fait éclater
00:35:26la cellule familiale ces dernières
00:35:28années. Il y a eu une étude extrêmement intéressante,
00:35:30je crois, qui est parue dans Le Point,
00:35:32il y a plusieurs mois, qui montrait
00:35:34la violence au sein
00:35:36des foyers séparés
00:35:38et au sein des foyers
00:35:40où les parents étaient restés ensemble.
00:35:42Et on voyait que lorsqu'il n'y avait
00:35:44plus la figure du père,
00:35:46c'est une étude américaine,
00:35:48les enfants avaient tendance
00:35:50à avoir,
00:35:52pour un certain nombre d'entre eux,
00:35:54être, en général, auteurs
00:35:56de faits de violence. Il y a beaucoup plus d'enfants
00:35:58auteurs de faits de violence lorsqu'il n'y a
00:36:00plus la figure du père. Ce qui explique qu'Emmanuel Macron
00:36:02avait fait référent à la figure
00:36:04du père, après
00:36:06les émeutes.
00:36:08Tout simplement parce que
00:36:10ce sont des faits qui sont étayés,
00:36:12qui ont été étudiés.
00:36:14C'est une cause qui s'ajoute
00:36:16aux autres. Il y a une autre cause
00:36:18aussi, et j'en avais
00:36:20déjà parlé sur ce plateau,
00:36:22qui est assez intéressante
00:36:24et en général, on en parle assez peu.
00:36:26Malheureusement, c'est le fait que
00:36:28au sein de la jeunesse,
00:36:30bien évidemment, il y a les réseaux sociaux,
00:36:32on en parle assez régulièrement, mais le fait
00:36:34qu'il y a de moins en moins
00:36:36cette aptitude
00:36:38des jeunes à maîtriser le langage.
00:36:40Là encore, il y a eu des études
00:36:42sur cette thématique-là,
00:36:44c'est-à-dire que vu qu'on n'arrive plus
00:36:46à riposter à une
00:36:48attaque verbale par
00:36:50les mots, par la parole,
00:36:52on utilise beaucoup plus rapidement,
00:36:54facilement et rapidement,
00:36:56la réponse
00:36:58physique.
00:37:00Ce qui peut expliquer, là encore,
00:37:02les causes sont multiples
00:37:04et on devrait, à un moment donné, s'intéresser
00:37:06à la fois aux causes culturelles,
00:37:08aux causes familiales,
00:37:10avec cet éclatement de la cellule familiale,
00:37:12aux réseaux sociaux,
00:37:14on en parle de temps en temps,
00:37:16et également, et je pense que
00:37:18c'est extrêmement important, à la maîtrise
00:37:20du langage,
00:37:22et ça, ça commence dès l'école.
00:37:24Et la question de l'école, de l'éducation, justement,
00:37:26nous en parlons, puisque depuis vendredi dernier,
00:37:28plus de 1000 cadres de l'éducation nationale
00:37:30ont lancé une pétition
00:37:32pour dénoncer la possible arrivée du Rassemblement
00:37:34national au pouvoir. Dans cette hypothèse,
00:37:36ils assurent qu'ils n'obéiront pas
00:37:38aux directives, une posture
00:37:40qui pourrait les exposer à des sanctions
00:37:42disciplinaires. On regarde le sujet
00:37:44de Marie-Victoire de Lyonnet, et puis je vous pose la question,
00:37:46Kévin Bossuet, dans un instant.
00:37:48Nous n'obéirons pas.
00:37:50Nous.
00:37:52Ce sont plus d'un millier de cadres de l'éducation nationale.
00:37:54Signataires d'une pétition
00:37:56en cas de victoire du Rassemblement national.
00:37:58Parce que nous servons l'État, nous déclarons
00:38:00dès aujourd'hui qu'aucun d'entre nous
00:38:02n'appliquera de mesures qui contreviendraient
00:38:04aux valeurs de la République.
00:38:06Une ligne rouge, le franchissement
00:38:08de l'arc républicain.
00:38:10Nos valeurs, c'est prendre des enfants,
00:38:12quels qu'ils soient, et en faire des citoyens
00:38:14les plus éclairés et les plus
00:38:16intéressants possibles pour l'avenir, et pour leur avenir
00:38:18surtout, et pour l'avenir de la France.
00:38:20Alors, c'est certainement pas stigmatiser
00:38:22ou favoriser
00:38:24telle ou telle catégorie
00:38:26de jeunes ou de citoyens.
00:38:28Donc tout ce qui ira dans ce sens là, je pense,
00:38:30sera refusé, ou en tout cas
00:38:32ne sera pas mis en oeuvre.
00:38:34Cette prise de position d'initiative individuelle
00:38:36est inédite pour des fonctionnaires censés
00:38:38exécuter les politiques du gouvernement.
00:38:40C'est pas du tout dans nos habitudes, nous sommes des fonctionnaires.
00:38:42On a toujours
00:38:44fait de notre mieux
00:38:46pour que nous
00:38:48mettions en oeuvre les décisions du législateur
00:38:50et en l'occurrence, sur la situation
00:38:52précise qui nous anime là, sans doute qu'il y aura
00:38:54une réflexion qui sera conduite dans les semaines qui viennent
00:38:56en fonction du résultat
00:38:58évidemment des futurs législatifs.
00:39:00En matière d'éducation,
00:39:02le Rassemblement National promet le rétablissement
00:39:04des séries, des centres spécialisés
00:39:06pour les élèves perturbateurs,
00:39:08la fin du collège unique, et la suppression
00:39:10des réseaux d'éducation prioritaire.
00:39:12Alors, Kévin Bossuet,
00:39:14je vais vous demander si vous avez ou non signé
00:39:16cette pétition, mais avant, je pense qu'il est intéressant
00:39:18que les téléspectateurs l'écoutent, puisque
00:39:20vous vouliez réagir à la députée
00:39:22Laure Miller, puisqu'effectivement, hors
00:39:24antenne, vous disiez, non, cette déconnexion
00:39:26c'est impossible. Alors, peut-être cette petite
00:39:28parenthèse, justement...
00:39:30Justement, parce qu'il faut quand même insister
00:39:32là-dessus. On a eu affaire
00:39:34avec Laure Miller à un déni
00:39:36du réel.
00:39:38Cette femme nous raconte
00:39:40quand même, que dans les attaques
00:39:42au couteau, il faut prendre en compte
00:39:44ceux qui, finalement,
00:39:46se coupent eux-mêmes dans leur cuisine.
00:39:48Imaginez un petit peu la déconnexion
00:39:50d'eux-mêmes. Cette dame
00:39:52a quand même confondu la croix de Lorraine
00:39:54avec un signe religieux.
00:39:56Voilà où on en est.
00:39:58Quand vous allez dans cette circonscription de la
00:40:00Marne, vous avez en effet Anne-Sophie
00:40:02Frigou, qui est candidate
00:40:04face à elle,
00:40:06et Anne-Sophie Frigou raconte
00:40:08à quel point les électeurs
00:40:10sont choqués de voir
00:40:12notamment cette députée
00:40:14Renaissance être autant
00:40:16déconnectée. Là, encore
00:40:18une fois, Renaissance
00:40:20met en avant le fait
00:40:22que finalement,
00:40:24Renaissance est un rempart
00:40:26face au Rassemblement National, mais finalement
00:40:28c'est un marchepied. Parce que c'est le
00:40:30déni du réel. Parce que les gens ne comprennent
00:40:32pas ce que ces gens
00:40:34racontent. Et dernière chose aussi,
00:40:36quelques jours après le meurtre
00:40:38de Dominique Bernard,
00:40:40l'assassinat de Dominique Bernard, Laure Miller,
00:40:42la députée, a été visiter
00:40:44une prison pour
00:40:46se soucier notamment du bien-être
00:40:48des prisonniers. Voilà ce que c'est
00:40:50que Renaissance. On a beaucoup insisté sur
00:40:52la déconnexion d'Emmanuel Macron, mais quand
00:40:54on prend certains de ses représentants sur le terrain,
00:40:56il y a de quoi s'esclaffer.
00:40:58Si je peux me permettre, pour prolonger
00:41:00votre propos, nous avons Sylvain
00:41:02Maillard qui a dit un français moyen
00:41:04gagne 4300 euros par mois.
00:41:06C'est énorme.
00:41:08La déconnexion
00:41:10de la Macronie, 4300 euros par mois,
00:41:12il nous explique que c'est le français
00:41:14moyen. Vous avez raison, ils sont
00:41:16complètement déconnectés. C'est gravissime.
00:41:18Il y a un commissariat de police
00:41:20qui a discuté une heure
00:41:22avec des gendarmes et des policiers qui lui expliqueront
00:41:24quelle est la réalité s'agissant
00:41:26de l'utilisation d'armes blanches,
00:41:28ce à quoi ils sont confrontés.
00:41:30Donc là, la distanciation par rapport au réel
00:41:32elle est abyssale et elle est rédhibitoire.
00:41:34Et est-ce que ces mille
00:41:36cadres de l'éducation nationale sont déconnectés
00:41:38du réel ou pas ? Selon vous, Kevin Bossuet
00:41:40quand il lance une pétition,
00:41:42cette pétition pour dénoncer la possible
00:41:44arrivée du RN au pouvoir
00:41:46en disant
00:41:48nous n'oublierons pas aux directives.
00:41:50Alors, je ne veux pas
00:41:52que l'institution
00:41:54éducation nationale
00:41:56soit entachée par cette pétition.
00:41:58Ça concerne une minorité
00:42:00d'agents.
00:42:02Et je la trouve, cette prise de
00:42:04position, je la trouve scandaleuse. Cette pétition
00:42:06je la trouve scandaleuse. Il y a un devoir
00:42:08de ce qu'on appelle un devoir de neutralité.
00:42:10Un devoir de réserve.
00:42:12Notamment quand on est un fonctionnaire d'autorité.
00:42:14Quand les professeurs ne sont
00:42:16pas des fonctionnaires d'autorité. Ils ont le droit
00:42:18de défendre leurs idées en dehors
00:42:20en effet de la salle de classe
00:42:22et ils ont le droit de faire ça. Par contre là,
00:42:24il y a des fonctionnaires d'autorité. Il y a des chefs
00:42:26d'établissement, j'ai cru voir, il y a des inspecteurs
00:42:28et là, en effet, c'est
00:42:30une remise en cause du devoir
00:42:32de réserve.
