À 9h20, la contralto québécoise Marie-Nicole Lemieux est l'invitée de Léa Salamé. Plus d'info : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-interview-de-9h20/l-itw-de-9h20-du-mardi-25-juin-2024-5029235
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00:00Ce matin, vous recevez une chanteuse lyrique !
00:02Qu'on a déjà en ce temps du chanteur sur table !
00:04Bonjour Marie-Nicole Lemieux !
00:06Bonjour Léa !
00:08Je suis très heureuse de vous recevoir ce matin sur Inter, c'est la première fois de la saison qu'on reçoit une chanteuse lyrique !
00:12Je suis très très honorée, très touchée et je suis contente de vous rencontrer, vous aussi !
00:16Moi aussi, je suis très heureuse ! Et quelle chanteuse !
00:18Vous êtes l'une des plus grandes voix contre Alto au monde, l'une des plus grandes cantatrices du monde,
00:22et en plus vous êtes québécoise, ce qui ne gâche rien !
00:26Alors dites-moi pour commencer, si vous étiez un compositeur, une chanteuse pop, un vice et un pays,
00:32vous seriez qui, vous seriez quoi ? Le compositeur d'abord ?
00:35Le compositeur ?
00:37Malheur !
00:39Pourquoi ?
00:40Parce que c'est celui qui répond le plus à mes questions existentielles !
00:45Il répond quoi ?
00:46Il répond à mes angoisses de néant, mes angoisses d'espérance, mes angoisses de sens de la vie !
00:53Je suis très rigolote, mais c'est ce qui me questionne le plus !
00:58Il vous apaise Malheur ou il vous répond ?
01:02Les deux ! Il m'apaise parce qu'il me répond !
01:06Si vous étiez une chanteuse pop ?
01:09Ça c'est difficile ! J'hésite entre...
01:13Je ne voudrais pas avoir sa fin, mais j'aurais aimé avoir son organe, sa voix, c'est Whitney Houston !
01:19J'aurais aimé avoir cette voix, mais j'aurais aimé avoir la durée et la carrière d'Ella Fitzgerald !
01:27Pas mal ! Vous ne m'avez pas choisie Céline Dion ?
01:30Non !
01:31Alors ?
01:32Parce que je sais le prix qu'elle paie pour tout ce qu'elle a fait !
01:36Il y a toujours un parallèle, je suis Céline Dion depuis ses débuts, on ne s'est jamais rencontré,
01:45mais je me sens connectée par une certaine... Je ne sais pas, je comprends ce qu'elle fait !
01:50Non, parce que c'est proche de moi Céline Dion !
01:54Vous savez que c'est aujourd'hui que sort son documentaire, où elle raconte toute sa souffrance,
01:59cette maladie terrible qui la frappe, qui lui vole sa voix !
02:02Oui ! Et c'est tout aussi le parcours qu'elle a fait, les sacrifices qu'elle a fait depuis des années,
02:09et je sais de quoi elle parle !
02:12Et donc non, Céline Dion, c'est trop près de moi !
02:15On va parler des sacrifices que vous avez fait aussi dans votre vie !
02:18Si vous étiez un vice d'abord ?
02:19Ah ben là, la gourmandise, c'est même pas... J'en suis déjà un !
02:25Et enfin, un pays ?
02:27Un pays ? Hé là, j'allais dire... Je suis le Québec !
02:31Ben oui !
02:32Mais si le Québec était un pays !
02:34On ne rentre pas dans la politique là !
02:36Non, justement, pour éviter la politique, je suis le bouclier canadien !
02:41C'est pas mal !
02:42C'est une zone que j'aime !
02:44Richard Wagner a expliqué que l'artiste s'adresse à la sensibilité, pas à l'intelligence des gens.
02:49Est-ce que vous êtes d'accord avec lui ?
02:52Oui, je crois que par l'intelligence de son interprétation... Il a raison !
02:59Il ne faut jamais oublier le cœur, le sentiment, parce que moi, je suis 100% d'accord avec ça,
03:08c'est que c'est le but de l'artiste, c'est de toucher, c'est de faire réfléchir,
03:16et donc il faut créer une émotion, un réconfort, n'importe quoi.
03:22Moi, souvent, ma mission, c'est de réconforter les gens.
03:26Oui, c'est ce que vous dites souvent. Vous dites, je ne sers qu'à ça, en fait,
03:30qu'à donner, à réconforter, et je vais chercher celui qui est dans la salle, au bout de la salle,
03:35et je veux que même lui, je l'emmène.
