Ce mois-ci dans les Grandes Questions du Sport, Patrick Chêne et ses invités s'interrogent sur la question environnemental dans la pratique sportive.
Category
🥇
SportTranscription
00:00Bonjour à tous, soyez les bienvenus, c'est votre rendez-vous habituel avec les grandes
00:26questions du sport. Aujourd'hui, nous allons parler du changement climatique, de l'impact
00:31du sport sur cette grande question sociétale et surtout, on va s'interroger avec nos invités
00:37que je vous présente dans quelques instants, sur la meilleure manière d'œuvrer dans le
00:41bon sens, dans le monde du sport pour participer aux efforts indispensables. Nos invités,
00:47donc, Eva Jacomet, bonjour. Vous êtes chargée de projets au sein du Think Tank Sports et
00:52Citoyenneté à Bruxelles. Je vais rappeler d'ailleurs que le Think Tank Sports et les
00:55Citoyenneté est un partenariat avec Sport en France sur cette émission. Deuxième invité,
01:01Frédéric Delanois, DTN de la Fédération Française du Sport d'Entreprise. On vous a déjà reçu sur
01:07ce plateau. Cette fois-ci, on évoquera donc le changement climatique et comment le sport dans
01:11l'entreprise peut s'inscrire dans le mouvement. Ensuite avec nous, Laurent Marchal, président
01:15fondateur du cabinet Oxygène, fondateur et directeur de 261PIL, on expliquerait, qui a
01:22conçu un impact Tracker pour l'Union Cycliste Internationale. On en parle dans quelques instants.
01:27Lili Rogier est également avec nous. Elle est présidence de l'ANSTAPS, Association Nationale
01:34des Étudiants en STAPS, évidemment. Et puis, Louis Blateau est avec nous également. Vous êtes
01:39responsable environnement dans un club de basket, l'ADA Basket. Ça se passe à Blois. Et puis,
01:45nous avons une invitée en duplex. Il s'agit d'Armel Courtois, qui est plus sportive que
01:51vous tous autour de cette table, puisque Armel est kitesurfeuse et cofondatrice du projet
01:57Riding to Explore. Merci, Armel Courtois, d'être avec nous. Alors, l'actualité sert parfois
02:03formidablement une émission. On est légèrement endifféré. On a enregistré cette émission le jour
02:08même où l'on apprend que l'équipe de France de football, malgré ses bonnes intentions, ses
02:13belles déclarations, a décidé, tenez-vous bien, pour aller de Paris à Lyon, puis de Lyon à Marseille,
02:19de prendre deux fois l'avion. Alors, voilà qui pose une question. On n'est pas là pour condamner,
02:23pour faire les anges en disant, nous, on ferait différemment. Mais quand même, l'argument,
02:28c'est de dire qu'il était difficile d'assurer la sécurité dans la gare de Marseille. Alors,
02:34pour faire cette ligne très souvent, pour l'avoir faite ce matin et pour la refaire ce soir, je peux
02:39vous dire que vous descendez à Aix-en-Provence, que la gare est totalement sécurisée. Vous n'êtes
02:43pas à Saint-Charles, en plein milieu de Marseille, et vous êtes à 15 minutes maximum de l'endroit
02:47où ils vont loger. Voilà, donc tout ceci est simplement le fouet d'habitude. J'aimerais voir
02:52vos réactions là-dessus. On n'est pas là pour condamner le monde du football, même s'il a
02:56quelques vertus un peu oubliées. Est-ce que ceci vous révolte, vous interpelle, vous motive, vos
03:03réactions ? Oui, je pense que ça interpelle et on a envie que ça puisse bouger. Du côté de Sport
03:08et de citoyenneté, on travaille depuis de nombreuses années avec le Betis Cévis, qui est un club, je
03:13pense, que tout le monde connaît au niveau européen. On les a en tant que partenaires sur
03:19un projet européen. On sait que le Betis, quand ils vont en Espagne, ils se déplacent en train,
03:23très majoritairement, avec l'arène fait. Et à ma connaissance, ils n'ont jamais eu de problèmes
03:27de sécurité. Donc il y a des choses à faire bouger. Je pense que le monde du football n'est
03:33peut-être pas le plus sensibilisé et le plus proactif en termes d'action, mais il y a des clubs
03:38qui savent faire, qui y parviennent et qui jouent à très bon niveau, au niveau européen. Donc il y a
03:43de l'espoir en la matière. Je dois être un peu naïf, mais il me semblait que c'était facile, justement,
03:47de sécuriser une voiture, une rame de TGV. Vous mettez 100 personnes dedans, il y a toute la place
03:52qu'il faut. C'est un peu difficile d'arrêter un TGV à 300 km heure pour avoir un acte pendant ce
03:57moment-là. D'autres réactions ? C'est vrai que ça amène à se questionner. Nous, du côté de l'Anneau Stable,
04:04on représente l'ensemble des jeunes dans le champ du sport et on représente aussi l'avenir
04:08des professionnels dans le champ du sport. Et je pense qu'il y a un enjeu aujourd'hui aussi à
04:12former les personnes qui travaillent dans les clubs. Et c'est tout le travail qu'on mène par
04:16le biais de nos formations, à intégrer la transition écologique dans nos formations pour que les futurs
04:20professionnels du champ du sport puissent être sensibilisés à ces questions-là. Et une fois
04:24qu'ils ont intégré les clubs professionnels, ils puissent justement mettre en place des actions pour
04:29que ce genre de choses n'arrive plus. Pour terminer, je connais des gens qui ont peur de l'avion, je
04:32connais très peu de gens qui ont peur du TGV. Donc l'impact sur le stress pour des joueurs qui vont
04:37jouer un match important, je veux bien qu'on l'étudie aussi, parce que des joueurs stressés de
04:40prendre l'avion il y en a beaucoup. Dans le TGV, j'en connais peu. Au-delà de la question de sécurité, je
04:44pense qu'il y a la nécessité aujourd'hui sur ces sujets aussi d'arriver à toucher l'ensemble des
04:49acteurs essentiels, notamment sur le sport de haut niveau, qui sont associés à la performance. Et je
04:54pense qu'aujourd'hui, un des écueils, c'est que sur ces questions-là, dans tous les échanges qu'on
04:58peut avoir avec les fédérations ou autres, il n'y a peut-être pas assez souvent la prise en compte sur
05:03le côté préparation physique, accompagnement à la performance pure du haut niveau. Et peut-être que,
05:10par exemple, de voyager en train, donc évidemment on ne va pas dire le contraire, on est forcément pour.
05:14Mais en revanche, le temps de trajet est peut-être plus long. Comme vous le disiez, une habitude un peu
05:21différente. Il n'est pas plus long et pour moi, pardon, il est beaucoup plus stressant de se rendre à
05:25l'aéroport. Ils sont obligés d'y aller quand même en bus, ils ne vont pas y aller en hélicoptère. Donc c'est
05:30toujours stressant parce qu'il y a des embouteillages, vous n'êtes pas au centre de la ville. Vous arrivez,
05:33il y a le contrôle de sécurité qui est très stressant. Vous avez un décollage, atterrissage.
05:36Quand vous arrivez, vous mettez Gare de Lyon, 2h40 plus tard, vous êtes à Avignon, 2h51 plus tard,
05:41Aix-en-Provence. Moi je pense qu'au contraire, il y a vraiment, et ça prouve tout ça, toute cette
05:46explication qui peut ressembler à une discussion de café du commerce, dit simplement les mentalités.
05:51Et je ne sais même pas si les joueurs grogneraient, entre guillemets, si on leur disait vous partez en
05:57train. Je pense que c'est juste l'hyper-protection un peu mal adressée. C'est surtout, je pense,
06:03une question de gouvernance. C'est-à-dire que c'est peut-être au club aussi de dire qu'il n'y a
06:06pas le choix. Ou aux organisateurs au niveau de la LFP ou de la 3F. Mais la première question de
06:14tous les sujets dont on va parler pendant presque une heure, la priorité elle vient de l'enjeu de
06:19gouvernance. C'est-à-dire que c'est à partir du moment où l'institut représentatif d'une
06:23discipline sportive décide d'eux, et bien l'ensemble de l'écosystème se fait au système.
06:27Évidemment, alors pour parler nous du côté de la Diabloise, il y a également aussi des choix de
06:31la part du club. Il y a des questions d'insertion sur le territoire. Il y a aussi des questions de
06:34notoriété qui sont peut-être un peu moins sensibles du côté du basket. Mais en l'occurrence chez nous,
06:38on fait quasiment la majorité de nos déplacements en bus et en train. On a un seul déplacement en
06:42avion à Monaco. Mais c'est aussi un choix, parfois avec un peu de complexité sur les trains, parce
06:46qu'il faut aussi voir avec la SNCF quelles sont les possibilités pour faire ces déplacements.
06:50Mais sinon on utilise le bus, donc c'est aussi une question de conviction du côté des clubs.
06:53Voilà, la mentalité, il y a du boulot. Alors rappelons quand même ce qu'est la
06:57neutralité carbone. Moi, j'aime beaucoup ce genre de sujet où on emploie des mots, des expressions.
07:02Et finalement, on n'a peut-être pas une majorité de français qui sont vraiment conscients de ce
07:06qu'est la neutralité carbone. Ça consiste tout simplement à cesser d'envoyer dans l'atmosphère
07:11plus de CO2 que l'on ne peut en retirer. Voilà ce qu'on appelle l'équilibre. Cette définition vous convient ?
