• il y a 6 mois
Ce mois-ci, Patrick Chêne s'intéresse au handicap et à l'apport du sport pour faire changer les mentalités. En compagnie de Fred Weis (ex-basketteur pro et papa d'un enfant autiste), Yanis Bacha (membre du Think Tank Sport et Citoyeneté), Trésor Makunda (multiple médaillé paralympique en athlétisme) et Quentin Caleyron (pilote de Raphaël Beaugillet en cyclisme sur piste), Patrick Chêne tentera d'apporter des réponses à la question : "le sport peut-il changer le regard sur le handicap ?".

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Sport
Transcription
00:00♫ Générique de fin ♫
00:17Bonjour à tous, vous êtes sur Sport en France et vous avez raison, c'est votre rendez-vous avec les grandes questions du sport.
00:22Aujourd'hui, le thème, le sport, peut-il changer le regard sur le handicap ?
00:28Alors, moi, ce qui me plaît, je vais vous faire une petite confidence, sur ce plateau, il y a quatre invités,
00:32et jusqu'à maintenant, on a bien rigolé, et on a même eu des débats un peu chauds,
00:37et le sport, c'est la vie, c'est ça pour moi, et lorsqu'on parle de sport handicap, de handisport, si vous préférez,
00:45on évite le pathos, parce que le sport, c'est la vie, et la première question que je vais poser à mes invités,
00:50c'est que, lorsqu'on est en situation de handicap, justement, est-ce que le sport, c'est pas encore plus la vie ?
00:58Et, après vous avoir présenté mes invités, d'abord Yannick Bachat, ancien conseiller ministériel,
01:04qui fait partie du think-tank Sport et Citoyenneté, qui a été journaliste aussi,
01:08il est avec nous en tant que spécialiste, évidemment, du handicap.
01:13Fred Veil, c'est avec nous, Fred, 100 sélections en équipe de France, pas 99, pas 101, 100, ça, c'est bien joué, Fred.
01:20Évidemment, vainqueur de la Coupe Corail, médaille d'argent à Sydney, on s'en souvient, en 2000 avec l'équipe de France,
01:26et puis une très belle carrière, et puis sa victoire préférée, c'est peut-être aussi une médaille de bronze à Belgrade en 2005,
01:32qui avait été assez chaude, voilà, un très très beau parcours.
01:37Multimédaillé paralympique, trésor, Makunda est avec nous également, athlète malvoyant, spécialiste du sprint, 400 mètres avec Guide.
01:46Et puis, Quentin Caleron, alors, Quentin, ex-rider BMX, il devient pilote, il découvre un peu ce monde,
01:52puisqu'il va être le pilote de Raphaël Bogillet en cyclisme sur piste malvoyant,
01:57donc on va essayer de comprendre comment les athlètes valides peuvent rencontrer et vivre des expériences formidables
02:04avec les athlètes en situation de handicap.
02:07Je reviens à ma première question, chers amis, le sport c'est la vie, est-ce que ça l'est pas encore plus,
02:12et je m'adresse à Trésor, Makunda, est-ce que c'est pas encore plus la vie quand on est en situation de handicap,
02:18est-ce que c'est pas ce qui, justement, vous, j'allais dire, vous rebranche avec le monde, avec la vie sociale, etc.
02:27Déjà, bonjour à tous, déjà, il faut savoir que le sport c'est déjà un super vecteur pour énormément de problématiques,
02:36et le sport c'est quelque chose qui permet à beaucoup de personnes, soit des personnes qui sont en difficulté,
02:43ou des personnes qui se cherchent de pouvoir s'émanciper,
02:48et donc quand on a un handicap, on va dire que le sport c'est un des facteurs qui est sans oublier,
02:56parce que quand je dis un des facteurs c'est parce que je n'oublie pas la famille, parce que je n'oublie pas la société qui nous entoure,
03:01mais c'est vrai que le sport c'est quelque chose qui permet à une personne qui a un handicap de pouvoir s'émanciper,
03:07et surtout quand tu fais du sport de haut niveau comme moi, comme nous tous qui sommes là autour du plateau,
03:12ça permet de pouvoir rencontrer du monde, ça permet de pouvoir montrer qu'on peut être performant en ayant un handicap,
03:20et surtout ça permet de pouvoir être reconnu dans la société.
03:24Aujourd'hui, le sport, et le sport de haut niveau, à travers mes résultats, mes médailles, ça m'a ouvert énormément de portes,
03:31et donc ça c'est nullement négligeable.
03:35Alors ça c'est, on parle du haut niveau, du très haut niveau, Fred Weiss avec vous,
03:39je ne vais pas parler de très haut niveau, de ce que vous avez été comme basketteur,
03:42mais de la simple relation avec le jeune ou le sportif en situation de handicap, avec le monde du sport.
03:51Vous, vous allez me raconter votre histoire, comment, Fred, avez-vous été sensibilisé,
03:56qu'est-ce qui a fait dans votre vie que vous avez été sensibilisé et investi aujourd'hui dans le sport en situation de handicap ?
04:03C'est assez simple, j'ai un enfant qui est autiste, donc forcément j'aime le basket, mon enfant est autiste,
04:09j'avais envie de trouver un lien et de trouver des solutions pour gagner de l'argent surtout,
04:12parce qu'on a toujours besoin d'argent dans les centres pour les autistes et pour les déficients mentaux en général,
04:17et pour le handicap en général, et donc on a créé des camps de basket,
04:20et on a réussi à intégrer dans nos camps de basket du basket fauteuil, ce qu'on appelle du basket roulette,
04:25parce que nous je trouve que le basket fauteuil c'est un peu péjoratif, donc on a les claquettes,
04:29vous savez que les claquettes chaussettes c'est nous qui avons inventé un peu les basketteurs,
04:32et on a les basketteurs roulettes, et donc c'est vrai qu'on cohabite tous ensemble pendant les camps de basket,
04:37et c'est là, moi je suis très impressionné par Trésor, parce que pour moi je vois un athlète là,
04:41je vois un vrai athlète, et quand je vois mes basketteurs jouer, je vois des basketteurs,
04:46je vois pas de fauteuil, je vois pas de handicap, ils s'éclatent, ils se chambrent, c'est pas permis,
04:51et ils passent des bons moments ensemble, de convivialité, en apprenant ce qu'est le handicap,
04:55parce qu'on a souvent peur de ce qu'on connaît pas, et un peu apprendre à connaître le handicap,
04:59ça aide à des relations plus saines.
05:01Alors, il y a le très haut niveau, mais il y a aussi, on peut s'équilibrer, on peut s'épanouir,
05:07lorsqu'on est en situation de handicap, en pratiquant un sport, d'une manière associative, comme vous et moi j'allais dire.
05:12– Je pense que c'est important, justement, pour moi, quand on fait du sport,
05:15il n'y a pas de couleur, il n'y a pas de religion, il n'y a pas de handicap, on est tous des sportifs,
05:19et donc bien sûr qu'on s'épanouit, mais on a toujours envie de gagner,
05:22un sportif qui n'a pas envie de gagner, il ne faut pas qu'il fasse du sport.
05:25– Coubertin a dit une drôle de bêtise.
05:27– Honnêtement, je suis complètement opposé à cette phrase.
05:30– Tu sais que j'ai rencontré sa fille, et elle disait que, en fait, cette phrase,
05:33il ne l'a jamais sortie, apparemment c'est un quiproquo.
05:36– En fait, il aurait dit, ceux qui perdent, c'est des losers, apparemment.
05:40– Il aurait répété, il aurait rajouté, les femmes dans un stade, ouais.
05:45– Moi, apparemment, ce que j'ai rencontré, j'ai dit, mais attends, attends,
05:49il faut revenir sur cette phrase-là que ton père a dit,
05:51et elle m'a dit, non, je t'assure, mon père n'a jamais dit cette phrase,
05:53apparemment, il y a eu un quiproquo par rapport à une personne que son père a rencontrée,
05:57un évêque ou je ne sais pas qui avait dit cette phrase-là,
06:00et après, ça a été rapporté que c'est son père qui a sorti cette phrase-là.
06:04C'est pour ça qu'il ne faut pas de religion dans le sport, c'est mieux.
06:06– Je me souviens de Frédéric Cantin, le championnat du monde d'athlétisme en 1999 à Séville,
06:11avec la ministre de l'époque qui lui dit, c'est bien, elle avait terminé 5e, je crois,
06:16et la ministre lui dit, c'est très bien, c'est une belle performance,
06:18et elle l'avait engueulée, elle lui dit, non, c'est pas bien.
06:20– Et elle avait raison.
06:21– Et ça, qu'on soit en situation de handicap ou non,
06:25si on n'a pas envie de gagner, il ne faut pas faire de sport,
06:27si on n'a pas envie de se dépasser.
06:28– C'est exactement l'envie de se dépasser, et c'est vrai que moi,
06:30je suis très impressionné par les basketteurs en fauteuil,
06:33donc les roulettes, parce qu'ils ont envie de se dépasser peut-être plus que les autres.
06:36Parce que déjà, pour faire du sport, l'accès au sport est plus compliqué,
06:40il faut avoir un fauteuil de sport, de basket, etc.
06:42Donc je suis très impressionné,
06:44et tous les jeunes qui partagent mes camps ont cette impression.
