On vous répond sur Franceinfo avec Manuel Bompard, jeudi 27 juin 2024
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00:00France Info, législative 2024, on vous répond.
00:08Et France Info continue de vous donner la parole à trois jours des élections législatives.
00:13Manuel Bompard, coordinateur de la France Insoumise et représentant aujourd'hui du Nouveau Front Populaire,
00:18répond à vos questions aujourd'hui, 0809 40 41 42. C'est le numéro du standard de France Info.
00:23Rendez-vous sur franceinfo.fr pour intervenir en direct.
00:27On accueille tout de suite notre première auditrice téléspectatrice Françoise, qui nous appelle de Bois-Colombes, dans les Hauts-de-Seine.
00:33Bonjour, Françoise. Bonjour. Bonjour, monsieur Bompard. Bonjour, madame Brazia et monsieur Delis.
00:39Donc, j'avais une question. Vous avez parlé d'augmenter les impôts, de faire 14 tranches.
00:45Je n'ai pas trouvé d'informations sur Internet. Vous avez parlé d'accès au-delà de 4000 euros net.
00:53Et je voudrais savoir si c'est par personne ou par ménage. Par exemple, nous sommes un couple de retraités.
00:59Bien sûr, nous n'avons pas 4000 euros chacun de retraite. Mais si nous sommes à deux, nous avons, voilà, juste au-dessus,
01:065000 euros de retraite à deux. Et du coup, est-ce qu'on va être fortement taxés au niveau des impôts ?
01:13Merci, Françoise, pour votre question. Merci beaucoup pour votre question, Françoise.
01:16Donc, je vous rassure immédiatement. Effectivement, notre proposition, d'abord, ce n'est pas d'augmenter les impôts.
01:21C'est d'introduire davantage de tranches pour mettre plus de proportionnalité dans l'impôt sur le revenu.
01:27Et quand nous disons que seules les personnes qui ont plus de 4000 euros net par mois vont payer plus d'impôts qu'aujourd'hui,
01:35ça concerne bien évidemment une personne seule qui gagne 4000 euros et certainement pas un ménage.
01:40Pour un ménage, ça va être à peu près le double. Donc ça ne vous concerne pas, vous, précisément.
01:45Et c'est 92 % des Françaises et des Français qui verraient leur impôt baisser ou rester à l'identique par rapport à aujourd'hui.
01:53Et 8 % des Françaises et des Français qui verraient leur impôt augmenter, sachant que sur ces 8 % d'augmentation,
01:59c'est essentiellement sur les tranches le plus haut du spectre, en quelque sorte.
02:03C'est-à-dire les 0,1 % des plus riches, les 0,01 % des plus riches.
02:07Parce qu'un cadre qui gagne 4000 euros aujourd'hui, est-ce qu'il doit avoir peur de votre arrivée au pouvoir ?
02:11Pas avoir peur. Si il gagne plus de 4000 euros tout seul, sans enfant, il verra son impôt légèrement augmenter.
02:19Mais ce n'est pas pour ça qu'il faut avoir peur. Vous savez, il y a aussi des gens qui trouvent ça normal,
02:22quand ils gagnent un peu plus que la moyenne, et beaucoup plus que la moyenne même quand on gagne 4000 euros déjà,
02:28de contribuer davantage que les autres à la solidarité nationale.
02:32Mais je veux dire que ceux qui verront leur impôt fortement augmenter, c'est ceux, parce que c'est quand même la situation actuelle
02:37qui est inexplicable et insupportable. C'est qu'aujourd'hui, en France, les 0,1 % des plus riches payent moins d'impôts
02:46par rapport à leur revenu que les 10 % des plus riches, par exemple.
02:49Ça, ce n'est pas possible, ce n'est pas acceptable. Donc c'est ça qu'il faut résoudre.
02:52– Mais on sait aussi que plus de la moitié des Français ne sont pas imposables à l'impôt sur le revenu.
02:56Ça veut dire que l'effort va se concentrer encore un peu plus sur une minorité de Français,
02:59pour ce qui concerne l'impôt sur l'envenu.
03:01– Ah ben oui, précisément, je n'ai rien caché sur ce sujet, j'ai dit 8 % des Français, les plus riches,
03:07et en particulier les 1 % des plus riches sur qui l'effort, comme vous le dites, va se concentrer.
03:13Mais moi, je considère que si vous voulez, l'effort, il n'est pas concentré sur eux suffisamment aujourd'hui.