07:18Oui. Voilà, je tiendrai à dire quand même que l'ADEME souhaite qu'on ne parle forcément plus
07:23de neutralité carbone et notamment de compensation pour rentrer dans une relation financière,
07:28de payer aujourd'hui pour de la tonne de carbone et d'effacer les émissions qu'une entreprise
07:32pourrait faire. Ça s'inscrit dans le cadre de la séquence ERC, éviter, réduire, contribuer.
07:36Maintenant, le terme, c'est plutôt de la contribution carbone, notamment vis-à-vis du
07:39décalage temporaire des émissions que peut émettre une entreprise ou une structure et de leur
07:43captation, de leur séquestration après par les écosystèmes forestiers ou d'autres écosystèmes
07:47qui va s'étaler sur une période de temps beaucoup plus longue. Donc cette question de neutralité
07:51qui était très à la mode et très en vogue dernièrement est moins évoquée, du moins sur
07:55cette partie-là, mais plutôt de contribuer à des projets de séquestration de carbone.
07:59Qu'est-ce qu'on pourrait faire à la Fédération française de foot pour revenir sur eux ? Ils
08:02choisissent d'y aller en avion, ils ont leurs raisons, on va les accepter. Qu'est-ce qu'on
08:06va demander à cette fédération dans un souci qui ne sera pas un souci, j'allais dire policier,
08:12mais un souci cohérent de participation à la vie de la société ? Qu'est-ce qu'on doit leur demander ?
08:16Aujourd'hui à la Fédération française de football ? Oui, puisqu'ils prennent l'avion pour aller à
08:22Lyon et Marseille, donc ils vont avoir un bilan de carbone totalement négatif. Qu'est-ce qu'on
08:26leur demande ? D'aller planter des arbres dans une forêt amazonienne ? Si je peux me permettre,
08:31l'écueil c'est de ne réfléchir que sur le prisme du carbone. C'est-à-dire qu'en fait aujourd'hui,
08:36on se rend compte que la transformation, elle nécessite d'agir sur la partie environnementale,
08:42sur la partie sociale et sur cet enjeu de gouvernance. On a dans ce triptyque ESG en
08:46fait les trois piliers aujourd'hui de ce qu'est ou la RSE, la RSO dans le monde du sport et plus
08:50largement l'enjeu développement durable. Si en fait on ne focus que sur cette partie carbone,
08:58c'est extrêmement réducteur d'abord parce qu'on oublie tout l'impact social du sport qui dans
09:03son ADN propre a une vocation première et un élément extrêmement positif de ce point de vue
09:09là. Que d'un point de vue environnemental, il y a plein d'autres leviers sur lesquels on peut
09:14trouver de la corrélation carbone mais je pense que dès qu'on enlève la mobilité, si on prend
09:18l'alimentation, la gestion des déchets, la collecte, le tri, il y a énormément de choses à faire. Donc
09:23je pense que le problème c'est que ce sujet carbone, il est très clivant. C'est comme quand
09:29à un moment pour les JOP, on est très focus sur le fait d'être avant tout zéro plastique. Alors
09:35c'est très bien parce que justement et notamment la mairie de Paris l'a expliqué, c'est que pour
09:38parler au plus grand nombre, c'est plus facile à appréhender que rentrer dans des explications
09:42qui aussi précises soient elles, sont vite complexes, technico-scientifiques et tout le
09:47monde s'y perd. Donc je pense qu'en fait aujourd'hui probablement les grandes fédérations, ce à quoi
09:52elles peuvent s'engager, c'est une relation de reporting vis-à-vis de l'ensemble de leurs
09:57financeurs, qu'ils soient publics ou privés, et d'arriver à trouver cette corrélation parce que
10:01nous en tout cas, notamment avec Two Six One PI, c'est ce qu'on va porter. C'est la capacité
10:06aujourd'hui à travers la data sur la mesure qui est faite au niveau environnement, social et
10:11gouvernance, d'arriver à avoir un élément tangible, justifié, qui aide à avoir une sorte
10:16de monnaie d'échange, si je peux le dire comme ça, en cas de data valorisée, parce que toute
10:21cette transformation elle a un coût substantiel, qu'on prenne l'avion ou le train à la limite,
10:25j'allais dire c'est pas le problème, mais là en tout cas c'est pas l'enjeu premier, c'est de dire
10:30que l'ensemble de la transformation du système doit être financé, que si on le laisse comme
10:34une charge incompressible, personne va y aller, et donc il faut démontrer que c'est un vrai
10:38investissement, pour la société, pour la planète, mais aussi pour des dirigeants d'entreprises.
10:42On va y revenir avec ces fameuses politiques RSE. Avant de nous orienter vers les solutions,
10:48et j'espère qu'il y en aura beaucoup, faisons un constat d'abord. Est-ce que le sport est un
10:52mauvais élève aujourd'hui dans le monde, comment dire, dans cette zone grise, polluante, et on va
11:01arrêter de faire des différenciations. Est-ce que le sport est un bon élève ? Est-ce que le sport
11:06donne l'exemple ? Est-ce que le sport est un mauvais élève ? Est-ce que le sport est révélateur
11:10de la société ? Je pense qu'aujourd'hui, si vous posez la question bonnes ou mauvaises élèves,
11:14je ne pourrais pas y répondre, mais en tout cas ce qui est sûr c'est qu'il faut revoir actuellement,
11:18au vu de la crise écologique, revoir le mode de consommation, de production, mais aussi de pratique,
11:23parce que la pratique elle va être impactée, elle est déjà impactée majoritairement par la
11:27crise environnementale, et donc il y a tout un enjeu à travailler tous ensemble pour justement
11:34revoir notre mode de production et de consommation. Mais aujourd'hui, il le constat,
11:38quel est-il ? Là, je laisse les experts de l'environnement y répondre, mais en ce qui
11:44concerne, je pense qu'actuellement... Les sportistes d'état d'esprit, peut-être,
11:46vous qui représentez les étudiants. Ce qui est sûr, c'est qu'aujourd'hui,
11:49les jeunes qui sont dans le champ du sport ont de plus en plus envie de s'engager dans la
11:54transition écologique, parce qu'on sait qu'on va être impactés, il y a tout un enjeu aussi de
11:58revoir, comme je disais, les pratiques, et du coup, par ce biais-là, de se former, et aujourd'hui,
12:03on peut le voir, il y a de plus en plus de fédérations qui ont des responsables RSE,
12:06il y a de plus en plus de clubs qui sont sur la pratique d'activités pleines nature,
12:11qui prennent en compte l'environnement où ils pratiquent, et je pense qu'aujourd'hui,
12:16de toute façon, dans le domaine du sport, ce n'est plus une question qui est mise de côté,
12:20loin de là, parce que dans tous les cas, si on ne la prend pas en compte, on se met en péril.
12:25Il y a peut-être une question de quel sport on parle ? L'exemple de l'équipe de France de
12:31foot, c'est à peu près ce qui est le plus visible, médiatique, c'est ce qu'on va retenir,
12:37et derrière, on va avoir une quantité de petits clubs locaux qui font beaucoup d'efforts pour
12:41mettre des gourdes à la place des bouteilles, qui vont faire des choses très simples,
12:44mais qui vont contribuer, donc unifier le sport comme ça, c'est un petit peu compliqué.
12:49Moi, j'ai le sentiment que la charge psychologique qui est mise sur le sport,
12:55voire réglementaire, elle est plus forte que dans d'autres secteurs.
12:58Si je prends le secteur de la culture, par exemple, je ne suis pas sûr que le secteur
13:02culturel soit aussi mobilisé sur ces sujets que le sport. Or, les problématiques ne sont
13:06pas forcément très différentes. Je vais donner la parole à Armel Courtois,
13:09qui doit bouillir là-bas, quand on parle des sportifs. Question d'abord un peu générale,
13:16je sais que ce n'est pas facile de dire ça, mais est-ce que globalement, vous qui êtes une vraie
13:20sportive, si j'ose dire, est-ce que ce monde du sport vous semble attentif, concerné, volontaire ?
