Punchline Week-End (Émission du 22/10/2023)

  • l’année dernière
Les invités d'Olivier de Keranflec'h débattent de l'actualité dans #PunchlineWE du vendredi au dimanche
Transcript
00:00:00 Bonjour à tous, bienvenue dans Punchline, week-end très heureux de vous retrouver nous
00:00:04 semblent ensemble jusqu'à 19h pour vous livrer l'information, l'analyser, la décrypter,
00:00:09 débattre également avec nos invités.
00:00:11 Je vous les présente dans un instant mais avant, le sommaire de l'émission.
00:00:16 Nous reviendrons tout d'abord sur ces violences à saïs dans le Tarn entre éléments radicaux
00:00:20 et forces de l'ordre, des opposants à l'autoroute A69 rassemblés ce week-end contre le projet,
00:00:26 des autorités redoutées à Saint-Solin-Bis, malgré un déploiement important des forces
00:00:30 de l'ordre, des affrontements ont éclaté, il n'y aura aucune ZAD, affirme le gouvernement
00:00:36 et une interrogation pourquoi ces groupuscules radicaux sont toujours actifs malgré la volonté
00:00:40 de l'exécutif de les dissoudre.
00:00:42 On en parle dans un instant.
00:00:43 Et puis, autre manifestation cet après-midi mais cette fois à Paris, place de la République,
00:00:48 elle a lieu en ce moment, 4 jours après le rassemblement où des halak-bars ont été
00:00:52 scandés, des milliers de personnes à nouveau réunies en soutien à Gaza, au cri d'Israël
00:00:58 assassin Macron complice, tandis que dans le même temps, les témoignages de crainte
00:01:03 et de peur émanant des membres de la communauté juive se multiplient, certains préfèrent
00:01:07 même partir.
00:01:08 Comment en est-on arrivé là ? Nous en parlons dans Punchline Weekend.
00:01:13 Une délégation française en Israël menée par la présidente de l'Assemblée nationale
00:01:17 Yael Broun-Pivet, un voyage de solidarité avec le pays meurtri par les attaques terroristes
00:01:22 du Hamas et l'émotion très vive d'Eric Ciotti.
00:01:25 Nous avons mesuré l'horreur indicible et le calvaire des familles.
00:01:29 C'est la Shoah, l'Holocauste a-t-il exprimé ? L'élimination du Hamas est-il le seul préalable
00:01:34 pour une perspective de paix ? L'avis de nos invités dès 18h et justement pour en
00:01:40 parler autour de ce plateau.
00:01:42 Pour vous accompagner, Maître Alexia Germont.
00:01:44 Bonjour.
00:01:45 - Bonjour.
00:01:46 - A vos côtés, Philippe Guibert, ancien directeur du service d'information du gouvernement.
00:01:49 - Bonjour.
00:01:50 - Bonjour Philippe.
00:01:51 Nathan Devers, bonjour.
00:01:52 - Bonjour.
00:01:53 - Jean-Michel Fauvergue, l'ancien patron du RAD, est également avec nous.
00:01:56 - Bonjour.
00:01:57 - Thomas Bonnet, vous le connaissez bien, journaliste politique.
00:02:00 Pour CNews, dans un instant, nous allons revenir sur cette manifestation qui se tient en ce
00:02:05 moment même à Paris.
00:02:06 Nous ferons un petit détour avant Parsaïs.
00:02:08 Mais avant, on va retrouver Mathieu Devese.
00:02:09 Enfin, point complet sur les dernières actualités.
00:02:11 C'est à vous Mathieu.
00:02:12 - Bonsoir Olivier, bonsoir à tous.
00:02:14 Israël annonce intensifier ses frappes sur la bande de Gaza.
00:02:17 Elles ont notamment visé Rafa, une ville proche de la frontière avec l'Egypte.
00:02:20 Et selon l'ONU, la situation humanitaire est catastrophique et les hôpitaux débordent
00:02:24 de blessés.
00:02:25 Enfin, sachez qu'un nouveau combat de 17 camions transportant de l'aide est entré
00:02:29 aujourd'hui dans la bande de Gaza.
00:02:31 Au moins 4 651 Palestiniens ont été tués dans la bande de Gaza depuis le début de la
00:02:36 guerre entre Israël et le Hamas.
00:02:38 Ce sont les chiffres avancés par le ministère de la Santé du mouvement islamiste.
00:02:42 Ils précisent qu'au moins 1 873 enfants sont décédés.
00:02:45 Enfin, la présidente de l'Assemblée nationale a rencontré aujourd'hui des députés israéliens
00:02:49 à Tel Aviv.
00:02:50 Le président de la République, le Bronze Pivot, était accompagné du président des
00:02:52 Républicains, Eric Ciotti.
00:02:54 Elle a déclaré que la France soutenait pleinement Israël et que rien ne devait empêcher le
00:02:59 pays de se défendre.
00:03:00 On y reviendra largement d'ailleurs à 18h.
00:03:02 Merci beaucoup Mathieu.
00:03:03 Prochain point complet sur l'actualité, ça sera à 17h30.
00:03:05 Avant de revenir sur cette manifestation pro-palestinien qui se tient actuellement à Paris, on va
00:03:11 prendre la direction de la commune de Saïs dans le Tarn, puisque les autorités craignaient
00:03:16 un sein de solide bis.
00:03:18 Alors que le gouvernement a annoncé la reprise du chantier de l'autoroute A69, des opposants,
00:03:24 des éléments radicaux aux écologies se sont rassemblés ce week-end.
00:03:28 Et même si 1 600 forces de l'ordre ont été déployées, les opposants se sont affrontés
00:03:33 aux gendarmes mobiles.
00:03:34 Maxime Legay venu les déloger.
00:03:37 Oui, tout à fait.
00:03:42 Une opération d'évacuation qui est officiellement terminée.
00:03:46 Gérald Darmanin a remercié les forces de l'ordre pour leur travail.
00:03:49 Des forces de l'ordre qui ont évacué Manu Militari.
00:03:52 Les manifestants qui avaient constitué une zone à défendre qui se trouvait à proximité
00:03:57 du campement où avait lieu le rassemblement pour ce week-end de mobilisation.
00:04:01 Des affrontements qui ont été violents.
00:04:04 Des tirs ont été essuyés.
00:04:05 Des tirs de gaz lacrymogène et des pierres et des briques ont été lancés contre les
00:04:09 forces de l'ordre.
00:04:10 Justement, nous avons rencontré un manifestant qui était présent sur place au moment des
00:04:14 faits.
00:04:15 On va le voir.
00:04:16 Moi, j'étais au niveau de la conférence, à 50 mètres de là où maintenant on voit
00:04:22 les forces de l'ordre qui ont dressé des murs anti-émeutes.
00:04:24 Donc vraiment très très proche de la zone d'intervention des forces de l'ordre.
00:04:28 On n'a pas compris parce que je vous dis, c'était très très calme.
00:04:31 On écoutait simplement les scientifiques et ça a dégénéré en quelques secondes.
00:04:35 Des lacrymos ont commencé à être tirés en grand nombre au hasard.
00:04:39 C'est tombé dans la foule.
00:04:40 Donc on s'est tous reculés définitivement.
00:04:43 Et après, je suis reparti vers la zone de cantine par le parking.
00:04:47 Et on a reçu également des lacrymos jusqu'aux voitures alors qu'il y avait des gens qui
00:04:51 étaient en train de plier leurs affaires, de partir.
00:04:54 Pour l'instant, le bilan provisoire est toujours de quatre gendarmes et deux CRS blessés.
00:05:03 Une conférence de presse du préfet Dutarne devrait avoir lieu à la maison de la GARIG
00:05:07 en fin d'après-midi.
00:05:08 Merci beaucoup Maxime pour toutes ces informations.
00:05:10 On est avec Charles Pousseau en direct de Saïs.
00:05:14 Donc on voit le retour des éléments radicaux, même si tout est terminé.
00:05:17 Jean-Michel Fauvert.
00:05:18 C'est vrai qu'il y a une technique des forces de l'ordre, c'est-à-dire montrer la force
00:05:22 pour ne pas avoir à s'en servir.
00:05:23 Ça a été le cas cet après-midi.
00:05:25 1600 gendarmes mobiles, des blindés également déployés sur place et pourtant des éléments
00:05:29 radicaux qui étaient déterminés.
00:05:32 Mais à la fin, le gouvernement est resté ferme.
00:05:34 Oui, l'idée du maintien de l'ordre, c'est ça.
00:05:36 De pouvoir être fort, nombreux, pour pouvoir empêcher ces situations-là et faire en sorte
00:05:44 que ceux qui veulent manifester de manière pacifique puissent le faire.
00:05:47 Mais on s'aperçoit que sur ces manifestations de ce type-là, à chaque fois, on a des éléments
00:05:52 incontrôlés, radicalisés qui viennent.
00:05:55 Et sur ces éléments radicalisés, bien évidemment, il y a des techniques de maintien de l'ordre
00:05:59 particulières qui font qu'on doit les déloger assez rapidement.
00:06:04 On s'aperçoit aussi que le gouvernement n'est plus enclin à accepter l'installation de
00:06:09 ZAD, de Zones à Défendre.
00:06:11 D'ailleurs, au ministère de l'Intérieur, s'est créée une cellule anti-ZAD.
00:06:14 C'est important parce qu'on a des éléments d'ultra-gauche, anarchistes, etc. qui sont
00:06:21 dans ces zones à défendre.
00:06:23 Et c'est très important de pouvoir déjà anticiper là-dessus, avoir du renseignement.
00:06:27 Et on voit que sur le terrain, cette zone à défendre, elle n'a pas été défendue
00:06:31 très longtemps parce que les forces de l'ordre ont mis le paquet pour les déloger assez
00:06:35 rapidement.
00:06:36 De l'anticipation, donc, Thomas Bonnet, Jean-Michel Fauvergne nous parlait de cette
00:06:39 cellule anti-ZAD.
00:06:40 On en parlait déjà en avril dernier.
00:06:42 Oui, elle a donc été activée pour ce week-end dans le Tarn.
00:06:45 Elle avait été annoncée en avril dernier par le ministre de l'Intérieur, Gérald
00:06:49 Darmanin, à la suite des événements de Saint-Sauline.
00:06:50 Elle a finalement été créée formellement au début du mois de septembre.
00:06:54 Elle a été donc activée ce week-end.
00:06:55 Elle est composée de cinq juristes qui accompagnent les préfets, justement, pour empêcher l'installation
00:07:01 d'une ZAD.
00:07:02 C'est donc ce qui s'est passé ici dans le Tarn pour accompagner le préfet, qui va
00:07:05 donc sans doute s'exprimer prochainement, Michel Villebois.
00:07:07 Il faut le dire aussi, pour être allé sur ces lieux de manifestation au mois d'avril
00:07:13 dernier, les participants à cette manifestation, pour certains d'entre eux, ont aussi participé
00:07:17 à d'autres manifestations, soit à Saint-Sauline, soit à Notre-Dame-des-Landes.
00:07:20 Ils ont donc une forme d'expertise, justement, en matière de ZAD.
00:07:24 Effectivement.
00:07:25 On le rappelle, pas de ZAD, des affrontements qui ont été contenus par les forces de l'ordre
00:07:30 cet après-midi à Saïs.
00:07:32 On y reviendra si besoin, selon les dernières informations, puisqu'une conférence de presse,
00:07:36 on l'entendait, doit se tenir.
00:07:37 Nouvelle manifestation, autre manifestation cet après-midi.
00:07:41 Mais place de la République à Paris.
00:07:44 Vous le voyez sur ces images, après celle de jeudi dernier, qui avait provoqué la polémique.
00:07:49 Je vous le rappelle, jeudi dernier, c'était une manifestation en soutien au peuple palestinien,
00:07:53 comme cet après-midi.
00:07:54 Donc, 4000 personnes s'étaient rassemblées.
00:07:56 Alaa Akbar, on en a beaucoup parlé, avait été entendu.
00:07:59 D'autres slogans, comme Macron complice, Israël assassin, également entendu.
00:08:04 On aurait pu s'interroger de savoir si cette manifestation de cet après-midi pouvait être
00:08:09 interdite.
00:08:10 Eh bien non.
00:08:11 Elle a été autorisée par la préfecture, puisque les appels à manifester condamnant
00:08:15 les attaques terroristes perpétrées par le Hamas.
00:08:17 On condamnait les attaques terroristes par le Hamas, pardonnez-moi.
00:08:21 Et le rassemblement déclaré place de la République a donc pu avoir lieu.
00:08:25 Oui, mais voilà ce que nous entendions il y a quelques minutes.
00:08:29 Finalement, les mêmes slogans que jeudi dernier.
00:08:31 Regardez.
00:08:32 Israël assassin, Macron complice.
00:08:37 Macron complice.
00:08:40 Macron complice.
00:08:43 Macron complice.
00:08:46 Maître Alexia Germont, on voit donc ces drapeaux palestiniens.
00:08:52 C'est très clairement une manifestation en soutien à Gaza.
00:08:56 Or, c'est à l'appel du collectif national pour une paix juste et durable entre Israéliens
00:09:02 et Palestiniens.
00:09:03 Finalement, ça peut être un phoné un peu trompeur quand on voit le nom de ce collectif.
00:09:11 C'est un phoné finalement, d'après les images.
00:09:14 En tout cas, au-delà des images, déjà quand vous allez regarder la composition de ce collectif,
00:09:21 vous voyez très clairement qu'il y a la France insoumise, il y a le nouveau parti anticapitaliste,
00:09:27 il y a la CGT, il y a l'UNEF.
00:09:29 Donc, que des gens qui ont, dans le cadre de ces dernières manifestations, déjà exprimé
00:09:36 leurs idées, on va dire.
00:09:37 Ensuite, quand vous regardez de façon un peu plus proche aussi, vous voyez que le dernier
00:09:42 communiqué de presse avant celui-là, il n'y a pas eu de communiqué de presse le 7 octobre.
00:09:48 Il y a eu un communiqué de presse en mai dernier pour le soutien à la Palestine.
00:09:55 Donc, très clairement, oui, un phoné.
00:09:58 Alors, moi, ce qui m'a simplement étonnée, je vais être très honnête avec vous, c'est
00:10:03 que tout ce qu'on a vu repris dans la presse était pour dire, effectivement, et ça c'est
00:10:08 le droit, dès lors que vous avez, on ne peut pas restreindre la liberté d'expression
00:10:14 bien sûr et de manifester, tant qu'on ne justifie pas les troubles à l'ordre public.
00:10:17 On l'a vu, c'était la séquence de la semaine dernière où on ne peut pas avoir
00:10:22 une instruction venue du ministère de l'Intérieur pour dire toutes les manifestations en soutien
00:10:27 à la Palestine doivent être interdites.
00:10:29 Très bien.
00:10:30 Et là, on parlait dans le communiqué de presse qui avait été repris, c'était
00:10:33 de dire qu'il y avait eu une condamnation des attaques terroristes.
00:10:39 Oui, mais moi, je suis allée lire le communiqué de presse et le communiqué de presse, il
00:10:43 ne dit pas exactement ça.
00:10:44 Il parle de crimes de guerre.
00:10:47 Et pardon, mais la sémantique en la matière, ça a de l'importance.
00:10:53 Crimes de guerre ou attaques terroristes, ce n'est pas la même chose.
00:10:56 Nathan Devers, vous qui êtes particulièrement attaché à la liberté d'expression, à
00:11:01 la liberté de manifester, on a entendu jeudi dernier, c'est Alaa Akbar, effectivement,
00:11:06 on entend encore aujourd'hui les Macron complices Israël assassins.
00:11:11 Est-ce qu'effectivement, lorsque vous entendez de tels slogans, vous vous dites je ne comprends
00:11:17 pas pourquoi une manifestation comme celle-ci puisse être autorisée ou ça fait partie
00:11:21 effectivement des valeurs de notre pays ?
00:11:24 Non, je comprends parfaitement qu'elle soit autorisée.