06:47– Juste pour vous dire ce que disait Fred,
06:48c'est que par rapport à ta question que tu viens de poser,
06:51elle est vraiment intéressante aussi au niveau de l'intégration.
06:53Moi, par exemple, le sport, ça m'a permis de pouvoir m'intégrer
06:56quand j'étais tout petit, quand j'étais un enfant.
07:00L'intégration dans les jeux, le sport, c'est vraiment un facteur d'intégration.
07:04Et comme quand tu poses la question, est-ce que le sport est source de vie ?
07:08Je suis absolument d'accord dans le sens où, peut-être si je n'étais pas sportif,
07:12ça aurait été beaucoup plus compliqué pour moi de m'intégrer dans les jeux.
07:15Parce que jouer au foot, oui, tout le monde dans la cour du réquet joue au foot.
07:19Donc si tu veux t'intégrer, il faut que tu joues.
07:21Et donc voilà, c'est vraiment pour moi un vrai vecteur,
07:24et comme tu disais, par rapport à les camps que vous mettez en place,
07:27je suis sûr que ça permet à ces jeunes de pouvoir s'épanouir et se dire,
07:32on fait du sport ensemble, on est ensemble.
07:35– Alors Yanis Bachar, on parlera dans la deuxième partie de cette émission
07:39de ce que font les pouvoirs publics, de ce qu'on peut faire encore mieux,
07:42mais ça doit quand même être réconfortant d'entendre des discours comme ça.
07:45– Totalement, après le parcours de ces deux sportifs,
07:49non Fred Veitch, que j'ai regardé avec des jeunes enfants à Sydney en 2000,
07:53ou encore Tristan Makhounda, mais le sport ce n'est pas seulement pour gagner.
07:58Le sport c'est aussi entretenir son corps, c'est aussi mieux connaître son corps.
08:03Et pour une personne handicapée c'est fondamental de mieux se connaître,
08:06de pouvoir aussi s'entretenir.
08:08Il y a beaucoup de personnes handicapées qui permettent,
08:10de par le sport santé, on l'a vu avec le sport sur ordonnance,
08:13de pouvoir faire du sport pour surmonter des maladies.
08:16On le voit d'ailleurs avec le cancer, une anecdote,
08:19il y a un club de rugby aujourd'hui, Roly-Caron, non loin de Toulouse,
08:22qui propose à des femmes qui sont en rémission de cancer du sein,
08:26de pouvoir faire du sport car en faisant des passes de rugby en fait,
08:30on entretient sa cage thoracique et donc c'est…
08:33– Yanis, je rebondis sur ce que vous venez de dire, il existe aussi,
08:35et parce que voilà, cette relation entre le sport et la maladie, moi me passionne,
08:40et c'est vrai que les chiffres sont ahurissants,
08:42sur les rechutes, vous faites du sport, vous avez 25% de risque de moindre rechute.
08:45– Bien sûr. – C'est prouvé.
08:47Et pour le cancer du sein, il existe, et j'ai eu l'occasion d'y participer à Avignon,
08:52aussi des épreuves de… – De rameurs.
08:55– Mais on a financé des avions, je ne sais plus comment ils appellent ça d'ailleurs.
08:59– Des rameurs.
09:00– Voilà, et c'est le même geste, c'est ce geste qui fait qu'il y a une reconstruction
09:05entre guillemets du corps qui passe justement par ces effets, ces efforts sportifs.
09:09– Bien sûr.
09:10– Mais quand on disait tout à l'heure, il faut avoir envie de gagner,
09:13et c'est de gagner même contre soi-même, il ne s'agit pas de battre les autres,
09:16il s'agit de se dépasser et de battre les autres.
09:18– Surtout soi-même.
09:19– Moi j'ai envie de donner la parole à Quentin Caleron.
09:21Alors Quentin, comment d'abord, parce que souvent,
09:25le fait de s'impliquer dans une association ou dans une guéconque action,
09:30ça vient d'un hasard.
09:31Comment vous, Rider BMX, vous vous trouvez aujourd'hui
09:35à vous lancer dans une aventure de pilote sur piste
09:38avec Raphaël Bougillet qui est malvoyant et athlète de haut niveau ?
09:43– Ça est arrivé progressivement, moi déjà j'ai commencé par le BMX,
09:47donc un sport très différent de la piste en apparence,
09:51et en même temps c'est quand même un sport qui a des liens d'explosivité.
09:57– C'est du vélo déjà.
09:58– Déjà c'est du vélo, donc forcément ça a quand même un lien,
10:01même si c'est très différent, le BMX c'est très spectaculaire,
10:07acrobatique on va dire, en fait les qualités physiques
10:12sont assez similaires dans l'explosivité,
10:15donc moi en fait j'ai eu beaucoup de blessures au BMX
10:19et j'en avais un peu marre de détruire mon corps,
10:23donc voilà, on m'a proposé d'intégrer l'équipe de France de cyclisme sur piste en 2017
10:30et ça a plutôt bien marché très rapidement,
10:34donc je suis resté jusqu'au jeu de 2020, j'ai failli être sélectionné,
10:40ça s'est joué à très peu, donc malheureusement je n'ai pas réussi à aller au jeu,
10:46donc forcément c'était une déception,
10:49et je connaissais Raphaël Bogilet qui roulait avec François Pervis,
10:55donc ils ont fait les Jeux Paralympiques ensemble
10:57et ont ramené une médaille de bronze,
10:59donc moi je les voyais un peu à l'entraînement
11:02et je me suis beaucoup intéressé au tandem
11:04et je m'étais toujours dit en fin de carrière
11:07j'aimerais beaucoup pouvoir avoir cette expérience
11:11que je trouvais vraiment très impressionnante
11:14et en fait après les Jeux,
11:19l'équipe de France m'a clairement fait comprendre qu'ils ne voulaient pas me garder,
11:23donc moi j'ai appelé Raphaël,
11:25on était déjà un petit peu en contact,
11:28c'est vrai que Raphaël cherchait un pilote
11:30parce qu'il savait que François ne voulait pas continuer,
11:34donc voilà, ça s'est fait comme ça,
11:36et on a débuté en novembre.
11:38Quelles sont les ambitions alors ?
11:40Une médaille aux Jeux Paralympiques à Paris,
11:43donc ce qu'il y a de bien,
11:45c'est qu'on a quand même un peu de temps
11:47par rapport à ce que Raphaël a eu avec François,
11:50c'était très court,
11:52donc voilà, c'est un beau projet
11:55et je suis vraiment content d'en faire partie en tout cas.
11:59Parlons un peu de la relation,
12:01peut-être Trésor peut nous raconter,
12:03avec son guide justement,
12:05alors vous vous dites pilote sur le vélo ?
12:07Oui, c'est ça,
12:08donc le pilote et le stalker,
12:10Raphaël.
12:12Et Trésor, vous dites guide ?
12:14C'est vrai qu'on a eu un échange tout à l'heure avec Quentin
12:17par rapport aux parallèles qu'on peut faire
12:20entre le guide et le pilote,
12:23et l'athlète et...
12:25Comment on dit ?
12:27Le pilote et le stalker.
12:29Donc on faisait un petit parallèle
12:31et c'est vrai que l'image a été super belle
12:33parce que dans les deux cas,
12:35on a ce lien entre le valide
12:38et la personne malvoyante,
12:41parce que dans ce cas c'est ça,
12:43et vraiment créer le lien entre les deux,
12:46même si nous on estime que c'est deux univers
12:48qui sont similaires,
12:50on est ensemble,
12:51mais c'est vrai que ça montre cette image
12:53qui est vraiment belle.
12:54Après la relation, je pense qu'elle est quand même
12:56très similaire, très proche.
12:58Moi par exemple, j'estime que mes guides
13:00c'est des amis, c'est des potes avant tout,
13:02parce que s'il n'y a pas cette relation d'amitié,
13:04il est beaucoup plus complexe de pouvoir créer ce lien
13:07entre parenthèses professionnel sur la piste,
13:10et donc nous on a beaucoup d'échanges,
13:12on a beaucoup de choses
13:15qui nous permettent de pouvoir
13:17créer cette relation
13:19forte d'amitié,
13:21parce qu'il n'y a pas toujours des bons moments,
13:23il y a des moments où c'est beaucoup plus compliqué,
13:25et on passe beaucoup plus de temps
13:27ensemble,
13:29sur les pistes, à droite et à gauche,
13:31qu'avec nos familles,
13:32donc cette relation elle est vraiment importante,
13:34elle est vraiment importante,
13:36et je pense que vous c'est pareil,
13:37c'est avant tout que nous on a beaucoup d'amitié.
13:39C'est pareil, et je suis entièrement d'accord avec toi,
13:41on est partenaire sur la piste,
13:43mais aussi en dehors.
13:45Par exemple,
13:47quand Raphaël il vient,
13:49Raphaël habite à Blois,
13:51c'est pas à côté du vélodrome,
13:53il y a deux heures pour venir,
13:55donc des fois il reste sur Paris,
13:57et des fois il reste chez moi,
13:59et moi c'est clairement
14:01comme ça que je voyais l'expérience aussi,
14:03c'est de créer une amitié,
14:07et je pense que
14:09Trezor a raison,
14:11on sera vraiment meilleurs
14:13en étant amis, et ensemble,
14:15et en créant des vrais liens.