13:28Oui, je dirais de plus en plus, en tout cas, ça c'est une certitude. Après, assez mobilisé,
13:36non. Mais ça, pour reprendre ce que vous disiez sur le plateau, il y a des strates très inégales
13:45entre les sports, entre les divisions de sport. C'est difficile de mettre tout le monde dans le
13:52même panier, de mettre la pratique amateur par rapport à la pratique de haut niveau. Mais aussi,
14:00les contraintes qui sont inhérentes, par exemple, au haut niveau. Aujourd'hui, il y a quelque chose
14:06sur lequel on n'est pas bon, c'est vraiment l'optimisation du haut niveau. Et on voit en ça
14:11que, pour le coup, ça ne va pas dans le bon sens. Quand on voit, là c'est encore du foot,
14:18ça tombe mal, mais il n'y a pas que le foot. Après, c'est aussi un des sports les plus populaires,
14:25donc ça cristallise aussi certaines choses. Mais quand on voit le mondial au Qatar avec des stades
14:29climatisées, on se dit, de toute façon, ça ne peut pas être pire. Et puis, on a fait une
14:32boulette il y a dix ans, maintenant, on va quand même en tirer des conséquences. Ah ben non,
14:39on crée un autre concept où on va aller faire une Coupe du Monde sur tous les continents. Mais si
14:44je prends même le rugby, on fait une Coupe d'Europe et puis, Coupe d'Europe, on intègre
14:52des équipes d'Afrique du Sud. Bon, là, ne serait-ce qu'en le dix ans, on se dit qu'il y a
14:57peut-être un problème de perception. Voilà, pour dire que sur le sport de haut niveau, il y a quand
15:02même des choses qui sont complètement à côté de l'urgence qui, aujourd'hui, se dessine pour le
15:12futur de tout le monde, mais aussi du sport, parce que le sport est à la fois acteur, bien
15:18évidemment, du réchauffement climatique et des problèmes environnementaux, mais il le subit
15:21aussi. Et ça, on a l'impression que les gens n'ont pas encore complètement conscience aussi des
15:27répercussions que ça peut avoir sur la pratique sportive de tout un chacun et aussi de la pratique
15:32du haut niveau. Armelle Courtois, j'aimerais que vous parliez de votre expérience personnelle
15:35sportive de haut niveau et vous décidez de mettre entre parenthèses votre activité par rapport à
15:42votre engagement, c'est ça ? Oui, alors, en fait, moi, au départ, j'étais, on va dire, purement
15:50sportive en kitesurf et puis, en fait, avec mon conjoint, donc, Martin Thomas, qui, lui,
15:56effectivement, est sportif de haut niveau en canoë slalom, qui a participé aux JO de Tokyo,
16:00on a mis sur place des expéditions à travers un projet qui s'appelle Riding to Explore et,
16:05en fait, c'est posé la question, moi, j'étais un peu à un point de bascule entre vraiment m'investir
16:10à fond dans ma carrière, en vue notamment, pourquoi pas, de viser une sélection pour les
16:20JO de 2024, puisque le kite fait son entrée au jeu en 2024. On sait que, voilà, pour viser ce
16:25genre de performance, il faut que ce soit un investissement de tous les instants. Et parallèlement,
16:29j'avais cette opportunité de mettre mon sport au service de quelque chose d'autre et, voilà,
16:35j'ai fait ce choix de privilégier cette voie-là en allant parler de la fonte glaciaire, notamment,
16:41les glaciers qui sont une clé de voûte du climat et pour lequel le kite est un excellent révélateur
16:46quant à leur mauvaise forme, puisque si on peut les kiter, donc sur de l'eau, c'est que, forcément,
16:53la glace a laissé place à un milieu aquatique et que la situation devient plus calarmante pour
17:00plein de raisons. On va parler dans quelques instants avec vous, justement, de ce projet
17:06Riding to Explore, on pourra en savoir un petit peu plus. Moi, j'aimerais qu'on s'intéresse
17:10maintenant à deux domaines, deux terrains qui semblent les plus importants, parmi les plus
17:17importants pour agir, c'est l'école, la formation et l'entreprise. Donc, est-ce que vous pouvez me
17:23dire ce qui se fait aujourd'hui, par exemple, dans le monde de l'entreprise ? Alors, je sais
17:26qu'aujourd'hui, les clubs, et peut-être serez-vous d'accord avec moi, Louis Blateau, lorsqu'on va
17:31avoir un sponsor, un partenaire, on n'y va pas comme grand-papa en disant, voilà, on vous met
17:36de visibilité au bord du terrain, vous serez bien content, on va parler d'autres boîtes. Non,
17:40on arrive en voulant contribuer au projet RSO de l'entreprise et en étant un acteur. Est-ce que
17:46les entreprises aujourd'hui, est-ce qu'avant, bon, on sponsorisait le judo parce que le fils du patron
17:52faisait du judo, est-ce qu'aujourd'hui, on a cette approche qui va jusqu'à l'environnemental ?
17:57Insuffisamment. Y compris, d'ailleurs, il y a encore des survivances du sponsoring de
18:04grand-papa qui peuvent exister. Après, il y a plusieurs aspects. Le premier, c'est que le
18:10sport d'entreprise, par essence, il est extrêmement économe en bilan carbone puisque le principe du
18:19sport d'entreprise, c'est de faire du sport dans ou autour de son entreprise. Donc, les déplacements
18:23sont limités. De ce point de vue-là, d'ailleurs, il y a un élément assez intéressant à mesurer,
18:27c'est le bilan carbone par genre compte tenu du fait que dans le sport d'entreprise, l'activité
18:32est principalement féminine et elle est principalement féminine parce qu'elle se situe
18:36dans la journée. Je pars chez moi, je reviens chez moi. Déplacement limité. Alors que le sport
18:40masculin est beaucoup plus un sport de sortie. Il laisse sa femme et les enfants à la maison,
18:43il va jouer au golf le week-end. Exactement. Donc, il consomme pendant ce temps-là. Donc,
18:48ça, c'est un premier élément, c'est la pratique en elle-même. Ensuite, les entreprises réfléchissent,
18:53on le voit, nous, sur des manifestations qu'on organise. On organise des jeux nationaux du
18:59sport d'entreprise et cette année, il se trouve qu'on le fait en Martinique. Donc, en Martinique,
19:04ça peut paraître peu économe sur le plan carbone. Il se trouve qu'en Martinique, on a énormément de
19:09pratiquants et donc, si on les fait en métropole, c'est eux qui se déplacent. Le bilan est un peu
19:13le même, mais on voit que les entreprises métropolitaines et les plus grandes hésitent
19:17à se déplacer en disant notre bilan carbone ne va pas être bon. Donc, il y a une prise en compte
19:22dans la pratique quotidienne de l'activité, régulière en tout cas, de l'activité physique de la part
19:27des entreprises sur ce terrain. Pour vous, Lili Roger, quelles sont les actions menées ? Vous parliez
19:32tout à l'heure, j'aime bien, de cette prise de conscience et c'est vrai que ce qui rend optimiste,
19:36c'est la jeunesse et les gens qui arrivent. Même si les gens d'autres générations peuvent se
19:41sentir concernés et ont quelques gestes évolus, tout se joue quand même avec les jeunes. Nous,
19:48on a deux prismes, donc on met en place nos projets. On a la Semaine nationale du sport et
19:53de l'environnement qui a été mise en place l'année dernière et qui a été encore une fois
19:57mise en place cette année. Grâce à cette semaine-là, on a pu travailler sur l'intégration
20:02de la transition écologique dans la formation et dans un premier temps, la formation en STAPS,
20:07Sciences techniques des activités physiques et sportives, qui est la formation universitaire
20:11du champ du sport. Grâce à ça, on a pu travailler avec à la fois les enseignants-chercheurs,
20:17les étudiants et des experts de la transition écologique pour l'intégrer dans la formation,
20:22mais pas de manière à avoir seulement un enseignement sur la transition écologique,
20:25mais plutôt de réfléchir à comment on intègre la transition écologique de manière transversale
20:29en fonction de nos domaines d'expertise, parce qu'il faut savoir qu'en STAPS, on a à la fois le
20:33management du sport, l'entraînement sportif, l'activité physique adaptée et santé. On a donc
20:39une éducation et motricité et donc il fallait réfléchir à comment intégrer cette transition
20:44écologique, adaptée après notre insertion professionnelle, parce que quand on est manager
20:49d'une entreprise, on ne va pas faire les mêmes actions que quand on est entraîneur dans un club
20:54de sport finalement. Et après, de l'autre côté, l'autre prisme à la NoSTAP, c'est que nous,
20:59on a un gros enjeu par aussi nos projets sur la sensibilisation. On en parlait tout à l'heure,
21:05mais je pense qu'aujourd'hui, on a toujours besoin de cet enjeu de sensibilisation,
21:09que ce soit des joueurs. Là, par exemple, on parlait des joueurs de foot tout à l'heure,
21:12mais je pense que la population a encore un besoin de se sensibiliser sur la transition
21:17écologique et sur l'impact environnemental et les deux vont en deux paires. Dites parenthèses,
21:22l'éco-anxiété dont on parle beaucoup chez les jeunes, est-ce que ce type d'action va justement
21:30engommer ce... Alors, c'est vrai que l'éco-anxiété, c'est quelque chose qui est vraiment fréquent chez
21:35la population des jeunes et des étudiants et étudiantes, mais en effet, ces projets-là,
21:41finalement, donnent de l'espoir parce qu'on travaille ensemble et on se dit juste aussi
21:45qu'on ne travaille pas seulement les jeunes ensemble, mais souvent, nos projets, c'est
21:50intergénérationnel et du coup, on se rend compte qu'on est tous ensemble dans un même combat pour
21:54le coup. Intergénérationnel, ça veut dire que vous ne condamnez pas les boomers en leur disant
21:58vous qui avez fait brûler la planète ? Non, pas du tout. Ce n'est pas l'enjeu. On parle d'impact
22:03environnemental, mais ça s'accompagne de l'impact social et les deux vont passer en l'autre et donc
22:08l'ensemble des générations sont mises dans le combat qui est la lutte contre le réchauffement
22:13climatique. La France a présenté un plan de sobriété énergétique, c'était au début du
22:18mois d'octobre 2022, avec un objectif réduction de 10% de la consommation énergétique d'ici 2024
22:25par rapport à 2019. Ça a été atteint tout ça ? Difficile à dire. Je pense que ce qu'on prône
22:32chez Sport et Citoyenneté, et je pense que Laurent Marshall me suivra là-dessus, c'est de dire quand
22:39on prend des engagements de la sorte, il faut qu'on ait à un moment donné une mesure d'impact
22:43qui soit faite, qu'on en mesure très concrètement la portée de nos actions, c'est-à-dire qu'aujourd'hui
22:48on a beaucoup de vœux pieux et d'engagements qui sont pris dans le secteur sportif et de
22:53manière générale au niveau des politiques sportives aussi en matière d'engagement
22:58environnemental, on n'a pas encore ce réflexe de mesurer très concrètement l'impact de ces
23:07vœux pieux, de ces dispositifs qu'on met en place. Donc je pense que ça c'est quelque chose pour
23:11demain qui est crucial. Je rebondis un petit peu sur ce que disait aussi Lili Roger sur
23:17la question de la sensibilisation et de l'éducation, c'est quelque chose qu'on porte aussi
23:20beaucoup chez Sport et Citoyenneté et de manière assez complémentaire à ce qui peut être fait
23:25avec un public universitaire, on le fait plutôt sur des jeunes qui sont sur l'enseignement
23:31primaire ou secondaire, sur des projets européens, sur un projet européen qui s'appelle l'OSES sur
23:35l'éducation à l'océan et un autre dans le football, donc ça peut être intéressant,
23:41ça peut répondre un petit peu à cet espèce de phénomène de déconnexion qui peut y avoir
23:45peut-être dans le football, en disant voilà on va chercher un public jeune entre 8 et 17-18 ans
23:52pour essayer de les sensibiliser à ces questions au moment de la pratique sportive.