00:11:26 Et je pense que sur le plan des libertés, même si je vais le dire dans un instant,
00:11:30 j'ai des grandes réticences, c'est le moins qu'on puisse dire face au contenu de cette
00:11:33 manifestation.
00:11:34 Mais je ne pense pas qu'une opposition en démocratie doit toujours prendre, si vous
00:11:38 voulez, la pulsion liberticide de vouloir fermer la parole de la personne avec qui on
00:11:43 est en désaccord.
00:11:44 Je citerai Salman Rushdie qui, dans Joseph Anton, raconte qu'il y avait un film produit
00:11:50 qui appelait à sa mort et que Salman Rushdie avait refusé de s'opposer en Angleterre
00:11:55 à la diffusion de ce film, alors que c'était un film qui appelait à sa mort.
00:11:58 Donc, si vous voulez, l'exemple de Salman Rushdie sur la question des libertés doit
00:12:01 nous obliger.
00:12:02 Maintenant, sur le contenu de cette manifestation.
00:12:04 Les réticences que j'ai, elles sont doubles.
00:12:06 Premièrement, c'est soutenir le peuple palestinien, soutenir les civils de Gaza, refuser par
00:12:12 exemple l'expression que je n'aime pas de victimes collatérales, comme si des enfants
00:12:15 qui meurent c'était juste des dégâts collatéraux.
00:12:18 Non, ce n'est pas ça.
00:12:19 Et évidemment que c'est très important de les soutenir, sachant en plus que la cause
00:12:22 palestinienne est en très mauvais état depuis un certain nombre d'années.
00:12:25 Mais soutenir les Palestiniens uniquement quand ça nous arrange et quand ça arrange
00:12:30 une vision idéologique qu'on a déjà du conflit, ça c'est un premier problème.
00:12:33 En l'occurrence, je le rappelle, mais il faut insister là-dessus, cet été il y a
00:12:36 eu des manifestations à Gaza des Gazaouis contre le Hamas et on n'a pas vu en France
00:12:42 de manifestations pour soutenir, un peu comme les Iraniens qui se sont révoltés contre
00:12:45 le régime, on n'a pas vu en France des gens dire "Vive le peuple palestinien" quand
00:12:49 ils se révoltent contre le mouvement terroriste du Hamas.
00:12:51 Donc c'est clairement une manifestation contre Israël, contre la communauté juive.
00:12:56 Est-ce qu'on peut aller jusque là ?
00:12:57 Non, je ne dirais pas ça parce que je pense que parmi les manifestants, je parlais hier
00:13:00 à des gens qui avaient manifesté, je ne pense pas qu'on puisse amalgamer les gens
00:13:04 qui ont organisé la manifestation, sans doute avec des arrières-pensées, et les gens qui
00:13:08 viennent à la manifestation et qui sont sans doute pour une très très grande partie d'entre
00:13:11 eux, sincères dans leur démarche.
00:13:12 Mais il y a une chose qui me dérange, vous montriez dans les images un slogan "Israël
00:13:16 tue et massacre le peuple palestinien".
00:13:18 Encore une fois, on en parlera peut-être tout à l'heure, je pense qu'on peut être
00:13:20 extrêmement critique de la réaction d'Israël, et Netanyahou fait partie du problème aussi
00:13:24 de ce qui s'est passé, on peut estimer qu'il n'est pas la solution mais qu'il
00:13:26 fait partie du problème, et que ce qui se passe est grave.
00:13:28 Mais quand il y a eu des massacres du Hamas en Israël, qu'il y a donc des morts des
00:13:35 deux côtés, avoir comme grille de lecture que c'est Israël uniquement qui massacre,
00:13:38 ça me pose problème.
00:13:39 J'préférerais que ces gens-là fassent une manifestation avec des drapeaux palestiniens
00:13:42 et des drapeaux israéliens pour rappeler par exemple à la plaie civile, ça ce serait
00:13:46 intéressant.
00:13:47 Voilà, on aurait aimé voir des drapeaux israéliens.
00:13:49 Effectivement, Philippe Guibert peut-être cette réaction, puisque Jean-Luc Mélenchon
00:13:52 a réagi il y a quelques minutes à cette manifestation, on va peut-être voir justement
00:13:57 ce tweet à l'antenne.
00:13:59 "Voici la France, pendant ce temps, Madame Braun-Pivet, la présidente de l'Assemblée
00:14:04 nationale qui est en Israël en ce moment même, campe à Tel Aviv pour encourager le
00:14:08 massacre, pas au nom du peuple français."
00:14:12 Philippe Guibert.
00:14:13 On se retient, quand on écoute du Mélenchon, ces temps-ci, on se retient d'être grossier.
00:14:20 C'est un tweet inadmissible de plus, qu'est-ce que vous voulez que je lui dit, je trouve
00:14:25 ça d'abord tout à fait insultant pour la présidente de l'Assemblée nationale, ce
00:14:31 qu'il vient de dire, et puis d'assimiler les manifestants au peuple français, puisque
00:14:36 c'est ce qu'il dit dans son tweet, me paraît une manipulation politique dont Jean-Luc Mélenchon
00:14:43 est là, et est assez coutumier.
00:14:46 Au fond, allons à l'essentiel, les organisations qui manifestent aujourd'hui, je ne parle
00:14:55 pas effectivement des gens qui peuvent se trouver dans cette manifestation, même s'ils
00:14:59 ne sont pas complètement naïfs, les organisations qui sont présentes dans cette manif et Jean-Luc
00:15:04 Mélenchon, en fait considèrent qu'une seule chose, c'est qu'Israël est coupable de tout,
00:15:09 et que d'une certaine manière, il y a eu une justice dans les attentats terroristes.
00:15:12 C'est ce qu'on entend derrière ces propos.
00:15:13 Je veux dire, je suis désolé d'être un peu brutal, mais au fond, c'est ce qu'ils disent.
00:15:19 C'est ce qu'ils disent.
00:15:20 Ils disent qu'Israël a provoqué le terrorisme, et c'est une sorte de sanction terrible, mais
00:15:28 c'est une sanction.
00:15:29 Et puis, Israël ayant commis des crimes de guerre, finalement, c'est assez logique qu'ils
00:15:35 subissent à leur tour des crimes de guerre.
00:15:37 Tout ça en évacuant, évidemment, l'atrocité des massacres qui ont été commis en Israël,
00:15:45 dans ces kiboutz autour de la bande de Gaza.
00:15:48 Tout ça en évacuant toute réflexion sur la nature idéologique du Hamas, et comme le
00:15:54 disait Nathan sur la férule très dure que le Hamas peut établir même en Gaza, où les
00:16:02 Gazaouis sont aussi victimes du Hamas, qui d'ailleurs prend les Gazaouis gentiment comme
00:16:07 boucliers humains pour perpétuer les massacres qu'il commet et les atrocités qu'il a pu
00:16:14 commettre.
00:16:15 Donc, à un moment donné, le fond du sujet est là.
00:16:18 Je rêverais, comme je suis peut-être un peu plus âgé que certains sur le plateau,
00:16:23 je me souviens qu'il y avait des manifestations qui associaient, il y a longtemps, il y a
00:16:28 30 ans, il y a 40 ans, des gens qui, sincèrement, de tous côtés et de toute religion, pouvaient
00:16:35 plaider pour une paix entre Israël et la Palestine, enfin les territoires palestiniens,
00:16:44 sur fond d'opposition constante de la France, qui était une solution à deux États.
00:16:49 Je les cherche un peu en ce moment, avec un peu de désolation, parce que j'aimerais
00:16:53 bien une manifestation comme ça, je pourrais y aller.
00:16:55 Mais celle à laquelle on assiste là, c'est normal qu'elle soit autorisée, je suis d'accord
00:17:00 avec Nathan, mais elle pose des problèmes idéologiques et politiques.
00:17:04 Je vous donne la parole Jean-Michel Fauvert, tout de suite.
00:17:06 Mais avant, je souhaitais qu'on entende Jordan Bardella.
00:17:08 Il était l'invité de Sonia Mabrouk ce matin sur notre antenne, et justement, il réagissait
00:17:13 à la manifestation qui a eu lieu jeudi dernier.
00:17:16 Écoutez-le.
00:17:17 Rendez-vous compte que sur la place de la République, on est passé en 8 ans, en 8
00:17:21 ans seulement, de "Je suis Charlie" à "Allah akbar".
00:17:24 Quand on hurle "Allah akbar" dans un contexte comme celui-ci, le jour de l'enterrement de
00:17:30 Dominique Bernard, dans un pays qui compte 273 Français tués du fondamentalisme islamiste,
00:17:36 30 de ses ressortissants qui ont été lâchement assassinés par la barbarie et le totalitarisme
00:17:41 islamique au Moyen-Orient, je veux dire, on ne vit pas dans le même pays.
00:17:44 Et en réalité, aujourd'hui, ces militants-là ne se battent plus pour un État, ils se battent
00:17:50 pour la Houmah.
00:17:51 Ils ne se battent plus pour un État palestinien.
00:17:52 On est dans autre chose.
00:17:54 Et pour moi, ces manifestations, elles traduisent aujourd'hui clairement une réislamisation
00:17:57 de la cause palestinienne.
00:17:58 Ils ne se battent plus pour un État.
00:18:01 C'est ce que dit Jordan Bardella.
00:18:02 Vous pourriez partager ce constat ou pas, Jean-Michel Fauvert ?
00:18:05 Écoutez, c'est un constat qui est intéressant.
00:18:10 Jean-Luc Mélenchon dit la France.
00:18:11 Que l'on fait quasiment tous quand on voit ce type de manifestation.
00:18:16 Alors effectivement, je rejoins ce qui a été dit sur ce plateau.
00:18:20 On peut se battre sur la cause palestinienne.
00:18:24 On peut défendre l'idée de deux États sur ce territoire-là.
00:18:28 Et d'ailleurs, c'est l'idée qui est défendue traditionnellement par la France et par un
00:18:32 certain nombre d'autres pays.
00:18:33 Et d'ailleurs, c'était l'idée qui était défendue par l'ONU à la création d'Israël
00:18:38 d'une manière générale, et la création d'Israël, c'était la création de deux États.
00:18:42 Rappelons-le.
00:18:43 Mais moi, je voudrais aussi rebondir sur l'extweet de Jean-Luc Mélenchon.
00:18:48 On ne dit plus tweet maintenant.
00:18:49 Voilà, la réaction sur les rémissions de Jean-Luc Mélenchon.
00:18:53 On va peut-être revoir à l'antenne d'ailleurs.
00:18:55 Voilà, c'est intéressant de le revoir parce que je ne voudrais pas me tromper.
00:18:58 Il me semble qu'il ne dit pas...
00:19:01 Voici la France pendant ce temps, Madame Brune Pivet, camp à Tel Aviv pour encourager le massacre.
00:19:05 Moi, ce qui me surprend énormément, Madame Yael Brune Pivet est la présidente de l'Assemblée
00:19:11 nationale.
00:19:12 Elle y va en tant que présidente de l'Assemblée nationale.
00:19:15 Mélenchon ne vise pas la présidente de l'Assemblée nationale.
00:19:18 Il vise Yael Brune Pivet, dont tout le monde sait qu'elle est de Confucian, juive.
00:19:23 Et donc, il y a une espèce de...
00:19:25 C'est très nauséabond quand on lit entre les lignes et en sous-titres, cette affaire-là.
00:19:31 Et en même temps, on se met...
00:19:32 Je n'osais pas le dire, mais vous avez raison de le dire.
00:19:34 Et en même temps, on se met en dehors de la représentation de l'Assemblée nationale
00:19:39 en disant "pas au nom du peuple français", pour dire également que ce déplacement-là
00:19:44 n'est pas au nom du peuple français.
00:19:46 Et puis, il y a un problème aussi énorme.
00:19:48 C'est que si on dit...
00:19:50 Moi, j'ai dit que je n'aime pas l'expression de victime collatérale.
00:19:52 D'accord.
00:19:53 Mais il ne faut pas donner l'impression que ce qui se passe là, ça ne se passe que
00:19:56 dans la bande de Gaza et qu'il n'y a pas de précédent historique.
00:19:58 Bref.
00:19:59 Ce qui se passe, donc, on a un territoire contrôlé par un mouvement terroriste qui
00:20:02 prend ses citoyens en otage, une armée qui veut éradiquer le mouvement terroriste.
00:20:05 On peut discuter de cette idée d'éradication.
00:20:08 Je pense que ça ne se passe pas forcément comme ça, mais voilà.
00:20:10 Et qui, pour le faire, tire, bombarde en tuant beaucoup, beaucoup, beaucoup de civils.
00:20:14 Et c'est une tragédie.
00:20:15 Mais ça, c'est exactement ce qui s'est passé en Irak et en Syrie quand il s'agissait
00:20:19 d'éradiquer Daesh.
00:20:20 Or, à l'époque, M. Mélenchon avait dit sur France 2, il avait dit, je considère
00:20:25 que, je cite de mémoire, mais c'était quasiment cela, que Poutine fait le travail
00:20:28 en Syrie.
00:20:29 Et Poutine, j'aimerais bien savoir combien d'enfants sont morts, massacrés sous les
00:20:33 bombes de Poutine, sachant que Poutine, on ne peut pas dire que ce soit au nom de la
00:20:37 démocratie.
00:20:38 Et deuxièmement, est-ce qu'il y a eu une seule manifestation en France pour le fait
00:20:41 que quand on a libéré Raqqa, quand on a libéré Mossoul, c'est-à-dire les Peshmerga,
00:20:46 les Irakiens et puis la coalition internationale, les bombes antro-occidentales ont tué énormément
00:20:51 de civils ? On a rasé des villes, on a tué des enfants, on a tué des femmes, on a tué
00:20:54 des vieillards.
00:20:55 Il n'y a jamais eu personne pour dire que c'était des massacres.
00:20:57 Et moi, je ne dis pas ça, ce n'est pas pour dire que les enfants qui sont morts en Syrie,
00:21:00 ce n'était pas grave et que les enfants qui meurent à Gaza, ce n'est pas grave.
00:21:02 Ce n'est pas pour rappeler l'intention des manifestants cet après-midi, place de la
00:21:05 République.
00:21:06 C'est pour dire que c'est quand même étrange de s'indigner uniquement quand, dans une situation
00:21:10 comme ça, c'est Israël.
00:21:11 Moi, je pense qu'il faut avoir une indignation absolument égale, quel que soit l'endroit
00:21:15 du globe où ce genre de situation se produise et quelle que soit la nature des acteurs.
00:21:19 Philippe Liber.
00:21:20 Oui, c'est-à-dire que dans le tweet de Mélenchon, ou dans le X de Mélenchon, il y a l'idée
00:21:24 qu'Israël, de toute façon, massacre.
00:21:27 Il ne veut voir que cet aspect-là sans prendre en compte ce que vient de dire Nathan sur
00:21:36 la nature d'une opération.
00:21:37 Parce qu'effectivement, personne n'a protesté en France quand on est allé bombarder Raqqa
00:21:43 et Mossoul.
00:21:44 Mais les Israéliens, c'est juste à côté d'eux.
00:21:48 C'est à quelques kilomètres de chez eux, la preuve, puisqu'il y a eu ces massacres
00:21:53 tout autour de Gaza.
00:21:54 Et donc, c'est dénier à l'État d'Israël le droit tout simplement de se défendre contre
00:22:00 des massacres.
00:22:01 C'est ça quand même.
00:22:02 C'est-à-dire que dans l'esprit de Mélenchon, il essentialise Israël.
00:22:07 Il en fait un État qui massacre en oubliant absolument tout le reste.
00:22:12 Et donc, sa position politique, il ne fait que répéter et même accentuer à travers
00:22:17 ce tweet une position politique qui est dramatique et qui est profondément scandaleuse.
00:22:23 Et il est quand même frappant qu'au bout de 15 jours de polémiques en France sur les
00:22:29 positions de El-Effi et de Mélenchon, aujourd'hui, il ne fait pas le moindre bémol dans sa position.
00:22:36 C'est au contraire.
00:22:37 Au contraire, il en rajoute de la surenchère.