14:17Moi j'ai une question par rapport à ça,
14:19est-ce que c'est pas difficile
14:21de mettre son égo de côté
14:23pour accompagner quelqu'un ?
14:25Moi personnellement, j'ai pas du tout
14:27ressenti ça,
14:29en fait,
14:31déjà la performance,
14:33c'est ce qu'on discutait avec Trezor,
14:35en fait la performance
14:37au niveau des temps en valide
14:39et en paralympique,
14:41paracyclisme on va dire,
14:43les temps sont,
14:45les records mondiaux sont les mêmes.
14:47Oui mais justement,
14:49tu travailles pour quelqu'un,
14:51tu seras mis en avant,
14:53mais beaucoup moins que l'athlète.
14:55Après forcément,
14:57il y a cet aspect là,
14:59après,
15:01les noms sont cités,
15:03autant le guide,
15:05le pilote que le stalker,
15:07moi personnellement,
15:09j'ai pas ressenti ça en tout cas,
15:11pour le moment,
15:13après, bon voilà,
15:15je suis clairement conscient
15:17que c'est notre performance
15:19à nous deux,
15:21mais c'est forcément Raphaël
15:23qui sera plus mis en avant que moi,
15:25bon,
15:27il faut l'accepter aussi.
15:29Si tu veux être un bon guide,
15:31c'est quelqu'un aussi qui a eu
15:33cette volonté de se dire,
15:35peut-être mon projet individuel,
15:37je le mets au profit
15:39de la performance collective,
15:41c'est ce qu'on dit tout à l'heure.
15:43Si tu veux être un bon guide,
15:45c'est quelqu'un aussi qui a eu
15:47cette volonté de se dire,
15:49peut-être mon projet individuel,
15:51je le mets au profit de la performance collective,
15:53c'est ce qu'on dit tout à l'heure.
15:55– C'est ce qu'on appelle l'altruisme.
15:57– Après l'égo, tu l'as quand même
15:59parce que t'as envie de gagner.
16:01– Je vais rebondir un peu
16:03sur ce que vous disiez tout à l'heure,
16:05le coubertin,
16:07qu'on fait du sport pour gagner,
16:09moi personnellement,
16:11très honnêtement,
16:13ma femme le dira mieux que moi,
16:15c'est une horreur,
16:17mais par contre, je ne suis pas forcément d'accord,
16:19on ne fait pas que du sport pour gagner,
16:21il y a des gens qui font du sport
16:23pour plein de raisons,
16:25et il faut aussi
16:27penser à ça,
16:29moi j'ai connu des personnes
16:31qui font ça juste pour s'entretenir.
16:33– Mais Raphaël Bougillat,
16:35si vous lui dites ça, il va vous dire
16:37non, ça ne va pas garçon.
16:39– Encore une fois,
16:41vous vouloir être le meilleur et gagner,
16:43ce n'est pas forcément contre les autres.
16:45– Exactement.
16:47– Vous gagnez contre soi-même,
16:49c'est déjà un vrai combat.
16:51– C'est ce que je dis toujours,
16:53le sport c'est un peu comme dans la vie,
16:55il faut se fixer des objectifs
16:57et c'est ça qui guide,
16:59si l'objectif c'est de perdre du poids,
17:01c'est un très bel objectif.
17:03– C'est une victoire sur soi.
17:05– Merci de me regarder dans ce cas de figure.
17:07– Fred, t'as de la chance que je ne te vois pas.
17:09– Oui, heureusement.
17:11– Tu ne sais pas ce que tu rates.
17:13– Ce qu'il ne faut pas oublier,
17:15j'ai connu beaucoup de personnes
17:17qui cherchaient à perdre du poids
17:19et qui me disaient
17:21je vais courir
17:23mais je n'arrive pas à m'y tenir.
17:25En fait, moi,
17:27ce qui est le plus important,
17:29c'est de se faire plaisir.
17:31C'est ce que je leur dis,
17:33il faut trouver
17:35un sport qui vous fait plaisir
17:37et vous allez perdre du poids automatiquement.
17:39Enfin, je parle du poids,
17:41mais ça peut être autre chose.
17:43– Les concours de hot-dog,
17:45ça ne marche pas du tout,
17:47je les ai essayés.
17:49– J'ai quelques questions
17:51qui me passent par la tête.
17:53Trésor, vous vous entraînez pour le 400,
17:55vous allez faire, je dis n'importe quoi,
17:57du fractionné, vous allez faire
17:59une belle séance d'entraînement
18:01et ce jour-là, votre guide
18:03qu'est-ce qui se passe ?
18:05– Déjà, la chance que j'ai,
18:07c'est que j'ai deux guides ennemis
18:09parce qu'il y en a un qui commence.
18:11Donc, on va dire que j'en ai trois
18:13et donc ça permet de pouvoir
18:15travailler avec les trois.
18:17Donc, s'il y en a un qui est moins bien,
18:19ça sera un autre qui va prendre le dessus.
18:21Après, c'est plus problématique
18:23quand on est en compétition.
18:25J'arrive au jeu qui est moins bien,
18:27là, c'est vraiment plus problématique.
18:29C'est déjà arrivé que j'ai un guide
18:31qui a appréhendé l'événement
18:33et qui arrive en compétition qui est moins bien.
18:35Et là, c'est tout le travail, on va dire,
18:37psychologique, c'est tout le travail
18:39parce qu'il faut se dépasser
18:41pour permettre à l'autre
18:43de pouvoir être performant.
18:45Par exemple, là, à Tokyo,
18:47en finale, au bout de 200 mètres de course,
18:49mon guide, il se blesse.
18:51Mais dans sa tête, il a été tellement fort
18:53parce que l'objectif, c'est que
18:55pendant quelques instants, il s'est dit
18:57je ne peux pas abandonner comme ça,
18:59il s'est dit que peut-être, si t'es seul,
19:01il aurait lâché.
19:03Parfois, le collectif t'amène
19:05vers quelque chose que peut-être
19:07toi, seul, t'aurais pas pu aller chercher.
19:09Et c'est ça qui est aussi
19:11fort dans cette relation.
19:13Oui, à l'entraînement, ça peut arriver
19:15et donc, dans ces cas-là,
19:17on fait appel à un autre
19:19qui était là ce jour-là.
19:21J'aimerais parler de l'exemplarité
19:23parce que des jeunes, sans doute,
19:25en 2000, en voyant
19:27l'équipe de France de basket
19:29avec Fred Weiss
19:31gagner cette médaille d'argent,
19:33ont eu envie de faire du basket.
19:35On sait tous ça, l'élite
19:37ruisselle sur les jeunes qui...
19:39Est-ce que vous avez conscience,
19:41Trésor, que vous êtes aussi
19:43de l'exemplarité ? Mais j'allais dire
19:45pardon, encore plus,
19:47parce qu'un enfant
19:49qui souffre d'un handicap
19:51va parfois pas oser, peut-être,
19:53les parents vont pas oser faire la démarche,
19:55qu'est-ce qu'on fait quand on a un enfant
19:57en situation de handicap ? Est-ce qu'on trouve des structures ?
19:59On en parlera aussi ensemble. Est-ce qu'on trouve
20:01des fédérations qui vont vous mettre avec des valides
20:03ou au contraire, qui vont vous envoyer ? C'est compliqué.
20:05Est-ce que vous avez la sensation,
20:07est-ce que vous prenez conscience du fait
20:09que lorsque vous gagnez une médaille
20:11olympique, Trésor, Makounda,
20:13il y a peut-être un gamin
20:15ou deux ou trois, devant leur télé,
20:17qui de ce coup disent, mais c'est ça
20:19qu'il faut que je fasse.
20:21Bien sûr qu'on se positionne.
20:23Je le dis vraiment
20:25avec fierté,
20:27avec plaisir,
20:29sans arrière-pensée,
20:31mais pour moi, oui, on se positionne
20:33en tant qu'exemple.
20:35On sait bien,
20:37comme tu viens de le dire,
20:39que l'élite permet
20:41de pouvoir créer
20:43des vocations et je sais que
20:45quand je cours
20:47et que je ramène une médaille pour la France,
20:49je dirais même pas,
20:51les jeunes, les enfants
20:53qui ont un handicap, ils auront toujours
20:55des rêves parce que ça reste des enfants.
20:57Mais souvent, le frein, c'est les parents.
20:59Et souvent, quand tu vois
21:01une personne handicapée qui réussit,
21:03tu te dis, pourquoi pas mon fils, mon enfant ?
21:05Vous savez, moi, ça m'est déjà arrivé
21:07de prendre le métro et tomber sur
21:09une mère. Une fois, il y a une mère,
21:11une dame, elle vient me voir
21:13et elle me dit, excusez-moi, je peux faire une photo avec vous ?
21:15Elle fait une photo avec moi et elle s'est mise à pleurer.
21:17Et je ne comprenais pas, en fait.
21:19Et elle me dit, en fait, aujourd'hui,
21:21je me rends compte que mon fils
21:23peut avoir une perspective d'avenir
21:25parce qu'aujourd'hui, je me dis, mon fils,
21:27il peut devenir un sportif.
21:29Mon fils, il peut devenir ingénieur.
