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ACI Groupe, spécialiste en sous-traitance industrielle, s'impose comme un acteur clé dans les secteurs aéronautique, nucléaire, défense et hydrogène grâce à une offre globale et souveraine. Rencontre avec une entreprise qui allie agilité, performance et qualité française pour répondre aux défis d'aujourd'hui et de demain.

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Transcription
00:00Le grand entretien avec Philippe Rivière, qui est président et patron de ACI Group.
00:11Bonjour Philippe Rivière.
00:12Bonjour, enchanté.
00:13ACI Group, que veut dire ACI ?
00:14Alliance de compétences industrielles.
00:16Et quelle est l'activité de ACI ?
00:19Alors l'activité c'est de fournir soit de la pièce, soit du sous-ensemble technique
00:22pour des filières qui sont devenues, entre guillemets, des filières de souveraineté
00:25au travers des différentes crises successives qu'on en a connues.
00:27Souveraineté, c'est très beau ! Alors quelle est l'histoire de cette entreprise
00:32et quel est votre parcours ?
00:33Donc l'histoire c'est un cumul d'expériences plutôt à l'étranger, j'ai fait la moitié
00:37de ma carrière sur le continent, la moitié sur le continent asiatique.
00:42Et l'idée ça a été en fait d'associer aussi bien des visions insulaires comme les
00:47japonais de cette souveraineté, les visions de développement économique d'Asie du sud-est
00:52puisque j'étais basé sur Singapour, avec tout ça pour maintien de l'activité industrielle
00:57française.
00:58Donc en 2019 ça a été mon choix de revenir et de pouvoir travailler sur la construction
01:02de cette ETI.
01:03Alors vous êtes basé à Lyon ?
01:04Exactement.
01:05Quelle est la mission principale de ACI ?
01:08ACI donc c'est aujourd'hui fournir, soit de la pièce, ce qu'on appelle en premier
01:13monde, donc à la construction, soit en pièce de rechange, soit du sous-ensemble, pour la
01:17défense, le nucléaire, l'hydrogène, donc les futurs aussi filières industrielles,
01:21l'aéronautique, voilà toutes les filières.
01:23C'est vaste !
01:24C'est très vaste, exactement.
01:25C'est assumé, on veut ne pas être dépendant d'un marché pour pouvoir justement travailler
01:31sur les cycles et pouvoir systématiquement conserver nos compétences.
01:34Et pour fournir autant de clients divers et variés, il faut un potentiel énorme ?
01:38D'où notre activité forte en croissance externe, puisque nous avons dépassé les
01:4330 entreprises rachetées sur les 5 dernières années, qui nous permettent donc de consolider
01:48les activités industrielles sur certains territoires et en même temps d'assurer le
01:52maintien de certaines compétences clés qui sont parfois un petit peu à la limite
01:55de la survie.
01:56Comment fonctionnez-vous ?
01:57Alors on fonctionne sur un modèle cellulaire qui s'appelle, donc un modèle très décentralisé.
02:01Donc on va chercher un talent, l'idée ce n'est pas d'expliquer au talent comment
02:05faire, c'est d'expliquer où on veut aller, et le talent a toute autonomie sur son territoire
02:09ou sur sa BU pour fonctionner avec une feuille de route claire à 5 ans.
02:13À quels enjeux répondez-vous ?
02:14Alors de souveraineté, premièrement, mais également je dirais qu'aujourd'hui on
02:20essaie de répondre aux besoins de dans 30 ans.
02:23L'idée ce n'est pas de faire juste une ETI qui répond aux besoins actuels, c'est
02:26très bien, mais en même temps il faut qu'on anticipe les filières d'avenir, donc je
02:30vais parler de l'hydrogène mais il y en a d'autres, et donc tout notre enjeu est
02:33de rester connecté avec les startups industrielles, c'est-à-dire ceux qui sont en train de créer
02:37et de développer les futurs besoins des nouvelles générations.
02:42Donc voilà, on fait une ETI qui, je l'espère, pourrait être transmise à nos enfants.
02:45Alors c'est passionnant parce que vous êtes dans la vie d'aujourd'hui et dans la vie
02:48de demain.
02:49La vie d'aujourd'hui, on a déjà du mal à s'y retrouver, mais alors la vie de demain,
02:53comment faites-vous ?
02:54Eh bien, le maître mot c'est l'agilité.