00:42:34Et de manière plus générale,
00:42:36on voit là des gens qui sont censés servir l'État.
00:42:38Et qui disent
00:42:40si la politique ne nous
00:42:42plaît pas, on n'appliquera pas.
00:42:44Mais ces gens ne sont pas au service de
00:42:46l'État. Ils sont au service d'une petite
00:42:48idéologie. Moi je suis fonctionnaire d'État.
00:42:50J'ai déjà appliqué des choses
00:42:52avec lesquelles je n'étais pas
00:42:54d'accord. Mais ce n'est pas grave.
00:42:56J'applique. C'est mon rôle.
00:42:58Je suis fonctionnaire.
00:43:00Et encore une fois, je trouve que c'est
00:43:02remettre en cause la probité
00:43:04des cadres de l'éducation
00:43:06nationale, de la hiérarchie
00:43:08éducation nationale, qui ne sont pas forcément
00:43:10pro-RN, mais qui font
00:43:12fonctionner l'État, qui ont une certaine
00:43:14éthique, qui ont
00:43:16le sens du service public chevillé au corps.
00:43:18Et je peux vous dire que ces cadres-là
00:43:20ne rendent pas service à notre institution.
00:43:22Et moi, je déplore que cela
00:43:24puisse exister.
00:43:25D'autant que Jordan Bardella, on va voir son tweet,
00:43:27Eliott Mamann, il a été
00:43:29plutôt vis-à-vis des professeurs,
00:43:31des enseignants.
00:43:33Premier ministre, voilà ce qu'il écrit.
00:43:35Je ferai en sorte qu'aucun enseignant menacé ne soit
00:43:37laissé livrer à lui-même sans soutien.
00:43:39L'autorité du professeur sera rétablie.
00:43:41L'enseignement de l'histoire, des sciences et de la laïcité
00:43:43ne sera pas négociable. Voilà, Eliott Mamann,
00:43:45finalement, le cap du RN
00:43:47qui est plutôt en faveur
00:43:49du corps enseignant.
00:43:51Oui, je crois qu'il y a en réalité une forme de
00:43:53concours moral particulièrement délétère,
00:43:55qui ne se limite pas d'ailleurs à cette seule tribune
00:43:57dans l'épisode de campagne électorale
00:43:59que nous sommes en train de vivre et qu'il y a
00:44:01de manière générale, et c'est très prégnant dans cette tribune-là,
00:44:03une confusion entre le signifiant
00:44:05« extrême droite » et le référent.
00:44:07C'est-à-dire que des gens
00:44:09s'opposent au terme
00:44:11sans se rappeler
00:44:13les mots M-A-U-X
00:44:15auxquels ce même terme renvoie.
00:44:17Typiquement, sur la question de l'éducation nationale,
00:44:19l'extrême droite, au sens
00:44:21historique et idéologique
00:44:23entend politiser
00:44:25l'enseignement, entend faire
00:44:27de l'éducation nationale
00:44:29un outil d'endoctrinement général.
00:44:31Vraisemblablement, ce n'est pas exactement présent
00:44:33dans le programme du Rassemblement
00:44:35national, qui en effet réclame
00:44:37au contraire que les moyens qui, à l'heure actuelle,
00:44:39manquent
00:44:41afin de garantir la distribution
00:44:43sur l'intégralité du territoire
00:44:45du matériel
00:44:47de cours et surtout
00:44:49sa transmission aux élèves.
00:44:51Jordan Bardella dit qu'il veut rétablir cela,
00:44:53mais vraisemblablement, il ne dit pas qu'il veut
00:44:55d'une certaine manière
00:44:57provoquer un infléchissement
00:44:59idéologique de l'éducation nationale
00:45:01à l'heure actuelle. En revanche,
00:45:03on peut avoir des manifestations
00:45:05idéologiques au sein
00:45:07des salles de classe aujourd'hui
00:45:09qui peuvent provenir de l'autre camp.
00:45:11On a par exemple parlé des heures
00:45:13de sensibilisation à certaines problématiques,
00:45:15de la volonté de
00:45:17privilégier les repas végétariens ou d'autres
00:45:19options qui peuvent relever d'une volonté
00:45:21idéologique qui est introduite
00:45:23directement dans l'éducation nationale.
00:45:25Quand on dit qu'on s'oppose à l'extrême-droite,
00:45:27je suis entièrement d'accord. C'est un objectif
00:45:29si on regarde la définition historique de l'extrême-droite,
00:45:31l'utilisation de la violence
00:45:33à les fins politiques, la contestation des procédés
00:45:35démocratiques, l'essentialisation
00:45:37de personnes pour les rejeter
00:45:39pour ce qu'elles sont, par antisémitisme, par homophobie.
00:45:41Ce sont en effet des phénomènes
00:45:43auxquels je m'oppose.
00:45:45Mais ce n'est pas uniquement l'extrême-droite
00:45:47au sens géographique
00:45:49à laquelle il faut s'opposer. C'est l'intégralité
00:45:51des personnes qui peuvent défendre ce genre
00:45:53d'opinions ou d'idées. Et parfois,
00:45:55on peut par exemple avoir l'impression que
00:45:57certains membres représentatifs de l'éducation
00:45:59nationale n'ont pas
00:46:01remarqué qu'il y a eu une forme de bascule
00:46:03et que la violence
00:46:05qui peut nous conduire à s'opposer
00:46:07à l'extrême-droite se trouve aujourd'hui
00:46:09dans un autre camp et que
00:46:11ces fonctionnaires qui manifestement sont
00:46:13ailés au point de vouloir dépasser
00:46:15la fonction qui devrait être la leur
00:46:17devraient peut-être adapter leurs lunettes
00:46:19au XXIème siècle.
00:46:21Quand on entend des fonctionnaires
00:46:23dire que nous n'obéirons pas alors qu'ils sont
00:46:25censés enseigner aussi l'autorité,
00:46:27moi c'est quelque chose qui m'interpelle.
00:46:29Et c'est un déni de démocratie. Ce qu'ils enseignent
00:46:31c'est ce qu'il y a dans les urnes
00:46:33ne respectez pas si ça ne vous convient pas.
00:46:35Ça veut dire qu'on respectera uniquement
00:46:37si c'est notre choix. Et si ça ne nous convient
00:46:39pas, nous mettrons le chaos et nous
00:46:41n'obéirons pas. C'est ça le modèle qui montre
00:46:43à nos élèves, et bien c'est très inquiétant.
00:46:45Aujourd'hui, le principe d'autorité
00:46:47dans une partie de l'éducation nationale, c'est aussi notre question.
00:46:49Allez, on va faire une très courte pause.
00:46:51On ne peut pas déborder, Florian.
00:46:53On ne peut pas déborder.
00:46:55Je ne suis pas sûr que le Rassemblement national
00:46:57reste droit à la décision qu'a faite Eliott.
00:46:59C'est-à-dire que lorsque l'on lit la tribune
00:47:01et vous l'avez affichée tout à l'heure,
00:47:03il est marqué, nous
00:47:05n'obéirons pas, effectivement
00:47:07nous ne mettrons pas en place
00:47:09des mesures qui sont contraires aux valeurs de la République.
00:47:11On est d'accord ?
00:47:13On est plutôt tous d'accord, et heureusement
00:47:15qu'Ed Orsay, également.
00:47:17On va en parler.
00:47:19Ce qui pose problème, c'est d'imaginer
00:47:21que les mesures, lorsque l'on voit
00:47:23le tweet de Jordan Bardella,
00:47:25pourraient proposer le Rassemblement national,
00:47:27elles seraient contraires aux valeurs de la République.
00:47:29Ça ne semble pas le cas.
00:47:31Est-ce que la Macronie s'est terminée ?
00:47:33Florian, je vous pose la question un instant après la pub
00:47:35puisque François Hollande l'a déclarée.
00:47:37Cet après-midi, on en parlera avec notre amité, Michèle Maffesoli,
00:47:39sociologue, qui sera avec nous.
00:47:41A tout de suite sur CNews.
00:47:45De retour sur le plateau de Punchline Weekend.
00:47:47Vous le savez, nous traversons
00:47:49une situation politique inédite.
00:47:51Est-ce la fin de la Macronie ?
00:47:53Le président François Hollande,
00:47:55l'ancien président, l'affirme, c'est bien le cas.
00:47:57Plus généralement, est-ce que nous vivons
00:47:59l'aboutissement de 40 années
00:48:01de déclin en France ? Nous allons en parler
00:48:03dans un instant avec nos invités,
00:48:05notamment le sociologue Michèle Maffesoli
00:48:07qui nous a rejoints.
00:48:09Mais avant, un point sur les toutes dernières actualités.
00:48:11Il est 18h,
00:48:13Monsieur Devese est avec nous.
00:48:15Un chef indépendantiste calédonien
00:48:17sera bientôt placé en détention.
00:48:19Christian Théen est soupçonné
00:48:21par les autorités d'avoir orchestré les émeutes
00:48:23en Nouvelle-Calédonie. Il a été arrêté le 19 juin
00:48:25et devrait être incarcéré à Mulhouse.
00:48:27Au moins 24 personnes
00:48:29sont mortes dans des frappes israéliennes
00:48:31à Gaza. Une information donnée par des
00:48:33sources médicales palestiniennes.
00:48:35La veille, 22 personnes ont été tuées
00:48:37et 45 autres blessées lors de tirs
00:48:39qui ont endommagé le bureau du Comité
00:48:41international de la Croix-Rouge.
00:48:43Enfin, la ville de Rome étouffe
00:48:45sous de fortes chaleurs dans la capitale italienne.
00:48:47La température avoisine les 40 degrés.
00:48:49Le ministère de la Santé a placé
00:48:51la ville en alerte rouge canicule.
00:48:53L'Italie est aussi touchée par une intense
00:48:55vague de chaleur causée
00:48:57par le passage d'un anticyclone africain.