23:57Donc ça peut être, je pense que ça fera peut-être un petit peu écho à tout ce que Armel peut
24:02souligner en matière de sensibilisation sur de la pratique nautique pendant une pratique kayak
24:09par exemple, aller ramasser les déchets durant la pratique ou alors être sensibilisé à la faune,
24:16la flore avoisinante, donc voilà ça c'est des choses qu'on porte aussi et qui sont intéressantes
24:21en matière de sensibilisation. Alors vous parliez de mesures d'impact, c'est l'occasion de parler
24:27avec Laurent Marshall de ce UCI Sustainability Impact Tracker, donc vous allez me raconter en
24:38quoi cette plateforme que vous avez développée pour l'UCI, Union cycliste internationale,
24:42permet de mesurer tout ça, de mesurer justement l'impact de ces actions. Aujourd'hui en fait on
24:49a, comme c'est évoqué, la nécessité dans un premier temps on va dire de favoriser l'engagement
24:57des acteurs, c'est-à-dire qu'en fait avant de fixer plein d'objectifs, plein d'engagements
25:02x, y et z, la réalité du vrai terrain aujourd'hui c'est on est encore à un stade où il faut
25:08favoriser l'engagement de tous les acteurs. Une fois qu'on a dit ça, quand on va s'engager,
25:15ça veut dire qu'on aura établi une stratégie, qu'on va avoir un plan d'action associé à
25:18stratégie pour agir concrètement sur le terrain, et à partir où on a ce plan d'action, il faut le
25:22financer ce plan d'action. Donc en fait aujourd'hui déjà on ne peut pas avoir toutes ces réflexions et
25:27tous les sujets qu'on a là en laissant en permanence de côté ce sujet du financement de la transition,
25:33parce que je pense que c'est un vrai écueil, c'est-à-dire qu'on ne peut pas considérer aujourd'hui
25:37que le monde du sport, qu'il soit amateur ou professionnel, alors le professionnel peut trouver
25:42peut-être d'autres leviers, mais le grand du mouvement sportif comme on l'appelle, donc
25:46essentiellement les sports olympiques, doivent trouver un modèle de financement là-dessus.
25:49Quand on rentre du coup dans cette réflexion-là, ce qui est important c'est d'imaginer qu'aujourd'hui
25:54on ne peut pas avoir un cadre normatif global, et encore moins à l'échelle mondiale, qui dirait
25:59voilà, l'idéal des standards pour le sport en écoresponsabilité et en impact social c'est ça.
26:04Pourquoi ? Parce qu'entre du basket qui est en indoor, du triathlon qui est en outdoor et qui a
26:09un impact éventuel en biodiversité, il y a tellement de variétés de pratiques des disciplines que
26:14elles ne sont pas tout le temps comparables entre elles.
26:16Juste une petite parenthèse, comment est né tout ça ? Parce que moi quand je pense au sport,
26:22je me dis que c'est plutôt le sport motocycliste, la Formule 1, etc. qui va être plus concerné,
26:29alors que l'UCI concerne quand même un sport, évidemment il y a des déplacements et tout,
26:33mais le vélo n'est pas très polluant a priori.
26:36Le vélo directement non, mais il y a aussi tout le temps tout ce qui est associé.
26:39Bien sûr.
26:40C'est-à-dire que vous le savez aussi bien que moi, si on prend l'exemple des grandes courses,
26:44il y a tout l'impact de la production audiovisuelle, il y a la dimension itinérante de beaucoup d'épreuves
26:50qui fait que dès qu'on est sur des courses à étapes, il y a tout l'enjeu de la mobilité.
26:54Il y a un enjeu de gouvernance associée qui est que quand je fais X villes en X jours,
27:01qui est responsable par exemple de la collecte et du tri des déchets ?
27:05Est-ce que c'est la personne qu'accueille ? Est-ce que c'est le promoteur, organisateur
27:09de l'événement, etc. ? Donc pour l'histoire de l'UCI, l'idée c'est qu'en fait,
27:13c'est l'une des fédérations internationales qui, pour les premières, a pris le parti-prix
27:19d'écrire une charte d'action climatique pour se définir une stratégie et un plan
27:23d'action qui doit être associé.
27:24Et la réflexion qu'a eue notamment David Lapartien, le président de l'UCI, c'est
27:29de dire qu'à partir du moment où on a un plan d'action climatique et une stratégie,
27:33si on veut progresser, il faut s'évaluer.
27:35Et c'est vrai dans le sport en général.
27:37Je veux dire, on ne peut pas aujourd'hui travailler dans la performance dans le sport
27:41et ne pas avoir de data, pas de mesures.
27:43On est exactement dans la même logique.
27:44Donc l'idée, c'est qu'on a développé ce Sustainability Impact Tracker qui a pour
27:49objectif d'évaluer le niveau d'impact du cyclisme dans le monde entier, principalement
27:56sur trois piliers, l'environnement, le social et la gouvernance.
27:59On a aussi des données carbone à côté.
28:01Le principe étant, sur ces trois leviers, que pour tous les acteurs, qu'ils soient
28:06fédérations, organisateurs d'événements ou teams, équipes professionnelles ou autres,
28:14d'avoir chacun leur référentiel pour être capable de voir à quel niveau ils en sont.
28:18Rapidement, en tout cas le plus rapidement possible, essayer d'avoir au moins deux
28:23niveaux de mesures.
28:24Parce que je pense que le plus important aujourd'hui, on parle beaucoup d'engagement, c'est d'avoir
28:28au moins deux datas, c'est-à-dire deux niveaux de scoring, qui permettent de définir
28:33déjà une première trajectoire et de se dire, parce que l'action, elle sera longue.
28:36Et qui va être mobilisante, qui va être rassurante, qui va montrer qu'on peut passer un problème.
28:39Qui va être mobilisante parce qu'en fait, c'est ce qui permet concrètement de faciliter
28:43l'engagement.
28:44Dans une équipe cycliste, ça peut être comme le football.
28:47Si à un moment, on n'est pas capable de convaincre tous les coureurs cyclistes de
28:52s'engager, de changer certaines habitudes, ça va poser un problème.
28:55C'est la même chose sur certaines évolutions qui pourront peut-être être liées à la
29:00production audiovisuelle autour du cyclisme, etc.
29:02Et de tous les promoteurs.
29:05On a des réflexions en cours par exemple avec Warner Discovery, qui s'occupe du championnat
29:11du monde de mountain bike, qui par justement la typologie de la pratique et qui a des lieux
29:17majoritairement dans les zones forestières, etc., se posent des questions en disant, oui,
29:20il faudrait peut-être changer pas mal de choses sur cette approche-là.
29:24Et le dernier point, c'est qu'en fait aujourd'hui, à travers tout ça, on a cette capacité
29:28donc s'évaluer pour progresser, avoir de la data pour être capable d'engager plus
29:33facilement les acteurs, mais il n'y a pas que les acteurs propres à l'écosystème.
29:36C'est-à-dire que demain, cette data, comme vous parliez tout à l'heure du sponsoring,
29:40on a aujourd'hui pour les plus initiés, Kantar, Nielsen, qui produisent des équivalents
29:45d'achats d'espace publicitaires et c'est comme ça qu'on est capable de juger un peu
29:48des niveaux de sponsoring.
29:49On peut considérer qu'aujourd'hui, par exemple avec un outil comme le Sustainability
29:54Impact Tracker, pour le monde du vélo, on a la même chose, c'est-à-dire qu'on a
29:57le droit d'avoir une donnée environnementale ou sociale qui permet de dire à des marques
30:01« Ok, ça m'intéresse. »
30:02Alors on pourrait poser la question à Shimano, à Santini ou à tous les grands sponsors
30:07du vélo, mais de dire qu'il y a une data aujourd'hui que vous êtes aussi capable
30:11d'alimenter parce que quand vous financez une épreuve ou un team professionnel, vous
30:16contribuez à sa transformation.
30:17Championnat du monde de cyclisme 2023 Glasgow, première vraiment opération concrète, vous
30:24pouvez nous en dire deux mots ?
30:25Oui, en fait la mesure s'est ouverte sur ce nouveau référentiel pour les championnats
30:32du monde de Glasgow qui étaient les premiers, j'allais dire méga championnats du monde
30:35voulus dans la transformation par l'UCI, puisqu'ils rassemblaient 16 disciplines
30:39en même temps.
30:40Les prochains d'ailleurs auront lieu en France en 2027 en Savoie en rassemblant 19
30:44disciplines en même temps.
30:45On peut en dire pas grand-chose encore tout de suite maintenant, si ce n'est que le
30:51processus de collecte de données et de fourniture d'éléments de preuves a été
30:55un petit peu long parce que c'était la première fois à cette échelle-là que ça
30:57se faisait.