03:17– Et en termes de ressources globales, cette réforme de l'impôt sur le revenu, ces 14 tranches, vous en attendez quel montant ?
03:21– Entre 5 et 10 milliards d'euros de recettes supplémentaires pour le budget de l'État.
03:27Ça inclut une réforme de l'impôt sur le revenu avec les 14 tranches,
03:30et ça inclut aussi une réforme de la CSG pour rendre la CSG progressive.
03:34Et les chiffres que je vous donne sur les 92 %, c'est une simulation qui a été faite tenant compte de ces deux réformes.
03:40– Alors on va prendre la question d'un deuxième auditeur et téléspectateur,
03:45c'est Patrick qui nous appelle du département du Var, me semble-t-il, du côté de Fréjus.
03:51Bonjour Patrick, vous êtes à l'antenne, vous pouvez poser votre question à Manuel Bompard.
03:55– Oui bonjour Monsieur, ceci concerne les étudiants.
03:59Je voulais savoir s'il suffira de s'insérer en fac pour bénéficier du revenu minimum d'environ 1 000 euros,
04:06et avec la suppression de Parcoursup, est-ce que vous vous engagez à ce que chaque étudiant
04:13ait ses voeux satisfaits ou il y aura-t-il des quotas malgré tout ?
04:18– Merci pour la question, d'abord sur la première partie de votre question,
04:23c'est ce qu'on a appelé la garantie d'autonomie dans le programme,
04:27elle s'applique à l'ensemble des jeunes, qu'ils soient étudiants ou pas, jusqu'à 25 ans.
04:31C'est un coût qui est estimé, je crois de mémoire, autour de 12 milliards d'euros,
04:37et la proposition c'est de le financer par une réforme de l'héritage,
04:41et notamment par l'introduction d'un héritage maximum,
04:44c'est-à-dire qu'au-delà, là aussi je veux rassurer les gens qui nous écoutent,
04:48je pense que ça ne les concerne pas, j'en suis même convaincu,
04:51puisque c'est au-delà de 12 millions d'euros de transmission de patrimoine,
04:55où là vous êtes davantage impacté, et la philosophie générale c'est de dire,
04:59il est normal qu'au moment de la transmission, en quelque sorte,
05:01il y ait une transmission de la société, pour aider les jeunes à pouvoir,
05:04par exemple, étudier dans des bonnes conditions,
05:06ne pas avoir besoin de travailler en parallèle de leurs études,
05:09c'est la philosophie générale de cette mesure.
05:10– Mais surtout que là vous dites que ce sera aussi pour les jeunes qui ne font pas d'études,
05:13donc à partir de 18 ans jusqu'à 25 ans, on peut toucher combien ?
05:171000 euros ? C'est la garantie d'autonomie, même si on ne fait rien ?
05:20– Mais on ne fait rien, c'est bien évidemment conditionné à une formation,
05:25c'est conditionné au fait d'être dans un parcours d'études,
05:28bien sûr il y a un conditionnement, on ne fait rien,
05:30mais vous comprenez qu'aujourd'hui on est dans une situation
05:33où il y a une forme d'inégalité face aux études supérieures,
05:36parce qu'il y a des gens qui sont obligés de travailler.
05:38– Il y a Patrick visiblement qui va intervenir.
05:40– Est-ce qu'il suffit de s'inscrire en fac ?
05:43– Non, ce n'est pas forcément la fac,
05:45c'est avoir pris un engagement d'une formation qualifiante,
05:48ça peut être à l'université, mais ça peut être une autre forme de formation.
05:51Et je réponds Patrick à la deuxième partie de votre question,
05:55oui nous sommes pour l'abrogation du système parcours sup,
05:58et pour le fait, et ça, ça passe par l'augmentation massive
06:01du budget de l'enseignement supérieur et de la recherche,
06:03pour faire en sorte que tous les jeunes qui veulent s'inscrire en fac puissent le faire.
06:06– Et en cas de sureffectif, on sait qu'aujourd'hui les universités
06:10font face à des effectifs considérables,
06:13quel est le système si vous abrogez le parcours sup ?
06:17– Tirage au sort, comme ce qui existait avant ?
06:19– Précisément, je vous ai parlé, moi je souhaite qu'il y ait assez de place,
06:23donc c'est pour ça que je vous ai parlé d'une augmentation du budget de l'enseignement supérieur
06:25et de la recherche, non, non, tout le monde ne souhaite pas,
06:27si vous souhaitez qu'il y ait davantage de place,
06:29ça veut dire qu'il faut investir pour qu'il y ait davantage de place dans nos universités.