21:31Mon fils, il peut devenir.
21:33Et donc, à partir de là, tu prends conscience
21:35que tu peux être un exemple et que tu as un exemple
21:37pour beaucoup de gens.
21:39Et au-delà d'handicap, pour moi, je m'estime
21:41qu'en tant que sportif, en tant qu'athlète,
21:43en tant que journaliste,
21:45en tant que personne qui est partie
21:47avec un handicap dans sa vie,
21:49dans le départ de sa vie,
21:51on est un exemple de réussite.
21:53Et à partir de là, je me dis, je peux entraîner
21:55d'autres gens derrière moi.
21:57– L'auto-censure… – Pardon, allez-y.
21:59– Ce que dit Trésor,
22:01en fait, il a pointé le problème.
22:03C'est-à-dire qu'il y a une auto-censure
22:05de la part des parents
22:07et des enfants eux-mêmes
22:09qui, du coup, n'osent pas y aller.
22:11N'osent pas y aller parce que l'offre
22:13n'était pas assez visible aujourd'hui.
22:15Et justement, on compte sur les Jeux Olympiques
22:17et Paralympiques 2024,
22:19sur la Coupe du monde de rugby en 2023,
22:21pour se servir de ces événements
22:23comme d'un catalyseur, pour dynamiser
22:25la pratique sportive et permettre,
22:27réellement, de susciter des vocations.
22:29On en reparlera après,
22:31mais avec la relève notamment du CPSF,
22:33avec mon club près de chez moi,
22:35du CNOSF, qui permet de pouvoir
22:37voir une offre.
22:39Donc le plus important, c'est la visibilité
22:41de l'offre, qui existe aujourd'hui
22:43parce qu'elle existe, et l'auto-censure.
22:45Comment lever l'auto-censure,
22:47qui est parfois plus forte que la discrimination
22:49ou que la méfiance des clubs
22:51d'accueillir les personnes elles-mêmes.
22:53– Il y a l'accessibilité aussi,
22:55d'une certaine façon, parce que
22:57j'imagine que,
22:59contrairement peut-être à de l'athlétisme,
23:01où on a juste besoin d'une paire de chaussures
23:03et un terrain,
23:05on peut même courir dans un champ,
23:07le cyclisme,
23:09ça demande quand même des vélos.
23:11J'ai découvert le handbike,
23:13par exemple, sur mon premier stage
23:15équipe de France,
23:17et c'est quand même des vélos qui sont
23:19très spécifiques et qui coûtent cher.
23:21Donc je pense que c'est aussi important
23:23que les clubs soient financés,
23:25qu'ils aient des aides, justement,
23:27pour que les enfants puissent avoir accès à ça.
23:29– On va en parler dans la deuxième partie.
23:31J'aimerais conclure cette partie avec vous,
23:33Frédéric Weiss.
23:35Vous êtes un papa d'un enfant autiste
23:37qui souffre donc d'un handicap,
23:39et Yanis Bacha
23:41vient d'employer le mot
23:43« offre visible ».
23:45Est-ce que pour vous,
23:47vous venez du sport de haut niveau quand même,
23:49est-ce que ça a été évident de savoir
23:51comment lui faire faire du sport,
23:53où lui faire faire du sport,
23:55avec des valides, pas avec des valides,
23:57est-ce que ça a été simple ?
23:59– Pas du tout, parce qu'encore une fois,
24:01on a cette autocensure en se disant
24:03qu'il n'est pas capable d'en faire,
24:05que l'encadrement spécifique qui lui conviendrait
24:07n'est pas capable d'en faire, etc.
24:09Et j'ai commencé à le mettre au basket adapté
24:11le jour où j'ai été invité en tant que parrain
24:13du championnat de France de basket adapté.
24:15Parce que je me suis rendu compte
24:17des gens très compétents qui entouraient
24:19ces championnats de France,
24:21que des basketteurs qui avaient une déficience comptable
24:23pouvaient jouer au basket
24:25au moins aussi bien que les autres.
24:27Et c'est vrai que ça m'a ouvert des portes
24:29dans ma tête plus qu'autre chose, j'allais dire.
24:31Parce qu'encore une fois, j'avais ce blocage
24:33et j'étais rassuré du fait de savoir
24:35que des gens prenaient du temps
24:37pour s'occuper d'enfants handicapés.
24:39Encore une fois, je connais mieux le handicap mental,
24:41bien évidemment, mais je fais des stages
24:43avec des personnes en fauteuil aussi.
24:45Et c'est vrai que c'est important
24:47de pouvoir proposer ça.
24:49C'est pour ça qu'on fait des camps de basket
24:51pour du basket fauteuil, parce qu'il y a aussi
24:53beaucoup de gens qui ne savent pas comment faire
24:55parce que ça coûte très cher d'avoir un fauteuil,
24:57on le disait tout à l'heure.
24:59Et notre ambition, c'est de pouvoir le développer,
25:01le montrer, montrer que ça existe.
25:03On a aussi des freins de moyens, souvent.
25:05On va voir dans la deuxième partie de cette émission,
25:07dans quelques instants,
25:09comment la société évolue justement,
25:11qu'est-ce qu'elle propose aux jeunes
25:13en situation de handicap,
25:15et on va parler de la relève,
25:17vous l'évoquiez il y a quelques instants.
25:19Restez avec nous.
25:25C'est la deuxième partie
25:27des grandes questions du sport,
25:29avec une belle ambiance sur ce plateau.
25:31On parle aujourd'hui du sport
25:33pour les personnes en situation de handicap.
25:35Donc on a vécu des expériences
25:37très intéressantes, voire passionnantes
25:39dans la première partie,
25:41comment on arrive dans ce milieu,
25:43lorsqu'on vient aider, lorsqu'on vient guider,
25:45lorsqu'on vient piloter,
25:47comment on peut ouvrir les portes
25:49et balayer les autocensures,
25:51les craintes qu'on peut avoir
25:53avec un papa comme Fred Weiss
25:55qui a fait faire du sport à son fils Enzo,
25:57qu'on salue.
25:59On va parler maintenant
26:01avec Yannis Bachat,
26:03membre du think-tank Sports et Citoyenneté,
26:05Yannis, on va parler
26:07de ce que proposent
26:09les instances, je parle du comité olympique
26:11notamment, avec notamment la relève.
26:13Est-ce que vous pouvez nous en dire un mot ?
26:15La relève permet justement
26:17à des athlètes de pouvoir
26:19pendant une journée découvrir
26:21différents sports, et ensuite
26:23grâce à
26:25un encadrement
26:27organisé par le CPSF, de pouvoir déterminer
26:29quel sport serait le plus
26:31adapté pour tel ou tel athlète.
26:33C'est-à-dire un peu pour ouvrir
26:35les horizons et ainsi
26:37permettre une sorte d'orientation
26:39si on peut appeler ça ainsi,
26:41cibler la personne, l'athlète,
26:43enfin le sportif, quel qu'il soit d'ailleurs,
26:45selon ce qu'il a envie de faire,
26:47que ce soit le plus épanoui.
26:49Alors Yannis, est-ce qu'on parle de haut niveau
26:51ou est-ce qu'on parle simplement d'épanouissement personnel ?
26:53Quand on dit la relève, est-ce que ça veut dire
26:55la relève du très haut niveau pour aller aux prochaines Olympiques ?
26:57Si tu veux, un peu
26:59là où elle pourra aller en fait,
27:01les Jeux Paralympiques vous voulez dire.
27:03Là où elle pourra aller en fait, du coup elle pourra aller.
27:05On ne dit plus Paralympiques, les Jeux c'est évident maintenant,
27:07c'est Paralympiques. C'est là où ça gagnait peut-être.
27:09J'aime ça, j'aime ta remarque.
27:11Elle est bien parce que moi quand je dis
27:13que le jour on va réussir à banaliser tout ça,
27:15tous ces termes, on aura quand même
27:17fait un grand pas vers quelque chose.
27:19Les fameux jobs, comme dirait Yann Chalem.
27:21Les fameux jobs.
27:23Les Jeux de 2024, c'est les Jeux de 2024.
27:25On peut citer à chaque fois pour les Valides
27:27et Paralympiques. Non, les Jeux de 2024, allons-y.
27:29Alors est-ce que c'est pour former
27:31des jeunes pour les Jeux de Paris 24
27:33ou est-ce que c'est pour tout le monde ?
27:35Je pense que pour Paris 2024 c'est peut-être un tout petit peu tard,
27:37mais justement,
27:39je parlais tout à l'heure de pratiques sportives,
27:41de catalyseurs, comment les former pour après ?
27:43Comment en fait susciter les envies de demain ?
27:45On a vu que Londres a été
27:47un outil formidable
27:49pour l'accessibilité dans les transports,
27:51pour aussi
27:53faire naître de nouveaux athlètes.
27:55On a vu ensuite à Rio et à Tokyo.
27:57Et c'est ce qu'on a envie de faire, je pense,
27:59chaque année 2024. Il y a également
28:01la semaine Olympique et Paralympique,
28:03une semaine par an, parce qu'on parlait de sport tout à l'heure
28:05et des découvertes, et Fred en est témoin
28:07puisqu'il est papa également,
28:09d'un enfant autiste.
28:11Le plus important, ça démarre à l'école.