30:58Ce qu'on peut dire en tout cas c'est que toutes les parties prenantes des championnats
31:02du monde ont largement joué le jeu et on aura les résultats incessamment sous peu
31:08en tout début d'été.
31:09Vous pourriez appliquer ça à un club comme l'ADA Basket quand vous entendez ça ? Ces
31:15mesures, notamment pour vos partenaires, seraient très très précieuses.
31:19Est-ce que c'est duplicable dans des conditions financières raisonnables ?
31:22Nous c'est le but.
31:23La transformation qu'on a opérée aujourd'hui en développant avec 2Six1Pi une plateforme
31:27SAS comme une solution logicielle en ligne à travers cet outil de mesure, c'était
31:33que dans la réflexion qu'on a eue depuis trois ans, c'était d'amener la mesure qui
31:37nous semble un élément fondamental dans la transformation du modèle pour trouver
31:41du financement à ce modèle économique.
31:44Il fallait qu'on soit capable de baisser le coût de la mesure.
31:48On le fait à travers l'accès à cette mesure-là sur une plateforme digitale et
31:51les travaux qu'on mène, par exemple un petit lien avec le sport en entreprise, c'est
31:55qu'on a un indice RSE Sport & Loisirs qui a été fabriqué avec et pour l'Union
32:00Sport & Cycle, qui est le syndicat professionnel de la filière sport en France, qui permet
32:05aujourd'hui à toutes les entreprises de la filière sport d'aller se mesurer sur
32:08un référentiel commun.
32:09On a des travaux similaires avec des fédérations, on a sept fédérations clientes chez nous
32:15des fédérations françaises.
32:16Le cyclisme, le judo, le triathlon, l'athlétisme, enfin je vais en oublier quelques-unes.
32:21L'enjeu de toutes ces fédérations, c'est à un moment en effet d'avoir un référentiel
32:25qui lui est propre, parce que la dimension encore une fois qui est très importante
32:29quand on compare le monde du sport à certains éléments plus macro-économiques,
32:34c'est que chaque sport va avoir la nécessité de se mesurer sur sa stratégie.
32:39Et ça je pense que c'est essentiel.
32:43Par exemple, pour le basket, on va avoir un enjeu de gestion de l'énergie
32:47qui est fondamental parce que c'est une salle, c'est en indoor, il faut la chauffer,
32:51il faut l'éclairer.
32:52Si on compare le basket avec le kitesurf ou le triathlon, l'enjeu de gestion d'énergie
33:00va être proche de zéro.
33:01Par contre, l'impact de diversité va être beaucoup plus fort.
33:04Occupation du domaine public, donc ça a d'autres enjeux aussi.
33:08Beaucoup plus de participants, donc beaucoup plus de déplacements
33:12La chose est fondamentalement différente.
33:14Par contre, nous en tout cas, on est vraiment parfaitement convaincus
33:18de cette partie-là.
33:19C'est qu'il faut nécessairement que l'ensemble des acteurs
33:24et des parties prenantes, aujourd'hui des ayants droit,
33:27s'engagent sur cette partie-là.
33:28Donc aux ayants droit de faire, j'allais dire, l'effort du reporting,
33:32comme on dit, de leurs actions.
33:34Et en revanche aux financeurs, qu'ils soient publics ou privés,
33:37de reconnaître ce niveau d'engagement et peut-être de un peu plus conditionner
33:40les financements sur ces niveaux-là d'impact.
33:43Avant d'aller voir Armel Courtois, un mot Louis Blateau
33:46sur bon responsable environnement d'un club de basket.
33:49Vous avez des outils de mesure ou est-ce que quand vous entendez ça,
33:52vous dites voilà, c'est la prochaine étape ?
33:54Alors tout à fait, il est évident qu'aujourd'hui, avoir des indicateurs
33:56et du reporting, ça permet à la fois d'avérer du caractère vertueux
34:00de la stratégie environnementale et également d'aller voir
34:02nos partenaires et je rebondis sur ce qui a été dit tout à l'heure.
34:04Aujourd'hui, les partenaires, ils veulent financer au-delà du sportif.
34:07C'est un projet avec tout un écosystème qui a des composantes sociales
34:10et environnementales et nous, on s'en rend compte aussi également
34:13à l'échelle de l'ADA Bois Basket et je pense que toutes les structures
34:15y sont confrontées.
34:16Ça renvoie également au fait que je pense qu'il ne faut pas être
34:18manichéen entre les bons élèves et les mauvais élèves.
34:20Aujourd'hui, la crise environnementale, elle s'impose à tous les clubs
34:23et tout le monde doit s'engager dans cette transition écologique.
34:26Après, il y a des clubs qui sont plus en avance que d'autres
34:28et notamment, notre souhait, nous à l'ADA, c'est d'être pionniers
34:30sur ces sujets.
34:31Donc la question de l'indicateur, elle vient avec la maturité du projet.
34:35Très souvent, c'est la clé d'entrée, c'est le carbone
34:37qui ne doit pas être la clé d'entrée unique aujourd'hui
34:39pour mesurer les projets environnementaux mais qui est très souvent faite
34:41et encore, ce n'est pas le cas sur toutes les structures
34:43mais sur un bilan carbone.
34:44Nous, c'est un projet aujourd'hui au sein de la structure
34:46et sur l'ensemble de nos actions, on essaie de mettre de manière
34:48très opérationnelle des indicateurs.
34:50Par exemple, on va avoir le taux de restitution de nos gobelets
34:53à chaque fin de match pour avérer que notre système de gobelets
34:55réutilisable aujourd'hui, il est verteux.
34:57On va avoir un écoparc où on va mesurer le taux de remplissage
35:00de cet écoparc qui est un parking de covoiturage à chaque rencontre
35:03pour dire après, nous, on met des actions en place
35:05et derrière, on est en capacité d'avérer que non seulement
35:07elles fonctionnent mais en plus, notre action est pleinement environnementale.
35:11Et ça, ça me semble évident et obligatoire aujourd'hui
35:14pour aller porter cette démarche auprès des parties prenantes
35:17et notamment des partenaires.
35:19Mais si je me permets, je pense qu'il n'y a qu'un truc
35:21qui est indispensable dans la démarche, c'est qu'aussi louable
35:25et sincère soit l'action qui est menée.
35:27Aujourd'hui, la seule limite qu'on a dans le système, c'est que
35:30souvent, c'est les clubs les plus engagés ou les acteurs
35:33les plus engagés qui sont capables, en effet, de s'auto-évaluer
35:37pour fournir de la donnée.
35:38La difficulté qu'on va avoir, c'est qu'un, si on veut faire rentrer
35:42un tiers en termes de financement, on a besoin aussi d'un tiers indépendant
35:46sur cette partie de mesure pour apporter un élément de probité
35:49et des éléments de preuve tangibles, etc.
35:51Comme Cantart sur l'impact.
35:52Exactement. Et je pense qu'aujourd'hui, l'enjeu majeur,
35:55il est vraiment sur cette partie-là parce que franchement,
35:58je suis désolé d'insister, mais c'est vraiment important.
36:01C'est qu'en fait, on peut tous avoir beaucoup de convictions.
36:04En général, on est dans ces domaines-là pour ça.
36:06On peut tous avoir des éléments forts à porter, que ce soit
36:09dans la sensibilisation, le plaidoyer, le social ou autre.
36:12Mais si à un moment, on ne trouve pas les leviers ou on accompagne
36:16les acteurs dans cette capacité à trouver des leviers de financement,
36:21c'est compliqué comme transformation.
36:24Peut-être rebondir sur ce que tu disais, sur la question de l'impact,
36:29qu'on mesure assez peu aujourd'hui.
36:30Je pense qu'il y a un vrai intérêt, c'est aussi voir,
36:32quand on parle de sport de haut niveau et même quand on parle de sport amateur,
36:36c'est voir l'impact qu'on a sur les pratiquants.
36:38Quand on mène ces actions-là, on a nécessairement un impact
36:40de sensibilisation sur les pratiquants, qu'on mesure assez peu finalement.
36:43Là, on a des mesures qui sont très tangibles sur concrètement
36:46ce que tu disais, sur l'éco-parc, sur les éco-cups,
36:51mais on ne voit pas les changements qu'on produit sur les pratiquants
36:55et sur les spectateurs qui viennent assister.
36:57Chez Sport et Citoyenneté, ce qu'on défend, c'est aussi dire
36:59que le sport a cette capacité à faire bouger les choses,
37:02à être un moyen et un outil de sensibilisation.
37:05Et ça, c'est peut-être quelque chose à aller mesurer demain aussi,
37:07c'est voir dans quelles mesures on permet aux gens d'adopter
37:11d'autres habitudes de vie, d'autres comportements éco-responsables
37:14en menant ces actions-là dans le club, à destination
37:17et des pratiquants et des spectateurs.
37:19On va aller rejoindre Armel Courtois.
37:21Armel Courtois, vous vous êtes engagé, vous avez tenu à montrer
37:24les effets du changement climatique dans les Alpes, dans les Andes.
37:26Vous allez nous expliquer d'ailleurs ce projet.
37:29Est-ce que vous mesurez, pour rebondir sur ce qui vient d'être dit,
37:34ou est-ce que c'est simplement une démarche de témoignage, d'incitation ?
37:39Alors nous, c'est un projet qui s'est construit au fur et à mesure
37:44aussi de notre prise de conscience.
37:46Il faut déjà partir de là.
37:48Et ensuite, c'est un projet qui n'a cessé d'évoluer.
37:52Donc, on est parti effectivement d'un projet dans les Alpes à la base.