06:33– Et ça serait effectif dès cette rentrée ?
06:34– Forcément non, on ne va pas augmenter les capacités d'acquête
06:38dans les universités en deux mois, j'en suis d'accord,
06:41donc peut-être qu'il faudra des mesures provisoires pour aller vers cette situation,
06:45mais je ne peux pas vous dire autre chose que je ne suis pas capable,
06:49je pense que personne n'est capable dans ce pays
06:51d'augmenter le nombre de places à l'université en deux mois,
06:54en plein, pendant les Jeux Olympiques,
06:55donc ça oui, forcément il y aura des mesures transitoires,
06:57mais l'objectif c'est que n'importe quel jeune
07:00qui veut pouvoir avoir accès à des études supérieures doit pouvoir y avoir accès,
07:03et je pense que notre société, elle en sortirait grandi.
07:06– Direction le Gard maintenant, où Alain nous attend, bonjour Alain.
07:09– Oui bonjour à tout le monde, bonjour Monsieur Bontemps.
07:11– Bonjour.
07:12– Voilà, je voulais simplement faire un peu de politique fiction
07:15et envisager le second tour, on a assisté depuis quelques mois
07:19à une dédiabolisation du parti d'extrême droite, le RN,
07:23qui prône la préférence nationale,
07:25et parallèlement à une diabolisation des insoumis,
07:28et donc ne craigne-t-il pas Monsieur Bompard que le Front républicain
07:32qui existait auparavant quand un candidat RN était opposé à un candidat républicain,
07:37ne joue pas de la même façon si un candidat d'un Front populaire
07:41est opposé à un candidat RN au second tour de ses élections ?
07:46– Bonjour d'abord Alain, vous avez raison,
07:49et quand j'entends les déclarations aujourd'hui,
07:52y compris si j'en crois la presse jusqu'au Président de la République lui-même,
07:56cette manière de refaire un nini, c'est-à-dire de renvoyer dos à dos aujourd'hui,
08:01on en a parlé au début de l'émission,
08:02l'extrême droite dont tout le monde connaît la nature du projet,
08:06qui est un projet qui rompt avec les principes républicains qui sont les nôtres,
08:09et le projet du nouveau Front populaire, c'est tout simplement inacceptable,
08:13donc est-ce que je le crains ?
08:14Je constate aujourd'hui que les déclarations du camp présidentiel sur ce sujet
08:20sont d'une ambiguïté qui est tout à fait inacceptable,
08:22donc plutôt je les invite à clarifier leurs intentions,
08:25c'est-à-dire à être capable de choisir, y compris aux gens de droite,
08:29parce que, excusez-moi de vous le dire, mais traditionnellement en France,
08:33y compris quand on était par exemple de tradition gaulliste,
08:36on savait faire la différence entre son opposition de gauche et l'extrême droite.
08:39– Donc la démarche qu'a entrepris Marine Tendelier, l'écologiste,
08:42elle a écrit au dirigeant du camp présidentiel en disant
08:45il faut qu'on se voie pour qu'on…
08:47– Elle a raison de le faire, elle a raison de le faire,
08:49pour essayer de mettre la pression et pour essayer de clarifier une ambiguïté
08:54sur l'incapacité à choisir au second tour de la part des macronistes
08:58entre le Rassemblement national et le nouveau Front populaire.
09:00– Et vous Manuel Bompard, il n'y a pas d'ambiguïté,
09:02au cas où la gauche ne serait pas en mesure de l'emporter,
09:04vous appellerez à voter pour les candidats macronistes…
09:06– Non, nous avons toujours tenu le même discours
09:09et j'en reste à la même formule que celle qu'a notamment eu Jean-Luc Mélenchon
09:14entre les deux tours de l'élection présidentielle,
09:16nous dirons à nos électrices et nos électeurs,
09:19pas une seule voix pour le Rassemblement national,
09:21je pense que c'est une position… – Qui a voté blanc.
09:23– Non mais ça c'est les gens qui décident madame,
09:25moi je ne décide pas à leur place.
09:26– Donc vous n'appellerez pas à voter pour le candidat républicain
09:28opposé à l'extrême droite.
09:29– Je vous ai donné la position, pas une seule voix pour le Rassemblement national,
09:32que les macronistes soient capables de dire, comme moi,
09:34pas une seule voix pour le Rassemblement national.