00:48:59Merci beaucoup mon cher
00:49:01Mathieu. On vous retrouve à 18h30
00:49:03Punchline Weekend. C'est jusqu'à 19h
00:49:05avec ce soir pour vous accompagner
00:49:07Sarah Salman, Florian Tardif,
00:49:09Kevin Bosvey, Eliott Mamann,
00:49:11le général Bertrand Cavalier et nous a rejoint
00:49:13Michel Maffesoli, sociologue.
00:49:15Bonsoir. Merci d'avoir accepté
00:49:17notre invitation puisque nous allons
00:49:19nous attarder à présent à cette période
00:49:21politique inédite après la
00:49:23dissolution du 9 juin dernier.
00:49:25Et l'ancien président l'a affirmé
00:49:27cet après-midi, la Macronie
00:49:29s'est terminée. Alors si effectivement
00:49:31nous observons ces derniers jours
00:49:33un chef d'État isolé,
00:49:35est-ce que c'est vraiment le cas ? Est-ce que la
00:49:37Macronie s'est finie ? Comment va se
00:49:39redessiner le paysage politique
00:49:41français en quelque sorte et au-delà
00:49:43de la Macronie au fond ? Est-ce que nous vivons pas
00:49:45l'aboutissement de 40 années de déclin
00:49:47de la France ? Nous allons en parler dans
00:49:49un instant mais avant, retour
00:49:51sur cette déclaration de François Hollande et c'est
00:49:53avec Corentin Alonso. L'ancien
00:49:55président socialiste François Hollande
00:49:57qui avait renoncé à se représenter pour un
00:49:59second mandat en 2017, avait
00:50:01assisté malgré lui à l'avènement du
00:50:03macronisme. Il en acte désormais
00:50:05la fin. Le macronisme s'est terminé
00:50:07je le dis sans hostilité particulière
00:50:09je n'ai aucun compte à régler.
00:50:11Ça a coûté cher sur le plan politique parce que
00:50:13le dépassement a été une dissolution au sens
00:50:15propre du terme. Les partis se sont
00:50:17quand même beaucoup abîmés. L'extrême droite
00:50:19n'a jamais été aussi forte.
00:50:21C'est un moment qui a été long mais qui s'achève.
00:50:23Le temps est à la recomposition.
00:50:25Candidat surprise aux élections
00:50:27législatives pour le nouveau Front Populaire,
00:50:29François Hollande a tenu à clarifier
00:50:31son choix et attaque les gens Luc Mélenchon.
00:50:33Je me situe dans le cadre d'une union
00:50:35parce qu'il faut la faire mais sans aucune
00:50:37forme de confusion. Jean-Luc Mélenchon
00:50:39devrait plutôt être discret parce qu'il doit
00:50:41mesurer quand même le degré d'hostilité sur sa
00:50:43personne, en tout cas sur ses expressions.
00:50:45Son silence, son retrait
00:50:47seraient sans doute souhaitables pour beaucoup de
00:50:49candidats, y compris de LFI.
00:50:51S'il est élu le 8 juillet prochain, François Hollande
00:50:53veut être le député de la responsabilité
00:50:55en toutes circonstances.
00:50:57Michel Maffesoli, est-ce que vous rejoignez
00:50:59cette déclaration de François Hollande ?
00:51:01Effectivement, nous assistons aujourd'hui
00:51:03à la fin de la Macronie avec un paysage
00:51:05politique qui est en train de se redessiner.
00:51:09Ce n'est pas mon genre.
00:51:11Moi, je n'aime pas du tout le mot fin, pour tout vous avouer.
00:51:13D'accord.
00:51:15D'un point de vue sociologique, ça, je considère
00:51:17que ça s'inscrit dans une
00:51:19idéologie qui est dominante, à vrai dire.
00:51:21Je dirais socialiste
00:51:23ou marxiste, où il y a une fin
00:51:25des choses, etc. Non, moi je suis plutôt
00:51:27d'une tradition sociologique
00:51:29ou de pensée où on pense à la
00:51:31saturation de quelque chose.
00:51:33Donc là, on est dans une forme de saturation. En gros.
00:51:35D'ailleurs, le mot recomposition renvoie à ça.
00:51:37Les saturations, c'est quelque chose de
00:51:39cesse, et avec ces diverses molécules,
00:51:41notre corps est constitué.
00:51:43Moi, je crois qu'il y a une lente
00:51:45saturation. Saturation de quoi ?
00:51:47De quoi ? D'abord, il faut
00:51:49mettre en perspective, c'est-à-dire que
00:51:51dans le fond, quand il y a eu cette
00:51:53l'élection du président actuel,
00:51:55abstentionnisme,
00:51:57non inscrits sur les listes électorales,
00:51:59vote blanc,
00:52:01vote nul, un président qui est élu
00:52:03avec 10-12%
00:52:05de la population, c'est pas une
00:52:07vraie représentation.
00:52:09Et donc à partir de là, au bout d'un
00:52:11moment, il y en a assez, premièrement.
00:52:13Deuxièmement, moi je me souviens
00:52:15avoir rappelé cette formule de
00:52:17Platon, disant quand il y a
00:52:19une dégénérescence de la démocratie, il y a de
00:52:21la théatrocratie.
00:52:23J'ai appliqué cela à
00:52:25la théâtralisation du président
00:52:27et pas que du président,
00:52:29des politiques actuellement.
00:52:31Le propre d'un théâtre, si vous voulez, c'est que
00:52:33quand il est bon, ça marche. Au bout d'un
00:52:35moment, on le siffle.
00:52:37De mon point de vue, c'est quelque chose de cet ordre
00:52:39qui est en jeu. Cette théâtralisation,
00:52:41j'ai bien dit théatrocratie.
00:52:43Plus près de nous,
00:52:45Debord parlait de la société du spectacle,
00:52:47mon ami Baudrillard parlait du
00:52:49simulacre, et entre les deux, Pascal
00:52:51rappelait que quand il y avait une dégénérescence,
00:52:53il y avait du divertissement.
00:52:55Retenez tous ces mots. Voilà, c'est ce qui
00:52:57de mon point de vue, justifie qu'à certains
00:52:59moments, il y a une saturation. Par une
00:53:01lente sédimentation, un verre
00:53:03d'eau que l'on sale et que l'on sucre,
00:53:05on ne voit pas jusqu'au dernier moment qu'il est
00:53:07saturé. Pour moi, c'est le cas.
00:53:09Y a-t-il une saturation du chef de l'État ?
00:53:11On va en parler dans un instant, puisque Emmanuel Macron
00:53:13a pris la parole hier, lors de
00:53:15la fête de la musique, alors même que les
00:53:17barons de la Macronie se rebellent
00:53:19ces derniers jours contre le président. On va
00:53:21écouter le chef de l'État.
00:53:23On avait déjà le désordre, et les extrêmes étaient là.
00:53:25Et donc,
00:53:27j'ai pris une décision qui est une décision
00:53:29de confiance
00:53:31dans le peuple, c'est-à-dire
00:53:33vous, nous.
00:53:35Et donc, faut pas avoir peur
00:53:37pour le 30 juin prochain. Faut
00:53:39aller voter, faut convaincre,
00:53:41et faut voter en responsabilité.
00:53:43Y a plein de gens qui voudraient gouverner
00:53:45malgré le peuple. Non !
00:53:47Moi, j'ai confiance dans le peuple
00:53:49français. Son intelligence,
00:53:51sa force.
00:53:53Y a plein de différences et de différences respectables.
00:53:55Y a plein de femmes et d'hommes
00:53:57qui auront
00:53:59à gouverner ensemble, quelles que soient leurs différences.
00:54:01Mais y a des
00:54:03extrêmes qu'on ne peut pas laisser
00:54:05passer.
00:54:07Florian Tardif, on voit bien
00:54:09que cette dissolution surprise
00:54:11a sidéré les Français, mais pas seulement. Il y a aussi
00:54:13l'entourage d'Emmanuel Macron, qui n'a pas
00:54:15véritablement compris. C'est ce qu'on lit
00:54:17entre les lignes ces dernières heures. Racontez-nous
00:54:19ce qui se passe
00:54:21dans l'entourage proche du chef de l'État.
00:54:23Alors, écoutez, y a
00:54:25plusieurs choses à observer.
00:54:27Dans un premier temps, je souhaiterais revenir sur
00:54:29les propos de François Hollande.
00:54:31C'est assez cocasse
00:54:33qu'il tienne ces propos-là, tout simplement parce que
00:54:35l'éclatement du paysage
00:54:37politique qui est en train
00:54:39de se dessiner
00:54:41face à nous est le
00:54:43résultat, finalement, d'une politique
00:54:45engagée à partir
00:54:47du quinquennat de François Hollande.
00:54:49Je fais notamment référence à la fin du
00:54:51cumul des mandats et à la loi sur la
00:54:53transparence de la vie politique.
00:54:55Qu'il y ait
00:54:57bien évidemment
00:54:59des élus qui abusent
00:55:01du cumul des mandats, qui abusent du
00:55:03fait qu'il n'y avait pas assez
00:55:05de transparence vis-à-vis
00:55:07de leurs défréments
00:55:09ou autres avant cette période-là,
00:55:11pourquoi pas ? Sauf que le problème, c'est
00:55:13tout ce que cela a
00:55:15entraîné par la suite. C'est-à-dire
00:55:17qu'à partir de ce moment-là,
00:55:19pourquoi Emmanuel Macron a pu être élu
00:55:21en 2017 ? C'est aussi en partie
00:55:23grâce à ça. C'est-à-dire que
00:55:25tous les grands ténors,
00:55:27les personnes qui,
00:55:29disait-on à l'époque, tiennent
00:55:31tel bastion du côté de Tourcoing, tel bastion
00:55:33du côté de Toulouse, etc.
00:55:35C'était des élus locaux qui étaient
00:55:37très emplantés localement,
00:55:39qui finissaient par monter
00:55:41progressivement les échelons qui étaient
00:55:43petit conseiller municipal,
00:55:45puis premier adjoint,
00:55:47puis maire de telle ou telle
00:55:49ville, puis député, puis
00:55:51président de la région, puis
00:55:53secrétaire d'État, puis ministre,
00:55:55puis après étaient appelés potentiellement aux plus hautes fonctions
00:55:57de la République.