03:37Je l'embrasse, je lui joue les bras, et puis... Oui, c'est important.
03:40Qu'il ne se sente pas seul.
03:41Exactement, qu'il vit une émotion... Je suis d'accord avec ça, parce que...
03:45Mais il y a déjà eu un témoignage de quelqu'un qui vous a écouté, qui est venu vous voir,
03:48après, en vous disant, vous m'avez sauvée, ou vous m'avez tellement consolée ?
03:53Souvent. Souvent. Le dernier témoignage que j'ai eu, d'ailleurs, je l'ai gardé dans mon téléphone,
04:00parce que c'était vraiment... c'était trop beau, ce qu'il m'a écrit.
04:04C'était un récital, à Toulouse, et j'étais dans un virus, et c'était terrible,
04:10mais j'ai parlé aux gens, et il s'est passé quelque chose...
04:13Alors, attendez, je vais raconter. J'étais dans un virus, c'était terrible.
04:16Non, c'est que depuis deux mois, vous avez un virus qui, parfois, quand vous chantez, vous...
04:21Qu'est-ce que vous avez fait ? Vous vous graillez ?
04:23Je me graille, ça me pique la gorge, donc il faut toujours que j'ai ma bouteille d'eau à côté de moi,
04:27donc les gens qui viennent, ne paniquez pas, mes corps n'ont rien, mais je m'étouffe, et c'est la vie.
04:31Et là, ce qui est assez marrant, c'est que, contrairement à d'autres qui font comme si de rien n'était,
04:35vous, vous vous arrêtez, et vous parlez au public, et vous leur dites,
04:37ben voilà, j'ai un virus depuis deux mois, vous attendez que je boive de l'eau.
04:40Oui, exactement, parce qu'en même temps, je trouve que c'est plus rassurant.
04:44Les gens se rendent rassurés, parce qu'on leur dit, tout va bien, ne vous inquiétez pas.
04:47Parce qu'imaginez, pendant dix minutes, vous voyez une chanteuse avec les yeux rouges, qui pleure,
04:51et qui dit, qu'est-ce qui se passe ? Elle va mourir.
04:53Je m'entends mieux arrêter, prendre de l'eau, et après rendre grâce à la composition que je chante,
04:58parce que c'est ça qui se passe.
04:59Et donc après, il m'a écrit, il m'a dit, tout ça pour finir, répondre à la question,
05:04c'était, il m'a écrit, justement, à la fin du concert, je me suis sentie moins seule,
05:11je me suis sentie faisant partie d'un tout, et ça m'a fait du bien.
05:16Et je me suis dit, ben voilà, j'ai fait mon travail.
05:18Maria Callas disait, ce n'est que lorsque j'ai commencé à chanter que je me suis sentie aimée.
05:23Alors là, ça, non.
05:25Moi, je n'ai pas eu des problèmes de parents comme elle.
05:28Et d'ailleurs, mon professeur, mon premier professeur de chant, il a réglé ça très tôt.
05:34Je n'ai jamais chanté pour me faire aimer.
05:36Alors ça, c'est marrant aussi.
05:38Ce professeur vous dit, attention de ne pas chanter pour les mauvaises raisons.
05:41Exactement.
05:42Les mauvaises raisons, c'est chanter pour se faire aimer.
05:44Oui, tout à fait.
05:45Il faut chanter pour donner.
05:46Oui.
05:47Et on y revient encore.
05:48Et je chante aussi parce que, pas pour me faire aimer, je chante parce que j'aime ça.
05:53Moi, j'aime.
05:54Et j'aime profondément.
05:55Évidemment, j'aime la musique, la musique pop et tout ça.
05:59J'aime toutes les musiques.
06:00Mais ce que j'aime profondément, c'est la musique classique.
06:04C'est viscéral pour moi.
06:07Vous êtes donc contralto.
06:09Oui.
06:10Contralto, expliquez, c'est la voix la plus grave.
06:12Oui, ça ne le sentons pas au micro quand je parle.
06:14Parce que quand je parle, j'ai la voix très aiguë.
06:16Voilà.
06:17Et c'est surtout la voix la plus rare.
06:19Oui, exactement.
06:20La voix la plus grave.
06:22Là, vous voyez, j'ai 25 ans de carrière.
06:24Et là, je rentre dans les rôles pour lesquels je dois chanter.
06:28Les grand-mères, les méchantes, les belles-mères tannantes.
06:33Donc, c'est ça.