02:57En fait il faut arriver, et c'est vrai que c'est un peu antinomique avec l'industrie,
02:59donc il faut arriver à organiser un outil industriel qui à la fois est suffisamment
03:04robuste pour gérer des process et assurer une qualité de ce que l'on lit, mais en
03:08même temps avoir une agilité capable de pouvoir justement répondre à ces enjeux
03:12court terme, moyen terme et long terme.
03:14Donc c'est vrai qu'il y a des ajustements réguliers à faire.
03:17Qu'est-ce que vous pouvez nous dire sur l'avenir alors ?
03:19Sur l'avenir, je pense qu'aujourd'hui on a encore d'excellents ingénieurs, on a beaucoup
03:23de jeunes qui sont passionnés et qui ont envie de développer des choses.
03:26Maintenant il faut déjà conserver les assets que l'on a, il faut conserver les compétences
03:29que l'on a pour pouvoir s'assurer aussi cette « souveraineté » technologique de 30 ou
03:3640 ans.
03:37Alors qui sont les talents qui vous entourent ?
03:39Alors j'ai plein de talents différents parce que j'essaie de travailler sur une vision
03:45très globale.
03:46Donc on a des gens qui peuvent venir du secteur médico-social, on a des gens qui viennent
03:49d'associations, on a des gens qui viennent plutôt du monde politique, on a des gens
03:53qui viennent de l'industrie.
03:54L'idée c'est vraiment d'avoir une vision à 360°, mais en tout cas capable d'échanger
03:57pour dire « aujourd'hui on y répond, c'est très bien, mais par contre demain comment
04:01on va y répondre et quels sont nos enjeux ? » Aujourd'hui on a un principal enjeu,
04:04c'est le talent, ça c'est clair.
04:05Mais on a aussi quand même des enjeux industriels parce qu'on a des très belles sociétés
04:08qui sont en difficulté.
04:09Et on a aussi un rôle social de pouvoir reprendre certaines structures pour les conserver,
04:14voire évidemment les développer.
04:16On va voir les chiffres de votre entreprise avec Virginie Masse et on se retrouve juste après.
04:20ACI Group est une ETI française créée en 2019.
04:24Aujourd'hui l'entreprise propose une offre globale industrielle souveraine et made in
04:28France autour de 28 entreprises réparties dans 5 territoires d'industrie.
04:33ACI Group fabrique toutes pièces métalliques et est certifiée sur 6 filières industrielles
04:38stratégiques.
04:39Enfin, ACI a réalisé un chiffre d'affaires de 180 millions d'euros.
04:45Donc Virginie nous apprend, enfin, m'apprend, pas à vous, que votre chiffre d'affaires
04:48est de 180 millions d'euros.
04:49C'est un chiffre d'affaires qui est en croissance régulière.
04:52Oui ?
04:53Tout à fait.
04:54On est en croissance régulière puisqu'on fait de la croissance principalement externe.
04:57On a un peu d'organique mais malgré tout c'est l'externe qui tire.
05:00On a un objectif autour des 300 millions.
05:02Pourquoi ? Parce qu'on voit bien qu'il y a des positions à avoir pour rester ce qu'on
05:07appelle rang 1.
05:08Donc en direct avec les grands donneurs d'or, les Dassault, les Airbus, les Air Liquide,
05:13les Orano, etc.
05:14Et donc pour ça, il faut avoir une capacité à absorber des chiffres d'affaires assez
05:19conséquents, en même temps avoir une marque employeur, en même temps avoir des capacités
05:22d'investissement.
05:23Donc voilà, on estime d'être à peu près à la moitié du guet.
05:25Quelle est l'évolution du marché ?
05:27Le marché se porte très bien d'un point de vue aéro, se porte assez bien d'un point
05:31de vue énergie dans sa globalité, va bien se porter sur la partie défense.
05:37Pourquoi je dis ça ? C'est parce qu'aujourd'hui, ce qu'on appelle l'économie de guerre est
05:40en train de ruisseler entre les donneurs d'ordre et la supply chain.
05:43Les commandes ne sont pas forcément arrivées sur l'ensemble de la supply, mais ça ne
05:48serait tardé.
05:49Qui sont vos clients ?
05:50Alors, les premiers sont Safran, Dassault, Orano, Air Liquide, Nexter, tous les grands
05:56entre guillemets du 440, aujourd'hui on les livre.
05:58Quels sont vos concurrents et quelle différence y a-t-il entre eux et vous ?
06:02C'est une bonne question.
06:03Je n'ai pas de concurrents.