37:57Et ce qui va rejoindre un petit peu avec la réalité économique,
38:00sur laquelle je dirais peut-être deux mots après,
38:02mais quand on a fait ce projet au départ qui était uniquement
38:06à volonté de rester dans les Alpes pour avoir un impact carbone
38:10le plus faible possible, on va se parler franchement,
38:13ça n'intéressait personne.
38:15Et en gros, on a commencé à tendre une oreille et à vraiment
38:20nous donner la capacité de communiquer sur le sujet,
38:24que ce soit à nous donner la latitude financière avec des partenariats,
38:30avec tout autant les médias, etc.,
38:34quand on a élargi le projet aux Indes et à l'Himalaya.
38:40Donc après, il y avait quand même un but qui était fait en synergie
38:42avec des glaciologues, etc., c'était d'aller voir
38:44qu'est-ce qui se passait sur les différents hémisphères
38:47à différentes latitudes, pour voir que quand on changeait
38:50tous les paramètres, les problèmes restaient les mêmes,
38:53même si on allait sur des altitudes un petit peu exceptionnelles.
38:57Donc ça, c'est pour la démarche.
38:59Et nous, notre volonté, ça a été justement, pour reprendre
39:02ce qu'il disait tout à l'heure, d'approcher l'écologie
39:05par une approche positive basée sur l'émerveillement
39:08pour donner l'envie d'agir et donner l'envie d'agir par soi-même
39:11et sortir un peu du carcan de l'écologie punitive
39:14ou de l'éco-anxiété.
39:16Voilà. Et ensuite, c'est une démarche qu'on a téléportée
39:19puisqu'on n'a pas voulu s'arrêter là.
39:21On s'est dit, nous, ça a été une réelle prise de conscience,
39:24on a fait évoluer le projet, ça nous a permis de toucher
39:27le grand public.
39:29Pourquoi on n'élargirait pas, en fait, cette démarche
39:33à d'autres sportifs ? Et c'est pour ça que, du coup,
39:36nous est venue l'envie et l'idée de créer un mouvement
39:39qui s'appelle Sport for Future et qui a pour but, justement,
39:42de sensibiliser les athlètes de haut niveau
39:45au réchauffement climatique.
39:47Et notamment, le point d'orgue de tout ça,
39:50c'est un événement qui est réalisé à Chamonix tous les ans
39:54où on amène vraiment les sportifs de haut niveau sur les glaciers
39:57en présence, en confrontation directe avec les glaciologues
40:00qui leur expliquent sur le terrain ce qui se passe.
40:03Pourquoi ? Parce qu'on croit beaucoup au pouvoir de cet émotionnel
40:06et que si on est assis dans une salle à écouter des discours,
40:09on est beaucoup moins touchés que quand on est là en train
40:11de faire une marche glaciaire, une initiation à l'escalade de glace
40:14qui fonde entre nos mains et qu'on a directement accès
40:17à l'information scientifique qui est aussi peu audible
40:20et pour lesquelles, ensuite, les sportifs qui ont été en lien
40:23avec les scientifiques sur cet événement peuvent devenir
40:26des portes d'entrée fantastiques pour toucher aussi le grand public
40:29et pour amener le message scientifique au grand public
40:32parce que ça, c'est aussi un des enjeux de la transition,
40:35c'est de créer des passerelles et de décompartimenter
40:39tout ce qui se fait autour de la transition,
40:42que ce soit entre le message scientifique, le pouvoir,
40:45vraiment, nous on croit vraiment au pouvoir des sportifs
40:49qui ont un statut un petit peu universel, un statut d'idole,
40:53apolitique, etc., qui touche le plus grand monde
40:56et vraiment toujours dans cet esprit positif.
40:58Donc voilà pourquoi on a créé cet événement qui aujourd'hui
41:01s'étend à un parcours beaucoup plus large d'initiation.
41:07Je vous interromps un petit instant.
41:09Vous avez parlé de sortir de l'écologie positive.
41:12Alors là, ils étaient tous en train de faire des bons
41:14et sensibiliser les sportifs de haut niveau, c'était même pire.
41:17Alors allez-y, exprimez-vous, parce que vous étiez tous là à dire
41:20mais vraiment vous êtes, Armel Courtois,
41:22vous êtes la porte-parole de ce plateau.
41:24C'était des réactions positives incroyables. Allez-y.
41:28Peut-être ce que je trouve très intéressant dans ce qu'elle souligne,
41:31c'est aussi de dire, quand on a des sportifs,
41:33particulièrement dans les sports de nature,
41:35ces sportifs-là, ils sont les témoins des évolutions,
41:37des enjeux du changement climatique.
41:39Et on est sur des thématiques où souvent,
41:41on a besoin de récolter de la data aussi.
41:43Nous, c'est des bonnes pratiques qu'on souligne
41:46dans le cadre d'un projet européen qu'on a sur la protection des océans.
41:49C'est dire, vous avez des tas, des tas de mouvements,
41:52il y en a un notamment en Espagne, qui mobilise des clubs de plongée.
41:55Et en fait, les sportifs dans les clubs de plongée
41:57vont collecter des données au sujet de l'extinction
42:01de certaines espèces de poissons.
42:03Et je trouve que cette idée-là, elle est très intéressante.
42:05Comment on fait prendre conscience aujourd'hui
42:07aux pratiquants sportifs des enjeux du changement climatique ?
42:11Peut-être en les mobilisant et en les faisant un petit peu aussi,
42:14eux-mêmes, récolter des données,
42:16se rendre compte de certaines thématiques très précises.
42:19Et je trouve que là-dessus, c'est très juste.
42:21Et ce sont des relais d'opinion pour parler des sportifs les plus connus.
42:24Oui, il y a pas mal d'initiatives précises.
42:26Par exemple, la Soft Rider Foundation travaille déjà
42:28depuis pas mal de temps là-dessus, avec notamment un procédé,
42:31qui est encore amené à évoluer, mais sur une chaussette
42:33qui capte les données, justement, des zones de pratique
42:36pour mesurer les qualités de l'eau, etc.
42:38Donc, je pense que tout ça, c'est bon.
42:40Après, je pense que ce qu'il faut arriver à bien identifier,
42:42c'est que le sport a besoin, en premier lieu,
42:45d'ambassadeurs et d'ambassadrices, comme ça peut être le cas ici.
42:49C'est vrai dans tout, mais je pense que ce qu'il faut surtout,
42:52c'est jamais opposer les différentes initiatives.
42:55C'est-à-dire qu'avant, quelqu'un qui est dans le plaidoyer,
42:57qui est dans la nécessité d'engager les gens,
43:00il peut être de temps en temps, j'allais dire,
43:03sur des objectifs à atteindre, un peu élevés.
43:05Et c'est le rôle, parce que plus l'objectif sera élevé,
43:08plus on aura la capacité d'aller un peu plus loin.
43:10En revanche, je pense que ce qu'il faut, c'est arriver
43:12justement à concilier l'ensemble des différentes visions,
43:16surtout pas les opposées, parce qu'en fait,
43:18ce n'est que par l'addition de ces choses-là aujourd'hui
43:21que la transformation est possible.
43:25Donc, le plaidoyer est vraiment la dimension essentielle.
43:28Et ce qu'il ne faut pas oublier, c'est qu'à un moment,
43:30c'est le passage à l'action.
43:31C'est-à-dire que moi, ce que je dis souvent,
43:32c'est que pourquoi on est parti dans la data ?
43:34C'est qu'en fait, on le voit là, et moi le premier,
43:37on peut dire beaucoup de mots, on peut parler énormément
43:39de tous ces sujets-là, mais ce n'est pas que d'en parler
43:42qui fait avancer les choses.
43:43– Je vais vous citer David Goldblatt, auteur du livre
43:46« Playing against the clock ».
43:48Il dit « Le sport a le pouvoir d'atteindre un grand nombre
43:51de personnes qui n'écoutent pas les scientifiques
43:54ou les politiciens.
43:55Cela peut être un outil puissant dans la politique climatique ».
43:59C'est le résumé de ce qu'il vient de dire Armel Courtois.
44:01– Aujourd'hui, les sportives et les sportifs de haut niveau,
44:03ils ont un vrai rôle pour conscientiser le grand public
44:07et surtout les jeunes aussi, et les petits,
44:10parce qu'ils sont admiratifs par leurs pratiques.
44:13Mais je pense qu'aujourd'hui, il faut réussir à pouvoir
44:15accompagner aussi ces sportives et sportifs,
44:17à les conscientiser déjà, parce que c'est aussi un public
44:20qui n'est pas toujours conscientisé, à part ceux qui, du coup,
44:23sont directement impactés par leurs pratiques.
44:25Donc il y a un enjeu à conscientiser les sportifs de haut niveau
44:28sur leur rôle dans la lutte contre l'urgence climatique.
44:32Et aussi, du coup, après, par la suite, réussir à les accompagner,
44:36surprendre la parole sur ces sujets-là, même si des fois,
44:39ils ne sont pas 100%, n'ont pas obligatoirement les bons termes
44:43et les bons mots, parce que les sportifs de haut niveau,
44:45c'est des personnes qui sont déjà très médiatisées,
44:47on pouvait en parler tout à l'heure, et c'est vrai que c'est une pression
44:50sociale qui est exercée encore plus sur eux.
44:53Et du coup, je pense qu'aujourd'hui, il faut réussir à pouvoir
44:55les accompagner, de surprendre la parole sur ces sujets-là,
44:58et pas justement les juger s'ils prennent la parole sur ça,
45:02mais plutôt les féliciter finalement.