28:13Tout démarre à l'école. Tout part de l'école.
28:15En fait, si on arrive à sensibiliser
28:17les gamins, dès le plus jeune âge,
28:19qu'ils soient handicapés ou non,
28:21sur le fait qu'on en ait un élève,
28:23on peut être le futur
28:25Kylian Mbappé, on peut être le futur également
28:27Tristan Makhouda, le futur
28:29Mickael Jeremias. – Personne ne peut être le futur.
28:31On l'a à mille.
28:33– Mais il y en a qu'un, justement.
28:35Comme il n'y a qu'un seul Arnaud Assoumani.
28:37Enfin, on peut
28:39réellement faire quelque chose à l'école
28:41et ça démarre dès le plus jeune âge.
28:43Donc, si on arrive avec l'EPS
28:45à justement faire du sport en inclusion
28:47et à inclure les gamins à l'école,
28:49quelques seuls en handicap,
28:51dans une école avec des élèves dits valides,
28:53même si je n'aime pas trop ce mot,
28:55on a gagné. En fait, c'est comme ça qu'on gagne.
28:57– Yannis, juste une question.
28:59Quelle est la politique ?
29:01Quelle est l'approche par rapport aux différents centres ?
29:03On sait qu'il y a énormément de centres spécialisés.
29:05Quelle est cette politique ?
29:07Quelle est cette approche ? Parce que souvent, j'ai l'impression,
29:09moi, quand j'y vais, on me dit, ouais, mais on ne connaît pas trop,
29:11on ne sait pas trop vers qui s'orienter.
29:13Et je pense que
29:15dans ces centres-là,
29:17on a une niche quand même, soit de futurs champions,
29:19parce que bon, là, on peut parler du haut niveau,
29:21mais pas mal de jeunes qui ont envie de faire du sport.
29:27Et j'ai l'impression qu'il y a beaucoup de jeunes
29:29qui ne sont peut-être pas au courant de tout ce qui se passe.
29:31Parce que moi, j'ai fait énormément de semaines,
29:33par exemple, la semaine olympique et paralympique,
29:35mais rarement, on m'a dit,
29:37Trésor, écoute, il y a un centre,
29:39je ne sais pas moi, dans Paris,
29:41un centre spécialisé, qui aimerait
29:43que tu puisses venir parce que c'est la semaine olympique et paralympique.
29:45Souvent, c'est fait dans les établissements, on va dire, ordinaires.
29:49Et finalement, j'ai l'impression que ces établissements spécialisés,
29:51en fait, ils sont un peu mis de côté
29:53par rapport à ces semaines-là.
29:55Je ne sais pas, toi, qu'est-ce que tu en penses ?
29:57Qu'est-ce qui est fait par rapport à ces…
29:59– Après, encore une fois, c'est du volontariat.
30:01C'est vrai que la marge de progression dans les établissements médico-sociaux,
30:03elle est immense.
30:05Et on ne se rend pas compte du vivier d'athlètes paralympiques,
30:09même de sportifs tout court, qu'on pourrait avoir.
30:11Et on essaie, justement, avec la loi sport,
30:15qui a été votée à l'Assemblée en début d'année.
30:19– Qu'est-ce qui a changé avec la loi sport, au niveau paralympique,
30:23enfin, au niveau sport handicap ?
30:25– Justement, le fait de pouvoir aller dans les établissements médico-sociaux
30:28et de réellement avoir un référent dans ces établissements
30:31qui pourra faire le lien avec le comité paralympique départemental
30:36ou régional, et ainsi avoir une meilleure passerelle.
30:39C'est… comment on peut casser ce silo qui fait juste aujourd'hui,
30:43avec ce mur, en fait, étanche, qu'il peut y avoir entre eux,
30:47justement, le sport dans les établissements médico-sociaux
30:50qui n'est pas encore pris, aujourd'hui, à sa juste mesure.
30:52– Il n'est pas à l'école, donc comment le serait-il dans les centres ?
30:55– Il est à l'école, mais pas totalement.
30:57Il est en cours, encore une fois.
30:59– Et au comité paralympique, il y a une personne qui est responsable ?
31:02Il y a un pôle qui est responsable de ça ?
31:04– Bien sûr, oui.
31:05– Qui est dédié à aller vers ces centres-là ?
31:09– Absolument, oui.
31:10Et puis depuis l'arrivée de Marie-Amélie Le Fur à la tête du CPSF,
31:13j'ai une arrière-volonté de refondre ultimement ce modèle-là
31:16à destination des établissements médico-sociaux.
31:18– Ça, c'est sûr que c'est une bonne nouvelle, l'arrivée d'Amélie.
31:21– Parce que ma crainte, c'est qu'on rate des futurs champions,
31:25des futurs… et au comité, on parlait aussi même du sport santé,
31:29parce que je sais, je pense que dans ces centres-là,
31:31amener un peu plus de sport, même amener des athlètes,
31:34des sportifs qui réussissent, ça peut être aussi une source d'espoir,
31:38une source de bien-être et je pense que voilà, c'est une bonne nouvelle.
31:42Vraiment, je viens d'apprendre quelque chose.
31:44– C'était une question de pédagogie, quand je suis allé avec Sophie Cuisel.
31:47– Je crois qu'on a fait venir le politicien pour revoir.
31:49Il connaît bien ses dossiers, il nous apprend plein de choses.
31:51Merci beaucoup, vraiment.
31:52– Non, il faut passer à l'action, maintenant il faut de l'action.
31:55En deux mots, avant de parler des grands défis réussis
31:58par des athlètes en situation de handicap et qui ont cette exemplarité
32:03qui va aider justement à franchir la porte, comme disait Fred tout à l'heure,
32:07d'oser, de se dire finalement, on peut le faire pour mon fils,
32:10pour ma fille ou pour soi-même d'ailleurs.
32:13Moi, j'aimerais juste parler des obstacles quand même,
32:15parce que là, il y a une belle ambiance sur ce plateau,
32:18c'est plein de vie, plein de générosité,
32:20mais on a quand même une chose, moi, qui me fascine,
32:24c'est le manque d'accessibilité déjà,
32:27ou le manque d'installations spécifiquement réalisées pour le handicap.
32:33Est-ce qu'il y a un programme politique qui va enfin permettre,
32:37justement, est-ce que Fred, par exemple, pour votre fils,
32:41est-ce qu'il y a des lieux, est-ce qu'il y a des gens formés,
32:44ou est-ce que vous vous trouvez devant un désert ?
32:47Aïe.
32:48– Oui, voilà, c'est ça, c'est la question qui fâche un petit peu.
32:50En plus, je suis dans cette période exactement avec mon fils
32:53par rapport à une transition scolaire, entre guillemets,
32:56il a 20 ans, donc à partir de 20 ans,
32:59normalement, on doit être expédié des IME,
33:03on doit passer à autre chose,
33:05et donc là, heureusement qu'il y a un amendement creton
33:08qui lui permet de rester en IME,
33:10mais donc, imaginez, c'est déjà difficile de le maintenir dans une IME,
33:14comment il envisageait…
33:16– On va traduire IME, peut-être ?
33:17– Institut Médico-Éducatif, pardon.
33:19C'est déjà difficile de maintenir ça,
33:21et heureusement qu'il y a un amendement creton qui nous permet ça,
33:24mais imaginez la volonté de faire du sport alors,
33:26si on a déjà du mal à former des gens,
33:28si on a déjà du mal à accueillir des jeunes,
33:30comment envisager pouvoir former et accueillir des gens
33:34sur du sport uniquement ?
33:36Donc, on a effectivement beaucoup de retard,
33:38et quand on compare malheureusement avec les pays alentours
33:42et même plus lointains, comme le Canada par exemple,
33:44on se rend compte qu'on est vraiment en retard.
33:46– Alors, je parlais des sportifs qui accomplissent de grandes performances,
33:51j'ai même entendu des sportifs,
33:55alors c'est peut-être le cas aussi ici,
33:58mais j'ai entendu des sportifs dire, d'une manière presque provocatrice,
34:03finalement ce handicap ça a été une chance dans ma vie,
34:06ça m'a permis de m'épanouir d'une manière incroyable
34:09au niveau sportif et humain avec ce handicap.
34:12On a eu des gens comme Damien Seguin,
34:16qui a participé aux épreuves de voile
34:20comme le Vendée Globe par exemple, parmi les valides,
34:23on voit d'ailleurs des images du Vendée,
34:26et c'est extraordinaire de voir comment ce type de performance
34:33peut peut-être donner des idées,
34:39et je reviens tout à l'heure à ce que je disais tout à l'heure,
34:43qui va ruisseler chez les jeunes en situation de handicap,
34:51je regarde ces images parce que ça me fascine,
34:53la performance quand on sait ce que c'est le Vendée,
34:56de ce qu'a réalisé Damien Seguin.
34:58On peut parler aussi de Frédéric Sausset,
35:00qui a été le premier pilote quadriamputé à terminer les 24 heures du Mans
35:05dans une voiture de catégorie prototype,
35:08et Chris Ballois, qui a établi plusieurs records de vitesse en kitesurf,
35:13il est athlète invalide, il a d'ailleurs une drôle d'histoire,
35:18car pour faire valider, c'est le cas de le dire, un record,
35:21il a eu des problèmes justement à cause de son handicap,
35:24il le raconte, c'est un extrait d'Avo Mark,
35:27où il racontait ce record enfin validé.