00:22:40 Et on va y revenir largement à partir de 18h, puisqu'il y a une autre conséquence
00:22:45 du conflit au Moyen-Orient.
00:22:46 C'est la crainte, la peur aujourd'hui de la communauté juive.
00:22:49 Beaucoup de témoignages ont été entendus sur notre antenne et beaucoup aujourd'hui
00:22:53 souhaitent partir.
00:22:54 On y reviendra à 18h.
00:22:55 Dans un instant, les maires qui appellent Emmanuel Macron à discuter avec eux pour
00:23:00 une meilleure implication dans la lutte contre le terrorisme à l'échelle locale.
00:23:05 On en parle dans un instant.
00:23:06 Restez avec nous sur CNews.
00:23:07 De retour sur le plateau de Punchline Weekend.
00:23:15 Bienvenue si vous nous rejoignez.
00:23:16 Nous sommes ensemble jusqu'à 19h avec pour vous accompagner la présidente du centre
00:23:20 de réflexion françaises à Cieuse, l'avocate Alexia Germont.
00:23:24 Philippe Guibert est également avec nous.
00:23:26 Nathan Devers, Jean-Michel Fauvergue et Thomas Bonnet.
00:23:29 Dans un instant, on va revenir sur cet appel, l'appel des maires à Emmanuel Macron pour
00:23:33 discuter sur de meilleures solutions pour faire face au terrorisme à l'échelle locale.
00:23:38 Mais avant, Mathieu Deveze en fait un point complet sur les dernières actualités.
00:23:42 Un nouveau convoi humanitaire de 17 camions est entré dans la bande de Gaza.
00:23:46 Il s'agit du deuxième convoi destiné au territoire palestinien.
00:23:49 Le premier est arrivé hier par le terminal de Rafah, le seul point de passage du territoire
00:23:54 qui ne soit pas contrôlé par Israël.
00:23:56 L'Iran avertit Israël et les Etats-Unis que la situation risque de devenir incontrôlable
00:24:01 au Moyen-Orient.
00:24:02 Le ministre iranien des Affaires étrangères demande, je cite, de mettre un terme aux crimes
00:24:06 contre l'humanité et au génocide à Gaza.
00:24:08 Et de leur côté, les Etats-Unis ont annoncé le renforcement de leurs moyens militaires
00:24:12 dans la région.
00:24:13 Enfin, Israël accuse le Hezbollah d'entraîner le Liban dans la guerre.
00:24:16 L'armée israélienne signale de nouveaux échanges de tirs à la frontière libanaise.
00:24:20 Et selon le premier ministre israélien, le Liban, soutenu par l'Iran, ferait l'erreur
00:24:24 de sa vie si le pays décidait d'entrer en guerre contre Israël.
00:24:27 Merci beaucoup Mathieu, on vous retrouve à 18h pour un point complet sur l'actualité.
00:24:33 L'actualité marquée également cet après-midi par cette manifestation en soutien au peuple
00:24:38 palestinien.
00:24:39 On en parlait tout à l'heure.
00:24:40 15 000 personnes, c'est beaucoup Jean-Michel Fauvergue, selon la préfecture de police.
00:24:44 Donc on a entendu des slogans "Israël assassin, Macron complice".
00:24:52 15 000 personnes Jean-Michel Fauvergue.
00:24:54 Oui, c'est pas négligeable 15 000 personnes.
00:24:58 La dernière manifestation, ils étaient 4 000.
00:25:01 C'est pas négligeable du tout.
00:25:04 C'est pour ça qu'il faut être vigilant à la fois sur le fond et sur la forme.
00:25:08 Sur la forme, c'est le service d'ordre qui est dirigé par le préfet de police.
00:25:15 Et pour l'instant, il semblerait que ça se passe bien au niveau de cette forme-là.
00:25:21 Maintenant, sur le fond, effectivement, on rejoint tous les problèmes dont on a parlé
00:25:26 à l'instant même, c'est-à-dire les cris de "Israël assassin, Macron complice", etc.
00:25:33 C'est véritablement un pays démocratique qui est visé avec une part des choses
00:25:41 qui n'est pas faite entre les uns et les autres et ça, ça pose problème.
00:25:44 Et on y reviendra largement à partir de 18h.
00:25:47 On reviendra sur une autre conséquence aussi de ce conflit israélo-palestinien
00:25:51 qui touche directement la communauté juive.
00:25:53 Beaucoup de témoignages ces dernières heures, ces derniers jours
00:25:56 pour dénoncer des actes antisémites et certains préfèrent quitter leur ville
00:26:02 et partir plus loin au calme.
00:26:04 C'est assez insensé.
00:26:05 On va s'interroger pourquoi on en est arrivé là aujourd'hui.
00:26:08 Mais avant, après l'attentat qui a tué l'enseignant Dominique Bernard,
00:26:13 professeur de français à Arras, vendredi 13 octobre,
00:26:16 eh bien, 20 maires appellent Emmanuel Macron à discuter avec les élus
00:26:20 pour une meilleure implication dans la lutte contre le terrorisme à l'échelle locale.
00:26:23 Alors, vous voyez ce qu'ils écrivent dans leur tribune, monsieur le président.
00:26:27 Les citoyens sont inquiets.
00:26:29 Élus de la République sur le terrain, au plus proche des préoccupations des Français.
00:26:33 Nous le sommes aussi.
00:26:34 Aujourd'hui, nul Français ne peut se prétendre vraiment en sécurité.
00:26:40 Ils ajoutent également.
00:26:42 Nous avons le sentiment d'avoir été abandonnés par l'État dans la lutte
00:26:46 contre les forces obscures, abandonnés dans la lutte que nous menons
00:26:48 dans nos territoires pour maintenir les valeurs de la République.
00:26:51 On va écouter l'un des signataires, Fabien Verdier, maire de Châteaudun.
00:26:55 Il intervenait tout à l'heure sur notre antenne.
00:26:58 L'ordre public, je le disais tout à l'heure, c'est l'État.
00:27:00 C'est l'État qui en est le garant.
00:27:02 Et c'est une démarche qui vient des villes, qui vient du territoire.
00:27:04 Et on veut surtout de l'efficacité, de l'efficience.
00:27:07 C'est ce qu'attendent les citoyens aujourd'hui, de la fermeté, de l'efficience,
00:27:09 de la performance opérationnelle.
00:27:11 C'est ce qui manque. On ne va pas continuer à pleurer nos morts.
00:27:14 On a vu Samuel Paty il y a trois ans, Dominique Bernard il y a quelques jours, malheureusement.
00:27:19 Ce sont les hussards noirs de la République qui sont attaqués.
00:27:21 Ce sont l'éducation nationale qui est attaquée.
00:27:23 Et donc, c'est la République qui est attaquée.
00:27:25 La République est en difficulté. Il faut agir et réagir fortement.
00:27:28 Des actes et moins de discours.
00:27:31 Des mots forts, Alexia Germont, de ses 20 maires, sur la question terroriste.
00:27:35 Ils écrivent donc que nous avons le sentiment d'avoir été abandonnés par l'État.
00:27:39 Sur cette question du terrorisme, effectivement, aujourd'hui,
00:27:42 les territoires sont livrés à eux-mêmes, n'ont pas suffisamment d'informations,
00:27:45 n'ont pas suffisamment de moyens.
00:27:47 Je crois que d'abord, généralement, quand vous êtes maire,
00:27:51 vous êtes vraiment en première ligne.
00:27:52 Vous êtes directement avec les concitoyens.
00:27:57 Et l'inquiétude qu'il y a dans la population française aujourd'hui,
00:28:01 vous la ressentez directement.
00:28:03 Ce sont, quand on regarde les maires qui ont signé ce collectif,
00:28:08 ce sont des maires de ville de taille moyenne.
00:28:12 Je pense que c'est important de le souligner,
00:28:14 tout simplement pour expliquer aussi que le mode de fonctionnement
00:28:19 dans les territoires est peut-être un peu différent
00:28:23 de celui quand même que l'on peut connaître dans la région parisienne.
00:28:29 Avec majoritairement des maires de droite, mais pas uniquement,
00:28:34 puisqu'on voit que le maire qu'on vient d'entendre,
00:28:37 sans étiquette, mais plutôt à gauche.
00:28:41 Donc, on essaye d'avoir un collectif qui représente,
00:28:45 en tout cas, le sentiment d'abandon.
00:28:47 Alors, est-ce des citoyens ou est-ce des maires eux-mêmes,
00:28:51 dans la façon dont ils ont des relations avec les services de l'État ?
00:28:55 Donc, en clair, ça veut dire les sous-préfets, les préfets.
00:28:58 C'est ça que ça veut dire.
00:29:01 Pourtant, les forces de sécurité et de gendarmerie
00:29:03 sont également extrêmement présentes et des appuis très forts pour les maires.
00:29:09 Mais Jean-Michel Fauvergne en parlerait mieux que moi.
00:29:15 Je pense que c'est un appel, quand on regarde,
00:29:17 c'est un appel après qui reste assez vague,
00:29:21 parce qu'ils disent moins de paroles, plus de faits.
00:29:27 Mais qu'est-ce qu'ils demandent ?
00:29:28 Un nouveau système carcéral plus adapté.
00:29:32 Ils demandent l'accès des élus au fichier S, sous condition, bien entendu.
00:29:37 Ils demandent la collaboration locale accrue avec les services de l'État
00:29:42 et une réelle politique d'application des OQTF.
00:29:45 On est tous d'accord avec ça.
00:29:46 Sauf que Gérald Darmanin s'était exprimé, Thomas Bonnet,
00:29:49 sur le plan précis des fichiers S.
00:29:52 En fait, ça pose un certain nombre de difficultés
00:29:56 parce qu'évidemment, ces fichiers sont confidentiels.
00:29:59 Et ce que disait le ministre de l'Intérieur sur l'antenne de CNews en début de semaine,
00:30:03 c'est qu'il y a aussi parmi les 36 000 maires de certaines communes,
00:30:06 peut-être certaines personnes qui sont elles-mêmes fichées.
00:30:08 Donc, on ne peut pas donner accès de manière générale à ces données.
00:30:11 En revanche, ce que disait le ministre de l'Intérieur,
00:30:12 c'est qu'au cas par cas, bien évidemment, il peut y avoir un travail
00:30:16 entre les élus locaux et les services du ministère de l'Intérieur.
00:30:19 Ma péroche, c'est que des élus puissent être fichés S.
00:30:22 Alors sachez que fichés S, c'est pas que les terroristes.
00:30:24 C'est pas que les terroristes.
00:30:25 Ce sont des personnes qui sont proches.
00:30:28 Oui, non, le fichier S n'est pas qu'un fichier d'islamistes radicaux et de terroristes.
00:30:35 Il va beaucoup plus loin, à ma connaissance.
00:30:37 Je crois qu'on cite toujours le chiffre de 12 000 personnes fichés S.
00:30:41 Je crois que c'est ce chiffre-là.
00:30:43 Et qu'on considère que les islamistes radicalisés,
00:30:46 si tant est qu'un islamiste ne soit pas radicalisé,
00:30:49 et de personnes en lien ou en proximité avec le terroriste,
00:30:55 c'est 2 000 personnes.
00:30:56 C'est déjà énorme.
00:30:57 C'est déjà beaucoup trop.
00:31:00 Je pense que c'est une question de collaboration entre les préfectures,
00:31:04 les sous-préfectures et les élus.
00:31:05 Je pense que c'est là que, sans doute, il y a des progrès à faire.
00:31:08 Parce que je trouve que la charge de ces maires, dont je comprends l'angoisse,
00:31:12 dont je comprends le désir de faire plus,
00:31:15 de dire qu'ils sont abandonnés, je trouve par l'État, est peut-être un peu excessive.
00:31:19 Mais ça veut dire que...
00:31:19 Il y a des annonces aujourd'hui de création de brigades de gendarmerie
00:31:23 qui correspondent précisément aux villes petites et moyennes dont ces maires sont les élus.
00:31:28 Il y a une augmentation des effectifs policiers.
00:31:30 Je ne dis pas que tout est parfait, loin de là.
00:31:32 Mais dire que l'État ne se préoccupe pas du terrorisme,
00:31:36 je pense que c'est plutôt au niveau de la collaboration entre les services de l'État
00:31:40 et ses élus qui se situe sans doute la question clé.
00:31:43 Et ce n'est pas aussi cet appel au secours, en quelque sorte, Jean-Michel Fauvert,
00:31:47 de dire "moi, si demain, dans ma commune, un terroriste arrive avec un couteau devant une école,
00:31:51 je ne sais pas quoi faire.
00:31:53 Je n'ai pas les moyens de réagir, je ne sais pas quoi faire".
00:31:55 On en est tous là, finalement, un peu aujourd'hui.
00:31:58 Mais est-ce qu'il ne faut pas entendre ça aussi derrière ?
00:32:00 Oui, on peut entendre ça.
00:32:01 C'est sans doute ça aussi qui les préoccupe ces maires.
00:32:04 Mais ce qu'il faut savoir, c'est que la lutte contre le terrorisme,
00:32:07 en tout cas le terrorisme organisé, et en général il est organisé,
00:32:10 même s'il s'agit d'individus qui sont seuls, quelquefois qui agissent seuls,
00:32:15 eh bien la lutte contre le terrorisme, ça fait partie du travail de l'État
00:32:20 et de ses services spécialisés, travail de renseignement,
00:32:22 travail d'enquête, travail d'intervention.
00:32:25 Et ça, on ne peut pas le déléguer.
00:32:27 Par contre, ce que l'on peut faire beaucoup plus, à mon avis,
00:32:31 c'est effectivement travailler avec les maires qui sont des capteurs
00:32:33 au niveau, avec leurs équipes municipales,
00:32:36 qui sont des capteurs au niveau le plus dense et le plus local,
00:32:39 pour pouvoir récupérer du renseignement opérationnel,
00:32:42 pour pouvoir aussi les informer.
00:32:45 Et ça, par contre, l'administration centrale a du mal à faire passer
00:32:51 le message vers le bas pour informer ce qui a été fait,
00:32:54 ce qui est en train d'être fait, enfin, si on peut le dire,
00:32:58 mais surtout ce qui a été fait, les suites des renseignements
00:33:00 qui sont donnés justement par ces maires.
00:33:01 Est-ce que les policiers ont le temps de faire du renseignement aujourd'hui ?
00:33:03 Les policiers, vous savez, on connaissait les gendarmes,
00:33:07 il y a qui venaient frapper aux portes, ils ont le temps de prendre un café.
00:33:10 Vous aviez beaucoup de renseignements comme ça,
00:33:12 aujourd'hui on les voit moins, non ?
00:33:13 Olivier, il faut qu'on définisse ce qu'est le renseignement.
00:33:15 Vous avez du renseignement, ce qu'on appelle de l'intelligence,
00:33:18 qui se fait par des services spécialisés avec des techniques particulières, etc.
00:33:22 humaines ou des techniques plus électroniques, etc.
00:33:28 Mais le renseignement, il se fait de toutes parts.
00:33:30 Quand vous avez un tissu qui est tenu par les policiers municipaux dans une ville,
00:33:35 ces policiers municipaux qui sont au voisinage,
00:33:37 donc qui sont en contact avec le public,
00:33:39 eux vous récupèrent du renseignement qui peut être du renseignement opérationnel
00:33:42 parce que vous avez autant de capteurs sur place.
00:33:44 Les élus, c'est la même chose, c'est autant de capteurs sur place
00:33:47 qui peuvent renvoyer ce...
00:33:49 Et puis, effectivement, pour répondre à votre question,
00:33:52 ils paraissent démunis aussi s'ils ont demain un problème devant leurs écoles, etc.
00:33:56 Mais là, il faut qu'ils sachent, ces élus municipaux,
00:34:00 que la police nationale est là, que leur police municipale peut travailler
00:34:03 en collaboration avec la police municipale et qu'ils peuvent aussi,
00:34:06 s'il y a un danger particulier, travailler avec les équipes de sécurité privée.