45:04Au-delà des sportifs, je pense qu'il y a aussi un enjeu
45:06pour les structures, puisque le sport a cette faculté
45:09quasiment unique de pouvoir sensibiliser les gens,
45:12d'avoir cette forme d'éducation positive.
45:14Et donc, on peut à la fois agir sur notre composante interne,
45:16ce qu'on parlait avant, comment réduire notre impact
45:18sur l'environnement et nos externalités, mais également
45:20sur l'ensemble de l'écosystème autour de nous,
45:22donc sur la composante externe.
45:23Et ça, c'est un énorme levier que les clubs de sport
45:25aujourd'hui peuvent mobiliser par la capacité qu'ils ont
45:27à fédérer l'image positive qu'ils renvoient.
45:31Et donc, je pense que c'est aussi toutes les structures
45:33qui doivent se saisir de ces enjeux-là, et ne pas négliger,
45:35comme on le disait après, comment le mesurer,
45:37ça c'est un autre enjeu, mais ne doivent pas négliger
45:39ce point de leur stratégie, qui est d'emmener
45:41toute leur communauté avec eux.
45:42Oui, mais le sport il s'incarne, et moi je reviens
45:45sur ce qui a été dit sur la sportive de haut niveau.
45:48Dans le domaine de l'entreprise, c'est assez prégnant,
45:50c'est-à-dire qu'on fait parler beaucoup de sportives
45:52de haut niveau dans les entreprises pour parler
45:54d'un peu tous les sujets.
45:56Parfois, ils n'ont pas été formés, et ça ne les gêne pas.
45:59Sur ces sujets-là, il y a un vrai impact à porter.
46:02Il y a un truc qui me taraude depuis tout à l'heure,
46:04c'est que, alors on parle de sportives de haut niveau,
46:06ça couvre une très grande variété de gens.
46:08On va parler des sportifs médiatiques et professionnels
46:11qui se déplacent, enfin on voit des grandes compétitions
46:14où les gens ont pris l'avion visiblement dans la journée
46:17pour aller faire un aller-retour aux Etats-Unis.
46:19Ça ne pose de problème à personne quand les moyens sont là,
46:21financiers j'entends, pour prendre son jet,
46:24ou un jet pour aller faire un aller-retour,
46:27pour aller voir un match de boxe aux Etats-Unis.
46:29Toute cette exemplarité-là, à un moment donné,
46:31il va falloir aussi qu'on leur explique que ce n'est pas possible,
46:33que l'image que ça renvoie sur des gamins,
46:35puisque les sportifs de haut niveau,
46:37ils sont d'abord sur des enfants, ils ont un impact,
46:39il faut qu'ils aient conscience de ça.
46:41Donc la conscientisation, le terme est vraiment important
46:44et déterminante sur toute une catégorie de population
46:46qui les prend comme modèles surtout.
46:48Et je ne suis pas sûr que l'idéal de la vie soit d'aller voir un match de boxe
46:51en aller-retour aux Etats-Unis ou en Asie.
46:54Alors maintenant, déjà dans les entreprises, on évolue,
46:56puisque maintenant on fait des réunions en visioconférence
46:59et ça économise des millions et des millions de kilomètres.
47:02Moi je crois beaucoup à la force de l'exemple,
47:04Armel Courtois qui va kiter à plus de 5000 mètres d'altitude
47:08dans les Andes ou dans l'Himalaya,
47:10je pense que l'image est plus forte que n'importe quel message.
47:14Je suis à 5000 mètres, je devrais avoir un sol dur,
47:17je suis capable de faire du kitesurf, c'est bien qu'il y a un problème.
47:22Vous êtes tous passionnés et passionnants,
47:25j'aimerais quand même qu'on parle des JOP 2024,
47:28en sortant un peu du poncif qui dit,
47:35est-ce que ça va changer les mentalités, etc.
47:37D'abord, pensez-vous que ce sont le fait qu'ils s'affichent
47:42comme les jeux les plus écologiques de l'histoire ?
47:45Est-ce qu'ils sont vraiment en train de remplir leur rôle ?
47:47Après les JO et les JO 2024,
47:51en effet comme vous l'avez dit,
47:53ils se disent comme les plus écoresponsables
47:55parce que déjà ils sont arrivés sur un terrain
47:57dont il y avait un vrai développement de la pratique
48:00où il y avait déjà énormément d'infrastructures
48:02donc finalement c'était assez simple pour eux d'être écoresponsables,
48:05on en parlait tout à l'heure.
48:06Maintenant ça reste quand même une grosse avancée pour le sport,
48:11ça a mis aussi en avant toute l'urgence climatique qu'il y avait.
48:15Maintenant je pense que la question que ça soulève surtout,
48:17c'est est-ce qu'on ne doit pas être amenés tous ensemble
48:20à repenser les grands événements sportifs,
48:23les événements internationaux,
48:25et en fait pas seulement les JO et les Paralympiques d'été,
48:29mais finalement tous les grands événements sportifs.
48:31Aujourd'hui je pense qu'il y a une réelle question
48:33à se re-questionner autour de ça
48:35et ne pas prendre peur de se poser la question tous ensemble.
48:38Mais en l'occurrence pour les jeux,
48:40par exemple il y a quand même aussi des actions
48:42qui ont été mises en place pour toucher les sportifs
48:46et la gouvernance sportive.
48:48C'est par exemple la mise en place de la charte des 15 engagements
48:51qui a été écrite par le ministère des Sports et des JO et Paralympiques
48:55qui du coup reste et restera quand même un héritage pour après.
48:59Parce que par exemple nous l'Anneau-Stade,
49:01on s'est engagé, on a signé cette charte-là
49:03et aujourd'hui ça nous a engagés sur nos projets
49:05comme notre journée nationale du sport et du handicap.
49:07Où du coup on construit tout notre projet autour de cette charte-là
49:11et je pense que c'est un enjeu aussi
49:13que ça a permis quand même un impact direct
49:17sur le sport français pour le coup.
49:20Je pense qu'il y a un point quand même,
49:23c'est pour ça que je parlais à un moment
49:25du fait que le carbone avait une dimension réductrice
49:27dès qu'on abordait le débat
49:29et on le voit là parce que depuis tout à l'heure
49:30on ne parle que d'éco-responsabilité.
49:32Alors c'est majeur forcément pour le changement climatique
49:34mais aujourd'hui l'enjeu c'est le développement durable
49:36au sens large.
49:37Donc c'est aussi toute la dimension d'impact social
49:39que peut avoir le sport.
49:41Et quand on parle des Jeux Olympiques et Paralympiques
49:44de Paris 2024, on peut penser à Coubertin
49:46mais on peut aussi penser à Alice Millat.
49:48Et je trouve qu'aujourd'hui typiquement
49:50ce qui est un peu dommageable
49:52chaque fois qu'on aborde ces sujets-là
49:54c'est qu'on est toujours très focus sur une petite partie
49:57de la thématique environnementale
49:59parce qu'on est toujours autour du climat, du carbone,
50:01on parle peu des déchets,
50:03on parle peu de toute cette partie-là,
50:04encore moins de l'alimentation.
50:05Donc en fait, si moi je le fais avec nos référentiels
50:08de mesures sur 261 pays,
50:11on va avoir des fois jusqu'à 80 indicateurs.
50:14La partie qui va être directement liée au carbone
50:17sur 80 ne va en représenter maximum que 8 ou 9.
50:20Donc en fait, c'est quand même de temps en temps
50:22un élément qui est problématique
50:24parce qu'il fausse la vision qu'on va avoir là-dessus.
50:27Et je pense que l'un des enjeux d'héritage majeur
50:30qu'on peut avoir des Jeux,
50:31je pense que l'enjeu carbone avait été
50:33relativement bien maîtrisé dès la phase de candidature,
50:36même si je pense que le travail n'est pas simple.
50:38Mais en revanche, je trouve que la dimension
50:40qu'il y a eu avec cette reconnaissance d'Alice Milliat,
50:43avec les premiers Jeux mixtes paritaires de l'histoire,
50:47il y a d'autres avancées qui sont beaucoup plus fortes
50:49et on peut penser que ça, ça restera.
50:51On a consacré quelques émissions à tout ça régulièrement.
50:54Oui, mais ça fait partie de notre sujet
50:56du développement durable ou de la RSE ou de la RSO, etc.
50:59Et je pense que cette dimension-là,
51:01il ne faut surtout pas que quand on aborde ce sujet,
51:03le sport oublie cette thématique-là
51:05parce que c'est là où il est le plus puissant aujourd'hui
51:08et il a cette force qui est dans son ADN
51:11et dans la raison même de son existence.
51:14Et de toute façon, tout va être lié
51:17parce qu'on a l'inclusion, le handicap qui va avec.
51:19Et attention aussi à l'utilisation de RSE, RSO
51:24qui nous coupe souvent du public
51:26et restons sur des mots simples et expliquons vraiment bien.
51:30Justement, je rebondis sur ce que tu peux dire.
51:33C'est bien ce que la charte des 15 engagements relève.
51:35C'est qu'il y a quatre objectifs.
51:37Il y a en effet limiter et mesurer notre impact environnemental,
51:40agir sur une économie plus responsable,
51:42lutter contre les discriminations et informer,
51:44sensibiliser et former.
51:46Et en fait, ça montre bien que aujourd'hui,
51:49la crise environnementale s'accompagne vraiment d'une crise sociale
51:51et que les personnes aussi aujourd'hui
51:53qui peuvent s'engager aussi sur la lutte contre cette crise-là
51:56sont souvent aussi une population
51:59qui a la possibilité de se poser ces questions-là.