35:30En 2014, moi j'avais vraiment envie,
35:33que ce soit dans la société civile ou dans le monde de l'entreprise,
35:36de donner les regards sur le handicap et de montrer la compétence.
35:39La première approche était de dire que la vitesse permettait cela,
35:42parce que c'est un chronomètre, il n'y a pas d'aspect artistique.
35:45Donc j'ai battu en 2014 le record du monde de vitesse à la voile en e-sport,
35:49et puis après j'ai fait des traversées entre Jersey et Saint-Malo,
35:54entre Brest et Lorient, voilà.
35:56J'alterne souvent la compétition pure,
35:59et puis le côté aventure de la haute mer.
36:03En 2018, l'idée c'était de s'attaquer à un record sur le millenautique,
36:09donc 1852 mètres,
36:11et de se rapprocher le plus possible du record valide.
36:14Ce qui me semblait possible, en tous les cas, de s'en rapprocher.
36:17Sur le moment, ça ne s'est plutôt pas trop mal passé,
36:20mais entre 2014 et 2018, les instances internationales ont changé,
36:25et on a refusé ma validation de record en e-sport, en 2018.
36:31Sur le moment, ça fait un peu un choc, c'est assez déstabilisant,
36:34et avec l'organisateur, on s'est dit,
36:36si on n'a pas de record en e-sport, on va avoir le record valide.
36:39Donc j'ai battu le record en 2018, et c'est une première,
36:42et là ça a changé aussi la donne tout sport confondu,
36:45puisque c'était la première fois qu'un athlète en e-sport
36:47battait un record du monde tout sport confondu.
36:51Des records valides battus par des athlètes.
36:56Ça pose d'ailleurs la question de la technique,
36:59mais on le voit aussi avec les lames pour la course.
37:01On sait qu'on va avoir, et on l'a eu déjà,
37:03des athlètes qui vont plus vite que les valides.
37:05Alors après, il y a une question à se poser,
37:06est-ce qu'il faut courir avec les valides, avec les lames ?
37:09C'est une question un peu technique.
37:11J'aimerais parler aussi de Théo Curin,
37:13qui avait fait ce qu'on appelait le défi Titicaca en novembre 2021.
37:18On avait d'ailleurs consacré une émission spéciale dans Sport en France,
37:21et Théo, le nageur français, il a traversé le lac,
37:25à 3 800 mètres d'altitude,
37:27amputé des quatre membres quand il avait six ans,
37:30à la suite d'une méningite foudroyante.
37:32Il a réalisé cet exploit en dix jours,
37:34avec en plus des athlètes valides qui étaient de mieux l'accompagner,
37:38comme Maliam Etela ou Mathieu Witwoet.
37:41C'était une belle aventure aussi.
37:44Je peux juste rebondir sur ce que vous disiez tout à l'heure,
37:47qu'il y a certains athlètes paralympiques
37:49qui disaient que c'était une chance pour eux d'avoir eu ça,
37:52parce que ça leur a permis d'être dans la lumière.
37:54Il faut juste se rappeler que ces êtres sont des êtres extraordinaires,
37:57qu'ils soient handicapés ou pas,
37:59et qu'effectivement, peut-être qu'ils sont passés au révélateur,
38:03parce que les gens ont plus admiré leur performance,
38:06mais ils auraient été des super athlètes s'ils n'avaient pas eu de handicap.
38:10Ils jouent avec ça pour dire, voilà, ça les amuse,
38:14mais il faut vraiment prendre en considération que c'est des super athlètes.
38:16– Et que c'est dans la tête.
38:17– Et que c'est dans la tête, c'est des êtres merveilleux
38:19et qui ont une force et une volonté à toute épreuve.
38:22– Trésor, vous êtes un exemple.
38:24Si vous n'aviez pas votre handicap, vous auriez fait du sport
38:27et vous auriez été un champion.
38:29– Qu'est-ce que je peux dire après tous ces compliments de Fred ?
38:33Non, mais c'est sûr que moi, le sport, c'est quelque chose qui m'a toujours passionné.
38:37Moi, le sport paralympique, en soi, je ne connaissais rien, je ne connaissais pas.
38:41Moi, ce que je voulais, c'était de faire du sport et devenir un champion.
38:45L'idée, c'est, voilà, j'ai vu les exploits de Carl Lewis
38:49et je me suis dit, moi, je veux devenir comme ce monsieur.
38:51Donc voilà, en soi, derrière, après, tu te rapproches rapidement,
38:56tu comprends rapidement que tu feras du paralympisme,
39:00mais en soi, l'idée, c'était de devenir un champion.
39:02Et donc, je pense que oui, si je n'avais pas eu mon handicap,
39:05j'aurais fait du sport.
39:07Après, est-ce que j'aurais fait du sport de haut niveau ? J'en sais rien.
39:09Est-ce que j'aurais été un champion comme je suis aujourd'hui ? J'en sais rien.
39:12Mais ce que je sais, c'est que… – Moi, je te réponds.
39:14– Tu penses ? – Oui.
39:15– D'accord.
39:16– Oui, parce que quand on a cette force de caractère, quand on a cette volonté,
39:18tu l'as, quelles que soient les circonstances.
39:20Moi, Fred a dit que j'aurais été un grand champion.
39:22J'ai envie de le croire, parce que c'est un grand champion.
39:25– Tu l'es.
39:26– Je me dis juste que c'est des choses qui, aujourd'hui, je me dis,
39:32pour moi, ce n'est pas un hasard.
39:35Ce n'est pas un hasard que, aujourd'hui, je sois devenu un champion.
39:38– Bien sûr.
39:39J'aimerais rebondir sur Fred, un peu ce que tu m'as…
39:44– Je ne sais pas comment je dois le prendre, rebondir sur moi.
39:47– C'est vrai que…
39:48– La question que tu m'as posée, j'ai eu un peu le temps de réfléchir
39:52sur le fait de changer, de mettre…
39:55– L'ego de côté.
39:56– Mon ego de côté et tout ça.
39:57Mais en fait, ça rejoint un peu tout ce qu'on parle.
40:02En fait, moi, mon objectif, c'est de ramener une médaille aux Jeux.
40:06Voilà, les Jeux, c'est ce qu'on disait, ça peut être Olympique, Paralympique.
40:09Et en fait, j'ai fait les Jeux Olympiques en 2012 à Londres.
40:14Et je n'ai pas ramené de médaille.
40:16Et en fait, voilà, j'ai eu ce projet.
40:18Et je me suis dit, là, c'est l'occasion de ramener une belle médaille.
40:23Et voilà, c'est vraiment aussi ça qui fait que ça m'a motivé.
40:29Et je n'ai pas l'impression de mettre mon ego de côté ou quoi que ce soit.
40:33C'est vraiment une motivation pour moi.
40:35– Une nouvelle aventure, un nouveau défi qui, by the way, si j'ose dire,
40:40est un défi de pilote et plus de…
40:42– Justement, en fait, les Jeux Olympiques ou Paralympiques,
40:45maintenant, c'est associé, même si ce n'est pas les mêmes semaines et tout ça.
40:50J'espère qu'un jour, ce sera le cas, mais on verra.
40:53Mais je trouve que c'est la même médaille et c'est génial.
40:58– Non, mais évidemment, c'est la même médaille.
41:00Moi, ce que je disais, c'est simplement que, entre guillemets,
41:02tu me passeras l'expression, la star de votre binôme, ce n'est pas toi.
41:05– Non, c'est le cas.
41:08Après, voilà, j'en suis conscient.
41:10On aura tous les deux une médaille et c'est ce que…
41:12– C'est mon objectif personnel.
41:13– J'espère bien et j'aimerais te voir et on ira voir un coup pour la fêter en plus.
41:16– Je compte bien.
41:18– C'est vraiment ce que disent aussi mes guides,
41:20notamment Lucas, pour lui faire un petit coucou.
41:22Lucas est…
41:23– Les autres, on s'en fout.
41:24– C'est ça.
41:25– Ça change.
41:27– C'est comme ça.
41:28– Il a dit deux et demi déjà.
41:29– Non, c'est Lucas.
41:31– Je n'aimerais pas être le demi, moi.
41:33– Non, mais là, si je cite tous mes guides, on va prendre toutes les missions.
41:37Alors, je fais un coucou à tous.
41:39Et c'est vrai qu'ils disent tous la même chose,
41:41c'est que, comme vient de dire Quentin,
41:43c'est que derrière, eux, peut-être individuellement,
41:46ils n'auraient pas pu aller chercher une médaille olympique.
41:48Mais aujourd'hui, ceux qui ont pu courir avec moi,
41:50ils ont tous leurs médailles chez eux.
41:52Et quand ils regardent la médaille, ils disent, c'est ma médaille.
41:54Et donc, même si c'est le collectif qui a ramené cette médaille,
41:57on reste quand même des humains.
41:59Et quand tu regardes ta médaille, tu vas te dire,
42:01ah, j'ai gagné ma médaille au jeu.
42:03Et comme tu dis, c'est la même médaille.
42:05Et c'est pour le même pays.