06:34On garde ces rôles-là.
06:35Souvent, les voix de contralto font ces rôles-là.
06:37Et vous aimez jouer des rôles d'hommes aussi.
06:39Oui, oui.
06:40Ça fait longtemps que je n'en ai pas fait.
06:42Mais j'aime ça.
06:43J'aime le travestissement.
06:46J'aime changer de peau.
06:48J'aime être autre chose que moi.
06:50L'opéra, c'est ça qui est agréable.
06:52Mais même dans les récitals aussi.
06:54Moi, je raconte des histoires.
06:55C'est des micro-opéras pour moi.
06:57Donc, quand vous venez dans un récital, je vis chaque moment.
07:01J'ai une énergie, comme vous pouvez l'entendre, très volatile.
07:04Et donc, ça permet de créer rapidement un lien.
07:08Marie-Nicole Lemieux, vous vous produisez sur toutes les plus grandes scènes mondiales, dans tous les opéras.
07:13Vous êtes de passage en France pour deux dates importantes.
07:17Vous serez vendredi au Festival de Carcassonne pour les Nuits d'été de Berlioz avec l'Orchestre National du Capitole de Toulouse.
07:23Et avant ça, demain soir, vous donnez un concert avec l'Orchestre de Chambre de Paris au Théâtre des Champs-Élysées dans le cadre du Festival Palazzetto Broussane.
07:31Au menu, Gala Belle Époque avec Debussy, Dubois, Massenet, Saint-Saëns.
07:35Saint-Saëns que vous interprétez.
07:38On va vous écouter sur le disque Les mélodies persanes de Saint-Saëns.
07:41C'est votre dernier disque et vous allez le chanter.
07:43C'est vraiment l'époque, vous entendez, c'est de la croix, il y a une exposition justement.
07:59Attendez, on écoute après, vous nous parlez.
08:13Allez-y, on est à la Belle Époque, vous dites non, on est chez Delacroix.
08:31Non, surtout non, c'est parce que cette oeuvre-là, Les mélodies persanes, c'est vraiment dans l'espèce de courant orientaliste.
08:40C'est très envoûtant et puis avec Massenet, on est dans une autre époque, on est dans la Belle Époque.
08:45Ceux qui vont être là demain vont entendre une oeuvre absolument incroyable qui s'appelle Les expressions lyriques
08:52où il y a de la déclamation, c'est-à-dire que je fais mon Michel Sardou.
08:56Il y a vraiment des textes parlés qui sont co-écrits et je dois les déclamer sur la musique.
09:04Et ça c'est très important pour vous parce que vous êtes de ces chanteuses qui disent
09:08le texte est plus important pour moi que la prestation vocale.
09:11Si le texte ne me parle pas, ça ne m'intéresse pas.
09:14Ça ne m'intéresse pas de chanter un texte débile.
09:17Ça m'est arrivé de chanter des textes débiles parce que la musique était belle aussi, j'avoue.
09:22C'est vrai qu'il faut que ça parle.
09:26Vous avez raison, c'est important pour moi.
09:32En même temps, quand on me demande de faire un texte, je me rends compte que c'est dans une langue étrangère
09:38et que le texte est un peu limité.
09:43En même temps, ça va être mon travail de le rendre.
09:47Mais c'est vrai que le texte, quand il est important, c'est la base.
09:54Et chanter en français, vous dites que c'est une fierté.
09:57Pourquoi? Pourquoi la Québécoise, pour elle, c'est une fierté de chanter en français?
10:01Je reviens toujours un peu à la politique.
10:05Évidemment, pour ceux qui ne le savent pas encore, les Québécoises sont une petite peuplade francophone.
10:14Il y a aussi des Acadiens, il y a aussi des Franco-Manitobains.
10:18Nous sommes dans une mer anglophone étatsunienne et britannique.
10:26J'ai été élevée avec ce mouvement-là de fierté, de parler français.
10:31Avec nos grands chanteurs, nos grands paroliers français aussi, c'est important.
10:35Et c'est resté pour moi.
10:38Et il se trouve que j'ai une facilité à chanter le français.
10:43Ce n'est pas tous les chanteurs d'opéra qui arrivent à chanter la langue française comme il faut.
10:47C'est très difficile, en fait, de chanter le français.
10:49A l'origine, votre enfance au Québec, enfance aimée, dans une famille où chanter était une seconde nature.
10:55Vous dites qu'on chantait comme on respirait.
10:57Au début, c'est la pop, la variété que vous aimez.