09:36– Mais pardon Manuel Bompard, mais quitte à s'abstenir, quitte à voter blanc ?
09:39– Mais madame, je ne suis pas en train…
09:41moi ce n'est pas moi qui décide à la place des électrices et des électeurs,
09:44donc à eux de décider quelle est la meilleure manière
09:46de faire perdre le Rassemblement national.
09:48Voilà, moi ma position elle est simple, elle est claire,
09:51je dis à mes électrices, mais d'abord ils ne m'appartiennent pas…
09:55– Non mais je vous pose la question parce que vous savez que le vote blanc
09:57ou l'abstention ça ne fait pas forcément perdre le Rassemblement national.
10:01– Ben ça ne le fait pas gagner.
10:02– La mobilisation…
10:03– Si, ça peut le faire gagner.
10:04– Ben si.
10:05– L'abstention ça peut le faire gagner, même le vote blanc.
10:06– Parlez-en donc, dans ce cas-là, parlez-en, je voulais dire…
10:09enfin je ne sais pas, moi je crois que ma position elle ne peut pas être plus claire que ça,
10:11je ne suis pas en train de vous dire ni-ni, vous voyez, je ne suis pas un macroniste,
10:13je suis en train de vous dire non, si vous avez le sentiment,
10:17si vous avez l'impression que, en quelque sorte,
10:20le Rassemblement national peut porter vos valeurs ou vos aspirations,
10:23vous vous faites tromper, donc ne tombez pas dans ce piège-là, voilà.
10:26Mais pardon, j'entends qu'on fasse parfois de la politique fiction,
10:30mais moi mon objectif c'est de gagner,
10:32donc mon objectif ce n'est pas de me positionner pour savoir lequel des deux autres va gagner,
10:36entre les macronistes et le Rassemblement national.
10:38Mon objectif c'est qu'il y ait un gouvernement du nouveau Front populaire qui arrive au pouvoir
10:42et qu'on soit qualifié au deuxième tour dans l'ensemble des circonscriptions
10:45et qu'au deuxième tour on puisse remporter une majorité absolue, ça c'est mon objectif.
10:49Et ensuite vous comprendrez que dimanche soir vous aurez des informations précises
10:53sur la manière avec laquelle on se comportera dans les circonscriptions.
10:55– Et ce sera d'ailleurs une position globale du nouveau Front populaire ?
10:58Tout le monde dans la même position ?
10:59– Je le souhaite oui, je le pense oui.
11:02– Donc personne du Front populaire n'a pas le droit à voter pour un candidat républicain
11:05face à l'extrême droite ?
11:07– Non mais attendez, je ne suis pas en train de vous dire ça là,
11:09je vous ai dit que dimanche soir vous auriez, je faisais référence notamment
11:13à la question d'éventuel désistement dans des triangulaires etc.
11:17puisque je sais que c'est une question qui est au cœur de l'actualité,
11:19je vous dis que moi personnellement je donnerais ma position dimanche,
11:22pour le reste le parti socialiste, le Parti libéral a déjà donné sa position.
11:26– Manuel Bampard vous reste avec nous pour continuer à répondre aux questions des auditeurs
11:29et des téléspectateurs de France Info, parce que là il est 9h17,
11:32on est en retard, c'est l'heure du fil info de Thomas Giraudot.
11:34– Pardon.
11:34À Bruxelles, les 27 dirigeants de l'UE se retrouvent pour nommer les top jobs,
11:39les personnalités à la tête des institutions européennes,
11:42sauf surprise où Ursula von der Leyen va rempiler pour un nouveau mandat à la commission.
11:46La dirigeante estonienne doit devenir la chef de la diplomatie,
11:49un message envoyé à Moscou, Kaya Kalas est très critique à l'égard de la Russie.
11:54Face aux inquiétudes des chefs d'entreprise qui craignent de ne pas pouvoir
11:57augmenter leurs salariés au SMIC, il passera à 1600 euros net
12:00en cas de victoire du nouveau front populaire.
12:02Manuel Bampard assure ce matin sur France Info qu'une caisse de solidarité
12:06sera mise en place des grandes entreprises soutenant les PME
12:09pour appliquer cette augmentation du SMIC.
12:11Le directeur de l'IHU, l'Institut hospitalo-universitaire de Montpellier,
12:14lance un appel à Céline Dion, avec 10 millions d'euros,
12:17il pourrait lancer des recherches et trouver un traitement pour la maladie très rare
12:21dont souffre la star québécoise, le syndrome de la personne raide
12:24qui lui provoque des spasmes musculaires violents.