00:55:59Là, c'est d'ailleurs ce qui ne s'est pas passé
00:56:01avec Emmanuel Macron. Très souvent, on fait référence
00:56:03au fait qu'il n'a pas été élu
00:56:05avant d'arriver à
00:56:07l'Élysée. Donc ça, c'est le premier point.
00:56:09Ce qui conduit
00:56:11finalement aujourd'hui à une montée
00:56:13des extrêmes, tout simplement
00:56:15parce que l'offre politique
00:56:17n'est plus la même qu'il y a
00:56:19une petite dizaine d'années. Ça, c'est le premier point.
00:56:21Le deuxième point, oui, il y a de plus en plus
00:56:23de personnes qui se détournent d'Emmanuel Macron
00:56:25aujourd'hui, et je disais hier que le macronisme
00:56:27est en train de devenir une sorte d'Emmanuelisme.
00:56:29C'est-à-dire que
00:56:31au sein de son entourage proche,
00:56:33on ne comprend pas aujourd'hui où souhaite
00:56:35aller le président de la République.
00:56:37Ça ne date pas de la
00:56:39dissolution d'il y a dix jours. Ça date
00:56:41de 2022,
00:56:43où déjà, au moment où
00:56:45le paysage politique est totalement
00:56:47éclaté à l'Assemblée
00:56:49nationale, on pose
00:56:51cette question à Emmanuel Macron. Qu'allez-vous faire ?
00:56:53Sans majorité absolue,
00:56:55qu'allez-vous faire pendant cinq ans ?
00:56:57Il n'y a pas eu cette volonté. Alors certes,
00:56:59on nous dit dans l'entourage du chef de l'État
00:57:01qu'il y a eu cette tentative de
00:57:03mettre autour de la table
00:57:05les communistes, les députés
00:57:07du Rassemblement national, les républicains,
00:57:09les socialistes, etc. pour tenter
00:57:11de former un gouvernement dit d'union
00:57:13nationale. Sauf que le problème, c'est qu'il
00:57:15n'y a pas eu de volonté de changer
00:57:17à l'époque la politique du gouvernement pour
00:57:19tenter justement de rallier
00:57:21les républicains ou les socialistes.
00:57:23Et inévitablement,
00:57:25ça nous a conduit à la dissolution
00:57:27d'aujourd'hui. C'est-à-dire qu'aujourd'hui,
00:57:29il n'y a
00:57:31aucunement cette volonté de la part
00:57:33d'Emmanuel Macron de travailler avec
00:57:35les autres. C'est-à-dire de bouleverser
00:57:37entre guillemets sa politique pour
00:57:39tenter effectivement de créer
00:57:41un bloc central
00:57:43comme on dit dans son entourage important.
00:57:45Je vous propose à présent que nous nous
00:57:47posions cette question un peu plus large.
00:57:49Est-ce que finalement, la période chaotique,
00:57:51politique que nous sommes en train de vivre,
00:57:53chaos également,
00:57:55au sein de la société, c'est l'aboutissement
00:57:57de 40 années de déclin ?
00:57:59Est-ce le cas ? Je vous pose la question
00:58:01dans un instant, notamment à vous Michel Bavessoli
00:58:03et Général Bertrand Cavallier. Mais avant,
00:58:05on va écouter Jérôme Fourquet.
00:58:07Il s'exprimait sur le Figaro TV.
00:58:09Et lui, en tout cas, c'est son avis.
00:58:11C'est assurément
00:58:13un moment d'accélération.
00:58:15On voit des choses se mettre
00:58:17en place et se défaire
00:58:19à une vitesse assez stupéfiante.
00:58:21Vous avez, dans votre lancement, évoqué
00:58:23la constitution d'un nouveau
00:58:25Front Populaire en l'espace de 48 heures
00:58:27seulement, ce qui est quelque chose totalement
00:58:29inouï et impensable
00:58:31quand on se rappelle
00:58:33comment on s'invectivait
00:58:35entre les différentes
00:58:37listes de gauche au moment
00:58:39des européennes, il y a encore 10 jours.
00:58:41Et puis, comment qualifier
00:58:43la décision
00:58:45du président ?
00:58:47Assez stupéfiante, en fait.
00:58:49On se demande quelle a été
00:58:51la motivation, quel était le calcul
00:58:53qui a présidé à ce choix
00:58:55qui a, encore une fois,
00:58:57accéléré le processus
00:58:59de décomposition-recomposition
00:59:01de notre paysage politique.
00:59:03C'est vrai, Michel Maffesoli, que tout va très vite
00:59:05depuis le 9 juin, comme si un peu
00:59:07la France perdait sa boussole,
00:59:09comme si on est arrivé au bout
00:59:11d'un système que tout le monde
00:59:13perdait plus ou moins la tête. Est-ce que vous
00:59:15diriez que nous arrivons
00:59:17finalement à la fin de 40 années de déclin
00:59:19et que c'est un petit peu le signe
00:59:21de tout
00:59:23le fait que tout aille très vite ces derniers jours ?
00:59:25Oui, oui, le mot déclin
00:59:27renvoie à ce que vous disiez tout à l'heure, la fin.
00:59:29Donc, je sais pas. Moi, je pense qu'il y a,
00:59:31je vous ai dit, cette lente sédimentation.
00:59:3340 ans, si vous voulez.
00:59:35Ça prend, en effet, plusieurs décennies.
00:59:37C'est quoi, ces 40 ans ? C'est le fait que,
00:59:39d'une certaine manière, tiens, je vais citer Machiavel.
00:59:41À un moment donné, il y a
00:59:43un désaccord entre la pensée du palais
00:59:45et la pensée de la place publique.
00:59:47Et, tout d'un coup, on se
00:59:49rend compte qu'il y a ce désaccord.
00:59:51Et c'est à ce moment-là que Machiavel dit
00:59:53qu'il y a une sécession plébiste.
00:59:55Le peuple fait sécession. C'est ce qui est en train de se passer
00:59:57actuellement, que l'on qualifie
00:59:59des extrêmes, retour des extrêmes, etc.
01:00:01C'est tout simplement, il y en a assez.
01:00:03J'ai cité Platon,
01:00:05Machiavel. Je vais vous citer
01:00:07un mot du patois de chez moi, dans mon petit village.
01:00:09Quand on écoute le président, on dit
01:00:11c'est un bataillenaire.
01:00:13Il baratine. Voilà.
01:00:15Et, d'une certaine manière,
01:00:17c'est l'expression très simple, je dirais,
01:00:19là, populaire, mais pas populiste.
01:00:21Populaire, à bien des égards,
01:00:23du fait que ce processus de lente
01:00:25sédimentation, du fait qu'une
01:00:27fois, la théâtralisation du
01:00:29politique ne renvoie plus
01:00:31stricto sensu à ce qu'est le
01:00:33politique. Je fais la distinction entre
01:00:35la politique et le politique.
01:00:37La politique, c'est le baratin que l'on tient.
01:00:39Le politique, c'est la gestion de la
01:00:41cité. Et ce n'est plus le cas. Et, tout d'un coup,
01:00:43on s'en rend compte. Moi, je pense que nous sommes
01:00:45à un moment, alors appelons ça déclin, fin,
01:00:47tout ce que vous voulez, peu importe, en la matière.
01:00:49Quelque chose qui fait que ce qui a bien
01:00:51marché ne marche plus.
01:00:53Et, on va le voir se multiplier,
01:00:55à mon avis, ce processus-là,
01:00:57ce désaccord que j'ai dit il y a un instant
01:00:59entre le peuple et
01:01:01le palais, pour rester dans ces idées-là,
01:01:03ne peut que s'accélérer.
01:01:05Nous avons la chance d'avoir un général
01:01:07de gendarmerie, un professeur d'histoire,
01:01:09une avocate. Est-ce que, effectivement,
01:01:11ces dernières années, vous l'avez
01:01:13constaté, ce déclin
01:01:15en France, dans vos domaines,
01:01:17a-t-il fait des prédilections les uns les autres,
01:01:19général Bertrand Cavalier ?
01:01:21Moi, mon domaine, c'était celui
01:01:23de la sécurité intérieure.
01:01:25C'est celui, également, au travers de l'entreprise
01:01:27que j'ai, d'aller concier des entreprises,
01:01:29de les aider à exporter, etc.,
01:01:31de les concier en matière de sécurité.
01:01:33Je voyage beaucoup, d'ailleurs, dans ce cadre.
01:01:35Mais, il y a une lecture qui
01:01:37m'est apparue très éclairante.
01:01:39C'est celle de François-Elié
01:01:41Gisbert, Tragédie française.
01:01:43Où, il fait le constat
01:01:45de ces 40 dernières années,
01:01:47qui se caractérisent par
01:01:49un effondrement de notre pays,
01:01:51un délitement de l'économie,
01:01:53des finances, des services
01:01:55publics, la perte de puissance,
01:01:57ne serait-ce que sur le plan militaire, on avait une armée
01:01:59de 300 000 hommes, maintenant, une armée de 80 000 hommes,
01:02:01les dividendes de la paix, donc le refus de voir
01:02:03l'histoire, le niveau scolaire
01:02:05avec le classement PISA,
01:02:07je laisserai Kevin en parler,
01:02:09donc, l'insécurité
01:02:11qui a explosé en 40 ans,
01:02:13l'immigration qui est totalement incontrôlée
01:02:15au travers de ce qu'on dit,
01:02:17il y a un mensonge depuis des années.
01:02:19Donc, tout cela mêlé,
01:02:21traduit, et je rejoins
01:02:23tout à fait sur
01:02:25le constat de l'incapacité du politique.
01:02:27Et d'une certaine manière, la focalisation
01:02:29sur tel parti ou tel parti,
01:02:31comme étant
01:02:33la nouvelle menace, permet
01:02:35d'occulter le constat
01:02:37des véritables échecs imputables
01:02:39aux politiques. C'est pour ça qu'aujourd'hui,
01:02:41vous avez
01:02:43toute une partie de la population
01:02:45qui n'est pas idéologique, mais
01:02:47qui fait preuve de bon sens, qui regarde
01:02:49ce qu'il se passe, c'est le bilan de 40 années.
01:02:51Est-ce que la politique s'est créée aujourd'hui
01:02:53des nouvelles majorités relatives ou non,
01:02:55ou est-ce que c'est véritablement
01:02:57de regarder ce qu'il se passe et
01:02:59de faire en sorte que ce pays se relève ?