00:34:10 C'est prévu dans la loi sécurité globale que nous avions portée à l'époque,
00:34:14 que nous avions voté.
00:34:15 Donc, il y a des tas de choses à faire dans ce domaine là.
00:34:17 Vous avez raison de soulever ce problème.
00:34:18 En tout cas, si les maires aujourd'hui se sentent oubliés,
00:34:21 un constat pour Jordan Barbella après les attentats qui ont touché la France.
00:34:26 Eh bien, pour lui, rien ne s'est passé.
00:34:28 Écoutez.
00:34:29 Le 18 octobre 2020, après l'assassinat qui avait visé Samuel Paty,
00:34:35 Gérald Darmanin était ministre de l'Intérieur.
00:34:37 Il avait passé une consigne à tous les préfets de France
00:34:40 pour leur demander d'éloigner les étrangers radicalisés.
00:34:44 Trois ans après, qu'est-ce qui a été fait ?
00:34:46 Pas grand-chose.
00:34:47 Après Charlie Hebdo, Nice, Saint-Etienne-du-Rouvray, il ne s'est rien passé.
00:34:52 Après le drame d'Annecy, il ne s'est rien passé.
00:34:55 Et pour une raison très simple.
00:34:56 C'est que les gens qui sont aujourd'hui à la tête de l'État
00:34:59 n'ont pas non seulement la volonté politique,
00:35:02 mais ne se donnent pas les moyens politiques et juridiques
00:35:04 pour mener le combat contre l'idéologie islamiste.
00:35:09 Nathan Devers, Jean-Michel Fauvergue,
00:35:11 qui était sur les bancs de l'Assemblée nationale,
00:35:13 nous dira "Faux, on a fait des choses".
00:35:16 Et en revanche, il y a beaucoup de Français qui disent "Oui, mais on ne voit rien".
00:35:19 Et c'est finalement ce que veut formuler Jordan Barbella.
00:35:22 Mais moi, cet appel des maires, déjà, je le trouve passionnant
00:35:26 parce que c'est un résumé magnifique de la rhétorique et du blabla post-attentat
00:35:31 avec toutes les contradictions qu'il y a dedans.
00:35:33 Si vous regardez cet appel, l'appel de la dernière chance,
00:35:36 vous vous dites "C'est le 18 juin, là c'est l'appel du 18 juin,
00:35:38 on a un pays en naufrage avec des dirigeants qui ne font rien
00:35:42 et une poignée d'irréductibles maires ont décidé
00:35:45 qu'ils allaient lancer l'appel de la dernière chance".
00:35:47 C'est d'une grande illocence absolue.
00:35:48 Deux messages dans cet appel.
00:35:50 Premier message, en gros, l'État parle trop et n'agit pas.
00:35:55 Mon cher Nathan, beaucoup en se sentent mort.
00:35:57 Je finis ma résumé en faisant un.
00:35:59 Donc l'État parle beaucoup et n'agit pas.
00:36:01 Donc maintenant, ça suffit de blablater, il faut agir.
00:36:04 Et c'est pour ça qu'ils écrivent une tribune
00:36:05 et qu'ils blablatent pour dire qu'il faut agir, premièrement.
00:36:07 Deuxième message, les maires sont abandonnés, l'État est jacobin
00:36:11 et on oublie les maires qui peuvent être utiles, etc.
00:36:13 Alors c'est absolument passionnant de constater que,
00:36:16 après les deux paragraphes introductifs qui sont très grandiloquents,
00:36:19 dans leur sujet, quand ils ont fait des interviews ici,
00:36:23 ils n'ont pas exprimé leurs revendications.
00:36:25 Les revendications, vous les avez lues, elles sont exprimées à la fin.
00:36:28 Donc vous n'avez que des revendications qui sont à l'échelle nationale,
00:36:32 c'est-à-dire politique carcérale, OQTF, machin.
00:36:35 Donc ça, c'est national, ce n'est pas les maires.
00:36:37 La seule revendication concernant les élus...
00:36:38 - Ils sont aussi peut-être le relais de leurs administrés, d'un ton de vert.
00:36:41 - Mais donc voyez-vous tout le décalage entre le fait de dire "nous sommes abandonnés"
00:36:44 et donc, c'est-à-dire que nous, nous pouvons faire des choses contre le terrorisme
00:36:48 et les solutions qu'ils préconisent sont des solutions qui ne sont pas entre leurs mains
00:36:50 et la seule qui les concerne, vous avez expliqué que c'est l'accès au FichS
00:36:54 qui ne marche pas comme ça.
00:36:55 Donc si vous voulez, c'est absolument passionnant parce qu'en fait,
00:36:57 qu'est-ce qu'ils demandent ces maires ?
00:36:58 Si vous allez au fond, leur seule revendication c'est "on veut discuter avec le président".
00:37:02 Ils n'ont qu'à écrire une tribune en disant "nous voulons discuter avec le président".
00:37:04 Inutile de faire tout ce blabla et toute cette rhétorique.
00:37:06 - C'est la dernière ligne de la conclusion.
00:37:08 - Voilà.
00:37:08 - Prenez contact avec eux.
00:37:09 - Mais est-ce qu'on ne peut pas y voir aussi, Jean-Michel Fauvergue,
00:37:11 un relais de ces maires, de leurs administrés, de ce qu'ils entendent au quotidien
00:37:16 et de ce que disait également Jordan Bardella,
00:37:19 ce que dit Jordan Bardella, c'est que rien n'a été fait.
00:37:22 En tout cas, beaucoup se disent "mais comment se fait-il qu'il y a trois ans,
00:37:25 c'était Samuel Paty, aujourd'hui, c'est Dominique Bernard,
00:37:29 qu'est-ce qui s'est passé pendant ces trois ans ?"
00:37:31 En réalité, oui, il y a eu des choses de faites,
00:37:34 mais sur le terrain, il y en a le sentiment que ça n'a pas été le cas.
00:37:38 - Alors il y a plusieurs questions dans votre question.
00:37:40 Et effectivement, pour en venir aux maires, ce sont des relais et c'est intéressant.
00:37:45 Mais c'est vrai que, et l'analyse d'un temps est frappée au coin du bon sens,
00:37:50 c'est vrai que c'est des revendications nationales,
00:37:53 c'est un programme politique national, donc ils sortent de leur rôle d'élus,
00:37:57 mais leur rôle est important au niveau local et c'est des captures qui sont intéressantes
00:38:02 et qui doivent être sollicitées.
00:38:06 Maintenant, ce que dit le président du Rassemblement national,
00:38:10 moi j'entends ce qu'il dit, mais d'abord, ce n'est pas vrai qu'il n'y ait rien eu de fait,
00:38:16 parce que le ministre de l'Intérieur le dit à plusieurs reprises,
00:38:20 il y a eu des arrestations, il y a eu du renseignement,
00:38:24 grâce à un certain nombre de choses qui ont été faites,
00:38:27 on a évité un certain nombre d'attentats.
00:38:29 Alors c'est vrai qu'un attentat à éviter, c'est moins...
00:38:32 - On communique moins, on le sait moins et on ne le dit pas,
00:38:35 aussi par mesure de sécurité.
00:38:37 - Et c'est ce que fait en ce moment Gérald Darmanin,
00:38:40 pour des raisons qui sont sans doute personnelles,
00:38:43 mais aussi ça lui permet d'expliquer un peu ce qu'il est en train de faire et ce qu'il a fait.
00:38:47 Ça c'est la première chose.
00:38:47 Et ensuite, moi, je suis toujours effaré de ce que disent les uns et les autres,
00:38:52 et en particulier ces hommes et ces femmes politiques,
00:38:55 par rapport à ce qu'ils ont fait ou à ce qu'ils ne font pas.
00:38:59 Je rappelle que dans le précédent quinquennat,
00:39:02 et j'étais directement concerné,
00:39:04 on a une loi qui est une loi sur les séparatismes,
00:39:09 la loi sur les séparatismes est une loi qui visait à travailler sur le terreau du terrorisme,
00:39:14 ce qui se passe avant, pour éviter une partie de ces mouvements terroristes.
00:39:18 Eh bien cette loi sur les séparatismes,
00:39:20 elle n'a pas été votée par le Rassemblement national qui s'est abstenu,
00:39:25 parce qu'ils estimaient que ça n'allait pas assez loin.
00:39:29 On allait déjà...
00:39:30 Enfin, c'est quand même assez ridicule de dire "on ne va pas voter la loi"
00:39:33 parce que ça ne va pas assez loin.
00:39:35 On pourrait penser que des gens responsables puissent dire
00:39:40 "on va voter la loi et puis on ira plus loin quand on sera aux affaires", par exemple.
00:39:45 Et en plus, on a les LR qui, eux, c'est pire,
00:39:48 les LR ont voté contre cette loi-là.
00:39:50 Donc à un certain moment, il faut savoir prendre ses responsabilités.
00:39:53 Je pense que le programme de certains qui est en train d'être présenté,
00:39:59 c'est de l'escroquerie.
00:40:01 En tout cas, Philippe Guy, vos propos font réagir Philippe Guybert, mais également...
00:40:04 - Non, non, non. - Alexia Germain, allez-y Philippe Guybert.
00:40:06 Oui, mais je prolonge un peu ce que disait Jean-Michel,
00:40:11 parce que je trouve que le RN, comme les Républicains,
00:40:14 sont dans des postures très politiciennes en ce moment.
00:40:17 C'est-à-dire qu'on a un enjeu.
00:40:19 C'est vrai qu'il y a eu des choses de faites, la loi séparative,
00:40:21 il y a eu 43 attentats évités,
00:40:24 donc on ne peut pas dire que l'État ne fait rien.
00:40:27 On s'aperçoit effectivement qu'il y a des lacunes.
00:40:31 Il y a un projet de loi immigration qui est sur la table,
00:40:34 enfin, ou qui va l'être.
00:40:35 - On va y revenir d'ailleurs tout à l'heure. - Il y a déjà une discussion.
00:40:37 Et moi, je constate que sur ce sujet-là,
00:40:39 plutôt que d'essayer dans ce moment qui est quand même difficile pour le pays,
00:40:45 où effectivement, comme on l'a dit,
00:40:47 il y a des pans entiers de la population qui se sentent menacés,
00:40:52 la communauté juive, les enseignants pour commencer,
00:40:55 mais pas seulement, tout le monde a ce sentiment d'insécurité par extension.
00:41:01 Et tout le monde se dit qu'on peut être touché par un attentat terroriste.
00:41:05 Je trouve qu'il ne serait plus utile, plutôt que de faire des polémiques
00:41:07 en disant "ils ne font rien",
00:41:08 sous-entendu, nous, quand on sera au pouvoir, on fera tout,
00:41:11 ce serait plus utile d'avancer sur des réformes
00:41:15 qui permettent de combler notre appareil législatif
00:41:19 en trouvant des compromis.
00:41:21 Et puis, il y aura des élections plus tard, en 2027,
00:41:23 ou il y en aura même dès juin prochain aux européennes.
00:41:26 - C'est l'impossibilité d'unité, aussi, d'unité politique.
00:41:29 - Oui, mais je trouve que...
00:41:30 Je termine juste une phrase et je vous passe la parole.
00:41:34 On peut faire plein de critiques au pouvoir actuel et à la majorité actuelle,
00:41:37 mais les oppositions ont aussi leur part de responsabilité.
00:41:41 Pour trouver des compromis, il faut être plusieurs.
00:41:44 - Voilà, c'est ça.
00:41:45 - Je vous en prie.
00:41:46 Non, mais vous savez, sur ces questions-là, au sein de France Audacieuse,
00:41:49 on travaille de concert avec le centre de réflexion
00:41:52 sur la sécurité intérieure, avec mon confrère et ami Thibault de Montréal,
00:41:57 puisque je fais partie du comité stratégique également.
00:42:00 Et pour vous rejoindre, je trouve plus généralement qu'aujourd'hui,
00:42:05 toute personne qui s'exprime dans le débat public aujourd'hui
00:42:09 a une très grande responsabilité sur le fond et sur la forme,
00:42:13 parce qu'on est à la croisée des chemins pour notre pays, véritablement.
00:42:17 On sent bien qu'il y a cette notion de séparatisme
00:42:21 et quand même extrêmement présente,
00:42:24 et qu'on devrait, sur des sujets comme ceux-là,
00:42:27 avoir une classe politique à la hauteur, à la hauteur.
00:42:32 Voilà, et je crois qu'en tant que citoyen aussi, on a le droit d'avoir cela.
00:42:37 Parce que moi, j'invite, je lisais tout à l'heure l'interview de M. Darmanin
00:42:45 dans les colonnes du journal du dimanche, avant de venir.
00:42:49 Et effectivement, vous avez trois grandes pages qui expliquent,
00:42:54 avec une lecture plutôt ardue, parce qu'on voit bien que ça va dans le détail,
00:42:58 il y a un niveau de granularité assez fort.
00:43:01 Le débat public aujourd'hui souffre, mais désespérément, d'une simplification.
00:43:07 Alors que, on arrivera à se tirer vers le haut de cette passe si compliquée
00:43:12 que si on arrive à accepter que tout est complexe.
00:43:18 Tout est complexe, et donc ça veut dire qu'il faut arriver à entendre
00:43:22 tout simplement les difficultés que l'on peut avoir.
00:43:25 On va avoir ces débats-là sur la loi immigration.
00:43:28 Tout ne sera pas parfait, mais on sait très bien qu'entre le droit français,
00:43:32 la loi française et le droit européen, il y a un chemin de crête
00:43:36 que la politique a aujourd'hui, je pense, saisie, compris.
00:43:40 C'est-à-dire qu'il y a un réveil collectif de l'urgence, l'urgence à agir.
00:43:46 Et maintenant, nous avons la chance, et je terminerai par là,
00:43:49 mais je trouve qu'on est dans notre pays démocratique,
00:43:52 on a la chance d'avoir accès aux informations.
00:43:55 On sait beaucoup de choses sur ce djihadisme d'atmosphère, par exemple.
00:43:59 On a les travaux de Gilles Keppel à disposition,
00:44:02 on a les travaux de Florence Bergeau-Blackler à disposition également.
00:44:07 Donc tout ça avec mesure dans la façon dont on exprime les choses,
00:44:12 mais il faut, voilà, on a les informations,
00:44:14 il faut maintenant en tirer les conséquences politiques avec responsabilité
00:44:19 et mettre chacun justement devant ces responsabilités.
00:44:25 – Devant ces responsabilités, Nathan Devers.
00:44:25 – Oui, mais j'aime beaucoup ce que vous avez dit
00:44:27 sur la responsabilité qu'on doit avoir
00:44:29 quand on participe au débat public aujourd'hui en particulier.
00:44:32 La démagogie, c'est jamais bien,
00:44:35 mais quand c'est sur des sujets pas très importants,
00:44:37 ça n'a pas des conséquences extrêmes.
00:44:39 La démagogie post-attentat, on joue vraiment avec le feu.
00:44:42 C'est tout à fait normal à l'échelle humaine
00:44:44 que quand un attentat se produise, les individus,
00:44:47 les proches des victimes et même les gens qui habitent dans la même ville
00:44:49 ou dans le même pays se sentent effrayés
00:44:52 et qu'ils aient cette réaction humaine, pulsionnelle,
00:44:55 de se dire "l'État ne nous protège pas".
00:44:57 Je me souviens, c'était ces images très marquantes
00:44:58 quand il y avait eu l'attentat de Nice
00:45:00 et que Manuel Valls était arrivé devant la promenade des Anglais
00:45:03 pour rendre l'hommage et qu'il avait été hué par la population
00:45:05 et c'est tout à fait normal que l'instinct de la population
00:45:08 à ce moment-là soit de faire ceci.
00:45:10 Mais que dans le débat public,
00:45:11 des politiques donnent l'impression
00:45:14 que l'État ne fait rien face au terrorisme.
00:45:16 D'abord, c'est une bêtise accablante
00:45:18 parce que comme vous le rappeliez et c'est évident,
00:45:20 la plupart de l'action qui est faite face au terrorisme,
00:45:22 c'est une action qui est secrète, dont on n'est même pas au courant
00:45:25 et dont on ne connaît pas les tenants et les aboutissants.