12:26Et puis la phase de poule de l'Euro de foot s'est terminée,
12:29une seule équipe a fait carton blanc, 3 victoires en 3 matchs,
12:31c'est l'Espagne. L'Aurora, parmi les favoris au titre, affrontera la Géorgie,
12:35qualifiée pour la première fois en 8ème de finale.
12:37Les Bleus, eux, défieront la Belgique lundi.
12:49Avec Manuel Bampard, coordinateur de la France Insoumise
12:51et représentant du nouveau front populaire,
12:52vous répondez aux questions des auditeurs et des téléspectateurs
12:55de France Info ce matin.
12:57Et c'est Clémence qui nous appelle de Bourg-en-Bresse.
12:59Bonjour Clémence.
13:00Oui bonjour.
13:01Je voulais savoir si le nouveau front populaire souhaiterait
13:04conserver la réforme du bac d'Emmanuel Macron.
13:07Alors c'est une bonne question Clémence.
13:10En toute honnêteté, en toute transparence avec vous,
13:13je crois que ce point ne figure pas précisément dans le programme
13:16qui a été élaboré par le nouveau front populaire.
13:20Mais par contre, je peux vous donner la position qui est celle
13:23que personnellement je défends et que défend la France Insoumise,
13:26c'est l'abrogation de cette réforme du bac.
13:29Par contre, il y a un point qui figure dans le programme
13:31du nouveau front populaire, c'est l'abrogation immédiate
13:34de cette fameuse réforme sur le choc des savoirs
13:37qui a été mise en place par Gabriel Attal
13:39et qui, ces derniers mois, a suscité beaucoup de réactions,
13:43beaucoup de mobilisations des parents d'élèves,
13:46des professeurs, des élèves eux-mêmes.
13:49Donc si nous arrivons au pouvoir, c'est une réforme
13:51que nous allons abroger immédiatement.
13:53Voilà ce que je peux vous répondre sur cette question.
13:55– Voilà pour Clémence.
13:56– Alors nous allons prendre un autre auditeur,
13:58nous avons en ligne Jean-Baptiste qui nous appelle de Strasbourg.
14:02Jean-Baptiste, vous avez une question pour Manuel Bompard
14:05qui vous écoute, bonjour.
14:07– Bonjour Monsieur Bompard, j'avais une question qui était simple
14:10par rapport à l'accession de la propriété pour les jeunes d'actifs.
14:13Alors c'est mon cas, je suis âgé de 27 ans
14:16et je pense comme beaucoup, je me pose la question de
14:19est-ce que l'accessibilité à la propriété serait plus ou moins facile
14:23si vous passez au pouvoir ?
14:27Ou du moins, qu'est-ce que vous proposez pour les jeunes actifs
14:31pour pouvoir accéder à la propriété ?
14:33– D'abord merci pour la question.
14:36Je pense que dans le programme aujourd'hui,
14:38il n'y a pas de mesures de dispositifs spécifiques sur cette question
14:42mais il y a des dispositifs qui ont un impact sur cette question.
14:45Aujourd'hui on sait qu'on est confronté à une crise du logement
14:49notamment parce qu'on n'a pas construit suffisamment de logements,
14:53qu'on a des problèmes de rénovation thermique des logements par exemple
14:56donc il y a l'idée d'avoir un grand plan de développement
14:59du logement social en particulier mais pas seulement
15:02et tout le monde sait que si vous développez du logement social
15:05vous allez aussi baisser la pression sur le parc privé.
15:08– Mais ça va prendre des années, on n'a pas assez de logements sociaux.
15:11– Je suis d'accord, c'est pour ça qu'il faut en construire davantage.
15:13– Oui, c'est pas une réponse immédiate.
15:15– Mais attendez, j'ai répondu en toute transparence,
15:17à ma connaissance il n'y a pas de dispositif spécifique.
15:20Moi je porte la parole d'une coalition,
15:22donc je ne vais pas inventer des mesures au milieu.
15:24Donc j'entends qu'il y a un sujet sur cette question,
15:27je vous dis qu'il y a d'autres dispositifs dans notre programme
15:29qui ont un impact sur cette question.
15:30J'ai parlé de ce qui était dans notre programme,
15:32c'est-à-dire le développement de la construction des logements sociaux.