01:03:01C'est ça la grande question.
01:03:03Oui, on parle de la déconnexion
01:03:05du pouvoir, mais c'est plus
01:03:07globalement la déconnexion de la région
01:03:09parisienne. Quand vous prenez
01:03:11la carte électorale
01:03:13au soir des résultats
01:03:15de l'élection européenne, vous voyez quoi ?
01:03:17Tout est Rennes, sauf
01:03:19l'île de France.
01:03:21On a l'impression, finalement,
01:03:23d'un affront
01:03:25contre les élites parisianos
01:03:27centrées. Vous savez,
01:03:29les gens, ce qu'ils veulent, c'est simple.
01:03:31Ils veulent pouvoir manger à la fin
01:03:33du mois. Ils veulent pouvoir
01:03:35vivre en paix. Ils veulent pouvoir
01:03:37vivre sans
01:03:39insécurité. Ils veulent pouvoir
01:03:41préserver leur identité.
01:03:43Ils n'en demandent pas plus.
01:03:45Et pour revenir sur votre question
01:03:47initiale, Olivier,
01:03:49ils veulent aussi que l'école de la République
01:03:51joue encore son rôle, que ce soit
01:03:53encore un levier d'ascension sociale.
01:03:55Sauf qu'on se rend compte, aujourd'hui,
01:03:57qu'en fonction de là où on est,
01:03:59et je pense notamment à ceux qui naissent
01:04:01dans les milliers ruraux, on sait très bien
01:04:03qu'il y a des inégalités de départ,
01:04:05que l'école de la République ne
01:04:07corrige plus, voire que l'école
01:04:09de la République accroît.
01:04:11Et ça, c'est dû à quoi ? Au pédagogisme,
01:04:13à l'idéologie de mai 68.
01:04:15On a voulu mettre fin
01:04:17à l'excellence. On a supprimé
01:04:19parfois les notes pour mettre en place
01:04:21des codes couleur. On a
01:04:23fait un nivellement par le bas
01:04:25des enseignements.
01:04:27Et là, vous avez quand même
01:04:29un gouvernement qui a mis en place
01:04:31les groupes de niveau pour essayer un petit peu
01:04:33de différencier, de faire en sorte que
01:04:35les élèves les plus en difficulté
01:04:37puissent finalement suivre un enseignement
01:04:39plus compatible avec leurs difficultés,
01:04:41et pour faire en sorte que les meilleurs élèves
01:04:43puissent aller vers le haut.
01:04:45Et vous avez une partie des professeurs qui décident
01:04:47sciemment de
01:04:49saper ce dispositif.
01:04:51Et ça rejoint
01:04:53sur ce qu'on se disait tout à l'heure
01:04:55où vous avez l'idéologie
01:04:57de gauche, le gauchisme
01:04:59culturel, le gauchisme idéologique,
01:05:01ce sectarisme
01:05:03qui a tué la France.
01:05:05La France est malade de quoi ? De la gauche.
01:05:07La France est malade de quoi ? Du sectarisme.
01:05:09La gauche est malade de quoi ? De l'égalitarisme.
01:05:11La gauche est malade de quoi ?
01:05:13De la déconnexion. La gauche est malade de quoi ?
01:05:15La France, pardon, est malade de quoi ?
01:05:17De la déconnexion avec le peuple.
01:05:19Et de faire en sorte du mépris.
01:05:21On méprise les petites gens. Ces gens sont
01:05:23incultes. Ces gens sont pas bien.
01:05:25Quand vous avez M. Caron qui nous raconte
01:05:27qu'il faudrait sélectionner qui doit voter
01:05:29et qui ne doit pas voter, on en est là.
01:05:31Le cancer de ce pays, c'est la gauche.
01:05:33Une certaine gauche.
01:05:35C'est pas celle de Jacques Julliard.
01:05:37En tout cas, quand je vois le Front Populaire,
01:05:39on voit bien
01:05:41que la gauche de Jacques Julliard
01:05:43s'est complètement soumise à l'extrême gauche
01:05:45et la gauche de Jacques Julliard aujourd'hui
01:05:47est morte.
01:05:49Pour un poste,
01:05:51on voit des gens qui sont quand même du Parti Socialiste,
01:05:53qui est un parti respectable,
01:05:55juste pour leur petit poste,
01:05:57s'associer à LFI, dont certains membres
01:05:59ont tenu depuis le 7 octobre des propos
01:06:01qui sont particulièrement insoutenables.
01:06:03Et notamment comme quoi le Hamas est un mouvement de résistance.
01:06:05Où est la boussole politique
01:06:07de ces gens pour s'associer
01:06:09juste pour un poste
01:06:11qu'ils auraient eu même sans cette association ?
01:06:13Et pour moi, c'est parfaitement clair.
01:06:15Et on a vu que les préoccupations des Français,
01:06:17il y avait un sondage dans le JDD qui était sorti
01:06:19pendant les européennes, il y en avait deux.
01:06:21Enfin, les deux préoccupations majeures.
01:06:23L'immigration et l'insécurité.
01:06:25Et ce que l'on voit, c'est que les deux sont liés.
01:06:27Quand vous avez une immigration massive, incontrôlée,
01:06:29il y a de l'insécurité. Pourquoi ?
01:06:31Parce qu'on a des personnes qui arrivent sur le territoire
01:06:33sans papier, sans argent, et qui se livrent
01:06:35à des actes de délinquance, à des atteintes aux biens
01:06:37et aux personnes, pour survivre.
01:06:39Et ce sont les honnêtes citoyens qui payent leurs loyers,
01:06:41qui payent leurs crédits, qui en pâtissent.
01:06:43C'est à nous, honnêtes citoyens, de nous adapter
01:06:45à cette délinquance que nous n'avons pas choisie.
01:06:47C'est d'ailleurs ce qui explique
01:06:49la progression du RN aux dernières élections.
01:06:51Puisque pour la première fois
01:06:53en 2024, avec ces élections européennes,
01:06:55le RN avec Jordane Bardella
01:06:57a rattrapé
01:06:59l'écart qu'il y avait entre
01:07:01l'électorat masculin et l'électorat féminin
01:07:03du RN, puisque ce parti-là
01:07:05était le dernier parti de France
01:07:07à encore voir une différenciation
01:07:09entre les sexes, avec des femmes
01:07:11qui étaient moins nombreuses que des hommes
01:07:13à voter pour le RN.
01:07:15Or, dans l'électorat féminin,
01:07:17le vote en faveur du RN a progressé de 13 points
01:07:19entre les élections européennes de 2019
01:07:21et celles de 2024.
01:07:23Et c'est d'ailleurs ce qui a permis
01:07:25la montée en puissance de ce parti-là
01:07:27de manière homogène
01:07:29à l'échelle nationale, puisque naturellement
01:07:31il y a autant de femmes que d'hommes partout
01:07:33en France, et désormais ce différentiel-là
01:07:35est rattrapé. Maintenant, est-ce que j'ai
01:07:37le temps de simplement prendre encore deux secondes
01:07:39pour parler de cette décision ?
01:07:41Je voudrais interroger Michel Maffesoli sur l'avenir.
01:07:43Oui, c'était sur la question
01:07:45plus générale du déclin, mais je laisse ma parole.
01:07:47Effectivement, Michel Maffesoli.
01:07:49Cette carte qu'Évide Boswell rappelait
01:07:51de ces territoires tout en bleu
01:07:53pour symboliser le RN,
01:07:55et puis ces autres villes
01:07:57notamment,
01:07:59qui étaient, elles, en rouge
01:08:01pour symboliser le Front populaire.
01:08:03C'est quoi la perspective de l'avenir ?
01:08:05C'est des Français qui vont vivre côte à côte ?
01:08:07Qui ne vont plus finalement vivre ensemble ?
01:08:09Le fameux vivre ensemble, c'est terminé ?
01:08:11Écoutez,
01:08:13vous savez, il y a maintenant fort longtemps,
01:08:15j'écris un livre qui s'appelle « Le temps des tribus ».
01:08:17Où je rendais attentif
01:08:19qu'on n'allait plus être confronté à une république
01:08:21une et indivisible,
01:08:23mais la res publica, la chose publique,
01:08:25comme étant une mosaïque
01:08:27où ces communautés, ces tribus, ces groupes
01:08:29devaient s'ajuster.
01:08:31Nous faisons l'apprentissage
01:08:33de cela. Et qui dit apprentissage,
01:08:35c'est toujours quelque chose qui est difficile.
01:08:37Il y a des erreurs,
01:08:39il y a des reculs, etc.
01:08:41Non, mais sur le fond, déclin, machin chose,
01:08:43etc, vous avez dit tout à l'heure « chaos ».
01:08:45Je rappelle une vieille idée,
01:08:47moi j'aime beaucoup le fait
01:08:49qu'avec passion,
01:08:51moi je n'ai pas d'opinion,
01:08:53j'essaie de constater
01:08:55un certain nombre de choses, c'est que
01:08:57sur la longue durée, quand quelque chose cesse,
01:08:59il y a toujours une renaissance.
01:09:01Oui, avec le Parti Socialiste.
01:09:03Mais moi je ne parle pas du Parti Socialiste,
01:09:05c'est les politiques
01:09:07qui sont déconnectées.
01:09:09C'est-à-dire que
01:09:11chaque fois qu'il y a un désordre,
01:09:13cela peut amener un ordre nouveau.
01:09:15Cet ordre nouveau, moi je le vois
01:09:17si vous voulez, dans ce qui est
01:09:19en jeu actuellement, c'est-à-dire,
01:09:21peu importe d'ailleurs à cet égard que ce soit
01:09:23Rassemblement National
01:09:25ou LFI,
01:09:27je ne sais plus comment ça s'appelle,
01:09:29le Front Populaire, enfin des trucs comme ça.
01:09:31C'est tout simplement,
01:09:33moi je pense qu'il y a le bon sens populaire
01:09:35qui est en train de surgir actuellement.
01:09:37Et qui ne se reconnaît plus
01:09:39dans les divers partis, c'est la forme
01:09:41des partis qui est achevée.
01:09:43C'est la forme syndicats qui ne marche plus.