00:45:27 Et deuxièmement, ça participe d'une...
00:45:29 Enfin vraiment, je pense que les gens,
00:45:31 si vous voulez avoir des désaccords avec les modalités d'action
00:45:33 contre le terrorisme et les exprimer, c'est une chose,
00:45:36 mais partir du principe que l'État ne fait rien,
00:45:39 on devrait être disqualifiés d'emblée dans le débat public.
00:45:41 Je ne dis pas ça pour enlever la liberté d'expression déjà,
00:45:43 mais je pense que ce sont des propos qui disqualifient des individus
00:45:46 parce qu'ils contribuent à jouer sur les pulsions les plus dangereuses
00:45:51 qui ouvrent un engrenage presque d'auto-destruction du pays.
00:45:55 - Allez, on va marquer une très courte pause.
00:45:57 Restez avec nous sur CNews.
00:45:58 Dans un instant, nous allons revenir sur cette délégation française en Israël
00:46:02 menée par la présidente de l'Assemblée nationale,
00:46:04 Yael Broun-Pivet, accompagnée par Éric Ciotti.
00:46:06 Des mots très forts d'Éric Ciotti d'ailleurs.
00:46:08 Dans le même temps, une manifestation,
00:46:10 vous le savez, Place de la République,
00:46:12 manifestation en soutien au peuple palestinien.
00:46:15 15 000 personnes selon la préfecture de police.
00:46:19 On en parle dans un instant.
00:46:21 Et les conséquences également, la hausse de l'antisémitisme aujourd'hui en France.
00:46:25 Restez avec nous sur CNews.
00:46:26 De retour sur le plateau de Punchline Weekend.
00:46:33 Bienvenue.
00:46:34 Si vous nous rejoignez dans un instant,
00:46:35 nous allons revenir sur la délégation française en Israël
00:46:38 menée par la présidente de l'Assemblée nationale,
00:46:40 Yael Broun-Pivet.
00:46:41 Un voyage de solidarité avec le pays meurtri
00:46:44 par les attaques terroristes du Hamas.
00:46:46 Et l'émotion très vive d'Éric Ciotti, on l'entendra,
00:46:48 nous avons mesuré l'horreur indicible et le calvaire des familles.
00:46:52 Dans le même temps, à Paris cet après-midi,
00:46:54 nouvelle manifestation pour soutenir le peuple palestinien.
00:46:59 15 000 personnes présentes selon la police.
00:47:02 Quatre jours après le rassemblement où des alaakbar avaient été scandés.
00:47:06 Des milliers de personnes réunies à nouveau à Paris
00:47:09 au cri d'Israël assassin, Macron complice.
00:47:13 On y revient dans un instant avec nos invités,
00:47:16 notamment David Kaminsky,
00:47:17 membre du bureau exécutif du CRIF qui nous a rejoints.
00:47:20 Bonjour, merci d'avoir accepté notre invitation ce soir.
00:47:23 Jean-Michel Fauverghe est également avec nous.
00:47:26 Thomas Bonnet du service politique de CNews est avec nous.
00:47:30 Alexia Germont, présidente et fondatrice
00:47:33 du centre de réflexion France Audacieuse.
00:47:35 Philippe Guibert, ancien directeur du service d'information et de gouvernement.
00:47:38 Et Nathan Devers, l'écrivain.
00:47:41 On vous entend dans un instant,
00:47:43 mais tout de suite on fait un rappel des titres complets
00:47:46 sur les toutes dernières informations.
00:47:48 C'est avec vous, Mathieu Devese.
00:47:50 Plusieurs affrontements sont à déplorer
00:47:52 lors de l'évacuation de la ZAD dans le Tarn.
00:47:54 Le ministre de l'Intérieur remercie les forces de l'ordre
00:47:56 qui ont fait face à des individus violents.
00:47:58 Et de leur côté, les organisateurs de la mobilisation anti A69
00:48:02 dénoncent une attaque brutale de la police sur le campement
00:48:06 et les bâtiments occupés le long du chantier.
00:48:08 Vous en parliez Olivier, 15 000 personnes ont manifesté aujourd'hui à Paris
00:48:12 lors d'un rassemblement pro-Palestine.
00:48:14 Israël assassin, Macron complice,
00:48:16 les participants ont multiplié les slogans pro-palestiniens.
00:48:19 Ils demandent l'arrêt des opérations militaires d'Israël à Gaza.
00:48:22 Et de son côté, la préfecture n'a pas signalé d'incident.
00:48:26 Enfin, le château de Versailles a une nouvelle fois été évacué
00:48:28 après une alerte à la bombe.
00:48:30 C'est la 7e fois en 8 jours.
00:48:31 Les alertes à la bombe se multiplient en France
00:48:33 depuis l'attaque islamiste qui a coûté la vie
00:48:35 à l'enseignant Dominique Bernard à Arras.
00:48:38 Merci beaucoup Mathieu.
00:48:40 Mathieu Devesque, on retrouvera à 18h30
00:48:42 pour un point complet sur l'actualité.
00:48:43 Justement, vous en parliez à l'instant,
00:48:45 inquiétude générale depuis quelques jours
00:48:47 avec la multiplication des alertes à la bombe.
00:48:50 7e fois en 8 jours pour le château de Versailles
00:48:53 qui a été une nouvelle fois évacué aujourd'hui.
00:48:56 Une évacuation qui intervient après un signalement
00:48:58 sur le site du gouvernement moncommissariat.fr.
00:49:01 Le maire de Versailles, François de Mazière,
00:49:04 est justement en liaison avec nous.
00:49:07 Monsieur le maire, bonjour,
00:49:09 merci d'avoir accepté notre invitation.
00:49:11 Cette alerte à la bombe en 8 jours au château de Versailles,
00:49:14 peut-être pour commencer, pour bien comprendre,
00:49:16 ces évacuations, elles ont été déclenchées
00:49:20 après quel type de menaces ?
00:49:23 Écoutez, ce sont des menaces qui arrivent au château de Versailles
00:49:27 via différentes sources,
00:49:28 mais essentiellement au domicile intérieur.
00:49:31 Et donc, toutes les précautions sont prises.
00:49:34 Bon, évidemment, le sentiment de lassitude,
00:49:37 parce que la 7e, vous le dites, en 8 jours,
00:49:40 c'est jamais arrivé.
00:49:42 Et on se dit, il faut que ça cesse rapidement maintenant.
00:49:44 Alors justement, une situation à la fois inquiétante
00:49:47 et à la fois très pénible, il faut que ça cesse rapidement.
00:49:50 Est-ce qu'une réflexion avec le gouvernement
00:49:53 pour lutter contre ces alertes est en cours ?
00:49:56 Est-ce que vous êtes en lien avec les membres de l'exécutif ?
00:50:00 Écoutez, pour l'instant, ce qu'on constate dans la ville,
00:50:05 c'est qu'il n'y a pas de panique.
00:50:07 Les mesures sont prises par le château.
00:50:10 La police est très présente.
00:50:12 Et donc, les touristes vont en ville,
00:50:14 ils prennent 2-3 heures,
00:50:17 et puis ils reviennent visiter le château.
00:50:19 Donc, il faut dire aussi, on peut continuer à venir à Versailles,
00:50:22 parce que ça, le message est important.
00:50:25 Il ne faut pas donner le sentiment que le château est fermé en permanence.
00:50:28 Ce n'est pas du tout le cas.
00:50:29 Lorsqu'il y a une alerte, le château prend les mesures nécessaires
00:50:33 pour vérifier qu'il n'y ait pas de problème.
00:50:35 Et une fois que la vérification est faite, le château rouvre.
00:50:38 Donc, on peut venir.
00:50:40 C'est vrai que c'est très désagréable,
00:50:42 mais il y a beaucoup de choses aussi à voir en ville.
00:50:44 Et donc, je crois qu'il est important de rappeler ça
00:50:48 et de dire que les sanctions sont lourdes.
00:50:51 C'est ce que rappellent régulièrement les autorités gouvernementales,
00:50:55 et c'est important.
00:50:56 - Des sanctions lourdes, effectivement,
00:50:57 puisque les conséquences sont énormes.
00:50:59 - Oui, les conséquences, elles sont financières pour le château,
00:51:04 évidemment, puisque si les personnes le demandent,
00:51:06 elles peuvent être remboursées.
00:51:07 C'est bien légitime.
00:51:09 Mais aussi, il y a toutes les activités annexes.
00:51:12 Vous avez les activités de restauration qui s'arrêtent,
00:51:16 les buvettes.
00:51:18 Et autour, en ville, l'impact n'est pas encore immédiat,
00:51:21 mais on sait bien que le message peut être diffusé à l'étranger.
00:51:25 On ne voudrait pas qu'il y ait des annulations de voyage.
00:51:27 C'est pour ça que j'insiste sur le fait qu'aujourd'hui,
00:51:30 ce sont des arrêts qui sont tout de même sur des durées courtes
00:51:35 et que les touristes peuvent revenir visiter après.
00:51:38 Et qu'en plus, il y a beaucoup de choses à faire dans cette ville.
00:51:41 - Merci beaucoup, Monsieur le maire,
00:51:44 d'avoir répondu à nos questions.
00:51:45 Après, on le rappelle, cette septième alerte à la bombe,
00:51:49 en huit jours au château de Versailles.
00:51:51 Françoine Mazière, le maire de Versailles,
00:51:53 qui était en liaison avec nous.
00:51:55 À la une de l'actualité également ce dimanche,
00:51:58 la présidente de l'Assemblée nationale, Yael Broun-Pivet,
00:52:01 en Israël jusqu'à ce soir pour un voyage de soutien,
00:52:04 un voyage humanitaire.
00:52:05 Elle est accompagnée du président des Républicains
00:52:08 et le député Éric Ciotti,
00:52:10 du député des Français à l'étranger Meir Habib
00:52:12 et du député Renaissance Mathieu Lefebvre,
00:52:14 président du groupe d'amitié France-Israël.
00:52:17 Vous les voyez à l'antenne, la délégation s'est notamment rendue
00:52:20 sur les lieux du massacre.
00:52:22 On va retrouver justement sur place nos envoyés spéciaux,
00:52:25 Régine Delfour et Thibault Marcheteau.
00:52:27 Régine, bonjour.
00:52:28 Vous étiez donc aux côtés de la délégation française
00:52:31 et une délégation horrifiée par ce qu'ils ont vu.
00:52:35 Oui, absolument, Olivier.
00:52:40 Une délégation horrifiée puisqu'ils sont allés
00:52:42 sur le kiboutz de Berry où les massacres ont été perpétrés.
00:52:47 On parle d'exécutions, d'enfants qui avaient les mains attachées
00:52:51 à qui on a tiré dans la tête,
00:52:53 de choses qui sont difficilement racontables.
00:52:57 Et puis, ils sont allés aussi sur les lieux de la Rêve-Party.
00:53:00 C'est un terrain qui est un terrain vague, qui est énorme,
00:53:04 où il y a énormément de choses qui sont restées
00:53:06 puisque les personnes ont été attaquées très vite
00:53:09 et certains ont tenté de s'enfuir.
00:53:11 Donc, on a senti évidemment quand on les a vues,
00:53:14 on a pu échanger avec eux toute leur émission,
00:53:17 la gravité de ce qu'ils ont vu,
00:53:18 puisque ce sont des images qu'on voit en France,
00:53:20 mais quand on venait sur place, on se rend compte de ce qui s'est passé.
00:53:23 Je vous propose d'écouter Éric Ciotti et Yael Broun-Pivet.
00:53:27 Nous avons rencontré l'enfer.
00:53:31 D'ailleurs, le lieu d'identification des corps,
00:53:36 et c'est le responsable qui l'a évoqué,
00:53:40 a été dénommé les portes de l'enfer.
00:53:43 Les mots qui sont cités, qui sont revenus plusieurs fois
00:53:46 dans la bouche de ceux que nous avons écoutés et entendus,
00:53:52 c'est la Shoah, à nouveau, c'est l'Holocauste, à nouveau,
00:53:57 c'est la comparaison avec Daesh.
00:53:58 Ce qui est important, c'est que les populations civiles
00:54:02 qui sont aujourd'hui à Gaza soient évidemment
00:54:06 le moins possible victimes de ce conflit.
00:54:08 Mais on sait aujourd'hui qu'elles servent souvent de boucliers humains
00:54:14 et qu'il faut les préserver, bien sûr,
00:54:17 mais que rien ne doit empêcher Israël de se défendre.
00:54:22 Il y a, comme sur d'autres conflits, un attaquant et des attaqués.
00:54:28 Aller au centre d'identification, la base militaire de la Shoah,
00:54:33 un moment aussi très compliqué à vivre,
00:54:36 puisqu'il y a encore plusieurs corps qui n'ont pas été identifiés,
00:54:39 qui sont dans un état rendu très compliqué à identifier.
00:54:44 Donc c'était un moment dont ils ont parlé.
00:54:46 Éric Ciotti a parlé des portes de l'enfer de cette base militaire.
00:54:50 Ils ont repris l'avion ce soir en fin de journée,
00:54:54 puisque demain à 16h à l'Assemblée nationale,
00:54:56 il y aura un débat en présence du gouvernement
00:54:59 sur ce conflit qui s'opère en Israël.
00:55:02 Merci beaucoup, Régine, pour toutes ces précisions.
00:55:05 Régine Delfour en direct avec Thibault Marcheteau.
00:55:11 "Rien ne doit empêcher Israël de se défendre".
00:55:14 On entendait Philippe Hibert, "l'horreur après le massacre".
00:55:17 Il y a eu une conférence pour la paix en Égypte au Caire.
00:55:20 Mais on a le sentiment aujourd'hui, il est tôt,
00:55:24 même si on a tous envie de perspective de paix.
00:55:27 Est-ce que le préalable à cette paix,
00:55:29 c'est aujourd'hui l'élimination du Hamas et la défense d'Israël ?
00:55:35 De toute façon, dans toutes les perspectives de paix
00:55:38 qui ont été tentées au cours des cinquante dernières années,
00:55:42 il y a toujours le droit d'Israël à vivre en sécurité,
00:55:45 ce qui est d'ailleurs la base de tout État et de toute nation.
00:55:51 Et il est évident que le Hamas ne peut pas être un interlocuteur
00:55:55 de cette négociation, d'une telle négociation.
00:55:58 En revanche, on peut espérer, mais encore faut-il trouver
00:56:00 les bons interlocuteurs.
00:56:02 On peut espérer, on doit espérer qu'à un moment donné,
00:56:06 une perspective de discussion puisse s'ouvrir.
00:56:08 Je dirais plutôt déjà de se remettre à discuter
00:56:11 avant même de négocier serait déjà un immense signe d'espoir.
00:56:17 Donc, éradiquer le Hamas, en revanche, alors ça,
00:56:20 c'est un débat qui est peut-être autant militaire que politique.
00:56:25 Je ne suis pas spécialiste militaire,
00:56:28 mais il est évident qu'on comprend qu'Israël et ce désir,
00:56:33 je veux dire, quand on a été massacré dans des atrocités abominables,
00:56:37 on a envie d'irradiquer ceux qui vous ont massacré.
00:56:40 Mais c'est une entreprise extrêmement difficile
00:56:43 dans laquelle l'armée israélienne se lance
00:56:47 et le gouvernement israélien.
00:56:49 C'est une entreprise très difficile qui doit en plus avoir un but politique.
00:56:53 S'agit-il pour Israël de réoccuper Gaza
00:56:57 ou s'agit-il de trouver un autre interlocuteur
00:57:00 pour s'occuper de Gaza ?
00:57:02 Mais quel interlocuteur ?
00:57:04 Je trouve que toutes ces questions-là sont très lourdes.
00:57:06 Je n'ai pas la réponse,
00:57:08 mais c'est des questions qu'on est obligé de se poser.