15:34Je pense que tout ce que nous mettons dans le programme
15:37en matière en particulier d'augmentation des ressources, des salaires,
15:40vous me parlez des jeunes actifs en particulier,
15:42il me semble que leur permettre d'avoir accès à un emploi,
15:45d'avoir accès à des revenus plus importants
15:47que ceux à quoi ils ont accès aujourd'hui,
15:49c'est aussi faciliter le fait qu'ensuite ils puissent,
15:51s'ils le souhaitent, accéder à la propriété.
15:53Voilà, maintenant j'entends qu'il y a une question
15:55qui manifestement n'est sans doute pas traitée en entier dans le programme.
15:58Il faut quand même comprendre qu'Emmanuel Macron nous a laissé
16:00quatre jours pour élaborer notre programme,
16:02donc je pense qu'il faut avoir l'honnêteté, la sincérité
16:04de reconnaître que toutes les questions n'ont pas pu être tranchées.
16:06Mais comme nous souhaitons reparlementariser la vie politique,
16:09j'entends que sur la question du logement,
16:11sujet sur lequel il n'y a pas eu une seule proposition de loi
16:14à part un truc soi-disant anti-squat pour favoriser les expulsions
16:18qui ont été déposées à l'Assemblée Nationale ces dernières années,
16:20une majorité du Nouveau Front Populaire le fera.
16:22Là, il propose les générations des prêts notaires jusqu'à 250 000 euros.
16:25On peut se poser la question s'il pense que c'est une bonne idée,
16:27pourquoi il ne l'a pas fait avant,
16:29mais de toute façon, dès que M. Gabriel Attal fait des propositions,
16:31tout le monde se pose la question de savoir
16:33pourquoi, s'il pense que c'était si important,
16:35il ne l'a pas fait précédemment.
16:37Donc voilà, j'ai essayé de répondre, Jean-Baptiste,
16:39en honnêteté, en transparence sur ce qu'il y a dans le programme
16:41et ce qu'il n'y a pas.
16:43Bon, il va falloir attendre un peu, alors, du coup, Jean-Baptiste.
16:45Patrick, dans l'Aude, a une question pour vous, Emmanuel Bompard.
16:49Bonjour, Patrick.
16:51Bonjour, Emmanuel. Bonjour, Madame. Bonjour, Emmanuel Bompard.
16:54Alors, je suis dans l'Aude, 10 200 fontaines à côté de Barthélemy,
16:58pas dans l'Aude. Dans l'Aude.
17:00Une lettre de différence.
17:02Emmanuel Bompard, ma question est la suivante.
17:05Je suis heureux que le Nouveau Front Populaire puisse exister.
17:10Est-ce que les formations politiques et associatives
17:15et autres qui le composent sauront garder ce même esprit
17:20si, imaginons le pire, l'ERN prend le pouvoir ?
17:24Et qu'il n'y ait pas d'hégémonie entre les uns et les autres
17:28pour donner ce qui me semble juste à nous autres
17:33qui avons souffert et qui souffront terriblement
17:38de ce système ultralibéral ?
17:41Merci d'abord pour la question.
17:44D'abord, je dois vous dire, c'est pas de la langue de bois,
17:46mais je préfère le dire quand même, que notre objectif aujourd'hui,
17:49c'est d'abord de tout faire pour que la RN ne puisse pas s'emparer du pouvoir
17:53et qu'il nous reste quelques jours de campagne.
17:55Et moi, je m'adresse aux gens qui nous écoutent.
17:57Mobilisez-vous, allez voter.
18:00Il y a des taux de participation qui s'annoncent plus importants
18:03que ce qu'on a observé à la dernière élection législative,
18:05mais beaucoup plus faibles, par exemple, que ce qu'on a pu observer
18:08au premier tour de la dernière élection présidentielle.
18:10Donc, il y a encore du travail pour convaincre les électrices et les électeurs
18:13de se mobiliser aujourd'hui.
18:14C'est en quelque sorte le dernier jour pour faire une procuration
18:16si vous ne pouvez pas voter.
18:17Maintenant, pour répondre à votre question,
18:19moi, en tout cas, je souhaite que le rassemblement,
18:22et vous avez raison de le préciser,
18:23qu'il n'est pas qu'un rassemblement des formations politiques,
18:25mais un rassemblement dans lequel s'impliquent aussi des syndicalistes,
18:28des militants associatifs, des personnalités,
18:30du monde de l'art et de la culture, des intellectuels, des économistes.