52:01Et je pense que ça, on ne l'a pas assez dit aujourd'hui.
52:03Mais c'est vrai qu'aujourd'hui, le sentiment de culpabilité
52:06est aussi très prenant dans la crise environnementale.
52:08Et je pense que ça, c'est la culpabilisation.
52:10Il faut aussi stopper ça.
52:12Et chez les jeunes, il faut aussi l'arrêter.
52:14C'est accompagner tout le monde et prendre conscience
52:16que tout le monde n'a pas la possibilité,
52:18en termes de classe socio-professionnelle,
52:20de se poser toutes ces questions-là.
52:22Parce qu'aujourd'hui, oui, le combat dans l'environnement,
52:24des fois, il n'est pas très simple en fonction de là où on est.
52:28J'aimerais poser une question peut-être un peu provocatrice.
52:30Mais quand on parle d'écologie,
52:32quand on parle de défense de la planète,
52:34en termes économiques, on va jusqu'à la décroissance,
52:37jusqu'à se poser la question, vraiment,
52:39est-ce que le modèle de croissance perpétuelle
52:41qui est le nôtre dans nos civilisations est toujours bon ?
52:44Est-ce que dans le sport, on ne doit pas se poser les mêmes questions ?
52:46Dans les petits clubs, pardon, dans les clubs amateurs,
52:48on passe de championnats départementaux
52:50à des championnats régionaux.
52:52On emmène des enfants de 7 ans, 9 ans, 11 ans
52:54dans des championnats régionaux
52:56au lieu d'aller dans le département chez le voisin.
52:58Maintenant, on va à deux départements plus loin.
53:00Il faut organiser le déplacement.
53:02Alors, c'est quatre voitures de par an
53:04ou alors c'est un minibus plus.
53:06Est-ce qu'il faut aller jusque-là et se dire, finalement,
53:08on va calmer le jeu, on n'est pas obligé d'aller jouer
53:10à 200 km de chez soi lorsqu'on a 11 ans ?
53:12Est-ce que c'est des questions qu'on doit se poser ?
53:14On peut se les poser.
53:16Mais je pense qu'après, il y a des sports
53:18qui peuvent être peut-être plus à même.
53:20Alors, je ne veux pas prendre armée la partie,
53:22mais pour bien connaître aussi les sports nautiques,
53:25on peut avoir des sports
53:27qui sont plus facilement accessibles
53:29dans une pratique libre
53:31comme le surf, le kite, le wing, etc.
53:33où l'enjeu de la confrontation
53:35et de la compétition est peut-être,
53:37mais je mesure mes mots,
53:39un peu différent.
53:41Quand on va être dans des sports plus traditionnels
53:43et a fortiori, des fois,
53:45des sports collectifs, etc.,
53:47on ne peut pas, aujourd'hui,
53:49il me semble, décorréler
53:51une partie, en tout cas, de la pratique sportive
53:53d'un enjeu de performance et de compétition.
53:55Après, c'est à chacun de juger de ça.
53:57L'enjeu, il est peut-être de revenir
53:59à ce qu'évoquait Lili.
54:01C'est plutôt la façon
54:03dont la gouvernance du sport
54:05a à gérer ses compétitions
54:07que le fait de dire, il ne faut plus de compétition.
54:09C'est peut-être ça, l'enjeu.
54:11Souvent, on stigmatise la voile.
54:13On pourrait aussi la voir plus modestement
54:15avec le kite sur la partie innovation
54:17avec les foils, etc.
54:19Aujourd'hui, c'est une innovation
54:21qui est majeure dans l'évolution de la pratique.
54:23Certes, elle a généré des besoins supplémentaires.
54:25Sauf que l'intérêt,
54:27c'est que l'interpellation qu'il y a eu
54:29dans les communautés, aujourd'hui, du nautisme
54:31fait qu'il y a de plus en plus d'acteurs
54:33qui cherchent soit des nouveaux matériaux pour remplacer le carbone
54:35soit des solutions hyper innovantes
54:37pour être capables de désassembler le carbone
54:39et trouver un enjeu de recyclabilité.
54:41Un petit mot d'Armel Courtois, là-dessus, quand même.
54:43C'est votre spécialité. On va vite conclure
54:45parce que vous êtes tous passionnants,
54:47mais le temps nous est compté.
54:49Je pense qu'on parle aussi
54:51d'épiphénomènes
54:53sur des petites choses comme ça,
54:55mais si on regarde le gros impact
54:57du sport, quand même,
54:59et le gros impact des événements sportifs
55:01avec les déplacements
55:03en masse de population,
55:05je trouve qu'on n'en a pas tout à fait
55:07assez parlé.
55:09Si on prend l'exemple du Tour de France,
55:11qui est un des plus gros événements sportifs
55:13au monde, avec un bilan carbone
55:15de 216 000 tonnes,
55:17quand même, 94 %
55:19du bilan carbone
55:21du Tour de France
55:23est lié au transport et au déplacement
55:25des populations qui viennent le voir,
55:27dont la moitié sont fermées en voiture.
55:29C'est valable aussi
55:31pour les Jeux. On parle de
55:33des Co-Cups, de trucs... Oui, c'est
55:35très bien, mais
55:37on met un petit peu un mouchoir aussi
55:39sur le vrai,
55:41pour moi, problème,
55:43c'est de repenser le modèle des événements sportifs.
55:45Et ça,
55:47voilà,
55:49personne n'a vraiment de solution idéale pour l'instant,
55:51parce que ça remet en cause
55:53tout un tas de choses.
55:55Et aussi, on parle de l'aspect sociétal,
55:57de l'accès aux grandes compétitions...
55:59Gratuitement pour le Tour de France,
56:01je suis bien placé pour en parler.
56:03C'est vrai, c'est un rôle social.
56:05Je me suis posé cent fois la question que vous vous posez là.
56:07Mais ça construit aussi les individus
56:09que d'aller en tenant la main
56:11de papa et maman sur le bord d'une route.
56:13En plus, vous pouvez même aller plus loin.
56:15On va récupérer des goodies
56:17qui sont totalement aussi
56:19à l'encontre de ce qu'on défend aujourd'hui.
56:21Ce sont des vraies questions à se poser
56:23et c'est bien de les soulever.
56:25Maintenant, les solutions,
56:27pour ma part, j'ai un peu de mal à les trouver.
56:29Pour dire qu'il faut quand même faire preuve
56:31de beaucoup d'humilité sur ces enjeux
56:33des co-responsabilités dans le sport, notamment au regard
56:35de ce qu'est la crise climatique
56:37et aujourd'hui les enjeux
56:39d'écologie. Et ça, nous, du côté
56:41de Blois, c'est notre paradigme. C'est d'aller
56:43faire bien les choses et d'aller le plus loin possible
56:45mais de rester humbles
56:47par rapport à ce que représente notre contribution
56:49dans ces enjeux majeurs
56:51qui nous dépassent.
56:52Si vous devenez un club qui passionne beaucoup de monde,
56:54vous allez avoir des gens qui font 80 km pour venir vous voir jouer.
56:56Et ce sera aussi un problème.
56:58Je crois que Armel Courtois a soulevé
57:00vraiment un des problèmes capitaux.
57:02On n'en a pas beaucoup parlé.
57:04Mais moi, j'ai du mal à proposer des solutions
57:06dans ce domaine-là. Il y en a sûrement.
57:08Mais on parlait
57:10de la production
57:12du Tour de France.
57:14Il y a des hélicos qui tournent toute la journée.
57:16Il y a un avion à 10 000 mètres
57:18qui tourne sur lui-même.
57:20On peut dire aux gens, ne venez plus sur le Tour.
57:22Regardez ça à la télé parce que c'est formidable.
57:24On est dans un paradoxe. Mais c'est pour ça
57:26qu'il faut de l'humilité et qu'il faut rester
57:28mobilisé, comme vous l'êtes tous, autour de cette table
57:30pour avancer.
57:32Peut-être qu'il faut de la transparence aussi.
57:34C'est sûr que, nous, ça va rejoindre
57:36nos enjeux de mesure. Mais typiquement,
57:38je pense qu'aujourd'hui, plus on a
57:40l'intervention de ces indicateurs
57:42qui sont partagés
57:44entre les différents acteurs,
57:46et plus ça donne quelque chose de transparent
57:48qui est capable, après, à chacun de discuter
57:50et de travailler sur le financement.
57:51Merci en tout cas à vous tous pour votre enthousiasme
57:53et votre engagement. On salue Hermène Courtois.
57:55Merci à tous,
57:57vraiment, de votre implication.
57:59Quant à moi, je vous donne rendez-vous
58:01pour une prochaine édition des Grandes Questions du Sport.
58:03Non sans avoir remercié
58:05ceux qui ont contribué
58:07à la fabrication de cette émission.
58:09Si je retrouve mon papier, parce que je n'ai pas tout en tête,
58:11eh bien, écoutez, ils se reconnaîtront.
58:13Nous, on est, voilà,
58:15Anthony Dreves, je l'ai cité tout à l'heure,
58:17chef d'édition, Pierre Briot, le réalisateur,
58:19Alban Leberg, au son,
58:21Baudouin Berthier, à la vision,
58:23et Sandrine David, au maquillage.
58:25Rentrez tous chez vous, en métro.
58:27Moi, je vais me diriger, Gare de Lyon, en métro,
58:29et ensuite, je prends le TGV. Je ne vais pas trouver mieux
58:31pour rentrer dans le Sud.
58:33Merci à vous tous. À très bientôt.
58:37Sous-titrage ST' 501