01:09:45Et donc il va y avoir des,
01:09:47soyez attentif à ce mot que je dis,
01:09:49des mouvements,
01:09:51l'ère des soulèvements,
01:09:53des insurrections,
01:09:55des révoltes. Chaque fois qu'on arrive
01:09:57à la fin d'une époque, ou on arrive à la fin
01:09:59de la modernité, c'est-à-dire où le politique
01:10:01était important, et bien il y a quelque chose
01:10:03de cet ordre qui se passe,
01:10:05et c'est ce qui est en jeu. Vous voyez,
01:10:07il parle de démocratie,
01:10:09mais non, ils n'aiment pas le peuple.
01:10:11Ce ne sont pas des démophiles, ils sont même démophobes,
01:10:13à bien des égards, ces partis politiques.
01:10:15Tout simplement parce que le peuple pue du cul.
01:10:17Disons tout simplement.
01:10:19Donc d'une certaine manière,
01:10:21on a peur.
01:10:23Excusez-moi, on peut trouver une autre expression.
01:10:25Elle est déplacée.
01:10:27Personnellement, je n'ai jamais senti.
01:10:33La publicité arrive au bon moment.
01:10:35La publicité arrive au bon moment.
01:10:37Tout simplement, dans le fond,
01:10:39ils ne sont pas démophiles, et on ne parle pas du peuple,
01:10:41on parle de populisme.
01:10:43Or, ce populisme, soyons-y attentifs,
01:10:45c'est tout simplement, je dis bien,
01:10:47ce processus d'insurrection. Voilà, c'est tout.
01:10:49Alors, il y a certainement des clins,
01:10:51il y a chaos, vous l'avez dit tout à l'heure,
01:10:53mais pour moi, c'est le signe
01:10:55absolu qu'il y a un ordre nouveau en gestation.
01:10:57Bon, alors en tout cas,
01:10:59ça prend au clair.
01:11:01Merci Michel Maffesoli. En tout cas,
01:11:03le Rassemblement National, on le voyait tout à l'heure,
01:11:05la perspective de l'arrivée du Rassemblement National
01:11:07à Matignon inquiète le ministère de l'Éducation nationale,
01:11:09mais pas seulement. Le Quai d'Orsay
01:11:11également. Harold Imane
01:11:13va nous expliquer pourquoi. Dans un instant,
01:11:15restez avec nous sur ces news.
01:11:19Et de retour sur le plateau
01:11:21de Punchline Weekend, pour vous accompagner,
01:11:23Sarah Salmane, Kevin Bossuet,
01:11:25Eliott Mamann, le général Bertrand Cavalier,
01:11:27Michel Maffesoli, sociologue,
01:11:29et Harold Imane, journaliste,
01:11:31spécialiste des questions internationales,
01:11:33tous nous a rejoints. Pourquoi ? Parce qu'il y a
01:11:35une inquiétude sourde des diplomates
01:11:37au Quai d'Orsay sur une éventuelle arrivée
01:11:39du Rassemblement National. Vous allez
01:11:41nous expliquer tout cela dans un instant,
01:11:43mais avant, il est 18h30. Mathieu Devese
01:11:45est avec nous pour un point sur les toutes dernières
01:11:47actualités, mon cher Mathieu. L'île de Capri
01:11:49est désormais interdite aux touristes,
01:11:51et ce, jusqu'à nouvel ordre. La célèbre
01:11:53et très prisée île du sud de l'Italie
01:11:55connaît des problèmes d'approvisionnement
01:11:57en eau. Les habitants, eux, peuvent
01:11:59obtenir 25 litres d'eau potable par foyer
01:12:01auprès d'un camion-citerne.
01:12:03Trois personnes ont été tuées par balle
01:12:05en moins de 24h en Martinique. Il s'agit
01:12:07de deux fusillades distinctes qui ont eu lieu
01:12:09mercredi et jeudi, ce qui porte à
01:12:1112 le nombre d'homicides commis dans l'île
01:12:13depuis le début de l'année. La procureure
01:12:15de la République met en cause la prolifération
01:12:17des armes à feu, conséquence, selon
01:12:19elle, de la proximité des Etats-Unis
01:12:21et du Brésil. Enfin, avis
01:12:23aux amateurs de mode, le Vogue World
01:12:25aura lieu demain à Paris. Il s'agit de l'un des plus grands
01:12:27événements mode de l'année, une parade
01:12:29des plus grands créateurs français place
01:12:31Vendôme sur le thème du sport. 500
01:12:33invités triés sur le volet, mais la liste
01:12:35n'est pas encore connue.
01:12:37Merci beaucoup, mon cher Mathieu.
01:12:39Capri interdite aux touristes, on l'aura compris.
01:12:41Capri, c'est fini.
01:12:43Capri, c'est fini.
01:12:45Extraordinaire.
01:12:47Allez, nous allons nous intéresser
01:12:49à présent à l'inquiétude
01:12:51sourde des diplomates
01:12:53sur une éventuelle arrivée du Rassemblement National
01:12:55au Quai d'Orsay avec une initiative qui en dit
01:12:57long à Harold Imane sur le climat d'attentisme
01:12:59si je puis dire, mais aussi de méfiance
01:13:01qui s'est emparée du ministère des Affaires
01:13:03étrangères depuis l'annonce de la
01:13:05dissolution. Expliquez-nous
01:13:07Harold, pourquoi cette inquiétude
01:13:09est palpable. Qu'est-ce qui vous est
01:13:11remonté ? Alors déjà, il y a des tracts
01:13:13syndicaux qui circulent, on appelle ça
01:13:15parfois une pétition,
01:13:17notamment de la
01:13:19CFTC.
01:13:21Et dans ces tracts,
01:13:23on comprend que les diplomates
01:13:25ont une crainte
01:13:27et tout cela a été rapporté
01:13:29principalement par le journal Le Monde
01:13:31mais j'ai un peu vérifié derrière. On craint
01:13:33qu'un futur gouvernement du
01:13:35Rassemblement National discrimine
01:13:37contre les étrangers en France
01:13:39et que les diplomates seraient non seulement
01:13:41obligés d'être d'accord avec cela
01:13:43mais d'endosser ces attitudes dans leur
01:13:45travail à l'étranger et donc surtout
01:13:47dans le monde musulman mais non
01:13:49exclusivement. Donc, d'après les
01:13:51retours que j'ai pu avoir auprès de quelques
01:13:53diplomates, on avait
01:13:55pourtant des reproches à faire à Emmanuel Macron.
01:13:57Ce n'était pas seulement le réveil
01:13:59devant le Rassemblement National
01:14:01et par le passé, on avait déjà eu ce
01:14:03genre de choses, en 2017 notamment.
01:14:05Alors Emmanuel Macron
01:14:07avait supprimé en 2022 le corps
01:14:09diplomatique et le statut de conseiller
01:14:11des affaires étrangères. Donc voilà, ce sont
01:14:13des titres un peu à l'ancienne
01:14:15mais cela voulait dire que des managers, des
01:14:17consultants allaient arriver
01:14:19dans le ministère. Ça, c'était
01:14:21insupportable pour les diplomates
01:14:23carrières. Et puis, il y avait aussi
01:14:25une inquiétude
01:14:27que le Rassemblement National
01:14:29pourrait réduire drastiquement
01:14:31le soutien français à
01:14:33l'Ukraine en guerre et pourrait
01:14:35même chercher à quitter l'OTAN et
01:14:37même remettre en cause certains aspects
01:14:39de l'Union Européenne.
01:14:41Alors, je voulais vous entendre, on va
01:14:43s'intéresser avec vous justement.
01:14:45Un autre dossier, peut-être le dossier israélo-palestinien.
01:14:47Alors, sur le dossier israélo-palestinien,
01:14:49il y aurait une inversion.
01:14:51Elle est promise par le
01:14:53Rassemblement National. On serait beaucoup
01:14:55plus pro-israélien. On sortirait
01:14:57de la ligne équidistante
01:14:59de la vieille politique
01:15:01arabe de la France. Et là,
01:15:03c'est un grand malaise
01:15:05chez les
01:15:07diplomates dans leur intégralité.
01:15:09Est-ce que, Elliot Mamman,
01:15:11vous comprenez cette crainte,
01:15:13cette inquiétude des diplomates puisque
01:15:15effectivement, tout à l'heure, nous parlions de l'inquiétude
01:15:17des enseignants du ministère de l'Éducation nationale.
01:15:19Là aussi, il y a une pétition.
01:15:21Là, c'est beaucoup plus discret. Pétition anonyme
01:15:23qui circule anonymement.
01:15:25Une inquiétude sourde, comme je l'expliquais tout à l'heure.
01:15:27Vous la comprenez ou pas, cette inquiétude sourde ?
01:15:29Est-ce qu'effectivement, si le RN est aux manettes
01:15:31sur les dossiers L'OTAN,
01:15:33l'Ukraine, il pourrait y avoir
01:15:35un véritable changement de ligne ou pas ?
01:15:37En lançant Harold Eman, vous évoquiez,
01:15:39Olivier de Caron-Fleck, l'attentisme
01:15:41des personnes qui avaient lancé cette pétition-là.
01:15:43Et je pense que leur inquiétude,
01:15:45qu'on la partage ou non d'un point de vue idéologique,
01:15:47vient précisément du fait que,
01:15:49sur les questions internationales,
01:15:51le RN a plutôt
01:15:53un programme qui relève davantage
01:15:55de l'attentisme que de l'atlantisme.
01:15:57Et le corps diplomatique,
01:15:59qu'il soit dissous ou pas,
01:16:01d'ailleurs, à l'heure actuelle,
01:16:03tel qu'il est constitué
01:16:05à l'heure actuelle,
01:16:07au vu de sa composition sociologique,
01:16:09est assurément atlantiste.
01:16:11Et le RN
01:16:13ne saurait être qualifié du parti
01:16:15le plus en faveur d'un renforcement
01:16:17des financements auprès de l'OTAN,
01:16:19d'un renforcement de la relation
01:16:21bilatérale avec les États-Unis
01:16:23et des divers engagements que les néoconservateurs
01:16:25américains défendent dans le monde.
01:16:27Je crois que c'est sur ce clivage-là
01:16:29que les diplomates expriment,
01:16:31à l'heure actuelle, une inquiétude.