18:33On m'a beaucoup parlé d'économie et de notre programme aujourd'hui,
18:36et c'est très bien.
18:37Je rappelle que ce programme est le seul qui, aujourd'hui,
18:39a reçu le soutien de plusieurs centaines d'économistes.
18:41Donc, sur la crédibilité de notre programme...
18:42On est beaucoup prenu de ce que dit Patrick, en fait.
18:44Il se demande si ça va durer, cette coalition.
18:46On peut détailler une réponse de temps en temps.
18:47Oui, vous le faites depuis tout à l'heure.
18:49Je vous dis juste que, d'abord, c'est important de préciser
18:51la spécificité de ce rassemblement.
18:53Je ne vous dis pas ça pour perdre du temps,
18:55je vous dis ça parce que ça me paraît important
18:56pour la suite de la réponse.
18:57Donc, oui, Patrick, si, par malheur, l'extrême droite
19:00devait s'emparer du pouvoir, je souhaite que cette dynamique
19:03de rassemblement, elle se poursuive pour s'y opposer,
19:06pour empêcher les mauvais coups que l'extrême droite
19:08va vouloir infliger au pays, pour le faire reculer.
19:11On parlait de la déclaration de Marine Le Pen tout à l'heure.
19:14Oui, bien sûr qu'il y aura de la résistance dans la rue,
19:16ça sera nécessaire parce que c'est beaucoup de mauvais coups
19:19qui vont tomber sur les gens.
19:20Vous l'avez vu, par exemple, quand le Rassemblement national
19:23propose d'interdire de certains emplois les Français
19:27qui sont binationaux, ça représente plus de 3 millions
19:30de Français qui seraient concernés dans cette situation.
19:32On aura besoin de résister.
19:33La proposition, pour être précis, du Rassemblement national,
19:35vise ce qu'ils appellent, eux, des postes stratégiques,
19:37notamment du côté de l'alliance.
19:39Ce n'est pas 3 millions de personnes, c'est juste pour être factuel.
19:41Est-ce que vous êtes au courant qu'au début de l'année,
19:43cette année, en janvier 2024, le Rassemblement national
19:46a déposé une proposition de loi à l'Assemblée nationale ?
19:48La première signataire était Marine Le Pen,
19:50dans laquelle il voulait modifier la Constitution
19:52pour permettre d'appliquer ce principe à l'ensemble des emplois
19:55de l'administration publique, y compris des missions
19:58de services publics.
19:59Y compris, par exemple, des journalistes de France Info,
20:01qui, s'ils ont une double nationalité, pourraient,
20:04si le Rassemblement national le décidait,
20:06ne plus pouvoir occuper cet emploi.
20:07Là, ça devrait indigner, et je peux vous dire
20:09que ça a choqué beaucoup de gens.
20:10Mais le RN a dit qu'il avait changé d'avis.
20:11Oui, mais le RN, dans cette campagne,
20:13dit tous les jours qu'il a changé d'avis sur un sujet.
20:15Donc, ils ont changé d'avis sur tout,
20:17et tout le monde se rend compte à quel point
20:19leur programme est tout simplement inapplicable,
20:21mais il est dangereux, parce qu'il y a ce qu'on dit
20:23dans les campagnes électorales, et il y a ce qu'on fait
20:25une fois qu'on arrive au pouvoir.
20:26Et quand on est le RN, quand on est capable
20:28de changer aussi vite dans la campagne,
20:29malheureusement, on est capable de changer aussi,
20:31aussi vite une fois au pouvoir.
20:32Marine Le Pen, justement, vous en parliez.
20:34Je vais me faire le porte-parole d'une question
20:36qui nous est posée par une auditrice par Internet,
20:38Rosa, qui fait allusion aux propos de Marine Le Pen
20:41ce matin.
20:42Je cite Marine Le Pen.
20:43Chef des armées, dit-elle, donc à propos
20:45du président de la République.
20:46C'est un titre honorifique, puisque c'est le Premier ministre
20:49qui tient les cordons de la Bourse.
20:50Ce n'est pas une question, évidemment,
20:51ce n'est pas un sujet innocent dans le contexte
20:53qu'on connaît en Europe.
20:54Est-ce qu'en cas de cohabitation, effectivement,
20:57c'est le Premier ministre, de fait, qui décide
20:59de la politique militaire de la France,
21:01politique de défense.
21:02Est-ce que chef des armées, c'est un titre
21:04purement honorifique ?
21:05C'est la Constitution.