42:07Et finalement, tu te dis, c'est juste extraordinaire.
42:10Et donc, l'ego, il reste présent.
42:12Il reste présent, parce que tu as envie de gagner une médaille.
42:14J'aimerais faire un petit clin d'œil à Philippe Croison,
42:16parce qu'on a parlé des exploits, justement,
42:18des personnes en situation de handicap qui peuvent être exemplaires.
42:20Philippe est vraiment un exemple formidable.
42:22Pour tout vous dire, il m'a fait un petit message.
42:24Il ne pouvait pas être disponible aujourd'hui.
42:26Et il m'a dit, je compte sur vous pour donner l'image.
42:28J'espère qu'on le fait bien.
42:30Et on salue évidemment Philippe Croison,
42:32qui est élu d'une exemplarité totale, évidemment,
42:34et qui fait passer un très joli message.
42:37Juste revenir sur l'école et les enfants,
42:41avant de parler des progrès qui sont encore à réaliser dans la société française.
42:45Trésor Makunda, moi j'aimerais que vous me disiez si vous avez l'occasion.
42:51Je donne un exemple.
42:52Un enfant malvoyant va être scolarisé, par chance,
42:56dans une école avec des enfants valides.
43:00Imaginez si vous venez dans la classe faire un exposé d'un quart d'heure
43:05et qu'il voit un malvoyant médaillé olympique
43:09avec ce charisme et tout ce que vient de dire Fred.
43:13La vie de ce petit garçon change.
43:15Le regard, c'est ce qui m'intéresse, c'est le regard des autres.
43:18Chez les enfants, rendez-vous compte de l'exemplarité
43:20que vous pouvez donner, que vous pouvez avoir.
43:23Mais c'est ce qu'on fait.
43:24C'est ce qu'on fait depuis pas mal de temps.
43:26C'est d'aller dans les établissements, dans les lycées, dans les collèges.
43:30C'est vrai que malheureusement, les ambassadeurs du sport de l'Île-de-France
43:35ont été stoppés.
43:38Je ne sais pas pour quelles raisons il faudrait demander à un pécresse,
43:41mais ça c'est juste dommage.
43:42Mais c'est vrai que quand on allait dans les établissements,
43:45c'était l'idée, c'était ça aussi, c'était d'apporter ces messages-là positifs.
43:48Ça n'existe plus ?
43:50Ça n'existe plus, les ambassadeurs de l'Île-de-France.
43:52C'est dommage parce que les établissements étaient demandeurs.
43:57Et donc derrière, ça permettait de pouvoir transmettre ces messages-là.
44:01Et comme tu viens de dire, c'est que derrière,
44:03peut-être il y avait des petits jeunes qui…
44:07Ces messages-là ne tombaient pas dans les oreilles fermées.
44:10Et donc derrière, ils allaient à travers cette motivation,
44:14à travers ces ambassadeurs, ces exemples qu'ils avaient en phase 2,
44:18une forme de motivation, une forme de volonté
44:21de dire pourquoi pas moi ?
44:22– Oui, changer le regard, c'est la clé.
44:25– Alors Valérie Pécresse, vous allez l'appeler ?
44:27Elle va avoir du temps, là.
44:28Vous allez l'appeler pour lui dire comment ça se fait, les ambassadeurs ?
44:30– Je pense qu'elle va avoir beaucoup de temps
44:31parce qu'elle a quand même beaucoup d'argent retrouvé.
44:33– On se permet de chambrer dans ce genre d'émission,
44:36parce qu'on se chambre entre nous et qu'on peut quand même chambrer.
44:39Mais c'est vrai que c'est quand même dommage.
44:40Il y avait des ambassadeurs qui pouvaient aller d'école en école.
44:43– Je vais demander à Patrick Caron, pourquoi ?
44:45Parce que c'est lui le vice-président.
44:47– Oui, mais c'est ça le problème.
44:49Moi, la politique, ce n'est pas mon domaine,
44:51mais c'est vrai que souvent, on entend énormément de messages,
44:54de volonté, d'envie de faire des choses.
44:56On est revenu des jeux, on nous a parlé de pas mal de choses.
44:58Oui, les ambassadeurs, on va continuer parce que les écoles,
45:01c'est quelque chose qui fonctionne dans les écoles.
45:03Finalement, là, ça fait combien de temps qu'on est revenu des jeux ?
45:06Et on apprend que le dispositif a été retiré.
45:09Donc c'est juste dommage parce que…
45:11– C'est dommage.
45:12– Parce que c'est comme tu disais tout à l'heure,
45:14c'est permettre, c'est ouvrir des yeux,
45:16c'est montrer des ambassadeurs et je pense qu'on en a besoin.
45:21– Quand tu dis ambassadeur, tu intervenais dans les écoles, c'est ça ?
45:25– Oui, c'est indispensable.
45:27– Mais justement, la clé, c'est comment faire en sorte
45:30qu'il y ait des délégués de classe qui soient un peu des ambassadeurs,
45:34aussi des Jeux Olympiques et Paralympiques.
45:37Comment ces gamins-là pourraient justement faire le lien ?
45:40Et du coup, les ambassadeurs réfléchirent aussi à comment une personne,
45:47on dit qu'il y a un athlète paralympique ou olympique,
45:50serait rattaché à un établissement ou à une ville.
45:53– Bien sûr.
45:54– Auquel il est originaire, pour justement imaginer un…
45:57On prend l'exemple de Kylian Mbappé, parce que c'est le plus évident,
46:00mais un Kylian Mbappé qui reviendrait à Bondy,
46:02qui revient à Bondy régulièrement et qui va parler aux gosses,
46:05pour leur dire, les gars, il y a 20 ans, j'étais à votre place.
46:08– Il y a beaucoup de sportifs qui le font d'eux-mêmes.
46:11– Oui, il y en a plein.
46:12– Il y a un programme…
46:14– Exactement.
46:15– Il y a l'athlète qui pourrait agrégner,
46:17il le fait très bien aussi, à la grande borne.
46:19Il a évité, justement.
46:20– Je pense qu'un mec comme Quentin, tu le fais autour de toi, je pense.
46:24– Oui, forcément.
46:25Après, moi, c'est une découverte, mais c'est vrai que je sais que Raphaël,
46:30en tout cas, il intervient beaucoup dans les écoles.
46:32Et par exemple, on était en stage à Hyères et on a intervenu devant des enfants.
46:37Et enfin, il n'y en avait aucun qui avait un handicap ou quoi que ce soit.
46:41Mais j'ai vu que c'était hyper important, en fait.
46:44Ils comprenaient, ils posaient des questions, peut-être,
46:47que personne ne poserait habituellement.
46:49Et en même temps, ça leur permet, dès le plus jeune âge,
46:51de comprendre les problématiques et aussi les possibilités.
46:55En fait, il n'y a pas que la problématique, c'est de pouvoir faire du sport,
47:00d'avoir des exemples.
47:02Ils se rendent compte que tout est possible, même si on est handicapé.
47:06J'ai trouvé ça super, en fait.
47:08– C'est hyper important.
47:09– Surtout, c'est eux, demain, qui vont faire la société.
47:11C'est eux qui vont faire tomber les barrières que nous, aujourd'hui,
47:16qu'on a devant nous.
47:17C'est eux.
47:18Et donc, en allant dans les établissements, dans les écoles,
47:21c'est donner à ces futurs adultes des clés, des éléments,
47:25pour pouvoir, demain, changer le regard sur le handicap.
47:28– Et les gens qu'est-ce qu'ils font en disant,
47:29voilà, j'ai vu quelqu'un qui est capable de faire,
47:30pourquoi je ne serai pas capable de faire ?
47:32– Je m'en suis vraiment rendu compte, justement, en faisant une intervention.
47:35C'est vrai que les enfants étaient hyper intéressés.
47:37Ils ont posé énormément de questions.
47:39Enfin, ça ne s'arrêtait même pas, quoi.
47:41J'ai trouvé ça vraiment exceptionnel.
47:44– Le secret est là, établir le contact, casser la barrière.
47:49Alors, on disait avant qu'il fallait changer le regard des gens sur le handicap.
47:53Est-ce qu'il faut le dire encore, ça ?
47:55Est-ce qu'avec tous les efforts, avec toutes…
47:57On va parler des médias dans quelques instants aussi.
47:59Il faut quand même reconnaître qu'il y a 20 ans,
48:02il y avait 3 minutes de sujets par jour sur les Jeux paralympiques.
48:07Maintenant, les Jeux paralympiques sont totalement visibles.
48:10Je veux dire, on ne peut pas ne pas reconnaître,
48:12à moins que vous ne soyez pas d'accord avec moi,
48:13on ne peut pas ne pas reconnaître cette évolution.
48:15– J'ai trouvé que les Jeux d'hiver étaient un peu moins diffusés
48:19que les Jeux d'été, quand même, j'ai remarqué.
48:21– C'est juste.
48:22Mais sur les Jeux d'été, je ne sais pas ce que tu en penses, Trésor,
48:25mais il y a quand même une évolution marquante.
48:29– C'est sûr.
48:31Si tu dis ça, c'est que tu es aveugle.
48:33Je le suis, mais si tu dis ça, c'est que tu ne suis pas vraiment le sport.
48:37– C'est ça, c'est ça.