11:00Jusqu'à ce jour, à l'âge de 10 ans, où votre père met un disque qu'il va chercher dans le garage.
11:06Et là, c'est un choc pour vous.
11:20Pavarotti, « O Holy Night ».
11:25Ça fait longtemps que je n'ai pas entendu.
11:29Le réentendre ce matin vous émeut.
11:32Vous entendez le soleil dans la voix, c'est tellement beau.
11:35Pavarotti me fait pleurer.
11:37C'est tellement beau.
11:39C'est tellement beau.
11:41C'est tellement beau.
11:43C'est tellement beau.
11:45C'est tellement beau.
11:47C'est tellement beau.
11:49Pavarotti me fait pleurer.
11:51En plus, c'était Berlioz et je ne le savais pas, le compositeur.
11:54C'est mon amour.
12:01C'est beau.
12:03Vous êtes vraiment en larmes.
12:05Ça fait longtemps que je n'ai pas écouté.
12:07Ça doit faire 10 ans.
12:11Pourquoi c'est un choc pour vous quand vous entendez ça ?
12:13Pourquoi vous dites « Ce sera ça, ce sera ma vie, vous avez 10 ans. »
12:16Je ne le savais pas, mais pour moi,
12:20entendre ça,
12:24je ne savais pas que j'allais faire ça,
12:26mais je me disais seulement
12:28« Je suis au ciel. »
12:30C'était comme si c'était une porte vers une éternité.
12:34J'étais couchée dans le salon,
12:36j'étais avec les Brancois,
12:38et je me disais, dans mon petit vocabulaire de fille élevée par des religieuses,
12:42« Je suis au paradis. »
12:44Je pense que c'est ça.
12:46Ça touchait à une quête spirituelle.
12:50La musique classique, pour moi,
12:52ça répond à un lien spirituel avec l'humain.
12:56C'est ça que je ressens.
12:58À ce moment-là, vous décidez que vous serez chanteuse.
13:01Vous achetez des cassettes.
13:03Ça a été long, d'accord.
13:05On n'ose pas dire que je vais être chanteuse d'opéra
13:07et que je vais être écoutée par Léa Salamé en 2024.
13:10On ne dit pas ça comme ça.
13:13Vous ne l'avez pas dit il y a 10 ans.
13:15Vous enchaînez les formations musicales dans les conservatoires
13:17les plus prestigieux du Québec et de Montréal.
13:19Et puis, votre envolée commence en 2000
13:21quand vous gagnez le double prix,
13:23le premier prix doublé d'un prix de Lide,
13:25remporté à 25 ans au prestigieux concours Reine Elisabeth à Bruxelles.
13:28Et là, ça ne s'est plus arrêté pour vous depuis.
13:30Ça a été énorme et c'est énorme.
13:32Et j'en suis ravie pour vous.
13:34Vous allez apprendre à aimer deux choses.
13:36Vous allez apprendre à aimer votre voix que vous n'aimiez pas au début.
13:39Et vous allez apprendre à aimer votre corps.
13:42Parce que vous dites, j'ai toujours été très baraquée,
13:44très en colère, très complexée.
13:46J'ai souffert de grossophobie déjà au sein de ma propre famille.
13:49Oui.
13:51La voix chantée, en fait, c'est drôle.
13:55Quand je dis que je ne l'aimais pas,
13:57c'est parce que je faisais beaucoup de pop quand j'étais jeune.
14:00Et les gens me disaient, oui, c'est super beau.
14:02Et je détestais m'entendre.
14:04En fait, la voix chantée que j'ai aimée,
14:06c'est quand je me suis entendue à mon premier concert classique.
14:10Et le corps.
14:11Et le corps, c'est encore un combat.
14:13C'est encore un combat.
14:14Aujourd'hui, j'étais dans le taxi.
14:16Justement, je me faisais des réflexions sur...
14:20C'est un combat.
14:22C'est un combat parce qu'il y a toujours...
14:24Il y a une recherche d'un idéal.
14:26Il faut que c'est toujours des jours où on se sent moins bien.
14:29Et c'est vrai que oui, dès le départ,
14:31on m'a fait sentir que je n'étais pas...
14:34Pour vous faire ça, c'est vrai.
14:36J'avais 7 ans et ma grand-mère...
14:38Et pourtant, je sais qu'elle m'aimait beaucoup.
14:40Elle m'a dit, une petite fille de 7 ans,
14:42si tu étais moins grosse, tu ressemblerais au mieux.