00:57:10 Et si les pays comme l'Égypte ou la Jordanie,
00:57:14 qui pourtant sont réconciliés avec Israël,
00:57:17 qui ont consigné la paix avec Israël,
00:57:19 sont aujourd'hui dans une démarche très prudente,
00:57:22 voire parfois très méfiante à l'égard du gouvernement israélien,
00:57:25 c'est parce qu'ils craignent que cette guerre qui s'annonce,
00:57:29 qui va se poursuivre, enfin qui a commencé,
00:57:32 conduise à des déplacements de population très importants
00:57:36 vers l'Égypte ou vers la Jordanie.
00:57:38 Et donc je crois qu'il faut aussi entendre,
00:57:40 de la part de ces pays ou de ces régimes modérés
00:57:43 qui n'étaient pas hostiles à Israël par principe,
00:57:45 il faut aussi entendre ce discours de la Jordanie et de l'Égypte.
00:57:49 Nous avons rencontré l'enfer, a dit Éric Ciotti,
00:57:52 la présidente de l'Assemblée nationale à Yale, de Brønne-Pivet,
00:57:55 Nathan Devers, qui menait cette délégation française
00:57:59 pour se faire le témoin des horreurs de ce qui s'est passé sur place.
00:58:02 Aujourd'hui, finalement, on les a sentis très émus, on les comprend.
00:58:06 Est-ce que ce n'était pas le rôle du chef de l'État, justement,
00:58:08 de faire ce témoin ?
00:58:09 Est-ce qu'il aurait dû aller plutôt sur place
00:58:11 pour alerter de ce qui se passait ?
00:58:14 Puisque finalement, là, on est pris par ce qui a été dit, par ces politiques.
00:58:20 Oui, vous avez raison, sans doute que ça aurait été son rôle.
00:58:21 D'ailleurs, il y a beaucoup de chefs d'État qui y sont rendus.
00:58:24 Joe Biden, peut-être qu'on y reviendra.
00:58:26 Mais il y a eu un moment politique extrêmement fort avec la visite de Joe Biden,
00:58:30 presque une sorte de résurrection d'un président que certains disaient affaibli,
00:58:35 avec une parole pas forte, etc.
00:58:37 Et là, c'est sans doute que dans cette histoire,
00:58:39 c'est celui qui a tenu la parole la plus forte à l'international.
00:58:42 Peut-être qu'Emmanuel Macron aurait dû, en effet, y aller.
00:58:44 Mais je voulais juste revenir sur ce que disait Philippe,
00:58:46 parce que ça me semblait être très important.
00:58:47 C'est qu'en fait, il faut quand même se poser la question,
00:58:50 quel est le projet d'Israël ?
00:58:51 Par-delà la difficulté de cette riposte, qu'est-ce qui va se passer après ?
00:58:56 Et comment se représentent-ils les choses ?
00:58:58 Il faut voir quand même que ce qui s'est passé, en dehors de l'aspect tragique,
00:59:01 c'est une révolution copernicienne du conflit israélo-palestinien.
00:59:04 Parce qu'à la veille du 7 octobre, du point de vue d'Israël,
00:59:07 la Cisjordanie n'était une terre à grignoter,
00:59:09 l'autorité palestinienne n'était une autorité à affaiblir,
00:59:12 et puis le Hamas à Gaza était un interlocuteur,
00:59:15 disons qu'il y avait une unité territoriale à Gaza,
00:59:18 et avec lesquelles les relations tendaient évidemment pas à se normaliser,
00:59:21 mais parfois il y avait des négociations, etc.
00:59:23 Et on sait bien que, d'ailleurs Netanyahou n'a pas jugé
00:59:26 que le Hamas était un danger absolu,
00:59:28 puisqu'il y avait moins de troupes du côté de la frontière.
00:59:30 Donc on passe d'une situation quasiment du jour au lendemain,
00:59:33 où le Hamas est presque en voie, non pas de banalisation, disons,
00:59:37 à une situation où il faut l'éradiquer du jour au lendemain.
00:59:40 Mais la question c'est, à supposer même qu'ils arrivent à éradiquer le Hamas,
00:59:43 ce dont, il me semble que ce n'est pas non plus évident.
00:59:46 Mais qu'est-ce qui se passe le jour d'après ?
00:59:48 Est-ce qu'on ramène l'autorité palestinienne avec des chars ?
00:59:51 Est-ce qu'en effet l'enjeu est d'occuper militairement Gaza ?
00:59:55 Vous voyez, s'il n'y a pas une clarification avant la riposte,
00:59:59 eh bien ça posera un problème,
01:00:00 parce qu'on ne peut pas faire ce genre de choses avec de l'attentisme.
01:00:02 En tout cas, le Parlement va débattre de la situation au Proche-Orient
01:00:04 à partir de demain à 16h à l'Assemblée nationale,
01:00:06 et à 17h30 au Sénat.
01:00:08 Thomas Bonnet, vous suivrez tout cela de près pour nous.
01:00:11 Bien évidemment, je vous propose de revenir sur les conséquences en France
01:00:14 du conflit israélo-palestinien avec cette nouvelle manifestation.
01:00:18 Cet après-midi, place de la République,
01:00:21 après celle de jeudi dernier, souvenez-vous,
01:00:22 qui avait provoqué la polémique.
01:00:24 On avait entendu des halaakbar.
01:00:26 Eh bien, cet après-midi, 15 000 personnes réunies,
01:00:31 vous le voyez avec des drapeaux palestiniens, David Kaminsky.
01:00:36 Cette manifestation, elle est à l'appel du collectif national
01:00:39 pour une paix juste et durable entre Israéliens et Palestiniens.
01:00:43 Il se trouve qu'effectivement,
01:00:44 nous ne voyons que des drapeaux palestiniens.
01:00:49 Pour une paix juste, non,
01:00:51 puisqu'on a entendu Israël, assassin, Macron, complice.
01:00:55 Quel est votre regard, vous, en tant que membre du Bureau exécutif du CRIF,
01:01:00 sur ces manifestations et celles de jeudi dernier ?
01:01:03 Tout d'abord, je voudrais dire quel est le rapport
01:01:06 entre les cris d'halaakbar et le soutien à la cause palestinienne.
01:01:10 Halaakbar en France, c'est Mohamed Merah,
01:01:12 les frères Kouachi, l'attaque du Bataclan,
01:01:15 Samuel Paty et, il y a quelques jours, le professeur Dominique Bernard.
01:01:20 Donc, pour nous, Halaakbar, c'est le signe d'un acte terroriste.
01:01:24 Donc, crier Halaakbar lorsqu'on vient, entre guillemets, "prener la paix",
01:01:29 c'est quand même l'un des plus grands antagonismes.
01:01:33 Il faut le pointer.
01:01:34 Deuxièmement, la réflexion qu'on peut avoir,
01:01:37 bien sûr que soutenir la cause palestinienne peut avoir du sens
01:01:41 quand, en effet, Gaza est un territoire de guerre.
01:01:45 Mais nous ne l'oublions pas.
01:01:47 Le Hamas a renversé le Fatah.
01:01:49 Le Hamas a pris possession de manière autoritaire et autocratique.
01:01:55 Et c'est un mouvement terroriste.
01:01:57 C'est-à-dire que cette bande de Gaza est gérée de A jusqu'à Z par les terroristes.
01:02:02 Est-ce qu'à ce moment-là, les manifestants se sont, si je puis dire,
01:02:06 mis en situation de s'indigner face à cette prise de possession
01:02:13 de la population palestinienne,
01:02:15 cette population qui sert de bouclier humain,
01:02:18 cette population qui, au regard des aides,
01:02:22 qui se compte en milliards, aurait pu vivre de manière
01:02:25 nettement plus décente, pour ne pas dire nettement plus riche ?
01:02:29 On aurait pu créer des écoles d'excellence,
01:02:31 on aurait pu créer des industries,
01:02:33 on aurait pu créer tout un réseau ferroviaire,
01:02:37 un réseau autoroutier, mais rien.
01:02:39 La seule chose qu'on ait su créer à Gaza, ce sont des tunnels.
01:02:42 Alexia Germont, effectivement, quand on entend "c'est Alaa Akbar",
01:02:47 c'était jeudi dernier, cet après-midi, on verra,
01:02:49 pour le moment, ce n'est pas le cas, visiblement,
01:02:51 en tout cas, nous n'avons pas les informations,
01:02:53 mais jeudi dernier, c'était le cas.
01:02:54 Est-ce que juridiquement, il peut y avoir une enquête
01:02:57 pour apologie du terrorisme ?
01:02:58 Est-ce que crier "Alaa Akbar" dans une manifestation
01:03:01 en place de la République, ça peut être puni par la loi ?
01:03:04 Avec des circonstances de fait autour,
01:03:07 en tout cas, il y a de quoi ouvrir une procédure.
01:03:10 Moi, j'aimerais juste revenir sur ce qui a été dit,
01:03:13 bon, évidemment, et avec humilité,
01:03:15 parce que le sujet est évidemment très compliqué.
01:03:19 Je souscris à tout ce qui a été dit,
01:03:20 mais il me semble que nous n'avons pas pointé un élément,
01:03:23 c'est de savoir si aujourd'hui, pour Israël,
01:03:26 c'est une guerre existentielle ou pas.
01:03:29 - Parce que... - Évidemment, évidemment.
01:03:31 - Oui, c'est pour ça que je me permets de le relever.
01:03:35 - Existentielle, de la même manière que la guerre de Kipour en 1973,
01:03:42 comme l'avait dit le Premier ministre de l'époque,
01:03:44 Golda Meir, c'est une guerre existentielle parce que,
01:03:47 et je cite ces mots, "on n'a pas d'autre endroit où aller",
01:03:50 c'est-à-dire qu'Israël n'a pas d'autre endroit où aller,
01:03:53 donc c'est une guerre existentielle.
01:03:55 Je crois qu'il ne faut pas oublier cela.
01:03:57 Il ne faut pas oublier non plus qu'Israël a été victime,
01:04:01 le peuple israélien a été victime de pogroms
01:04:04 qu'on n'avait pas vus depuis la Shoah.
01:04:06 Il ne faut pas oublier qu'à l'image de la France,
01:04:09 lorsque l'on sait que plus de 2 000 personnes ont été sauvagement assassinées,
01:04:14 en France, ce serait 20 000.
01:04:16 Vous imaginez 20 000 personnes qui sont décapitées,
01:04:22 qui sont violées, qui sont brûlées vives,
01:04:25 mais est-ce qu'on demanderait sérieusement à Emmanuel Macron
01:04:29 d'aller s'asseoir avec des terroristes pour faire la paix ?
01:04:32 Je crois qu'à un moment donné, il faut poser les bonnes questions.
01:04:34 Et justement, là-dessus également,
01:04:37 on évoquait la conférence "Le sommet pour la paix",
01:04:40 je crois que le sujet aujourd'hui, pardon, mais ce n'est pas celui-là encore.
01:04:43 On aimerait que ce soit celui-là, mais ce n'est pas celui-là.
01:04:46 Aujourd'hui, on a, et chaque jour peut apporter son lot de basculements.
01:04:54 Aujourd'hui, la priorité, c'est d'arriver à contenir autant que possible
01:04:59 une situation qui s'embrase là-bas.
01:05:04 Et on avait jusqu'à présent, et Harold Neiman sur votre plateau
01:05:08 l'expliquait très bien jusqu'à hier et aujourd'hui,
01:05:12 mais on avait jusqu'à présent une grille de lecture diplomatique
01:05:16 et des appuis qu'on pouvait avoir, qui étaient non pas simples,
01:05:19 mais en tout cas, on avait des repères.
01:05:21 Et effectivement, avec le 7 octobre, ces repères sont rebattus.
01:05:25 Donc la difficulté également, c'est pour ça que je parlais d'humilité totale,
01:05:31 c'est qu'on voit bien qu'il y a eu la parole forte des États-Unis,
01:05:35 où manifestement, ça a quand même changé quelque chose,
01:05:37 puisque une offensive qui certes doit être préparée d'un point de vue militaire,
01:05:41 mais cette offensive a été retardée parce qu'il y a les otages,
01:05:45 parce qu'il y a également une question de la rue arabe,
01:05:50 qui s'enflamme et qui s'enflamme partout.
01:05:52 Donc je crois que le sujet aujourd'hui, évidemment avec l'Iran,
01:05:58 évidemment avec le rôle de la Turquie, avec l'Egypte et la Jordanie,
01:06:03 mais aujourd'hui, on n'en est pas à la question de savoir
01:06:06 est-ce que la paix est accessible aujourd'hui.
01:06:10 Aujourd'hui, c'est comment arrive-t-on à contenir une zone
01:06:15 avec une menace existentielle pour Israël.
01:06:18 - Je voudrais également, on s'intéresse aussi à la posture d'Emmanuel Macron,
01:06:22 Thomas Vonnette, pour le moment, pas de déplacement prévu en Israël.
01:06:25 On le disait, c'est la présidente de l'Assemblée nationale,
01:06:27 certains peuvent le regretter.
01:06:29 On en est où ?
01:06:30 Quelle est la posture pour le moment du chef de l'État ?
01:06:33 - Officiellement, ce qu'a dit le chef de l'État,
01:06:36 c'est qu'il ira quand il pourra obtenir des résultats utiles,
01:06:39 que ce soit sur les questions humanitaires ou sur la non-escalade.
01:06:42 Il y a plusieurs questions.
01:06:43 Quel interlocuteur il pourrait avoir dans la région,
01:06:45 s'il sera en Israël, mais peut-être aussi dans d'autres pays de la région.
01:06:50 Et puis, la situation intérieure aussi, auxquelles il prête attention.
01:06:53 On le voyait écrit tout à l'heure, Israël assassin, Macron complice.
01:06:56 Voilà ce que scandent aujourd'hui des personnes sur la place de la République.
01:07:00 - Une visite en Israël pourrait enflammer le pays, c'est sa crainte.
01:07:04 - Prudence, évidemment, de la part du chef de l'État,
01:07:06 surtout que lors de son allocution au lendemain de l'offensive terroriste du Hamas,
01:07:10 il avait dit "ne faisons pas entrer les fractures nationales
01:07:13 sur des fractures internationales".
01:07:15 Bon, forcé de constater que c'est déjà le cas, malheureusement.
01:07:18 Alors, il y a évidemment une prudence.
01:07:20 Autre élément intéressant, vous avez vu peut-être cet échange,
01:07:22 Emmanuel Macron avec des jeunes.
01:07:24 Emmanuel Macron qui s'est donc baladé dans la rue, sans caméra.
01:07:27 Il est interpellé par des jeunes.
01:07:29 Une des premières questions qui lui est posée,
01:07:31 c'est pourquoi interdisez-vous les manifestations pro-palestiniennes ?
01:07:34 Ça montre aussi que dans l'opinion, en tout cas d'une partie de la jeunesse,
01:07:37 c'est une question qui est très importante
01:07:39 et qui rattrape évidemment le chef de l'État.
01:07:40 - Et conséquence, la crainte de la communauté juive de France.
01:07:44 Aujourd'hui, il y a eu plusieurs témoignages.
01:07:46 Vous restez avec nous, on en parlera tout à l'heure après la pub,
01:07:49 mais avant Nathan Devers.
01:07:50 - Oui, je voulais juste rebondir sur ce que vous disiez,
01:07:52 parce que ça me semblait très important.
01:07:54 Il y a un autre élément, à mon avis,
01:07:55 qu'il faut rentrer, enfin, dont il faut avoir,
01:07:58 sur lequel il faut prêter de l'attention
01:07:59 pour voir ce qui a changé avec le 7 octobre.
01:08:02 C'est le paradigme américain.
01:08:04 C'est-à-dire qu'on était passé d'une vision Barack Obama,
01:08:07 vision classique, la résolution du conflit,
01:08:09 c'est un État pour la Palestine, un État pour Israël.
01:08:12 Il y a eu un basculement avec Trump,
01:08:14 pensée théorisée par Jared Kushner,
01:08:16 consistant à dire, la Palestine, en fait, on s'en fiche.
01:08:18 Ce qu'il faut, c'est l'alignement d'un certain nombre de pays sunnites
01:08:21 qui ont des intérêts économiques et des intérêts politiques
01:08:23 et qui vont s'aligner avec Israël.