48:39Je t'interromps, mais c'est ça, moi, qui m'impressionne.
48:41Quand je fais mes camps de basket,
48:43la première fois que j'ai vu des personnes en fauteuil,
48:45je ne savais pas trop comment les aborder.
48:47Sauf qu'à la fin, je disais, les boulets, vous vous dépêchez.
48:49Parce qu'en fait, ils veulent que ce soit comme ça, ce rapport.
48:53Et cette blague-là, moi, extraordinaire.
48:55– Oui, mais c'est la vie, c'est tout, c'est juste la vie.
48:57– Oui, c'est ça, c'est exactement la vie.
48:59– Tout à l'heure, quand il a dit, il faut que les gens ne restent pas sur le brassard,
49:03je me suis dit, si ça te reste, ça devient un bon sport.
49:05– Bien sûr.
49:07– Est-ce que l'émission est sous-titrée au moins, ça va ?
49:09– En masse, ça. C'est vrai qu'on aura vu.
49:11– Mais oui, bien sûr, ça a changé.
49:13Moi, j'ai commencé à Athènes en 2004, ça fait longtemps.
49:15– Ça date.
49:17– Ça date, oui.
49:19Mais quand tu regardes l'évolution, ça n'a rien à voir.
49:21Les Jeux de Londres ont été pour moi un vrai boom dans la communication.
49:25Là, à Tokyo, pour moi, c'est les Jeux qui ont été les plus suivis.
49:29Après, peut-être, dans notre malheur, on a eu la chance d'avoir le Covid,
49:31et donc, il y a peut-être beaucoup plus de gens qui étaient en télétravail,
49:33et donc, on a pu suivre les courses, même au niveau…
49:37– Tout a été retransmis sur les chaînes.
49:39– Et donc, on avait quand même cette chance-là.
49:41Et donc, il y a une vraie évolution.
49:43Après, c'est sûr que, malheureusement, on est encore à attendre les Jeux
49:47pour pouvoir communiquer sur le Paralympique.
49:50– Alors, ça, c'est la réalité.
49:52Moi, mon rêve, ce serait que, entre la défaite de Marseille
49:57contre je ne sais pas quel club, parce que Toulouse,
50:00ils vont monter contre Toulouse, par exemple,
50:02on ait la victoire de l'équipe de France de cécifoot contre l'Allemagne,
50:06juste derrière, ou le record du monde de Trésor Makounda sur 400 mètres,
50:12juste avant le record du monde, je ne sais pas, d'un athlète…
50:18Vous voyez ce que je veux dire ?
50:20– Je suis entièrement d'accord avec toi, mais…
50:22– C'est vraiment ça ?
50:24– Sache que, par exemple, en cyclisme sur piste,
50:26qui est quand même beaucoup moins diffusé que de l'athlétisme,
50:30les petits sports, c'est le même cas aussi que…
50:34– Ils n'expliquent pas.
50:36– Je sais, mais il y a des pays qui arrivent à le faire.
50:39Pourquoi pas nous ?
50:40Moi, je sais que, par exemple, en Australie,
50:42ils ont une vraie politique d'inclusion au niveau des médias.
50:47On a des athlètes paralympiques qui sont élus athlètes de l'année.
50:51On a des choses comme ça.
50:53Dans leurs médias, on a la victoire du…
50:56Je ne sais pas, je ne connais pas bien le cyclisme,
50:58mais on peut avoir le binôme…
51:01– Les rombos-gilets ?
51:02– Oui, là-bas, en Australie, qui viennent gagner, je ne sais pas quelle compétition,
51:08en même temps que la victoire d'un des cyclistes.
51:11Et je vous assure, c'est comme ça.
51:13Moi, comme je dis toujours, le premier handicap que j'ai rencontré,
51:16ce n'est pas forcément mon handicap visuel.
51:18C'est ce que j'ai…
51:20– Je ne sais pas, je demande.
51:22– Mais je ne sais pas !
51:24– Il se rattrape sur la barbe.
51:26– Tu vois, j'ai quand même plus de barbe qu'elle, c'est vrai.
51:30En fait, c'était vraiment l'handicap culturel.
51:32C'est-à-dire se dire…
51:34Souvent, on dit, pourquoi on ne fait pas comme ça ?
51:36Pourquoi c'est comme ça ?
51:38Les Jeux Paralympiques sont moins diffusés.
51:40Pourquoi les Jeux Paralympiques ne sont pas en même temps que les Vallées ?
51:42Comment on pourrait faire pour…
51:43Moi, je dis toujours, c'est une question culturelle.
51:45Il y a des pays, notamment les pays anglo-saxons,
51:47où on a une vraie volonté de pouvoir…
51:49On parlait de sport.
51:50Et quand on parle de football féminin
51:53ou quand on parle de football masculin,
51:55on parle de foot, en vrai.
51:57Même si c'est…
51:59On va dire que ça va un peu moins vite ou quoi,
52:01mais on parle de foot.
52:02Je dis qu'on devrait parler de cycliste sur Paralympique
52:05ou cycliste Vallée comme on parle de cycliste, en fait.
52:07On parle de cycliste.
52:08Et pareil pour l'athlétisme.
52:09Je n'en sais rien.
52:10Mais je me dis, le jour où on arrivera à faire ça,
52:12là, ce sera vraiment un énorme pas.
52:14On est à Paris. Dans deux ans…
52:16Il y a Nice.
52:17Moins de deux ans, on est à Paris.
52:18Il y a Nice.
52:19Frédéric Laurin, un chiffre.
52:21Est-ce que tu connais la représentation du handicap
52:24dans les médias aujourd'hui, en France ?
52:26Ouh là, ça va être terrible, ça.
52:27En pourcentage ?
52:29Tu me poses une question.
52:30J'ai combien de temps pour réfléchir ?
52:31J'ai droit à un…
52:32Il reste 20 secondes d'émission.
52:34J'ai droit à un…
52:350,6.
52:37Et en fait, l'enjeu, il est là.
52:39Et il y a quand même une volonté.
52:41On l'a vu à Tokyo, l'équipe, le groupe l'équipe,
52:43je salue Laurent Prudhomme,
52:45est en train d'essayer
52:47de diffuser un peu mieux le handicap,
52:49de mieux le mettre en valeur,
52:51à la fois dans son papier,
52:53à la fois dans ses médias.
52:55Et en fait, on voit qu'il y a une espèce de bataille maintenant,
52:57dans la quête des droits.
52:59Ce qu'on ressent, on a toujours l'impression que ça ne va pas assez vite.
53:01Alors oui, on sait qu'il y a une bataille dans les droits.
53:03C'est indéniable.
53:05Il y a une bataille dans les droits.
53:07Aujourd'hui, il y a des médias qui se battent
53:09pour les droits des joueurs olympiques.
53:11À l'époque, c'était un lot
53:13qu'on donnait un peu en package,
53:15on donnait en plus.
53:17T'as les Jeux olympiques
53:19et en gros de plus, t'as les Jeux paralympiques.
53:21Aujourd'hui, ce n'est plus le cas.
53:23– Bon messieurs, j'ai une mauvaise nouvelle, il va falloir qu'on se quitte.
53:25Je voudrais juste dire que j'ai eu
53:27beaucoup de plaisir à faire cette émission.
53:29C'est rare que je ne sois pas obligé
53:31de faire l'instituteur, enfin pardon,
53:33mais de dire à bout de parler, à bout de parler, à bout de parler.
53:35C'est vrai qu'avec Trésor, c'est un peu plus facile.
53:37– On le dit depuis le début, on le dit depuis le début.
53:39– Fred, arrête, Fred c'est pareil.
53:41– Parce que Fred Weiss et Trésor Makunda,
53:43si vous voulez faire une émission
53:45et que vous n'avez pas beaucoup d'expérience de présentateur,
53:47vous le faites sans problème avec ces deux-là,
53:49vous leur donnez les clés et vous revenez à la fin.
53:51Ça a été un bonheur de vous avoir messieurs.
53:53On aurait aimé aussi avoir une représentation féminine,
53:55on n'en a pas pu pour des raisons d'agenda.
53:57Mais évidemment,
53:59le handisport est très présent aussi
54:01chez les femmes.
54:03Je voudrais juste vous remercier
54:05pour cette spontanéité, pour ce témoignage.
54:07J'ai encore beaucoup de boulot.
54:09Il y avait de la bonne humeur, il y avait de la joie,
54:11mais il y a quand même des problèmes à régler.
54:13Et je demande à Yannis Bachat
54:15d'appeler le conseil régional
54:17et de demander
54:19pourquoi les ambassadeurs
54:21ont été supprimés.
54:23Parce que ça, je trouve ça étonnant.
54:25Voilà, Fred Weiss est consultant,
54:27Yannick Bachat sera plus tard journaliste,
54:29c'est sûr, il présentera des émissions.
54:31Je vous souhaite beaucoup de bonheur,
54:33et j'espère vous retrouver au jeu.
54:35Et puis Yannis, vous avez une mission, vous le savez.
54:37Et j'espère vous revoir bientôt.
54:39Merci à tous, à bientôt pour une prochaine édition
54:41des Grandes Questions du Sport.
54:43Je n'ai rien fait aujourd'hui, je n'ai rien à faire.
54:45Pas de boulet.

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