21:06La Constitution, elle dit que, par exemple,
21:08l'engagement de forces armées doit se faire
21:12par un vote à l'Assemblée nationale, par exemple.
21:14Normalement, si on précise de manière,
21:16si on applique de manière très claire
21:19la Constitution.
21:20Donc oui, de ce point de vue-là, c'est vrai
21:23que si le gouvernement du Nouveau Front Populaire
21:25arrive au pouvoir demain, il est en charge aussi
21:28de la politique de défense nationale.
21:30Ça, c'est une certitude.
21:31Maintenant, vous savez très bien que dans une situation
21:33de cohabitation, il faut faire en sorte,
21:35notamment sur les prises de parole internationales,
21:38d'avoir en gros le même discours, parce que sinon,
21:40vous affaiblissez la parole de la France
21:42sur la scène internationale.
21:43Il faut être capable de faire preuve de responsabilité
21:45et nous serions capables de faire preuve
21:47de responsabilité dans ces circonstances.
21:49C'est le Premier ministre qui décide, dites-vous,
21:50effectivement, et là se repose la question
21:52de qui ? Alors à gauche, puisqu'on l'a vu
21:54pendant la campagne européenne, il y a de fortes dissensions,
21:56notamment dans l'attitude et dans le soutien
21:58à l'Ukraine, très concrètement, en matière
22:00de livraison d'avions, d'armes, etc.,
22:02entre la campagne qui a mené Raphaël Glucksmann
22:04et celle qui a mené les Insoumis.
22:05Donc ce n'est pas forcément la même politique
22:07à l'endroit de l'Ukraine, selon que le Premier ministre
22:09en question soit insoumis ou soit socialiste.
22:11Mais on porte le même programme
22:13dans cette campagne, vous êtes d'accord.
22:15Et dans ce programme, la question
22:17de notre politique vis-à-vis de l'Ukraine
22:19est précisée, c'est-à-dire que nous soutenons
22:21le peuple ukrainien
22:23face à l'agression inacceptable
22:25de Vladimir Poutine, nous sommes d'accord
22:27Y compris donc les envois d'avions
22:29qui ont été promis par Emmanuel Macron au président Zelensky ?
22:31Attendez, nous sommes d'accord
22:33avec le fait d'aider les Ukrainiens
22:35à se défendre et nous avons des lignes rouges.
22:37Et les lignes rouges, il me semble
22:39qu'elles sont communes, c'est par exemple le fait que
22:41on n'envoie pas de troupes françaises
22:43au sol en Ukraine.
22:45Pour le reste, vous avez
22:47volontairement
22:49omis de rappeler
22:51que ce n'est pas seulement le Premier ministre
22:53qui le décide, c'est l'Assemblée nationale.
22:55Et vous avez omis volontairement
22:57de le rappeler pour pouvoir concentrer votre question
22:59sur la personne qui serait Premier ministre.
23:01Sauf qu'à partir du moment où c'est l'Assemblée nationale
23:03qui le décide, Renaud Delis,
23:05donc on n'a pas de difficultés sur ce sujet.
23:07Mais vous avez omis de me répondre si vous parlez sur les avions.
23:09J'allais y venir.
23:11Précisément si c'est à l'Assemblée nationale
23:13que ça se décide, s'il doit y avoir
23:15des nuances entre nous, par exemple,
23:17moi sur les avions, je vous réponds, si elles permettent
23:19de frapper le sol russe, je n'y suis pas
23:21à titre personnel, et je crois que c'est la position de la France insoumise,
23:23favorable.
23:25S'il y a des nuances
23:27sur ce sujet,
23:29puisqu'il y a des nuances
23:31sur ce sujet,
23:33et elles existent, c'est une vérité,
23:35puisque je vous dis que c'est l'Assemblée nationale qui doit être
23:37réhabilitée dans ce rôle par rapport à ce qu'a fait Emmanuel Macron,
23:39ces nuances pourront être traitées
23:41dans le cadre du débat parlementaire.
23:43On n'a plus le temps, malheureusement.
23:45Je suis désolé pour les auditrices et les auditeurs.
23:47Désolé, on n'a plus le temps,
23:49mais merci à vous, Manuel Bompard,
23:51coordinateur national de la France insoumise,
23:53et représentant du Nouveau Front Populaire
23:55d'avoir répondu aux questions.
23:57Le premier tour, je le rappelle, le premier tour des élections
23:59législatives, c'est dimanche.
24:01Allez voter !