01:08:24 Tous les observateurs un peu fins disaient,
01:08:26 la Palestine, on ne peut pas cacher la poussière sous le tapis,
01:08:29 ça va finir par exploser.
01:08:31 Et donc là, il faut quand même bien voir que ce qui est acté,
01:08:33 évidemment qu'il faut se réjouir de la paix, des accords d'Abraham, etc.
01:08:36 Mais de voir que les conditions n'avaient pas été posées
01:08:38 et que ce qu'il faut acter, c'est la fin de ce paradigme trumpien
01:08:41 qui commençait à s'imposer sur la scène internationale,
01:08:43 selon lequel tout n'était que rapport de force,
01:08:45 tout n'était que conjonction d'intérêts
01:08:47 et le retour, en fait, au paradigme beaucoup plus classique,
01:08:49 mais beaucoup plus réaliste de Barack Obama.
01:08:50 – On a quelques secondes, Philippe Guibert, allez-y.
01:08:53 – Non, je crois qu'on ne peut pas s'engager dans une guerre
01:08:55 aussi légitime soit-elle contre le Hamas,
01:08:58 sans avoir une stratégie politique.
01:09:01 Or, ce qui a échoué dans la politique israélienne,
01:09:04 ça a été la stratégie qui a été menée,
01:09:05 que Nathan a résumée tout à l'heure, en disant
01:09:08 "on trouve des arrangements avec le Hamas"
01:09:09 et puis on grillote la Cisjordanie.
01:09:12 Cette stratégie-là, à mon sens, est morte.
01:09:15 On ne mène pas une guerre si tant est qu'on puisse éradiquer,
01:09:18 on n'a pas réussi à éradiquer l'EI,
01:09:20 bien qu'ayant bombardé massivement,
01:09:23 on l'a rappelé tout à l'heure, sans faire attention aux civils,
01:09:26 on n'a pas réussi à éradiquer l'EI à Mossoul et à Raqqa,
01:09:29 et il existe toujours de l'EI autour.
01:09:33 Mais on ne peut pas s'engager dans un conflit
01:09:34 en se disant simplement "on va éradiquer l'ennemi".
01:09:38 On peut lui faire beaucoup de mal,
01:09:40 et il faut lui faire beaucoup de mal à ce groupe terroriste,
01:09:44 mais il faudra quand même avoir une stratégie politique
01:09:47 pour prendre la suite,
01:09:48 et ça ne peut plus être celle qui existait avant le 7 octobre.
01:09:50 Et en France, 200 actes antisémites en deux jours,
01:09:54 juste après l'attaque terroriste sur le sol israélien.
01:09:57 Alors pour comparer, en 2015, l'année de l'attentat de Charlie,
01:10:00 c'était 800, 800 sur toute l'année,
01:10:02 là 200 recensés en deux jours.
01:10:05 La communauté juive est craintive à la peur.
01:10:07 On en parle notamment avec vous, David Kaminski.
01:10:10 Dans un instant, restez avec nous sur CNews.
01:10:11 Et de retour sur le plateau de soir, info week-end.
01:10:18 Bienvenue.
01:10:19 Si vous nous rejoignez, dans un instant,
01:10:21 nous revenons sur cette crainte,
01:10:22 sur cette peur de la communauté juive de France
01:10:25 dans le contexte du conflit israélo-palestinien.
01:10:27 On en parle tout de suite, mais avant,
01:10:28 on fait un point complet sur les dernières actualités.
01:10:30 C'est avec vous, Mathieu Devese.
01:10:32 Israël intensifie ses frappes sur la bande de Gaza.
01:10:35 Elles ont notamment visé Rafah,
01:10:37 une ville proche de la frontière avec l'Égypte.
01:10:39 Selon l'ONU, la situation humanitaire est catastrophique
01:10:42 et les hôpitaux débordent de blessés.
01:10:44 Enfin, sachez qu'un nouveau convoi de 17 camions transportants de LED
01:10:47 est entré aujourd'hui dans la bande de Gaza.
01:10:50 Au moins 4 651 Palestiniens ont été tués dans la bande de Gaza
01:10:53 depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas.
01:10:56 Ce sont les chiffres avancés par le ministère de la Santé
01:10:58 du mouvement islamiste.
01:11:00 Il précise qu'au moins 1873 enfants sont décédés.
01:11:03 Enfin, la présidente de l'Assemblée nationale
01:11:05 a rencontré aujourd'hui des députés israéliens à Tel Aviv.
01:11:08 Yael Brown-Pivet était accompagnée
01:11:09 du président des Républicains, Éric Ciotti.
01:11:12 Elle a déclaré que la France soutenait pleinement Israël
01:11:14 et que rien ne devait empêcher le pays de se défendre.
01:11:18 Punchline, week-end, dernière partie.
01:11:22 Et nous poursuivons avec l'une des conséquences
01:11:25 du conflit au Moyen-Orient, la crainte de la communauté juive.
01:11:28 Selon le cabinet du porte-parole du gouvernement, Olivier Véran,
01:11:32 et bien figurez-vous que deux ans d'actes antisémites en deux jours
01:11:35 ont eu lieu en deux jours après l'attaque terroriste du Hamas
01:11:38 sur le sol israélien.
01:11:40 Alors pour comparer l'année 2015,
01:11:42 rappelez-vous l'année de la tentative Charlie,
01:11:44 il y avait eu 800 sur 365 jours, 800 actes antisémites.
01:11:49 Cela fait donc un quart, un quart seulement sur deux jours.
01:11:53 C'est énorme. Dans ce contexte, la porte d'entrée d'un appartement
01:11:57 situé dans le 20e arrondissement de Paris,
01:11:59 où réside un couple d'octogénaires de confession israélite,
01:12:02 a été incendiée.
01:12:04 Cela s'est passé hier matin.
01:12:05 Le couple, réveillé par une forte odeur de brûlé,
01:12:08 en ouvrant la porte sur laquelle se trouvait une mézouza,
01:12:11 c'est cet objet de culte juif à poser à l'entrée d'une habitation.
01:12:15 Eh bien, le couple a constaté le feu.
01:12:18 Un homme a immédiatement pris la fuite.
01:12:21 À l'arrivée de la police, il s'est présenté lui-même pour se dénoncer.
01:12:24 Il a été placé en garde à vue.
01:12:26 Garde à vue rapidement, levé en raison de son état psychiatrique.
01:12:29 En tout cas, un constat ces derniers jours,
01:12:33 les témoignages de crainte, les témoignages de peur
01:12:36 se multiplient dans la communauté juive.
01:12:38 Beaucoup ont témoigné d'ailleurs sur notre antenne.
01:12:40 Écoutez.
01:12:41 Il y a un énorme climat d'insécurité
01:12:45 où beaucoup ont peur, ne serait-ce aujourd'hui,
01:12:49 que de mettre des enfants à l'école.
01:12:51 C'est mon cas.
01:12:52 Aujourd'hui, oui, les Juifs de France ont peur.
01:12:55 Ils ont peur des radicaux, pas des musulmans de manière générale.
01:13:00 Il ne faut pas faire d'amalgame.
01:13:01 On se demande si on n'est pas en train de revivre un petit peu
01:13:05 ce qui s'est passé durant la Seconde Guerre mondiale
01:13:08 avec les nazis où les Juifs devaient se cacher.
01:13:09 Je vois autour de moi beaucoup de gens qui ont peur.
01:13:11 Moi, personnellement, je n'ai pas peur.
01:13:13 Au contraire, je trouve que c'est peut-être même le moment
01:13:16 de mettre l'équipa dans la rue et de s'affirmer.
01:13:18 Je crois que j'avais peur il y a 20 ans
01:13:22 parce que je n'entendais aucune voix qui disait ce que vous dites aujourd'hui.
01:13:28 Et aujourd'hui, je vois beaucoup de médias qui réalisent
01:13:30 finalement à qui nous avons affaire en face de nous.
01:13:33 Et je soutiens ces médias ou simplement le fait qu'ils disent la vérité,
01:13:37 qu'ils dénoncent ce qui se passe contre les Juifs en France,
01:13:42 mais aussi ce qui s'est passé, l'action du Hamas
01:13:46 et l'horreur absolue envers les Israéliens.
01:13:51 - David Kabinski, membre du groupe exécutif du CRIF qui est avec nous.
01:13:56 Les conséquences du conflit israélo-palestinien
01:13:59 aujourd'hui, très clairement, elles sont présentes sur le sol français ?
01:14:02 - Mais vous l'avez dit, 200 attaques antisémites en deux jours,
01:14:07 100 par jour, c'est une moyenne de 4 à 5 par heure.
01:14:12 C'est-à-dire qu'en France, il y a à peu près 5 Juifs qui,
01:14:18 en 60 minutes, se font attaquer, interpeller dans la rue,
01:14:23 cracher dessus, bousculer.
01:14:25 C'est bien sûr totalement inacceptable, mais à la vérité,
01:14:31 c'est importé, ce conflit sur le territoire français.
01:14:34 Les Français juifs n'ont rien demandé.
01:14:36 Ils vivent en France. Ce sont des Français.
01:14:39 Pourquoi s'attaquer à eux ?
01:14:40 Pourquoi cette haine du Juif en France par des gens qui se sont
01:14:46 radicalisés dans l'idée qu'en s'attaquant aux Juifs,
01:14:49 on règle le conflit israélo-palestinien ?
01:14:52 C'est créer un amalgame qui, évidemment, intellectuellement,
01:14:55 n'est pas acceptable, mais sur le plan humain,
01:14:58 sur le plan de nos valeurs,
01:15:00 mais c'est...
01:15:02 J'ai envie de dire, on ne peut pas accepter cela.
01:15:05 Donc oui, il faut que cela cesse.
01:15:07 Il ne faut surtout pas d'escalade dans les actes antisémites.
01:15:10 Je rappelle qu'on a vu quand même, hélas, une synagogue brûlée.
01:15:15 Il y a quand même moins de 10 ans en France.
01:15:17 À l'époque, le Hamas était aussi en train d'envoyer
01:15:20 des roquettes sur Israël qui se défendaient.
01:15:23 Donc voilà. Et puis cette importation,
01:15:25 c'est aussi une importation où, dans une école de la République,
01:15:29 on va tuer un professeur.
01:15:31 Tout cela, c'est quelque chose qu'on doit tous combattre.
01:15:35 Ce n'est pas le combat des Français juifs.
01:15:37 C'est le combat de toute la population française éclairée,
01:15:41 démocratique, républicaine.
01:15:43 C'est un combat de la République.
01:15:45 Et j'ai envie de vous dire, ce combat plus large,
01:15:48 cette vision plus large, c'est le combat des démocraties
01:15:50 contre les dictatures, les autocraties.
01:15:53 Et ça, c'est un combat qui nous concerne tous.
01:15:56 C'est vrai que la communauté juive, on le sait très bien.
01:15:58 Ça fait des années, au fond, Jean-Michel Fouvergue.
01:16:02 On le sait que certains ont dû quitter des quartiers en France.
01:16:07 On n'a pas voulu voir. On a fermé les yeux.
01:16:11 Je ne sais pas si on a fermé les yeux.
01:16:12 Il y a eu des réactions, des réactions profondes
01:16:17 de la part des gouvernements.
01:16:19 De manière générale, ce sont des délits et des crimes.
01:16:25 Je rappelle qu'en 2015, à l'Hypercacher,
01:16:30 que moi, j'ai vécu en direct puisque je commandais le RAID.
01:16:33 Et effectivement, cet attentat-là a été un attentat
01:16:36 qui était directement dirigé,
01:16:40 comme on pensait autrement, sur cette communauté juive.
01:16:43 Tout à l'heure, j'entendais parler de combat existentiel pour Israël.
01:16:48 Moi, je pense que le combat est existentiel pour nous aussi.
01:16:51 Quand je suis rentré avec mes hommes,
01:16:54 avec les gens du RAID, de la BRI, à l'Hypercacher ou au Bataclan,
01:16:58 on est rentré, évidemment, pour délivrer des otages,
01:17:01 mais aussi, on est rentré pour défendre les valeurs de notre pays,
01:17:04 nos valeurs démocratiques, les valeurs des pays occidentaux,
01:17:07 de toutes ces démocraties-là.
01:17:09 Et c'est ce combat-là qui nous unit.
01:17:11 Et puis, c'est peut-être ce combat-là qui fait qu'aujourd'hui,
01:17:14 on a ces ennemis-là sur notre territoire national.
01:17:16 Mais aujourd'hui, en France, c'est vrai que c'est personnes de confession juive
01:17:20 qui sont obligées, qui préfèrent partir, Alexia Germont,
01:17:22 qui préfèrent quitter une ville, qui préfèrent quitter un quartier
01:17:26 parce qu'elles sont harcelées à cause de leur religion.
01:17:30 C'est ça aussi la réalité française.
01:17:33 Je vais faire un parallèle qui n'a pas vraiment de rapport,
01:17:37 mais on se souvient de ces élèves harcelés à l'école.
01:17:39 Un jour, on a tapé du poing sur la table et on a dit,
01:17:41 ce n'est plus l'élève harcelé qui doit partir, c'est le harceleur.
01:17:45 Est-ce qu'il n'y a pas une réflexion aujourd'hui à mener en France
01:17:48 pourquoi des communautés sont obligées de quitter leur territoire parce qu'harcelées ?
01:17:52 C'est une question difficile parce qu'il y a la façon
01:17:57 dont la personne humaine en revient à cela,
01:17:59 c'est-à-dire qu'on est vraiment, quand on s'en sent pas en sécurité.
01:18:04 Le premier réflexe, c'est cela.
01:18:06 Mais finalement, le meilleur des combats, il se porte toujours debout.
01:18:11 Debout, d'autant que la France, la République, est aux côtés de ce combat.
01:18:19 Pour revenir juste après le 7 octobre,
01:18:23 il y a eu une circulaire pénale tout de suite qui a été prise par Éric Dupond-Moretti.
01:18:29 Et on voit que les premières sanctions dont on a connaissance aujourd'hui,
01:18:36 ce sont des sanctions évidemment de prison ferme,
01:18:39 deux ans ferme pour des actes antisémites et apologie du terrorisme.
01:18:45 C'est Bobigny, c'est le tribunal de Bobigny.
01:18:47 Donc, moi je respecte la façon dont chacun individuellement
01:18:54 peut se sentir capable ou non de résister à cette pression,
01:18:57 avec ce sentiment insupportable de se dire que la vigilance doit être permanente.
01:19:04 Mais je fais partie de celles et ceux qui pensent qu'on doit toujours être debout.
01:19:11 Et que, il y a là, vous avez dit quelque chose Jean-Michel,
01:19:14 tout à l'heure, qui résonne profondément,
01:19:16 vous avez dit c'est le moment du combat où on doit être unis.
01:19:20 Et c'est pour cela que c'est d'autant plus insupportable
01:19:23 de voir tous les actes de séparatisme de notre République.
01:19:27 Aujourd'hui, on ne devrait pas être dans cette situation-là.
01:19:30 On devrait être tous républicains, laïcs, et vous l'avez très bien dit,
01:19:36 les juifs français, les français juifs.
01:19:39 Et David Kavinsky, avant de vous libérer,
01:19:41 est-ce qu'effectivement vous avez le sentiment aujourd'hui
01:19:44 que votre communauté est suffisamment protégée,
01:19:46 entendue par les autorités françaises ?
01:19:49 Le ministre de l'Intérieur a indiqué faire de gros efforts logistiques
01:19:54 pour protéger les lieux de culte.
01:19:57 Mais je pense que la France est confrontée à une vague terroriste profonde.
01:20:03 Il ne faut pas oublier que le terrorisme tue en Israël,
01:20:06 il tue en France, il tue en Belgique, il tue dans d'autres pays d'Europe.
01:20:10 Et que ce même terrorisme qui tue en Israël est celui qui tue en France.