06:04Puisqu'en fait, j'ai des concurrents par vertical, puisque souvent la consolidation
06:07a été faite par secteur.
06:08Donc il y a des concurrents dans l'aéro, il y a des concurrents dans la défense.
06:11Il commence à y avoir des concurrents dans l'énergie, puisqu'il y a des consolidations
06:15en cours, mais des gens qui adressent l'ensemble des marchés, il n'y en a pas.
06:17C'est un choix que j'ai assumé dès le démarrage, c'est un choix qui n'est pas simple, parce
06:20que ça demande d'une part d'avoir des réseaux très diversifiés, d'autre part d'avoir
06:23des capacités à absorber des exigences différentes.
06:27Certains sont très documentaires, certains sont très process, etc.
06:30Mais en tout cas, je ne crois qu'en ce modèle d'un point de vue pérennité sur du long terme.
06:35Vous avez créé un modèle ?
06:36Exactement.
06:37Et qui est unique au monde ?
06:39Non, parce que je me suis inspiré, évidemment.
06:41On s'inspire toujours des bonnes choses que l'on voit.
06:43Je me suis inspiré des modèles, notamment nord-asiatiques, sur des supply chains très
06:48courtes et sud-asiatiques, capables de répondre à des enjeux de plusieurs filles.
06:52Alors aujourd'hui, vous rayonnez sur la France ?
06:54Oui, tout à fait.
06:55Et vous avez l'intention de rayonner au-delà ?
06:58Qu'à une seule condition, c'est qu'on accompagne nos grands donneurs d'armes.
07:01L'idée n'est pas forcément d'aller alimenter demain un outil industriel capable de livrer
07:05l'armée américaine ou l'armée autre.
07:08L'idée, c'est vraiment d'accompagner, dans le cadre d'un marché de compensation notamment.
07:12Si Naval Group ou si Thalès ou Dassault vont à l'international, on sera capable de les accompagner.
07:17Est-ce que vous trouvez du personnel facilement ?
07:19Facilement, ce n'est pas le bon mot.
07:21Mais malgré tout, si vous êtes, je dirais aujourd'hui, capable de donner un vrai sens
07:28à votre projet, de les projeter justement sur ce long terme, de leur expliquer qu'il
07:34y a une délocalisation du pouvoir et de la prise de décision, je pense qu'aujourd'hui,
07:39quand même, la nouvelle génération reste convaincue que l'industrie est importante.
07:42Donc, on n'a pas tant de mal que ça.
07:44Comment entretenez-vous de bonnes relations avec les donneurs d'ordres ?
07:47Des relations continues ?
07:49L'idée est d'anticiper leurs besoins.
07:52Nous, on est là pour répondre, en fait, principalement à leurs problématiques.
07:54La supply, elle est là pour ça.
07:56Donc, il faut comprendre leurs enjeux, il faut comprendre leurs problématiques, apporter des solutions.
08:00Malgré tout, comme dans toute relation commerciale, il y a évidemment des tensions.
08:04Ce n'est pas toujours simple.
08:05Mais là aussi, il y a un rapport de force à avoir, d'où l'importance de la taille critique à aller chercher.
08:09Comment voyez-vous l'évolution de votre entreprise dans les années à venir, à court et moyen terme, disons ?
08:14Alors, à court terme, il faut qu'on accélère.
08:16Parce que clairement, l'économie de guerre va arriver et va nous demander de mobiliser
08:20beaucoup de ressources pour y répondre.
08:22Il faudra maintenir l'ensemble des positions que nous avons sur les autres filières.
08:25Donc, à court terme, c'est ça.
08:26Sur le moyen terme, je pense qu'il faudra pivoter certaines industries de chez nous
08:31pour accompagner, justement, les futures filières.
08:33Donc, on a des enjeux très forts en termes d'investissement sur la robotique, sur la cyber,
08:40sur la dématérialisation d'un certain nombre de process.
08:44Donc, il y a une vraie transformation, quand même, même de l'outil, entre guillemets, qu'on appelle lourd industriel.
08:48Alors, vous voyez le monde dans les 30 années à venir.
08:51Et vous, dans 30 ans, vous voyez où ?
08:54Je n'en ai aucune idée.
08:55Tant que j'ai la passion et j'ai la foi de ce que je fais, je reste.
08:58Si un jour, je pense que je n'apporterai pas ce qu'il faut à l'entreprise, je partirai.
09:01Vous avez la passion pour un bail, non ?
09:02Je pense.
09:03Merci beaucoup.
09:04Merci.

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