01:16:33S'agissant de la peur
01:16:35d'éventuelles consignes
01:16:37se référant à la préférence nationale
01:16:39que pourrait déployer le RN,
01:16:41je pense qu'on est, en l'occurrence,
01:16:43davantage dans une forme d'exhibition
01:16:45de vertu de la part de certains diplomates
01:16:47que d'une véritable inquiétude,
01:16:49puisque les diplomates sont, d'ailleurs,
01:16:51en premier lieu ceux qui peuvent s'attendre
01:16:53à une forme de préférence nationale
01:16:55et de préférence liée à leur statut.
01:16:57Mais il reste vrai que,
01:16:59sur les questions internationales,
01:17:01le RN n'a pas encore opéré
01:17:03le fera-t-il un argumentamento.
01:17:05Il s'est un peu modéré. En 2012,
01:17:07par exemple, le Front national voulait
01:17:09purement et simplement le retrait de la France
01:17:11du commandement militaire intégré de l'OTAN.
01:17:13Ce n'est plus dans le programme
01:17:15de gouvernement tel qu'actuellement
01:17:17défendu par Jordan Bardella. Il me semble
01:17:19que cela avait déjà disparu également
01:17:21du programme présidentiel de 2022.
01:17:23Mais il y a donc, en effet,
01:17:25une inflexion politique majeure
01:17:27sur les questions internationales qui est encouragée
01:17:29par le RN.
01:17:31Et c'est le point sur lequel,
01:17:33avec l'économie pour partie,
01:17:35le RN n'a pas encore
01:17:37opéré un mouvement
01:17:39post-populiste, comme le dit Nicolas Baverez
01:17:41dans Le Figaro,
01:17:43afin de se présenter comme un parti
01:17:45de gouvernement plus ou moins crédible.
01:17:47Par exemple, les fratellis d'Italia
01:17:49de Giorgia Melloni, avant de se faire élire,
01:17:51avaient précisément
01:17:53opéré un tournant ultra-atlantiste
01:17:55en faveur de l'Ukraine,
01:17:57alors même que l'OTAN
01:17:59était critiquée par les fratellis d'Italia
01:18:01il y a encore dix ans, lorsque Giorgia Melloni
01:18:03était bien loin du pouvoir.
01:18:05Est-ce que l'arrivée du RN
01:18:07est susceptible
01:18:09de changer les fondamentaux
01:18:11de la diplomatie française, selon vous,
01:18:13sur des sujets comme la guerre en Ukraine
01:18:15ou les relations avec la Russie ?
01:18:17Il y a des craintes aussi d'ingérence, par exemple.
01:18:19Ce que je constate
01:18:21et qui devrait être souligné
01:18:23par certains diplomates, c'est déjà
01:18:25l'effacement de la France
01:18:27sur des scènes comme
01:18:29la scène africaine,
01:18:31pas tous les pays, heureusement.
01:18:33Et là, il y a des facteurs qui tiennent
01:18:35peut-être à la diplomatie en soi.
01:18:37Pour revenir à la question
01:18:39sur
01:18:41le RN
01:18:43et ce qui pourrait émerger en termes
01:18:45de politique étrangère, je vais balayer différents sujets.
01:18:47Premièrement, l'OTAN.
01:18:49Faute d'avoir un système
01:18:51européen, on n'a pas d'autre choix
01:18:53que de rester dans le cadre de l'OTAN.
01:18:55Notre défense est déjà intégrée.
01:18:57Nous avons une armée de terre de 85-90 000 hommes,
01:18:59nous avons 200 avions de combat.
01:19:01Aujourd'hui, nous sommes interpénétrés
01:19:03avec les systèmes américains.
01:19:05Lorsqu'il y a eu à l'étranger
01:19:07et sur l'espace européen,
01:19:09tout cela n'est pas réversible.
01:19:11Je n'y crois pas du tout.
01:19:13On n'a pas la capacité aujourd'hui, la France,
01:19:15d'avoir un niveau suffisant
01:19:17de puissance militaire pour assumer
01:19:19notre propre défense.
01:19:21Deuxièmement, sur
01:19:23la Russie, le rééquilibrage
01:19:25se fera également car
01:19:27il ne faut aucun doute que tout le monde a compris
01:19:29que l'expansionnisme,
01:19:31en tout cas sous l'égide de Poutine,
01:19:33ne pouvait pas se traduire par
01:19:35la conquête de l'Ukraine.
01:19:37Pour moi, je crois
01:19:39que la sagesse l'emportera.
01:19:41En tout cas,
01:19:43le vote pour le rassemblement national
01:19:47est plutôt sur cette partition-là.
01:19:49Je vois plutôt
01:19:51une certaine
01:19:53instabilité.
01:19:55Ceci dit, il y aura des recadrages
01:19:57s'agissant notamment
01:19:59de la politique proche orientale
01:20:01qui n'a pas changé
01:20:03depuis qu'elle était sur un invariant
01:20:05depuis pratiquement 50 ans.
01:20:07Croire que
01:20:09discuter que le Hamas
01:20:11amènera une solution est une illusion.
01:20:13Une totale illusion.
01:20:15Le Hamas est substantiellement
01:20:17pour la destruction d'Israël.
01:20:19Il faut quand même le rappeler.
01:20:21Toujours est-il que nous avons vu
01:20:23ces pétitions se succéder.
01:20:25Le Quai d'Orsay,
01:20:27pétition discrète, moins discrète.
01:20:29Anonyme.
01:20:31Moins discrète
01:20:33et pas anonyme cette fois,
01:20:35la pétition du ministère de l'Education nationale.
01:20:37On voit donc une offensive en anti-RN.
01:20:39Et dans le même temps,
01:20:41la participation s'annonce record
01:20:43pour ces prochaines élections législatives.
01:20:45Pourtant, des élections boudées
01:20:47depuis des années par le nombre d'abstentions.
01:20:49Cette fois-ci, nous nous dirigeons
01:20:51vers des chiffres records.
01:20:53Est-ce que cela va profiter ?
01:20:55Je vous pose la question dans un instant,
01:20:57mais quelques éléments de contexte
01:20:59avec Augustin Donadieu.
01:21:01A en croire le million de procurations
01:21:03déjà enregistrées et les dernières estimations,
01:21:05la participation aux prochaines élections
01:21:07législatives s'annonce record.
01:21:09Un nombre important d'électeurs dans les bureaux de vote
01:21:11qui pourraient permettre à certains partis
01:21:13de passer dès le premier tour.
01:21:15Ça peut profiter
01:21:17aux forces politiques
01:21:19qui sont d'abord dynamiques.
01:21:21L'une qui est en dynamique
01:21:23parce qu'elle sort vainqueur
01:21:25du scrutin des élections européennes,
01:21:27c'est le Rassemblement national.
01:21:29Et puis,
01:21:31l'autre force politique,
01:21:33mais parce qu'elle a réussi à créer
01:21:35les conditions d'une alliance
01:21:37qui apparaissait improbable,
01:21:39c'est la gauche.
01:21:41La participation aura également une répercussion
01:21:43sur le seuil à atteindre pour se qualifier au second tour.
01:21:45Si 50% d'un territoire vote,
01:21:47le seuil de qualification est de 25%.
01:21:49En revanche,
01:21:51si 65% des électeurs se mobilisent,
01:21:53les partis devront atteindre
01:21:5518% des suffrages pour se qualifier.
01:21:57Ainsi,
01:21:59plus la participation est forte,
01:22:01plus la probabilité d'avoir une triangulaire
01:22:03est importante.
01:22:05Là aussi, certains partis pourraient tirer leur épingle du jeu.
01:22:07Dans le cadre triangulaire,
01:22:09on est d'accord que
01:22:11le candidat élu, c'est celui de la plus forte moyenne
01:22:13second tour.
01:22:15L'électorat RN ne va pas se démobiliser.
01:22:17Une part de l'électorat,
01:22:19particulièrement aux provinces républicains restant,
01:22:21je ne les vois pas voter pour la NU
01:22:23par antifascisme.
01:22:25Il n'est pas du tout dit que ce soit
01:22:27un mauvais calcul pour le RN,
01:22:29les triangulaires.
01:22:31Mais il ne s'agit là que de projections.
01:22:33Les premiers résultats sont attendus le dimanche 30 juin,
01:22:35à 20h.
01:22:37Alors on voit Florian Tardif,
01:22:39effectivement, c'est une campagne éclair
01:22:41avec un front populaire
01:22:43très offensif ces derniers jours.
01:22:45Le gouvernement national peut-être un peu plus discret,
01:22:47un bloc central qui se cherche.
01:22:49Qui pourrait profiter
01:22:51ou au contraire pâtir de cette campagne éclair ?
01:22:53Qui peut profiter d'une campagne éclair ?
01:22:55Tout simplement les vainqueurs
01:22:57de la campagne précédente.
01:22:59Tout simplement parce qu'on voit mal
01:23:01comment des Français
01:23:03vont en trois semaines
01:23:05décider de faire évoluer
01:23:07leur position.
01:23:09Certes, il y a
01:23:11les programmes qui sont un tout petit peu plus
01:23:13fouillés sur
01:23:15le national et qui ont été
01:23:17divulgués de la part de chacun
01:23:19des trois blocs, les trois principaux blocs
01:23:21on va dire dans cette campagne.
01:23:23Elles profitent également
01:23:25au plus gros parti, tout simplement
01:23:27parce que les petites candidatures
01:23:29n'ont pas pu s'organiser.
01:23:31Quand on voit, globalement,
01:23:33il y a environ, je crois, entre 6 et 7
01:23:35candidatures, quasiment à peu près partout
01:23:37dans chacune des circonscriptions.
01:23:39En général,
01:23:41on a 3 de plus,
01:23:434 de plus lors de
01:23:45l'organisation de législatives
01:23:47lorsqu'elles sont annoncées
01:23:49des mois en avance.
01:23:51C'est les deux premiers points.
01:23:53Ensuite, il y a cet inconnu qui est la mobilisation.
01:23:55Ça a été assez bien
01:23:57expliqué dans le sujet, c'est-à-dire que
01:23:59si la mobilisation est forte, et visiblement
01:24:01on se dirige vers une mobilisation forte,
01:24:03à ce moment-là, le seuil
01:24:05pour se qualifier au second tour
01:24:07est abaissé à 18%.