01:20:15 Et c'est pour ça qu'on a en réalité,
01:20:18 on devrait avoir une convergence dans ce combat des valeurs républicaines,
01:20:23 des valeurs pour la laïcité.
01:20:25 Parce qu'en fait, on est intrinsèquement attaqué,
01:20:30 bousculé dans ce que nous sommes.
01:20:33 C'est-à-dire des valeurs démocratiques,
01:20:36 des valeurs d'écoute des uns des autres.
01:20:39 Et ça, je crois que c'est ce combat et cette unité,
01:20:43 moi je partage ce point de vue du commissaire Fauvergne,
01:20:46 c'est évident.
01:20:48 Et je pense qu'il faut le faire, il nous appartient à tous de le faire.
01:20:52 J'ai envie de vous dire, c'est un combat pour la France.
01:20:54 Merci beaucoup David Kaminsky d'avoir accepté notre invitation
01:20:58 dans Punchline Weekend.
01:20:59 Je le rappelle, vous êtes membre du bureau exécutif du CRIF.
01:21:03 On suit bien évidemment de très près la situation en Israël,
01:21:06 la situation militaire, mais également les conséquences sur place.
01:21:09 Nathan Devers peut-être pour conclure avant de revenir sur ce projet de loi
01:21:13 immigration qui sera présenté à l'Assemblée nationale.
01:21:15 Je voulais ajouter une chose, c'est qu'en fait,
01:21:17 ce n'est pas que la communauté juive est menacée en France,
01:21:19 c'est qu'elle est menacée dans le monde entier.
01:21:21 Et dans le monde entier, c'est-à-dire en diaspora et en Israël,
01:21:24 ce qui est un fait inédit, ça veut dire qu'il n'y a nulle part où aller.
01:21:27 On parlait de fuir, il n'y a pas à fuir.
01:21:29 Regardez ce qui s'est passé en Tunisie.
01:21:31 En Tunisie, quand il y a eu la fake news du bombardement israélien
01:21:35 sur l'hôpital à Gaza, il y a eu une synagogue à El Hama
01:21:38 qui a été brûlée, il y a une micro-communauté juive en Tunisie.
01:21:41 En plus, on se doute bien que les Juifs de Tunisie,
01:21:43 c'est des gens qui ont voulu rester après la décolonisation,
01:21:46 après la création de l'État d'Israël,
01:21:47 donc des gens qui sont plus attachés à la diaspora qu'à Israël.
01:21:50 Donc on ne peut même pas, en plus si vous voulez, insinuer
01:21:52 qu'ils sont partis prenant du conflit.
01:21:54 Il y a eu ça.
01:21:55 Et ça, c'est quelque chose dont il faut prendre acte.
01:21:56 Ça veut dire qu'on n'est pas très loin des rumeurs médiévales,
01:21:59 vous savez, sur les Juifs qui empoisonnent les puisses
01:22:01 et qui justifient derrière des sortes de pogroms.
01:22:05 Il faut rappeler juste deux choses.
01:22:07 Premièrement, il y a une abjection à s'en prendre à des civils
01:22:09 en les accusant de connivence avec une politique.
01:22:12 Est-ce que, je ne sais pas, en France, on fait poser un soupçon
01:22:15 sur les Saoudiens en les accusant de la politique saoudienne ?
01:22:18 Jamais. On ne fait ça qu'avec Israël.
01:22:20 Sandrine Rousseau a dit une phrase importante,
01:22:22 vraie, vraiment importante.
01:22:24 Elle a dit que l'antisémitisme,
01:22:25 c'est une question structurelle dans notre société.
01:22:27 Autrement dit, en fait, l'antisémitisme,
01:22:29 ça ne commence pas aux actes antisémites,
01:22:30 aux portes qu'on brûle, aux synagogues qu'on attaque.
01:22:32 Ça commence pour moi, quand on demande,
01:22:34 même dans un dîner d'amis, aux Juifs de se prononcer
01:22:37 sur le conflit israélo-palestinien.
01:22:38 Vous voyez cette petite musique d'atmosphère,
01:22:40 cette petite musique d'ambiance qu'il y a là ?
01:22:42 C'est un antisémitisme inconscient, implicite,
01:22:44 mais c'est un vrai problème.
01:22:45 Et j'aimerais juste rappeler une dernière chose.
01:22:47 Quel est le pays au monde
01:22:48 où la politique israélienne est le plus critiquée ?
01:22:50 Ce n'est pas l'Iran, ce n'est pas Gaza,
01:22:52 ce n'est pas l'État islamique, c'est Israël.
01:22:54 Israël est une démocratie.
01:22:55 Vous lisez la presse israélienne, vous lisez Haaretz,
01:22:57 les dirigeants sont souvent comparés à des nazis.
01:22:59 C'est extrêmement violent.
01:23:00 Ça veut dire qu'Israël, ce n'est pas un bloc figé
01:23:02 et que d'abord, les Juifs français
01:23:03 ne soutiennent pas massivement Israël.
01:23:04 Ce n'est pas vrai, il y en a plein qui s'en fichent complètement.
01:23:06 Et deuxièmement, même ceux qui aiment Israël
01:23:08 ne soutiennent pas du tout la politique israélienne automatiquement.
01:23:11 Merci Nathan Devers.
01:23:13 On va parler à présent de Gérald Darmanin
01:23:16 qui a dressé le tableau de son projet de loi sur l'immigration
01:23:19 à la veille, et ce sera demain,
01:23:21 donc de son examen à l'Assemblée nationale.
01:23:23 Le ministre de l'Intérieur qui s'exprimait dans les colonnes du JDD.
01:23:27 Alors que faut-il en retenir ?
01:23:28 Les précisions sont signées Clémence Barbier, Célia Gruyère.
01:23:32 Une semaine après l'attentat d'Harass,
01:23:34 Gérald Darmanin se montre ferme en matière d'immigration.
01:23:37 Il s'agit du texte le plus ferme,
01:23:39 avec des mesures les plus dures depuis ces 30 dernières années.
01:23:42 Il est radical sur chacun des thèmes.
01:23:45 Au fond, quel est notre sujet principal ?
01:23:47 Notre capacité d'intégration.
01:23:49 Le ministre de l'Intérieur veut la lever de toutes les protections
01:23:52 dont peuvent bénéficier certains immigrés délinquants,
01:23:55 mais aussi simplifier et accélérer les procédures.
01:23:58 Plus nous mettons du temps à répondre,
01:24:00 plus ces personnes ont de temps pour se marier,
01:24:02 avoir des enfants, travailler irrégulièrement,
01:24:04 s'engager dans une activité culturelle ou associative,
01:24:07 et donc ne plus être expulsables.
01:24:09 Autre volet de son projet de loi immigration,
01:24:12 améliorer l'intégration des étrangers.
01:24:14 On intègre par le travail, la langue et les valeurs de la République
01:24:18 les étrangers qui sont sur notre sol,
01:24:20 comme mes deux grands-pères se sont assimilés par le travail
01:24:22 et l'amour de la France.
01:24:23 L'examen du projet de loi immigration
01:24:26 doit débuter le 6 novembre au Sénat.
01:24:29 Thomas Bonnet, d'un côté plus de fermeté affiché par Gérald Darmanin,
01:24:32 et puis de l'autre côté, il y a cette fameuse question
01:24:35 de la régularisation des travailleurs pour les métiers en tension.
01:24:40 Il y a un certain paradoxe,
01:24:42 on a le sentiment que ce n'est pas très clair ce projet de loi immigration,
01:24:45 qu'est-ce qu'on peut en retenir ?
01:24:46 Déjà, ce qu'on peut dire, c'est que l'interview de Gérald Darmanin
01:24:49 dans le JDD vient ponctuer une semaine d'omniprésence médiatique
01:24:52 du ministre de l'Intérieur, qui veut démontrer
01:24:55 que son projet de loi immigration pourra à l'avenir empêcher
01:24:59 les faits qu'on a connus en France ces derniers jours.
01:25:03 Il y a donc une volonté affichée de fermeté
01:25:06 de la part du ministre de l'Intérieur.
01:25:07 Ce que l'on sait aussi, ce qu'on nous dit dans l'entourage de Gérald Darmanin,
01:25:10 c'est qu'il y a des difficultés pour les discussions au Sénat,
01:25:13 notamment avec la droite majoritaire.
01:25:15 La droite qui, vous le savez, bloque sur l'article 3,
01:25:18 le fameux article sur la régularisation des métiers en tension.
01:25:21 Je lisais à l'instant un tweet d'Olivier Marlex,
01:25:23 qui est donc député des Républicains, mais à l'Assemblée nationale,
01:25:27 qui demandait maintenant la modification de la Constitution.
01:25:30 En fait, il y aura toujours un élément de blocage,
01:25:32 puisqu'on voit que maintenant, la droite, ce que demandent
01:25:34 François-Xavier Bélami, Marion Maréchal ou encore Jordane Bardella,
01:25:37 maintenant, c'est un référendum sur la question de l'immigration.
01:25:40 C'est quelque chose qu'on n'exclut pas totalement le gouvernement,
01:25:42 mais on sait que ça prendrait beaucoup plus de temps.
01:25:45 Donc maintenant, la question, c'est de savoir, est-ce que dans un avenir proche,
01:25:48 on parle du mois de novembre, du mois de décembre à l'Assemblée,
01:25:50 est-ce que la droite va travailler avec la majorité pour,
01:25:54 à minima, adopter ce texte ?
01:25:56 - Effectivement, cette interrogation. Philippe Dibert.
01:25:58 - Oui, on le disait tout à l'heure, il faut qu'on ait une classe politique
01:26:01 qui soit à la hauteur de l'enjeu de l'époque.
01:26:05 Et je trouve que la surenchère des Républicains,
01:26:10 qui demandent à chaque fois qu'on fait un pas vers eux,
01:26:13 demandent encore plus ou demandent quelque chose dont on sait
01:26:16 que c'est extrêmement compliqué.
01:26:17 Vous parliez de la réforme de la Constitution,
01:26:19 qui prendra au minimum six mois, au minimum.
01:26:23 Je ne trouve pas que ce soit une réponse à la hauteur.
01:26:26 Et je trouve qu'on attend de la classe politique,
01:26:29 enfin en tout cas de la classe politique la plus républicaine,
01:26:34 qu'elle soit à la hauteur de l'enjeu,
01:26:36 et donc qu'elle arrive à trouver un compromis sur ce sujet.
01:26:38 J'ajoute que le point de blocage pour la droite,
01:26:41 de cette fameuse régularisation de travailleurs sans papier,
01:26:45 qui sont là depuis trois ans et à qui on demande,
01:26:47 non pas de simplement prendre des cours de français,
01:26:50 mais désormais de savoir parler français,
01:26:53 ne me semble pas être un point à ce point bloquant.
01:26:57 Je trouve que si on oublie un peu la politique politicienne,
01:27:01 qui fait que LR et le RN veulent absolument montrer
01:27:04 que le macronisme échoue et qu'on va emporter
01:27:08 une bataille politique contre le macronisme,
01:27:10 uniquement sur ce texte qui est symbolique,
01:27:12 parce que c'est fait partie des enjeux sur lesquels
01:27:15 on compte faire campagne,
01:27:16 je trouve que tout ça n'est pas à la hauteur des enjeux,
01:27:18 et qu'à un moment donné, il faut le dire,
01:27:21 au moins aux républicains qui se targuent,
01:27:23 comme l'on l'indique, d'être républicains,
01:27:25 d'être vraiment à la hauteur de l'enjeu,
01:27:27 parce que je ne trouve pas qu'on puisse se permettre
01:27:30 de faire de la politique politicienne sur ces enjeux-là,
01:27:33 en ce moment, dans la période où on vit,
01:27:35 vu les risques et les menaces dont on parlait précédemment.
01:27:38 Un projet de loi pas à la hauteur,
01:27:40 c'est aussi ce que pensent les Français,
01:27:42 Jean-Michel Fauvergue, en tout cas les sondés
01:27:44 dans un sondage publié par Le Figaro, c'était vendredi.
01:27:47 Ils veulent plus de fermeté,
01:27:49 78% des Français rejettent la politique du gouvernement
01:27:52 sur l'immigration, vous allez le voir dans un instant à l'antenne.
01:27:56 69% ne croient pas en l'efficacité de la prochaine loi immigration,
01:28:01 et ce sont des mesures plus répressives que souhaite le Français,
01:28:06 par exemple des mesures très concrètes,
01:28:08 on va le voir, comme 75% pour qui expulser un étranger,
01:28:14 même s'il arrivait avant 13 ans,
01:28:16 et 73% sont pour le retrait du titre de séjour en étranger
01:28:19 pour adhésion à l'idéologie djihadiste.
01:28:22 Finalement, c'est clair.
01:28:24 Ce qui est extraordinaire, c'est que, d'accord avec ce sondage,
01:28:28 mais c'est un sondage qui est bâti sur des impressions.
01:28:32 Tout ça est dans la loi, dans la loi que propose Gérald Darmanin.
01:28:35 Alors, c'est vrai que c'est difficile de connaître un projet de loi
01:28:39 pour tout le monde, pour tout sonder à vendre.
01:28:41 Mais en fait, ce qui ressort de ce sondage,
01:28:43 c'est que les Français veulent plus de fermeté
01:28:45 et ils ont raison là-dessus.
01:28:47 Il faut de la fermeté, surtout dans la période
01:28:49 dans laquelle on est en train de vivre en ce moment.
01:28:51 Et justement, il y a beaucoup de choses qui sont dans ce projet de loi.
01:28:55 Alors évidemment, il y a aussi la régularisation d'étrangers
01:29:00 qui sont déjà en train de travailler sur le territoire national.
01:29:02 Donc cette régularisation-là entraînerait la possibilité
01:29:06 qu'il soit régularisé.
01:29:07 Mais ça ne peut pas faire un appel d'air, c'est ça l'interrogation.
01:29:09 C'est cet appel d'air qui est craint aussi.
01:29:11 Si on lit, c'est la régularisation de gens
01:29:14 qui sont déjà sur le territoire national.
01:29:16 Donc ça ne va pas attirer les autres.
01:29:17 C'est régulariser les gens qui sont en métier en tension.
01:29:21 La problématique, c'est que c'est un artefact,
01:29:24 c'est un instrument politique brandi
01:29:27 par un certain nombre d'oppositions,
01:29:29 le Républicain et le RN.
01:29:31 Mais ça ne doit pas faire obstacle à cette loi
01:29:34 qui est une loi qu'il nous faut
01:29:35 et qui est une loi qui est très répressive.
01:29:38 Voyez-vous, mais Darmanin a dit qu'il était prêt
01:29:42 à faire des concessions sur cet article.
01:29:45 Et Alexia Germont, ce sera le mot de la fin pour vous
01:29:50 en arrivant au terme de cette émission
01:29:51 sur ce projet de loi immigration.
01:29:52 C'est très simple.
01:29:53 Quelle que soit notre couleur politique,
01:29:55 notre pays a besoin d'avancer en matière de loi sur l'immigration.
01:30:01 Donc tout ce qui est à prendre là doit être pris
01:30:05 et qu'on ait une classe politique à la hauteur des enjeux,
01:30:08 l'un n'étant pas exclusif de l'autre.
01:30:10 Le référendum, on peut très bien l'évoquer après,
01:30:14 mais actons, actons déjà.
01:30:16 Merci Alexia Germont, merci Philippe Guibert,
01:30:18 Nathan Devers, merci Thomas Bonnet,
01:30:20 merci Jean-Michel Fauvergue.
01:30:21 Restez avec nous sur ces news.
01:30:22 Dans un instant, c'est votre rendez-vous du dimanche soir.
01:30:25 Le face-à-face, Julien Dray, Gilles-William Gollnadel.
01:30:29 Ils arrivent dans un instant.
01:30:30 Le tout orchestré par Eliott Deval.
01:30:32 Merci aux équipes techniques, à Sabrina Slimani
01:30:34 de m'avoir aidé à préparer cette émission.
01:30:36 On se retrouve très vite.
01:30:37 Excellente soirée sur notre antenne.
01:30:39 ♪ ♪ ♪

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