14:44Vous voyez ce genre de commentaires qu'on se fait dire à 7 ans.
14:47Et à 7 ans, je n'étais pas grosse.
14:49J'étais juste barraquée.
14:51J'avais un corps de viking, c'est tout.
14:53Mais je veux dire, je n'étais pas...
14:55Aujourd'hui, vous dites que je suis un physique hors norme.
14:57Oui, tout à fait.
14:58Ça ne vous a pas empêché de jouer Carmen.
15:00Non, non, non.
15:01Le rôle de Carmen.
15:02Le rôle que vous attendiez et qui n'est pas forcément dessiné pour vous.
15:07Et vous l'avez joué.
15:08Et c'est comme ça.
15:09Exactement.
15:10J'ai fait aussi Dalila.
15:11Non, non, c'est vrai.
15:12J'avoue, je n'ai pas à me plaindre.
15:13J'ai dû attendre un peu plus longtemps que les autres.
15:15Mais bon, voilà, ça en vaut la peine.
15:17On va terminer par les impromptus.
15:19Vous répondez très rapidement, en deux minutes.
15:21C'est vrai qu'une de vos professeurs vous a dit, il y a très longtemps,
15:23tu vas avoir le zénith, c'est la quarantaine.
15:25Oui.
15:26C'est vrai ?
15:28Vocalement, oui.
15:29Oui, oui.
15:30Non, non, c'est vrai.
15:31Vous savez faire le grand écart, c'est vrai ?
15:33Oui.
15:34L'amour est un oiseau rebelle qui n'a jamais connu les lois,
15:37qui n'a jamais connu de lois, dit Carmen, chante Carmen.
15:40C'est vrai ou pas ?
15:41Je suis plus loin, c'est qu'elle.
15:43L'amour, vous avez le temps ?
15:45Entre trois voyages ?
15:46Oui, oui.
15:47Et l'amour, parce que Carmen n'a pas d'enfant.
15:50Ça change beaucoup la donne.
15:53Et vous ?
15:54Oui, j'ai un enfant.
15:56Et voilà, c'est une autre façon d'aimer.
15:59Mais oui, il faut le cultiver le temps pour l'amour.
16:02Wagner ou Verdi ?
16:05Oui, c'est comme ça.
16:07Pour mon corps, Wagner.
16:10C'est vrai que c'est orgasmique, vous, Wagner.
16:13Mon corps aime ça.
16:15Mozart ou Beethoven ?
16:17Comment ?
16:18Mozart ou Beethoven ?
16:19Ah, Beethoven !
16:20Excusez-moi, je crie.
16:21C'est clair.
16:22Opéra Bastille ou Opéra Garnier ?
16:25Alors, ça c'est très compliqué.
16:28La voix va dire Bastille.
16:31Vous votez ?
16:32Oui.
16:33Qu'est-ce qui vous endigne ?
16:38Le manque de vision à long terme.
16:40La chanson que vous écoutez quand vous êtes triste ?
16:42Alors là, ça dépend quand je suis triste.
16:45Mais disons que… voir un ami pleurer.
16:48Celle que vous écoutez pour danser ?
16:50Il y en a plein.
16:51Mais disons que si tant c'est, je vais vous sortir un tube français.
16:54Vous allez nous le chanter ?
16:56Non, mais j'aurais aimé ça l'entendre.
16:58Don Quichotte de…
17:00C'est quoi ça ?
17:02Don Quichotte, c'est quoi ?
17:04Excusez-moi, j'ai un blanc.
17:06Le chanteur espagnol…
17:10Ce n'est pas grave, je vais chercher.
17:12Je ne connais pas.
17:13Et Dieu dans tout ça, pour finir ?
17:15Dieu dans tout ça ?
17:19C'est les dogmes dans Dieu qui me dérangent.
17:21Ce n'est pas…
17:23Ce n'est pas la transcendance.
17:24Exactement.
17:25Merci Marie-Nicole Lemieux.
17:26Demain soir au Théâtre des Champs-Elysées, vendredi au Festival de Carcassonne.
17:29Et vous serez en septembre à l'Opéra Bastille pour Falstaff.
17:31Oui !
17:32Et le 22 novembre prochain, vous serez ici à l'auditorium de la Maison de la Radio de la Musique
17:35pour chanter « Malheur » avec l'Orchestre Philharmonique de Radio France.
17:38Voilà, j'ai tout dit.
17:39Merci et belle journée.
17:40Merci à vous !
17:41Merci beaucoup !