01:24:09On peut se retrouver dans
01:24:11des situations où il y a énormément de triangulaires
01:24:13au second tour. Je crois qu'en 2022,
01:24:15il y en avait eu uniquement 8.
01:24:17Là, ça pourrait être totalement différent
01:24:19pour ces législatives
01:24:21anticipées.
01:24:23Contrairement à l'un des intervenants, je pense
01:24:25qu'une triangulaire n'est pas forcément
01:24:27favorable au Rassemblement national.
01:24:29Tout simplement,
01:24:31du point de vue de la
01:24:33psychologie au sein
01:24:35de l'électorat, notamment au sein de l'électorat
01:24:37centriste, s'il y avait
01:24:39eu des duels,
01:24:41une multiplication, on va dire,
01:24:43de duels RN-NFP,
01:24:45Rassemblement National Nouveau Front Populaire...
01:24:47C'est le Front Populaire que choisiront les centristes ?
01:24:49Non, justement, c'est
01:24:51plutôt le Rassemblement National que choisiraient
01:24:53les centristes. Il y a quelqu'un au
01:24:55sein du camp présidentiel qui m'a
01:24:57dit, et ils ne se font aucune
01:24:59illusion de ce point de vue-là, vous vous rendez
01:25:01compte, alors même que le
01:25:03macronisme s'est construit contre
01:25:05la figure de Marine Le Pen, contre plus
01:25:07globalement le Front National puis le Rassemblement
01:25:09National, aujourd'hui une partie
01:25:11et peut-être une large partie de l'électorat
01:25:13en cas de duel RN-
01:25:15NFP, de l'électorat macroniste
01:25:17pourrait très bien se retourner
01:25:19vers le Rassemblement, se tourner vers
01:25:21le Rassemblement National et donc devenir
01:25:23en quelque sorte un réservoir potentiel
01:25:25de voix pour le RN. Et le Front
01:25:27Populaire, effectivement, qui appelle... Ce qui ne serait pas le cas
01:25:29par contre, en revanche, en cas de
01:25:31triangulaire, tout simplement parce qu'il y a
01:25:33encore une offre au centre. Et là, ce qui
01:25:35sera très intéressant, c'est de voir en cas
01:25:37de triangulaire comment
01:25:39est organisé
01:25:41l'appel des uns
01:25:43et des autres à voter soit
01:25:45pour un candidat du Nouveau Front Populaire
01:25:47si ce dernier au premier tour est en avance
01:25:49par rapport au candidat centriste
01:25:51et inversement, si le candidat centriste,
01:25:53que font les candidats
01:25:55du Nouveau Front Populaire ? Est-ce qu'ils appellent à voter pour
01:25:57Emmanuel Macron ou pas ? Ça sera assez
01:25:59intéressant à noter.
01:26:01C'est ça qui est intéressant.
01:26:03Où va se situer
01:26:05le Front Républicain ?
01:26:07Est-ce que le Front Républicain
01:26:09va se faire, comme il se fait traditionnellement,
01:26:11contre le RN ?
01:26:13Ou est-ce qu'au contraire, il va y avoir
01:26:15un Front Républicain
01:26:17contre la gauche et l'extrême-gauche ?
01:26:19Et quand on réfléchit un petit peu,
01:26:21est-ce que finalement,
01:26:23l'extrême-gauche d'aujourd'hui n'est pas
01:26:25devenue l'extrême-droite de l'époque ?
01:26:27Quand vous prenez l'extrême-gauche,
01:26:29c'est de l'antiparlementarisme.
01:26:31Parce que quand
01:26:33vous transformez
01:26:35le Parlement en
01:26:37cocotte minute, avec des excès
01:26:39qui sont inadmissibles,
01:26:41vous participez à cette bordélisation
01:26:43sur la lutte
01:26:45contre l'antisémitisme.
01:26:47Je trouve que la lutte est
01:26:49plutôt au Rassemblement National
01:26:51par rapport à une gauche qui s'est
01:26:53complètement soumise, notamment
01:26:55aux antisionismes, et on sait que l'antisionisme
01:26:57c'est le fauné de l'antisémitisme.
01:26:59La défense de la laïcité également.
01:27:01La défense de la laïcité, tout un
01:27:03tas de valeurs. Et vous avez aujourd'hui des centristes
01:27:05en effet qui le disent, il y a Prisca Tévenot
01:27:07notamment qui l'a dit, elle préfère
01:27:09au second tour voter
01:27:11pour un candidat du Rassemblement National
01:27:13plutôt que de voter
01:27:15en effet pour un candidat, la France
01:27:17Insoumise. Et je pense qu'il y a beaucoup
01:27:19qui feront la même chose. Et dernière chose aussi,
01:27:21il y a l'aspect économique. C'est-à-dire que quand vous gagnez
01:27:23un petit peu d'argent et que vous voyez
01:27:25le programme du Front Populaire,
01:27:27vous voyez aussi vos intérêts.
01:27:29Vous savez très bien que le programme du Front Populaire
01:27:31c'est la banqueroute assurée, c'est la
01:27:33spoliation. On veut vous prendre tout votre
01:27:35pognon. Vous avez quand même
01:27:37un impôt sur le revenu où il y aurait
01:27:3914 tranches. On veut rétablir l'ISF.
01:27:41Tout ça en faisant quoi ?
01:27:43Avec des mesures d'assistanat,
01:27:45etc. Donc quand vous êtes
01:27:47un petit bourgeois, que vous voyez vos
01:27:49intérêts, je crois que vous choisissez plutôt
01:27:51le Rassemblement National qu'Elefi
01:27:53qui est un programme qui parfois
01:27:55oscille entre bolchevisme
01:27:57et étatisme.
01:27:58Michel Maffessolier, est-ce qu'il n'y a pas un paradoxe
01:28:00finalement ? Nous évoquions tout à l'heure le déclin
01:28:02de la France, le ras-le-bol d'une partie de la
01:28:04population, la défiance des
01:28:06Français vis-à-vis du politique et aujourd'hui
01:28:08on voit au contraire une
01:28:10participation qui s'annonce record
01:28:12finalement. Comment est-ce que vous le décryptez ?
01:28:14Pour moi, c'est l'expression
01:28:16de ce que je disais tout à l'heure, une forme de
01:28:18soulèvement du peuple.
01:28:20Encore une fois, soyons clairs,
01:28:22si on essaie de mettre en perspective, moi je ne connais
01:28:24pas les bagarres et les
01:28:26divers partis politiques, mais
01:28:28j'ai toujours réfléchi sur le fait qu'il y a
01:28:30un accord, quand ça marche,
01:28:32entre le pouvoir institué
01:28:34et la puissance instituante. La puissance
01:28:36c'est le peuple, le pouvoir c'est l'institution,
01:28:38les partis politiques, les syndicats, etc.
01:28:40J'ai dit tout à l'heure qu'il y avait une déconnexion,
01:28:42un désamour, une faillite
01:28:44des élites et d'une certaine manière
01:28:46c'est le retour pour moi de la puissance
01:28:48qui est en train de s'exprimer. Alors
01:28:50cette puissance, elle va
01:28:52s'exprimer, je dirais, non pas en
01:28:54termes purement rationnels,
01:28:56mais plutôt instinctuels.
01:28:58Je vais vous dire où est l'instinct.
01:29:00Souvenez-vous de cette expression
01:29:02de Péguy. Tout commence
01:29:04en mystique et s'achève en politique.
01:29:06Quand la politique s'achève,
01:29:08c'est la mystique qui revient.
01:29:10Alors oubliez le mot mystique,
01:29:12mais ça revient au fait... En gros,
01:29:14le retour du sacré est quelque chose qui fait qu'il y a
01:29:16un retour spirituel. Ce n'est pas le pouvoir
01:29:18d'achat. C'est ridicule de parler du pouvoir d'achat
01:29:20qui est tout à fait secondaire.
01:29:22Excusez-moi, qui est tout à fait secondaire. Tout le monde
01:29:24en parle. C'est très bien. Moi, je préfère être
01:29:26attentif. Vous me posez une question, je vous réponds.
01:29:28C'est un peu ridicule ce que je dis. Mais enfin,
01:29:30sur cette idée, ce retour de la mystique
01:29:32qui est à l'oeuvre et
01:29:34de mon point de vue, c'est les extrêmes qui représentent
01:29:36cela. Et en particulier, disons le
01:29:38tout nez, le Rassemblement National.
01:29:40Alors peu importe, ce pauvre
01:29:42Rassemblement National, il peut avoir des
01:29:44quantités de faiblesses diplomatiques
01:29:46dans divers domaines. On le dit et on
01:29:48a bien des raisons, moi je ne suis pas compétent
01:29:50pour en juger, de le dire. Il n'en reste pas
01:29:52moins que dans le sens simple
01:29:54du terme, il exprime,
01:29:56comme j'exprime le jus d'une orange,
01:29:58il exprime encore une fois cet instinct
01:30:00populaire qui fait que
01:30:02omnis potestas apopulo
01:30:04saint Thomas d'Aquin. Moi, je crois
01:30:06qu'à certains moments,
01:30:08la puissance du peuple est en train de ressurgir.
01:30:10C'est ce qui va se manifester.
01:30:12Un grand merci à tous les six.
01:30:14Le défi existentiel.
01:30:16Le défi existentiel, merci à tous les six
01:30:18d'avoir décrit l'actualité.
01:30:20L'actualité qui continue dans un instant avec votre
01:30:22rendez-vous du samedi soir face à
01:30:24Boccoté avec Mathieu Boccoté bien
01:30:26évidemment, à ses côtés Arthur
01:30:28de Vatrigan, le tout orchestré par Eliott Neuval.
01:30:30C'est tout de suite sur ces news et puis
01:30:32je vous retrouve à 22h pour votre nouveau
01:30:34rendez-vous du week-end,
01:30:36100% politique week-end et on vous
01:30:38y retrouvera d'ailleurs mon cher Florian.
01:30:40On fera la route ensemble.
01:30:42Une grande joie. Un grand merci à tous.
01:30:44Excellente soirée sur Notre Antenne.